Précisons d'entrée de jeu. Le terme que j'utilise en entête de ce billet est sans doute impropre. Mais comme pour l'inertie littéraire, je ne trouve pas de meilleur mot pour synthétiser ce dont je veux vous parler. Les économistes me corrigeront.
Depuis bientôt dix ans que je suis dans la fanfic, j'ai rencontré plus d'une fois un commentaire commun dans la bouche d'auteurs amateurs : « de toute façon, je me moque bien des notes, des vues ou des commentaires. J'écris pour moi, pas pour les autres. » A première vue, on pourrait prendre cet avis pour du bon sens, pour de l'humilité. Y voir un certain détachement.
Mais pour moi, cette phrase est au mieux, un jugement hâtif, au pire, de la fausse modestie, et dans tous les cas, un mensonge factuel.
Je vais être clair. Personne n'écrit pour soi. Pas plus que personne ne compose, peint, dessine, bref, ne crée pour soi. Absolument personne. Ça n'existe pas.
On crée toujours pour les autres. On crée toujours pour un public.
L'art ne devient art que quand quelqu'un d'autre que l'artiste ne pose les yeux dessus.
L'art peut-être porteur d'un message. Être une prouesse technique ou esthétique. Détenir un message politique. Bousculer les conventions. Être beau pour être beau. On peut multiplier les exemples à l'infini. Mais la conclusion est unique : si l'art est porteur de quelque chose, c'est donc qu'on peut porter quelque chose à quelqu'un. Fut-ce un simple divertissement sans prétention, cela nécessite quelqu'un à divertir.
Quelqu'un qui écrirait pour soi ne laisserais jamais personne d'autre lire sa prose. Quelqu'un qui ne peindrait que pour soi, n'afficherait jamais ses toiles, fut-ce dans son salon.
J'ignore si c'est un reste d’éducation religieuse dans notre mémoire collective qui nous faire croire qu'il serait bien vu de ne pas se soucier du regard de l'autre. Mais c'est un mensonge flagrant. Il faut accepter l'idée que l'autre est là et que son avis nous importe. On veut lui transmettre des émotions, nos émotions, les tripes que nous mettons dans notre travail. C'est naturel et c'est normal.
Pour recentrer sur l'objet de ce billet, un évidence se pose. Vous pouvez avoir fait la meilleure fic du monde, elle ne sera jamais reconnue comme tel si personne ne sait qu'elle existe.
Prenez Fallout Equestria. Nombreux voient en elle (à tort ou à raison) la plus grande fic MLP jamais faite. Elle n'aurait jamais eu cette estime, si le fichier était resté à dormir sur le disque dur de son auteur.
A partir du moment où vous laissez un tiers voir votre œuvre, c'est que vous voulez qu'elle soit lue, et qu'elle soit aimée. Qu'elle soit aimée, si vous êtes sincère dans votre démarche et pas trop manchot dans l’exécution, ça ira tout seul. Le public à mille autres fics à lire, et mille autres choses à faire. La question qui se pose c'est comment leur vendre VOTRE fic ?
Notez que je parle pas ici de vendre au sens pécunier. L'expérience a montré que le monde de la fanfic est très frileux dès qu'il s'agit d'argent. Non, je parle de faire connaître votre fic, de la démarquer des autres. Il existe quelques astuces.
1)Un fandom qui marche. La base. On a la chance, sur MLP, d'avoir un fandom actif, vivant, qui brasse du monde, donc des lecteurs en puissance. Mais ce n'est pas le cas de toutes les séries. Une excellente série comme Bojack Horseman ne récolte que 12 fics sur AO3 et ne possède même pas de catégorie propre sur fanfiction.net. A l'autre bout du spectre, nous avons un Harry Potter et ses 735 000 fics sur fanfictions.net, où vous pouvez être sûrs que 99% des fics sont noyées dans la masse et n'émergent jamais.
2)L'actualité. Un fandom, ça vit, ça stagne, ça meurt, mais parfois, ça repart. La section fanfics du site Star Wars Universe mourait doucement de sa belle mort, jusqu'à l'annonce de la nouvelle trilogie ne vienne mettre un coup de pied dans la fourmilière, ne réveille les vieux auteurs et ne charrie une myriade de nouveaux écrivains. L'actualité est une grande pourvoyeuse de lecteurs, ne l'oubliez jamais.
3)Soignez la présentation. Sur ce site en particulier, où nous avons la chance d'avoir des couvertures. Bichonnez les. N'optez pas pour la facilité du ponycreator sans originalité qui confine directement à l'OC. N'oubliez pas que nombre de lecteurs n'accorderont pas plus de quelques secondes à votre titre. C'est dès ce moment qu'ils faut les apater. Votre couverture, c'est votre porte d'entrée. Le fandom brony est plein de dessinateurs talentueux, utilisez les. Servez vous en, sans oublier de les créditer.
4)Soignez l'histoire. Chacun ses goûts, et chaque lecteur a les siens, mais de grâce, évitez le Human in Equestria. Ca a été fait mille fois, ça a une image atroce, et quelque soit la qualité propre de votre fic, vous arriverez après la bataille, et cette dernière est perdue depuis longtemps.
Au contraire, taper dans un genre peu usité comme le Far West ou les pirates, attirera naturellement l'attention sur vous.
5)Gratte moi le dos, je gratte le tien. Règle tacite des communautés d'écrivains. Commentez de manière construite les fics des autres auteurs, et vous aurez de bonnes chances qu'ils viennent commenter chez vous.
6)Ne pas saturer le marché. Si vous avez une fic fleuve, ne balancez pas tous les chapitres d'un coup. Laissez les au goutte à goutte. Trop de fics/chapitres d'un coup donne l'impression que vous voulez écraser les autres de votre présence, et que vous cherchez à avoir le monopole sur le site. Sachez attendre. La patience paie.
7)Ne pas abandonner le marché. Inverse du précédent. Soyez actifs, postez des fics, des petits OS, ne vous faites pas oublier. Si on attend de votre part une grosse fic depuis trop longtemps, vous allez finir par être victime de l'effet Half Life 3 : passer de quelque chose de très attendu, à n'être plus qu'une blague.
8)Attention à votre réputation. Nous parlons d'image après tout, depuis le début de ce billet. Alors, comportez vous bien. N'insultez pas les gens avec qui vous êtes en désaccord, prenez le temps de répondre à vos commentaires (sinon vous dégagerez l'image d'un auteur qui se moque de son public en l'ignorant), évitez de faire du clop si vous craignez de ne pouvoir l'assumer, et de vous défaire de l'étiquette qu'on vous apposera
9)Ne faites pas du marketing pour du marketing. C'est très important, voire essentiel. Les quelques points que j'aborde dans ce billet servent à vendre votre fic. Mais on ne peut pas vendre du vent. Le public le sentira, et se détournera de vous. A titre d'exemple, si vous faites un oneshot à succès, transformez l'exploit en vous lançant dans une nouvelle fic, fort du public gagné, et qui vous suivra, plutôt que de vous enfermer dans des déclinaisons sans âme de la fic d'origine.
Il va de soi que je donne là que quelques grandes lignes et qu'il existe mille autres façons de faire connaître sa fic auprès du grand public. Ne serait-ce qu'en parler autour de soi, de rebondir sur la bonne occasion de la placer, etc. Mais si je devais conclure, je poursuivrais un peu le 9e point en vous demandant de garder à l'esprit que le marketing doit être au service de votre fanfic, et non l'inverse.
Lire et commenter l'article completJe voulais compléter mon ancien article sur les méchants, avant de réaliser que ça se reliait très bien à cet article de Nova sur les motivations des personnages.
En fait si on réfléchit deux minutes, la plupart du temps, ce sont les méchants qui ont de grandes motivations. Ils veulent s'emparer du monde (allez mourir, je vous mettrais pas le gif de M Bison, on est pas chez le Nostalgia Critic ici) et s'ils n'avaient pas décidé de le faire, le héros serait encore en train de sarcler son champ de patates dans son village.
Les méchants à motivation, on peut les classer en deux grandes catégories. Les salauds égoïstes et les salauds altruistes. J’emprunte le terme au très bon bouquin uchronique d'Eric-Emmanuel Schmitt « La part de l'autre », où l'on suit un Hitler reçu aux Beaux-Arts de Vienne, et qui ne devient jamais le dictateur qu'on connaît. Le salaud égoïste est celui qui ne pense qu'à lui, qui met sa jouissance et sa réussite au dessus de tout. En revanche :
« Les salauds altruistes provoquent des ravages supérieurs car rien ne les arrête, ni le plaisir ni la satiété, ni l'argent, ni la gloire. Pourquoi ? Parce que les salauds altruistes ne pensent qu'aux autres, ils dépassent le cadre de la carrière privée, ils font de grandes carrières publiques. Mussolini, Franco ou Staline se sentent investis d'une mission, ils n'agissent à leurs yeux que pour le bien commun, ils sont persuadés de bien faire en supprimant les libertés, en emprisonnant leurs opposants, voire en les fusillant.
Ils essuient leurs mains pleines de sang sur le chiffon de leur idéal, ils maintiennent leur regard fixé sur l'horizon de l'avenir, incapables de voir les hommes à hauteur d'homme, ils annoncent à leurs sujets des temps meilleurs en leur faisant vivre le pire. Et rien, rien jamais ne les contredira. Car ils ont raison à l'avance, ils savent. Ce ne sont pas leurs idées qui tuent mais le rapport qu'ils entretiennent avec leurs idées : la certitude. »
Qu'en est-il de nos méchants de MLP dans cette classification ? Selon moi, tous correspondent à la première catégorie. Tous sauf une, mais détaillons mon propos.
Nightmare Moon veut apporter la nuit éternelle sur Equestria, chasser sa sœur, prendre sa revanche. On peut arguer qu'elle a une certaine vision politique (après tout, dans les uchronies de la S5, elle est celle dont le pouvoir est le plus stable) mais c'est une vision à son intérêt. Elle n'est pas mue par le bien commun.
Sombra est dans le même cas. Il veut étendre son pouvoir par la force, réduire les peuples en esclavage pour son propre intérêt.
Chrysalis agit pour le bien du groupe, mais ce n'est qu'un égoïsme de masse : les changelins ont besoin d'amour, ils voient les poneys comme des proies et les dévorent. Sa réaction, dans l'uchronie de la S5 est d'ailleurs de commenter à quel point le village de la résistante à l'air « délicieux ». Les changelins sont des ventres sur pattes, et on peut sincèrement se demander ce qui adviendra d'eux quand ils auront tout mangé.
Tirek est exactement le même. Il cherche le pouvoir pour lui et lui seul, il vide les poneys de leur magie et ravage tout sur son passage.
Discord également, car il ravage tout pour le plaisir de ravager, et l'amour du chaos. Il n'a pas de réel but, c'est un enfant qui s'amuse, comme une version maléfique du génie d'Alladin ou monsieur Mxyzptlk dans Superman.
Il en va tout autrement pour la dernière méchante en date de la série, Starlight Glimmer. Glimmer a un but, une vision. Elle pense scincérement que les cuties marks sont mauvaises pour le poney, qu'ils doivent s'en détacher. Elle ne cherche pas à prendre Equestria par la force et à imposer sa vision, non, son but est de construire un monde utopique où les autres viendront la rejoindre. C'est le poney pour qui la fin justifie les moyens.
Il aurait été facile d'en faire une despote qui manipule les poneys du village pour son intérêt personnel. Mais ce n'est pas le cas. Elle triche bien sûr, puisque elle garde sa cutie mark. Mais c'est pour servir sa cause, pas se servir elle-même.
Récoutez là quand elle fait face à Twilight dans le final de la S5. Elle est réellement blessée que Twilight et ses amies aient détruit son utopie, elle pensait scinérement que l'égalitarisme absolu était le seul moyen pour les poneys de vivre en paix. Bons sang, elle va jusqu'à revenir dans deux autres épisodes de la saison pour préparer sa revanche sur Twilight !
On peut gloser sur le fait que la raison qui fait que Starlight est ainsi est maladroite, je suis le premier qui aurait préféré l'idée d'une Starlight convaincue que les marques étaient mauvaises par son observartion de la société, plutôt qu'une trahison infantile.
Mais le traitement ultérieur de cette idée est selon moi, bien au dessus des standards des autres méchants de MLP.
C'est cela qui fait à mon sens, Starlight la meilleure méchante que nous ayons eu dans MLP FIM. C'est sur cette dynamique que vous devez vous appuyer pour nous créer des méchants dignes de ce nom dans vos écrits, leur donner, comme l'écrivait Nova, un désir et une motivation à renverser les montagnes.
C'est ce qui fera d'eux de meilleurs personnages, et vous, de meilleurs auteurs.
Lire et commenter l'article completDieu que je déteste ce genre de billet. Sérieusement. Un des trucs qui m'a le plus agacé quand les users du site se sont mis à pouvoir poster les billets, c'est tous ceux qui ne conçernaient en rien l'écriture, ou bien qui faisaient le point sur l'avancée de leurs écrits. Sérieusement. Ca n'a aucun intérêt de savoir que vous êtes à 5, à 25 ou à 90 % à la fin de votre fic. Bornez vous déjà à la finir, ça sera pas si mal, à la poster, et là on verra ce qu'il en est.
Mais je digresse.
Ca fait un bout de temps que j'estime avoir fait le tour de la communauté. J'ai lu à peu près tout ce qu'il y a à lire, j'ai moi-même raconté tout ce que j'avais à raconter. J'ai essayé de prendre alors un rôle plus professoral, en backant ceux qui le demandaient, et quelquefois, ça a donné de bons résultats.
Mais dans l'ensemble, je suis lassé. Lassé de voir encore et toujours, et éternellement les mêmes erreurs de débutants, encore et encore. C'est anormal que des gens osent encore écrire des scriptfics, anormal que des auteurs confient l'avancée de leur récit à un vote du lectorat, et encore plus anormal que les commentaires les caressent dans le sens du poil au lieu de leur rentrer dans le lard pour leur faire comprendre qu'ils font tout à l'envers.
Lassé de voir des trads faites à l'arrache au rythme de croisère d'un chinois cousant une nike. Lassé de voir les bons auteurs déserter, et que plus personne ne soit capable de mobiliser de l'énergie pour écrire des fics fleuves.
Lassé de sentir ce sentiment de dégoût flotter partout où je mets le nez.
Est-ce que tout était mieux avant ? Je ne le crois pas, mais j'en ai le sentiment. Et j'en ai assez de me persuader du contraire alors que c'est de plus en plus dur.
J'ai toujours fonctionné à l'émulation et à l'énergie réciproque. J'ai perdu mes grands pilliers, qui, aussi concours de quéquette qu'ils soient, m'avaient permis de mettre à bas les 450 pages de BAZ.
Y a un an de ça, j'avais déjà décidé de m'en aller, ne voulant le faire qu'après avoir bouclé Lune de guerre. Je ne ferais pas la même erreur ici. J'arrête tout, je désactive les machines, fini.
Je m'en excuse personnellement aux près de ceux qui attendaient de moi une commande. Mais je suis à plat, et j'ai pas envie de repartir. Je ne disparais cela dit pas pour autant, ceux qui savent sauront où me trouver.
Bon courage à la poignée de braves qui m'ont malgré tout prouvé qu'un semblant de relève peut exister. Pour les autres, je vous méprise trop pour penser à vous sérieusement.
Si je devais conclure par un mot de la fin, ayez au moins l'honnêteté, quand une fic est pourrie, de le dire dans les coms. Arrêtez de vous réfugier derrière la fausse excuse du Friendship is magic, qui est tout sauf vrai. Cette communauté est comme les autres, percluses de luttes d'égo et de saletés. Le nier ne fait que dissimuler le problème.
Et dans le cas où vous vous en moquez, et bien...continuez à tout saboter. Vous le faites avec talent.
Bro-Nie out.
Lire et commenter l'article completLa nécessité de ce billet pourra sembler futile. Même pour moi. J'ai l'impression que je vais énoncer de telles évidences que l'idée même ce billet me semble encore un peu saugrenue. Mais à la lumière de récents événements, je pense être obligé de le faire.
La traduction est un art difficile. C'est un métier à part entière, et Dieu sait que ce n'est pas simple.
En introduction, je me permets de vous renvoyer au très bon guide rédigé par Little Parrot :
https://mlpfictions.com/blog/133/guide-de-traduction
Touchant un tout petit peu à la traduction, mais bien moins qu'un System, une Parrot ou un Sangohan, je pense qu'il est quand même important que je précise quelque chose.
Récemment, nous avons découvert qu'un traducteur du site prenait de larges libertés avec le texte de base.
Au delà de la traduction pure parfois un peu maladroite, ce qui peut tout à fait se comprendre, car après tout, personne ici n'est traducteur professionnel, nous avons été surpris en comparant texte en VO et texte en VF : certains noms propres avaient été traduits, certains passages étaient réécrits, quand d'autre n'étaient pas purement et simplement coupés.
Nous avons attiré l'attention du traducteur sur ce nous considérions comme des fautes. Aucune réaction de sa part, il a continué à poursuivre de la même façon. C'est pour cela que je me permets de rédiger ce billet, car je voulais éclairer un problème plus large.
Sur la traduction des noms, tout d'abord. Selon moi, un nom propre est un nom propre, et il ne faut pas le changer, pas le traduire. Twilight Sparkle doit rester Twilight Sparkle, Rarity ne doit pas devenir Rareté.
Cela dit, quand c'est possible, on peut traduire une partie d'un nom. Dans le cas de l'Everfree Forest par exemple, on peut tout à fait parler de foret Everfree, ou de la Grande et Toute Puissante Trixie. Ou encore des Croisées de la Cutie Mark.
On m'objectera que certains se calquent sur la VF. Mais la VF ne fait pas toujours (jamais?) bien les choses. Honnêtement, quelqu'un utilise sérieusement le terme de Jument Séléniaque ou parle de Volonté de Fer, le minotaure prof de fitness ?
Dans le cas de certaines expressions idiomatiques comme la Heart Warming Eve ou la Hearts and Hooves Day, trouvez un équivalent. J'ai opté pour Veillée Chaleureuse et St Galopin, et j'estime qu'elles rendent à merveille.
Enfin, s'il le faut, laissez en VO. Je n'ai pas traduit le titre de Kitchen sink, parce que l'idiome n'a aucun équivalent français. Par contre, ayez la correction de vous en expliquer dans les notes de bas de page.
Ensuite, sur la réécriture et la coupure. Il est évident qu'on ne peut traduire mot à mot. Ça serait trop laid, il faut reformuler pour que ça passe en français. De fait, on réécrit.
Dire « patte » alors que l'auteur utilise « bras » par exemple, ce n'est pas grave. On garde le contexte et on ne dénature pas le texte.
Mais même si une blague d'un poney vous donne du mal, vous n'avez aucun droit de l'expédier d'une touche de suppr. Creusez vous la tête, cherchez un équivalent, demandez de l'aide. Mais ne coupez rien.
Pour rester dans l'exemple de Kitchen Sink, il y a une scène où Dash lâche un dédaigneux « keep your mane on ! » à Carrot Top avant de s'envoler énervée de la pâtisserie. « Keep your mane on » est une ponyfication de « to keep your hair on », lit. « garde tes cheveux en place », à comprendre comme « ne t'énerve pas, reste cool. » (sous entendu, on fiche le bazar dans sa coiffure quand on s'énerve)
J'admets avoir bloqué quelques minutes à trouver un équivalent français. J'ai fini par en trouver en avec « Oh, ça va, pète un coup ! » sans doute un brin trop vulgaire, mais qui au style familier collait à Dash, surtout à bout de nerfs.
Je n'ai pas supprimé la phrase. Je l'ai adaptée.
Si c'est là, c'est pour une bonne raison, l'auteur estimant que ces mots sont nécessaires pour la compréhension, ou l'immersion dans son texte. Couper ça, c'est lui cracher au visage.
Encore une fois, j'ai l'impression de n'avoir rien dit dans ce billet, et devoir rappeler ces simples choses me fait quelque peu halluciner.
Je terminerais en vous enjoignant de prendre du temps sur vos traductions. On est pas au pièces, si vous devez passer deux ou trois semaines sur un oneshot, prenez-les, l'important est de bien formuler vos phrases. Où serait le plaisir de lire un Fallout Equestria ou un Snow on her cheek si Vuld et System avaient rushés comme des sagouins ?
Bref, easy les gens. La qualité avant la quantité c'est pas si mal.
Lire et commenter l'article completVous inquiétez pas, le titre fait peur, mais l’article est pas méchant.
Je me suis rendu compte que je vous avais pas encore parlé d'inertie littéraire, ce qui est très mal. On va s’y attarder un brin dans ce billet.
L’inertie littéraire est un terme que vous ne retrouverez nulle-part dans des traités de littérature pour une raison très simple : à ma connaissance, je suis le seul à utiliser ce terme là. Le concept lui-même existe, et je suis près à parier qu’il a un nom officiel. Mais ayant pris le pli d’appeler ça de l'inertie littéraire, je suis persuadé que c’est le mot que j’emploierais jusqu’au bout. Dans la même logique des choses, sachez que pour moi, la Reine des Neiges dans l’univers de Fables s’appele Elsa à cause de Frozen, et n’afout’ si c’est pas la même.
Je m’égare.
Ah, et en préambule, je sais bien (et je le précise car je vous vois déjà, camarades physiciens, bondir sur vos claviers) que je détourne totalement le concept d'inertie de so sens newtoonien. C’est pas ma faute, la première fois que j’ai découvert le mot inertie, c’était dans la BD de Picsou sur les rayons des Rapetou, et j’ai compris le truc de travers. Depuis c’est resté.
Et maintenant qu’avant même d’expliquer, je viens de confesser que j’utilise le mauvais mot pour illustrer un concept qui n’a rien à voir et que je me suis bien savonné la planche, on y va !
L’inertie littéraire, c’est le nom que je donne au fait suivant : avant d’écrire, rédigez un plan de votre fanfic. Tracez y les grandes lignes, les évènements, les personnages, leurs relations, bref, faites un résumé.
Ensuite, écrivez votre fanfiction.
Quand le point final est apposé, reprenez votre plan initial et amusez vous à voir tout ce qui a changé. Y a des chances pour que vous ne reconnaissiez plus rien.
La raison en est assez simple : l’inspiration va & devient, on peut avoir soudainement de nouvelles idées, et partir sur quelque chose de totalement différent.
C’est d’autant plus vrai qu’on rédige une longue fic, qui prend du temps, durant laquelle on lit aussi d’autres auteurs, on pioche des idées à droite à gauche.
Par exemple, en pleine rédaction de votre récit épique de Fancypants sauvant Equestria de la damnation éternelle (on aime pas assez ce gars-là. Alors qu’il est cool, et qu’il a une moustache), vous vous attardez sur le récit d’un de vos camarades auteur, qui décrit la liaison déchirante entre son OC et Spike (on aime pas assez ce gars-là. Alors qu’il est cool, et qu’il a une moustache). Si vous vous amusez à placer son OC en caméo dans votre fic, par exemple, en le décrivant attablé dans un restaurant où passe Fancypants.
Vous aurez subi ce que j’appelle de l’inertie littéraire. Le récit a avancé “de lui-même”.
Rien ne prédisposait cet OC à apparaître là. Mais vous l’avez fait, et vous avez modifié le cours de votre histoire pour y inclure le personnage.
Il n’y a d’ailleurs pas nécessairement besoin d’une influence extérieure. D’une manière plus générale, j’appelle “inertie littéraire” toute évolution entre le plan de base et le résultat final.
Pour donner un exemple peut-être un peu plus précis, j’ai fouillé dans mes vieux brouillons et j’ai trouvé un bout de plan d’une des scènes de B.A.Z, celles de la cutieanera. Je retranscris ici en tapuscrit un bout du plan en question :
Ici, je vous C/C la version finale (mais en abrégé, rassurez vous), de cette scène, comme vous avez pu la lire dans la fic.
L'attention du professeur fut attirée par une belle enveloppe, frappée du sceau officiel de la Chancellerie. Regal l'ouvrit sans attendre.
Monsieur le professeur Regal.
[...] Nous aimerions vous rencontrer personnellement à Manehattan afin que nous puissions discuter de vive voix de votre discipline et envisager de vous intégrer au personnel scolaire de l'académie. Nous comptons sur votre présence dans nos locaux dans l'après-midi du jeudi qui vient.[...]
Le délégué à l’Éducation auprès du Chancelier Strawberry et recteur de l'académie supérieure de Manehattan.
Regal eut du mal à se retenir pour ne pas danser de joie sur son bureau. [...]
Une minute... ce jeudi après-midi ? Mais c'était le jour des retenues ! Regal ne pourrait pas être à son rendez-vous de Manehattan, à moins que...
La licorne leva la patte pour attirer l'attention de Celestia qui était dans les dernières à quitter la salle de classe.
_Mademoiselle Celestia, lui dit Regal d'un air le plus neutre possible, j'ai bien réfléchi à votre retenue de jeudi prochain et j'ai décidé de la décaler à la semaine suivante.
[...]
_Allez, filez maintenant, lui ordonna Regal en lui désignant la sortie du sabot. Vous avez des devoirs à me rendre demain, alors faites-les au plus vite.
Ce ne fut que lorsque Celestia fut sortie de l'école qu'un petit sourire de satisfaction vint briser son masque de quiétude. Passer toutes ces heures à tourner les mots pour faire une vraie-fausse lettre de l'académie avait payé on dirait. Comme d'arriver à trouver un tampon ressemblant assez à celui de l'institution pour faire illusion d'ailleurs.
L’idée principale reste la même : Celestia rédige un faux pour obliger son professeur à décaler sa retenue. Mais si j’avais originellement prévu que le faux soit une convocation au palais pour un entretien d’embauche, j’ai modifié cette idée, la transformant en entretien à la Chancellerie des terrestres. Car pour des raisons de cohérence, et de logique propre à B.A.Z, il me semblait plus logique que l’Education Nationale dépende des poneys que des licornes. Mais on s’éloigne là du sujet.
Amusez vous à reprendre les topics des fics sur les forums, dès que ces dernières sont un peu épaisses (car nécessairement plus longues à écrire et donc plus sujettes à être modifiées entre le plan et le résultat final), et vous verrez que bien souvent, l’auteur avoue avoir bifurqué en cours de route, fait un autre choix de personnage, cela quelquefois modifiant le récit du tout au tout.
Tout cela pour vous dire de ne pas vous inquiéter si en pleine rédaction, vous vous apercevez que ça n’a plus grand chose à voir avec ce que vous vouliez faire originellement. La plupart du temps, vous allez corriger les défauts de base, sans même vous en apercevoir. Vous allez peaufiner votre travail. Nous avons l’avantage d’écrire sur PC, où tout est facilement retouchable, il faut en profiter.
Laissez l’inertie littéraire faire son boulot, vous verrez, elle est sympa.
PS : et je maintiens que pour Fables, Elsa c’est mieux que Lumi.
Lire et commenter l'article completAprès la conférence de samedi à Nantes, j'ai été approché par un spectateur qui m'a demandé mon avis sur les OCs. De tête, il me demandait si c'était une bonne chose qu'une fic en contienne. J'ai assez rapidement compris que comme 99 % de la communauté, il utilisait le terme d'OC pour parler davantage de ponysona que de véritable OC.
Ajoutons à cela la discution entamée sur le fil de l'histoire de Max le Fou, où encore une fois, les termes ponysonas, OCs et SI étaient brouillés, et voilà qui me poussais à rédiger ce billet, pour tenter de mettre un peu d'ordre dans tout ça. Quitte à peut-être un peu répéter ce que j'avais exprimé avec d'autres auteurs dans le tutoriel disponible ici :
https://mlpfictions.com/blog/6/tutoriel-ou-comment-conquerir-la-russie-en-hiver-par-monsieur-napoleon-b
Allons y par étapes.
Les OCs.
OC est l'abréviation d'original character, personnage original. C'est tout simplement un personnage qui n'apparait pas dans l'oeuvre de base, mais que vous créez de la tête aux pieds. Pour reprendre la définition donnée sur fanfctions.fr :
« Original Character. Personnage inventé par l'auteur de la fanfic. Il n'apparaît donc pas dans l'oeuvre originale. Les OC peuvent jouer un rôle secondaire (en remplissage) ou tenir une place importante. Ils contribuent à enrichir un scénario, mais se révèlent souvent inintéressants lorsqu'ils ne sont qu'une insertion de l'auteur (qui vient par ex. en renfort d'un personnage préexistant) voire une projection abusive de soi-même. «
C'est donc assez clair. Un OC peut-être un vendeur que croise Twilight en allant au marché. Il peut être un des secrétaires de la Princesse Celestia. Tout comme il peut avoir un rôle plus important : Flufflepuff est un OC puisque elle n’apparaît pas dans l’œuvre de base.
Mais la communauté brony a un souci linguistique. Avec les ponycreator et consorts, il existe une foule de gens qui se sont amusés à créer « leur » poney. Qu'il soit terrestre, pégase, ou licorne, ce n'est pas le souci, voire zébre rouge alicorne pour les plus fous.
Mais le souci est ce terme d'OC. En soi, ce sont bien des Ocs puisque ils n'existent pas dans l'oeuvre de base. Mais par ce terme, on brouille la frontière entre les OCs qui servent un but, c'est à dire, ceux qu'on imagine en personnages secondaires, voire principaux des fics, et ces OCs qui n'existent que graphiquement. Et qui plus est, on est bien plus proche du ponysona que de l'OC de base.
Les ponysonas
Ce sont les avatars poneys. Si je décide de me ponyfier, ou d’attribuer des caractéristiques très remarquables à un OC, on tombe dans le ponysona. Par exemple, Keentao avait crée un poney terrestre jaune, à la rose en cutie mark, élu président de la Fancy République. On était là dans un ponysona de François Hollande.
A priori, le ponysona est assez inoffensif, et tient davantage du gag qu'autre chose. Mais si l'on décide de s'autoponyfier et de se mettre en scène, on arrive dans le SI.
Les SIs
SI pour self-insert, insertion de soi-même. Toujours en m'appuyant sur fanfictions.fr :
« Insertion de soi, abrégée 'SI'. On utilise ce terme lorsque l'auteur s'insère lui-même comme personnage de sa propre fanfic. La plupart du temps, cela se termine en fiasco total, avec une très mauvaise fanfic. »
Le souci des SIs est qu'ils n'ont aucun intérêt une fois sorti de la tête de l'auteur. On se moque complètement des clins d'oeils qui nous sont étrangers. Il est extrèmement, extremement, extremement rare de croiser une fic sérieuse avec un SI qui tienne la route. En six ans d'écriture et de lecture, il me semble n'en avoir vu qu'une, Discors Consentus de Nochtixlan. C'est tout. Et croyez moi, j'en ai écumé des Sis avec le temps, et pas que dans MLP.
Bien. Maintenant que les termes sont un peu plus clairs, entrons dans le cœur du sujet.
Les OCs sont nécessaires en fanfic. Vous pouvez vous borner à écrire avec que des personnages du show, certains tertiaires ou quaternaires étant si peu développés qu'ils ne sont basiquement qu'une feuille vierge.
Mais imaginons que vous écriviez une fic pré-Unification, avant Platinium, avant Hurricane, et avant Puddinghead. Avant qu'on connaisse le moindre personnage canon. Là, vous serez bien obligé d'inventer des héros vous-même. A moins de faire des fics sans héros, mais c'est assez particulier.
Les ponysonas le sont déjà beaucoup moins. Rien ne vous empêche de placer tel ou tel personnage ou personne que vous connaissez en poney si ça vous plaît. Mais faites en sorte que ce soit discret. Imaginez, c'est comme si vous regardez votre épisode, à voir Twilight faire des trucs de nerd, Fluttershy être timide, et Applejack être un background pony. Un épisode normal, quoi. Et là, BAM, focus sur un poney que personne ne connaît. Si ça ne dure que quelques secondes, ça va. Si on est parti pour 20 mn sur ledit poney, on est pas couchés.
Et puis les SIs...ouais non. Pas de SI. N'écrivez pas de SI. Ou plutôt si. Si vous voulez absolument vous mettre en scène, faites le, écrivez un roman fleuve de 1500 pages avec vous-même comme héros, mais ayez la décence de ne pas le publier.
Pourquoi tant de haine, me demanderez vous ? C'est simple. Parce que 99.99 % de fics SIs sont bonnes à jeter. Parce qu'invariablement, on tombe dans le mary-sueisme. C'est peut-être un peu moins vrai avec les ponysonas, et les OCs, mais ça arrive quand même. Parce qu'on préfère lire une fic avec de la chair et de la réflexion, plutot que de voir un poney rouge et noir tr0 d4rk voler la vedette à Twala et à ses amies. Ah et pensez-y au code couleur : c'est vrai que rouge et noir, ça va bien ensemble et ça attire l'oeil. Mais si vous en êtes réduits à tout baser sur le physique de votre personnage pour le rendre intéressant, attaquez-vous de vous poser des questions.
Bref, je vais tenter de résumer tout ce que j'ai écris plus haut.
Ponysona = OC
Mais il est faut de dire que OC = ponysona. Ce n'est pas obligatoire. Ou qu'un OC va détruire l’intérêt d'une fic.
Personne n'aura rien contre un OC qui est bien écrit, et bien tenu. Au contraire, demandez aux lecteurs de BAZ ce qu'ils pensent de la duchesse, ou de Tramonstane, par exemple. (et paf, autopub, faite.)
En revanche, SI = Tuer des chatons avec ebola. En gros, c'est pas bien.
Et Applejack = background pony, mais ça, vous le saviez déjà.
Pour conclure, si vous arrivez clairement à séparer OC, ponysonas, et SI dans votre esprit, on aura déjà fait un grand pas en avant.
PS : la vidéo du panel fanfic de samedi me sera transmise sous peu. J'enverrais bien sûr le lien dans un billet sur le site, que vous puissez comprendre pourquoi est-ce qu'on dit OUITE et skittles quand on croise Ponycroc dans la rue.
Lire et commenter l'article completVous avez peut-être vu l'information passer sur le fil d'actu du Poney Blanc, du site ou bien parce que vous avez soudoyé un memble du staff pour qu'il vous le dise (ce qui serait bête, vu que c'est pas un secret), mais je tenais à vous rappeler que dans une grosse semaine, le 1er novembre, à Nantes, se tiendra la Party Pinkie Pie Style. Une microcovention avec les traditionnelles activités de karaoké, de débats profonds sur des sujets tels que "est-ce que Maud se shippe mieux avec Tom ou avec Boulder ?", ou le lynchage de journalistes qui font des sujets orientés.
Mais surtout pour la première fois, aura lieu un panel fanfic. Lequel j'aurais l'insigne honneur de coanimer, avec ces deux grands auteurs (on dépasse bien les 3m50 si on les empile) que sont Toropicana & Pony Croc.
Je ne peux pas trop vous dévoiler le contenu du panel ici, pour la raison toute bête que notre numéro de natation synchronisée perd beaucoup à l'écrit. Mais plus sérieusement, nous aborderons la fanfic en général, la fanfic MLP en particulier bien sûr, et un temps sera réservé à la fin de la conférence pour que vous puissiez poser toutes vos questions.
Oui, même de savoir avec qui Maud irait le mieux.
Je ne peux que vous encourager à faire le déplacement jusqu'à Nantes le 1er novembre, déjà parce que toute convention c'est sympa, si vous avez envie de mettre une tête sur un avatar (ou un accent belge dans le cas de Croc), si vous êtes curieux de la fanfic, ou bien si vous vous perdez dans le coin ce jour là, ça sera toujours plus sympa que de glander dans un bar.
Le détail de la convention et la réponse à toute les questions que vous vous posez (hormis 42) se trouvent ici : http://www.bronydays.org/activites/
Au plaisir de vous y croiser dans quelques jours !
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