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Guide de traduction

            Les fictions en anglais sont bien plus nombreuses et variées que les fictions françaises. Si nous voulons accéder à cette variété, nous avons donc deux choix : les lire directement en version originale, ce qui requiert quelques bases d'anglais, ou alors en trouver une traduction. Devant la demande, ou pour des raisons qui leur sont propres, beaucoup de gens s'essaient à cet exercice, avec des résultats souvent mitigés. Fautes diverses, contresens, voire abandon pur et simple guettent les traducteurs, débutants comme confirmés.
            Ce guide, sans prétendre être autre chose qu’un regroupement de conseils généralistes, tentera de faciliter la tâche à ceux qui veulent se lancer et de rappeler quelques bases toujours utiles aux autres.

 Première partie : avant de traduire

La motivation
Le choix du texte
Mais aussi...

Deuxième partie : la traduction et les relectures
Première étape : la traduction

L'importance du sens
(Re)formulation française
Quelques erreurs fréquentes
Corriger l'auteur ?
L'univers My Little Pony
Traduire les dialogues

Deuxième étape : la relecture

Orthographe et conjugaison
Typographie

Troisième partie : et après ?

Première partie : avant de traduire
            C’est bien de parler de traduction mais, souvent, on ne sait pas par où commencer. Ou bien, au contraire, on est si enthousiaste que l’on veut se lancer de suite sans s’assurer des bases au préalable.
 
La motivation
            C’est la première question à se poser. Pourquoi, aujourd'hui, a-t-on envie de traduire, alors qu'hier encore cela pouvait paraître au-dessus de nos forces ou sans aucun intérêt ? Les raisons peuvent être nombreuses :

envie de faire plaisir, en donnant accès à un texte que des gens désiraient lire ;
envie de rendre un service pour lequel personne d'autre ne s'est proposé ;
envie de reconnaissance pour le travail que l’on effectue bénévolement ;
envie de partager un texte qui nous a particulièrement ému ;
envie de s'occuper soi-même d'un texte qui nous a beaucoup plu ;
envie de progresser en anglais ;
envie de jouer avec les langues anglaise et française ;
envie de s'occuper de manière utile ;
envie de faire ses preuves, de (se) montrer que l’on en est capable ;
etc.

            Il est à noter qu'aucune des motivations citées ci-dessus n'est mauvaise, même si certaines peuvent sembler vaines ou très « perso ». Chacun a ses raisons de traduire et, tant que c’est efficace, il ne faut pas s’en vouloir de les ressentir.
            On peut également vouloir faire un bilan inverse, celui de ce qui peut nous freiner dans ce désir de traduction. Là aussi, les raisons sont multiples :

manque de compréhension de l'anglais ;
absence d'attrait pour les langues et leur rigueur ;
absence d'attrait pour un texte en particulier ;
peur de ne pas être à la hauteur du texte originel ;
manque de temps à y consacrer ;
etc.

            Une fois que l'on est au clair sur tout ça, on peut peser le pour et le contre. Avec nos motivations et nos freins personnels, sera-t-on capable d'arriver au bout d'une traduction ou va-t-on l’abandonner, à la première difficulté ou au profit d'une autre tâche qui paraîtra d’un coup plus attrayante ? Il faut vraiment être honnête avec soi-même.
            À partir de là, si l’on pense ne pas avoir assez de motivation, il vaut mieux renoncer avant plutôt qu’en cours de route, quitte à se lancer plus tard après un nouveau bilan. Si l’on hésite encore, que l’on a l’envie de traduire sans savoir si l’on ira au bout, pourquoi ne pas essayer dans des conditions déterminées décrites plus bas, pour voir ce que cela donne ? Mais si l’on est persuadé d’être assez motivé pour le faire, alors en avant pour l’étape suivante !
 
Le choix du texte
            En général, on choisit de traduire une fiction parce que des personnes demandent sa traduction, ou bien parce qu’on l’a particulièrement aimée quand on l’a lue. Et, dans les deux cas, ce ne sont pas forcément les textes les plus adaptés à la traduction débutante.
            En effet, les requêtes sont souvent des histoires longues, qui vont demander un investissement à (très) long terme. Si l’on s’y lance sans trop savoir ce que l’on fait, il y a de gros risques d’abandonner à mi-chemin, ce qui est frustrant pour soi-même et pour les lecteurs. De même pour les fictions longues choisies sur un goût personnel : si on commence à en publier la traduction, les lecteurs vont vouloir la suite.
            Si l’on est certain de ses motivations, on peut se lancer directement dans ce genre de traductions. Mais si l’on n'est pas trop sûr de soi, ou que l’on veut faire un essai avant pour se faire la main, il vaut mieux essayer un texte court, qui nous plaît et que personne n’attend. Suivant la manière dont on aura réussi cette première traduction, on pourra s’en contenter, continuer avec ce genre de fictions ou passer à des projets plus ambitieux.
            Pour entrer plus dans les détails, un texte court fera moins de 6 000 mots, et de préférence moins de 3 000, cela pour ne pas se décourager lors de cet essai. Si l’on a déjà lu de tels textes qui nous ont plu, très bien, sinon, il va falloir les rechercher avec nos propres critères : un genre, un thème, un personnage, un auteur… les moteurs de recherche de FIMFiction, de FanFiction ou d’ArchiveOfOurOwn sont très utiles pour ça.
            Une fois que l’on a trouvé le texte idéal, on peut songer à se lancer dans la traduction à proprement parler… même s’il est conseillé de lire le texte au préalable, ou du moins le survoler, notamment dans le cas d’une requête. Ainsi, on s’assure que le vocabulaire nous est abordable et que l’histoire nous plaît un minimum, ou encore qu’il n’y a pas de jeu de mots intraduisible dans les dernières phrases.
 
Mais aussi…
            D’autres questions peuvent se poser avant de démarrer une traduction. Même si les délais sont souvent durs à tenir, on peut toujours tenter d’estimer le temps qu’elle prendra, en guise de motivation. Prévenir l’auteur que l’on traduit sa fiction est également une marque de politesse et, suivant son enthousiasme, permet de jauger s’il serait prêt à aider en cas de confusion en cours de route. En cas d’absence de réponse de sa part (désintérêt pour la question ou désertion du fandom), on peut tout de même se permettre de se lancer.
            Dans le cas d’une fiction à chapitres, il faut également se demander si on la publiera au fur et à mesure, ou dans son intégralité à la fin de la traduction. La deuxième méthode peut permettre de prendre son temps sans susciter l’impatience des lecteurs, mais privera le traducteur des encouragements et conseils qu’il aura en choisissant la première. Il faut toutefois noter que l’équipe de MLPFictions aura du mal à tout modérer d’un coup si la deuxième technique est choisie : en ce cas, il vaut peut-être mieux publier chapitre par chapitre une fois la traduction achevée.
            Enfin, il faut parler des collaborateurs : cotraducteurs et relecteurs. Il n’est bien sûr pas obligatoire de se lancer dans l’aventure à plusieurs, mais cela peut aider, notamment lorsque l’on n'est pas tout à fait sûr de sa motivation ou de la justesse de sa langue.
            Travailler en groupe est généralement stimulant et permet de se répartir les tâches pour obtenir un travail plus soigné, plus rapidement. Cependant, il n’est pas rare d’y trouver des désagréments : méthodes différentes, nécessité d’harmonisation… C’est à chacun de faire la part des choses et de choisir ce qui lui convient le mieux.

 Deuxième partie : la traduction et les relectures
            Pour débuter une traduction, une organisation efficace est de copier l’intégralité du chapitre en cours sur un utilitaire de traitement de texte – qu’il soit en ligne, type Google Docs, ou hors-ligne, type Word. Cela permet de ne pas faire d’allers-retours constants entre texte original et traduction. À mesure que le traducteur avance, chaque paragraphe anglais sera suivi de sa version française, sans être supprimé : cela facilitera la relecture à venir, notamment si le projet est collectif.
            Il est impératif d’avoir accès à de bons dictionnaires en ligne, comme WordReference ou Linguee, qui permettront de traduire mots et expressions spécifiques. Les moteurs de recherches et tout autre site utile ne sont pas à négliger.
            Certains aiment traduire de manière « propre », en faisant directement attention aux tournures de phrase et à l’orthographe, tandis que d’autres préfèrent travailler rapidement et laisser cela au moment de la relecture. Dans la suite de ce guide, les étapes spécifiques à la traduction et celles qui tiennent plutôt de la finition seront séparées.
 
Première étape : la traduction
            Une fois que l’on est bien installé, on peut se lancer dans la traduction à proprement parler. Et pour cela, il y a plusieurs règles à respecter.
 
L’importance du sens
            Lorsque l’on traduit, il faut toujours s’assurer que l’on a compris le sens de l’expression ou de la phrase que l’on s’apprête à transcrire. Un contresens est la pire erreur que puisse faire un traducteur. Dans le doute, on peut demander conseil à l’un de nos cotraducteurs ou à un autre traducteur en qui on a confiance. On peut aussi poser la question sur le forum du groupe traduction, ou sur un forum spécialisé comme celui de WordReference. Enfin, si l’auteur s’était montré amical lors du premier contact, on peut lui demander de nous expliquer ce qui nous pose problème.
            De plus, il arrive souvent que le sens d’un mot paraisse si évident que l’on ne cherche même pas sa traduction dans un dictionnaire. Pourtant, il faut faire attention aux faux-amis, fréquents quand on traduit de l’anglais. Par exemple, « concerned » ne veut généralement pas dire « concerné » mais « inquiet », tout comme « comfortable » ne signifie pas « confortable » lorsque l’on parle d’une personne mais « à l’aise ». Dans un registre plus relatif à la série, « library » signifie « bibliothèque » et non « librairie », qui se traduit « book shop » ; il en est ainsi pour tous les mots de cette famille. Ces faux-amis sont trop nombreux pour être retenus, c’est pourquoi il ne faut jamais hésiter à vérifier le sens des mots qui semblent un peu étranges dans un contexte donné.
            Pour finir, si une suite de mots paraît incohérente ou qu’ils n’ont aucun rapport les uns avec les autres, il faut se demander s’il ne s’agit pas d’une expression idiomatique. Par exemple, « it was fun while it lasted » ne veut pas dire « c’était bien tant que ça durait » mais « les meilleures choses ont une fin ». Pour s’en assurer : les dictionnaires cités précédemment, Urban Dictionary, The Free Dictionary et les moteurs de recherche.
 
(Re)formulation française
            Une fois que l’on est sûr d’avoir saisi ce qu’entendait l’auteur, il faut le formuler en français. Il est conseillé de respecter un minimum la construction originelle, évidemment, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas prendre quelques libertés. En fait, il faut prendre des libertés. Le français et l’anglais n’utilisent pas toujours les mêmes structures ou expressions donc, malgré le respect que les traducteurs doivent au texte de base, il faut souvent s’en éloigner pour obtenir une histoire agréable à lire. C’est le deuxième point le plus important de la traduction après le respect du sens, puisqu’une histoire aux tournures anglo-françaises pourrait rebuter les lecteurs.
            Par exemple, on trouve fréquemment « elle roula des yeux » pour retranscrire « she rolled her eyes ». Pourtant, l’expression correcte est : « elle leva les yeux au ciel ». Une autre erreur commune est de traduire « as » dans « she cried a little as she spoke » par « comme ». Cela indique la simultanéité, donc en français : « elle pleurait un peu tout en parlant », ou tout autre construction utilisant « tandis que », « alors que », etc.
            Il faut citer le cas des jeux de mots, mises en forme particulières et autres originalités de l’auteur. Ainsi, dans le cas d’un calligramme, ce n’est pas tant le vocabulaire utilisé qui importe, mais plutôt le respect de la forme initiale. Dans le cas d’un jeu de mots, il est préférable de changer les termes plutôt que de supprimer entièrement l’effet de style. Si leur traduction n’est pas possible, même en prenant ces libertés, on peut alors le signaler par une note de bas de page pour dissiper l’incompréhension des lecteurs.
 
Quelques erreurs fréquentes
            Un problème rencontré lorsque l’on traduit de l’anglais est celui de « his », « her(s) » et « it(s) », qui signifient tous « son/sa/ses » ou « le sien/… » suivant le contexte et ne distinguent donc plus les genres. Une phrase comme « his strenght was even more impressive than hers » devient donc « sa force était encore plus impressionnante que la sienne », ce qui n’a strictement aucun sens. Il faut donc faire des aménagements (« il était encore plus fort qu’elle ») ou désigner l’un des poneys par son nom ou une périphrase (« sa force était encore plus impressionnante que celle de la fermière »).
            Toujours avec « his » et compagnie, on trouve ce genre d’expressions en anglais : « she closed her eyes », « he put his hoof on the bar », « she shook her head »… souvent traduits « elle ferma ses yeux », « il posa son sabot sur le comptoir », « elle secoua sa tête ». Cependant, en français, il faut changer l’adjectif possessif en article défini (ou indéfini) : « elle ferma les yeux », « il posa le (un) sabot sur le comptoir », « elle secoua la tête ». Il est à noter que si la partie du corps est caractérisée, il faut alors conserver l’adjectif possessif : « elle ferma ses yeux violets », « il posa son sabot puissant sur le comptoir », etc.
            « It » est l’un des termes les plus vagues que l’on puisse trouver en anglais ; bien qu’il signifie dans la majorité des cas « ça/cela », il faut parfois le traduire différemment suivant le contexte. Lorsque « it » est un complément d’objet direct, il peut être traduit par ça/cela/le/la, alors que quand c’est un sujet, il peut être traduit par ça/cela/il/elle. Ainsi, dans ce dialogue : « Kiss her. — No, I just can’t… — Do it ! », « it » renvoie à l’action de « to kiss », il faut donc le transcrire : « Fais-le ! ». Également : « The tree was huge ; it was green. » ; dans ce cas, « it » ne fait que remplacer le mot « tree », ce qui doit donner en français : « L’arbre était grand ; il était vert. » et non « c’était vert. » qui porte à confusion.
            Certaines interjections anglaises ont également du sens en tant que mots, c’est pourquoi il n’est pas rare de voir « Why, thank you » traduit à tort « Pourquoi, merci » au lieu de « Oh, merci », ou encore « I can’t do this, now can I? » traduit à tort « Je ne peux pas le faire maintenant, si ? » au lieu de « Je ne peux pas le faire, si ? ». Ce qu’il faut retenir, c’est que « now » et « why », tout comme d'autres mots, peuvent être trompeurs, et qu’il faut se méfier lorsque leur utilisation paraît douteuse.
            D’autre part, les questions tags sont les petites questions accolées à une phrase : « isn’t it? », « am I? ». Il faut alors les traduire « n’est-ce pas ? », « pas vrai ? », « hein ? », « si/non ? » (suivant le contexte), etc. ; de la même façon que l’on traduirait « right? ». Par contre, il ne faut pas essayer d’être trop littéral et écrire « suis-je ? » ou « n’est-il pas ? ».
            De même, les anglophones insistent souvent quand ils répondent à une question (admettons : « Are you scared? »). La réponse « No, I’m not » est donc équivalente à un simple « No ». On ne le traduit jamais « Non, je ne suis pas » mais simplement « Non », ou alors éventuellement « Non, c’est faux » pour insister sur le déni.
 
Corriger l’auteur ?
            Les fanfictions anglaises ont tendance à regorger de participes présents et d’adverbes, assez hideux ou lourds en français lorsqu’ils sont tous traduits littéralement. En reformulant un peu, on peut faire disparaître un participe présent en conjuguant le verbe, ou alors en utilisant « tandis que » ou une structure similaire. Concernant les adverbes, il s’agit encore une fois de reformulation. Par exemple, « he spoke gently » peut être traduit « il parlait doucement », mais aussi « avec douceur », ou encore « à mi-voix », « à voix basse », etc.
            Un autre problème que rencontrent beaucoup de fictions anglaises est le nombre impressionnant de répétitions, que cela soit au niveau des noms des personnages, des verbes de paroles… Face à ce problème, le traducteur peut vouloir garder les expressions de l’auteur, ou essayer de rectifier les choses dans la mesure du possible.
            Par exemple, un nom peut facilement être remplacé par une périphrase qui désignera le personnage : « la ponette jaune », « la gentille jument », « l’amie des animaux », « la timide pégase » pourront désigner Fluttershy. Le mieux est de choisir des expressions qu’utilise déjà l’auteur dans d’autres passages, pour conserver son style. Il faut toutefois faire attention à ce que l’on ne confonde pas les personnages : si, dans un dialogue entre Rarity et Twilight, on utilise « la licorne » pour les désigner toutes les deux, cela peut induire une confusion. De plus, il vaut parfois mieux employer les pronoms personnels (il, elle…) plutôt que de mettre une périphrase différente à chaque fois que le personnage apparaît ou fait un geste.
            D’autre part, il existe des centaines de verbes de parole, qui viendront préciser un peu la situation. Par exemple, « he said quietly » peut devenir « murmura-t-il » pour remplacer « dit-il doucement », si le verbe « dire » est déjà répété avant – ce qui permet aussi de supprimer un adverbe.
            Lorsque les répétitions concernent d’autres types de mots, il ne faut pas hésiter à aller chercher des synonymes : cela ne peut qu’enrichir la traduction.
 
L’univers My Little Pony
            Il faut toujours faire attention au fait que c’est une fanfiction My Little Pony : à moins qu’il ne s’agisse d’une histoire humanisée ou anthro, les poneys n’ont pas de bras, de mains, de doigts… Il ne faut donc pas traduire une expression anglaise par « il la serra dans ses bras » ou « ils étaient passés à un cheveu de la catastrophe ». On peut choisir d’utiliser une autre expression, ou bien de « ponyfier » les expressions : « il la serra contre lui », « ils étaient passés à un crin de la catastrophe ».
            Dans un autre registre, il faut être attentif aux mentions religieuses. Les poneys n’ont pas de « Dieu » ; on peut par contre considérer Celestia et Luna comme leurs déesses. Ainsi, on pourra traduire les expressions « oh my go(o)dness », « oh God »… en mentionnant les princesses (douce Celestia, ô déesses). Les auteurs qui font jurer les princesses utilisent parfois la mention de « Faust », en référence à la créatrice de cette génération de la série. En poussant la réflexion un peu plus loin, on peut assimiler l’enfer au Tartare, etc.
            D’autre part, il peut être tentant d’utiliser des mots grossiers pour traduire certaines expressions anglaises qui le sont également. Cependant, cela détonne fortement avec la série. À moins que ce choc ne soit justement la volonté de l’auteur ou qu’il ne s’agisse d’un univers alternatif, il est donc recommandé d’édulcorer les termes vulgaires.
            Pour finir, les fictions contiennent des noms propres et expressions spécifiques liées à l’univers My Little Pony, venant de la série ou inventés par l’auteur. À chacun de choisir ce qu’il traduira ou non : « cutie mark », « Hearts and Hooves Day », « Everfree Forest », « Twilight Sparkle » ? Ces traductions peuvent venir de la version française de la série, ou se baser sur un jugement personnel, mais il faudra respecter une certaine cohérence tout le long de la traduction. Ainsi, il ne faut pas qu’une expression soit traduite une fois puis conservée en version originale dès le chapitre suivant.
 
Traduire les dialogues
            Au-delà de leurs spécificités typographiques qui seront détaillées par la suite, les dialogues doivent bénéficier d’une attention toute particulière. En effet, c’est là que la personnalité et les habitudes propres à chaque personnage se font le plus sentir. Ainsi, chacun a des expressions caractéristiques, un registre de langue qui lui est propre, voire un accent suivant sa provenance. Ce sont donc en grande partie les dialogues qui permettent de rendre les poneys réalistes et vivants, et c’est pour cela que leur traduction est très importante.
            Il faut faire attention de toujours traduire les expressions récurrentes (le « sugarcube » d’Applejack, le « mmkay » de Suri Polomare, etc.) de la même manière, pour donner de la cohérence aux répliques. Ainsi, Applejack appellera ses amies « petit sucre » ou « sucre d’orge », selon la préférence du traducteur, mais n’alternera pas entre les deux formes.
            D’autre part, les registres de langue à employer diffèrent selon les poneys : Octavia s’exprimera en langage courant (voire soutenu), tandis que Vinyl Scratch utilisera plutôt des formes familières. Parmi les héroïnes, Rarity, Twilight Sparkle et Fluttershy emploieront des termes et des tournures plus élaborés que leurs amies Rainbow Dash, Applejack et Pinkie Pie, qui parleront de façon plus négligée. Quoi qu’il en soit, il faut veiller à conserver des expressions crédibles à l’oral en n’allant pas dans les extrêmes.
            Pour rappel, le langage familier ne se constitue pas uniquement de mots populaires, mais forme un ensemble. Les personnages tendront à utiliser « on » au lieu de « nous », à oublier le « ne » de la négation (Tu vas pas faire ça !), à ne pas faire l’inversion sujet-verbe (Comment tu vas ?) dans les questions, à tutoyer les inconnus, etc.
            Il arrive aussi que les auteurs utilisent de l’anglais archaïque, lorsque les fictions se déroulent dans un passé lointain ou concernent une Luna tout juste échappée de la lune. Ces formes particulières sont assez complexes à traduire, puisque peu de personnes connaissent encore le vieux français. Une façon de le retranscrire est d’utiliser un langage soutenu et des mots littéraires. « Thou dost not understand » pourra alors donner « Vous ne comprenez donc point ».
            De l’autre côté du spectre, on peut trouver des termes d’argot. Le dictionnaire spécifique Urban Dictionary est alors très utile pour comprendre ces mots qui n’apparaissent dans aucun autre ouvrage. Une traduction littérale est déconseillée : il vaut mieux se préoccuper du sens des répliques en français plutôt que de chercher à conserver des expressions qui n’ont de sens qu’en anglais.
            Enfin, les auteurs anglais aiment bien retranscrire les accents des personnages à l’écrit, ce qui est parfois difficile à traduire. L’accent campagnard d’Applejack, par exemple, se caractérise par des « ya » remplaçant « you », des lettres ôtées et remplacées par des apostrophes… Une solution peut être de la faire parler de manière familière, comme décrit plus haut. On peut également ajouter des apostrophes au texte français : « J’suis une fermière », tout en faisant attention à ne pas en faire trop, ce qui deviendrait impossible à prononcer : « Est-c’qu’ça va ? ».
            D’autres accents se rencontrent également : l’accent new-yorkais des poneys de Manehattan, par exemple. Comme le français n’a pas vraiment d’équivalent, on peut notamment le traduire en employant quelques mots d’argot.
 
Deuxième étape : la relecture
            Une fois chaque phrase traduite en français, le travail n’est pas terminé pour autant. Il faut maintenant s’attaquer à la (aux) relecture(s). Il est conseillé de ne pas relire directement après avoir traduit : à chaud, les erreurs sautent moins aux yeux que quelques heures plus tard ou, mieux, le lendemain. Une technique peut être de lire son texte à voix haute, pour prendre son temps et mieux repérer les coquilles et autres erreurs. Lorsqu’un texte est d’une longueur conséquente, il est plus sage de découper sa relecture en plusieurs fois, afin de ne pas se lasser et laisser passer des fautes récurrentes.
            La relecture se compose plus ou moins des mêmes étapes que la traduction : dernière vérification du sens des mots, expressions et phrases, reformulations, corrections diverses. Si l’on a adopté la méthode décrite plus haut, on peut alors supprimer les paragraphes anglais pour ne garder que le texte traduit. Cela peut permettre, une fois le sens clarifié, de prendre plus de libertés pour reformuler en un français agréable à lire.
            Une fois que les phrases originelles ont été traduites et éventuellement reformulées, il faut s’assurer qu’elles sont correctes dans notre langue. Les points à surveiller sont bien sûr l’orthographe des mots et la conjugaison des verbes, mais aussi la typographie.
 
Orthographe et conjugaison
            En ce qui concerne ces deux points, certains logiciels de traitement de texte comme Word permettent de corriger des fautes d’orthographe et de grammaire. Cependant, rien ne vaut un relecteur si jamais vous savez que vous avez tendance à accumuler les fautes. De plus, l’usage de dictionnaires et de sites spécialisés en conjugaison durant la traduction et la relecture est conseillé pour tous.
            Des erreurs de conjugaison fréquentes concernent le passé simple. Les verbes (sou)rire, ouvrir… sont souvent conjugués, à tort, comme des verbes du premier groupe (elle souria, ils ouvrèrent). Ils font en réalité partie du troisième : elle sourit, ils ouvrirent. Toujours au passé simple, les verbes du premier groupe se terminent en -ai à la première personne : « je m’écriai » et surtout pas « m’écria ».
            Pour rester sur le sujet des verbes, une faute courante de traduction est de confondre imparfait et passé simple, tous deux équivalents du prétérit anglais. Si, dans certains cas, les deux temps sont valables, il faut garder à l’esprit que l’imparfait vaut pour les descriptions et les actions habituelles, répétitives, qui durent dans le temps ou sont en arrière-plan. Le passé simple annonce, lui, un fait unique, court, sur lequel on se focalise.
            Par exemple, les structures « tandis que », « alors que », « pendant que » sont toujours suivies d’un imparfait, puisque l’action décrite est secondaire. « Elle continua à lire son livre tandis qu’elle s’asseyait », et non « tandis qu’elle s’assit ». Le ou les verbes de la principale (« Elle continua à lire son livre ») sont, eux, au passé simple.
            D’autre part, il faut faire attention à toujours conserver le même système de temps, à moins que l’auteur n’en change lui aussi. En général, une histoire est au passé, et il faut alors utiliser uniquement les temps du passé : passé simple, imparfait, plus-que-parfait, passé antérieur, conditionnel présent, conditionnel passé (et jamais, jamais passé composé). Si l’histoire se déroule au présent, il faudra alors utiliser présent, passé composé, imparfait, futur.
            De plus, il faut mettre du subjonctif après certaines structures spécifiques (par exemple, après « préférer que » ou « bien que »). Il est à noter que, dans le système passé, le subjonctif imparfait devrait être utilisé : « elle préférait que les poulains fussent sages », mais le subjonctif présent, moins soutenu, est toléré (et bien plus courant) : « elle préférait que les poulains soient sages ».
            Enfin, il faut faire attention à conjuguer les actions se situant au « passé dans le passé » au plus-que-parfait, et non à l’imparfait, à bien accorder les participes passés, etc.
 
Typographie
            Souvent négligé, le volet « typographie » fait pourtant partie intégrante de la mise en forme d’une fiction. Évidemment, le choix entre une règle française et une règle anglaise reste à l’appréciation du traducteur, mais il est rarement agréable de lire un texte français sans les codes qui lui sont associés.
            Il y a de grosses différences entre les systèmes anglais et français. Voici quelques règles à appliquer dans notre langue :

Mettre des espaces avant et après les symboles « » : ; ! ? – — %
Mettre une espace seulement avant les symboles ( “
Mettre une espace seulement après les symboles ) ” , . …
Ne pas mettre d’espace pour les symboles / -
Introduire les dialogues par les deux-points et jamais par une virgule.
Utiliser les règles du dialogue à la française, avec les symboles « » — et l’usage d’incises. C’est le point qui est le plus à l’appréciation du traducteur, mais qui reste fortement conseillé.
Utiliser les majuscules avec parcimonie : les anglais ont tendance à en employer bien plus que les français.

            Pour plus de détails, se référer à l'article de System.
            Il faut aussi faire attention au placement des virgules. Elles encadrent surtout des propositions indépendantes et il ne faut jamais les placer entre sujet et verbe. Il est par contre conseillé d’encadrer de virgules le nom d’un personnage lorsqu’on s’adresse à lui. Par exemple : « Tu vas bien, Fluttershy ? ». Les anglais ont tendance à abuser des virgules, c’est pourquoi il peut être nécessaire de les remanier lors de la traduction lorsqu’elles sont incompatibles avec une bonne compréhension de la phrase.
            Pour exprimer une interruption, il faut employer des tirets demi-cadratins et les encadrer d’espaces (sauf si une virgule suit le second tiret). Si la proposition termine la phrase, il ne faut pas mettre de second tiret. Par exemple : « Elle s’avança vers son amie – qui était toujours aussi bien coiffée – et la salua. », « Elle s’avança vers son amie – qui était toujours aussi bien coiffée –, et la salua. », « Elle s’avança vers son amie – qui était toujours aussi bien coiffée. ».
            En ce qui concerne l’élision – c’est-à-dire l’utilisation de l’apostrophe – des noms étrangers, il est majoritairement admis d’appliquer les règles françaises et donc d’élider. Ainsi, on écrira : « Vinyl comprenait ce qu’Octavia vivait. » plutôt que « Vinyl comprenait ce que Octavia vivait », bien que cette dernière version reste correcte pour un nom à consonance étrangère. Ne pas oublier cependant que, devant un nom français comme étranger, on n’élide pas devant la voyelle « y ».
            D’autre part, lorsque l’on emploie un terme d’origine étrangère (qu’il s’agisse d’une expression latine comme « a priori », propre à MLP comme « cutie mark », etc.), la règle veut que ce mot soit mis en italique. Si la phrase est déjà en italique (pour insister sur l’importance ou la prononciation, ou alors parce que c’est une pensée), le mot d’origine étrangère ne doit subir aucune mise en forme, donc surtout pas de « gras italique ». Par exemple : « On n’aura jamais nos cutie marks, c’est fini, pensa Sweetie Belle. »

Troisième partie : et après ? 
            Une fois la fiction traduite et relue, seul ou à plusieurs, on peut s’atteler à la tâche de la faire publier. Souvent, l’image utilisée sur la fiction originelle ne correspond pas au format désiré sur MLPFictions : il faut alors rogner, ou partir en quête d’autres images pour éviter un redimensionnement trop laid.
            Il faut également veiller aux tags que l’on applique à la fiction : les tags originels, bien sûr, mais aussi le tag « traduction ». De plus, si l’histoire est classée « mature », il faudra alors faire de même ; s’il s’agit d’un one-shot, il faudra l’indiquer ; si elle est taguée « sex », il faudra mettre « NSFW ».
            Enfin, il va falloir faire un dernier choix : veut-on traduire le titre de la fiction (du chapitre) ou non ? Ceci reste à l’appréciation de chacun. Cependant, si on le traduit, il est conseillé de donner le titre original dans la description de la fiction : cela permet aux utilisateurs le tapant dans la barre de recherche de la trouver même avec le titre anglais.
            Une fois passée par l’étape de la modération, voilà la traduction révélée aux lecteurs. Mais il ne faut pas croire que son travail s’arrête là et que l’on peut passer à la traduction suivante sans plus jamais regarder celle-ci.
            Certains lecteurs auront des questions : il faut pouvoir y répondre sans trop spoiler, si l’histoire n’est pas terminée. D’autres auront des corrections ou des améliorations à suggérer. Et même si cela peut être embêtant de se faire critiquer sur sa traduction, il faut bien sûr écouter les conseils constructifs : c’est ainsi que l’on s’améliore au fur et à mesure. 

             Comme dit en introduction, ce guide est un simple rassemblement de conseils sur la traduction de fanfictions, basé sur les erreurs fréquentes que nous constatons (et sur nos chevaux de bataille personnels). Le contenu n’engage donc que nous, et il se peut très bien que certains ne soient pas d’accord, emploient d’autres méthodes ou aient des suggestions. Tout ceci est bienvenu dans les commentaires !
Les auteurs,
Little Parrot et System

ShiningParadox 507 10297

Boîte à idées

La première idée de cette boite à idée vient de Piapiou qui m’a demandé de créer une… boite à idées ! Superbe suggestion, simple, et qui m’avait tout simplement échappé.
Le principe est simple : vous publiez une suggestion ou un bug en commentaire, je lis, je réponds et je masque celui-ci une fois le problème réglé et implémenté.

Cliquez pour visiter le Changelog

A vous de jouer !

BroNie 11 4094

Tutoriel ou comment conquérir la Russie en hiver, par Monsieur Napoléon B.

Ou presque.
Il y a de ça pas mal de temps d'ailleurs (quand j'étais encore régulièrement sur French Brony, c'est dire) constatant que les nouveaux auteurs étaient nombreux à tomber dans les pièges habituels de la fanfic, du mary-sue au self insert, idée fut donnée de rédiger un petit tutoriel afin de donner un coup de main à ces jeunes écrivains.
Iron Pony Maiden, Dimirah et moi-même nous y attellâmes. Aujourd'hui, il est nécéssairement un peu daté (MLPfiction, ou LPB n'existaient pas à l'époque et Frenchy Ponies n'était que balbutiant), mais encouragé dans cette voie par Shining Paradox, j'estime qu'il est encore valable. Le voici donc. N'hésitez pas à demander précision ou correction dans les commentaires de ce billet.
Ecrire une fanfiction My Little Pony Friendship is Magic
par Dimirah, Iron Pony Maiden et Bro-Nie auteurs respectifs d’Une Charmante Ville, de Pony War Chronicles et de Ponykrieg.
Bonjour et bienvenue, cher lecteur! Ce document a pour but de... (attendez la suite)... vous apprendre les bases de l’écriture d’une fanfiction! Oui, je dis bien les bases parce qu’évidemment, le lire ne vous fera pas devenir le prochain Hugo. Néanmoins, il vous permettra d’éviter les erreurs les plus courantes.
 
Ecrire ou ne pas écrire ?
Tout d’abord, il faut se poser une question que la plupart d’entre vous s’est normalement posée: “Vais-je écrire une fanfiction ou non?” Attention, je n’ai pas dit “Ai-je envie” car elles sont loin d’être pareilles. Si vous lisez ceci, soit vous vous ennuyez ferme, soit l’idée d’écrire ne vous a pas semblé désagréable. Ainsi, vous avez, au moins pour l’instant, un élément clé de l’écriture: la motivation.
Justement, pour écrire un texte en général, il faut trois ingrédients essentiels:-Le style.-Le scénario.-La motivation.
Non non, ne rigolez pas! La motivation est presque le plus important (presque hein)! Le style et le scénario, on verra ça plus tard. Mais si vous souhaitez continuer, il faut à tout prix être motivé.
...
Vous êtes motivé? Génial! Testons cette motivation.
Sachez qu’une fanfiction est une oeuvre et demande du temps. Tout comme une peluche, un dessin ou tout ce qui est artistique, plus vous y consacrerez du temps et mieux sera le résultat final.
Ainsi, ne vous dites pas que c’est juste un passe-temps quand vous vous ennuyez, ou quand vous n’avez rien d’autre à faire. Non ! Pour obtenir une histoire de qualité, il faut s’investir dedans, jusqu’à ce qu’elle soit achevée, voire encore après.
De plus, il y a de très fortes chances que vous vouliez publier votre texte. C’est tout à fait normal, et je vous encourage à le faire! Cependant, réfléchissez bien avant de le soumettre aux yeux critiques de la plèbe. Assurez-vous d’avoir les moyens de le continuer et de le terminer. Néanmoins, ayez conscience, surtout si c’est la première fois, que les commentaires risquent de vous vexer, ou vous blesser dans le pire des cas. Les lecteurs attendent quelque chose de vous quand vous leur proposez une histoire, et si leurs attentes sont déçues, il est tout à fait légitime qu’ils expriment leur mécontentement. Je reviendrais sur les commentaires plus tard.
Ah oui ! Avant de vous lancer dans l’aventure, lisez. Des romans, des pièces de théâtre, des fics... Tout ce que vous voulez ! Je ne saurais trop vous conseiller la littérature française du XIXème siècle juste pour vous faire une idée d’un bon style. Je ne dis pas que vous devez écrire exactement comme ça, ni que c’est le style parfait, mais ils ont traversé les âges pour une bonne raison. En ce qui concerne les fics, elles vous renseigneront plus sur ce que recherche le public (d’ailleurs, lisez aussi les commentaires, ils sont souvent très intéressants). Déjà c’est un niveau beaucoup plus abordable pour vous, mais surtout  vous aurez une petite idée du “barème” du public et une vague notion du bien/nul en la matière.
Toujours là ? Bien ! Mais ce n’est que le début. Maintenant, on va s’attaquer à la fanfiction en elle-même. Enfin, pas tout à fait.
 
Avant d’écrire le premier mot
Bon, vous êtes motivé, prêt à écrire votre chef-d’oeuvre, prêt à recevoir les pires huées de l’internet, vous ouvrez Word, vous vous enfoncez dans votre fauteuil, positionnez vos mains pour taper... taper quoi au fait?
Ahah! Eh oui, maintenant il faut se demander qu’est-ce qu’on va écrire.
D’habitude, quand on a envie d’écrire une fic, c’est qu’on a une idée. Si ce n’est pas le cas, trouvez-en une. C’est fait? Parfait. Malheureusement, il ne suffit pas d’avoir une idée.
Il y a deux sortes d’idées: les idées de thème et les idées de chute. Oui, ce n’est pas très clair, mais je vais essayer de m’expliquer:

Les idées de thème donnent une direction à la fic. En gros, vous savez quels personnages vous allez utiliser, dans quel contexte... Par exemple: “Twilight découvre un nouveau sort qui la téléporte dans un pays inconnu”. Je sais, c’est aussi original qu’un poney à quatre pattes, mais au moins, le message y est. On sait que le personnage sera Twilight, on sait qu’elle va explorer un pays qu’elle ne connaît pas etc, etc. Ces fics sont très souvent en plusieurs chapitres et sont les plus longues, structurées en différents épisodes. La plupart du temps, on a pas encore d’idée précise sur la fin, mais elle apparaît naturellement au fil de l’écriture.
Les idées de chute, au contraire, s’appuient sur le twist final. Dans sa tête, on voit très bien ce qui arrive à la fin, mais le problème est d’y arriver. Elles sont particulièrement utiles pour les One-Shot qui reposent presque uniquement dessus. Tout le texte sert à amener le lecteur vers cette chute, chute qui doit le surprendre. Par exemple: “Un soir, alors qu’elle rentre du travail, Derpy s’étonne de trouver sa maison vide, sa fille ayant disparue. Elle se rend ensuite compte qu’elle s’est trompée de maison et habite le numéro d’à côté.” D’accord, c’est pas fameux non plus, mais vous voyez le topo; on insiste sur l’incompréhension et sur l’angoisse de Derpy jusqu’au dernier paragraphe qui explique tout.

Un peu moins confus? J’espère. Bref, même s’il est ardu de contrôler ses idées, la plus simple pour débuter est bien entendue la deuxième. De plus, elle se prête très bien aux One-Shot, meilleur genre pour commencer. Si vous avez une idée de thème, ne la jetez surtout pas! On ne jette jamais une idée, elle pourra servir, même trois ans plus tard. Gardez-la dans un coin de votre tête, ou mieux, notez-la quelque part. Ainsi, vous n’aurez pas à en chercher une autre quand vous serez plus expérimenté.
Il peut bien sûr arriver d’avoir les deux, c’est-à-dire une idée de thème et de chute. Autrement dit, on sait comment ça va se terminer, mais y a d’abord une bonne série d’évènements que l’on connaît à peu près. C’est très bien, bien sûr, car cela permet une histoire assez riche sans risquer de se perdre en route. Normalement.
Si c’est votre première histoire, je vous conseille vivement un One-Shot avec idée de chute. Pourquoi? De un, un One-Shot est court, d’une traite, ce qui permet de cerner votre style, que ce soit pour le lecteur ou pour vous. Ensuite, avec l’idée de chute, il y a très peu de chances que vous vous arrêtiez en plein milieu et laissiez le public en plan, chose peu recommandée. Si vous balancez un Chapitre 1 et disparaissez dans la nature, vous serez assez mal vu (devinez pourquoi).
De plus, les critiques seront beaucoup plus ciblées lorsqu’elles visent une histoire entière: trop souvent, on ne peut juger parce qu’on a pas assez sous la dent : n’avoir que le premier chapitre d’une fic ne permet pas de réellement juger du scénario, qui plus est les premiers chapitres ne sont pas toujours révélateurs du style global, selon le type de fic que vous choisirez d’adopter (en particulier les fics s’inscrivant dans un registre sombre).
Compris? Pour commencer, One-Shot, chute.
Bien sûr, vous avez le droit de tenter directement une oeuvre plus ambitieuse, mais c’est très très risqué. Les raisons de l’échec y sont en effet plus nombreuses: Abandon de la fic, se perdre en route, incohérences... Bref, mieux vaut ne pas essayer, vraiment.
Maintenant que vous avez votre idée de OS, essayez de visualiser votre histoire. Pas ce qui se passe à chaque seconde, mais les grandes lignes, histoire d’avoir une ébauche de plan à laquelle vous pourrez toujours vous raccrocher. Pour mon exemple, c’est pas dur:-Derpy, à la Poste, a fini sa tournée et rentre chez elle.-Elle arrive à sa maison, ouvre la porte, flippe parce que y a rien/personne.-Elle remarque l’écriteau à louer sur la porte d’entrée et comprend qu’elle s’est gourée de maison.
Voilà ! En trois phrases, j’ai créé le squelette de ma fic, je ne peux plus me perdre à moins d’avoir le sens de l’orientation d’un cabillaud dans une grande ville étatsunienne.
Note sur les personnages:
Attention, choisissez judicieusement le personnage que vous utilisez. Le raisonnement “jpren RD parckel é tro swag é c mon poné préférée” est plus qu’idiot. Choisissez un personnage qui correspond à ce que vous voulez! Pour mon exemple, je n’ai choisi aucun du Mane 6 car leurs maisons sont trop reconnaissables pour se tromper (vous imaginez RD entrant dans le mauvais nuage?). De plus, Derpy est tout à fait capable de commettre ce genre d’étourderies, c’est donc le poney parfait.
Concernant les OC, faites doublement gaffe. C’est trop tentant de mettre son poney perso, de laisser son empreinte sur le monde par un personnage dont tout le monde se souviendra. C’est trop casse-gueule aussi. Autant un Original Character peut être très détaillé moralement et physiquement et devenir un vrai personnage, autant ça peut dériver dans le self-insert Mary-Suesque. Et n’oubliez pas, Yours Truly ou Eternal ont été écrites sans OC. Donc! Si vous voulez tenter d’introduire un personnage, faites-le vraiment bien. Cela fera l’objet d’une section détaillée. Par contre, si vous en avez vraiment besoin, n’hésitez pas non plus. Si vous voulez tuer un perso sans toucher au canon, vous pouvez créer un OC vite fait ou mieux, piocher dans le Wiki MLP, section “List of ponies”. De même, si l’histoire se passe dans un futur lointain ou un passé très ancien, je vous vois mal caser Rainbow Dash pas encore née/morte et enterrée depuis belle lurette.
C’est bon ? Vous avez votre idée, votre ébauche de plan, vos personnages soigneusement choisis?  Félicitations, vous pouvez enfin entamer l’écriture !
Enfin presque, tout d’abord, il vous faudra planifier ce que vous raconterez.
 
Ecrire, bien écrire
Comment commencer ? A vous de voir, mais évitez quand même les gros clichés bateaux. Celui qui commence par “Le soleil brillait doucement sur la paisible ville de Ponyville” perd déjà deux tiers de son lectorat. C’est fait et refait, pas recherché, nul quoi. Il y a tellement d’autres possibilités comme les débuts in medias res (dans l’action): “Le pégase s’étira longuement les ailes et bâilla aux corneilles. Derpy jeta un coup d’oeil à la pendule au-dessus de l’accueil de la poste: déjà vingt heures?” Vous voyez, on a déjà le personnage, le lieu et l’heure, pourtant ça ne ressemble pas à une scène d’exposition. A vous de trouver votre introduction originale, mais qui répond aux questions qui? quand? où?, sauf si justement vous comptez dévoiler certaines informations plus tard.
N’oubliez pas, ce que vous écrivez là est le premier contact avec le lecteur, donc soignez-le! Il est tout à fait possible qu’un critique exigeant s’arrête au premier paragraphe, même si le reste est excellent. Ce serait bien bête, non? Et même s’il ne s’arrête pas, il est susceptible de partir sur une mauvaise impression et de se dire que toute la fanfiction est mauvaise, et dégradera inconsciemment la qualité de la fic dans sa tête, ne faisant pas attention aux passages bien écrits et se focalisant sur les erreurs. Donc n’hésitez pas à utiliser vos plus belles tournures pour accrocher le lecteur, donnez-lui envie de poursuivre.
 
Personnages
IC et OOC
Sous ces deux acronymes barbares se cachent des concepts qui sont au coeur d’une bonne fanfic, j’ai nommé l’in character (IC) et l’out of character (OOC).
Notez que certains raccourcissent en OC pour out character. Attention à ne pas confondre avec un personnage original soit original character, lui aussi résumé en OC.
L’IC c’est quoi ? C’est tout simplement de faire coller le personnage à sa personnalité. Exemple type : Rainbow Dash est la plus athlétique du groupe, elle aime aller vite, ne réfléchit pas avant d’agir et dispose d’un égo assez démesuré. Tout le contraire d’une Fluttershy, douce, gentille, timide et repliée sur elle-même.
Si vous faites apparaître Rainbow dans votre fic, on s’attendra logiquement à ce qu’elle se comporte comme elle agit dans la série. Une Dashie repliée sur elle-même ne collera pas plus qu’une Fluttershy extravertie. Attention, je n’ai pas dit qu’en étant justifié, un personnage ne puisse pas sortir du squelette émotionnel traditionnel où on le connait. Mais cela doit être justifié. Prenez Fluttershy qui s’affirme dans Putting your hoof down. Il lui faut l’entraînement d’Iron Will pour devenir plus confiante (jusqu’à l’excès certes) mais elle ne s’est pas levée un matin en se disant “tiens, je vais m’imposer aujourd’hui !”.
J’insiste donc là dessus, à moins d’une bonne justification de votre part, une Rarity qui jure comme un chartrier ou une Applejack maniérée sera mal perçu.
Il va de soi que nous parlons là de personnages à la personnalité déjà établie par le show où le fandom. Centrez une fic sur Rose et vous pouvez la faire agir à peu près comme vous le désirez. Bien plus que si vous prenez Derpy et n’incluez pas son côté gaffeuse.
Dans le cas où votre fic se base sur des OC (original characters), le risque d’OOC est faible pour une raison simple : les poneys (ou les zèbres, les bisons, ce que vous voulez) que vous faites apparaître n’ont eux non plus pas de personnalité connue du public. Faites un étalon salaud si ça vous plait. Par contre, il faudra qu’il soit raccord tout le temps de votre fanfiction. Votre poney qui se comporte en fumier devra rester un fumier tout le long de l’histoire. Sauf justification encore une fois.
A noter que si votre fic est un UA (univers alternatif), vous pouvez généralement plus modifier la personnalité des personnages sans qu’on vous accuse d’OOC. L’univers alternatif étant en lui-même différent de celui que l’on connait, on sera moins choqué d’y voir une Pinkie Pie mature et une Twilight Sparkle bête comme ses sabots. 
 
Mary Sue, cette ennemie
Commençons par un peu d’histoire. Le terme “mary sue” apparaît pour la première fois en 1974 dans une parodie d’un épisode de Star Trek. Le personnage de Mary Sue est alors la pilote la plus jeune de la flotte, à quinze ans et demi et est absolument parfaite. Le nom a fini par désigner l’archétype que Mary Sue représentait.
A noter qu’en théorie, l’équivalent masculin d’une Mary Sue serait un Gary Stu mais dans les faits, le terme est sous-utilisé. Mary Sue s’est généralisé pour parler de personnages masculins comme féminins.
Qu’est-ce qu’un Mary Sue ? Si vous êtes familiers du jeu de rôle, le grosbil est ce qui s’en rapproche le plus. Concrètement, on pourrait définir le Mary Sue par un certain nombre de clichés récurrents tels que la perfection absolue, l’omniscience, l’omnipotence, un passé sombre et douloureux, une capacité à se lier d’amitié quand ce n’est pas plus avec les personnages principaux en un tournemain...
Je ne vais pas faire de liste exhaustive, ça serait long et il existe déjà ailleurs sur Internet, quantité de ces listes. Néanmoins, abordons le cas particulier du Mary Sue MLPesque.
Le cas type d’un Mary Sue MLP serait ceci : le personnage est une alicorne (race rare et puissante), sa famille est morte (passé douloureux), il arrive un beau matin à Ponyville et rencontre rapidement les héroïnes avec lesquelles il devient ami (relations sociales brossées à grands traits) et une relation amoureuse se met en place rapidement avec l’une d’entre elle (relations amoureuses idem). Mais un danger terrible menace Ponyville et Mary Sue doit y faire face (syndrome du héros). Mary Sue triomphe au prix de sa vie (ultime sacrifice) et personne ne l’oubliera jamais (façon d'accéder à l’immortalité).
Je caricature volontairement mais voilà ce que donnent la plupart des fics à Mary Sues. Elles sont inintéressantes de part la perfection du personnage principal (nous reviendrons sur l’intérêt de créer des personnages faillibles plus tard) et une fic comportant une Mary Sue sera généralement très mal appréciée par le lectorat, parce qu’elles ressemblent plus à une parodie qu’autre chose. A ce propos, n’oubliez pas que la Mary Sue originale a été créée dans un but parodique.
 
Qu’attendre d’une Mary Sue premier degré alors ?  
 
De l’art de créer un OC
Vous avez deux, voire trois choix : prendre une des héroïnes du show, avec son caractère, son passé et tout ce qu’on connait d’elle. Comme expliqué, vous pouvez vous situer dans un UA, et donc faire ce que vous voulez de la personnalité de ces personnages, mais vous risquez de vous faire taper sur les doigts : quand on voit écrit Twilight Sparkle dans une fiction, on s’attend à une tête d’œuf experte en magie, pas à une sportive internationale. Donc si vous choisissez cette solution, à moins d’être sûr de votre coup, restez dans l’IC.
La seconde solution, si vous ne voulez pas vous casser la tête sur la création de personnage, c’est de prendre un Background Pony. Berry Punch, Granny Smith, le Docteur Whooves, l’immanquable Derpy, tous ces poneys ont peu d’historique et de caractère dans le show. Attention, certains sont particulièrement développé au niveau du fandom. Faire une Berry Punch abhorrant l’alcool ou Lyra qui déteste Bon Bon surprendra le lectorat. Mais au-delà de ces menues « Fanon », vous pouvez faire ce que vous voulez. Berry Punch est alcoolo, certes, mais est-elle juste fêtarde ou se saoule-t-elle pour oublier son mari qui l’a quitté ? A vous de voir.
A présent, nous entrons dans le vif du sujet : l’OC, l’Original Character, le poney sorti tout droit de votre imagination. Là, vous pouvez faire absolument n’importe quoi.
Mais en fait non.
Aucune de ces trois solutions n’est plus facile qu’une autre. Que ce soit le respect du personnage ou la création de votre poney (ou autre, d’ailleurs), il y a des contraintes à respecter pour ne pas exaspérer le lecteur.
Donc, vous avez décidé de vous passer des contraintes de l’utilisation des personnages précréés, ou vous voulez juste vivre l’aventure à travers les yeux d’un personnage de votre création.Là se pose la première question : votre personnage est-il un OC ou un SI ? Comprendre : Un Personnage Original ou une Insertion de vous-même dans l’histoire.Comprendre : Allez-vous créer un personnage pour l’histoire, ou allez-vous vous représenter sous forme de poney, pour vivre votre rêve de déambuler parmi les équidés ?Je ne vous cache pas que la seconde solution, très prisée des jeunes écrivains (comprendre : jeune=nouveaux) par son aspect « Chouette, je vais pouvoir vivre une aventure parmi les poneys »,  est bien souvent vouée à l’échec.
D’où le problème du Self-Insert. Car lorsque l’auteur se transpose dans l’histoire, il voudra toujours avoir le beau rôle. Etre surpuissant, ou avoir une reconnaissance parmi les autres personnages. De plus, rares sont les personnes à savoir avoir un œil critique sur eux-mêmes, et sachant se mettre en scène avec crédibilité. L’auteur du Self-Insert exagère toujours, que ce soit ses qualités, ou ses défauts quand il s’aperçoit qu’il en a trop fait avec ses qualités.
Et quand un personnage ayant été juste depuis le début se met à trainer dans la boue ses anciens alliés d’un coup sans véritable justification, pour se retourner une nouvelle fois et vaincre l’ennemi sous les hourras desdits amis qui lui ont pardonné en direct, ça ne le fait pas.
Ecrire un Self-Insert est très difficile, car vous n’êtes PAS un être de papier. Et si vous lisez ce tutorial, nous pouvons penser que vous n’avez pas forcément le niveau pour en faire un. Donc oubliez pour le moment. On en reparlera quand vous serez riche et célèbre pour vos écrits.
DONC, après cette longue digression, revenons-en à nos moutons : créer son personnage.Chose à éviter : Ecrire son histoire avec pour seule description de son personnage son nom et son physique, en se disant que son historique viendra avec l’histoire. Ça peut marcher, ça marche, même, mais le mieux reste de créer complètement son personnage principal, voire même les secondaire et ceux qui apparaissent en coup de vent, en leur donnant avant d’écrire une personnalité, un passé, des caractéristiques.
De toute façon, à ce niveau, vous avez déjà votre scénario, et vous avez déjà une bonne partie de la psyché de votre personnage principal, voire de quelques-uns de ses aides et ennemis. Maintenant, il faut formaliser tout ça.
Je fais un aparté pour signaler une chose importante : vous êtes Brony, vous avez sûrement déjà un OC planqué quelque part, avec une histoire, un caractère, ect. Peut-être voulez-vous le voir évoluer dans le monde d’Equestria, pour lui donner une véritable « vie ».
Là, je ne peux que vous enjoindre à la prudence. Le mieux reste de créer un OC pour une histoire, et ne pas créer une histoire pour un OC, car cette dernière a trop de chance d’être plate, Mary-Suesque, ect. En réalité, c’est le même problème que les Self-Inserts, à ceci près que le personnage n’est pas l’auteur.
Dans un premier temps, faites votre scénario et façonnez les personnages pour lui. Avec la pratique, vous serez plus à même de tenter de mettre en scène un personnage créé en dehors de toute trame scénaristique.
A présent, travaillons par étape. Primo : le rôle du personnage. Héros, aide, ennemi, vieux fou dispensant sa sagesse avant de mourir suicidé car l’équipe a déclenché la fin du monde… Vous devez avoir une idée de où et quand votre personnage apparaitra, et ce qu’il fera. C’est généralement le plus facile, car déjà fait dans la scénarisation.
Attention, toutes les étapes qui suivent sont plus ou moins simultanées, mais sont présentées dans l’ordre que j’estime être le plus pratique dans la création.
Ensuite, et bien, le caractère. Sombre, joyeux, maniaque, juste, aimant les enfants... J’en profite pour dire ceci : faites des fiches de personnages. Même trois lignes jetées sur une feuille de papier vous permettront de le construire plus efficacement. Et surtout, après six mois d’écriture, vous vous souviendrez de ce qu’il est, ce qui vous évitera un OOC pour votre propre personnage (ce qui est bien ennuyeux).
Dans son caractère, veillez à bien doser les éléments : évitez les caricatures, sauf si c’est fait exprès. Surtout, éviter Mary-Sue, toute gentille toute mignonne ne pensant jamais à mal et aimant amis comme ennemis, à moins de lui coller des défauts qui en feront un boulet fini (et par-à, la sortir du Mary-Sueisme). Il est joyeux en toute circonstance ? Peut-être déprimera-t-il quand personne ne le regardera (et donc, se force à oublier ses propres tourments pour ses amis…). C’est un gros méchant pas beau ? Il fait ça pour protéger ses proches. C’est un mec sombre et solitaire, over-badass et séducteur ? Dans le feu de l’action, il passe en mode berserk et peut en arriver à blesser ses amis…
Les possibilités sont nombreuses. Généralement, un « gentil » aura une blessure dans son passé qui pourra le faire douter aux moments critiques, tandis qu’un « méchant » le sera pour des raisons qui lui semble juste pour lui. Mais après, c’est déclinable à l’infini. Le dosage se fait aussi par rapport aux autres qui sont avec lui.
Evitez d’avoir trop de fois le même type de personnages. Une bande de mecs en noir taciturnes étant tous orphelins et souhaitant tous se venger du seigneur du mal dans un silence parfait, c’est peu passionnant. Un équipe d’aventurier tous de race et de classe différentes à un point qu’ils ne sont jamais d’accords, là on tient un truc capable d’avoir du succès sur internet.
(Digression, quand tu nous tiens)
Ensuite, vous avez son caractère. Bien. Il le tient d’où ? Certes, c’est un peu déterministe, mais le caractère de votre personnage est bien souvent influé par sa vie passée.
Il a vécu une enfance heureuse dans la classe moyenne ? Il sera plus médiateur. Ses parents sont morts devant ses yeux ? La vengeance sera son unique but. Sa femme l’a quitté pour une bonnette de douche ? Alors là, il faut mettre le pays à feu et à sang pour montrer son autorité d’Overlord !
Passez du temps sur le passé de votre OC et sur son caractère. C’est eux qui dirigeront la fic. Mettez leur vie en parallèle avec les récents évènements du monde. Celestia devient tyrannique ? Que faisait-il pendant la montée de la propagande ? Luna a fait son grand retour dans le monde ? Comment votre OC l’a-t-il pris ? Crise sucrière en Equestria ? Est-ce que votre OC est tiraillé par la faim et l’envie de gâteaux, ou de toute façon il avait appris à ne pas manger de bonbons sans arrêt ?
Là encore, évitez d’en faire trop, et restez cohérent avec votre univers. Aussi, n’hésitez pas à rajouter des détails qui n’auront à priori aucun rapport avec la fic et ne seront jamais important. Vous pourriez être surpris de ce que votre cerveau vous réserve.
Ce point est TRES important : restez cohérent avec votre univers. Si vous vous placez dans le canon, évitez de faire en sorte que la famille du héros ait été tuée dans une fusillade, à moins d’expliquer comment les armes à feu ont été introduites et pourquoi les poneys se mettent à tuer. Vous faites du Grimdark ? Alors personne ne sera totalement gentil (ou se fera baiser de façon atroce) et tout le monde aura des arrière-pensées.
Bref, vous avez son caractère, vous avez son passé, vous avez l’intérieur.  Maintenant, penchons-nous sur l’emballage.
Le nom, en premier. Evocateur de sa personnalité, même si apparemment aucun poney ne s’est jusque-là rendu compte de l’affreuse vérité qui se cachait sous leurs appellations. Pas de véritables limites, tant que ça reste cohérent avec votre personnage. Les noms de famille n’ont à priori aucune valeur, évitez juste les noms humains. Les poneys ont des noms signifiant quelque chose. En deux parties, pensez aussi aux diminutifs, notamment une version « moqueuse » pour les ennemis goguenards et une version « gentillette » pour les proches.
Et enfin… l’apparence.
Bon, alors là, c’est votre choix. Comme pour le nom, il doit être en relation avec sa personnalité. Pensez aux détails, ailes, cornes, gros, maigre, grands, pilosité faciale, regard… Faites attention. Comme vous n’aurez pas forcément d’image à donner au lecteur, souvent il fera avec les clichés en fonction de sa personnalité. Certains auteurs vont même jusqu’à ne donner presque aucune description.
Le basique reste le “Couleur du pelage/ Couleur de la crinière/ Couleur des yeux”, et ensuite les détails qui le sortent de l’ordinaire. Après, c’est le lecteur qui fait comme il veut.
Certains sont partisans de l’ultra-description. C’est un avis personnel, mais que le personnage ait un museau carré ou ovale, si j’ai décidé de comment il serait, on me l’enlèvera pas de la tête (ce qui est embêtant quand vous imaginez un gros black au lieu d’un viking, mais bon, passons).
En clair et en résumé : caractère, passé, nom, caractéristiques physique le sortant du commun. Faite une fiche tenue à jour. Le reste appartient généralement à l’histoire elle-même.
 
Utiliser des personnages existants
L’intérêt même d’une fic est de creuser et de prolonger l’univers que l’on aime. A cet égard, il semble logique qu’un lecteur voudra y retrouver les éléments qui l’ont séduit dans l’oeuvre d’origine : une porte des étoiles dans une fanfic Stargate, des courses dans une fanfic des Fous du Volant et bien entendu des poneys dans une fanfic My Little Pony.
Comme nous l’avons vu plus haut, vous pouvez très bien vous passer de personnages déjà crées pour faire votre fic. Mais cela va vous demander un certain travail sur la création de vos OC, à les rendre assez intéressants pour qu’ils accrochent le lectorat. Ce n’est pas toujours facile. Cela demande un vrai talent d’écriture. Sans compter que bien souvent, le lecteur va rechercher une fic, par son thème (aventure, grimdark, clopfic, etc) mais avant tout par son personnage. Un fan de Pinkie Pie ne se précipitera pas forcément sur votre texte si la ponette rose n’y apparaît pas.
Pour toutes ces raisons, vous pouvez très bien opter pour l’introduction de personnages existants déjà dans le show dans votre fanfic. Voyons maintenant les avantages et les inconvénients de ce principe :
premièrement, qui dit personnage canon, dit personnalité et attitude canon aussi. On vous pardonnera l’out of character sur un OC. Jamais sur un personnage existant.
Paradoxalement, mettre un personnage existant, s’il vous oblige à le respecter en tant que personnage canon peut apporter une vraie force à votre histoire. De Rainbow Dash qui vous permet de mettre en scène des courses haletantes, à Celestia qui peut poser la question philosophique de l’immortalité en passant par Pinkie Pie et son bris de la réalité...
La seule condition étant encore une fois de bien maîtriser le personnage. Je vous conseille personnellement de ne pas prendre comme héros ou personnage à suivre un poney que vous ne “sentez” pas. A titre d’exemple, un Discord est extrêmement dur à diriger dans une fanfic, puisque il surfe toujours sur la ligne entre la pensée aléatoire de Pinkie et un côté bien plus sombre et dangereux. Donc encore une fois, tant que vous ne vous sentez pas en phase avec tel ou tel poney, ne les mettez pas en avant. Restez en à leurs archétypes, comme Rarity en drama-queen ou Fluttershy en timide. Ca sera un peu réducteur mais d’une, vous éviterez l’OOC et de deux, le lectorat y trouvera ses repères.
Et ne pas perdre le lecteur est un point essentiel d’une bonne fanfic.
A noter que vous pouvez très bien prendre des poneys d’arrière-plan : qui connaît au fond Rose, Lily ou Daisy ?
A ce titre, vous pouvez vous focaliser sur elles et leur donner à peu de choses près l’attitude que vous désirez puisque leur personnalité n’a toujours pas été officiellement établie.
Vous combinez ainsi l’avantage de l’OC (fraîcheur, nouveauté) avec le personnage existant (points de repères pour le lectorat). Faites néanmoins attention sur qui porte votre choix : Derpy et le docteur ont beau être des poneys de second plan dans le show, ils sont extrêmement présents dans le fandom. A cet égard, il faut les considérer comme des personnages de premier plan, à l’instar d’une Twilight et donc, de respecter le fanon attaché à leurs personnages.
 
Les dialogues
Sauf cas exceptionnels, vous aurez très certainement besoin de faire parler vos personnages. La méthode la plus utilisée est le discours direct qui rapporte les propos tels quels, sous forme de dialogues. Néanmoins, comme tout procédé littéraire, il y a des règles à respecter.
Vous devez impérativement choisir un système de dialogues et le conserver pendant toute la durée de votre fanfic. Un système de dialogues est l’ensemble de règles de mise en page et de ponctuation qui codifient le discours direct. Voici les plus courants.
Système français
Celui-là, vous le connaissez forcément, vous l’avez vu depuis la primaire. Les guillemets sont les fameux chevrons « ». Je vous déconseille fortement les << >>, qui sont lourds car trop gros, en plus de donner une allergie aux matheux. Oui, ce sont les signes inférieur/supérieur à.
Exemple:
«Bonsoir Derpy! Comment s’est passée ta journée? demanda Raindrops qui venait d’atterrir à ses côtés.
-Très bien! Pinkie Pie m’a offert des muffins pour lui avoir apporté son livre de recettes en avance, lui confia la pégase grise.
-Je suis contente pour toi, vraiment. Ça fait des jours que tu nous répètes sans arrêt que les patisseries du Sugarcube Corner sont les meilleures, que tu oublies d’y passer après le travail et que tu t’en plains le lendemain... lui rappela sa collègue citron.
-Ah oui, rigola l’intéressée alors que ses yeux dérivaient dans deux directions opposées. Bon, excuse-moi, il se fait tard, ma fille va s’inquiéter. A demain!» s’excusa-t-elle avant de prendre son envol.
Vous êtes censé en connaître les caractéristiques, mais faisons quand même un point rapide.

 On ouvre les guillemets avant les premières paroles rapportées et on les ferme juste après les dernières.
 On passe à la ligne et on place un tiret avant un changement d’interlocuteur, sauf pour la première réplique où les guillemets remplacent le tiret.
 Les propositions incises sont incluses dans les guillemets, sauf la dernière si elle suit la dernière réplique. De plus, elles ne commencent jamais par une majuscule.
 Les points précédant une proposition incise se transforment en virgules. 

 
Système anglo-saxon
Celui-là, vous ne l’avez peut-être pas croisé sur les bancs de l’école, mais il est très présent sur internet. La quasi-totalité des fics écrites en anglais l’utilisent, donc il ne devrait pas vous être inconnu non plus.
Ici, les guillemets sont de petites virgules “ ”, plus discrètes mais tout autant efficaces.
Exemple:
“Bonsoir Derpy! Comment s’est passée ta journée?” demanda Raindrops qui venait d’atterrir à ses côtés.
“Très bien! Pinkie Pie m’a offert des muffins pour lui avoir apporté son livre de recettes en avance,” lui confia la pégase grise.
“Je suis contente pour toi, vraiment. Ça fait des jours que tu nous répètes sans arrêt que les patisseries du Sugarcube Corner sont les meilleures, que tu oublies d’y passer après le travail et que tu t’en plains le lendemain...” lui rappela sa collègue citron.
“Ah oui,” rigola l’intéressée alors que ses yeux dérivaient dans deux directions opposées. “Bon, excuse-moi, il se fait tard, ma fille va s’inquiéter. A demain!” s’excusa-t-elle avant de prendre son envol.
Des similitudes, mais aussi des différences avec notre système:

 Des guillemets tout le temps, qui encadrent uniquement les paroles rapportées.
 On passe aussi à la ligne, mais les tirets disparaissent.
 Les propositions incises sont désormais exclues des guillemets.
 Même règles pour la ponctuation et les majuscules.

Voilà, faites votre choix, et tenez vous-y. Il en existe d’autres, bien sûr, mais ceux-là servent à éviter les horreurs types théâtres (alias je n’ai pas assez de style pour écrire une proposition incise pour préciser qui parle) du genre:
Raindrops: Bonsoir Derpy! Comment s’est passée ta journée? *atterrit à côté d’elle*
Si vous écrivez quelque chose comme ça, vous tuez votre fic. Les dialogues théâtres ne sont utilisés qu’au théâtre! Si vous vous entêtez, alors on s’attendra à une vraie pièce avec des scènes, des actes, des didascalies, des décors, des costumes et le public qui râle.
 
Orthographe
La critique qui revient le plus souvent concerne les fautes. L’orthographe en elle-même ne modifie que le confort de lecture et non la qualité de la rédaction, mais c’est déjà énorme. Tout ça parce que les lecteurs exigeants, donc susceptibles de vous fournir un avis détaillé constructif, remarquent quasiment toutes les fautes. Leur regard “accroche” chaque erreur et le rythme s’en trouve cassé.
Exemple :
Les larmes de Raindrops se mêlaient à la pluie qui fouettait son visage. L’étalon de son coeur se tenait juste devant elle, sa silhouette foncée se fondant avec le paysage nocturne. S’il partait, elle ne le supporterait pas. Incapable d’avancer plus, elle forma un porte-voix avec ses sabots et cria de tous ses poumons, la lune et son amant seuls témoins de cette scène déchirante:
“Mais... je t’aimez!”
Et boum! Toute l’atmosphère vole en éclat à cause d’un imparfait foiré.
Si votre histoire tient la route et est bien racontée, mais parsemée de fautes, on vous dira que c’est dommage à cause des fautes. Et si même le fond n’est pas au rendez-vous, alors là...
a contrario, une histoire plate, fade, au style simplet, mais digne du lauréat du Concours de Dictée International aura droit à des “Au moins, l’orthographe est irréprochable”.
Bref, débrouillez-vous, mais soignez votre orthographe.
 
Conjugaison
Si vous utilisez des verbes dans votre fic (ce qui est assez probable), choisissez bien le temps et le mode. Un texte peut être soit au passé, soit au présent.
Passé
Couramment utilisés, les temps du récit sont l’imparfait, le passé simple, le plus-que-parfait, le passé antérieur, le conditionnel présent et le conditionnel passé. Souvent privilégiés par les auteurs, il n’est cependant pas rare de trouver un passé composé qui s’est sournoisement faufilé. A bannir.
Techniquement, le subjonctif imparfait devrait être utilisé, mais beaucoup lui préfèrent le subjonctif présent, moins lourd bien qu’incorrect.
Exemple:
Il tint à remercier la jument avant qu’elle ne parte.
Il tint à remercier la jument avant qu’elle ne partît.
Yup, la formulation correcte est la deuxième, bien moche.
 
Présent
Ces temps-là, dits de l’énonciation, sont le présent de l’indicatif, le futur simple, le passé composé, le futur antérieur et le conditionnel présent. ll est aussi possible de placer des imparfaits, sans en abuser. Par contre, le passé simple est proscrit. Et bien sûr, subjonctif présent.
D’habitude réservé aux dialogues, le présent peut habiller un récit dans certains cadres particuliers, comme le journal intime.
Ou alors vous innovez. Pourquoi pas un texte entièrement au futur telle une prophétie, ou une fic à l’infinitif genre recette de cuisine? Vous êtes libres, mais n’oubliez pas que les maigres points gagnés en originalité risquent fort d’être perdus autre part. Car une idée originale mal exploitée, ça ne pardonne pas.
 
Après
Ca y est, vous l’avez fini votre chapitre avec vos personnages, vos lignes de dialogues percutantes, votre intrigue de fou, votre cliffhanger final. Vous n’avez qu’une envie, créer un beau topic et le voir noyé de commentaires.
Ca se comprend. Et c’est justement parce que nous comprenons que nous vous donnons un conseil de plus : ne postez pas tout de suite. Laissez reposer. Oui, comme pour un plat. Je vous explique : quand vous sortez de votre écriture, votre cerveau est encore en mode création. Il fourmille d’idées, de pistes, de plans. C’est très bien pour écrire. Moins pour poster.
Quand vous avez fini votre chapitre, quittez toute activité d’écriture. Allez faire un tour dehors, glandez sur Google, allez voir des sites sur la reproduction animale. Bref, laissez refroidir votre petite tête. Attendez plusieurs heures, et non pas 20 minutes, sinon ça ne sert à rien.
Il est même mieux de laisser s’écouler au moins une nuit entière pour relire votre écrit le lendemain, une fois que vous serez assez réveillé.
Dites vous que les gens peuvent attendre quelques heures voire quelques jours de plus (d’où l’importance de ne pas vous être imposé de délai), surtout dans le cas d’un one shot ou d’un premier chapitre, que personne n’attend.
Ensuite, relisez une enième fois votre fic. Et là surprise ! Toutes les coquilles, les oublis, les fautes de temps vont vous sauter aux yeux. Parce que votre cerveau sera passé de la création à la correction.
Ca se fera tout seul : laissez juste le temps à vos neurones de se configurer.
En plus, vous pourrez en profiter pour faire une ultime retouche, clarifier ce qui était obscur, rajouter de la description ou des émotions. Bref, booster votre fic.
Ces ultimes retouches apportées, vous pouvez passer à la dernière étape pré-publication, j’ai nommé le betareading. Sous ce nom abscons se cache tout simplement l’idée extrêmement simple de confier votre texte à un volontaire qui la lira avant les autres et qui vous donnera un premier avis. Un beta-lecteur peut-être n’importe qui : vos parents, votre frère, un ami...néanmoins pour éviter un avis biaisé, préférez l’utilisation d’un service de betareading professionnel. Le terme est peut être un peu fort mais il décrit bien cette communauté qui a décidé de donner un coup de main à tous les auteurs qui le souhaitent. L’avantage étant qu’au bout de quelques échanges, votre betareader connait votre style, pointe plus facilement vos défauts et vous aide à vous améliorer assez rapidement.
C’est du coaching en bref.
Attention, votre beta n’est pas là pour écrire à votre place non plus.
Vous devez malgré tout fournir l’essentiel du travail, il n’est là que pour vous aider à poser les dernières couches de vernis avant la publication.
N’attendez pas trop non plus avant de livrer votre chapitre. Vous y verrez de toute façon toujours un défaut, un petit quelque chose qui ne va pas que vous voudrez modifier.
Je ne dis pas qu’il fasse abandonner tout perfectionnisme mais l’important est d’être lu et bien lu. Vous ne le serez pas si vous ne publiez pas.  
Autre point très important : ne publiez votre fanfiction que quand elle est achevée, que vous n’avez plus rien à modifier. Si vous envisagez de prendre un bêta-lecteur (il n’y a aucune honte, même les plus grands auteurs du forum demandent à des connaissances de relire leur écrit), ne publiez votre fanfiction que lorsque vous et votre beta-lecteur êtes d’accord sur toute la ligne.
Ainsi, ne faites surtout pas de “version 2”.
Peu importe que les changements soient mineurs, par exemple orthographiques, ou majeurs, c’est à dire tout le déroulement qui est chamboulé : ne le faites surtout pas.
Si les gens voient votre première version et qu’elle est mauvaise, ils n’auront que rarement l’envie de lire la version 2, vous aurez beau faire une très bonne version 2, vous aurez déjà perdu les trois quarts de votre lectorat à cause de votre première version.
Venons-en maintenant au coeur du sujet, j’ai nommé : le lectorat. Sachez avant tout que c’est un monde complexe : vous retrouverez côte à côte lecteurs chevronnés et débutants, routards de l’écriture et simples curieux. Néanmoins, un forum ou un site étant ce qu’il est, vous devriez rapidement savoir si le commentaire posté sur votre fic émane d’une personne qui a l’habitude de critiquer les fanfics avec un avis construit ou juste un troll de passage. Car le lectorat en a aussi. Généralement peu, mais il arrive d’en croiser.
Je ne vais pas vous mentir : même les gros auteurs aiment avoir des commentaires. Ca prouve qu’on est lu et bien souvent, qu’on est aimé. Je suis le premier après une update de fanfic à presser la touche F5 comme un forcené. Cela dit, il faut être extrêmement prudent avec les commentaires.
Ecrire pour avoir des commentaires est un erreur. Bien des auteurs débutants dont la fic grouille de commentaires pensent avoir du succès, ce qui d’un certain point de vue, n’est pas totalement faux. Mais popularité n’est pas nécéssairement synonyme de qualité. Je ne citerai que les innombrables fanfics publiées sur Skyblog ou des fandoms ultra-populaires, type Harry Potter sur fanfiction.net.
Le risque étant que l’auteur, le plus souvent jeune auteur, se grise de cette affluence de commentaires et en veuille toujours plus.Dans ce cas, il va tomber dans le piège pervers de la fanfic : donner au public ce qu’il veut.
Soyons clairs : vous et seulement vous êtes le maître de votre fanfic. Si un de vos lecteurs, dans votre fic d’aventure vous pousse à shipper ensemble Twilight et Rainbow Dash, considérez bien la chose. Si ça peut apporter de la chair à votre histoire, pourquoi pas ? Si c’est pour faire du fanservice et espérer attirer les fans du Twidash vous dénaturez votre scénario.
Poussons la réflexion un peu plus loin : l’autre souci des commentaires positifs, c’est que l’auteur en voudra toujours plus. Je sais dit comme ça, on à l’impression que je vous parle d’une nouvelle forme de cocaïne. Mais quelque part, je pense qu’on peut qualifier ça d’addiction. En un sens c’est normal, l’être humain est une créature orgueilleuse qui aime être complimentée. C’est tout à fait humain. Mais dans cette cascade de compliments, l’auteur va finir par s’enfermer dans une bulle, où il se considère comme le meilleur écrivain de tous les temps, digne des plus grands, qui devrait publier physiquement ses écrits. Comment lui donner tort ? Ses trois-cents commentaires sont unanimes !
Mais observons ces trois-cents commentaires d’un peu plus près voulez vous ? Appartiennent-ils à trois-cents personnes différentes ? C’est bien rare.La plupart du temps, nous avons affaire à un petit comité de fans qui s’auto-nourrit. Typiquement, l’auteur 1 laisse un commentaire chez l’auteur 2 non pas tellement parce que l’histoire est bien mais surtout parce que 1 espère que 2 va lui renvoyer l'ascenseur.
Ce comité va tourner à vide, n’apportant aucune critique constructive. Comité qui devient violent dès qu’on brise leur bulle d’illusion. Faites un petit test pour moi voulez vous ? Allez sur fanfiction.net, dans un des trois fandoms les plus courus  (soit typiquement Harry Potter, Twilight et Naruto). Trouvez une histoire perfectible. Je n’ai pas dit une histoire horrible mais une histoire perfectible. Une histoire de débutant avec ses clichés et ses défauts. Regardez les commentaires. Abreuvez-vous des pages et des pages de reviews typées “c’est trop bien, continue” et postez votre critique. Ne soyez pas mordant, pointez simplement les erreurs que n’importe qui verrait.
Et attendez. Croyez-moi, vous ne serez pas déçu du résultat.
Toute cette digression concerne sans doute plus la fanfic en général que la fanfic MLP mais il me semblait important de la faire. D’ailleurs, puisque on est là dessus, j’aimerai préciser une autre chose. Nous sommes une communauté de fans de MLP. Pour beaucoup, le love & tolerance s’applique partout et la règle de base sera : quoique vous voyez, aimez-le.
Et bien non. Si la fic en face de vous est mauvaise, il faut le dire. Il faut crever cette bulle d’illusion dont j’ai parlé plus haut. Oui, ça ne sera pas agréable pour l’auteur mais il lui faut un choc extérieur, qu’il se rende compte de ses faiblesses afin qu’il les corrige pour plus tard.
Toutefois : argumentez, donnez des exemples. Ne vous contentez pas de dire “c’est de la merde” (vous avez le droit de le penser cela dit), votre avis ne sera pas pris en compte et sera de toute façon inutile.
Ca vaut aussi pour les auteurs plus expérimentés : pointez leurs erreurs jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Les écrivains eux-mêmes vous en seront reconnaissants.  
Je résumerai mon avis sur les commentaires ainsi : une critique positive fait toujours plaisir. Mais seule une critique négative fait progresser l’auteur.
 
Conclusion(s) des auteurs du tutoriel
Ecrire une fanfic n’est pas une chose simple, pas plus que peindre un tableau ou jouer d’un instrument de musique. C’est de l’art. Ca demande de l’investissement et du travail. La recette magique est simple : grattez du pixel encore et encore, peaufinez vos histoires et le succès viendra.
Vous n’aurez peut-être pas autant de commentaires que si vous aviez pondu un lemon Twilight c’est certain.
Mais vos reviews seront mille fois plus profondes et vous réchaufferont le coeur quand vous poserez les yeux dessus.
Et est-ce que ce n’est pas ça au fond le plus important ?
Bro-Nie
Gardez en tête que ce tuto n'est pas une liste de règles à suivre à tout prix, mais des conseils. Qu'on vous conseille fortement de suivre. Mais sachez garder une certaine indépendance vis-à-vis de tout ça.
Et au final, si tout se passe bien, vous aurez la satisfaction d'avoir apporté votre pierre au gigantesque édifice qu'est le fandom.
Si ça se passe pas bien, par contre, il y a au moins trois types qui vont vous coller leur travail dans la tronche.
Iron Pony Maiden 
Bon, nous voilà arrivés à la fin de huit mille mots de conseils, règles, définitions... et tout ça pour quoi? Bien écrire.Oh, je ne me targuerai pas d’être une référence dans le domaine de la critique littéraire, et chaque phrase que j’ai écrite n’engage que moi (et malheureusement, je ne pourrais plus vous dire avec certitude qui a écrit quoi).Je vous vois venir : et si je me trompais? Et si ce que je considère comme bon est en fait de qualité exécrable? Ce à quoi je répondrai: l’art est subjectif, donc je ne sais pas.
Alors, à quoi sert ce tutoriel?La réponse est dans le titre du sujet et dans le nom du forum: Faire une fanfic, publié sur le forum French Brony.
Je ne sais pas si vous avez du talent, si vous avez le potentiel de devenir un “grand”, ou si au contraire vous êtes aussi doué qu’une mangouste lobotomisée. Et je m’en fous.Tout ce que j’ai à vous offrir, c’est un ensemble de règles arbitrairement dictées qui définissent une bonne fanfiction sur French Brony : suivez ce tutoriel à la lettre et vous serez acclamé par le forum. Sûrement pas tout le forum, certes, mais une bonne partie.Formatage, conformisme? Oui.Entrave de la créativité? Peut-être bien.Mort de l’esprit artistique? A vous de voir.
Est-ce que je semble imposer ma vision des choses? Ne serai-je pas en train d’introduire un système de valeurs dogmatique? C’est possible, mais je ne me base pas sur mes propres goûts.Chaque remarque de ce document est une solution pratique à des comportements qualifiés d’erreurs de débutant par nous, lecteurs. Des néophytes écrivent une demi-page vide et nous demandent un avis qu’on ne peut donner? Soit : qu’ils écrivent un minimum de x mots. D’autres avancent au feeling et se perdent en route, abandonnant leur travail et leur public? Très bien : qu’ils construisent un plan.Ce tutoriel peut donc se résumer à une synthèse des attentes du lectorat de French Brony, synthèse que j’espère la plus fidèle à la majorité de la communauté. Si vous m’accusez de prostitution, ne vous gênez pas. Mais en retour, laissez-moi vous poser une question : si les réactions du public vous indiffèrent et que votre méthode est la meilleure... vaut-il le coup de poster votre fanfiction sur French Brony?
Mon but n’est donc pas de faire de vous un artiste, comprenez-le bien. Et si demain, vous publiez une histoire que la totalité du forum adore à l’exception de moi qui la déteste, alors je vous féliciterai sincèrement.
C’est tout le mal que je vous souhaite.
Dimirah

System 29 3895

Fiche utile pour écrivains et traducteurs

Salutations, chers amis écrivains et traducteurs,
Ayant dû récemment ressortir ma fiche utile, disponible sur mon Drive, pour aider un apprenti-traducteur dans le besoin, j'ai pensé qu'il serait aussi utile pour certains de se rafraîchir la mémoire/de découvrir les bases de l'écriture digeste. Que ce soit dans le fond ou la forme, un texte mal écrit et bien fichu donnera envie d'être lu mais engendrera des critiques – a contrario, un texte bien écrit et mal fichu ne sera tout simplement pas lu. D'où l'importance notamment de la typographie, qui est une composante à part entière de l'écriture, au même titre que l'orthographe ou la conjugaison. Bref, on passe aux choses sérieuses ! Ce genre de détails vous démarquera des autres et fera que le lecteur aura tendance à préférer vous lire, ou, dans le pire des cas, à être plus conciliant dans ses commentaires.
 

 
Typographie :


Les majuscules dans le titre


Règles typographiques de base


La ponctuation en détail


Comparaison typographique français/anglais

Préfixes et traits d'union

Règles sur le dialogue (par LittleParrot)


Les chiffres et les nombres

Article détaillé sur l'emploi des majuscules

Compteur de mots efficace 



L'élision

 
Langue :
Spécifique aux traducteurs :


Urban Dictionary


Dictionnaire bilingue

Traîtres d'idiomes


Nos amis les faux-amis

Outil de traduction


Outil de traduction (alternatif)


Outil de traduction (alternatif)


Commun aux traducteurs et aux écrivains :


Conjugaison

Les systèmes de temps


Concordance des temps et discours indirect


Liste non exhaustive de verbes de parole



Dictionnaires

Les prépositions


L'emploi du subjonctif

Wiktionnaire

Accord du participe passé

Site de l’Académie française

Résumé de la réforme orthographique de 1990

 
Apprentissage :

Guide d'écriture (par Bro-Nie, Iron Pony Maiden et Dimirah)


Guide de traduction (par LittleParrot et System)


Fanfiction : mode d'emploi

 
Dernière mise à jour par System le 15/10/16.

LittleParrot 21 2460

Du bon usage des guillemets (français)

Hello there,
 
Pour reprendre l’introduction de la fiche utile de System, une fiction doit suivre quelques règles, tant orthographiques que typographiques, si elle veut retenir l’attention de ses lecteurs. La manière de présenter une histoire, ainsi, importe au même titre que son contenu.
L’une de ces règles concerne l’usage des guillemets et tirets dans les dialogues.
 
Dans les fanfictions, on retrouve souvent la version anglaise, aux règles moins nombreuses et qui a recourt à des symboles (“ ”) plus simples à taper que les français (« » —). De plus, elle parait presque naturelle en traduction puisqu’on conserve alors la même mise en forme que l’originale.
Cependant, si on écrit dans une langue, il est d’usage d’appliquer ses règles. Tout comme on met une espace avant certains signes de ponctuation (? ! : ;) quand on rédige en français, on utilise également les dialogues adaptés.
 
Ce guide tentera donc d’éclaircir les deux méthodes, en se concentrant sur les difficultés que peuvent poser la version française. Vous serez libres par la suite de choisir la version que vous préférez, mais au moins cela sera-t-il en toute connaissance de cause.
 

 
Un texte en anglais totalement improvisé pour un aperçu de leurs règles
“Listen, Rainbow, you can’t do this,” Twilight said, “this is far too dangerous.”
“Oh yeah? Let’s see then,” the pegasus replied.
She flapped her wings faster and faster, and finally freed herself without getting harmed. She looked down to see Twilight’s surprised expression and laughed, “Hehe, told you!”
 
Une traduction tout aussi improvisée qui conserve ces mêmes règles
“Écoute, Rainbow, tu ne peux pas faire ça,” dit Twilight, “c’est bien trop dangereux.”
“Ah ouais ? C’est ce qu’on va voir,” répliqua la pégase.
Elle battit des ailes de plus en plus fort, et finalement se libéra sans se blesser. Elle baissa les yeux sur l’expression surprise de Twilight et rit, “Hehe, je te l’avais dit !”
 
La même traduction avec les règles françaises
« Écoute, Rainbow, tu ne peux pas faire ça, dit Twilight, c’est bien trop dangereux.
— Ah ouais ? C’est ce qu’on va voir », répliqua la pégase.
Elle battit des ailes de plus en plus fort, et finalement se libéra sans se blesser. Elle baissa les yeux sur l’expression surprise de Twilight et rit : « Hehe, je te l’avais dit ! »
 

 
On voit donc bien la différence entre les deux méthodes.
En anglais, les guillemets sont refermés dès que le dialogue subit une interruption, si courte soit-elle, tandis qu’en français on attend de rencontrer une phrase complète pour le faire. Les mots « dit Twilight » sont considérés comme ne faisant pas partie du dialogue anglais, mais en français on nomme cela une « incise » et on ne ferme pas les guillemets dans ce cas. De même, « répliqua la pégase » est une incise. Par contre, « Elle battit des ailes… » est une phrase complète qui mérite donc que l’on ferme les guillemets puisque le dialogue s’achève temporairement pour laisser place à de la description.
De plus, en anglais, les guillemets sont aussi refermés dès que l’on change de réplique. Mais, en français, on utilise un « tiret cadratin » pour marquer le changement de personnage sans fermer le dialogue.
En plus de ces différences majeures, on note des changements au niveau de la forme des incises. En français, elles sont formées d’un verbe suivi de son sujet, c’est-à-dire l’inverse de la version anglaise.
Enfin, certains signes de ponctuation diffèrent : la place des virgules, l’usage d’une virgule ou des deux-points pour introduire le dialogue… Je ne comparerai pas ces changements au cas par cas, mais la façon de faire en français sera expliquée par la suite.
 

 
Après cette petite comparaison qui s’adressait plus particulièrement aux traducteurs, voyons finalement les règles du dialogue à la française.
 
Tout d’abord, les généralités. Un dialogue commence par un guillemet ouvrant (ou guillemet gauche) « et s’achève par un guillemet fermant (ou guillemet droit) ». Entre ces deux, il y a un tiret cadratin — qui marque chaque changement de personnage.
Un dialogue peut être introduit par une phrase narrative qui annonce que le personnage va parler (Elle se pencha vers son amie et lui déclara soudain : « J’ai soif, pas toi ? »), auquel cas cette phrase finira par les deux-points. Cela peut aussi ne pas être le cas (Elle se pencha vers son amie. « J’ai soif, pas toi ? » déclara-t-elle soudain.).
Un dialogue se termine lorsque les personnages n’ont plus rien à dire, mais aussi lorsqu’une phrase de narration vient s’insérer entre deux répliques. Dans ce cas, on ferme les guillemets avant cette phrase, et on les rouvre juste après (« J’ai soif, pas toi ? » La jument bâilla sans discrétion. « Oh, et j’ai sommeil aussi. »). Cela n’est pas à confondre avec les incises, qui permettent justement de donner des descriptions sans fermer le dialogue. Elles se présentent sous la forme d’un verbe suivi d’un sujet, et éventuellement d’un complément, accolés au dialogue (« J’ai soif, pas toi ? déclara la jument en bâillant sans discrétion. Oh, et j’ai sommeil aussi. »).
Il est à noter aussi que, quand un même personnage fait un discours sur plusieurs paragraphes, chacun doit être introduit par un guillemet ouvrant sans que le précédent ne soit terminé par un guillemet fermant.
 
À présent, quelques règles concernant les incises. Comme nous l’avons vu, elles permettent de donner des précisions descriptives sans fermer les guillemets. Cependant, si une incise est présente en fin de dialogue, alors elle sera hors guillemets (« Bravo ! » s’écria-t-il joyeusement. Son ami lui fit un grand sourire.).
De plus, l’incise se compose d’un verbe puis d’un sujet. Cependant, il ne s’agit pas de n’importe quel verbe. On ne dit pas : « Bravo ! » donna-t-il un coup de sabot sur l’épaule de son voisin. « Donner » n’est pas un verbe de parole, il ne peut donc pas introduire une incise. On dira plutôt : « Bravo ! » s’écria-t-il en donnant un coup de sabot sur l’épaule de son voisin. Ou encore : « Bravo ! » Il donna un coup de sabot sur l’épaule de son voisin. Une dernière version utilisera des semi-cadratins – comme cela : « Bravo – il donna un coup de sabot sur l'épaule de son voisin –, tu t'es bien débrouillé ! »
Cette règle restreint certes le nombre de verbes possibles, mais ils restent très nombreux. Trop souvent, les fanficeurs se contentent de « dire », « demander » ou « répondre », mais les nuances sont pourtant innombrables et permettent d'éviter les répétitions tout en allégeant souvent les incises. Exemples : « dit-il d'une voix forte, laissant paraître sa colère » peut devenir « s'emporta-t-il » ou « tempêta-t-il », tandis que « dit-elle, désireuse de convaincre » peut être remplacé par « insista-t-elle » ou « argumenta-t-elle ».
Une dernière chose à savoir sur les incises est la manière de les introduire dans un dialogue. Cela dépend de la manière dont finit la réplique dans laquelle on veut en insérer une.

La phrase finit par un point et est au milieu du dialogue (Non, je ne vais pas très bien.) : on remplace le point par une virgule (Non, je ne vais pas très bien, soupira-t-elle.)
La phrase finit par un point et termine le dialogue (Non, je ne vais pas très bien. ») : on remplace le point par une virgule qu’on met à l’extérieur des guillemets (Non, je ne vais pas très bien », soupira-t-elle.)
La phrase se termine par des points de suspension, un point d’exclamation ou d’interrogation et est au milieu du dialogue (Non, je ne vais pas très bien… // Non, je ne vais pas très bien ! // Comment vas-tu ?) : on accole l’incise juste après la phrase (Non, je ne vais pas très bien… gémit-elle. // Non, je ne vais pas très bien ! répliqua-t-elle. // Comment vas-tu ? s’enquit-elle.)
La phrase se termine par des points de suspension, un point d’exclamation ou d’interrogation et achève le dialogue (Non, je ne vais pas très bien… » // Non, je ne vais pas très bien ! » // Comment vas-tu ? ») : on accole l’incise juste après le guillemet (Non, je ne vais pas très bien… » gémit-elle. // Non, je ne vais pas très bien ! » répliqua-t-elle. // Comment vas-tu ? » s’enquit-elle.)
Si on veut mettre l’incise en plein milieu d’une phrase, on l’encadre tout simplement de virgules : « Non, je ne vais pas très bien. » devient « Non, répondit-elle, je ne vais pas très bien. »

 

 
Avant de conclure, voici quelques manières d’optenir les symboles à utiliser sans avoir à les copier/coller à chaque fois :

Guillemet ouvrant « : alt+174 ou alt+0171 sous Windows
Guillemet fermant » : alt+175 ou alt+0187 sous Windows
Tiret cadratin — : alt+0151 sous Windows, alt+tiret sous MacOS, ctrl+alt+tiret sur Word

D’autres façons suivant les OS ou les logiciels de traitement de texte peuvent être trouvées sur Wikipédia dans le cas des guillemets, et un peu partout sur internet. Il existe même des logiciels prêts à personnaliser vos raccourcis clavier !
 
Je pense avoir fait le tour de la question, j’espère que ça pourra aider quelques personnes à être moins confuses à ce sujet et peut-être même à choisir ces dialogues à la françaises si boudés. Si ce n’est pas clair, si j’ai oublié un cas, si je me suis trompée quelque part, signalez-le-moi ! :)
 
Little Parrot

ShiningParadox 39 2279

Concours Littera Inkwell

*Ting ting* Voilà, c’est la fin du concours de Littera Inkwell, la mascotte du site ! La jeune jument, malgré sa présence sur toutes les pages du site, n’avait pas de passé… mais grâce à vous, ce triste constat est de l’histoire ancienne !
Vous avez été cinq auteurs à participer à ce petit exercice littéraire et il est maintenant temps de déterminer quels sont vos textes favoris. Pour ce faire, rien de plus simple : après avoir lu les cinq textes, il vous suffit de commenter l’article en précisant vos coups de cœur ! Un petit classement sera effectué à titre indicatif et puisque les textes ne sont pas nombreux, ils seront tous épinglés sur la page d’accueil pendant quelques jours.
D'ailleurs si vous n'avez pas participé, il n’est pas trop tard. Les fictions liées à l’univers de Littera Inkwell sont toujours les bienvenues et ce, n’importe quand !
Lire toutes les fictions du concours

Cliquez sur une image pour débuter la lecture de l'une des fictions

ShiningParadox 41 2027

Et si on reprenait le site en main ? A vos idées !

Bonjour, bonjour !
Le site possède une boite à idées avec plus de 500 commentaires dessus, une seconde au bordel sans nom et un admin un peu perdu par rapport à ce que vous attendez, vous, sur le futur du site.
J'aimerais par conséquence que vous m'écriviez en commentaire toutes les fonctionnalités et bugs les plus urgents à traiter selon-vous et, pourquoi pas, tous les petits trucs que vous aimeriez voir apparaître, en séparant bien l'urgent du non urgent. Vous pouvez même les classer.
Fonctionnalités urgentes :

Prendre en compte l'alignement de texte dans l'éditeur de fictions
Diversifier les fictions sur la page d'accueil
Amélioration des fonctions de modération (avertissement / ban / vérification des doubles comptes plus simple)
Possibilité de supprimer sa fanfiction - ou du moins la masquer pour éviter toute pollution visuelle
Corriger le système de statistiques (fictions et général)
Corriger les commentaires mobiles
Intégrer le live au site
Indiquer l'adresse mail dans le profil pour modification

Fonctionnalités supplémentaires :

Possibilité de rechercher une fiction par critères multiples (ie. plusieurs personnages et tags)
> Recherche avancée
Historique des commentaires personnelles (ex: historique personnel comme Facebook ?)
Mettre le statut "en pause" automatiquement après un long moment d'inactivité
Nouveaux tags personnages (à déterminer)
Permettre de suivre une fiction et non un auteur
Permettre de supprimer son compte (que deviennent les commentaires ? Fictions ? Articles ?)
Système de suggestion de fictions à lire par algorithme et liste des fictions déjà lues
Evolution du système de note
Notifications pour smartphone
Ne pas remonter en haut en changeant de page de commentaire
Remettre en page Whitebox

Fonctionnalités en réflexion :

Afficher l'âge des utilisateurs (au choix du membre)
Ancienneté d'un membre (au choix du membre)
Voter les modérateurs
Enlever les droits de modération sur ses propres fictions
Commentaires anonymes pour le lectorat

Fonctionnalités refusées :

Changer de pseudo : problème sur la citation de compte et petits soucis en base de données

La bise,Shiny.
https://www.youtube.com/watch?v=_bzIUqBb8uk

ShiningParadox 37 1991

Reprise du site

Bonjour à tous !
Beaucoup de choses se sont enchaînées ce weekend à un rythme absolument incroyable et je sais qu’un grand nombre d’entre vous se pose des questions. Le but de cet article n’est pas de faire un procès ou de rentrer dans la politique de la communauté – ça ne m’intéresse pas et les choses sont souvent plus compliquées qu’elles n’y paraissent – mais de repartir sur de bonnes bases avec vous tous.
Le départ de Sevenn et le changement d’administration a créé de vives tensions et désaccords sur le site ces derniers jours si bien que certains d’entre vous sont venus me demander de l’aide sur Twitter samedi dernier.
Même si j'ai quitté la communauté il y a déjà un moment, je garde une affection immense pour ce site et il est hors de question que MLPFictions devienne une place de conflits et de jeux de pouvoirs. Ce sont pour toutes ces raisons que j'ai décidé de reprendre possession du site et de ses sources, en accord avec Pony France, pour que l'un des piliers de la communauté francophone reste dans le droit chemin.
J’ai provisoirement retiré les droits de l’ancienne équipe du site afin de pouvoir discuter, tranquillement, avec chacun d’entre eux et de repartir sur une base saine.
Mon rôle sera d’assurer la transition du site et de maintenir la cohésion de l’équipe sur le long terme tout en reprenant le développement de la plateforme en publiant de temps à autres des mises à jour.
Je reste à votre disposition si vous avez des questions, A très bientôt, Shiny

BroNie 45 1886

Clap de fin

Dieu que je déteste ce genre de billet. Sérieusement. Un des trucs qui m'a le plus agacé quand les users du site se sont mis à pouvoir poster les billets, c'est tous ceux qui ne conçernaient en rien l'écriture, ou bien qui faisaient le point sur l'avancée de leurs écrits. Sérieusement. Ca n'a aucun intérêt de savoir que vous êtes à 5, à 25 ou à 90 % à la fin de votre fic. Bornez vous déjà à la finir, ça sera pas si mal, à la poster, et là on verra ce qu'il en est.
Mais je digresse.
Ca fait un bout de temps que j'estime avoir fait le tour de la communauté. J'ai lu à peu près tout ce qu'il y a à lire, j'ai moi-même raconté tout ce que j'avais à raconter. J'ai essayé de prendre alors un rôle plus professoral, en backant ceux qui le demandaient, et quelquefois, ça a donné de bons résultats.
Mais dans l'ensemble, je suis lassé. Lassé de voir encore et toujours, et éternellement les mêmes erreurs de débutants, encore et encore. C'est anormal que des gens osent encore écrire des scriptfics, anormal que des auteurs confient l'avancée de leur récit à un vote du lectorat, et encore plus anormal que les commentaires les caressent dans le sens du poil au lieu de leur rentrer dans le lard pour leur faire comprendre qu'ils font tout à l'envers.
Lassé de voir des trads faites à l'arrache au rythme de croisère d'un chinois cousant une nike. Lassé de voir les bons auteurs déserter, et que plus personne ne soit capable de mobiliser de l'énergie pour écrire des fics fleuves.
Lassé de sentir ce sentiment de dégoût flotter partout où je mets le nez.
Est-ce que tout était mieux avant ? Je ne le crois pas, mais j'en ai le sentiment. Et j'en ai assez de me persuader du contraire alors que c'est de plus en plus dur.
J'ai toujours fonctionné à l'émulation et à l'énergie réciproque. J'ai perdu mes grands pilliers, qui, aussi concours de quéquette qu'ils soient, m'avaient permis de mettre à bas les 450 pages de BAZ.
Y a un an de ça, j'avais déjà décidé de m'en aller, ne voulant le faire qu'après avoir bouclé Lune de guerre. Je ne ferais pas la même erreur ici. J'arrête tout, je désactive les machines, fini.
Je m'en excuse personnellement aux près de ceux qui attendaient de moi une commande. Mais je suis à plat, et j'ai pas envie de repartir. Je ne disparais cela dit pas pour autant, ceux qui savent sauront où me trouver. 
Bon courage à la poignée de braves qui m'ont malgré tout prouvé qu'un semblant de relève peut exister. Pour les autres, je vous méprise trop pour penser à vous sérieusement.
Si je devais conclure par un mot de la fin, ayez au moins l'honnêteté, quand une fic est pourrie, de le dire dans les coms. Arrêtez de vous réfugier derrière la fausse excuse du Friendship is magic, qui est tout sauf vrai. Cette communauté est comme les autres, percluses de luttes d'égo et de saletés. Le nier ne fait que dissimuler le problème.
Et dans le cas où vous vous en moquez, et bien...continuez à tout saboter. Vous le faites avec talent.
 
 
Bro-Nie out.  

Vuld 21 1875

Le plus long râlage de ma vie.

Hi'.
Ca y est.
Il est 4h33 du matin. Après quatre soirs intensifs et une nuit blanche, septante pages en cinq jours, j'ai traduit le chapitre 37 de Fallout: Equestria. Cela ne représente rien pour vous, et vous aurez raison. J'ai deux mois de retard pour ce chapitre seul, et huit mois de retard sur la fic' entière. Ce n'est qu'une traduction parmi toutes les traductions et ce n'est de loin pas la meilleure.
Mais c'est aussi un chapitre de 110 pages, le plus long chapitre de la plus longue fanfiction du fandom MLP. Et s'il reste des chapitres de 70 pages après ça, je viens de dépasser le sommet, le pic, le plus dur est derrière moi.
Je m'autorise alors le plus long râlage de ma vie.
Mais avant.
Je veux remercier par avance quelques personnes. C'est beaucoup trop tôt pour le faire, sachant que ça ne viendra vraiment qu'une fois le point final traduit, mais c'est dû. c'est dû depuis longtemps.
Je dois remercier Waddle-Moogle qui, le premier, a tenté la traduction de ce monstre. À mes yeux cette traduction reste sa traduction, et il m'a fallu batailler longtemps pour retirer son nom sous le titre. Je ne l'ai fait que pour éviter qu'on lui demande les chapitres, ou autres désagréments. Waddle-Moogle est allé jusqu'au chapitre 8, et même si j'ai tout repris de zéro, il a défriché le terrain. Ignorer son travail serait injuste.
Je dois remercier avec force le groupe des bronies romands pour avoir supporté mes râlages incessants. Je sais que mon malheur les amuse mais avoir des gens prêts à vous écouter geindre en permanence est important. Sans le groupe, jamais je n'aurais pu aller aussi loin. Je serais devenu fou. Vous saurez bientôt pourquoi.
Je dois remercier tout particulièrement Bookman qui a accepté, après d'autres, d'être mon correcteur. C'est grâce à lui, notamment, que des horreurs comme l'insectépais ont été exterminés. Et même si je n'arrive pas à me débarrasser de mes temps verbaux ou de mon refus carabiné d'inverser le verbe et sujet, son travail dans l'ombre est titanesque. Il relit tout, il essaie de réparer du mieux qu'il peut le tas d'erreurs que je laisse derrière moi, et il y a du boulot. Sans lui, tout mon travail ne servirait à rien.
Enfin, et plus que tout.
Je dois remercier Metasigma. Vous ne le connaissez pas, c'est un speedrunner américain, et un brony plus ou moins, mais ce n'est pas le plus important. Metasigma joue à Secret of Evermore, et tente de le finir le plus vite possible. Il a détenu le record du monde, un temps, et se dépense encore pour le reprendre. Et il est célèbre dans la communauté française, à travers Mister MV mais aussi et surtout RealMyop qui a commenté son record du monde à l'époque, et qui l'a interviewé.
Metasigma est impressionnant. Le gars vient de passer ce soir sa 6'000 tentative sur un jeu buggé au possible. Il a décroché le record du monde avec une console de jeu, la seule connue à ce jour, qui faisait planter sa partie aux deux tiers une fois sur deux (le fameux "telescope softlock"). Il a dû changer de console, changer de jeu et changer de manette (deux fois) et il n'abandonne jamais. Quand je dis jamais, c'est jamais. Il représente une persévérance rare, aveugle et admirable.
Je ne suis pas là pour parler de Meta', il mériterait un article à lui tout seul, mais pour le dire simplement : il est l'alpha et l'omega de cette trad'. À ceux qui se demandent comment j'arrive à continuer cette trad', à aligner les pages, c'est lui. La réponse c'est lui. À chaque live stream de Metasigma, je rouvre le chapitre en cours et je traduis. Des heures durant. Tant qu'il continue, je continue. Tant qu'il ne lâche pas, je ne lâche pas. Il est l'âme de cette traduction.
Donc ça c'est fait.
Maintenant.
Fallout: Equestria (FO:E de son diminutif)... est une bonne fanfic' d'aventure. C'est même plutôt une très bonne fic' dans le genre.
De façon générale, les personnages sont intéressants, expressifs ; il y a des tas d'explosions, de difficultés, de trucs qui arrivent ; des retournements constants, des changements de décor sans arrêt, du renouveau ; un bon rythme, de bonnes descriptions... Et il y a de l'humour, etc... Je ne peux pas nier tout ce qui s'y trouve. C'est un bon récit d'aventure, du genre de l'aventure, toute la formule s'y trouve parfaitement exploitée et si vous voulez vous sentir important, lisez ce texte.
Je dois dire qu'en commençant la traduction, au chapitre un, vous pouvez vérifier mon commentaire de l'époque : j'étais impressionné. Les descriptions étaient vraiment au-dessus de ce que j'avais l'habitude de voir. Je voyais que le type avait l'habitude d'écrire et de raconter des histoires. Mais surtout, j'avais été pris de court par l'utilisation des personnages, beaucoup plus naturelle qu'ailleurs. J'avais affaire à des poneys, j'avais affaire à des êtres vivants. Et même si le premier chapitre finissait sur une fausse note... ça partait vraiment bien. J'étais confiant.
Et...
Et c'est à partir d'ici que je vais râler.
Je préviens, je vais beaucoup spoiler.
Non, vraiment, je pense qu'à la fin de cet article vous devriez connaître Fallout: Equestria comme si vous en aviez traversé le wiki'.
Si vous ne voulez pas de spoil, arrêtez-vous maintenant.
...
Bien.
La fausse note, sur laquelle je passais volontiers à l'époque, était que LittlePip, l'héroïne, assommait deux gardes de sécurité en faisant flotter un objet lourd sur leur tête. C'est con. C'est super con. C'est le genre de piège du niveau d'un enfant de huit ans. Je ne me fatiguerai même pas à l'expliquer. Sur le moment ce n'était qu'un détail et je ne m'arrête jamais à ça, mais je dois souligner en quoi c'était un prélude : les gardes sont ici ridiculisés.
Cela allait devenir une constante par la suite.
J'ai apprécié, dans les premiers chapitres, le danger qui confrontait LittlePip. Plus ou moins. En tout cas elle ne passait pas comme dans du beurre et cela était déjà notable, là où dans tant d'autres textes le héros est invincible. Dans le chapitre 3, LittlePip entre dans un bâtiment occupé par les ponillards (c'est "pillard" + "poney", oui j'assume). Elle a un pistolet et six cartouches. Soudain un ponillard la surprend. Dans tout autre texte, elle aurait tué le poney à coups de sabots ou tiré une seule balle. Ici, elle vide le barillet sous la panique. C'est une réaction crédible et normale, tout à fait adaptée à la situation -- d'autant plus que la petite n'a probablement jamais tenu une arme avant.
Donc oui, au départ tout cela s'annonçait pas mal...
Mais, dans ce même chapitre 3, le premier vrai "couac" s'est produit. Dans ce même bâtiment, soudain, un ponillard lance une caisse entière de grenades dans la pièce principale, forçant l'héroïne à se cacher dans une pièce attenante, une cuisine. Les grenades explosent. L'héroïne se relève. Et va fouiller le frigo.
Elle va. Buckin'. Vider le frigo. Je ne sais pas. Si vous vous rendez compte. Elle est au coeur d'un village de ponillards. Elle vient de subir le souffle d'une volée de grenades. Il y a des ennemis partout. Et la première chose qu'elle fait. C'est. Fouiller. Le. Frigo. Et je tiens à préciser que sur le moment, si j'avais trouvé cela ridicule, j'étais toujours d'avis que l'histoire était plutôt crédible, bien menée, et je laissais passer volontiers. Je n'allais pas râler pour une petite incohérence de passage, sans la moindre portée.
Non vraiment, j'insiste.
Quand je râle sur un texte, il m'arrive de lister un tas de trucs qui ne vont pas et de ne pas y revenir. Quand je fais ça, j'ai plutôt tendance à m'amuser, je liste des trucs au fond sans importance, des détails. Oui, ces détails peuvent démolir l'ambiance, mais au final l'histoire peut y survivre. Oui, l'action est absurde, mais c'est localisé, du moment que le reste de l'histoire tient la route je vais tout juste hausser les épaules. Et là on avait un récit qui tenait la route, on allait quelque part, on avait un héroïne équine et crédible, à laquelle je voulais bien m'attacher. Je râle sans vraiment râler, uniquement parce que je sais pertinemment que tout cela était annonciateur.
Au nom de Luna je n'avais aucune idée, mais cette histoire de frigo allait résumer TOUT LE RESTE. Et oui, je peux résumer FO:E à ce bref instant, à l'héroïne fouillant un frigo au moment le moins opportun. Ça défie le bon sens. Et ce n'était que le début.
Au début du chapitre 4, LittlePip se promène. Vraiment. Elle décide de visiter une usine et je décide qu'il n'y a plus d'intrigue. Alors oui, bien sûr, l'auteur sait certainement où il va tout ça, mais sur le moment je me contentais de suivre une héroïne qui ne savait pas où aller, et c'était tout. Or cette errance, malgré tous les éléments qui allaient suivre, allait durer jusqu'au chapitre 21. Du chapitre 4. Au chapitre 21. Avant le chapitre 4, nous devions retrouver une jument, mais cette jument l'héroïne l'oublie rapidement et n'y pense plus qu'anecdotiquement, comme tout bon joueur de Fallout préférant les quêtes secondaires à l'intrigue principale. On ne la revoit qu'au chapitre 7 ou 8, je ne sais plus, par inadvertance, et on expédie cette histoire sur un haussement d'épaules. Donc oui, jusqu'au chapitre 21 il n'y a plus le moindre fil directeur, juste l'héroïne qui fait des trucs d'héroïne. Et honnêtement je dis le chapitre 21 mais l'intrigue qui se révèle alors est à nouveau occultée pour du simple questage jusqu'au chapitre où j'en suis, où on découvre ben... que l'intrigue est franchement... non mais je vais y venir.
Vous n'avez encore aucune idée de ce qui nous attend.
Honnêtement, je ne râlerai pas trop sur ces premiers chapitres. Oui, il arrive à LittlePip de se surpasser, mais ça reste encore mesuré et puis, c'est un récit d'aventure, c'est l'héroïne, c'est normal qu'elle soit puissante. J'apprécie aussi et toujours que les ennemis lui opposent un minimum de résistance et paraissent, une fois encore, être plus que de simples chairs à canon.
En fait, je tracerais la ligne rouge vers le chapitre 15.
Au chapitre 15, on vient de finir une instance avec un dragon, et même s'il y a eu son lot d'incohérences, ça reste tout à fait mesuré, parfaitement acceptable. À ce stade de la traduction je suis toujours motivé, je ne trouve pas cela extraordinaire mais oui, c'est une bonne fic' et j'ai envie de lire la suite. Je me plaignais déjà alors de l'écriture au kilomètre mais c'est pour plus tard. On finit donc l'instance et on se dirige vers Manehattan.
C'est là que ça part en vrille.
Sur le chemin de Manehattan, il y a un combat qui reste gravé dans mon esprit. Pas pour les bonnes raisons. Une ellipse nous amène dans... je sais pas trop quoi, mais il y a des ruines et des ponillards donc on tire. Déjà, les ponillards on sait pas qui c'est, on sait pas qu'est-ce qu'ils foutent là, c'est une rencontre aléatoire de jeu de rôle et les ennemis ne sont jamais vraiment détaillés. Donc chair à canon. Ensuite, la manière de les vaincre est... ben comme tirer depuis le sol c'est ennuyeux, toute la bande embarque dans un chariot à pommes (pourri) que le pégase de l'équipe se met à tirer pour tourner au-dessus des ponillards. Ce qui est d'une stupidité sans fin mais eh, je ne vais pas discuter. Ce qui doit arriver arrive (à ce stade l'histoire a encore un peu d'amour-propre) et le chariot s'écrase sur un toit de bâtiment en ruines. Bon. Et là les ponillards, au lieu de monter massacrer tout ce beau monde, décide de camper en bas de l'escalier menant au toit.
Ce n'est pas la première fois qu'ils font ça. Au début du chapitre 3, déjà, les ponillards s'étaient amusés à mettre une mine à l'entrée de la boutique où l'héroïne avait trouvé refuge. Mais c'était motivé. Pourquoi tuer ta proie quand tu peux t'amuser avec ? C'était sadique, c'était ponillard. Ici... ici, c'est juste une facilité pour éviter que le groupe ne meurt et pour permettre une scène rigolote où que le poney regarde la grenade avant qu'elle n'explose. Si au moins la barricade avait servi à quelque chose mais non, elle est expédiée en un instant. Les ponillards ne représentent plus la moindre menace.
Oh, j'ai parlé de menace ?
Ce n'est pas mon problème numéro un, mais c'est peut-être l'incohérence qui revient le plus souvent.
Le texte se donne un mal de chien pour vous faire croire qu'il y a du danger. Et ensuite réussit admirablement à foutre en l'air ce danger par un tas de deus ex. Non, je m'excuse, c'est vraiment ça. Vous ne me croyez pas ? Préparez-vous à vous *facehoof* à répétition.
Okay, l'héroïne (LittlePip) se fait déchiqueter par le tir d'une mitrailleuse. Ça s'est passé dans l'abri je sais plus combien, à Manehattan. La tourelle automatique tire à la mitrailleuse à bout portant sur LittlePip et la déchiquète. Là vous vous dites qu'elle est morte. Non. LittlePip boit une potion et repart au combat, "comme neuve". Je ne plaisante pas. Même pas d'ellipse, même pas de quoi que ce soit, une potion de soin et c'est reparti.
Vous ne trouvez pas encore ça abusé ? Ah ah. Allez, au pif. Chapitre 28, je crois, LittlePip et sa bande sont dans une salle d'Étable (les abris de FO:E), un genre de bar. Un ennemi tire un missile dans la pièce. Je ne sais pas si vous vous représentez ce que c'est qu'un missile. Le missile explose. LittlePip n'a rien. Sa bande n'a rien. Pas d'éclat. Pas même le poil frisé. Rien. Je tiens à préciser que LittlePip n'avait aucun couvert, que les seuls couverts étaient des tables en bois (ça n'arrête pas les shrapnels) et que oui, elle était proche de l'explosion. Et qu'elle ne portait pour ainsi dire aucune véritable protection. Elle en est sortie indemne, même pas secouée.
Toujours pas convaincus ? Ce n'est pas comme si j'avais des dizaines de cas dans lesquels puiser.
Oh.
Je sais.
Je vais vous parler à présent de l'une des scènes les plus délirantes que j'aie lu dans tout ce texte. Si délirante que j'ai demandé Bookman de me retrouver ma réaction à chaud, que j'ai sauvegardé sur disque dur. J'ai. Rigolé. Pendant plus de vingt minutes.
Nous sommes donc aux environs du chapitre oh je sais plus 30-quelque chose. Le groupe se promène de nuit, dans des ruines, et utilise un sort de protection contre les armes à énergie magique. Car sans ce sort, le poney touché par une arme à énergie magique est réduit en cendres. Ce sort forme une orbe de lumière au-dessus de leur tête et tant qu'il y a cette lumière, ils sont juste blessés par le laser, mais pas désintégrés. Et donc ils se promènent de nuit avec des sphères brillantes sur la tête en plein territoire hostile, mais eh, comme dit, c'est un détail, je laisse passer.
Et là un ennemi caché tire un laser qui touche un membre de l'équipe, Xenith. Le sort évite à Xenith d'être désintégrée. Et le tir se contente de lui trouer le cou de part en part, y creusant une plaie large comme une orbe (comme un poing).
Donc là vous vous dites qu'elle est morte ? Ah. Ah. Ah. Non, pas du tout. L'infirmière du groupe arrête le sang avec une robe et environ quelques heures plus tard, Xenith reçoit des soins et guérit. Voilà. Ouais. Ma réaction à chaud. Un personnage a survécu pendant des heures avec le cou troué, un trou de la taille d'un sabot, des heures ! Ah et ça ne vous suffit pas ? La docteure en question s'est fait arracher la patte, aussi, ce sont des choses qui arrivent. Au chapitre suivant, il ne restait même plus une cicatrice.
...
Vous n'êtes toujours pas convaincus ?
Non mais pas de problème. Chapitre... oh ça doit être le 35, de tête. LittlePip et sa bande vont à un échange d'otages, plus ou moins. Et là je vous donne le résumé en images, pour ceux qui savent lire l'anglais : It's like the roleplaying dream. Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, restez avec moi, on est parti pour le pays des merveilles.
Donc, LittlePip se pose et va avec son équipe à la rencontre d'autres poneys. Les poneys en question sont des Steel Rangers, l'équivalent de la Confrérie de l'Acier dans le Fallout d'origine, et pour ceux qui ne sont pas familiers avec Fallout, ce sont des superarmures super puissantes avec de super armes de la mort. Le comité d'accueil est donc deux fois plus nombreux que les héros. Ce comité est composé de guerriers vétérans, surarmés, suréquipés, avec des canons antichars, des lance-grenades et lance-missiles, etc... Oh et il y en a encore une vingtaine à couvert, toutes armes braquées sur les héros. LittlePip ? Un caparaçon ridicule, des armes qui peinent à percer les blindages et... et elle est complètement à découvert, au beau milieu du feu croisé. Feu croisé qui ne manque pas d'arriver.
Comment ça se finit ? Les héros gagnent. Comment ? Je. Ne. Sais. Pas. Le texte ne prend même pas la peine de l'expliquer, on a droit à une ellipse et paf, victoire, massacre complet et total de l'ensemble des guerriers vétérans. Eeeyup. Oh, et la meilleure ? Avant l'ellipse on a quand même un détail. Un membre du groupe se fait percer par deux obus antichar et tombe raide mort. Donc là vous croyez qu'il est mort ? Ah. Ah. Ah. Vous êtes drôle. Non, il se relève dans la minute et reprend le combat. Il s'est soigné ? Non. C'est juste un goule. Parce que les goules régénèrent en moins d'une minute, après s'être pris deux obus antichar. Vous ne voyez pas mes sourcils froncés mais croyez-moi, ils sont froncés.
Oh mais attendez, attendez... vous n'êtes TOUJOURS pas convaincu que c'est du grand foutage de gueule ?
J'ai mieux.
Oui oui, j'ai encore mieux que ça.
Fin du chapitre 37, les héros sont empoisonnés, à bord de leur chariot aérien quand le pégase qui le tire perd conscience. Le chariot tombe alors dans l'eau empoisonnée et dérive jusqu'à une chute d'eau haute de trois à cinq cents mètres. Là vous vous dites, "c'est haut", mais j'aimerais que vous notiez que le pégase était harnaché à l'avant. À votre avis, durant le temps où le chariot dérive, il est où ? Eeeyup, la tête sous l'eau. Mais ce n'est pas grave, donc le chariot bascule dans la chute d'eau empoisonnée et tombe de mettons trois cents mètres pour s'écraser sur un aqueduc. Et là... là le pégase... se réveille... donc je rappelle qu'il était harnaché à l'avant du chariot, donc dehors, exposé, mais eh... et euh ensuite... euh... le pégase parvient à retirer son harnais, je suppose, le texte ne nous le dit pas, et à rattraper le reste de l'équipe avant que tout le monde ne s'écrase une seconde fois sur les rochers.
Une chute de cinq cents mètres, empoisonnés, noyés, après avoir perdu connaissance, mais attendez, attendez. Là je parle de poison mais je n'ai pas dit de quel poison on parle. Il s'agit du "rose", le pire poison de tout FO:E, pire que la "corruption" -- qui n'était qu'un rhumatisme de passage, chapitre 32 à peu près. Le "rose" peut tuer en quelques secondes -- les héros s'y sont promenés des heures -- et peut fusionner la chair avec les objets en contact, que ce soit le sol ou les habits, ou par exemple un harnais ou un chariot... Et donc le "rose" était partout dans l'air, et partout dans l'eau... Et maintenant le clou du spectacle : L'héroïne, LittlePip, portait un CAPARAÇON COMPLET sur elle. Une cuirasse. Sur sa peau. Tout du long. Dans le "rose". Pour le cas où s'écraser après cinq cents mètres de chute n'aurait pas suffi.
Il vous faut quoi.
Donc oui, le texte essaie de faire croire qu'il y a du danger mais très vite on tombe dans une routine absurde : deux minutes plus tard la menace n'existe plus. Un mars et ça repart. C'est un problème constant, systématique à partir du chapitre 15. Oh, je ne vous ai même pas parlé de la fois où LittlePip a tué une pièce entière de manticores avec un pistolet à aiguilles.
Bon, mais s'il n'y avait que ça, est-ce que ça justifierait que je râle ? Après tout c'est, encore une fois, un récit d'aventure. Le but est qu'il y ait des obstacles d'apparence insurmontables pour ensuite les surmonter, de façon spectaculaire si possible. Donc est-ce que c'est vraiment grave si l'héroïne se sort de situations où clairement n'importe quel poney aurait dû mourir ? Je me plains très, très souvent que le héros d'une fanfic' puisse faire ou résister à des choses que le commun des autres personnages ne pourrait pas. Mais c'est de bonne guerre. Vous, lecteur, voulez cela. Et même si je déteste voir les personnages secondaires traités comme des moins que rien... je ne peux pas le retenir contre la fic'. Seulement le regretter infiniment.
Mais FO:E tombe dans une facilité crasse, au point de nier ses propres règles. Je vous ai déjà parlé du "rose", de ses effets finalement complètement ignorés. Ce n'est pas grave. Mais vous vous rappelez des lasers ? Le texte le dit clairement, c'est encore plus radical que dans le jeu : un laser vous touche, vous êtes réduit en cendres. Depuis le chapitre 7 qu'on le voit.
Donc, chapitre 37... un robot tank braque un canon multigemmes sur LittlePip. C'est un canon à énergie magique, capable de déchiqueter un blindage, avec cinq tubes. La machine a le temps de tirer cinq lasers avant que LittlePip ne la détruise (...) et quatre des lasers sont arrêtés par le caparaçon complet. Là vous vous dites c'est normal ? Ahem. "Capable de déchiqueter un blindage". Une arme antichar. Tous les lasers jusqu'à présent traversaient le métal comme dans du beurre. Donc maintenant qu'on a conclu que la cuirasse de LittlePip était en impossiblion (oh par Luna vous ne savez pas...) parlons du cinquième laser. Le cinquième laser la frappe à la poitrine, et donc là vous vous dites qu'elle est morte ? Non, hein, vous avez appris votre leçon. Non, le laser est arrêté par une côte. Ouais, la côte est désintégrée et le reste du corps est en pleine forme. Oh et pour ceux qui demandent, non, la protection contre la désintégration était déjà tombée.
Et vous croyez que c'est tout ? La fanfic' ne fait pas que vous dire que c'est dangereux. Elle essaie de vous faire croire que LittlePip a mal. Par exemple, après s'être reçu un laser antichar dans la poitrine, LittlePip "garde un sabot à la poitrine" et "a du mal à respirer". Ouais. Ouais. Plantez-vous un couteau dans la main et regardez votre réaction. Maintenant imaginez une balle en plein torse. Okay maintenant un laser. Vous la sentez la crédibilité ? Mais ce n'est pas fini. Vous vous rappelez la côte "désintégrée" ? L'infirmière l'a réparée. Ouais ouais l'infirmière a utilisé sa magie pour reformer la côte désintégrée tantôt. Parce que.
Pour être honnête avec vous, c'est avec cette blessure que j'ai décrété que LittlePip était une goule.
Si vous n'avez toujours pas bien compris où je veux en venir, LittlePip est une bourrine en puissance. Non, vraiment, je ne plaisante pas. Quand je dis que c'est la fille de Raptor Sparkle, je suis très près de la vérité.
Par exemple, LittlePip peut voler. C'est une licorne, mais elle a découvert qu'elle pouvait se léviter elle-même. Oui, nous sommes en intersaison avant la saison 2, Twilight attendra la saison 3 pour pouvoir le faire, mais eh, tout le monde y avait déjà pensé. Ce qu'il faut comprendre c'est que LittlePip peut se promener en plein vol comme elle veut. Oh, et parlant de sa lévitation : elle peut soulever des wagons de train, ou plus si affinités. De fait, la description de sa compétence suggère qu'elle pourrait même déplacer le soleil et la lune, et je ne suis pas loin de prendre la blague au premier degré. Il y a un problème ? Télékinésie. Des tourelles vous tirent dessus ? Télékinésie, on retire les batteries. Un boss que vous n'aimez pas ? Télékinésie, il est mort.
Toujours au chapitre 37, qui est un festival à lui seul...
...
Vous savez quoi ?
J'étais sur le point de réécrire cet article, un second jet pour restructurer mon propos, mais ranaf'. Il est 5h57 et j'ai juste envie de râler. Donc laissez-moi restructurer ici : le texte est flemmard.
Gardez ça en tête pour plus tard : FO:E, la fic' la plus longue du fandom, est flemmarde. J'y reviendrai.
Donc, au chapitre 37 qui est un festival, le groupe tombe dans un piège. Ils tombent dans un champ de mines et soudain deux ennemis apparaissent sur les côtés pour former un bouclier et les emprisonner avec les mines. Donc là vous avez l'habitude et vous savez déjà qu'ils vont s'en sortir. La question c'est comment. Eh bien, LittlePip utilise sa télékinésie pour repousser mines contre les bords du bouclier. Ensuite sa keupine infirmière à côté d'elle crée son propre bouclier pour les protéger de l'explosion, réduisant déjà le piège à néant. Mais comme ce n'est pas assez, LittlePip active sur elle un émetteur qui tue tous les êtres vivants en quelques secondes. Les deux ennemis surpris relâchent le bouclier, les mines explosent.
Je vous laisse réfléchir à tout ce qui ne va pas.
Non, ce qui nous intéresse est qu'au moment d'utiliser sa télékinésie, le texte dit que LittlePip "sépare la mer de mines en deux". Avec un mot anglais un peu archaïque, oui c'est une formule connue, oui c'est une référence biblique. Et même si c'est une blague, c'est un peu l'idée. Je n'arriverais pas à décrire le nombre de fois où le deus ex de la télékinésie a été utilisé.
Tiens, parlant du chapitre 37, laissez-moi vous expliquer pourquoi je parle de festival. En début de chapitre, la troupe passe à côté de panneaux publicitaires. Et là le pégase explique comme quoi les panneaux feraient un bon blindage pour leur chariot aérien, parce qu'ils sont en je-sais-plus-quoi-ite, un métal super résistant, bien plus que le machintrucchosion plus répandu. J'aimerais que ça fasse tilt dans vos têtes. Les cuirasses des Steel Rangers, l'armure la plus puissante des forces armées équestriennes, sont en acier. Il existe un métal plus résistant dont on n'a jamais entendu parler... et un métal plus résistant encore. Et à quoi est utilisé ce métal ? À faire. Des panneaux. Publicitaires.
C'est sérieux.
Mais jusqu'à présent on a juste parlé de quelques invraisemblances. Bon, les combats ne sont pas crédibles pour un sou, le deus ex y est une constante et toute notion de danger s'est évaporée depuis longtemps. Et alors ? Ça ne rend pas le texte si désagréable ?
Au nom de Luna... vous ne savez pas.
Sur le stream de Metasigma, une personne a résumé FO:E encore mieux que moi. Moi, je dis que c'est la fille de Raptor Sparkle. Lui, il a dit que c'était l'histoire de l'héroïne la plus prétentieuse jamais vu.
Il a raison. À 120%. 118.6% périodique pour être précis.
LITTLEPIP EST PRÉTENTIEUSE ! Mais prétentieuse comme je n'avais jamais vu !
Le texte veut faire de LittlePip un parangon, une héroïne, un exemple à suivre. Du coup il faut qu'elle soit gentille. Du coup elle a constamment des états d'âme sur tout et n'importe quoi, et elle est censée subir des épreuves et se sacrifier. Et elle est censée ne jamais abandonner, toutes ces banalités... comme j'ai lu des bribes de la fin, je sais que je pourrais citer l'épilogue pour expliquer à quel point ce texte n'est qu'un vaste hymne à la gloire de miss bourrine, mais je ne vais pas le faire. Je suis là pour que vous ayez une idée des absurdités que j'ai dû me bouffer.
Par exemple.
Au chapitre 2, l'un des premiers personnages que l'on rencontre est Monterey Jack. Ce personnage avait tout pour devenir un équipier mais s'avéra une belle raclure -- et donc un personnage sympathique -- qui a manqué de tuer l'héroïne. Bien. Au chapitre... ouais 17 ou quelque chose, on retrouve ce même Monterey Jack et on apprend qu'il va être tué. Je vous passe les détails, sa vie est passionnante. Bref. LittlePip veut le sauver, parce qu'elle est gentille et parce que c'est un peu sa faute, et que Monterey a des enfants mais hein bon... et, chapitre 19, elle échoue. Monterey Jack est tué.
La fic' nous pleure une rivière sur le fait qu'elle n'a pas réussi à sauver un poney.
Alors juste pour précision, aussi : ce n'est pas comme si LittlePip avait essayé et échoué. Non. Ce sont ses potes qui ont dû l'empêcher d'intervenir en l'endormant. Ce qui n'empêche pas l'héroïne de se flageller comme quoi elle a échoué blablabla après avoir sauvé je ne sais plus combien de poneys et la moitié de Manehattan etc... En fait, la mort de Moneterey Jack au chapitre 19 est le premier échec de LittlePip, la première chose qu'elle ne réussit pas. Et accessoirement ce sera la seule.
Une fois encore : pour un récit d'aventure, c'est normal. Le héros doit se soucier des autres et surtout il doit réussir. C'est normal qu'il réussisse. Mais il est un peu beaucoup difficile de faire prendre en pitié un héros à qui tout réussit. Le texte le sait par ailleurs, en mettant en parallèle le poney lambda, souffrant de faim, de soif, des radiations... et LittlePip dont les problèmes existentiels sont de n'avoir pas sauvé un criminel.
Mais laissons Monterey Jack.
Chapitre... 35 je crois. Je vous passe les circonstances, il y a un village de cannibales, je ne vous spoile même pas, on le sait dix à quinze pages à l'avance. En le découvrant, LittlePip s'énerve et tue tout le monde. Puis a des remords et se dit qu'elle a été méchante et tout ça.
Alors, laissons de côté la question de savoir s'il fallait tuer tout le monde, ou juste prévenir les gens, ou peu importe... ça on s'en fout. Non, ce qui nous importe, c'est que LittlePip essaie de dire qu'elle a été méchante. Parce qu'elle a tué tous les poneys. Elle a même étranglé une pouliche tout juste jument avec sa magie. Donc là vous vous dites, ses remords et ses doutes sont légitimes ? Vous n'avez toujours pas compris. Elle n'a pas étranglé la pouliche, le texte est très clair là-dessus. Elle l'a laissée en vie. Et de fait, avant de tuer, elle a vérifié chacun des habitants pour voir s'ils portaient les marque des cannibales. Ce qui signifie que, dans sa rage, LittlePip a pris le temps de s'assurer de qui elle tuait.
Attendez, ce n'est peut-être pas clair pour vous, un autre exemple.
Chapitre 37, rappelez-vous, on vient de tomber de cinq cents mètres, de s'écraser en bas, et maintenant pendant que le pégase se débat nous on se noie dans l'eau empoisonnée qui emplit le chariot aérien. Voilà, vous y êtes ? Très bien. Vous faites quoi ? Vous êtes blessé, vous êtes empoisonné, à bout de forces, vous vous noyez, vous venez de faire une chute... eh bien LittlePip, elle, elle se préoccupe de sa keupine infirmière qui risque de se noyer. Et on va passer trois paragraphes à tenter de sauver la keupine infirmière de la noyade. Non, attendez, j'ai dit trois paragraphes ? Je voulais dire deux pages, vu que même une fois que tout est fini, l'héroïne veut encore se traîner jusqu'à sa keupine pour s'assurer qu'elle va bien.
Vous pouvez trouver cela mignon mais j'aimerais quand même remettre en avant le fait que punaise, LittlePip était épuisée et se noyait ! Au nom de Luna ! Quand tu te noies tu ne peux pas aider quelqu'un d'autre à ne pas se noyer ! Tu essaies de ne pas te noyer toi-même ! LittlePip veut tellement bien faire que ça en devient ridicule, voire absurde.
Honnêtement, pendant un temps le texte a voulu faire les choses correctement. Donner des défauts à LittlePip. Des mesquineries, des traits équins. Dépendance à la drogue. Jalousie... Même la curiosité, au final. Et aussi des difficultés à jouer le rôle de meneuse, une fois le groupe formé. Mais une fois encore, tout cela passe très vite à la trappe à partir de Manehattan, expédié et plus ou moins oublié à partir du chapitre 21, remplacé par un hymne à la gloire de la grande et merveilleuse LittlePip. C'est un de ces cas où elle est tellement "parfaite" qu'elle en est inhumaine -- et bien entendu inéquine.
Donc.
Ce que nous avons est un texte qui va vous dire constamment "admire-la" et qui va se forcer à la rendre trop gentille, donc très conne et très énervante, surtout avec ses questions philosophiques à deux sous et ses pensées saoulantes, tout simplement parce que derrière il n'y a que du vent.
Vous vous demandiez peut-être pourquoi je vous avais autant parlé de Metasigma, mais comparez. LittlePip est censée être persévérante, représenter une détermination sans faille. Mais punaise, LittlePip n'a jamais affronté la moindre vraie difficulté ! Tout lui est servi sur un plateau d'argent ! Elle empile les deus ex, non sérieusement, son groupe tue les alicornes par paquets de dix ! Elle n'a jamais connu la défaite, jamais, oubliez Monterey c'est de la foutaise, tout ce qu'elle fait lui réussit. Comment voulez-vous qu'elle représente la persévérance si tout lui réussit par défaut ? Metasigma se tue des mois, encaisse les échecs, persévère. "À vaincre sans périls, on triomphe sans gloire", LittlePip n'est qu'une parvenue là où Metasigma est un combattant. Et oui c'est bête d'utiliser ce terme pour un joueur de jeu vidéo mais il est vraiment acharné, il se relève vraiment de véritables gifles que le jeu lui inflige. LittlePip chouine parce que son caparaçon est taché.
L'un des deux m'a inspiré pour continuer, devinez LEQUEL.
Vous n'imaginez pas les pétages de plomb que j'ai eus. Je n'ai rien contre une héroïne puissante, si au moins le texte l'assumait. Mais le texte essaie de faire deux choses à la fois. Il me dit que c'est dangereux puis balaie le danger, et une fois le danger balayé avec une facilité décevante, il me dit de plaindre l'héroïne parce que c'est difficile. Foutage. De gueule.
Mais là je n'ai parlé que des combats et de l'héroïne.
Je ne vous ai pas encore parlé de l'histoire.
Oh bon sang l'histoire. Honnêtement, et même si c'est probablement la seule occasion de râler que j'aurais avant la fin de la traduction, je ne sais pas si j'aurais le courage de vous la décrire. Je n'ai jamais vu un tel paquet d'incohérences. Mais je peux au moins vous donner quelques détails des absurdités que j'ai dû subir.
Ainsi, dans les chapitres 30 et quelques, on apprend de la bouche de Twilight Sparkle en personne que les zèbres sont capables de tirer leurs mégasorts sur Equestria en l'espace de quelques minutes. Bon. Cela ne vous parle peut-être pas. Alors laissez-moi vous évoquer la crise de Cuba. Cette crise se résume au fait que la Russie allait disposer de missiles à proximité du sol américain, et donc pouvoir frapper ledit sol américain en moins d'une heure. Les États-Unis ont dit "non", ce n'était tout simplement pas une option. Si la Russie avait placé ses missiles, c'était la guerre. Tout simplement parce qu'autrement les États-Unis se retrouvaient à peu près sans défense. Donc quand la fic' explique que les zèbres pouvaient frapper les grandes villes d'Equestria en quelques minutes, je m'excuses mais non. Juste. Non.
Des détails de ce type, la fic' en regorge. Par exemple. Nous sommes bien avant le mariage, mais on retrouve des boucliers partout. Celui de l'infirmière, pour commencer. Celui des alicornes, aussi. Celui des princesses Celestia et Luna. Bon. Ceux des entrepôts, etc... celui du Single... okay il y a des boucliers partout et ils sont juste absurdement puissants. À ce titre le bouclier de la Tenpony Power a soutenu un mégasort. Question : pourquoi les grandes villes ne sont pas protégées ?
Vous allez me dire, "c'est impossible" ? Vraiment ? Vous n'avez pas idée des ressources qu'ils ont dépensées ailleurs, et ils n'auraient pas pu bâtir des boucliers géants... Bon, admettons. D'accord. Alors laissez-moi vous poser une autre question. Si les mégasorts peuvent tomber en l'espace de quelques minutes, à quoi servent les Étables ? Vous n'avez pas le temps d'y faire rentrer les gens. Vous n'avez même pas le temps de les avertir. Alors pourquoi construire des Étables, au lieu de construire des boucliers ?
Mais laissons ça, c'est de la logique falloutienne, c'est entendu.
Laissez-moi vous poser une autre question.
Vous êtes la dirigeante d'Equestria depuis mille ans. Votre royaume entre en guerre. Qu'est-ce que vous faites ? Si votre réponse était "vous abdiquez", félicitations, bienvenue dans FO:E. Oui, après six ans de guerre...
... six...
Okay excusez-moi, je dois râler sur ça aussi. La première guerre mondiale a duré quatre ans. Après quatre ans, l'Allemagne était à genoux. Niveau ressources, il ne restait plus rien. La seconde guerre mondiale a duré six ans. Là aussi, à la fin de la guerre la plupart des combattants étaient épuisés. Une guerre consomme des sommes astronomiques de ressources. Alors bien sûr, pour les américains une guerre peut durer longtemps : ils pensent à la guerre du Vietnam, qui a duré dix ans. Mais ils n'y ont envoyé qu'un corps expéditionnaire, et même si ça leur a coûté formidablement cher, c'était un conflit limité, pas une guerre totale, de type thermonucléaire. Pas un conflit ouvert avec la Russie.
Or c'est le cas avec FO:E : Equestria est en guerre ouverte, directe, avec les zèbres. Et, avec les Ministères, il y a clairement une économie de guerre qui s'installe. On parle de guerre totale. Ca signifie aussi une guerre d'attrition, et les ressources se font dévorer par le conflit. Devinez combien d'années ça a duré. Un peu plus de douze ans.
Non. Juste. Non.
Mais revenons à Celestia. Donc, après six ans de guerre où visiblement elle n'a pas été foutue de négocier ne serait-ce qu'une trêve... et je n'ai même pas parlé des causes de la guerre... donc après six ans de guerre, elle abdique. Elle abandonne les poneys, passe le sabot à Luna et part en congé. Ouais. Oh, et l'excuse ? Une école a été massacrée. Après six ans de guerre, il y a une poignée d'enfants qui sont morts, donc la dirigeante d'Equestria abdique. LOGIQUE.
Vous expliquer certaines des absurdités que j'ai pu voir demanderait trop d'explications, mais rien que cette abdication donne une idée de la chose. La fic' a besoin que certaines choses se produisent et sautera sur la première excuse venue pour le justifier. C'est, là aussi, une constante.
Mais parlons du Black Book.
Parce qu'à côté de l'intrigue ô combien intéressante de whatever, il y a aussi un livre de magie noire, et blablabla... bref, le Black Book permet de découper une âme en parties et de mettre ces parties dans des objets, appelés "jarres d'âme". Okay. Ca n'a rien à foutre là mais admettons, il paraît que c'est une référence à Harry Potter, je ne vais pas discuter.
Alors, vous êtes Rarity, vous regrettez que vos copines s'éloignent les unes des autres, qu'est-ce que vous faites ? Vous travaillez à les réunir, vous allez les voir, discuter avec elles, faire des trucs de keupine ? Naaaaan c'est pas assez FO:E. Allez, magie noire, on va créer des jarres d'âme avec l'âme qu'on aura volées à nos amies. Et je tiens à préciser que j'ai vu le coup venir depuis qu'on a évoqué le truc, vers les chapitres 15-20 je crois. Bon... pour une raison qui m'échappe totalement, mettons que ce soit logique. Qu'est-ce que vous faites ? Vous faites six jarres d'âmes, une pour chaque poney du mane6 ?
Non.
QUARANTE-DEUX.
Vous faites QUARANTE-DEUX jarres d'âme pour une raison qui échappe à l'équinité ! Quarante-deux ! Bordel de...
Oh mais attendez.
Vous ne voyez toujours pas le problème.
Okay, okay. Autre exemple de mentalité débile que cette fic' vous infligera. Chapitre 37 toujours, je vous avais dit que c'était le festival. On apprend qu'une dragonne garde le trésor royal de Canterlot. Bon, pourquoi pas. On apprend aussi que l'école de Celestia utilisait des bébés dragon pour on ne sait quoi. Okay, référence à Spike, pourquoi pas. On apprend que la dragonne est la mère de ces bébés dragon... oooookay... ouais ? Et là on apprend que Celestia a passé un accord avec la dragonne, la dragonne avait le trésor et Celestia avait ses bébés.
Je vous laisse cogiter... voilà. La dragonne a vendu ses enfants. Bon, c'est un dragon, je ne questionnerai pas sa logique. Mais Celestia... a acheté des bébés. Celestia. Non je répète, vous n'avez pas l'air de bien suivre. Celestia. A acheté. Des bébés. Pour faire quoi, je sais pas, on va éviter de voir le mal partout... mais voilà quoi. Celestia. A acheté. Des bébés. La dirigeante d'Equestria. Parangon de la vertu.
Toujours pas convaincus, hein...
Non mais d'accord.
Chapitre 37 encore et toujours, parce que décidément c'est juste formidable. On apprend que Rainbow Dash a créé une machine pour contrôler la météo. Aka une machine capable de balayer la grisaille et ramener le grand soleil sur tout Equestria. Ce qu'on savait devoir arriver depuis, oh... le chapitre 30, 32 ? 'Fin bref. Cette machine a juste besoin d'un poney pour fonctionner. Là les mégasorts s'abattent, et Rainbow Dash pourrait, je ne sais pas, aller dans cette machine ?
Non, Rainbow Dash trouve que tout est nul et va se suicider sur une montagne.
Buckin'. Rainbow Dash.
Et attention. Lorsqu'on apprend la façon dont elle était morte, c'était cool. Un peu décevant bien sûr, mais c'était limite poignant, bien fait. En tout cas c'était intelligent et je l'avais pris volontiers. Mais quand j'apprends, seize chapitres plus tard, qu'au lieu de rester là comme une gourde elle aurait pu gérer le ciel d'Equestria, je me permets de sourciller. C'est Rainbow Dash.
...
Vous savez, je le sens bien que ça ne vous parle pas. Vous avez pu me croire quand je vous disais que le danger était foireux, les combats stupides et l'héroïne prétentieuse. Mais vous n'arrivez pas à saisir la mentalité de mer- que la fic' attribue aux poneys pour justifier tout et n'importe quoi, et à quel point l'histoire derrière tout ça est formidablement foireuse.
Ce n'est pas grave.
Parce que je n'ai pas encore sorti mon joker.
Et avant de sortir mon joker, mon argument ultime, laissez-moi vous parler du plus gros problème, du problème numéro UN de cette fanfiction. L'écriture au kilomètre.
Ah, l'écriture au kilomètre.
Jusqu'à présent j'ai râlé sur le fond, mais il est temps de parler de la forme. Et là je tiens à souligner que FO:E représente une performance. Ce sont environ 1'500 pages (estimation personnelle) écrites en 6 mois. J'avais calculé environ un chapitre par semaine, et un chapitre à FO:E c'est en moyenne 30 pages. Kkat, l'auteur, a fait preuve d'une endurance absolument ahurissante.
Mais pour réussir cette performance, il a dû recourir à ce que j'appelle l'écriture au kilomètre.
Cela signifie d'écrire tout le temps de la même manière, comme une machine, de répéter tout le temps les mêmes techniques, les mêmes procédés, encore et encore, pour gagner du temps. Vous pouvez aligner des pages et des pages et des pages et des pages de cette manière, sans mal. Non, vraiment, si vous n'avez pas peur du résultat, vous pouvez aisément faire des chapitres dépassant les trente pages. Il suffit de connaître la technique, et de répéter, et de répéter, et de répéter... et de répéter...
Du coup, oui, ironiquement la fanfiction la plus longue du fandom est flemmarde. Elle repose sur des techniques de gain de temps et d'empilement de texte. Alors oui, c'est maîtrisé, comme dit Kkat sait écrire. Mais c'est tout le temps la même chose. Et ça devient très vite répétitif. Kkat n'avait pas le choix de le faire s'il voulait tenir ses délais, et de toute manière pourquoi faire autrement ? Il faut vraiment vouloir être passionné d'écriture pour vouloir se dépasser.
Alors je ne peux pas vous citer de passage de texte mais je peux vous citer encore une anecdote.
L'histoire jongle entre humour et sérieux, mais parfois c'est... assez inapproprié. Ainsi, chapitre 36, les héros sont empoisonnés -- toujours le fameux "rose" -- et arrivent dans une pièce remplie de zombis invincibles. Ouais, c'est des goules, tu les tues, ils se relèvent. Pose pas de questions. Là, l'un d'entre eux est plongé dans une cuve de poison et forcé de se battre à sabots nus contre une des goules. Et là les autres... qui sont blessés, empoisonnés, dans une pièce remplie d'ennemis... regardent le combat et se mettent à plaisanter.  Eeeyup.
C'est tout simplement qu'une fois encore, le texte est écrit au kilomètre. Kkat doit enchaîner absolument, faire la transition vers la suite -- d'où, aussi, des tas d'ellipses -- et l'humour aide pas mal à ça. Ici il cherche simplement le moyen de se détacher d'un combat qu'il ne compte pas finir, et donc il recourt à la première technique venue : paf, des blagues, ça contentera le lecteur, vite la suite. Même si dans le contexte ça n'a mais alors vraiment pas sa place.
Mais je sais que tout cela ne vous parle pas encore.
Donc joker.
Je vais vous parler du pire moment de tout FO:E.
Chapitre 37... soupir... nous sommes au château de Canterlot. On sait depuis une volée de chapitres déjà, à travers le récit d'un pégase, que les princesses sont mortes dans ce château. L'héroïne craint d'y trouver leurs ossements, vu qu'elle a grandi en les voyant comme des déesses. Elle arrive à la salle du trône, pas d'ossements. Elle est soulagée et nous lecteurs ont sait qu'elle les verra plus loin. Elle continue son chemin jusqu'aux appartements de la princesse Luna.
Et là, une alicorne apparaît.
Et cette motherbuckin' alicorne porte une cuirasse d'ossements, avec la cage thoracique et les ailes d'un squelette, et en collier un crâne avec une longue corne pointue. Oui, l'alicorne, Nightseer, porte rien moins que la princesse Luna en cuirasse.
Donc là vous me faites "okay qu'est-ce qui ne va pas encore ?" Rien ! Mais rien du tout ! Au contraire, c'est énorme ! La mise en scène est cool, l'idée est génial, l'effet est maximal ! Tu ne PEUX PAS foirer une scène pareille ! C'est tout simplement le moment le plus épique de toute cette foutue fic' ! Tu ne peux pas la foirer cette scène, tu ne peux pas, tu... ah ouais, c'est FO:E.
Donc, comment foirer une scène épique.
Déjà, tu essaies de faire comme si le lecteur était un abruti fini. Et tu répètes quatre fois, sur deux pages, que le crâne a une longue corne pointue. Pour le cas où on serait vraiment lents à comprendre. Alors oui, peut-être que l'auteur a voulu créer un effet, mais si c'est le cas alors c'est foiré au-delà de tout. Se contenter de répéter quatre fois la même information ce n'est pas la même chose que des plans caméra intense, ça ne fonctionne pas pareil.
Ensuite, tu reprends l'habituel poncif de l'héroine invincible et des combats foireux. Par exemple, pendant que LittlePip fait sa fixette sur la corne, l'alicorne lui balance deux lames de sang sur la gueule. Aka des épées magiques qui font très mal. Alors, question : deux épées projetées sur l'héroïne à bout portant sans que celle-ci n'esquive ? Les dégâts ? Réponse : la première épais ricoche sur le caparaçon, parce que visiblement Nightseer ne sait pas viser... et la seconde épée égratigne le cou. Woo-buckin'-hoo. Ouais, pendant deux pages LittlePip ne fait rien, et on subit des pitreries du genre.
Enfin, tu expédies le boss le plus cool de toute la fic' en une phrase. Après deux pages où il ne se passe rien, où LittlePip baigne dans son propre sang empoisonné, soudain paf, télékinésie ! Et la méchante est morte. Une. Phrase. Une buckin' phrase.
Voilà.
Voilà comment foirer une scène épique.
Et voilà comment je résumerais FO:E à ce stade, après 37 chapitres de pétages de plomb et de râlages sans fin. Un tas de bonnes idées qui, par manque de temps et de réflexion, ont donné un gigantesque "trainwreck" et des incohérences hurlantes, quand il ne s'agit pas carrément de bâclage. Les armes à énergie magique qui soudain se rechargent, comme ça, sans raison. Les chiens de diamant pas foutus de faire sauter un pilier de pont, mais qui menacent d'exploser l'hôpital que du reste ils n'ont jamais pillé parce que dedans cha fait peur... Sérieux... Applejack qui nous fait "j'ai vendu ma feeeeeeerme !" alors qu'elle l'a juste passée à sa soeur... c'est sans fin et ça se résume en général à un simple manque de temps.
Mais aussi et surtout à une prétention sans borne qui fait de LittlePip la fille légitime de Raptor Sparkle, une bourrine parmi les bourrines, dans une histoire qui a depuis longtemps perdu toute crédibilité et tout intérêt pour ne plus reposer que sur du screamer et quelques rares bonnes idées... parfois très mal exploitées, parfois de bonnes surprises de passage...
Alors je râle contre les incohérences, contre l'histoire qui n'a aucun sens, les personnages qui font n'importe quoi, les situations absurdes... mais dans ces cas-là, quand je râle, je m'amuse, et ça ne signifie pas que j'arrêterais de lire. Râler, c'est ne pas être indifférent, c'est se soucier de l'histoire parfois plus que l'auteur lui-même. C'est de bon coeur. Quand, à la fin du chapitre 20, j'ai découvert l'identité de Watcher et que j'ai fait "non", c'était au fond un détail, ça ne rendait pas l'histoire mauvaise pour autant.
Mais l'héroïne, la prétention de l'héroïne, ça par contre c'est impardonnable. Et si ce n'est pas au niveau d'un Past Sins -- où là j'ai carrément abandonné la traduction d'un texte qui mériterait la remise à l'index -- j'aimerais que les lecteurs ne s'y trompent pas. Cette héroïne joue les martyrs. C'est une bourrine qui se plaint sans cesse et ça la rend détestable. Et faire semblant qu'elle ait du mal ne sert qu'à souligner la facilité de ses aventures, à quel point elle est détachée de l'équinité. C'est, dans mon jargon, un monstre.
Donc voilà.
Je n'ai encore qu'esquissé, vous n'avez pas le dixième de tous mes râlages. FO:E mérite autant de félicitations que de crachats -- ce qui est d'ailleurs devenu une blague parmi les bronies romands, le crachat pour se soigner, ou le fait que Velvet Remedy peut soigner n'importe quoi -- et si je sois forcé, à contrecoeur, de reconnaître ses qualités à cette fic', je refuse que tous ses défauts passent sous silence. Surtout si d'autres auteurs doivent l'utiliser comme repère.
L'auteur sait écrire, et il y a des tas de bonnes idées. Mais c'est répétitif, c'est incohérent et infiniment prétentieux.
C'est FO:E.
Et le plus long râlage de ma vie.
 
EDIT: Un addendum imprévu.

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