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Écrire un paragraphe

Hi'.
Okay, je m'avoue vaincu. Ça fait une semaine à présent que ça me travaille et qu'il me faut y revenir. Pour la faire brève, j'ai fait une présentation sur la fanfiction à la PonySouth et j'y ai rushé les exemples. Donc en attendant que je sache si, quand et où les gens auront accès aux panels, j'aimerais revenir sur les exemples que j'ai donnés et, comme le titre le dit, j'aimerais à terme réfléchir à la manière dont on écrit nos paragraphes.
Allez c'est parti.
 
0. Un peu de théorie
Je suis obligé de donner un brin de contexte. Ce qu'on va discuter se fait dans l'idée qu'on a tous dans la tête une machinerie qui nous permet d'aligner les mots. Qu'on en soit conscient ou non elle est là et c'est d'elle (et des théories linguistiques afférentes) que je tire les principes de base d'un texte.
Notamment : 1) le texte a un et un seul objet, 2) le texte n'a de valeur qu'en contexte et 3) le texte est une conversation.
Eeeeet ce sera tout pour la théorie. Les exemples qui suivent sont là pour l'illustrer de toute manière alors passons à la pratique.
 
1. Applejack
Petit test. Si j'écris :
Applejack rattrapa la mèche.
Ça vous parle ? Nope ? Normal : le texte n'a de valeur qu'en contexte. Il y a toujours un contexte mais vous voyez pas dans quelles circonstances notre fermière en sucre devrait rattraper une mèche.
Maintenant, imaginez que vous vous réveillez un jour avec l'envie d'écrire un texte : ce sera des courses de voiture avec des poneys. Discute pas. Donc c'est parti on écrit l'histoire : ce sera Applejack qui fait des courses de voiture, aidée en cela par son frère Big Mac mais les frères Flim Flam veulent lui mettre des bâtons dans les roues en s'alliant à Murielle et son armée de vaches qui veulent faire exploser les capitales d'Equestria à la dynamite pour éviter le retour prophétique d'Orion Crest l'alicorne amnésique !
Après avoir bien rigolé de mes propres foutaises, j'ai regardé ce synopsis et je me suis dit : toutes les histoires sont bonnes. C'est mon crédo. Donc cette histoire doit être bonne aussi. On doit pouvoir en faire quelque chose.
Comment faire pour rendre ça crédible ?
On va donc tenter d'écrire un paragraphe de cette histoire purement wtf, mais en la traitant sérieusement. J'ai choisi, pour ma part, d'associer "courses de voiture" et "capitales dynamitées" pour imaginer une scène où Applejack devrait empêcher Canterlot d'exploser en rattrapant, en voiture évidemment, la mèche allumée. Le paragraphe se concentrera plus précisément sur le moment où elle rattrape la mèche :
Applejack rattrapa la mèche.
Paf. Maintenant vous avez le contexte et soudainement cette phrase a du sens. Mais c'est une phrase, pas un paragraphe. Ce qu'on a là, c'est une paraphrase, un résumé, le squelette de notre futur pavé de cinq-six lignes. Et pour être honnête, formellement, un paragraphe n'est que la même phrase répétée une volée de fois :
Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. 
Vala' ça c'est un paragraphe. Oui oui, rappelez-vous : un texte n'a qu'un seul objet. Ici notre objet sera, pour simplifier, de rattraper la mèche. Donc absolument tout ce qui va composer notre paragraphe doit servir à dire qu'on rattrape cette fichue mèche. Un peu comme ce paragraphe-ci doit vous convaincre en catimini qu'un paragraphe peut être représenté d'une manière aussi absurde. Ooooon passe à la suite.
Bien sûr, pas question de copier dix-vingt fois la même phrase. Mais pas question non plus de raconter nawak :
La fermière au crin de seigle avec ses taches de rousseur sur le haut de joues piqueté comme des pépins blanc lait et sa petite frimousse mignonne, si campagnarde, avait fini à force de gagner sur elle par arriver à proximité suffisante de la mèche élusive, aux fibres cotonneuses roulées sans fin dans des spirales affolantes dévorées par le crépitement de la flamme en son bout.
Aaaaaaaaaaaaargh ! Okay ça a vaguement la taille d'un paragraphe mais ça c'est juste du remplissage ! On a juste étalé les mots comme de la confiture et oui okay notre paragraphe ne dit qu'une seule chose mais justement pour ce qu'il dit c'était pas la peine de faire autant de lignes !
Ça c'est LE truc qui te fait haïr un texte. Quand on te fait subir dix plombes de blabla pour rien.
On est donc pris entre deux consignes contradictoires : répéter la même chose sans répéter la même chose. Avoue que c'est concept. Non mais littéralement. Et pour y parvenir, on va... utiliser le contexte.
Mon premier réflexe a été : okay, on a rattrapé la mèche... du coup elle en est où la mèche ? Elle est où, elle fait quoi ? À ce stade du récit, vu qu'Applejack la poursuit, je suppose qu'on est familier avec la mèche donc pas besoin de la décrire mais on la poursuit là, c'est comme avec un voleur : t'as envie de savoir la direction qu'il prend, s'il est en train de grimper une palissade ou de pousser un étal de pommes.
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible.
On parle toujours de la même chose. Pourtant on a donné de nouvelles informations utiles au lecteur notamment parce que le comportement de la mèche permet de réfléchir à ce qui va se passer ensuite : maintenant qu'on l'a rattrapée, est-ce qu'on va pouvoir l'éteindre ? C'est un peu le but. Je crois.
D'ailleurs parlant de ça, c'est quoi la réaction d'Applejack ?
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible. Applejack était soulagée. Elle était toujours concentrée sur sa conduite. Son véhicule allait super super super vite.
Alors oui, on l'a dit avant dans le texte (normalement) qu'elle était en voiture et qu'elle va vite, mais c'est important de le répéter -- tout comme on répète, durant tout un paragraphe, qu'elle a rattrapé la mèche -- donc oui, on va ajouter ça à la liste des informations dans ce fichu paragraphe. Et Canterlot ? À quoi ressemble la rue ? Où sont les piétons ? Et ainsi de suite... Le paragraphe, tout comme la phrase et tout comme le texte à leurs échelles, est un idée centrale autour de laquelle gravitent des tas d'informations.
Mais là bon... "son véhicule allait super super super vite" on a beau le répéter trois fois, ça ne donne pas l'impression de vitesse. C'est le fameux "ne le dis pas, montre-le". On va mettre en scène.
Là ! Entre les pavés du trottoir, parmi les piquets de réverbères qui défilaient à toute vitesse, c'était la mèche ! Un crépitement de flamme qui se faufilait follement entre les pattes des piétons surpris de la remarquer. Applejack n'eut pas le temps de se réjouir : déjà sa patte pressait l'accélérateur et dans une embardée elle s'élançait pour la dernière ligne droite. Ses yeux bondissaient de la route au trottoir et...
Voilà, on a utilisé les outils et techniques de la littérature pour rendre le paragraphe plus présentable. Par exemple : au lieu de dire "soudain elle voit la mèche" on réduit ça à un "là !" où l'auteur pointe du doigt un objet que le lecteur ne voit pas encore. Le lecteur est soudain dans la situation d'Applejack, à tenter de distinguer un truc dans la rue. Il sait déjà ce que c'est, mais sans en avoir la certitude, bref. Autre exemple ? "flamme qui se faufilait follement", répétition du son "f". Idem plus loin, "pattes des piétons surpris", répétition du son "p". Pour euh... je sais pas.
(Au passage, notez qu'on arrive à rendre crédible, par la forme, un paragraphe une une jument dans une voiture humaine poursuit une mèche longue de plusieurs kilomètres qui va à cent à l'heure dans la capitale de Canterlot. Cherchez l'erreur.)
Ce dont on va devoir se convaincre, cela dit, est une fois encore que tout ce paragraphe ne dit qu'une et une seule chose : Applejack a rattrapé la mèche. Je vous laisse analyser pour vous en persuader.
Ce dont on va devoir se convaincre aussi est que ce paragraphe pour joli qu'il soit, est incroyablement nul. Je veux dire, c'est bien écrit mais... littérairement parlant c'est l'intérêt zéro de l'écriture.
 
2. Dragterre
Ce que j'aimerais montrer avec un second exemple.
L'histoire de la prophétie d'Orion Crest est bien gentille mais on a un peu dévié de l'objet de départ, aka les courses de voiture. Après avoir retravaillé l'histoire j'en étais venu à un tout autre texte dont j'avais écrit quelques pages, et voici le paragraphe qui m'intéresse :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de derrière sa petite verrière.
Bon déjà on va commencer par faire une correction nécessaire si je veux conserver mon estime personnelle :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de si près.
Voilà donc on n'y revient pas et on regarde. Le paragraphe est simple, on a deux "phrases" et visiblement on a deux "voitures" qui se coursent. La mise en scène est là, c'est du texte classique, donc... pourquoi je vous montre ça ?
Parce que ce paragraphe illustre parfaitement la raison pour laquelle j'ai abandonné le texte. On nous dit quoi, au juste ? Que le véhicule tourne, qu'il est talonné par personnage #12... il la regarde, elle est proche, il est surpris. Okay... et ? Quoi d'autre ? Là je viens de reformuler bêtement, comme un perroquet, ce que le texte dit noir sur blanc. Ma question est : est-ce qu'il y a plus que ça ? Est-ce qu'on nous apprend autre chose ?
On va essayer... ? Alors euh... Il tourne sans peine, donc le véhicule (ou le pilote) doivent être bons. Le premier personnage a l'air surpris, donc peut-être que Gear Shift est très nulle... et euh... et c'est tout !
Je le répète, la mise en scène est là, ce n'est pas le problème. On a un paragraphe court pour illustrer la surprise (ça survient vite), on a une situation qui commence pépère puis l'info' qui doit surprendre, qui arrive là l'air de rien. On a les "s" pour la transition, "son véhicule ... sans peine, suivi..." Donc okay oui super le mec qui a écrit ça sait écrire (encore heureux, c'est moi) mais là cette phrase est incroyablement pauvre en information !
C'est juste... pas intéressant à lire. Ou en tout cas pas intéressant à écrire, ça. Y a limite... pas d'objet (façon de parler).
 
3. Icorne
Pour l'anecdote, la veille de la présentation j'ai causé de mes textes avec quelqu'un (mystèèèèère) et je me suis retrouvé à tirer quelques extraits de texte. Et c'est comme ça que m'est venue l'idée de montrer ces mêmes extraits durant la présentation.
L'un de ces extraits était le paragraphe de Dragterre ci-dessus. Un autre extrait était ceci, tiré du texte "Shadoks" :
Les princesses sont très rares, alors profitons d'avoir celle-ci. Elle est occupée, voyez-vous, à regarder le ciel avec son gros télescope.
Vous n'avez aucun contexte, aucune idée de ce qui se passe mais entre autres choses vous savez déjà de quelle princesse on parle. Non, pas Luna, arrêtez les références obscures de vieux S2 réfractaire. Princesse + télescope = Twilight Sparkle. Cet extrait me permettait de montrer comme le contexte du télescope influençait la valeur du texte "princesse". Mais bref.
 
3.1. Beaucoup de contexte
En passant en revue la liste de tous mes textes en pause ou abandonnés, j'ai fini par arriver au seul qui est vraiment encore en cours. C'est-à-dire Icorne. Et j'étais parti sur l'idée "ouaaaais, ce texte est meh". Et j'ai lu des extraits à haute voix. À commencer par les tous premiers mots du texte. Mes excuses par avance, ce n'est pas un paragraphe, c'est plus long que ça :
Je suis Celestia.
Je vis dans un monde magique dont je ne sais rien.
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis. Je crois que cela crée des monstres. Je crois que le monstre tue le monstre, que le monstre pleure, souffre et supplie. Je crois qu'un monstre asservit, qu'un monstre domine, qu'un monstre soumet et opprime, qu'un monstre règne sur les monstres et leur impose sa loi. Cela s'appellerait la loi du plus fort.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Mais je crois aussi n'être qu'une ponette stupide, parmi les animaux les plus doux et les plus dociles, les plus aimables, les plus serviables et les plus serviles. Et je veux croire qu'un monde de magie est un monde de merveilles, un monde de paix, d'amour et de joie. Un monde où tout est bon, où tout va bien, où le bien triomphe toujours et où les ponettes sont gentilles. Je veux croire qu'un monde magique est une utopie, loin de la cruauté et du cynisme de mes souvenirs.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Parce que ce monde est mon monde, ce royaume est le mien. Je suis princesse d'Equestria, souveraine d'un million d'âmes, l'héritière de cent générations. Moi, Celestia, de charité et de droit, je bannis le mal et le malheur de mes terres, et j'ordonne la loi céleste. Un monde où chacune a sa place, même les monstres, un monde où toutes seront destinées à vivre en harmonie.
Il suffit pour cela que le monstre ignore ce qu'il est.
Et là j'ai fait wow. J'ai redécouvert mon propre texte et je me suis rendu compte à quel point le fait d'avoir réécrit ce début plus d'une dizaine de fois avait permis de le ciseler mais à un point...
Je veux dire, une fois encore la mise en scène est jolie. Prenons simplement le paragraphe qui commence par "je crois que si la magie permet tout à toutes...", l'une des mises en scène notables est le "je crois" scandé tout du long et qui fait pense à un discours de politicien ("moi président" ?). On a le "asservit / soumet", on a le "domine / opprime", on a une structure ABAB qui est une chaîne ! Structurellement le texte est une chaîne alors qu'on parle d'asservir et d'opprimer ! Donc ouais la mise en scène elle est cool... mais encore ?
Là encore, je vais balancer une anecdote. Au départ, je tentais d'écrire Icorne dans le style de "Melodrama", avec une Celestia très lol, très troll et qui se moque de tout. Mais tous mes brouillons mouraient dans les cinq pages. J'ai alors fini par décider de changer le personnage, et lui donner une voix plus... impériale. Plus de grandeur, plus de noblesse.
Et soudain ça passe.
Donc le ton de ce passage n'est pas du hasard, là je suis en train de me donner le la pour le reste du texte. Mais ça ça reste de la mise en scène. Ce qui m'intéresse, c'est le contenu, c'est ce que dit le texte au-delà de la paraphrase. Et justement. Là, mine de rien, dans ce premier passage je suis en train de spoiler toute l'intrigue. Simplement cette phrase :
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis.
On a la structure enchâssée ABBA avec "tout / toutes / toutes / tout" qui met en scène l'inversion qui se produit. Quelle inversion ? Eh bien, la phrase peut sembler du verbiage, mais si on s'arrête elle dit quelque chose. En une phrase on a toute une philosophie sur l'absence de limites. C'est, secrètement, la règle avec laquelle on devra juger tout ce qui arrivera ensuite dans le texte. C'est la clé de lecture.
Autre chose ? Regardez les déterminants. "Je crois que le monstre tue le monstre..." le déterminant est défini. Mais soudain "je crois qu'un monstre asservit" le déterminant est devenu indéfini. On est passé de "le" à "un". C'est le genre de truc qu'à la lecture le lecteur ne va pas voir, parce qu'il est trop occupé à lire la suite. Mais ce détail. Juste ce détail. Quand je dis qu'ici on est en train de spoiler tout le texte, ce n'est pas une blague. 
Okay.
Maintenant que je vous ai spoilé tout un texte (dépendant du temps que vous aurez passé à relire le passage dans le détail) on va sauter un peu plus loin. Pas bien plus loin. Juste après cette introduction l'histoire démarre :
Face à moi se dressaient les hordes d'Everfall, un million de bêtes sous la bannière du chef de guerre maudit. J'amenais à ma suite huit cents poneys de la garde royale, suivis des licornes de la tour de Windscream, des volontaires de Marephis, de Bayton et Bristle Rock, des braves de Raneigh, de Snaffle Heights  et Mountgomery. J'avais sur ma gauche les lances d'Hendersalt et d'Hayzelwood avec leurs hampes entrelacées d'émeraude. Et sur ma droite s'avançaient étincelantes les trois colonnes de Grazedale, de West Muffin et de Chestnut Creek. À la tête de ces dernières je reconnaissais les plumes azur de Poppy Wreath. Avec moi quatre mille sabots foulaient ces prés.
À quoi s'ajoutaient les compagnies de tercios de l'infante Furiosa. Son étendard dominait les deux collines et le métal et l'argent de ses cuirasses formaient comme une muraille d'écailles. Nous avions aussi les deux cents ânes de la compagnie de Douncango, la compagnie de Muleón et celle de Salinas de Humpalgo. Et à la troisième heure enfin, dans le premier fracas des armes, je vis venir par les routes écrasées de chars presque quatre cents zèbres venues des côtes lointaines de Feira de Stripana.
Même à mille contre un la moitié du monde connu m'avait rejointe.
Ici, encore et toujours une anecdote. J'avais écrit un autre texte, "Légitime", où je ponifiais l'Amérique Sud, et je m'amusais comme un fou à trouver des noms sur Google Maps le long de l'Amazone. Ici, j'ai fait pareil, j'ai cherché des lieux aux États-Unis et j'ai ponifié. Honnêtement, là, je m'amusais.
Mais.
À la relecture, tu le sens l'épique ? Juste assez de détails pour que ce ne soit pas abstrait, juste assez de noms pour être étourdi, la petite référence à Hugo qui va bien et enfin la phrase qui claque, "même à mille contre un..." Donc ouais, la mise en scène est excellente, désolé de me brosser moi-même dans le sens du poil mais c'est sûr que partir à la bataille dans ces conditions moi je suis hype.
Mais, comme avant... la mise en scène ne fait pas tout. Est-ce que ce paragraphe, là, qui liste d'où viennent les poneys, nous dit plus que juste ce qui est écrit noir sur blanc ? Honnêtement... pas vraiment. Okay, ça montre un aspect intéressant de Celestia : elle s'intéresse aux autres. Elle les adore. Regarde juste : "j'amenais à ma suite" là ils sont dans l'ombre, mais ensuite "j'avais sur ma gauche" ils sont en train de la flanquer, elle se fait doucement dépasser, et ensuite tu as "à la tête de ces dernières" les autres sont passés en tête ! À la fin ce n'est plus "à ma suite" c'est "avec moi", Celestia est en train de les mettre en avant, de chanter leurs louanges !
Et rien que ça, déjà, c'est l'esprit d'Icorne. Celestia n'en a rien à fiche d'elle, elle met en avant les autres. Elle admire les autres. Donc rien que là, oui, déjà oui, ce paragraphe en dit beaucoup ! Mais... c'est pas suffisant.
Donc on va sauter quelques pages et arriver au moment où Celestia cause avec une troupe commandée par la comtesse Birdshot :
Je me détachai d'elle pour regarder la presse noire au loin.
« Vous recevrez une officière jusqu'au retour de Birdshot. »
« Princesse, on ne pense pas que la comtesse reviendra. » Dit piteusement une jument derrière moi.
Je me retournai. Ça, au moins, je savais comment y répondre.
« Ne perdez pas espoir, braves ponettes. Cette journée verra nombre de malheurs et de miracles. Le ciel m'a donné des ailes et une corne, mais le soleil m'a aussi donné un coeur et dans ce coeur brûle une flamme plus précieuse que tous ces dons. Nous partageons toutes cette flamme, une magie que notre ennemi ne connaît pas. Je vous montrerai de quoi vous êtes capables, et vous, mes admirables ponettes, vous me rendrez fière. »
Oui. C'était cela. J'avais dit ces mots exacts voilà des siècles à ces juments de la comtesse Birdshot, puis j'avais tourné la tête d'un geste glorieux et admirable, face à la presse sombre des bêtes d'Everfall, et je m'étais retrouvée à nouveau seule face à moi-même.
Non, vraiment, je me sentais seule. Je profitais que mon historienne inscrive chaque parole de mon supposé discours pour réfléchir à la suite.
Le paragraphe du "ne perdez pas espoir" est typique de la narration qui précédait. Grandeur, épique, blabla, r'garde comment qu'on poutre sa mère le chien. La mise en scène est impeccable, il ne manque plus que les trompettes et les confettis. Et une fois encore : "et vous, mes admirables ponettes", tu le sens l'esprit Celestia ?
Et soudain paf.
Soudain le texte change complètement et tout ce qui précédait se révèle n'être qu'une histoire racontée, pour la faire brève, afin de faire plaisir à l'historienne royale. Et ce n'est même pas la vraie histoire d'Equestria : Celestia invente.
Alors ouais, c'est un mécanisme franchement fait fait fait et refait, les blasés seront d'accord avec moi pour dire que c'est aussi imaginatif que le "en fait c'était un rêve ! Tadadadaaaam !" Mais regardez.
Durant toute l'histoire qu'invente Celestia, elle s'entoure de poneys dont elle chante les louanges, et soudain elle dit quoi ? "Je me sentais seule". Et elle n'est pas seule : y a son historienne. Et deux gardes. Et quatre musiciennes. Mais elle se sent seule. Ce qui apparaît comme une blague est en fait fondamental. Dans la foulée, pourquoi elle racontait toute cette histoire ? Ça va être un enjeu pour les pages qui suivent. Et c'est là, pour moi, où le texte est vraiment intéressant.
Inutile de dire qu'à ce stade je dois paraître vraiment arrogant, limite à faire la promotion d'un texte que je mettrai plus de temps à écrire que le fandom n'a de temps à vivre, mais j'étais vraiment surpris, en le lisant à haute voix, à quel point il était bien construit.
Ce n'est pas la mise en scène. Le texte a beau être épique tout ce que tu veux, c'est comme écrire le combat entre Rarity et dragon mode bourrins : je sais le faire. Mais ça a pas d'intérêt. C'est un pur exercice de style.
C'est ce que cette mise en scène exprime. Ce qu'on arrive à dire, à faire passer, sans même avoir à le mentionner.
 
3.2. Un peu de texte
Ce qui nous amène, enfin, enfin, au passage qui m'intéresse le plus. Ouais, tout ce qui précède ne servait que de mise en contexte :
« Princesse, décidément. » Me gronda Feather. « Vous avez la tête je ne sais où aujourd'hui. Je vous en prie, concentrez-vous, vous alliez me décrire Poppy Wreath. »
Je lui cachais un soupir.
Poppy Wreath avait le pelage capucine, d'un orange-rouge qui tendait à l'orgueilleux et la crinière plus noire que violette, coupée courte à la frange au point qu'une fois le heaume en place il n'en restait pas une mèche visible. On avait peint son écu des mêmes couleurs en entrelacs, ainsi que le côté des lames de son chanfrein si bien qu'elle semblait avoir plutôt une crinière en cascade que l'or effaçait pour la plus grande part. L'autre côté du heaume portait les trois plumes rémiges aux couleurs chantantes dont les pointes usées par le temps tiraient vers le blanc pur. Six alules en-dessous, petites et fauves, rajoutaient leur touche à l'orgueil de cette coiffe.
« Les rénovations. » Je me coupai à nouveau. « Je pourrais mettre Field Day en charge des rénovations. Le palais commence à montrer son âge, après tout. »
Pour le contexte, on est donc toujours avec l'historienne qui veut son histoire de bataille épique toussa, et Celestia qui pour sa part veut causer de tout autre chose. Donc Celestia soupire et reprend l'histoire.
Et là on a un paragraphe qui devrait surprendre.
Pourquoi ? Parce que ce paragraphe est une description. On décrit un personnage. Et si vous regardez bien, derrière toutes les fioritures c'est une description liste : "elle a le pelage truc, elle a la crinière truc, elle a un heaume, elle a un écu truc..." et on finit par décrire quasiment chaque plume de son casque une par une. Celestia est en train de faire l'inventaire exhaustif de Poppy Wreath et elle passe presque quatre phrases à en décrire la tête. Juste la tête. Et je dis pas, une fois encore c'est bien écrit, un peu confus (si on ne connaît pas tous les termes) mais un sacré mouvement très joli et tout. Mais c'est juste une longue description-liste.
Ceux qui lisent mes articles savent que je n'aime pas les descriptions-listes. C'est le genre de truc qui en général tue le texte, coupe l'action genre tu mets pause et tu regardes l'image fixe pendant trois secondes avant de reprendre le film. C'est quelque chose que je déteste faire, que j'évite dans mes textes comme la peste. Alors pourquoi je le fais ici ?
Parce que Celestia ne veut pas ! raconter son histoire. Et là, une fois encore, alors qu'elle chante les louanges d'une jument qui n'a probablement jamais existé, elle le fait de la manière la plus barbante possible. Il n'y a pas jusqu'au discours indirect pour souligner à quel point elle a pas envie.
Pourquoi ça importe d'insister là-dessus ? Parce que son historienne, Feather Dust, elle, ne le remarque pas. Feather est persuadée que, un, c'est la vraie histoire 100% réelle d'Equestria et que, deux, Celestia veut la lui raconter, que Celestia l'a carrément fait venir pour ça et est juste distraite. Ah oui et trois, même si ça ce n'est pas encore dit à ce stade du texte : Feather Dust écrit l'histoire d'Equestria comme une ode à Celestia, où les autres poneys sont juste des faire-valoir.
Donc quand Celestia dit "je me sentais seule" elle ne plaisantait pas. C'est le cas.
 
4. tl;dr
Ouais ce qui précède est assez pavé.
Seul le point 1 est vraiment "technique" au sens où on écrit vraiment le paragraphe, étape par étape.
Mais ensuite j'avais le besoin d'expliquer pourquoi ce genre de paragraphe, même bien écrit, ne suffisait pas, et pourquoi écrire un paragraphe demande beaucoup, beaucoup plus d'efforts. Pourquoi je ne me satisfais pas juste d'une histoire toute mignonne en surface.
 
Un paragraphe n'a qu'un et un seul objet. Mais cet objet n'est pas quelque chose d'évident genre "rattraper une mèche" ou "taper sur le méchant". Cet objet est beaucoup plus abstrait. C'est la valeur ajoutée du texte.
Donc réessayons.
Refaisons l'écriture du paragraphe où Applejack essaie de rattraper sa mèche. Mais cette fois, essayons d'exprimer quelque chose :
"Par où ?!" S'affola Applejack.
La voix à l'autre bout de la radio était bredouillante.
"Je ne sais pas...""Par où !?""À gauche !"
Elle prit à gauche, sentit l'inertie du véhicule l'écraser. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite, trop vite, trop tard, trop court pour pouvoir redresser. L'arrière mordit sur le trottoir, cogna le métal. Sabot sur le frein, par à coups, avec ses pattes elle tentait de contrôler le volant devenu fou, redresser, redresser à tout prix, et elle cherchait du regard un détail auquel se raccrocher. Ce fut un éclat, un petit éclat vif et brûlant parmi le flou tournoyant sur lequel elle se fixa pour, braquant les roues une dernière fois, dans une embardée en avant, se remettre droite. Cet éclat, c'était la mèche, et tous ses doutes furent balayés.
Quoi que j'ai fait ? J'ai décidé de traiter d'Applejack et sa dépendance aux autres. D'où le contexte, avant le paragraphe, qui explique que pour poursuivre la mèche elle dépend des instructions de Big Mac. Le "doute" (fin du paragraphe) est omniprésent, illustré par une rue étroite, pareille à une prison, et par l'inertie. Tout ce paragraphe illustre les sentiments d'Applejack alors qu'elle mise tout sur son frère et en subit les conséquences.
Avec cela en tête, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? La transition entre le frein et le volant. La dénomination du volant. Les termes "redresser" et "se remettre droite" qui ne sont pas assez liés à son état mental. Bon okay et tout le reste aussi. Si je devais continuer à bosser sur ce paragraphe je tenterais de réécrire à partir de "par à coups".
Pour ceux qui veulent, voilà quelques brouillons de ce paragraphe :
Trop vite, trop tard, tout défilait
Trop vite, trop tard, tout défilait trop vite. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Ses freins hurlèrent pour éviter l'accident.
Puis il y eut l'éclat de flamme sur le pavé, un crépitement
Ses yeux sautaient sur la route, pour redresser, vainement, alors
La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite. Ses yeux sautaient de détail en détail, cherchaient vain, en oubliaient le virage. Trop vite, trop tard. Le regard tourné sur le trottoir qui approchait. Une attraction mortelle. Puis son coeur fit un bond 
Mais ouais. Que la mise en scène soit bonne ou non, ici le paragraphe a un objet. Et peu importe le nombre de manière de l'écrire, c'est ce qui rend ce paragraphe intéressant. Je serais notamment intéressé de savoir de quels doutes on parle vraiment, si Applejack doutait des autres ou si, au contraire, elle se blâmait elle-même.
 
Donc au moment d'écrire un paragraphe, l'important n'est pas "comment je vais mettre ça en scène". Promis, juré, on fera des tonnes d'articles sur les outils et techniques pour ça. Mais ces outils dépendent purement de ce qu'on veut faire. Donc l'important c'est l'objet de ce paragraphe.
Et ça j'avoue que ça ouvre de sacrées perspectives sur la manière dont on les écrit.

LtZip 21 437

Les réflexions de Zip #1: Comment Fluttershy gagne-t-elle sa vie ?

Avec cet article j'inaugure donc les réflexions de...moi-même. Mais qu'est ce donc que ces réflexions me direz vous ? Principalement des questionnements sur ce que je considère comme étant les plus grands mystères du show à ce jour et parfois quelques théories de mon cru sur d'autres points de ce dernier.
Ne vous attendez pas à quelque chose de régulier, cependant, les articles sortirons quand j'aurais le temps de les écrire et si j'estime ma réflexion suffisamment construite et étayé.
 
Commençons donc par la première d'entre-elle: Comment Fluttershy gagne-t-elle sa vie ?
 
D'abord un petit rappel, Equestria dispose d'une économie similaire à la notre, il existe une monnaie, le bit, qui est utiliser pour échanger des biens et des services. L'un des principales moyen d'obtenir cette monnaie est d'effectuer une activité rémunéré par un certain nombre de cette dernière et aussi appeler Travail.
 
Cela étant déterminé nous constatons qu'au travers des 7 saisons du show les mane six exercent chacune un travail qui est, parfois explicitement, parfois implicitement, rémunéré:
- Rainbow Dash officiait à la gestion de la météo avant de rejoindre les wonderbolts.
- Pinkie Pie vie et travail à la pâtisserie des cake
- Rarity en est à sa troisième boutique de vêtements.
- Applejack à ses pommes
- Twilight quand à elle était logé littéralement aux frais de la princesse avant d'en devenir une elle-même.
 
Toutes donc, sauf une, Fluttershy.
Au cours de la série nous voyons que sa principale activité est de s'occuper des animaux dans sa maison. On serait alors tenté de penser qu'elle fait office de sorte de vétérinaire et est payer, parfois, en temps que telle.
Sauf que dans l'épisode 5 de la saison 7 nous est introduit le Dr Fauna, vétérinaire de son état. Applejack enfonce même le clou en annonçant que quand Winoa était malade Fluttershy à recommander que le quadrupède soit remis aux bons soins du praticien.
 
Dès lors on peut se demander de quel façon la pégase parvint à assurer sa subsistance avec pour seule compétence d'être très gentille...et parfaitement adorable...On pourrait penser qu'elle n'a pas vraiment besoin d'argent, s'en remettant à la nature et aux animaux pour obtenir ce dont elle à besoin.
Cela est cependant contredit assez tôt dans l'épisode 19 de la saison 2, oui celui avec iron will, où on voit Fluttershy aller au marché et utiliser des bits, bits qui doivent bien venir de quelque part.
 
Que reste-il comme possibilité alors ? Des dons d'autres amis des animaux, de ses parents...le rmi equestrien. C'est assez peu et je reste donc dans l’expectative.
 
Ce qui nous amène donc à la fin de cet article. Déjà, me diriez vous ? Eh bien oui, ce ne serait pas l'un des plus grands mystères de mlp s'il était aussi facile à résoudre. De plus, et même si cela peut varié selon les sujets, mes réflexions ont moins pour but d'apporter la ZE théorie qui explique tout que de résumé toutes les pistes les plus probables et, surtout, connaitre votre avis à vous, ceux qui me lirons.

StephanCrowns 6 435

La suite de Broken Ties ? + Appel aux suggestions

..... 1,2,1,2. Ça marche ? Ah ben oui ! Donc, bien le bonjour à tous, ici Stephan Crowns !
Alors, il se peut que plusieurs d'entre vous se demandent quand sortira le prochain chapitre de ma fanfiction Broken Ties ( ou vous vous en fichez complètement et je parle pour vous dire, et c'est plutôt triste ). En effet, ça doit faire maintenant 2 mois ou plus que la fanfic n'a pas progressé depuis la fin de la 1ère partie. En fait, il se trouve que plusieurs facteurs extérieurs m'ont fait ralentir dans la progression de l'histoire :
 - les études : je viens d'entrer à l'université et comme je me suis promis de m'investir sérieusement cette année dans mes études, je risque de n'avoir peu de temps pour me consacrer à ma fanfic (et à mes dessins aussi). Mais lorsque je parviendrais à obtenir un moment de stabilité entre mes cours et mon temps libre, je me lancerais direct dans la suite de BT.
- le studio : précédemment, j'ai dit que je faisais mes études. Pour cela, j'ai dû loué un appart (parce que c'est pas vraiment à côté). Du coup, pendant la période d'aménagement, je n'ai pas pu prendre le temps d'écrire la suite. De plus, pour le moment, mon studio n'est pas connecté à la WIFI et comme j'utilise Drive pour rédiger ma fanfic et que j'ai pas Internet du coup... pas besoin de détailler, vous avez sûrement compris.
- la fanfic elle-même : Comme vous avez pu le voir à la fin du chapitre 4 ( à ceux qui ne l'ont pas encore lu, allez le voir tout de suite. Il n'y a pas de spoil mais c'est mieux que vous le lisez sinon ça sert à rien de lire cet article ), l'histoire commence à faire un grand pas dans la partie principale de BT. Cependant, certains éléments de l'histoire qui va suivre sont en cours de méditation par rapport à la logique et leur conséquence sur la trame de l'intrigue.
Ne vous en faites pas, je compte bien continuer BT le plus rapidement possible et pour info, le chapitre 5 est à la moitié de sa rédaction, elle devrait donc sortir dans pas longtemps.
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Voilà pour Broken Ties, passons maintenant au second point ! Je souhaiterais que vous (oui, vous !) me suggérez une fanfiction à traduire. En fait, je souhaite m'entraîner à traduire et à voir mon niveau en tant que traducteur avant de me préparer à traduire une certaine fanfiction dont je garde la surprise. j'aimerais donc que vous me proposer une fanfic à traduire avec les conditions suivantes : 
- elle doit être de préférence assez courte et un One-Shot (pour un entraînement) ;
- pas de fanfic NSFW
- qui n'a pas été déjà traduit (c'est débile comme condition mais on ne sait jamais )
Merci d'avance pour les suggestions et à bientôt !
 

La Furry 3 434

Envie de lire quelque chose 2.

 
Bonsoir à tous.
 
Aujourd'hui, je vous propose une nouvelle fiction a lire. cette fiction, je l’ai lu par le passé et je dois vous avouer qu'elle m'a surprise. C’est l'histoire d’un garde solaire en faction de nuit dans la ville de Canterlot, rien de bien intéressant me direz vous, mais voila, ce garde qui semble être seul, va ce remémorer des souvenirs si on peux dire. Seul, dans les rues désertes de Canterlot, il va se mettre à voir des apparitions. Une nuit où le sentiment de solitude est le plus intense, mais pourtant, il semblerait que ça ne soit qu'une illusion. Le temps n’a plus emprise sur les heures et les minutes en ce moment.
 
https://mlpfictions.com/story/183/night-guard
 
Passe un agréable moment.
La Furry.

Vuld 2 434

À propos de Silence.

Hi'.
Maintenant que Silence est fini, je peux enfin revenir sur ce texte.
Deux choses avant de commencer. L'une, j'ai fait un blackout complet sur cette fic'. Je n'en ai parlé à personne, je ne l'ai évoquée nulle part et je l'avais même déclarée en pause. C'est ce qui m'a permis de la mener à terme. Et avouez que vu le titre, c'était approprié. L'autre, je trouve précieux d'avoir l'avis de l'auteur, et comme sur les Chroniques j'aimerais qu'ici plus de gens ayant fini ou sur le point de finir leur saga prennent le temps de faire un article pour nous en parler, leur donner leur point de vue d'auteur. Y compris les plus jeunes.
 
1. Le self-insert
Silence est un self-insert. À l'origine, j'avais vu Silent Scream en page d'accueil et j'ai voulu essayer. Le synopsis me parlait d'un personnage froid et associal, et j'ai donc lu les premières phrases du chapitre six. Non. Non. Ce n'est pas ça, froid et associal. En tout cas ce n'est pas mon expérience.
Au départ, donc, j'avais juste voulu faire un one-shot en reprenant mes souvenirs du lycée-collège. Les deux premiers chapitres sont du pur self-insert. Jusqu'aux chapitres 6-8, le texte se concentre encore majoritairement sur le personnage. Ce n'est que vers ces chapitres qu'on dérive et que l'intrigue elle-même prend le pas.
Silence parle d'un manque de communication.
On n'est pas dans la tête des autres, on n'arrive pas à les comprendre. Ça crée des malentendus, de la méfiance, des disputes. Je passe sur les détails techniques. Le texte propose, face à ce problème, deux solutions. La première, celle de Pinkie : une approche humaine, faite d'émotion, de cercles communautaires et où prime l'intuition (en littérature il y a aussi la notion de "non-savoir", mais passons). La seconde, celle de Twilight : une approche humaniste, faite de raisonnements logiques, de tests empiriques, d'observation froide et où l'esprit critique est une obsession.
Le texte tout entier est à la troisième personne, mais vous pouvez essayer de remplacer tous les "elle" ou les "Twilight" par des "je" et vous verrez que c'est une focalisation interne déguisée. Les premiers chapitres n'hésitaient pas à donner les pensées de Twilight directement. Le style est conçu pour masquer les émotions : présenter un visage insensible derrière lequel fourmillent les émotions. On les nie ou on tente de les ignorer, un peu des deux franchement. C'est ce style, entre autres, qui m'a convaincu de passer du one-shot à la saga.
 
2. L'ellipse
La réplique du "maelström" du chapitre un était gratuite, sans rien derrière, mais je savais déjà pouvoir m'appuyer dessus pour inventer une intrigue. J'imaginais déjà pourquoi elle avait pu dire ça. J'ai continué à tâtonner jusqu'au chapitre trois : typiquement, au chapitre deux, le numéro de téléphone était toujours gratuit et je ne l'ai jamais pleinement justifié derrière.
Le chapitre deux ne m'engageait toujours à rien, mais au chapitre trois je devais me décider : ou m'arrêter à quatre chapitres, ou passer à 12-16 chapitres. Pas question d'en faire plus, je me serais essoufflé. Si je voulais faire plus de quatre chapitres alors il fallait impérativement lancer l'intrigue au chapitre trois (honnêtement c'était déjà un peu tard).
J'ai donc établi mon plan, en douze chapitres (quitte à en faire plus), avec, au chapitre 3, le déclencheur et au chapitre 8 le retournement.
Les chapitres devaient faire huit pages, en quatre parties de deux pages. Vous pouvez vérifier, c'est plus ou moins constant. Le plan général était assez vague et, pour chaque chapitre, j'ai dû passer du temps à le planifier juste avant de l'écrire. Notamment, développer assez de matière pour pouvoir remplir deux pages par partie. Par exemple, au chapitre quatre ce devait juste être le week-end de Twilight avec son frère. Pas assez de matière : Pinkie passe. C'est du remplissage. Même chose pour Brad au magasin. J'ai motivé ça comme j'ai pu mais voilà, quoi, bricolage.
Et bien sûr, tout repose sur l'ellipse.
On change de temps et de lieu à chaque partie, et souvent même d'action également. Parfois il ne s'écoule que quelques heures, parfois un ou deux jours. J'avais, dès le chapitre deux, un plan d'études pour Twilight, et j'ai fait en sorte qu'il y ait une continuité visible, même si au final je n'ai aucune idée du temps écoulé.
L'ellipse est aussi sensible à l'intérieur des parties. On peut s'arrêter sur des détails, mais tout aussi brutalement, en une phrase, expédier le reste du cours. Mais l'ellipse est surtout sensible au niveau de l'intrigue, du discours. Énormément d'informations sont cachées au lecteur. Par exemple, au chapitre dix Pinkie et Twilight passent un accord : Pinkie arrête de lui courir après et Twilight la tient informée sur les expériences. Le lecteur n'a que des bribes et ne peut pas toujours reconstruire le tout : on est en situation de manque de communication, de sous-information. Oui c'est volontaire.
 
3. Icorne
Lorsque j'ai évoqué le maelström, je savais déjà plusieurs choses. Ce serait un prequel. Twilight devrait recevoir Spike. Twilight devrait désirer des amies. Twilight devrait disposer d'un détecteur à deus e- à magie. J'avais tout cela à exploiter et, derrière, le cycle d'Icorne (autrement dit mon fanon d'Equestria).
J'ai donc repris le principe du monstre du Tartare, type Tirek ou les sirènes, piégé dans ce monde sans magie. Pour échapper au piège, ce monstre enferme son pouvoir dans des perles puis va dormir en attendant son heure. Une de ces billes est retrouvée à l'école de Pinkie et une nuit, boom. Pinkie en a vu assez pour le savoir et découvre qu'il y a d'autres billes. Elle part donc en chasse, triche pour intégrer l'école de Twilight, se fait prendre par Airglow et doit passer un contrat avec elle : elle trouve la bille pour Airglow et en échange, elle peut rester.
Le plan dès le départ prévoyait que Pinkie découvre la bille de Twilight, finisse par la dénoncer à Airglow et que cette dernière décide de recruter Twilight. Le retournement devait être Spike. Le plan des chapitres 9-11 se résumait à : "?" et il était déjà prévu une fin abrupte au chapitre douze.
Et maintenant, tout un tas d'anecdotes inutiles :

La fin prévue était que Twilight réveille le monstre et le batte, avec ou sans l'aide de Pinkie. Ouais ça a été vite abandonné.
Airglow était censée avoir sa propre bille, mais épuisée. Dans une scène, elle allait vouloir la montrer à Twilight, seulement pour découvrir que Pinkie la lui avait volée en douce. À la fin, Twilight était censée utiliser la ville vide pour neutraliser celle active. J'ai décidé à mi-chemin que ça cassait un peu le mythe et le MLP n'est plus qu'une tradition de recherches sur ces phénomènes inexpliqués.
Oui, c'est Brad au chapitre 7. Twilight devait acheter un téléphone, j'ai fait du remplissage. Puis j'ai découvert que mes personnages devaient avoir environ 15-16 ans et que j'avais peut-être écrit quelque chose d'illégal. Donc quand, vers le chapitre 10, j'ai eu l'occasion de le faire revenir, j'ai sagement oublié son existence.
Le monstre était censé exister. Attiré par l'activation de ses billes, il devait tourner autour des deux filles, parler dans le téléphone, ce genre de choses. À partir du chapitre 6, cette idée a définitivement été abandonnée.
Airglow n'avait pas de nom jusqu'à l'instant où j'ai été forcé de lui en trouver un. J'ai même wiki pour le trouver, si ça c'est pas du boulot...
Parlant de wiki, j'ai passé des heures sur l'histoire du Canada, des jours sur la physique quantique et ainsi de suite, en plus de récupérer des souvenirs d'école pour les cours de biologie et d'économie. J'ai passé la fic' à m'amuser à ponifier les noms, mais aussi à donner des indices pour théoriser le fonctionnement de la magie. Et bien sûr, la mention à Port-Royal...
L'ellipse c'est pratique. Par exemple, ça m'évite d'avoir à avouer que je n'ai, mais alors, absolument aucune idée de ce que Shining fiche chez les militaires, ce qu'il y a fichu et pourquoi il a envoyé Spike. Ce mec est pas net.
Lorsque Pinkie est à l'arrêt de bus, au chapitre quatre, elle suivait son pendule.
Le monstre n'avait pas d'identité jusque vers le chapitre huit où j'ai imaginé Pinkie donnant le livre à Twilight ("non-savoir", à nouveau). Or Icorne a un monstre pour ça : Mute. En gros une ombre de rats avide de savoir, qui dévore la connaissance et susurre des vérités à l'oreille des gens. Avec les conséquences que Twilight a pu vivre. La mention de Victoire est une référence à la "Victory's tale", un texte en anglais qui fait quelque chose comme 13 chapitres de 30 pages. Et qui devait en faire 26.
Oui, l'accident du chapitre 11 est un mini-blitz pareil à Bronify.

Tout cela pour souligner d'une part le côté freestyle du texte, d'autre part le travail de réécriture pour changer des parties, modifier sans cesse le plan et essayer de ne pas trop dériver de ce qui fait le coeur de l'histoire. Une fille froide et associale.
Mais bon, allez, juste pour la fin : au départ l'intrigue devait juste être une excuse pour justifier que Twilight soit OOC. L'influence de Mute qui aurait détraqué le monde. Mais l'autre explication était que Moondancer avait dû quitter l'école de Twilight (pour finir dans celle de Pinkie... ouais).
 
4. Bon mais alors ?
Faire ce texte a été particulièrement excitant parce qu'en l'écrivant j'avais l'impression d'être replongé dans la masse. De n'être plus personne. J'ai regardé les vues, estimé que je devais avoir 10-20 lecteurs et constaté que passé les premiers chapitres j'étais devenu invisible. Et j'ai enfin pu être dans mon élément. Dans l'ombre.
Bien sûr j'avais oublié le système des abonnements, et cela m'inquiète un peu pour les nouveaux qui n'auraient pas ce soutien-là, mais inversement on est assez peu nombreux pour qu'ils soient visibles (ça a ses avantages) et les aventures / romances / comédies sont faites pour avoir du succès.
Silence n'est pas un texte très ambitieux.
Il est court, il est simple, il ne s'y passe pas grand-chose. Mais c'est ce qui m'a permis de le finir. Face au monstre de Bronify, qui n'est qu'un nain face au projet d'Icorne, c'est mieux que rien. Outre ces deux pavés j'ai encore un tas d'idées mais pour le moment j'aimerais surtout retourner lire les autres, et briser le silence.
Autrement dit, fanficers,à vos plumes.

Toropicana 7 434

FAKEFICTION - NOUVEAU FORMAT CRITIQUE

BonBonsoir, 
 
Et non cette fois c'est pas un poisson. Je vais vous présenter un nouveau type de format pour la chaîne Fakefiction qui consistera tout simplement à faire des critiques de fanfic en vidéo. En gros je dis de la merde pendant plus de dix minutes.
 
>>>ICI<<<
 
Donc quelques précisions quand même. C'est assez à l'arrache vu comme ça mais je ne compte pas faire plus. Par contre, je vais tout faire pour améliorer mon élocution, c'est par ailleurs pour cela que je vais en faire pleins d'autres (une par semaine) et j'espère qu'au fil du temps ça s'améliorera, surtout que je suis pas prêt d'avoir du vrai matériel. J'ai le cerveau qui tourne à 100km/h, trop d'idée que je ne peux pas faire par manque de temps et parfois de moyens, du coup j'ai besoin d'évacuer. J'espère que ce format m'aidera à le faire.
Aussi, comme il y en aura beaucoup, je ne compte pas faire un article par vidéo et polluer le site. C'est donc pour cela que j'invite les gens à s'abonner à la chaîne pour les suivre et rejoindre la page Facebook ainsi que mon Twitter pour vous tenir au courant ("olala komment il fé sa pub" tout à fait, j'ai besoin de tune pour payer mes putes).
 
Et pour finir, ce ne seront que des analyses comme j'en fais parfois par écrit, pas des vidéos qui auront pour but de descendre en flèche une fanfic ou un auteur, ce n'est pas l'objectif. Ne comptez également pas voir des histoires du genre Kingraptor ou autre nanar facile à massacrer, je vais prendre des fictions plus sérieuses et poussés. Y'aura des bonnes fics comme des belles bouses, mais des fics que je ne ferais jamais sous le vrai format Fakefiction.
 
BREF ! N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez et de dire ce qui pourrait être mieux, likez, partager tout ça tout ça.
Bisoux.

Zeldaini 11 433

Cherhe correcteur et dessinateur

 
pour correcteur
 
Bonjour jai recament ecrit une fanfic ( elle est terminé)  je voudrai la poster mais il y a trop de fautes que moi je suis littéralement incapable de trouver svp m ecrire en mp
 
pour dessinateur svp m ecrire en mp

Xelarande 27 433

VOS THEORIES : SAISON 7

Salut à tous !
Si vous suivez assidument la série, vous savez sans doute comment s'est terminé la saison 6...
( déjà ! )
Sinon, arrêtez de lire cet article, et foncez le voir, je vous fais confiance !
Quant à ceux qui l'ont vus...
On entre dans zone spoiler !

Une saison qui aura développé de nombreuses choses, et qui aura suivi l'évolution de cette chère Starlight Glimmer, apprenant aux cotés de Twilight et ses amies, la valeur de l'amitié et tout ce qui lui est relié.
Après touts ces préparatifs, notre petite licorne a finalement prouvé sa valeur dans les épisodes finaux en réussissant l'impossible : Affronter Chrysalis la reine des changelins (petite parenthèse pour dire que je suis assez content qu'on se soit aperçu que les appeler les "imposteurs" n'était pas une bonne idée).
Pour cela, elle a du faire face à de nombreux défis, comme essayer de travailler en équipe avec Trixie, Discord et Thorax.
Mais si, vous savez, le changelin soi-disant "réformé" que tout le monde croyait qu'il allait nous trahir alors qu'en fait, pas du tout...
Eh bien, on dirait que les scénaristes ont étés un peu sévères avec lui...
 

Nom de moi, c'est quoi cette merde ?
 
Et encore, les autres changelins n'ont pas étés mieux gâtés !
 
Mais bref, si je mets cet article en ligne, (huhu, c'est mon premier) c'est que j'ai besoin de votre aide.
Après cette saison 6, il y a beaucoup de questions en suspension en attendant la suite. De nombreux artistes sur Fimfiction ont tentés d'y répondre par le biais d'histoires.
Au lieu de cela, je préfère vous demander votre avis. (Si certain d'entre vous regardent les vidéos de Didichandouidoui, c'est le moment de vous lâcher, les gars !)
Alors, n'hésitez pas, balancez dans les commentaires ce que vous avez en tête !
Montrez moi vos théories !!

Vuld 3 431

Structure de phrase.

Hi'.
J'ai lu le premier chapitre d'Une plume jaune et, en voulant la commenter, je me suis rendu compte que mon avis allait rejoindre celui des autres, mais sans le préciser. Je ne parle pas des fautes d'orthographe, ça on s'en fiche, je parle de l'écriture "maladroite".
Et j'ai d'autant plus besoin de généraliser le sujet que cela fait un bon moment que j'aimerais lire Le Village, notamment parce qu'il me rappelle le style de Ramuz, mais je suis bloqué au chapitre deux à cause de la formulation des phrases.
C'est plutôt paradoxal. Qu'est-ce qu'on entend par une écriture "maladroite" ? Que la personne ne sait pas écrire ? Au contraire. Dans les deux fics' que je cite, il y a tout ce que je cherche : de la passion et de l'effort. Et c'est justement pour le style du Village, plus que pour son histoire, que j'ai envie de la lire. À mes yeux l'auteur expérimente et c'est le résultat de cette expérimentation qui provoque la "maladresse". Un manque de maîtrise...
Bon, admettons.
Mais alors dans ce cas, quels conseils donner ?
On ne parlera pas ici du "mot juste". Bon okay brièvement. La "maladresse" peut être d'utiliser le mauvais terme dans le mauvais contexte. On m'avait reproché, voilà longtemps, d'avoir utilisé "cime" pour désigner le haut des arbres. Dans la Plume jaune, on qualifie "d'étrange" le fait que la pièce tout autour de nous est en train de voler en éclats. C'est tout une problématique dont je n'ai pas la moindre idée de comment l'aborder.
À la place, on parlera de la structure de phrase.
Je vous préviens, on entre d'emblée dans des considérations linguistiques, la courbe de difficulté va faire un pic pareil aux tours de Canterlot donc merci d'attacher vos ceintures et d'essayer de résoudre ce problème :
1) "Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
2) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity..."
Pourquoi l'exemple (1), tiré de la Plume jaune, peut être vu comme une maladresse, alors que l'exemple (2), inventé pour les besoins de la cause, peut être vu comme du style tavusamère ? Ou dit autrement, les gens considèrent que (1) est maladroit. Pourquoi ? Et comment régler la maladresse ? La solution de facilité serait de rajouter un "et" : "Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..." Mais pourquoi ? Et est-ce vraiment la meilleure solution ?
Vous allez voir que pour répondre à ces questions on va devoir faire un détour de tous les Tartares.
La véritable question est : "qu'est-ce qui se passe quand je mets deux phrases ensemble ?" Ça semble bête mais il se passe bien plus de choses que ne vous en dit la grammaire scolaire. Par exemple reprenez (2) et comparez :
2a) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, chacune s'étonna de ne pas trouver l'autre chez elle."2b) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
Le début est exactement le même, et pourtant ce qui s'est passé derrière est complètement différent. En effet, en (2a) vous pouvez déduire du contexte qu'elles sont allées l'une chez l'autre, attention majuscules, EN MÊME TEMPS ! Révélation ! Joie ! C'est pour cela qu'elles ne sont pas à domicile, elles sont chacune chez l'autre. Humour, drôle. Tandis qu'en (2b) on comprend qu'elles se rendent visite successivement, l'une après l'autre, et qu'on a une romance sur le feu. Sérieux, pourquoi une romance ? Elles pourraient être en train de fabriquer un nid d'oiseau pour Fluttershy ! Grmf...
Avec exactement le même départ on a signifié deux choses différentes. Comment c'est possible ? On va faire l'hypothèse que, par défaut (retenez bien le "par défaut") :- La seconde phrase se produit après la première.Autrement dit, le temps s'écoule dans le texte de la même manière qu'à la lecture. Ce qui est écrit avant se déroule avant dans le temps, ce qui est écrit après se déroule après. PAR DÉFAUT ! Cela signifie "si rien ne vient le contredire". Il s'agit juste d'une supposition, d'une hypothèse qu'on fait à la lecture, et le texte peut nous détromper. En (2a), en l'occurrence, la situation nous a fait déduire que les phrases ne se déroulent pas l'une après l'autre mais en même temps.
Reprenez (1) et demandez-vous : est-ce que ça se déroule en même temps ? Bon là sans contexte vous ne savez pas mais la réponse est oui, les cheveux se redressent en même temps que la petite ferme les yeux. Notez que le temps verbal n'y change rien, en (2) aussi on a un passé simple...
Bon, on a fait l'hypothèse de la "temporalité", que la phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après. Ça n'a pas résolu notre problème. Qu'est-ce qu'on va faire ? Une seconde hypothèse ! Cette fois :- La seconde phrase est causée par la première.Toujours par défaut, hein.
Si nous reprenons l'exemple (2), (2b) notamment parce qu'il m'arrange, on supposera que la visite de Rarity CAUSE la visite de Twilight, qui à son tour CAUSE qu'elles passent leur temps ensemble. Plus précisément, et là c'est le contexte qui nous le fait déduire, on comprend que les deux premières "phrases" causent la troisième.
Notez également qu'à ce stade on n'en a plus ranafiche de la ponctuation :
2c) "Rarity alla chez Twilight. Twilight alla chez Rarity. Bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
À part que la pause est plus longue entre chaque phrase (avec effet de style, je suppose), la signification est exactement la même. Tout au plus ces pauses peuvent suggérer que la romance prend son temps, ou bien que le narrateur désapprouve... qui sait ? Dans tous les cas la structure est, elle, strictement la même.
Appliquez ce lien de causalité à (1) : les cheveux se relèvent... et ça cause... qu'elle ferme ses paupières ?
Hein ?
Félicitations ! \ o / La boîte noire du langage dans la cervelle du lecteur vient de renvoyer une erreur système tonitruante, vous venez d'expliquer la maladresse ! Eh oui, on l'a dit, par défaut on suppose que la première phrase cause la seconde. Ici la seconde phrase n'est clairement pas causée par la première (ou alors Flutty' a des réactions bizarres), hypothèse contredite, et le lecteur... n'a pas d'autre hypothèse.
Pour le comprendre, on va compléter l'exemple (1) :
1a) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
C'est "maladroit" mais on comprend parfaitement ce que l'auteur a voulu faire : énumérer les effets du vent sur la petite pégase toute trognon. On a dit à l'école qu'on énumérait avec une liste "ça, virgule, ça, virgule, ça et ça" donc l'auteur a mis une virgule et on comprend. Mais, dans la structure, le texte dit que le souffle du vent CAUSE les cheveux qui se relèvent et que ces cheveux, à leur tour, CAUSEnt la fermeture des paupières. Ce n'est pas ce qu'on veut. Nous on veut :
1b) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..."
Le "et" sert ici à contredire l'hypothèse, à dire au lecteur "nope ! La phrase d'avant ne cause pas celle qui va suivre". C'est plus compliqué que ça mais faites semblant, hochez la tête et tout ira bien.
Détour terminé, on a expliqué pourquoi mettre un "et", on a réglé un problème sur un bazillion et qu'est-ce qu'on a vraiment appris ?
Eh bien, que le texte est structuré par deux hypothèses fondamentales :- La phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après- La phrase d'avant cause la phrase d'aprèsEt que ces deux hypothèses pouvaient être niées par le texte, soit par des indices textuels (genre le "et") soit par le contexte, la situation elle-même.
ATTENTION ! /!\
T'as vu j'ai même mis du gras alors si c'est pas pour dire... je vous préviens juste que ça c'était la partie facile de l'article. Si vous avez compris que, par défaut, il y a toujours un lien de cause à effet entre deux phrases, vous pouvez vous arrêter là. Mais moi j'ai envie d'aller plus loin et pour ça je vais utiliser... horreur... un langage logique !
En gros j'en ai marre d'écrire la phrase complète à chaque fois, alors à la place je vais utiliser des lettres majuscules :
3) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, tout allait trop vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Cet exemple (3), moi, je vais l'écrire comme ça : "A, B, C pour D". Dans ce cas, "B" correspond à "tout allait trop vite", etc...
Pourquoi je fais ça ? Pour pouvoir mettre en avant les rapports entre les phrases. "A parce que B et C donc D". Vous voulez la version longue ? D'accord. "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait PARCE QUE tout allait trop vite ET tout était trop violent DONC pour comprendre quoi que ce soit." Je me contente d'abréger avec des lettres, merci de votre compréhension.
Mais je fais ça aussi pour pouvoir mettre des parenthèses :
3a) (A parce que (B et (C donc D) ) )
P-p-pourquoi j'ai fait ça ?! Aaaah des parenthèses, des maths', pas les maths', pas les maaaths' ! Blague à part, les parenthèses sont nécessaires. Et quitte à faire des maths', rappelez-vous : 2 + 3 x 4 = ? Suivant où vous mettez les parenthèses, ça fait 14 ou 20. Eh bien en écriture c'est pareil. Si j'écris :
3b) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait tant tout allait vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Vous ne voyez pas la différence mais en termes logiques :
3c) (A parce que B) et (C donc D)
Je n'ai changé que deux mots et les parenthèses ne sont plus du tout les mêmes. Pourquoi ? C'est quoi ces parenthèses et en quoi ça importe ? Eh bien, ces parenthèses sont la structure de la phrase. Ah bah oui, la phrase au sens scolaire c'est "depuis la majuscule jusqu'au point", donc on a quatre phrases (A, B, C et D) qui n'en forment qu'une, merci la nomenclature pourrie de l'école ! On parle de phrase "complexe". Et cette phrase complexe, composée de phrases "simples", a donc une structure.
Cette structure dit quelle phrase est subordonnée, dépendante, soumise... ce-que-vous-voulez à quelle phrase. En termes de causalité, l'effet est subordonné à la cause : sans cause pas, d'effet, pas de fumée sans feu. En d'autres termes, théoriquement, une phrase soumise à une autre ne peut pas exister sans cette autre phrase.
Si vous reprenez (3a), les parenthèses nous disent que le bloc (C donc D) est l'une des causes de A. Si tout n'était pas "trop violent" (C) ou "trop rapide" (B), elle comprendrait (non-A). Logique.
L'enjeu de la structure de phrase est donc de permettre au lecteur de retrouver cette structure, en lui donnant tous les indices nécessaires pour savoir quelle "phrase" est subordonnée à quelle autre.
À ce petit jeu, deux règles :- Il n'y jamais qu'une et UNE SEULE phrase principale au-dessus de toutes les autres- TOUTES les phrases ont une relation
Qu'est-ce que ça signifie ? Eh bien, rappelez vous (2) : "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity", en disant que cela forme une phrase complète... quelle phrase est subordonnée à l'autre ? On aurait tendance à dire que les deux sont au même niveau, par flemme, mais rappelez-vous notre hypothèse : la seconde est causée par la première. Elle lui est donc... subordonnée. Un autre exemple ?
4) "Luna frappa le document de son sceau, le rendant éternel."
Cause, Luna appose son sceau. Effet, le document est désormais éternel. Conclusion, la seconde phrase est subordonnée à la première. Preuve ? On a utilisé un participe présent. Eeeyup, le participe est un indice textuel pour dire au lecteur "eh. Eh ! Cette phrase est soumise à l'autre." On teste ?
4a) "Rendant le document éternel, Luna le frappa de son sceau."4b) "Luna rendit le document éternel, le frappant de son sceau."4c) "Luna frappant le document de son sceau le rendit éternel."
En (4a) on inverse l'ordre des phrases. Par défaut la première devrait causer la seconde, mais le participe présent nous prévient que c'est la subordonnée. En (4b) la chaîne causale n'a pas changé, mais le participe présent fait "buck you" et impose la première phrase comme principale. Cela signifie qu'on s'intéresse à l'effet, la cause devient secondaire. On inverse en (4c) ? Même résultat.
C'est cela, un "indice textuel". Le participe présent soumet la phrase à une autre.
Et cela signifie -- je te regarde très fort, le Village -- qu'il ne devrait jamais y avoir de phrase principale avec un participe présent. Grmf.
Mais on n'a pas fini :
4d) "Luna frappa de son sceau le document devenu éternel."4e) "Le document frappé du sceau de Luna devint éternel."4f) "Luna frappa de son sceau le document qui devint éternel."4g) "Le document qui devint éternel fut frappé du sceau de Luna."4h) "Luna apposa son sceau et le document devint éternel."4i) "Le document devint éternel et... Luna... apposa son sceau... au doc- what ?"4j) "Le document devint éternel lorsque Luna y apposa son sceau."
Il y a énormément de manières d'exprimer la "causalité" (au sens très large, calmez-vous les philosophes) et, donc, la dépendance d'une phrase à une autre.
On a déjà vu ce qui se passait si on mettait simplement deux phrases l'une après l'autres. Pas d'indice textuel, par défaut la première cause la seconde et seul le contexte peut nous détromper.
On a aussi vu ce qui se passait si on utilisait un participe présent : celui-ci subordonne la "phrase" où il se trouve. Mais avec (4d-4j) on voit que le participe présent n'est qu'une option parmi d'autres : participe passé, subordination (le "qui"), coordination (le "et" mais aussi le "lorsque")... Ce sont tous les indices textuels -- il doit y en avoir d'autres -- qui permettent de dire au lecteur "bon arrête ton délire, c'est cette phrase qui domine les autres ta gueule". Notez d'ailleurs qu'en (4h) on a un "et", mais que la seconde phrase est quand même subordonnée, vu qu'en (4i) si on tente d'inverse ça déraille complètement... eh oui, première hypothèse, il y a aussi le déroulement du temps.
Okay donc je résume.
Par défaut (sans contexte ni indice textuel) :- La première phrase se déroule avant la seconde.- La première phrase cause la seconde.La relation de causalité crée des dépendances, et donc subordonne les phrases entre elles, et le texte fournit des indices textuels (en plus du contexte) pour nous dire qui domine qui :- La coordination (mais ou et donc or ni car)- La subordination (qui, lequel, etc...)- Le participe (présent et passé)À quoi il faut ajouter le temps verbal, etc...
Tout cela nous donne déjà une batterie d'outils assez formidables pour composer des phrases dignes de Proust et qui donneront mal à la tête à des générations d'écoliers. Ce n'est pas notre but, notre but est d'expérimenter, de tester ces outils pour voir ce que nous, chacun de notre côté, on veut en faire pour exprimer au mieux notre histoire.
Demandez-vous quelle information vous devez mettre en avant, et en gardant en tête qu'il n'y en aura qu'une seule, faites en sorte de subordonner toutes les autres à celle-ci. Tant qu'une seule information domine, votre phrase sera juste.
Je sais que c'est encore pas mal abstrait, et quitte à rester vague je vous inviterai surtout, peu importe les maladresses, à continuer d'expérimenter, fanficers,à vos plumes !

Especiel 3 431

2 petites semaines

Hello everypony *.* je préviens que je serais absent durant deux semaines a compter de ce jour (Donc du 6 au 18 juillet) ^^ Donc ne vous étonné pas si ma fiction "The first pony-Griffon War" stagne un chouilla :3
D'ici mon retour, portez vous bien et surtout, continuez la lecture ! ^^

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