Hi'.
J'ai lu le premier chapitre d'Une plume jaune et, en voulant la commenter, je me suis rendu compte que mon avis allait rejoindre celui des autres, mais sans le préciser. Je ne parle pas des fautes d'orthographe, ça on s'en fiche, je parle de l'écriture "maladroite".
Et j'ai d'autant plus besoin de généraliser le sujet que cela fait un bon moment que j'aimerais lire Le Village, notamment parce qu'il me rappelle le style de Ramuz, mais je suis bloqué au chapitre deux à cause de la formulation des phrases.
C'est plutôt paradoxal. Qu'est-ce qu'on entend par une écriture "maladroite" ? Que la personne ne sait pas écrire ? Au contraire. Dans les deux fics' que je cite, il y a tout ce que je cherche : de la passion et de l'effort. Et c'est justement pour le style du Village, plus que pour son histoire, que j'ai envie de la lire. À mes yeux l'auteur expérimente et c'est le résultat de cette expérimentation qui provoque la "maladresse". Un manque de maîtrise...
Bon, admettons.
Mais alors dans ce cas, quels conseils donner ?
On ne parlera pas ici du "mot juste". Bon okay brièvement. La "maladresse" peut être d'utiliser le mauvais terme dans le mauvais contexte. On m'avait reproché, voilà longtemps, d'avoir utilisé "cime" pour désigner le haut des arbres. Dans la Plume jaune, on qualifie "d'étrange" le fait que la pièce tout autour de nous est en train de voler en éclats. C'est tout une problématique dont je n'ai pas la moindre idée de comment l'aborder.
À la place, on parlera de la structure de phrase.
Je vous préviens, on entre d'emblée dans des considérations linguistiques, la courbe de difficulté va faire un pic pareil aux tours de Canterlot donc merci d'attacher vos ceintures et d'essayer de résoudre ce problème :
1) "Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
2) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity..."
Pourquoi l'exemple (1), tiré de la Plume jaune, peut être vu comme une maladresse, alors que l'exemple (2), inventé pour les besoins de la cause, peut être vu comme du style tavusamère ? Ou dit autrement, les gens considèrent que (1) est maladroit. Pourquoi ? Et comment régler la maladresse ? La solution de facilité serait de rajouter un "et" : "Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..." Mais pourquoi ? Et est-ce vraiment la meilleure solution ?
Vous allez voir que pour répondre à ces questions on va devoir faire un détour de tous les Tartares.
La véritable question est : "qu'est-ce qui se passe quand je mets deux phrases ensemble ?" Ça semble bête mais il se passe bien plus de choses que ne vous en dit la grammaire scolaire. Par exemple reprenez (2) et comparez :
2a) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, chacune s'étonna de ne pas trouver l'autre chez elle."2b) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
Le début est exactement le même, et pourtant ce qui s'est passé derrière est complètement différent. En effet, en (2a) vous pouvez déduire du contexte qu'elles sont allées l'une chez l'autre, attention majuscules, EN MÊME TEMPS ! Révélation ! Joie ! C'est pour cela qu'elles ne sont pas à domicile, elles sont chacune chez l'autre. Humour, drôle. Tandis qu'en (2b) on comprend qu'elles se rendent visite successivement, l'une après l'autre, et qu'on a une romance sur le feu. Sérieux, pourquoi une romance ? Elles pourraient être en train de fabriquer un nid d'oiseau pour Fluttershy ! Grmf...
Avec exactement le même départ on a signifié deux choses différentes. Comment c'est possible ? On va faire l'hypothèse que, par défaut (retenez bien le "par défaut") :- La seconde phrase se produit après la première.Autrement dit, le temps s'écoule dans le texte de la même manière qu'à la lecture. Ce qui est écrit avant se déroule avant dans le temps, ce qui est écrit après se déroule après. PAR DÉFAUT ! Cela signifie "si rien ne vient le contredire". Il s'agit juste d'une supposition, d'une hypothèse qu'on fait à la lecture, et le texte peut nous détromper. En (2a), en l'occurrence, la situation nous a fait déduire que les phrases ne se déroulent pas l'une après l'autre mais en même temps.
Reprenez (1) et demandez-vous : est-ce que ça se déroule en même temps ? Bon là sans contexte vous ne savez pas mais la réponse est oui, les cheveux se redressent en même temps que la petite ferme les yeux. Notez que le temps verbal n'y change rien, en (2) aussi on a un passé simple...
Bon, on a fait l'hypothèse de la "temporalité", que la phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après. Ça n'a pas résolu notre problème. Qu'est-ce qu'on va faire ? Une seconde hypothèse ! Cette fois :- La seconde phrase est causée par la première.Toujours par défaut, hein.
Si nous reprenons l'exemple (2), (2b) notamment parce qu'il m'arrange, on supposera que la visite de Rarity CAUSE la visite de Twilight, qui à son tour CAUSE qu'elles passent leur temps ensemble. Plus précisément, et là c'est le contexte qui nous le fait déduire, on comprend que les deux premières "phrases" causent la troisième.
Notez également qu'à ce stade on n'en a plus ranafiche de la ponctuation :
2c) "Rarity alla chez Twilight. Twilight alla chez Rarity. Bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
À part que la pause est plus longue entre chaque phrase (avec effet de style, je suppose), la signification est exactement la même. Tout au plus ces pauses peuvent suggérer que la romance prend son temps, ou bien que le narrateur désapprouve... qui sait ? Dans tous les cas la structure est, elle, strictement la même.
Appliquez ce lien de causalité à (1) : les cheveux se relèvent... et ça cause... qu'elle ferme ses paupières ?
Hein ?
Félicitations ! \ o / La boîte noire du langage dans la cervelle du lecteur vient de renvoyer une erreur système tonitruante, vous venez d'expliquer la maladresse ! Eh oui, on l'a dit, par défaut on suppose que la première phrase cause la seconde. Ici la seconde phrase n'est clairement pas causée par la première (ou alors Flutty' a des réactions bizarres), hypothèse contredite, et le lecteur... n'a pas d'autre hypothèse.
Pour le comprendre, on va compléter l'exemple (1) :
1a) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
C'est "maladroit" mais on comprend parfaitement ce que l'auteur a voulu faire : énumérer les effets du vent sur la petite pégase toute trognon. On a dit à l'école qu'on énumérait avec une liste "ça, virgule, ça, virgule, ça et ça" donc l'auteur a mis une virgule et on comprend. Mais, dans la structure, le texte dit que le souffle du vent CAUSE les cheveux qui se relèvent et que ces cheveux, à leur tour, CAUSEnt la fermeture des paupières. Ce n'est pas ce qu'on veut. Nous on veut :
1b) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..."
Le "et" sert ici à contredire l'hypothèse, à dire au lecteur "nope ! La phrase d'avant ne cause pas celle qui va suivre". C'est plus compliqué que ça mais faites semblant, hochez la tête et tout ira bien.
Détour terminé, on a expliqué pourquoi mettre un "et", on a réglé un problème sur un bazillion et qu'est-ce qu'on a vraiment appris ?
Eh bien, que le texte est structuré par deux hypothèses fondamentales :- La phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après- La phrase d'avant cause la phrase d'aprèsEt que ces deux hypothèses pouvaient être niées par le texte, soit par des indices textuels (genre le "et") soit par le contexte, la situation elle-même.
ATTENTION ! /!\
T'as vu j'ai même mis du gras alors si c'est pas pour dire... je vous préviens juste que ça c'était la partie facile de l'article. Si vous avez compris que, par défaut, il y a toujours un lien de cause à effet entre deux phrases, vous pouvez vous arrêter là. Mais moi j'ai envie d'aller plus loin et pour ça je vais utiliser... horreur... un langage logique !
En gros j'en ai marre d'écrire la phrase complète à chaque fois, alors à la place je vais utiliser des lettres majuscules :
3) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, tout allait trop vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Cet exemple (3), moi, je vais l'écrire comme ça : "A, B, C pour D". Dans ce cas, "B" correspond à "tout allait trop vite", etc...
Pourquoi je fais ça ? Pour pouvoir mettre en avant les rapports entre les phrases. "A parce que B et C donc D". Vous voulez la version longue ? D'accord. "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait PARCE QUE tout allait trop vite ET tout était trop violent DONC pour comprendre quoi que ce soit." Je me contente d'abréger avec des lettres, merci de votre compréhension.
Mais je fais ça aussi pour pouvoir mettre des parenthèses :
3a) (A parce que (B et (C donc D) ) )
P-p-pourquoi j'ai fait ça ?! Aaaah des parenthèses, des maths', pas les maths', pas les maaaths' ! Blague à part, les parenthèses sont nécessaires. Et quitte à faire des maths', rappelez-vous : 2 + 3 x 4 = ? Suivant où vous mettez les parenthèses, ça fait 14 ou 20. Eh bien en écriture c'est pareil. Si j'écris :
3b) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait tant tout allait vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Vous ne voyez pas la différence mais en termes logiques :
3c) (A parce que B) et (C donc D)
Je n'ai changé que deux mots et les parenthèses ne sont plus du tout les mêmes. Pourquoi ? C'est quoi ces parenthèses et en quoi ça importe ? Eh bien, ces parenthèses sont la structure de la phrase. Ah bah oui, la phrase au sens scolaire c'est "depuis la majuscule jusqu'au point", donc on a quatre phrases (A, B, C et D) qui n'en forment qu'une, merci la nomenclature pourrie de l'école ! On parle de phrase "complexe". Et cette phrase complexe, composée de phrases "simples", a donc une structure.
Cette structure dit quelle phrase est subordonnée, dépendante, soumise... ce-que-vous-voulez à quelle phrase. En termes de causalité, l'effet est subordonné à la cause : sans cause pas, d'effet, pas de fumée sans feu. En d'autres termes, théoriquement, une phrase soumise à une autre ne peut pas exister sans cette autre phrase.
Si vous reprenez (3a), les parenthèses nous disent que le bloc (C donc D) est l'une des causes de A. Si tout n'était pas "trop violent" (C) ou "trop rapide" (B), elle comprendrait (non-A). Logique.
L'enjeu de la structure de phrase est donc de permettre au lecteur de retrouver cette structure, en lui donnant tous les indices nécessaires pour savoir quelle "phrase" est subordonnée à quelle autre.
À ce petit jeu, deux règles :- Il n'y jamais qu'une et UNE SEULE phrase principale au-dessus de toutes les autres- TOUTES les phrases ont une relation
Qu'est-ce que ça signifie ? Eh bien, rappelez vous (2) : "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity", en disant que cela forme une phrase complète... quelle phrase est subordonnée à l'autre ? On aurait tendance à dire que les deux sont au même niveau, par flemme, mais rappelez-vous notre hypothèse : la seconde est causée par la première. Elle lui est donc... subordonnée. Un autre exemple ?
4) "Luna frappa le document de son sceau, le rendant éternel."
Cause, Luna appose son sceau. Effet, le document est désormais éternel. Conclusion, la seconde phrase est subordonnée à la première. Preuve ? On a utilisé un participe présent. Eeeyup, le participe est un indice textuel pour dire au lecteur "eh. Eh ! Cette phrase est soumise à l'autre." On teste ?
4a) "Rendant le document éternel, Luna le frappa de son sceau."4b) "Luna rendit le document éternel, le frappant de son sceau."4c) "Luna frappant le document de son sceau le rendit éternel."
En (4a) on inverse l'ordre des phrases. Par défaut la première devrait causer la seconde, mais le participe présent nous prévient que c'est la subordonnée. En (4b) la chaîne causale n'a pas changé, mais le participe présent fait "buck you" et impose la première phrase comme principale. Cela signifie qu'on s'intéresse à l'effet, la cause devient secondaire. On inverse en (4c) ? Même résultat.
C'est cela, un "indice textuel". Le participe présent soumet la phrase à une autre.
Et cela signifie -- je te regarde très fort, le Village -- qu'il ne devrait jamais y avoir de phrase principale avec un participe présent. Grmf.
Mais on n'a pas fini :
4d) "Luna frappa de son sceau le document devenu éternel."4e) "Le document frappé du sceau de Luna devint éternel."4f) "Luna frappa de son sceau le document qui devint éternel."4g) "Le document qui devint éternel fut frappé du sceau de Luna."4h) "Luna apposa son sceau et le document devint éternel."4i) "Le document devint éternel et... Luna... apposa son sceau... au doc- what ?"4j) "Le document devint éternel lorsque Luna y apposa son sceau."
Il y a énormément de manières d'exprimer la "causalité" (au sens très large, calmez-vous les philosophes) et, donc, la dépendance d'une phrase à une autre.
On a déjà vu ce qui se passait si on mettait simplement deux phrases l'une après l'autres. Pas d'indice textuel, par défaut la première cause la seconde et seul le contexte peut nous détromper.
On a aussi vu ce qui se passait si on utilisait un participe présent : celui-ci subordonne la "phrase" où il se trouve. Mais avec (4d-4j) on voit que le participe présent n'est qu'une option parmi d'autres : participe passé, subordination (le "qui"), coordination (le "et" mais aussi le "lorsque")... Ce sont tous les indices textuels -- il doit y en avoir d'autres -- qui permettent de dire au lecteur "bon arrête ton délire, c'est cette phrase qui domine les autres ta gueule". Notez d'ailleurs qu'en (4h) on a un "et", mais que la seconde phrase est quand même subordonnée, vu qu'en (4i) si on tente d'inverse ça déraille complètement... eh oui, première hypothèse, il y a aussi le déroulement du temps.
Okay donc je résume.
Par défaut (sans contexte ni indice textuel) :- La première phrase se déroule avant la seconde.- La première phrase cause la seconde.La relation de causalité crée des dépendances, et donc subordonne les phrases entre elles, et le texte fournit des indices textuels (en plus du contexte) pour nous dire qui domine qui :- La coordination (mais ou et donc or ni car)- La subordination (qui, lequel, etc...)- Le participe (présent et passé)À quoi il faut ajouter le temps verbal, etc...
Tout cela nous donne déjà une batterie d'outils assez formidables pour composer des phrases dignes de Proust et qui donneront mal à la tête à des générations d'écoliers. Ce n'est pas notre but, notre but est d'expérimenter, de tester ces outils pour voir ce que nous, chacun de notre côté, on veut en faire pour exprimer au mieux notre histoire.
Demandez-vous quelle information vous devez mettre en avant, et en gardant en tête qu'il n'y en aura qu'une seule, faites en sorte de subordonner toutes les autres à celle-ci. Tant qu'une seule information domine, votre phrase sera juste.
Je sais que c'est encore pas mal abstrait, et quitte à rester vague je vous inviterai surtout, peu importe les maladresses, à continuer d'expérimenter, fanficers,à vos plumes !
(j'avais pas d'idée pour le titre, c'est une private joke laissez tomber)
Bonsoir,
Donc non je ne vais pas parler de mon papa ni d'un quelconque paternel, mais faire mon point sur mes fics en cours et mes projets à venir. Car je commence à avoir pas mal de fanfic sur le dos et je me dis que si je fais partager ça à tout le monde, ça pourrait m'aider à m'organiser, surtout que ce sont pas des petits oneshots ou des petites histoires que je compte faire. Par ailleurs, j'ai due faire des sacrifices, à commencer par...
The Pony Centiped : Ne la cherchez plus, j'ai abandonné l'idée et donc fait supprimé du site. Pourquoi ? Pour commencer, cet idée m'était venu sur un coup de tête, également parce que je cherchais à faire une fic d'horreur. L'idée me paraissait pas mal au départ, puis en regardant bien et en posant des questions à mon entourage, je me suis rendu compte que de ponifier un nanard, finalement, c'est mauvais. De plus, en me relisant, je m'en suis rendu compte. En claire, pas de mille pattes poneys sur MLPFiction, et c'est pas plus mal croyez moi.
Sinon après...
Oblivion's King : Evidemment, mon projet principal par contre, je compte bien le continuer et la finir jusqu'au bout. Histoire de tenir au jus pour ceux qui la suive, ce n'est pas un mais 3 chapitres qui sortiront d'un coup. Ils auront un point en commun, donc pour ne pas porter à confusion je les sortiraient tous en même temps. Autant prévenir d'avance, elle est loin d'être terminé, mais par contre, la plus grosse partie a déjà été écrite ET publié. Donc ne vous en faites pas, la fin vous allez la voir arriver :).
Je dois avouer que cette fic m'a pas mal remis en question au fil du temps, et je ne parle pas que de la fic en elle même. J'ai due changer mon style d'écriture, écouter les avis comme jamais même si parfois ils étaient très dur à encaisser. Elle est dangereuse aussi, je m'y suis tellement investit que j'en ai même perdu la raison par moment, n'arrivant plus à faire la différence entre une simple histoire et un écris qui pour vous déterminera si ça vous permettra d'écrire votre propre fiction (hors MLP et non fanfic, un roman avec son histoire et univers original). Bref, je me suis beaucoup trop pris la tête sur cette fic, jusqu'à me rendre détestable. Je m'en excuse.
Triple Zéro : Une fic qui ne devrait pas tarder à tomber sur ce site. Elle a été écrite il y a un bon moment déjà, reposant maintenant au fin fond de Frenchy Pony dans la partie +18. J'avais mis de côté l'écris parce que je n'avais pas réussi à lui trouver une structure solide mais désormais, j'ai enfin une timeline qui a son point A et B. 3 chapitres sont écris, dont deux qui seront directement publié dès sa validation.
Vous aurez le droit à un UA assez spécial, se passant sur Terre, à notre époque, mais aussi dans Equestria. En fait, tout est partit d'un fan art où l'on voyait des humains et des poneys equestriens se balader dans la rue, comme ça, normal :I. Je vous laisserais en découvrir d'avantage à sa validation.
Aurore Boréale : Une idée qui m'est venu en tête avant même que je ne commence Oblivion, quelque chose de gros, trop gros en fait. Ici nous auront encore le droit à des humains et des poneys, mais totalement à l'inverse de ce que j'ai cité en haut. Ce sera une guerre entre la Terre et Equestria, assez spécial car ce ne sera pas une invasion ni même des infiltrations, mais une guerre total. Je n'en dis pas plus. Et comme je l'ai dit le projet est trop gros pour que je le fasse tout seul, c'est pourquoi Ponycroc et Norlf feront la fic avec moi. Ainsi nous arriveront à construire une histoire avec une armature solide et crédible. Aucun chapitre n'a été fait pour le moment, mais l'idée est sérieusement en cours de création. Elle sera lancé une fois que le scénario sera finalisé.
Et puis... voilà. En cadeau voici un gif fflbblflbbl:
..... 1,2,1,2. Ça marche ? Ah ben oui ! Donc, bien le bonjour à tous, ici Stephan Crowns !
Alors, il se peut que plusieurs d'entre vous se demandent quand sortira le prochain chapitre de ma fanfiction Broken Ties ( ou vous vous en fichez complètement et je parle pour vous dire, et c'est plutôt triste ). En effet, ça doit faire maintenant 2 mois ou plus que la fanfic n'a pas progressé depuis la fin de la 1ère partie. En fait, il se trouve que plusieurs facteurs extérieurs m'ont fait ralentir dans la progression de l'histoire :
- les études : je viens d'entrer à l'université et comme je me suis promis de m'investir sérieusement cette année dans mes études, je risque de n'avoir peu de temps pour me consacrer à ma fanfic (et à mes dessins aussi). Mais lorsque je parviendrais à obtenir un moment de stabilité entre mes cours et mon temps libre, je me lancerais direct dans la suite de BT.
- le studio : précédemment, j'ai dit que je faisais mes études. Pour cela, j'ai dû loué un appart (parce que c'est pas vraiment à côté). Du coup, pendant la période d'aménagement, je n'ai pas pu prendre le temps d'écrire la suite. De plus, pour le moment, mon studio n'est pas connecté à la WIFI et comme j'utilise Drive pour rédiger ma fanfic et que j'ai pas Internet du coup... pas besoin de détailler, vous avez sûrement compris.
- la fanfic elle-même : Comme vous avez pu le voir à la fin du chapitre 4 ( à ceux qui ne l'ont pas encore lu, allez le voir tout de suite. Il n'y a pas de spoil mais c'est mieux que vous le lisez sinon ça sert à rien de lire cet article ), l'histoire commence à faire un grand pas dans la partie principale de BT. Cependant, certains éléments de l'histoire qui va suivre sont en cours de méditation par rapport à la logique et leur conséquence sur la trame de l'intrigue.
Ne vous en faites pas, je compte bien continuer BT le plus rapidement possible et pour info, le chapitre 5 est à la moitié de sa rédaction, elle devrait donc sortir dans pas longtemps.
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Voilà pour Broken Ties, passons maintenant au second point ! Je souhaiterais que vous (oui, vous !) me suggérez une fanfiction à traduire. En fait, je souhaite m'entraîner à traduire et à voir mon niveau en tant que traducteur avant de me préparer à traduire une certaine fanfiction dont je garde la surprise. j'aimerais donc que vous me proposer une fanfic à traduire avec les conditions suivantes :
- elle doit être de préférence assez courte et un One-Shot (pour un entraînement) ;
- pas de fanfic NSFW
- qui n'a pas été déjà traduit (c'est débile comme condition mais on ne sait jamais )
Merci d'avance pour les suggestions et à bientôt !
Presque deux mois que j'ai publier mon "prologue" et toujours rien en vue.
Mais je vous rassure, pour moi aussi sa devient long.
Du coup, plutôt que de rester éternellement dans le silence, j'ai décide de vous faire un peu le point, et pour cela, je vais commencer par parler rapidement de ma manière d'écrire.
J'écrit en tout cinq "versions" de chacun de mes écrits : 1ere : J'écrit une première foi le récit, dans un mélange définitif et brouillon, a la main sur un cahier. Cette première version met en place le squelette de l'histoire, et comme je suis particulièrement dissident avec moi-même, il ne reste de cette version, une fois le projet terminé, rien d'autre que l'idée principale.
2eme : Il s'agit d'une relecture de la première version, et d'une pseudo réécriture, toujours a la main, généralement, je réécris, rajoute ou modifie certain passage dans la marge, c'est en générale assez rapide, quelque heures tout au plus.
3eme : Passage a l'ordi, et réécriture COMPLÈTE du texte. En fait, je m'inspire des deux premières versions, pour réécrire un nouveau texte qui n'a presque plus rien a voir avec le premier. Etape du coup assez longue.
4eme Pareil que pour la deuxième étape, mais en beaucoup plus approfondi, le but étant de finir le texte.
5eme Je laisse mijoter le texte, et je le relis tout les jours, plusieurs fois par jour, et j'y ajoute de petites modifications. C'est un peu de la finition, mais très étalé, ce qui me permet de juger de manière impartiale ce que j'ai écrit.
Voilà, cela écrit, ou j'en suis dans tout cela ?
A la fin de la première étape.
QUOI ?
He oui. Alors pourquoi avoir si peu avancer ? Une seule et unique raison : j'ai découvert les joie du monde du travail. Et non, ceci n'est pas de l'ironie. Rentré le soir et ne avoir de devoir ou de révision, c'est un bonheur indéfinissable ! Alors oui, le soir, je ne suis pas franchement motivé pour écrire. Je suis fatigué, physiquement et mentalement, du coup je m’adonne a tout un tas de loisir absolument pas productif, et vous aurez compris que l'écriture de la fan-fic, passe derrière.
Résultat, j'écrit la plupart du temps au travail, durant mes pauses, et un peu le soir avant dodo, et parfois le week-end, quand je ne suis pas de sortie avec mon frère ou mes amis.
Cependant, je touche au but ! La partie la plus longue et dejas réalisé, du min presque : la première version du premier chapitre "Une erreur en Equestria" touche a sa fin ! Yay !
Bon évidement, je ne pourrais pas donner de date, mais la partie la plus longue est faite, c'est déjà pas mal.
Du coup je me permet de vous copiez un petit passage au pif, attention par contre, il ne s'agit pas de la version définitive, donc il se peut que cet extrait disparaisse par la suite :
Un cheval.
Là se trouve un cheval qui me regarde avec inquiétude. Bleu comme la nuit, sa crinière étoilée fantomatique flottant au grès de vents inexistants. Sur son front jailli une longue corne de licorne, et sur ces flancs, soigneusement repliées, des ailes de plumes. J'en reste interdit. Non, ce n'est pas un cheval. Mais avant que je puisse me poser d’avantage de question, celui-ci demande d'une voix douce et féminine "Comment te sent-tu ?" La voix de l'étoile. A cela, elle ajoute un sourire qui achève de décrocher ma mâchoire. Tout en souriant, elle soutient mon regard, que je devine hébété, avant de lancer un rapide coup d’œil désemparé derrière moi.
Aussi vite que je le peu, je me tourne du coté droit et me retrouve face a un autre cheval, mais plus grand, d'un blanc immaculé et à la crinière multicolore tout aussi fantomatique. Je remarque que lui aussi possède une corne et des ailes.
Son regard d’abord sévère adouci rapidement devant le mien. Il ouvre la bouche, mais a ma surprise, je réagis avant. "Princesse Celestia ?" Le cheval blanc laisse a son tour tomber sa mâchoire et écarquille les yeux. Derrière moi, j'entend l'étoile suffoquer de surprise. Quand à moi, je porte vivement mes mains à ma bouche dissidente, alors qu'une foule d'images et d'informations emplisse alors mon esprit. Un soudain vertige s'empare de moi, et je bat violemment des paupières pour y résister. Le cheval blanc, que je connais désormais sous le nom de Celestia, approche dangereusement son visage, et surtout sa corne, du mien. "Comment nous connais-tu ?" siffle-t-elle menaçante, son regard ayant perdue toute douceur.
Je balbutie, hésite, ouvre la bouche, puis la referme. Je suis bien incapable de répondre, d'une part car je n'en ai aucune idée, et de l'autre, à cause de la tempête dans ma tête. Elle se rapproche d'avantage. "Répond". L'ordre est donné d'un ton divinement impérieux et avec tant d'autorité que j'ai sincèrement envie de lui expliquer. Sauf que ... "Je ne sais pas, je répond, d'une toute petite voix, mais je répond, soutenant tant bien que mal son regard lourd de reproche et de suspicion.
-Vraiment ? réplique-t-elle, le sarcasme marquant chaque lettres du mots."
Je voulais vous prévenir d'une chose.
Etant donné que je suis rentrée en seconde, ( le lycée donc ) j'aurais moins de temps pour effectuer les commandes ( sachant que je travaille samedi matin ) .
De ce fait, les temps d'attente se rallonge.
Mais ne vous inquiétez pas!
Durant les week-end ou le mercedi après-midi, nous tâcherons d'effectuer votre commande!
Quelques infos :
- la commande d'Angel est entamée. Reste à : faire le line, coloriser, faire un montage photoshop.
- la commande de SpeedZap n'est pas entamée, mais cela ne saurais tarder.
- la commande de lefebrevyo va être entamée. Nous réfléchissons encore à la mise en forme.
En espérant vous avoir été utile,
votre dévouée graphiste/dessinatrice, Eternity
Cet article concerne le dernier chapitre de "un danger tout mignon"
En effet, comme vous vous en doutez, si la banane de la logique disparait (en occurence, yoshi l'a mangé) il y aura un gros chaos qui va se répendre sur tout Equestria
Aussi, J'ai besoin de VOUS!
Laissez dans vos commentaires les scènes les plus délirantes sortant de votre cerveau!
Il faut juste qu'il y est au moins un personnage mlp original et que ce soit marrant
J'ai déjà des idées mais laissez quand même, ca va m'aider
Merci et à plus!
Niak les ficolts.
Petite annonce très courte.
Il y a quelques temps, j'ai pris le décision de créer une version My Little Pony de Death Note. (Vuld Edone m'ayant proposé/convaincu de le faire)
Pourquoi ?
1) J'aime Death Note et aussi les mangas. (800 tomes à mon actif)
2) J'avais envie de le faire, il ne manquait que le déclencheur pour que je me lance. (-> Vuld Edone²)
3) Balancer un Death Note dans un monde en déclin ? Ouaiiiis. Balancer un Death Note dans un monde stable ? Je sens venir la corruption de jugement, ainsi que le déclin psychique de l'utilisateur.
Le prologue et le premier chapitre sont encore en auto-relecture. Le scénario est posé sur la table, les personnages aussi.
Afin de donner un biscuit apéro' littéraire, le prologue sera publié dès qu'il sera terminé. Idem pour le premier chapitre.
Oh, et le "dieu de la Mort" sera Discord.
Voilà, c'est tout.
Je vous souhaite à présent une bienjournée.
Hi'.
Quand j'ai écrit mon article sur le plan -- qui doit être pénible, même moi à la relecture j'ai arrêté au premier tiers -- j'ai tout de suite voulu enchaîner avec la question de la "tension".
J'avais parlé de la structure "problème-solution", qui disait en gros qu'en tout point du texte le lecteur devait avoir un problème à résoudre. Par exemple, savoir qui est ce mystérieux poney qui vient de saluer notre héroïne dans la rue, ou si la police arrivera à temps pour arrêter les casseurs, ou comment finit la première guerr- non attendez je vais carrément sortir l'artillerie lourde : Dinky Doo n'a plus de doudou. Mec, 'faut lui trouver un doudou, l'avenir de l'univers en dépend !
Il y a un problème à résoudre ? Le texte a une tension.
La tension est en gros l'intérêt, l'intensité du texte. C'est ce qui pousse le lecteur à vouloir tourner la page pour lire la suite, et cela pour les romances, les comédies, les aventures, les grimdarks...
Classiquement, on a trois types de tension : "suspense", "curiosité" et "surprise". Le suspense consiste à se demander "qu'est-ce qui va se passer ensuite". La curiosité consiste à se demander "mais qu'est-ce qui s'est passé avant ?" Et la surprise consiste... à surprendre le lecteur. Le truc imprévu.
Dans les commentaires sur le plan, Toro' parlait d'une variation entre les moments "normaux" et les moments "sombres". C'est le principe du contraste et il faut aussi en tenir compte quand on parle de tension.
Là, je reprendrai l'exemple du hamburger de FiMFlamFilosophy oui ce mec est cool mangez-en. L'exemple va comme suit : vous avez faim. En supposant que vous aimez les hamburgers, on vous donne un hamburger. Vous avez moins faim. Génial ! Deux hamburgers. Encore mieux ! Cinq, dix, vingt hamburgers... euuuuuh... cent, mille, dix mille, un million, un milliard de hamburgers... y a un moment où trop c'est trop. Et la tension fonctionne de la même manière : tenter de maintenir la tension à son maximum est impossible, l'endurance humaine a ses limites. C'est pour ça qu'on aménage des "pauses", des moments plus calmes dans le texte où souffler avant de reprendre l'autoroute.
Et maintenant, la question qui démolit tout.
...
Comment on calcule la tension d'un texte ?
Non non arrêtez de rire, je pose la question sérieusement. La littérature a pour ambition de pouvoir juger un texte "objectivement", c'est-à-dire indépendamment de notre petit avis personnel. Et il faut d'autant plus se méfier qu'on a ce préjugé du "le texte n'est pas 'tendu' s'il ne s'y passe rien". Dans l'ouvrage 1984 au final il ne se passe pas grand-chose... ouais. Ouais.
Donc, indépendamment de si on a aimé ou pas, peut-on dire si un texte a ou non une "tension" ?
Honnêtement je ne sais pas.
Normalement, la structure "problème-solution" serait une réponse assez simple. Si le lecteur doit résoudre un problème alors forcément qu'il y aura une tension. Cela fonctionne d'autant mieux si on l'applique à très court terme -- et si on le lie à l'enjeu du texte. Je m'explique.
Imaginons un groupe d'aventuriers qui doit aller tuer un dragon. Déjà, évaluons la tension : on a un problème, il y a donc une tension. Après chacun pense ce qu'il veut : depuis "ouaaais, encore un dragon, woohoo c't'originalité" jusqu'à "ils vont teeeellement se faire meuler ça va être un truc de fous". Moi, en tant que critique, je dirais que le problème est trop général, que du coup il manque de potentiel, qu'il faudrait le personnaliser, lui donner des particularités... mais si c'est votre premier texte d'aventure et que vous n'avez pas l'habitude de voir les dragons tomber comme des mouches, alors sûr, ça promet d'envoyer du pâté.
Maintenant, imaginons que durant plus de six pages on traîne dans la ville de départ. On évalue la tension : je... ne vois pas le problème, donc pas de tension. Le lecteur va juste se demander en boucle "qu'est-ce qu'on fout encore là, on devrait déjà être parti !" Et du coup il a surtout envie de sauter des paragraphes.
Cela signifie que le problème à long terme est le seul qu'il doit résoudre : tuer le dragon. Et comme il n'a pas de problème à plus court terme à régler, bah il veut aller tuer le dragon. Là, tout de suite.
Mais bien sûr, l'auteur a un plan.
Par exemple, le paladin va tomber amoureux de la boulangère. Le texte va alors poser deux problèmes au lecteur : le premier, au niveau de la curiosité, "qu'est-ce qui se passe avec le paladin ?" On va mettre en scène qu'il y a un problème avec lui, jusqu'à la solution qui est l'amour (ch'est meugnon) ; le second, au niveau du suspense, "est-ce qu'il va rester ou partir ?" On va mettre en scène son dilemme, entre rester en ville ou suivre le groupe jusqu'au dragon.
Ne le cachons pas, moi personnellement la romance me passe par-dessus la tête, je serai toujours en mode "quand est-ce qu'on paaaaaaart..." mais objectivement le texte a posé plusieurs problèmes à court terme que le lecteur se retrouve à devoir résoudre. Et pour peu que le lecteur accepte de s'y intéresser, il va pouvoir accepter de piétiner en ville encore quelques pages.
Il l'acceptera d'autant plus que c'est lié au problème à long terme, aka "tuer le dragon". Eh oui, sans paladin le groupe est affaibli d'autant, et leur quête mise en péril.
La logique est la suivante : le texte m'a promis qu'on allait tuer un dragon. Si j'ai décidé de lire le texte, c'est donc que j'ai envie d'aller tuer un dragon. Le texte me dit qu'il y a un obstacle à surmonter pour aller le tuer. C'est le problème "à court terme". Je suis intéressé à aller le tuer, je vais donc être intéressé à surmonter cet obstacle. Du moment que je vois le lien entre les deux, je vais donc me concentrer sur ce problème "à court terme".
Parce que si le problème est sans rapport avec l'intrigue... comment dire... soudain on apprend que le chef du groupe a deux maisons en ville qu'il loue mais que l'un des occupants n'a pas payé son loyer, et... on passe deux pages à l'écouter en discuter à la taverne... non mais je suis sûr que ça nous présente bien le personnage mais on n'était pas censé aller je sais pas tuer un dragon ou quelque chose ?!
Une fois encore, même si c'est sans rapport ce peut être très intéressant. Je veux dire, les chefs de groupe qui font aussi de l'immobilier c'est plutôt rare et notable.
Mais là on veut des mesures "objectives" de la tension d'un texte, et quelque part, si on y réfléchit, on s'intéresse à l'immobilier parce que ça nous dit qui est le chef du groupe, et donc comment il peut réagir au moment d'affronter le dragon. En fait (rappelez-vous la pertinence) on peut partir du principe que le lecteur cherchera de lui-même à établir un lien entre le problème "à court terme" et celui "à long terme" de l'histoire. On peut même dire que s'il n'y a pas de problème, le lecteur cherchera d'instinct à en créer un.
Donc si je devais donner deux mesures :1) Plus le problème est "à court terme", plus la tension est forte.2) Plus le problème est lié à "l'intrigue" (le problème à long terme), plus la tension est forte.
Il est ainsi possible d'accumuler les niveaux de "problèmes" : 1) On doit aller tuer un dragon, 2) Y a un camp de gobelins sur le chemin, 3) Y a un guetteur dans l'arbre, 4) Le vent porte du mauvais côté. On en est donc au paragraphe où le personnage à deux doigts d'être repéré doit éliminer le guetteur gobelin sans donner l'alerte, et même quand il l'aura fait ils auront encore tout un camp à traverser (et le rapport avec le dragon je le vois toujours pas mais tant pis).
Et jusqu'ici on a parlé de la partie "problème" mais pas de la solution.
Déjà, "à court terme" signifie que la solution est censée arriver très vite. Parfois d'ici une à deux phrases. Ce n'est pas pour autant que c'est très intense : "Soudain deux gardes surgirent par la porte ; machine frappa du sabot le premier puis culbuta le second." Vala', en une phrase c'est réglé, mais c'était un problème à super-très-court terme, et c'est justement pour ça que je dois insister sur la solution.
La tension d'un texte se mesure au problème qu'il pose, et plus le problème est ardu, plus le surmonter sera satisfaisant. C'est le bon vieux "à vaincre sans périls on triomphe sans gloire" du Cid. Si le lecteur ne voit pas la solution, il va beaucoup plus accrocher que s'il fait "nan mais deux coups d'épée c'est réglé".
Mais si la solution est décevante ?
Il y a un camp de gobelins, du coup on ne peut pas passer. On fait des pieds et des mains et... on passe quand même. Les gobelins n'ont même pas été alertés de notre présence ou s'ils l'ont été, on les a tous tués... les mecs. Ça a servi à quoi ?! Et vous savez, il existe une école de pensée qui consiste à dire qu'on est là pour être distraits, donc qu'est-ce qu'on s'en fiche d'avoir un but, on a massacré du gobelin, toutes les excuses sont bonnes ! Je veux bien. Mettons.
Mais maintenant, imaginons qu'en traversant le camp de gobelins on découvre qu'ils ont été chassés par le dragon loin de la montagne / qu'ils sont en route eux aussi pour tuer le dragon / qu'ils ont capturé un bébé dragon et qu'ils s'amusent avec...
Ou même sans ça, le groupe est forcé d'abandonner ses montures / a son mage blessé ou rendu fou par une lutte avec le shaman d'en face / pactise avec les gobelins pour aller tuer le dragon (en échange de son trésor). Ah ouais tout de suite la quête secondaire là elle n'a pas servi à rien !
Et je dois encore insister sur la facilité, même si ce râlage n'est pas très utile... mais si vous donnez une solution plus simple que celle du lecteur, il va être déçu. Le problème lui promettait une solution à la hauteur, et vous n'avez pas tenu l'engagement. J'en avais parlé, non ? Les histoires de bombes. Eh bien on y revient. Vous avez pu créer un problème pas possible, la tension est à son comble... et la solution est toute moisie. Le problème est alors qu'au prochain problème que vous poserez, le lecteur risque de s'attendre à ce que, cette fois, la solution ne soit pas à la hauteur... du coup c'est plus facile de remplir votre engagement, mais ça signifie aussi que pour lui la tension est bien moindre.
Là s'il vous faut un exemple je n'aurai qu'à citer mon râlage sur FO:E...
On peut donc créer de la tension sur le moment, c'est la partie "problème", et plus c'est à court terme, et lié à l'intrigue, plus c'est intense. Mais cette tension doit être résolue est la solution doit être :1) À la hauteur.2) Liée à l'intrigue.Si la solution n'est pas à la hauteur des attentes/promesses, la réaction du lecteur devrait être "tout ça pour ça ?" Et une fois encore, on peut être partisan du "ce n'est pas la destination qui compte, c'est le voyage" mais quand même, on aimerait bien arriver quelque part.
Voilà pourquoi, en parlant du plan, j'ai fait tous ces détours et surtout, j'ai parlé de cette structure "problème-solution". C'était une autre manière de parler de tension, et le plan est un outil formidable pour savoir quand poser un problème et quand le résoudre.
Et bien sûr, je suis forcé d'avertir encore une fois.
Le lecteur n'a pas du tout la même vision que l'auteur.
Là où on est persuadé d'avoir posé un problème, il est fort possible qu'il n'en voie aucun et qu'il se demande pourquoi on passe deux ou trois paragraphes à décrire ce salon de palais. Le lecteur lit le texte avec ses propres attentes et du coup tout votre dispositif peut s'effondrer bien malgré vous.
Et je n'ai pas abordé un élément important dans cette histoire de tension, un élément que je ne maîtrise pas du tout : le personnage.
Alors que je ne m'y intéresse pas du tout, le personnage est en fait presque un clé de la tension. Une situation en elle-même, peu importe sa joie ou son horreur, n'a aucune tension si les personnages n'y réagissent pas. Plus le personnage réagit aux différentes situations, plus le lecteur aura de chances de réagir lui-même. Je déteste ça parce que le personnage sert alors d'énorme panneau "veuillez rire/pleurer maintenant" au lecteur, mais je me suis fait la réflexion suivante.
Dans la saison 9 de Doctor Who (classic), le doc' a fait exploser la base des méchants et on l'a vu être récupéré par les humains. Là on annonce à la radio avoir récupéré "deux hommes", et l'assistante du doc' demande avec un début de sanglot si le doc' en fait partie.
Je me suis d'abord dit "ouais encore un truc pour nous faire nous inquiéter... sérieux c'est Who, il peut pas mourir (non vraiment il ne peut pas)." Et puis je me suis rappelé que l'épisode nous avait montré explicitement qu'il était déjà en vie et à l'abri. Le but n'était pas de créer une fausse tension (un problème déjà résolu). C'était vraiment un personnage qui s'inquiète (et qui venait de traverser pas mal d'événements). Je me suis rendu compte qu'elle avait raison au final de réagir comme ça, et je me suis retrouvé en situation de "suspense", à vouloir voir leurs retrouvailles.
Comme quoi...
...
Vous savez, en commençant cet article je pensais n'avoir pas la réponse à la manière d'évaluer la tension d'un texte. Je n'ai toujours pas la réponse, juste une esquisse, et pas sûr qu'elle soit bonne. J'avais mis un point d'interrogation surtout pour demander l'avis des autres auteurs, comment vous faisiez pour juger quand votre texte était "intense" et quand il ne l'était pas.
Et je maintiens ma question ouverte, au final, surtout sur un sujet aussi ardu. Mais je suis quand même satisfait de ces quelques précisions, même si au final elles font pâle figure face, fanficers,à vos plumes !
Hi'.
J'aurais pu parler des personnages mais outre que je suis nul à ça et BroNie le fait déjà donc allez voir ses articles ; du coup j'avais pensé parler des justifications mais je me suis embourbé dans mes explications ; alors je triche et je choisis un sujet facile.
Le plan.
Ça peut pas être compliqué de dire aux gens comment faire un plan. Non ?
...
Okay on est demain matin j'ai un mal de crâne pas possible, qu'eeeest-ce qui s'est passé hie- ah ouais j'ai tenté de parler de la planification. Pourtant le plan c'est la base de la base, le truc qu'on apprend à l'école obligatoire...
Alors déjà, un plan, c'est quoi ?
Imaginez que votre texte soit une route, un trajet de je sais pas moi... de Genissa à Maretigny. Le lecteur part donc d'un point A pour arriver à un point B. Ici le plan est simple, "tu prends l'autoroute à Genissa et tu sors à Maretigny." Okay ! Donc vous montez dans votre voiture et... et vous tournez pendant dix minutes pour trouver cette fichue entrée d'autoroute. Quand vous la trouvez enfin, vous la prenez dans le mauvais sens et vous vous retrouvez chez les griffons. Z'êtes pas doué. Et quand enfin vous partez dans le bon sens vous découvrez que la sortie de Maretigny est en travaux ! Et que vous ne pouvez pas l'emprunter !
Outre de vous éviter de rager, un plan va faire trois choses pour vous.
Déjà, il va vous dire où se trouve l'entrée d'autoroute, et dans quel sens la prendre. Ensuite, il vous permettra d'évaluer le temps de trajet, tout ça... enfin il vous révèlera que Maretigny a deux sorties d'autoroute, donc zen.
En écriture, c'est pareil. Vous avez une idée de texte ? C'est votre destination. Dans votre tête il y a les grandes lignes, genre "tuer Zecora avec une cuillère", vous savez où vous voulez aller donc bah allez-y, faites-vous plaisir, rien ne vous empêche de vous visser sur votre siège pour taper votre texte comme ça vous vient, et s'il y a une difficulté en cours d'écriture vous inventerez sur le moment. C'est ce que j'appelle le "freestyle". Je l'ai fait, je le fais encore, la majorité des gens font comme ça, c'est flemmard, c'est suicidaire et c'est cool.
Faire un plan consiste, au contraire, à expliciter votre projet, à le détailler par avance de sorte à 1) éviter les embûches, 2) améliorer votre histoire et 3) vous donner de la marge pour dévier. Je le considère donc comme un filet de sécurité, à la manière d'une carte routière qui vous évite de tourner trois fois au rond-point de Maretigny parce que "la petite gare" vous voyez pas où c'est.
Ce n'est pas nécessaire d'en avoir un, avec l'habitude -- et de la fierté mal placée, ou de la flemme -- on finit par s'en passer mais, et surtout quand on débute, ça aide. Beaucoup.
Donc on va faire un plan.
Comment qu'on fait ?
Mettons-nous en situation.
Je pourrais utiliser le projet Hydre comme exemple, vu que les participants passent plus d'un mois à planifier justement leur chapitre, mais compliquons-nous la vie et faisons-moi plaisir, on va ressortir les vieux cartons et utiliser un vieux projet de fic' : "Spike bouffe Twilight."
On veut écrire cette histoire, notre point de départ c'est "Spike a dévoré Twilight", on décide que ça s'est passé la nuit au Golden Oak (on est encore en S2) et que le texte commence le matin suivant, quand Spike se réveille.
Freestyle ! On s'assoit et on se met à écrire ! Alors euh il se réveille, y a du sang plein partout ! Okay non c'est nul, on peut faire mieux... vous savez quoi ? La chambre est nickel propre, le lit est fait sans un pli et plus la moindre trace de Twilight. Ouais, on vient de décider sur un coup de tête que durant la nuit Spike a tout nettoyé. Et question d'en rajouter, on décide désormais qu'il est inconscient de son acte. Du coup on écrit, il cherche Twilight, il fouille le Golden Oak, allez ! C'est l'occasion de se payer la visite complète de la bibliothèque ! Et puis euh... ouais allez paf ! On décide qu'il trouve les anciens draps de lits, propres, en train de sécher dehors, oh et puis tiens, on va mettre un placard à balai qu'il n'ose pas ouvrir, parce que c'est là qu'il a rangé les os ! Ah ah ah je suis trop foooort...
Et là j'ai calé.
Ouais ouais j'avais effectivement, à l'époque, scribouillé le début de la fanfic', mode freestyle, avant de caler à ce point précis. Pourquoi ? Parce qu'à ce stade la suite logique c'est que Spike aille chercher le mane6, que ces dernières se mettent à chercher Twilight et blablabla... tout cela pour arriver à Rarity qui inviterait Spike à dormir chez elle, pour le second meurtre de l'histoire.
Je voulais donc aller du point A, où Spike a fini de fouiller la bibliothèque, au point B, où Rarity invite Spike chez elle. Et j'avais masse d'événements entre les deux à inventer.
C'est ce que j'appelle une "transition".
La "transition", c'est le passage d'un événement à un autre. Les transitions les plus évidentes sont celles d'un lieu à l'autre, ou un saut dans le temps, par exemple "le soir venu" ou "une fois arrivées au Sugarcube Corner"... mais il y a un tas d'autres transitions dans un texte, entre les événements cette fois. Par exemple, dans un dialogue, le fait de changer le sujet de la conversation : "au fait, tu parlais de..." ou "en parlant de tapis, tu es toujours avec Fluttershy ?" Ici de même, avec Spike qui doit aller chercher le mane6, on fait une transition de type "il alla chercher le mane6, mais même avec leur aide Twilight restait introuvable". Ceci est une transition, et c'est le genre de moment où on dit à l'auteur : "trop vite, ralentis, stop, sérieux tu me fais quoi là ?!"
La transition est une solution de flemmards. Légitime, parfois nécessaire mais en général c'est juste que le passage à écrire barbe l'auteur et du coup il expédie pour arriver la partie qui l'intéresse. Et quelque part le lecteur lui en est reconnaissant. Imaginez qu'on doive se taper :
"Spike alla chercher Pinkie Pie. 'Twilight a disparu !' Lui dit-il et la ponette s'exclama : 'Oh non ! Il faut la retrouver !' Puis Spike alla chercher Applejack. 'Twilight a disparu !' Lui dit-il et la ponette s'exclama : 'Oh non ! Il faut la retrouver !' Puis Spike..."
Même en y mettant les formes, bordel ! Vous pouvez pas faire plus ennuyeux ?! Alors oui, résumer ça par "Spike alla chercher le mane6 et bientôt toutes se retrouvèrent dans..." c'est une façon cavalière d'épargner ça au lecteur. Et le lecteur vous en est reconnaissant. Mais ça reste une solution de flemmards.
Parce qu'en planifiant le texte on pourrait éviter ce désastre.
Ici le plan dans ma tête disait : "Spike fouille la bibliothèque -- Spike réunit le mane6 -- le mane6 ne trouve personne -- Rarity invite Spike chez elle". Ça a l'air tellement bien écrit comme ça que eh, le plan dit que tout va bien ! Nein ! Le plan ne vous dit rien. Détaillez-le et vous verrez que ça coince.
Spike fouille la bibliothèque. Comment ? Il va vraiment se faire chaque pièce de la bibliothèque pour constater qu'elle n'est pas là ? "Spike fouilla la cuisine mais Twilight n'était pas là. Alors il fouilla la cave mais elle n'était pas là. Alors il fouilla..." Au nom de Luna !
Maintenant rappelez-vous quand on a écrit le début en freestyle, c'est exactement ce qu'on a fait : Spike a passé en revue chaque pièce du Golden Oak. Sauf le placard à balai. En fait, et sur le moment, j'ai planifié le texte de telle sorte que chaque pièce joue un rôle, avec deux grands axes : les traces de vie de la veille, pour souligner le quotidien coupé brutalement ; et surtout la propreté anormale des lieux, jusqu'aux draps pendus dehors en train de sécher. Chaque pièce apporte des indices sur ce qui s'est passé, et à chaque fois les indices sont un peu différents.
Par exemple, mon plan me dit que je vais devoir fouiller la cave ? Bien ! L'occasion de réveiller Owloviscious, qui pourrait incarner la bonne conscience de Spike. De le confronter aussi aux recherches de Twilight, moyen de dire "elle serait jamais partie comme ça". Ou alors les ténèbres ravivent des souvenirs de la nuit. Il y a un tas de choses à faire et pas juste "Spike fouilla la cave mais ne trouva rien". Le plan nous confronte par avance à ce moment, il nous dit qu'on devra y passer, on peut donc par avance décider de ce qu'on peut en faire.
Au lieu de, sur le moment, se dire "weh non la flemme j'abrège".
Revenons donc au moment où j'ai bloqué. Si j'avais planifié mon texte, j'aurais su qu'à ce moment de l'histoire Spike devait aller chercher le mane6, et que je n'avais rien de prévu sur le moment. J'aurais pu prévoir un milliard de choses pour rendre ce passage intéressant ! Et si, au lieu d'aller chercher le mane6, c'était l'une d'elles qui venait ? Et si c'était Zecora ? Et s'il recevait une lettre de la princesse Celestia ?
Mais ce n'est pas tout.
À ce stade le fait de planifier nous pousse à réfléchir, à détailler, à voir comment rendre intéressant un passage qui ne l'est pas. Mais le plan est aussi censé nous avoir forcé à décider, par avance, de toute l'histoire.
Si si, rappelez-vous.
On est parti avec l'idée que "Spike bouffe Twilight". Alors dans les grandes lignes, l'intrigue c'est Celestia amoureuse de l'empereur dragon Rage qui veut lui faire un cadeau. Aka Spike. Woohoo, en oubliant qu'à ce stade l'intrigue est plutôt plate ça ne nous dit surtout pas comment l'histoire va évoluer et finir. On se doute que Spike va confronter Celestia, et puis y aura un volcan ou peu importe, tout cela est extrêmement vague ! Même si, admettons-le, la bataille finale entre Spike dopé par toutes ses victimes et Rage sorti du Tartare devrait être épique... bah pour y arriver à part en alignant les cadavres on n'a pas vraiment de... de plan, justement. Ce serait bien d'en avoir un.
Mais... mais on pourrait se passer du plan complet, non ?
Je veux dire, qu'est-ce qui nous empêche de planifier seulement à court terme ? Le reste du texte il viendra quand il viendra, c'est dans longtemps... où est l'intérêt ?
L'intérêt, cher lecteur fictif qui pose les questions qui m'arrangent (ceci était donc une transition, pour les plus attentifs), est de pouvoir préparer le terrain.
Par exemple, disons qu'à un stade de mon histoire où Spike a bouffé Twilight, Spike revienne de l'Everfree s'attaquer à Fluttershy. Dash intervient et repousse Spike, non sans se faire blesser gravement. Bon. Sachant que cet événement va se produire -- c'est planifié -- qu'est-ce qu'on pourrait faire pour le "préparer" ?
Eh bien, trente-six mille choses. Lorsque le mane6 a été rassemblé et qu'il a échoué à trouver Twilight, Rainbow Dash peut la première proposer l'idée du meurtre sordide, et suggérer que ça arrivera aussi à Fluttershy vu qu'elle vit près de l'Everfree. Elle "rigole", bien sûr, poussée par ses lectures aventureuses, et elle n'en pense pas un mot, mais c'est sa manière de gérer le stress -- et ça dit au lecteur que Flutty' est en danger. Ça reviendra plus tard, quand Spike ira voir Fluttershy, alors que le village le rejette. Sachant que la routine "là où va Spike les poneys meurent" se sera installée, le lecteur se dira que Flutty' est en danger. Spike ne lui fera rien cette fois-là mais Flutty' pourra dire "ne croise pas Dash". Enfin, vu que Spike s'est réfugié dans l'Everfree, on peut même faire en sorte que, plus tôt dans l'histoire, Dash l'y poursuive (pour lui parler ou pour lui taper dessus, au choix).
Ce sont toute une série de petits événements ou de détails qui ont pour but de mettre le lecteur en condition pour cette scène. Les sentiments de Dash envers Spike, de Spike envers Dash et de Dash envers Fluttershy... et ainsi de suite. Ces sentiments, on n'en parlera quasiment pas sur le moment, mais ils auront été bien exposés avant. Et de même, le texte nous aura dit "Fluttershy est en danger, il faut la protéger", au point qu'un autre poney pourra lui avoir proposé de déménager. Voire, ses animaux le lui auront suggéré...
C'est ce que j'appelle "introduire" un élément.
Introduire, ou annoncer, ou préparer un élément / événement, c'est donner des indices au lecteur. Spike reçoit une lettre de Celestia au départ ? Même si elle est destinée à Twilight, c'est une manière de dire au lecteur "eh, y a Celestia". Et si le texte est bien fait, ce signal "Celestia va servir à quelque chose" ne sera pas en vain. La lettre elle-même peut trahir la culpabilité de la princesse.
Introduire un élément ne signifie pas qu'on révèle tout. Spike reçoit une lettre, est-ce que ça donne le rôle que joue Celestia ? Non. C'est juste un détail pour la rendre présente, qui sera renchéri plus tard par la présence de Philomena -- sortie de nulle part, et qui épiera Spike. Là le lecteur pourra se rappeler la lettre et pourra se demander si Celestia ne se doute pas de quelque chose. Ce sont des indices des choses à venir ou, pour revenir à la comparaison de la route : ce sont des panneaux le long de la route, annonçant les prochaines villes, les intersections, etc... ça ne nous dit pas à quoi ressemblera le prochain village, juste qu'il arrive dans tant de kilomètres.
Pourquoi est-ce que, plus tôt, je proposais que Zecora soit celle qui vienne au Golden Oak ? Parce que, plus tard dans le texte, Spike est censé trouver refuge chez elle.
Un plan sert également à cela.
Un plan me permet, en amont du texte, 1) de détailler la façon dont les événements vont s'enchaîner, de résoudre les difficultés, 2) d'éviter les solutions de facilité ou de fortune inventées sur le moment (soupir...) et 3) de préparer, tôt dans le texte, les événements à venir.
Bon.
Je sais que je vous ai perdus.
Inutile de mentir, vous vous étiez venus pour parler de planification et voilà que je vous parle de "transition" et "d'introduction d'éléments"...
Donc revenons à des choses simples.
Un texte est composé de différents niveaux. Il peut être composé de chapitres, eux-mêmes composés de parties, elles-mêmes composées de je sais pas de pages, elles-mêmes composées de paragraphes, eux-mêmes composés de phrases... et, à l'inverse, les phrases forment des paragraphes qui forment des pages qui forment des parties qui forment des chapitres qui forment votre texte. Et on va appliquer le plan à tous ces niveaux. Yup.
Alors bien sûr, si vous en êtes à planifier votre texte phrase par phrase c'est que vous avez déjà commencé à écrire. Mais j'ai effectivement fait des plans page par page d'un texte, et suffisamment détaillé pour que ce plan me dise à quoi servirait chaque paragraphe. C'est le cas notamment pour Lesson none. À vous de voir jusqu'où vous voulez aller dans le détail mais plus vous détaillerez, plus vous éviterez les mauvaises surprises.
Et bien sûr, vous n'avez pas à suivre le plan à la lettre. C'est juste un plan, si à l'écrit quelque chose coince vous allez l'adapter. Mais plus un plan sera détaillé, plus il sera facile d'en dévier sans se retrouver à faire n'importe quoi. Mon plan dit que Zecora vient trouver Spike ? Arrivé là je me dis que Zecora ne serait pas du genre à s'inquiéter, elle va donc plutôt conseiller à Spike... d'aller voir à la mairie ? Okay mon plan est foutu à ce stade... à moins que... j'avais dit que Philomena apparaîtrait, alors si ce piaf était au sommet de la mairie... quand Spike arrive... et qu'il se dit "si le phoenix de Celestia est là alors Twilight s'y trouve forcément !" Ouais ouais ça passe bien ! Paf, mon plan m'a dit comment retomber sur mes pattes.
Mais pour qu'un plan soit vraiment utile il faut que vous ayez ce réflexe de vouloir détailler.
Et il faut aussi que vous ayez au moins une notion vague de comment fonctionne une histoire.
Le plan minimal qu'on m'avait donné, à l'école, c'était ça :
"Situation initiale -- Problématique -- Développement -- Dénouement -- Situation finale"
Les deux situations au début et à la fin c'est notre point A et notre point B, c'est bien gentil mais poubelle. Donc le plan qu'on va répéter sans arrêter, la "structure" pour être plus précis, c'est "problème -- solution".
En gros, un texte pose un problème. Dans notre cas, "Spike a bouffé Twilight", c'est un problème, si si je vous jure. Mais ce peut être "Fluttershy trouve un parasprite" ou "Rainbow Dash doit passer un examen"... si le texte n'a pas de problème, alors il n'y a aucune raison de le lire. Même le slice of life pose un problème, genre "Dinky n'a pas de doudou !" Mec, il faut lui trouver un doudou, la survie de l'univers en dépend !
Et bien sûr, puisqu'on pose un problème, il faut une solution. Même si cette solution c'est "tous les poneys meurent", merci le grimdark... Ou alors on joue de la musique, ou bien on utilise la mémoire photographique de Dash... Ou encore on écoute une voix d'ascenseur, on écrit une rime pourrie et on gagne ses ailes ! Ouais laissez-moi une seconde de râlage : Magical Mystery Cure a un plan déséquilibré, au sens où la solution c'est "leur rappeler qui elles sont entre elles" et que donc le problème est résolu vers la moitié de l'épisode. Ça et le développement se résume à une chanson de deux minutes. La voix d'ascenseur, les ailes, toussa, c'est rajouté en vrac à la fin pour pas d'raison. À l'inverse on crache sur Equestria Girls mais son plan est en béton armé -- même si le passage photoshop est un peu trop vite expédié.
Là où je veux en venir, c'est que ce principe du problème-solution s'applique à tous les niveaux.
Prenez Consortium. Au niveau du texte, problème ? Les poneys sont assiégés. Solution ? Tous les poneys meurent. Bon okay je connais pas encore la solution. Mais maintenant, le texte est divisé en arcs. À chaque fois, problème ? "Stable Steel invite une jument chez lui" ; "Kind Knight aime pas les piqûres" ; "y a un dolmen". Solution ? Mort, mort, mort... quoi ? C'est Consortium. Les arcs ont eux-mêmes des chapitres et chaque chapitre pose un problème et se doit d'en donner la solution. Genre machin doit rencontrer les pégases, résultat il accepte sa mission. Voilà, tout le chapitre parlait de sa rencontre, problème réglé. Et idem à l'intérieur des chapitres, pour chaque paragraphe... si si, chaque paragraphe pose un problème à résoudre. Un paragraphe décrit une chambre ? Le problème est de connaître la chambre. À la fin du paragraphe vous la connaissez.
Il faut donc appliquer la structure "problème-solution" à tous les niveaux. À chaque fois, et pour ce niveau, un problème doit se poser et être résolu. Mais le problème du niveau supérieur doit également y être posé. Plus précisément, les problèmes qui se posent au niveau des paragraphes, par exemple, ne sont que des parties du problème posé au niveau du chapitre.
...
Okay j'écrirai un article sur la motivation ou la tension d'un texte, là je sens que vous avez décroché. Mais, dans l'idéal, lorsque vous listez les événements dans votre plan, demandez-vous s'ils posent un problème. Spike va chercher le mane6 : quel est le problème ? Il n'y en a pas. Zecora arrive, quel est le problème ? Je décide que Spike ne veut rien lui dire sur la disparition de Twilight. Et la scène s'achève quand la lettre de Celestia, qui arrive entre deux, le force à avouer qu'elle n'est plus là.
La structure "problème-solution" est un moyen simple d'évaluer un plan. Cela et le degré de détails : plus vous détaillez un plan, plus il vous sera utile.
Alors mine de rien, faire un plan c'est simple : listez les événements, détaillez-les, paf c'est fait.
Mais mine de rien, faire un plan c'est compliqué. Parce qu'il y a les transitions à retravailler, parce qu'il y a des tas d'éléments à introduire, parce qu'il faut s'assurer que partout le lecteur ait un problème à résoudre, là, sur le moment, qui soit en lien avec l'intrigue... alors oui, mine de rien, expliquer comment faire un plan peut donner la migraine.
Vous savez quoi ? Le freestyle c'est bien aussi. Et personne -- à part un certain grognard -- ne le reprochera vraiment, fanficers,à vos plumes !
Cet après-midi, petit billet pour vous parler de la subjectivité des points de vue dans une histoire. Ca se recoupe un peu avec mon post précédent sur les sensations, je vais donc essayer d'éviter de me répéter.
Une histoire comportera toujours un point de vue interne, ou externe. Dans le premier cas, c'est en gros, un FPS du livre. On écrit avec « je » et c'est « je » qui raconte l'histoire. La plupart du temps, c'est le héros, mais il se peut qu'au contraire, ce soit le méchant qui raconte, ou encore un autre personnage. Toujours est-il que c'est un récit à la première personne.
A noter le cas très rare du « nous », récit à la première personne toujours, mais du pluriel.
Dans un récit à point de vue externe, on prend une autre personne pour raconter, le plus souvent, la troisième. On écrit « Rainbow se rend au marché » par exemple, et même si on suit la pégase, même si c'est l'héroïne de toute l'histoire, on parlera d'elle comme si on voyait la scène se passer devant nous, en spectateur invisible. Un TPS pour poursuivre ma métaphore.
Enchaînons : que votre récit soit à la première ou la troisième personne, il est crucial selon moi d'accorder une grande importance aux pensées et au ressenti de vos personnages. Ce ne sont pas des poupées qui s'animent brusquement pour résoudre l'action et clore le récit. Ils ont un passé, des envies, des désirs, des failles...bref, tout ce qui les rend uniques. Et c'est là que je voulais insister.
La subjectivité est à mon sens, cruciale. Reprenons notre exemple de plus haut, sur Dash qui va au marché. Admettons qu'elle y croise Scootaloo qui lui passe un peu de pommade sur quelle grande voltigeuse elle est. Il ne faudra pas hésiter à décrire Dash qui se grise des compliments de la pouliche, qui se voit Wonderbolt, à cabrioler dans les airs sous une foule en délire. N'ayez pas peur d'en faire trop, ou de tomber dans l'excès : on sait que Dash est orgueilleuse, et qu'il ne faut pas trop la pousser pour qu'elle parte au quart de tour dans ses fantasmes. Une phrase telle que « Après tout, elle était Rainbow Dash, la ponette d'acier, la pégase la plus rapide de la principauté ! » est toujours d'un point de vue externe : on parle de « Rainbow » pas de « je ». Mais il est clair que c'est une phrase directement sortie de l'esprit de Dash.
Par subjectivité, vous vous accordez à ce que pense votre héros à ce moment.
Ca doit être d'autant plus vrai si votre histoire comporte des points de vue qui sautent d'un personnage à l'autre. Toujours dans notre exemple, si vous vous mettez à parler de Fluttershy un peu plus tard, une phrase telle que « Les poneys faisaient toujours trop de bruit. Ils parlaient fort, et couvraient tout avec leurs grosses voix. Ils ne se rendaient pas compte à quel point ça gênait les petits animaux de la forêt. » sera parfaite dans une scène consacrée à la pégase jaune.
Il faut qu'on arrive à sentir la marque du héros qu'on suit au travers le récit. Même si ce sont des propos sulfureux : dans B.A.Z, la licorne Ira tient régulièrement des propos eugénistes et racialistes. Pourtant, dans les scènes où on la suit, ces propos ne posent aucun problème, puisque ce sont les siens, et elle développe ses idées. Par subjectivité, encore une fois, on modèle le récit.
S'il fallait résumer, à mon sens, pour qu'une histoire aux points de vue multiples soit réussie, il faut passer par cet exercice de subjectivité. L'idéal serait qu'en ne lisant qu'un seul et même point de vue pendant tout le récit (par exemple tous les points de vue de Twilight, ou tous les points de vue de Cadence), on ait l'impression que c'est ce personnage qui est le héros de toute l'histoire, quand bien même votre récit se concentre sur un personnage totalement différent.
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