Hi'.
Pour l'anecdote, j'ai passé en revue deux fois la liste de mes articles, persuadé que j'étais d'avoir déjà parlé de la "première phrase", tant c'est un sujet qui m'obsède. Pourquoi ? Parce que dans ma vision des choses, la première phrase doit contenir toute l'histoire. Et j'ai bien dit TOUTE l'histoire.
On va faire un bref rappel et on s'y met, d'accord ?
0. La pertinence
Ah ça j'en avais déjà parlé. C'est la bonne vieille équation "mot + contexte = sens". Mais on va en avoir besoin pour ce qui suit alors faisons vite.
Si je veux parler d'une voiture, je peux dire "la voiture", "le véhicule", "l'engin", "la machine", "la caisse à savon"... du moment qu'on comprend que je parle d'une voiture, on considère ces mots comme s'équivalant. Par contre, je ne peux pas dire "l'appareil" pour une voiture :
1a) Il monta dans la voiture.1b) Il monta dans la machine.1c) Il monta dans l'appareil.
Par contre, si je parle d'un avion, je peux dire "l'avion", "le véhicule", "l'engin", "la machine"... et "l'appareil" :
2a) Il monta dans l'avion.2b) Il monta dans l'appareil.
Cela ne vous surprend pas ? Je me souviens comment, petit, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi on ne pouvait pas dire "il versa du liquide" pour dire "il versa du vin". Le vin c'est du liquide, mince. Et ici, si l'avion est un appareil, et l'avion est une machine de transport... pourquoi la voiture, qui est une machine de transport, ne serait pas un appareil ?
Si un enfant de neuf ans n'arrive pas à le comprendre, c'est que c'est communi- c'est que quelque chose cloche.
L'équation "mot + contexte = sens" signifie que le mot lui-même, tout seul, n'a pas le moindre sens. Il ne signifie rien, nada. C'est l'emploi qu'on en fait qui permet de comprendre ce qu'il veut dire, et c'est pour ça que le mot "appareil" s'appliquerait pour un avion et pas pour une voiture. Ça n'a rien à voir avec la définition du mot dans le dictionnaire.
Ce qui nous importe, pour la suite de cet article, c'est le poids, l'importance, l'influence du contexte sur le mot.
Et qu'est-ce qu'on va appeler "contexte" ? Les mots qu'il y a autour. Le reste du texte. Dans les exemples (1) et (2), le contexte est "il monta dans". Et pour ceux qui veulent vraiment se compliquer la vie, les littéraires ont un mot pour désigner le contexte qui ne porte que sur les autres mots du texte : c'est le "cotexte". Sans le "n". Parce qu'on est des trolls (et parce que ça veut dire le "texte à côté", "co-texte").
On est bon ? Okay.
1. Posons le contexte
Vous avez votre histoire, pour le moment on s'en fiche de laquelle, vous êtes devant votre page blanche et vous vous apprêtez à en écrire la première phrase. Quel est le contexte ?
Le contexte, ou "cotexte", est vide.
Pas un seul mot. Tout est encore à faire. On va donc commencer, d'accord ? Écrivons notre première phrase, au pif.
3) "J'aime les tartes aux pommes."
Maintenant, changeons de bottes. Vous avez écrit nawak après cette phrase, puis vous avez envoyé votre texte à votre meilleur pote pour qu'il relise et tandis que vous stressez en boule dans votre coin en attendant sa réaction, lui il pose les yeux sur cette première phrase. Qu'est-ce qui se passe ?
Là, comme ça, nous on sait que la phrase (3) a été écrite au pif. Mais le lecteur s'apprête à lire une histoire, il part donc du principe que ça ça veut dire quelque chose. Et il va lire cette phrase comme une histoire.
Donc "je". L'histoire est à la première personne. "Pommes". Applejack. Non désolé mais juste Applejack. Tu ne peux pas dire "pommes" dans une fanfic' MLP sans qu'aussitôt les gens y pensent, c'est juste ancré dans l'univers. On s'attend donc à un récit à la première personne où il y aura Applejack.
Mes deux hypothèses seraient alors soit un self-insert romance, soit un récit où Applejack est l'héroïne. Quelque chose comme ça.
À partir d'une phrase complètement tirée de nulle part, type "les gants sont dans la boîte à vis", on obtient une interprétation du lecteur sortie du Tartare sur l'histoire. Une histoire qui commence par des gants dans une boîte à vis ? Mh, "gants", humain, "vis", technique, le héros est probablement un ouvrier humain, peut-être sur un chantier. Probablement un HiE. Non sérieusement la phrase pourrait même être "douze" ou "biopolymère". J'ai dû wiki' le mot biopolymère, je ne suis toujours même pas sûr de ce que ça peut bien vouloir dire mais si je lis ça en première phrase d'un texte... Mh, probablement sci-fi.
2. Changeons les mots
Si vous avez compris qu'il y a ce moteur qui tourne dans la tête de votre lecteur, pour donner du sens à vos phrases (et la même machine dans votre tête, pour donner des mots à vos idées), alors il est temps de jouer avec.
Je vais vous proposer une première phrase anodine :
4) "C'était le matin."
Premier prix de jépudidée ! C'est générique, c'est passe-partout, ça pourrait être collé au pif à un bazillion d'histoires différentes et... et pourtant... et pourtant ça pourrait être, au contraire, très, très unique.
Pour s'en rendre compte, commençons par nous demander ce que le lecteur y a vu.
Alors on peut jouer les analystes et là la première chose à dire c'est à quel point cette phrase est courte. Trois mots. Ou quatre, suivant comment tu comptes. Pas d'adjectif, pas de rien du tout, juste un constat balancé là comme une brique. On peut s'attendre à une narration sobre, taillée au scalpel, sans concession. Juste la réalité, quelle qu'elle soit. J'y reviendrai plus tard.
Pas besoin de jouer les analystes, cependant. On peut aussi paraphraser : la phrase nous dit que c'était le matin. Le mot "matin" est donc la seule information dont on dispose, et on peut penser qu'elle est sans importance. Mais ça, on peut le tester. Et on peut le tester en la remplaçant.
4a) "C'était le soir."
Même phrase, même cotexte "c'était le", même analyse foireuse mais le mot a changé. Et qu'est-ce que ça change ? Une fois encore, mettez-vous dans les bottes du lecteur. Le lecteur est en train de construire (avec vous) une histoire.
Déjà, le matin, le personnage commence sa journée -- comme nous on commence l'histoire. Tandis que le soir, il la termine. "C'était la fin de l'après-midi" le dit mieux : "fin". On a loupé, en tant que lecteur, une journée entière où il a pu se passer un tas de choses. Ou si ce n'est toujours pas clair :
4b) "Applejack revenait de la bataille."
Vala' c'est clair là ? Quelle bataille, comment ça, qui que d'où ? Le soir peut provoquer, à son échelle, le même effet. Et le soir est aussi, dans les histoires -- et dans FiM -- ce moment de mystère, de danger et d'interdit. C'est l'ombre, c'est la nuit, c'est que des trucs pas cool arrivent. Une histoire qui commence le soir en général s'apprête à être sombre, à parler de choses pas mignonnes. Ou alors on va parler de Luna. Parce que soir. Luna. Ouais.
En un mot, on a changé le programme.
Cela ne signifie pas que cette phrase en est moins générique. On peut la faire suivre de n'importe quoi. Le soir peut être le moment où Twilight va aller voir allez je sais pas Flash Sentry pour roucouler innocemment ensemble. Le matin peut être le moment où votre personnage dépressif se rappelle qu'il est en prison pour tentative de meurtre. Mais, du simple fait que c'est une histoire, et du simple fait que cette phrase est la première, simplement en passant du matin au soir, on a changé radicalement la vision (potentielle) du lecteur.
3. Annonçons l'histoire
Jusqu'à présent on a donc vu comment des phrases tirées au hasard pouvaient impacter la vision du lecteur. Maintenant j'aimerais passer à la vitesse supérieure. Laissons tomber le hasard. Prenons une "vraie" histoire.
Pour les besoins de la cause, on va dire que l'histoire c'est Spike qui doit sauver Owloviscious de... de... oh je sais, Owloviscious est appelé par un artefact de Starswirl et Spike part à sa rescousse. Vala'. On a notre histoire, on part freestyle, allez première phrase !
5) "Spike vit qu'Owloviscious était appelée par un artefact de Starswirl et parti-
Bordel de-dslvk j'ai pas dit de spoiler l'histoire ! Bon okay blague à part.
6) "Un matin Spike vit qu'Owloviscious n'était plus là."
Voilà, typiquement le genre de phrase qu'on pourrait faire pour démarrer l'histoire. Tout y est. On a nos deux personnages principaux, on a le problème ("plus là"), c'est bon il ne manque rien. Tout ce qui est nécessaire est là. On peut partir à l'aventure.
Parce que votre histoire sera cela : un récit d'aventure, rien de plus. C'est juste "Spike va sauver Owloviscious" et vous y collerez des trucs en cours de route, méthode patchwork pour le drama avec cette révélation que waaaaah en fait Owloviscious c'est la compagne millénaire de Starswirl et toussa...
C'est vraiment ça, votre histoire ? Si c'est le cas, okay cool. Allez-y. Ce genre d'histoire est divertissant, léger, je peux m'y plonger avec plaisir.
Et c'est ce que me promet votre première phrase : un récit simple, sans prise de tête, on va sauver Owly' et viens pas me compliquer la vie. C'est bon j'adhère.
Mais et si vous vouliez aller plus loin ?
Par exemple, disons que vous êtes fan de Spike, que vous en avez marre de le voir humilié à chaque fois qu'il a un épisode et donc vous voulez le glorifier dans votre fic'. Vous voulez le montrer faible, mais persévérant, et capable, surprenamment capable quand il se dévoue à quelque chose. Votre fanfic' n'est plus "Spike va sauver Owlol" mais "Spike y te poutre tes basques discute même pas". C'est de ça dont votre texte va parler pendant deux cents pages. Et c'est ça que doit... devrait dire votre première phrase.
7) "Spike il est tellement fort il mange les spaghettis bolo' sans jamais tacher ses écailles."
Bon okay c'est pas subtil mais là c'est clair. Le texte sera comique mais le texte est là pour glorifier Spike. Le lecteur, dès la première phrase, sait exactement à quoi s'attendre.
Mais est-ce qu'on peut être subtil ? En fait, oui.
Vous vous rappelez les phrases aléatoires plus haut dans l'article ? On va les reprendre, et on va les modifier pour intégrer combien Spike il poutre.
3a) "J'aime les sols propres."4c) "C'était un autre jour bien rempli."4d) "Encore un jour bien rempli au service de Twilight."
À nouveau, remettons-nous dans les bottes du lecteur.
En (3a), qu'est-ce qu'il voit ? Le personnage lui parle et parle de sols nettoyés. Qui nettoie les sols ? Spike. À quoi Spike est bon ? À nettoyer les sols. Il est bon à quelque chose. Mais en général on pense qu'il n'est bon qu'à nettoyer les sols. Et là tu as tout dit. TOUT. Comment Spike est déconsidéré par les autres, alors même qu'il montre, chaque jour, à quel point il est fiable. Et son dévouement : il aime ce qu'il fait. Il ne se plaint pas. Toute ta fic', toute sa problématique, ta raison même d'aligner les mots en quoi, cinq mots ? Quatre, suivant comment tu comptes. Le lecteur ne s'en sera jamais rendu compte, il est resté au stade du "ça doit être Spike" voire même pas, mais tout est déjà là.
En (4c), que voit le lecteur hypothétique ? Euh, pas grand-chose. On a un personnage actif, qui remplit bien ses journées et qui a l'air satisfait. Okay donc... Applejack ? Rarity ? Bon pas Dash elle fout rien, pas Twilight c'est une flemmar- oui, déjà à ce stade et sans même s'en rendre compte, le lecteur est déjà en train d'essayer de savoir de qui on parle. Il est en train de construire l'histoire (avec vous), il construit le personnage également.
Mais (4c) n'est pas terrible. (4d) va plus loin. Le "service de Twilight" dit clairement que c'est Spike. Et on voit aussi, au passage, comment "un autre jour" a été reformulé en "encore un jour". Par contre, difficile de savoir si le personnage est satisfait, content de sa situation. On sait, en tant que fan, que Spike est content, mais le texte peut décider que mince, Spike en a marre d'être exploité. Si ça se trouve on veut glorifier Spike en le faisant se rebeller. Donc (4c) et (4d), en fait, ne disent pas vraiment ce qu'on veut...
4e) "La journée n'avait pas commencé, les sols étaient déjà propres."
On mélange donc (3a) et (4c-d) et paf. Le texte n'a même pas commencé que le personnage a déjà tout nettoyé de fond en comble. En fait là le lecteur est plus dans les sabots de Twilight, à découvrir une biblioth- pardon un château récuré à la perfection. On joue sur le moment pour renforcer l'idée que Spike poutre -- et son dévouement, punaise, il s'est levé à quelle heure pour réussir cet exploit ?
4. Et maintenant, le style
La première phrase n'est donc pas un gros spoil. On n'a même pas mentionné Owloviscious. On a, par contre, mentionné le "core" du texte, son concept, sa raison d'être. Oui je sais je suis lourd à le répéter sans arrêt mais c'est ça : ce texte est là pour glorifier Spike et on vous le dit d'entrée de jeu.
De façon plus ou moins subtile.
Mais et si on ne voulait pas glorifier Spike ? Et si on s'intéressait plutôt à la relation entre Spike et Owloviscious ? On n'a jamais vraiment enterré la hache de guerre entre les deux, un texte serait l'occasion de relancer ça... et si Spike apportait autant à Orly que la chouette a apporté à Spike ? Et si, alors même que l'histoire montrait combien Owloviscious est en fait mystique et liée à Starswirl, on montrait que Spike, qui n'a ici pas le moindre passé mystérieux, est en fait plus héroïque, plus fascinant encore ? Comment ils se complètent. Cette amitié qu'on ne leur soupçonnait pas. Ou au contraire, cette haine qu'ils ne s'avouaient plus.
On va donc réécrire notre première phrase avec pour projet qu'Owloviscious a besoin de Spike :
8) Il y avait des plumes partout dans la bibliothèque.
Scène de crime potentielle à part, en supposant qu'un oiseau perde ses plumes comme un chat ses poils, arrêtez de rire et concentrons-nous. Les plumes dans la bibliothèque, c'est Owloviscious. Qui d'autre ? Mais, en même temps, ces plumes devront être nettoyées, et qui s'en charge ? Spike. On ne l'a même pas nommé et on le voit déjà s'énerver contre Oily. Autrement dit, sans nommer un seul des deux personnages, on les a mis en avant et en interaction.
Tout le texte est là. Tout le texte n'est qu'une excuse, cette histoire d'artefact, tout ça, une vaste excuse pour pousser leur relation à ses limites. Et si le lecteur ne s'en rend pas compte, ce n'est pas grave : vous l'avez dit, c'est dans le texte et quand il s'en rendra compte, il n'en sera pas surpris. On l'avait averti.
Mais est-ce que Spike et Owloviscious s'entendent bien ? Ou s'entendent mal ? Guerre ? Ou paix ?
Modifions la phrase (8) pour le décider, et modifions le moins possible pour y arriver.
8a) Des plumes partout dans la bibliothèque.8b) Il y avait des plumes plein partout dans la bibliothèque.
La différence ? Rappelez-vous notre analyse en herbe de "c'était le matin". La phrase (8a) fait pareil : on fait court, on fait froid, on constate. Je vous avais dit qu'on y reviendrait. Imaginez Spike, avec son balai, devant le désordre. Les yeux froncés. Ça ne le fait pas rire. Du tout. Mais ça le fait rire en (8b) et pourquoi ? Parce que "plein partout" est une tournure plus enfantine, plus moqueuse, plus expressive. Il est plus en mode "t'es sérieuse ?!" un peu comme quand Twilight fait nawak avec ses livres. Sûr, ils vont se disputer, mais au final ils sont bons amis.
Et tout cela n'a été dit qu'à travers le style.
Texte froid. Narration brève, sans détour. Le texte va être rempli de conflits. Texte enjoué. Narration longue, exagérée, insouciante. Le texte prend les choses à la légère. Le lecteur qui débute le texte ne s'en rend pas compte, mais les fondements de la relation entre Spike et Owloviscious sont là, sous ses yeux. Et tout le texte va suivre le même "ton", la même "atmosphère", parce que cette relation sera la même tout du long.
Cette relation évoluera, en surface, mais à moins qu'elle ne change fondamentalement, alors le style, fondamentalement, ne changera pas. Texte moqueur et joyeux parce que ces personnages veulent être ensemble. Triste quand ils se séparent.
Et si l'histoire était sur l'insignifiance ? Deux personnages minuscules, écrasés par une destinée qui les dépasse. Emportés par cette machination universelle où ils ne sont que de simples rouages ? Comment le dire, quels mots choisir ?
9a) Balayer, frotter, lustrer, répéter.9b) Une chouette sur la tête et un balai dans les pattes rendait Spike heureux.9c) Owloviscious ferma les yeux au passage du plumeau.
Tellement de variantes différentes possibles, tellement de fois où le lecteur ne se rendra pas compte que tout ce qu'on lui dira jamais à travers toutes les pages est là, juste devant son nez, contenu en quelques (dizaines parfois de) mots.
Et parlant de mots, une fois encore, on peut tester leur impact en les changeant. Pourquoi "balayer" plutôt que "récurer" ? Pourquoi "heureux" plutôt que "enjoué" ? Pourquoi "ferma les yeux" plutôt que "frémit" ? Quelle différence entre "fermer les yeux" et "frémir" quand le sujet est l'insignifiance face au monde ? La manière dont on le subit. Et, potentiellement, l'aveuglement d'Owloviscious quand elle partira trouver cet artefact.
5. tl;dr
Ah ben voilà ! Je savais que j'avais dû en parler quelque part. La première phrase n'a pas l'impact que je lui donne, mais il est vraiment possible, au pire en un ou deux paragraphes, de montrer au lecteur l'ensemble du texte. Que ce soit ce dont il va parler ou la manière dont il en parlera.
On ne spoile pas l'intrigue. On annonce le concept, dans la forme et dans le fond, sans que le lecteur n'ait à s'en rendre compte, simplement pour qu'intuitivement il "sente" ce qui se prépare.
Pour moi c'est là, bien plus que dans la description de la fic', dans l'image ou dans les tags, que je passe mon contrat avec le lecteur. C'est dans la première phrase que je lui dis "voilà ce que je vais faire". Et, plus personnellement encore, c'est la première phrase qui, quand j'écris un texte, me permet de me rappeler, même des semaines après, la raison même qui me poussait à le faire.
Si, en reprenant un brouillon, la première phrase ne me parle pas, ce n'était même pas la peine de continuer. Je recommence de zéro.
Inversement, une fois la première phrase cimentée, peu importe ce qui arrive, je sais exactement où je vais.
Reste à voir comment cela s'applique, fanficers,à vos plumes !
B
Bronies et Pégasisters. Bonjour. Aujourd'hui, Vendredi 04 Décembre, ne marque pas l'arrivée de l'hiver. Cependant, les premières neiges sont déjà sur nous, et tandis que dehors le blizzard souffle et le froid mord, nous attendons patiemment les jours de fête qu'une année nous concède, derrière une tasse de chocolat, de thé, ou de café...
Mais ouvrons donc la porte vers le cœur du sujet.
Explication:
Les Fantasia sont des concours de poésie. Notant que bien peu nombreuses sont celles sur nos poneys préférés, Il m’est venu l'idée d'organiser un concours sur ce genre, afin de montrer que, si la poésie c'est "compliqué", elle permet cependant un travail intéressant pour tout auteur, et lecteur, ainsi que d'appuyer nos impressions sur notre série préférée.
Mais ! Restez ici, je suis sûr que ça va vous intéresser, vous pouvez tout écrire en poésie, c'est la liberté!
Ce concours est un concours spécial. Ce n'est pas tant un concours, qu'un événement ou "ancien" et "nouveau" peuvent partager un temps leurs connaissances sur un art subtil et délicat. Tout d'abord, il n'y aura pas vraiment de gagnant. Chaque jury établira son propre classement, et ces derniers ne seront pas mis en parallèle, sauf si vous le faites vous même. C'est un exercice littéraire, qui a pour but de vous montrer une autre facette de la littérature. Il ne nécessite pas d'écrire des odes ou des ballades de trois pages, ni même d'écrire des vers en alexandrin (vers de douze syllabes). Non, quelques lignes même en prose suffisent. Bien sur, les formes traditionelles ou complexes seront valorisées, mais quand j'ai voulu créer ces Fantasia, je voulais simplement permettre à tous d'expérimenter, de s'essayer à la poésie. Alors n'hésitez pas!^^
De plus, les créations des participants seront toutes sans exception, les sujets d'une analyse correcte, voir exhaustive. Ce qui signifie que nous autres jurés vous diront ce qui ne nous a pas plu, ou au contraire ce qu'on a aimé, tout en observant vos exercices de style et vos plumes. Un bon moyen pour savoir ou vous en êtes, n'est-ce pas?
Ainsi, nous autres jurés, classeront également les participations selon notre propre sensibilité. Il y aura trois classement à la fin. Libre à vous ensuite de mettre en rapport ces derniers, mais nous ne le feront pas. Nous vous faisons part de nos avis personnels, pour que vous ayez le plus d'analyses différentes possibles.
Les jurés:
- Le Généreux @Darkblitz
- La Juste @Kawete
- Et moi même(Moonrise)
Les modalités:
"Des poneys au coin d'un feu"
Voici le thème de cette seconde édition des Fantasia. Oui, il est plutôt concret. Mais je sais que chacun d'entre nous y est sensible différemment. C'est ça la force de la poésie, et la vôtre. Parmi les autres contraintes, je rappelle que le NSFW est interdit (compréhensible, si vos textes doivent être lisibles par tous, cela va sans dire. Mais quelque chose de subtil sera susceptible de passer à la trappe de nos regards avisés). Et ce sont les seules restrictions. Vos textes peuvent être en prose, en vers, être un rondeau ou un sonnet : peu importe. Tant qu'il s'agit d'un jeu sur les sonorités, les rythmes, les sens des mots, ou un travail sur la langue elle même, ils seront acceptés.
Vous avez jusqu'au Vendredi 11 Décembre 23h59 pour nous faire part de vos créations, en me les envoyant par MP ou par Lien GoogleDoc.
(Conseil) Étant donné que des formes fixes seront valorisées, voici quelques définitions et astuces:
Sonnets: Poèmes(textes) de 14 vers(lignes), avec deux strophes(paragraphes) de quatre vers(lignes) appelées quatrains et deux strophes(paragraphes) de 3 vers(lignes) appelées tercets. Il contient généralement une chute à la fin, un élément surprenant.
Triolet: Poésie de 8 vers( je vous épargne les parenthèses) ou le premier vers est le même que le cinquième et le septième, et le deuxième vers est le même que le huitième/dernier vers. Elle est construite sur deux rimes (son se répétant à la fin des vers)
Consonances et allitérations (valable en prose comme en vers) : Procédé visant à insister sur un son en répétant une même consonne/voyelle
ex: Pour qui sont ces serpents qui siffle sur nos têtes ? Allitération en -s
Le vers se compte en syllabe. Dans un beau poème, les vers ont le même nombre de syllabes. Voici comment les compter.
Tout d'abord, n'hésitez pas à compter sur vos mains. Si elles sont là, c'est pas que pour écrire.
Généralement, les syllabes d'un vers sont les même que ceux d'un texte normal, un morceau de mot qu'on associe pour construire le dit mot.
" Je rêve de tes yeux, je rêve de tes cieux"
Si l'on sépare les syllabes pour le vers, cela donne
"/Je/ rê/ve/de/tes/yeux/ /,/ /je/rê/ve/de/tes/cieux/
Chaque morceau entre deux / est une syllabe. Il y en à douze au total: Le vers est donc un "alexandrin"
Si j'ai isolé la virgule, c'est qu'elle n'est pas une syllabe : elle crée une coupure dans un texte. Cette coupure s'appelle" la césure". Elle est souvent plus significative que d'ordre pratique en Poésie. Elle dit des choses.
Le problème vient du -e en fin de mot. Il se prononce des fois, et des fois pas. Voici tous les cas ou il se prononce:
- devant une consonne (d,t,l,n...)
- devant un -h aspiré (ex haricot)
Dans tous les autres cas, il ne se prononce pas.
C'est le e caduque, ou muet. exemple.
Je rêve et tes cieux...
dans la découpe des syllabes
/Je/rê/ve et/ tes/ cieux/
Je fait la liaison avec la voyelle, et donc le son qui suit, qui peut être simple (o,u,i...) ou plus long (an, ou, in, oi...) J'ai donc ici 5 syllabes au lieu de 6 dans l'exemple précédant. C'est important. Ne l'oubliez pas.
Synérèse ou Diérèse : C'est le choix de relier (synérèse) ou pas (diérèse) deux syllabes dans certains cas. C'est un peu aléatoire, mais l'exemple le plus courant est lion, que je peux diviser ainsi :
/Li/on/ ( Diérèse= deux syllabes)
/Lion/( Synérèse)
On le fait généralement pour les mots courts, et en fin de vers pour obtenir une rime plus riche.
Voilà, voici le lexique basique de la poésie. il y a beaucoup à dire encore, mais ce sont les principes les plus répandus en poésie, moderne ou traditionnelle. Alors jouez comme vous le voulez, vous avez de quoi faire. J'espère que cette petite rubrique explicative vous aura aidé et plut.
Je déclare les Secondes Fantasia, Second Orchestre Littéral du fandom, ouvertes!
Je déclare les Secondes Fantasia, Second Orchestre Littéral du fandom, fermées!
Hi'.
Je sais. Je sais. On a le groupe cinéma pour causer de l'épisode tout notre saoul et déjà un autre article sur la temporalité de l'épisode et si tout le monde s'y met on va flooder les articles. C'est d'autant plus impardonnable pour moi que j'ai quelque part déjà dit ce que j'avais à dire avec les mondes possibles.
Mais le logicien qui est en moi supplie d'écrire un pavé tellement ce final est le meilleur puzzle de logique que la série nous ait offert. Et ça va loin. Très loin. Et effectivement, vu le pavé qui nous attend, le faire en commentaire n'est juste pas possible.
Donc de quoi on va causer ?
Des voyages temporels. Des futurs alternatifs. Et de la suranalyse en général, pour ne pas tomber dans les deux extrêmes, ou bien de dire que c'est stupide de tirer des plans sur la comètes sur une série pour mioches de six ans, ou bien de s'écharper parce que dans tel épisode Applejack utilise le sabot gauche au lieu du droit.
Notre but, ici, ne sera pas seulement d'expliquer "comment" toutes ces histoires de voyages et de poneys sont possibles. Notre but sera aussi de le faire avec le minimum d'hypothèses -- rasoir d'Occam -- et en tenant compte qu'on fait de la suranalyse, donc, en comparant avec ce que la série fait vraiment.
Par exemple, pour les futurs alternatifs, la série se contente de prendre un méchant et de montrer Equestria avec ce méchant. Ils ne se sont jamais demandés comment ce futur était possible. C'est pas leur boulot. C'est celui du fan. Notre but va être de justifier ce futur alternatif avec le moins d'efforts possible.
0. Une question de détails
Pendant que tout le monde se pose les grandes questions du type "comment les futurs alternatifs ont pu se produire" ou "comment ça fonctionne le voyage temporel", moi je me suis concentré sur deux ou trois instants infimes dans l'épisode mais qui seront notre point de départ pour le casse-tête à venir.
1) Applejack dit n'avoir jamais vu la table auparavant.
Dans le futur de Sombra, on apprend avec Applejack que la table n'apparaît dans ce futur qu'au tout dernier moment, à l'arrivée de Twilight. Après on peut argumenter que le château est récent et qu'AJ était occupée avec ses boîtes de conserve mais c'est assumer beaucoup de choses et ce serait des raisons pour elle de douter. On doit partir du principe que la plaine était vide jusqu'au dernier instant.
2) Zecora dit que ce sont eux qui ne devraient pas être là.
Quand Zecora barbouille le héros (et Twilight), ceux-ci brillent et Zecora découvre que l'univers est anormal. Je m'arrêterais bien dix minutes sur la façon dont elle encaisse que toute sa vie est une illusion mais okay. L'important est que la magie est capable de dire si le monde est normal ou non.
3) Starlight Glimmer.
Juste. Starlight Glimmer. Quand elle empêche le Rainboom, Twilight est renvoyée dans le futur. Mais on ne voit jamais Starlight être emportée. On ne sait, de fait, rien de ce qui l'attend, seulement qu'elle retourne également dans le passé, avec Twilight, qu'elle a la mémoire de la confrontation précédente mais aucune mémoire du futur qu'on a vu -- sans quoi Twilight n'aurait pas besoin de le lui montrer.
Ce dernier détail nous amène immédiatement à formuler notre première théorie sur la manière dont fonctionne le voyage temporel, et je vais avoir la prétention de dire que c'est la théorie qu'utilise la série.
1. La théorie simple
Dans cette théorie, il y a un seul monde, le monde réel. Quand on change quelque chose dans le passé, le futur est effacé et remplacé par un nouveau.
Cette théorie n'explique pas comment les futurs alternatifs sont possibles. La série s'appuie sur l'effet papillon mais soyons sérieux, que Dash trébuche ou mange du popcorn ne va rien changer au compte à rebours des méchants.
Cela dit ce n'est pas le seul problème, et de loin. S'il n'y a qu'un monde, alors il n'y a qu'un passé et à chaque fois qu'on y retourne (avant le moment de la modification), on devrait y voir nos passages précédents. Sans même citer Doctor Who, on peut se référer à la saison 2, "It's about time" : Twilight se rencontre elle-même. Pourquoi ça n'arrive pas ici ? Il faut faire l'hypothèse qu'on se remplace dans le passé, ce que pas mal de voyages temporels font, et toussa toussa.
Et maintenant, nos trois détails.
Comment expliquer que la table reparaisse dans le futur ? On va dire qu'elle est un reliquat du futur "réel", ce qui implique l'hypothèse que ce monde aurait moyen de savoir quel futur est "réel" et lequel est modifié, mais eh, on y parle de magie et de destinée donc cool. Dans la foulée ça explique aussi pourquoi Zecora fait son commentaire. Ce qui n'est pas expliqué, c'est pourquoi ce reliquat n'apparaît pas plus tôt. Pourquoi AJ n'a pas vu popper la table un beau matin, des mois avant l'arrivée de Twilight ? Où sont les Éléments d'Harmonie et tout ça ? Si Twilight remplace Twilight, la table devrait remplacer les Éléments... aaaaargh.
Mais tout ça encore on peut gérer. Et honnêtement à ce stade cette théorie est simple, confortable et correspond à notre perception de ce qui se passe.
Sauf pour Starlight Glimmer.
Une fois Twilight retournée dans le futur, Starlight reste derrière. Combien de temps ? Combien de temps avant qu'elle ne soit renvoyée dans le passé ? Et là vous allez voir que c'est retors. Elle dit elle-même que c'est lié au sort : si Twilight retourne dans le passé, elle y retourne également. Mais du coup comment le sort sait, dans le passé, que dans le futur Twilight va le lancer ? Comment le sort sait à quel moment renvoyer Starlight dans le passé ?
Ces questions ne sont pas insurmontables, loin s'en faut. On peut proposer que le sort, en remontant dans le passé, "happe" Starlight au passage. Que le sort est actif en même temps dans le passé et dans le présent. Ou bien, ce qui était mon hypothèse, que Starlight restait aussi longtemps dans le passé que Twilight dans le futur : le sort leur a donné leur propre temporalité. Mais la question fondamentale demeure. Comment le sort sait ? Parce que tant que Twilight n'a pas échappé à Moon pour repartir dans le passé, elle peut toujours se faire dégommer, échouer. Et tant qu'il y a cette possibilité, le sort n'a aucune raison de renvoyer Shim- Glimmer dans le passé. Autrement dit, Starlight Glimmer devrait être dans ce futur également, jusqu'à ce qu'elle n'y soit pas.
C'est un paradoxe. C'est absurde. Et le seul moyen pour le résoudre est que le sort n'attende pas de savoir et la renvoie quoi qu'il advienne, ce qui ouvre encore plus de problèmes.
Et ça, c'était la théorie la plus simple.
2. Le multivers
Ce qui précède est probablement ce que la série a opté pour. En gros, le présent c'est là où est Twilight, le monde se réorganise autour et puis marre. Et ça fonctionne très bien tant qu'on ne tient compte que d'un seul personnage, un seul point de vue. Mais dès qu'on fait rentrer Starlight dans la danse, ça déraille.
Ce qui suit est la théorie privilégiée des fans, notamment de ceux qui lisent le comic. Le multivers, bien sûr. L'idée qu'il y a un tas de mondes réunis au sein d'un méga-univers (appelé "multivers"). Les futurs alternatifs y sont simplement d'autres mondes.
Cela n'explique pas comment ces alternatives sont possibles si on n'exploite pas jusqu'au bout le potentiel du multivers.
Même dans cette théorie, la tentation est de faire simple. Twilight retourne dans le passé de son monde à elle, puis ce passé change. Cela crée un monde parallèle dans lequel Twilight est envoyée. Son futur à elle continue d'exister parce que... parce que ta gueule. Twilight revient dans son passé à elle et rechange le passé autrement : le premier monde alternatif est détruit (ou pas) et un second est créé. C'est comme la théorie précédente, mais en plus compliqué.
Et ça pose tous les problèmes précédents. Glimmer devrait être dans ce futur alternatif. La table aussi, ou pas, ou peu importe. Il va falloir créer tout un système complexe d'interaction entre les mondes parallèles -- parallèles on a dit -- tout ça pour obtenir le même résultat qu'avec un seul monde.
En fait, cette approche fait pire que la précédente parce qu'on n'a désormais aucune excuse pour ne pas voir de multiples Twilight combattre de multiples Starlight dans le passé. Et Zecora n'a aucune raison de dire que SON monde est anormal vu que c'est SON monde, avec SON passé. C'est comme si dans Equestria Girls Twilight disait "vous devriez être des ponettes" et tout le monde autour d'elle fait "ah ouais ouais elle a raison".
Le multivers semblerait donc se casser la gueule.
Sauf que, comme dit, c'est mal l'exploiter. Et c'est là que je vais vous proposer une solution que j'appelle la solution "de l'annuaire", que j'avais conçu dans le cadre du projet Hydre. L'annuaire dit simplement que quand tu veux aller quelque part, si ton portail ne trouve pas la bonne adresse au lieu de te renvoyer un message d'erreur il va tenter de trouver l'adresse la plus proche.
Qu'est-ce que ça signifie ? Que quand Starlight veut aller dans le passé, la table fait "euh non ça va pas être possible". Parce que dans le passé Starlight n'a jamais été là. Donc ce que la table fait, c'est prendre le monde parallèle le plus proche du sien et d'envoyer Starlight dans ce passé-là. Pourquoi dans ce monde là-bas c'est possible je sais pas mais on fait avec ce qu'on a. La table va faire ça à chaque retour dans le passé, à chaque fois un nouveau monde donc dépourvu de Starlight et de Twilight à leur arrivée. Le passé est ensuite modifié et comme c'était déjà un univers parallèle à la base, il différait déjà probablement du monde de Starlight et Twilight au départ. Si ça se trouve, dans tel monde parallèle les étoiles n'allaient pas aider Moon. Et cetera. Et cetera.
C'est génial hein ? On a expliqué comment les futurs alternatifs sont possibles. Ils sont possibles parce qu'on est déjà dans un monde parallèle, avec déjà des différences dans le passé, et ce que dit Zecora sur l'effet papillon s'y applique donc à fond. Et la table qui apparaît de nulle part peut s'expliquer aussi mais tout aussi bien que dans la théorie précédente.
Reste Starlight Glimmer.
Ouais, pour que la théorie de l'annuaire fonctionne vraiment, il faut comprendre que quand Twilight retourne dans le futur, le sort n'essaie pas de l'envoyer dans le futur du monde parallèle dont elle vient de modifier le passé. Le sort veut la renvoyer dans son monde à elle, mode "okay t'as foutu le dawa là-bas, retour à la case départ". Et c'est là vraiment que l'approximation fonctionne. Le sort est parasité par le changement induit et va donc à nouveau trouver le monde le plus proche tant du futur du monde de départ que du futur du monde parallèle. Et donc Twilight débarque dans le futur d'un monde dont elle n'a en vérité jamais modifié le passé, qui a été modifié pour d'autres raisons, et où Starlight, donc, n'existe pas non plus.
Punaise ! Cette tonne d'efforts pour expliquer les trucs. Et c'est pas parfait, il reste des tas de trucs qui collent pas mais ça va, ça va, on s'en sort presque mieux qu'avant. On a jeté le rasoir d'Occam à la poubelle mais yup, ces deux théories se valent, ceux qui veulent faire du multivers peuvent largement le défendre.
3. Les mondes possibles
Je vais passer rapidement sur cette troisième théorie parce que, comme dit au départ, j'ai fait tout un article dessus. Pour rappel, juste, c'est aussi un tas de monde mais sans "méga-univers" pour les contenir. Il y a autant de mondes possibles qu'il y a de mondes... possibles. Si quelque chose est possible, alors il y a un monde où cette chose est vraie.
Et, point essentiel, par définition même du monde possible il est nécessairement impossible de voyager d'un monde possible à un autre.
Il est juste possible qu'un monde permette à des voyageurs temporels d'y apparaître. Ces voyageurs temporels ne viennent de nulle part, ils appartiennent uniquement à ce monde. Mais si c'est possible, alors il y a un monde comme ça.
Je dis ça parce que si on regarde le multivers, dans la première approche on disait qu'on créait un univers parallèle (un futur alternatif) en changeant le passé. Ensuite, ce monde pouvait être détruit ou pas. Dans l'approche de l'annuaire, on ne détruit rien du tout. On se contente de foutre le dawa dans un monde qui existait déjà et qui continuera d'exister. Et ce point est pour moi essentiel parce que Twilight promet à Applejack de tout régler ; idem, Zecora lui dit de repartir empêcher que ce futur se produise. Or, dans les deux cas, ces univers vont continuer d'exister. Twilight n'a rien changé pour eux. Et, de mon point de vue, elle les a abandonnés. Elle a fait une fausse promesse à AJ. Et autant pour les changelings c'est sûr qu'elle arrivait un peu tard, autant pour Sombra et Moon elle avait encore les moyens de donner un coup de pouce avant de partir.
Mais soit. Admettons qu'elle ne pouvait plus rien pour eux. Mieux valait repartir éviter que cela se produise dans son propre monde. Pas vrai ?
Sauf que dans son propre monde, son futur n'avait pas changé du tout. Pinkie Pie avec son gâteau mettrait encore des heures sinon des jours à réaliser que Twilight était partie. Tout allait autrement au mieux dans le meilleur des mondes. Twilight n'allait rien empêcher du tout, il n'y avait rien à empêcher. En fait, si Twilight n'avait pas suivi Starlight dans le passé, Starlight aurait simplement disparu, et marre.
Ce constat est encore plus brutal dans la théorie des mondes possibles, et dites-vous bien que c'est comme ça que j'ai regardé l'épisode. Dans la théorie des mondes possibles, un voyageur temporel se suicide. Repartir dans le passé signifie disparaître du monde -- ça équivaut à mourir -- tandis que, sans le moindre lien, simplement parce que c'est possible, un tout autre individu qui n'est pas nous, qui ne sera jamais nous, dont on n'avait même pas conscience, apparaît dans un autre monde.
Combien de fois Twilight a utilisé le sort ? Disons une demi-douzaine de futurs alternatifs, donc une demi-douzaine de Cloudsdale plus deux fois son présent à elle, mettons au moins 13 voyages. Elle est morte. Treize fois. On a vu certaines Twilight vivre moins d'une minute. Même les mouches vivent plus longtemps.
Et même si une Twilight, qui n'est pas celle de départ, revient dans le monde de départ, il y a une infinité de mondes où aucune Twilight n'est jamais revenue. Une infinité de mondes où Twilight n'a pas pu convaincre Starlight. Une infinité où elle est restée en arrière aider ceux du futur, et a réussi / échoué. Les Twilight qu'on a suivi, d'après cette théorie, n'avaient aucun rapport entre elles, simplement qu'à chaque fois chaque monde considérait cette Twilight comme étant possible, et on les a assemblées arbitrairement. Et ces Twilight-là, dans chaque futur qui est le leur, puisqu'elles appartiennent fondamentalement à ce monde et à celui-là uniquement, ont préféré se suicider plutôt que d'aider.
Ouais.
Ouais la logique parfois ça donne une toute autre perspective des événements.
4. La simulation
Mais soyons honnête. Les mondes possibles ne sont pas la meilleure théorie pour expliquer ce qu'on a vu dans l'épisode. Elle peut tout expliquer, mais avec autant sinon plus de mal que le multivers, et je n'entrerai pas dans le détail tellement il faut empiler de sous-théories.
À la place, voici la solution la plus simple, à mes yeux, pour régler toutes les incohérences qu'on aurait pu voir.
Et tout découle, une fois encore, de ce qu'a dit Zecora.
Tout ce qui se déroule est une simulation. Un monde fictif, artificiel, comparable à un monde virtuel créé par ordinateur. Lorsque le parchemin a dit à la table "eh, transporte-nous là", la table a fait "euh, je peux pas", et tout comme dans la théorie de l'annuaire, elle a fait ce qu'il y avait de plus proche. C'est une théorie qui existait déjà pour Equestria Girls, où on proposait que tout l'univers d'Equestria Girls pouvait exister dans le miroir lui-même. Ici, Starlight et Twilight (et Spike) n'ont jamais quitté leur monde, ni leur présent. Elles ont simplement rejoint un sous-univers créé, généré, contenu dans la table.
Et ça, ça explique tout.
Pourquoi les futurs alternatifs ne semblent pas avoir de chronologie logique, pas sans faire appel à des théories folles ? Parce que la table a approximé un futur possible. La table a calculé un futur "vraisemblable", approximatif. Pas de mane6 ? Sombra pourrait revenir. Elle n'a pas réfléchi plus loin et paf, tout un monde créé là autour. À chaque fois que Twilight retourne dans le passé, l'effet papillon n'y est pour rien : la table tente un autre futur, toujours dans le but d'obéir aux instructions du parchemin. La table est un peu en mode "mais bordel t'attends quoi de moi ?!"
Pourquoi n'y a-t-il à chaque fois qu'une Starlight et une Twilight (et un Spike) ? Parce que c'est une simulation. Et non seulement dans cette simulation il n'y a qu'une Starlight et une Twilight (ets.) mais la table n'a pas reçu pour instruction de les renvoyer dans un passé où elles agissaient déjà. Voilà pourquoi Cloudsdale -- et les futurs, à cet égard -- sont exactement ce que les ponettes qui lancent le sort pouvaient s'attendre à trouver.
Pourquoi la table apparaît de nulle part ? Parce que c'est une simulation. Probable que c'est dans ses consignes de suivre Twilight, vu que c'est le présent, tandis que dans le passé le sort lui dit "t'es pas censée être là". Une fois encore, c'est la table qui décide ce qui existe et ce qui n'existe pas.
Ce qui nous amène à Zecora : Zecora a une réaction de PNJ. Elle découvre qu'elle est un tas de pixels et comme elle est un tas de pixels, la table va lui donner les réactions que Twilight pourrait attendre de son mentor. Ou alors Zecora poutre, je dis pas, le nihilisme a ses avantages. Et l'explication de l'effet papillon vaut toujours, mais à plus vaste échelle : à chaque fois qu'on renvoie Twilight dans le futur, la table doit calculer un nouveau futur en tenant compte de l'échec passé -- considéré comme un échec vu que Twilight se barre. Bien sûr, Zecora n'en a aucune idée.
Et Starlight ? Encore une fois, c'est une simulation. Il y a juste deux simulations qui tournent en même temps, le futur et le passé. Starlight continue tranquillement dans la simulation de Cloudsdale jusqu'à ce que Twilight relance le sort, et là la machine arrête les simulations et régénère une simulation du passé toute neuve pour toutes les deux.
Au passage, ce n'est pas nécessaire -- et pas tout à fait exact -- mais on pourrait pousser plus loin et dire que la table ne considère vraiment qu'une seule Starlight et une seule Twilight. Ce qui signifierait qu'elle éliminerait volontairement toute autre présence d'elles (et de Spike) dans les simulations. Ce qui expliquerait pourquoi Twilight ne se rencontre jamais elle-même (en vérité c'est surtout pour simplifier et gagner du temps, pour les scénaristes). Pas tout à fait exact parce qu'on voit Twilight pouliche rater son sort, mais bon.
La simulation résout tous les problèmes et le fait avec une aisance folle. C'est aussi un "multivers" mais où le contenant est le monde de départ, et ça évite tous les pièges logiques dans lesquels on pourrait tomber.
Et là aussi, la vision de l'épisode en devient assez sympa' -- plutôt comique. Les futurs sont au mieux des cauchemars, sans la moindre conséquence. Si Twilight n'avait jamais suivi Starlight, il ne se serait rien passé : Starlight aurait été enfermée dans la simulation aussi longtemps qu'on l'y aurait laissée. Si Twilight avait échoué à convaincre Starlight, on se serait rendu compte, dans le monde réel, de la disparition de la princesse, on aurait fini par comprendre où elle était enfermée et on aurait pu la libérer -- bon ça risquait de prendre quelques millénaires mais eh, on a vu pire comme prison.
Dans cette théorie, Starlight Shimm- Glimmer était vouée à échouer. Elle torture Twilight, mais c'est tout, et le sort du monde n'avait jamais été en jeu. De fait, on ne saurait jamais ce qui se serait passait réellement.
5. tl;dr
Toutes mes excuses encore pour m'être permis ce que tout le monde se force à ne pas faire pour ne pas spammer d'articles sur toutes nos théories farfelues.
Au final, que conclure ? Que chaque théorie se vaut. La plus simple et la plus efficace reste la simulation, mais la plus proche de la série reste la première, et on explique les incohérences par l'amitié ou quelque chose. Et personnellement, je reste accro aux mondes possibles.
J'ai peut-être loupé d'autres théories, eh, ça arrive.
L'important pour moi était de partager à quel point cet épisode permet d'aller loin, très loin dans la réflexion. Expliquer que le sort semble fonctionner différemment. Expliquer les mots de Zecora. Erreurs involontaires des scénaristes ? Eh, ça a donné Derpy. Cet épisode permet la suranalyse, et pas juste "ouais non c'est foireux" et claquement de porte.
L'important était de montrer comment chaque théorie, qui encore une fois se valent, permettait un regard différent sur les événements qu'on a vus, du plus tragique au plus comique et avec la possibilité de penser vraiment "dans la cheminée".
Ce qui importe, en suranalyse, n'est pas d'avoir raison, mais d'avoir tout envisagé, de pousser le plaisir de la découverte jusqu'au bout. Secrètement j'espère voir des fanfics' exploiter les futurs alternatifs qu'on a vu, et exploiter le voyage temporel (à nouveau), et si c'est le cas, alors je porterai une attention toute particulière à la théorie pour laquelle aura opté l'auteur.
Autrement dit, et comme d'habitude, le premier mot revient réellement, fanficers,à vos plumes !
Avant toute chose je tiens à rassurer la moitié des personnes qui auront lu le titre de l'article : non je ne vais pas mourir.
En fait j'ai de graves problèmes de santé... Je ne sais pas quoi dire... C'est assez dur d'appuyer sur les bonnes touches... Pour commencer, merci à un grand nombre d'entre vous. Je me suis fait des amis grâce à se site, j'ai pu exprimer mon amour de la fiction, j'ai pu vous rencontrer pour la plupart.
Permettez moi de vous dire que vous êtes des gens formidables et fantastiques... Tous autant que vous êtes bandes de bronies.
Fier d'être brony et avant tout fier d'être écrivain, je ne peux partir pas sans vous laisser un mot. Je ne peux pas vous dire combien de temps mon séjour à "l’hôpital" va durer mais je peux vous dire que je reviendrais... Peu importe le temps que cela prendra. Aussi je voulais vous informez que j'aurais des permissions de revenir les week-end mais je ne serais sûrement pas dans un état physique et mental enviable (Le monde formidable de la médecine psychiatrique : Ironie ). En tout cas sachez que mon plus grand plaisir dans la vie est d'écrire des fictions (aussi bien mlp que des fictions complétements originales... Chuis écrivain après tout) et rêver en regardant my little pony, friendship is magic. C'est con mais cette stupide série pour enfant... Je l'adore ! Elle me fait me sentir mieux...
Mon rêve... faire en sorte que mes univers, mes personnages deviennent quelque chose de plus concret que de simples fictions.
Dans ma tête, je suis un gosse... Grandir est ma hantise et j'ai la majorité dans à peine quelque mois... Pourtant, j'ai tant à accomplir, tant à faire !
Je vous dit un grand MERCI à tous...
La communauté bronie est incroyable et j'ai pu m'y établir... Je vous aime putain !
Grands merci à :
-EdwardHyde (même si t'es un peu psychopathe sur les bords... STOP, je sais ce que tu va me dire ! Sociopathe... Merci mon ami)
- Meta benn (que je connais à peine mais qui est si gentil. J'attendrais ta visite)
- Ardyason (mon meilleur ami. Que dire de plus. Je sais ce que tu ressens pour moi...)
- Hans (Un jour en se rencontera en vrai !)
- Lucas rogliano (on ira à une convention. C'est promis)
- mention spéciale aux gens de "we are back"
- et du rp (vous êtes géniaux ! Restez le !) Efreet, Emerald, Evolioz, homming star, ishimaru, moonrise, typhanie. Meta et shadow
- BronyF (pour ton super travail même si tu ne peux plus continuer tes dessins. En tout cas tu es vraiment doué)
- tout mes autres abonnés pour vos messages et commentaires
- Au staff (pour le sacré bon boulot qu'ils font)
- mes amis d'enfance ( sans vous je serais pas aller bien loin )
^^
Ps : Je prendrais le temps de m'adonner à l'écriture pendant mon séjour chez les docs... Vous aurez sans doute des chapitres les week-end.
Je vous laisse avec une photo qui me fait craquer et qui me redonne le sourire...
Préparé à l'origine comme commentaire du groupe Cinéma MLP, je me suis rendu compte que c'était assez énorme pour qu'il soit un article tout entier.
En fait, c'est à propos de l’incohérence à propos de lignes du temps. Le problème initial, c'est qu'il y a différentes destinées gouvernées par les méchants de la série. La question est : Comment les vilains de ces moments ont-ils vaincu les vilains précédents j'ai deux théories.
Avant de les exposer, il faut savoir que le moindre petit changement dans le passé a des grands impacts sur le futur, mais je pense qu'on a compris. Je me trompe probablement, mais il me semble que le moment où Starlight a gentiment réconcilié Fluttershy et ces deux voyous a conduit à ce futur des changelings, où (hasard ?) Fluttershy est super agressive.
Bref.
Théorie des éléments d'harmonie :
Ce n'est pas parce que le temps est perturbé que l'harmonie arrête de "marcher", sinon, Equestria ne tiendrait pas longtemps. Cette théorie concerne la première destinée avec Sombra principalement.
1) De nouveaux gardiens sont choisis. Mais le destin et tout ce bazar temporel à conduit à un Equestria un peu plus violent que celui que nous connaissons. Les gardiens, bien qu'ils ont grandi dans cette atmosphère légèrement militaire, réussissent avec succès de vaincre Nightmare Moon (mais que j'imagine plus sombrement que la série, étant donné que Luna est absente de ce destin) et Discord.
Mais durant le mariage de Cadance et Shining Armor (ou un autre étalon à cause machin temps), personne ne connaît assez la princesse pour découvrir que c'est une usurpatrice. Les changelings envahissent Canterlot et sèment le chaos.
Les poneys parviennent à s'en sortir de justesse, grâce au fait que les citoyens savent se défendre (parce que période violente et instable) et aux gardiens de l'harmonie qui arrivent à Canterlot au dernier moment (car leur train avait un problème). Mais l'invasion a laissé beaucoup de victimes, et la vraie Cadance est morte dans d'atroces souffrances dans les mines.
La nation est très affaiblie. Célestia, encore intérieurement choquée par le décès de sa sœur, doit se montrer forte pour ses sujets. Mais elle a beaucoup de problèmes, dont l'apparition de l'Empire de Crystal. Ce pays devait être dirigé par Cadance, à présent disparue. La seule chose de productif que Célestia peut faire, c'est d'augmenter l'activité militaire.
Elle n'a pas d'autre solution que d'envoyer les gardiens de l'harmonie à l'Empire de Cristal, estimant qu'il vaut mieux régler le problème de suite. Elle n'a pas beaucoup d'espoir en eux et n'est pas du tout sûr d'un succès, mais la panique et la pression lui fait agir n'importe comment.
Les gardiens de l'harmonie arrivent donc à destination. Ils sont déterminés à régler le problème de suite, regrettant leur retard à l'invasion (n'ayant pas pu sauver des centaines d'innocents). Ils n'essaient pas de se documenter et préparent directement une enceinte autour de la vile avec le maximum de gardes. Ils ne réconfortent pas les poneys de cristal, jugeant que c'est mieux de le faire quand tout danger sera écarté.
Malheureusement, Sombra détruit sans mal les défenses. Les gardiens de l'harmonie activent leur pouvoir d'amitié, mais c'est insuffisant face à la magie noire. Le fer de la lance d'Equestria est anéanti et l'harmonie morte.
Sombra ne perd pas son temps et, dès qu'il s'assit sur le trône, il fait immédiatement des plans pour conquérir Equestria, comprenant qu'il est sans défense. Il créé des armures spéciales qui lui permet de contrôler entièrement ses esclaves devenus soldats.
Célestia, de son côté, n'a pas chômé non plus. Malgré son profond désespoir de sa paranoïa croissante, elle a assez de bon sens pour se préparer. Elle réunit ses armées les plus puissantes et dresse une immense forteresse. Mais la situation reste délicate et le ravitaillement ne se fait que grâce à quelques villages très pauvres.
La princesse essaie d'oublier la peur en faisant de batailles de plus en plus violentes. Equestria, autrefois verdoyant, n'est plus qu'un immense champ de bataille.
L'impact temporel : D'où vient cette violence ? On peut supposer que le fait que la jeune Rainbow Dash soit soudain immobilisée par une source magique a semé le trouble. D'abord dans la classe puis à Cloudstale tout entier. Les dirigeants pégases ont contacté la princesse à propos de ce problème qui s'est amplifié à cause du téléphone arabe et lui conseille de sécuriser un peu plus Equestria. Rainbow Dash elle-même a contribué à cette décision. Sa frustration d'enfance s'est changée en paranoïa. Elle est passée du rêve naïf de Wonderbolt à un désir ardent de vaincre les ennemis. Elle est d'ailleurs devenue une soldate exceptionnelle.
2) Passons maintenant à la destinée changeling. En fait, jusqu'à l'invasion, l'histoire est à peu près la même qu'avec la série. Rien ne s'est réellement passé de vraiment extraordinaire.
Malheureusement, l'invasion changeling réussit. Aucun poney n'arrive à se défendre et les gardiens de l'harmonie sont séparés et assassinés. Toutes les princesses sont mortes.
L'invasion continue dans tout Equestria. Seul quelques villages au sud ont une forme de résistance. Mais la véritable base des insoumis est dans la forêt Everfree, guidée par la zébrasse Zécora.
L'impact temporel : Rainbow Dash voit de très mauvais œil le fait que Fluttershy soit amie avec ses deux rivaux. Surtout que la pégase jaune a développée un mode de pensée tournée vers l'égalité absolue de tous les poneys, apprise par une certaine licorne rose. C'est très différent de celui de Rainbow, qui trouve qu'il faut qu'il y a des meilleurs dans la société. A présent, la seule chose qu'ils ont en commun est la phobie des alicornes, surtout celles mauves et qui disent n'importe quoi. Cette opposition a bien séparé les deux pégases et a fait faire développer à Fluttershy un esprit rebelle. Cette dernière est devenue un des atouts des insoumis.
3) Voici désormais la destinée Nightmare Moon. Des gardiens de l'harmonie ont été choisis, mais ont échoué. Nightmare Moon a bannie Célestia sur la lune et a établie le règne de la nuit éternelle dans l'ancien château.
Les poneys ont d'abord été révoltés. Mais ils se sont tus à cause des menaces et de la propagande de l'alicorne. Leur esprit critique a été anéanti.
Les gardiens de l'harmonie se sont probablement sortis vivants de la bataille contre Nightmare Moon. Personne ne sait où ils se cachent. Ils sont la seule chose que craint Nightmare Moon, qui voudrait tout faire pour pouvoir les supprimer définitivement...
L'impact temporel : Des poulains avaient témoigné une bataille épique entre une alicorne et une licorne. Evidemment, personne ne les a crus. Mais la rumeur se propage vite parmi les jeunes pégases, et se répand même sur terre. Les poulains sont donc devenus des gens très rêveurs, alimentés par une légende urbaine qui durait plus longtemps que prévue, et comme les enfants sont les adultes de demain, et bien... on fait moins attention à ce qui se passe...
Je ne ferais pas les autres destinées.
Théorie d'une même ligne :
La théorie la moins réaliste mais c'est une théorie quand même.
Et si le fait que le Sonic Rainboom a été changé de manière différente n'avait rien changé ? Et si c'était Twilight, qui, "retournée dans le présent", était décalée d'un mois au moins à chaque retour ?
Chronologiquement, on peut supposer que Nightmare Moon avait gagné, mais qu'elle a été purifiée par les nouveaux gardiens de l'harmonie venus un peut tard (ils sont venus c'est déjà ça).
A peine Célestia est libérée et Luna retrouvée qu'il y a la menace Discord. Et si la scène montrée était en réalité ce qu'il faisait pendant que les nouveaux gardiens se disputent ?
Une fois Discord libéré, les frères Flim Flam commencent à se faire connaître en construisant pleins d'usine.
Bien entendu, tout a été ratissé par les changelings.
Mais les insoumis arrivent à vaincre la Reine Chrysalis, libère Equestria, et sauve la Princesse Célestia.
Mais la situation est fragile, surtout avec l'avènement de Sombra.
Les poneys s'entretuent. Tirek débarque et dépouille les dernières forces des deux camps, il commence à tout balayer comme le ferait un poney de ménage.
Ne laissant qu'une terre vide et désolée.
Il y a beaucoup d'incohérences, mais pas le temps de rédiger plus.
Bye.
Amis du soir, bonsoir.
Aujourd’hui est un jour spécial pour moi, pour deux raisons.
La première, c'est parce qu'il s'agit d'un anniversaire. En effet, cela fait deux ans jour pour jour que j’ai mis en ligne ma toute première fanfiction mlp, l’Abysse des Souvenirs, sur Frenchy Ponies. Et il n’y a rien à faire, sa première fic, on y repense toujours avec émotion, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Encore maintenant, cette fic reste ma préférée parmi celles que j'ai écrites.
Le deuxième élément qui rend ce jour spécial, c’est que j’ai validé cette semaine mon 500ème chapitre sur mlpfictions. Pour vous donner une idée, cela représente presque un cinquième de tous les chapitres qui sont passés par le centre de validation depuis la création du site. Je suis encore loin du record de Nova, mais je trouve que c'est quand même pas mal.
Deux ans c’est long et, honnêtement, depuis plusieurs mois, l’envie d’écrire des fanfictions commence à diminuer. Depuis le début, je sais qu’un jour elle s’en ira complètement et que ce jour-là je n’aurai pas d’autre choix que d’arrêter. Ce n’est pas encore pour tout de suite mais ça arrivera, inévitablement. De la même manière, je sais depuis le jour où je suis devenu un brony qu’il arrivera un moment où je me lasserai des poneys et où je quitterai le fandom. Ce sera peut-être dans un an, peut-être dans deux, mais ça viendra. Mais ce n’est pas grave, ce n’est même pas triste, à partir du moment où on l’accepte. Et, en ce qui me concerne, j’ai su dès le départ que ce n’est qu’en l’acceptant que je pourrais profiter pleinement de ce que cette incroyable série et son encore plus incroyable fandom ont à offrir, et c’est ce que je pense avoir fait.
Pour ces raisons, il est peu probable que je me lance un jour dans l’écriture d’une nouvelle fic d’ampleur. Cela ne signifie cependant pas que je quitte le ficdom, au contraire. Je continuerai à suivre les fics qui m’intéressent, je garderai un œil sur les challenges et, bien entendu, je garde mon poste de validateur. Sans oublier qu’il me reste encore une fic en cours, Gueule de Bois, que je compte bien continuer aussi longtemps que j’aurai des idées pour de nouveaux chapitres. En résumé, vous n’avez pas encore fini de me voir, même si ce ne sera vraisemblablement plus que pour de courts textes.
C’était donc l’article annuel d’Acylius, ou comment faire un article « avancement de mes fictions » tout en ayant l’air de parler d’autre chose. A bientôt peut-être pour le millième chapitre, qui sait. D’ici là, n’oubliez pas d’être gentils avec le staff du site, c’est pour vous qu’ils donnent de leur temps libre.
A plus.
Hi'.
Vers juin-juillet, alors que je me préparais à expliquer ma vision de l'écriture loin loin loin de chez moi, je me suis dit okay, la conception c'est le fondement de la linguistique, ça se résume à "l'histoire a un et un seul objet", pas de problème. Le développement c'est l'histoire de pertinence, mon éternelle équation "texte + contexte = sens". Tout cela est carré, (pseudo-)scientifique et très purrrrrr... et puis il y avait ma troisième partie, planification, et là j'ai bloqué.
En fait, comme un abruti, je me suis rendu compte que je n'avais jamais réfléchi au plan, au-delà d'un simple "j'ordonne (et subordonne) mes éléments".
Ma théorie du plan date de quand j'avais quinze ans et qu'on parlait de "fil rouge", avec l'idée qu'il y avait en gros une quête principale, des quêtes secondaires et des événements accessoires, et blablabla... théorie à peine retouchée quand on m'a appris à faire des plans à l'uni', avec par exemple l'idée que chaque partie doit faire à peu près la même taille. Tout ça c'est bien joli mais c'est du niveau de Cro-Magnon.
Du coup je me suis mis à réfléchir à la théorie linguistique qui pourrait s'appliquer au plan.
Et soudain, je me suis fichu une claque.
1. L'interactionnisme
La linguistique est la science du langage. La sociolinguistique est une science du langage qui considère le langage comme une activité humaine et, pour simplifier, regarde l'influence de l'élément humain (social) sur cette activité. Par exemple tu dis "tu" à telle personne et "vous" à telle autre, ou encore les djeunes y parlent pas comme que les vieux. Tavu. Ouais on a progressé un peu depuis Labov quand même.
Au sein de la sociolinguistique existe l'interactionnisme, qui dit en gros que quand tu parles tu interagis avec quelqu'un, et du coup ton activité va devoir prendre ce quelqu'un en compte. La communication sert toujours à transmettre un contenu (genre "on t'a volé tes bottes") mais sert aussi à négocier la communication elle-même (genre "me tape pas dessus mais..."). En termes moins commerciaux, même quand une seule personne parle, tout le monde coopère pour rendre la communication possible.
Tout le monde est actif, ou ça échoue.
Et cela, quand on y pense, va à l'encontre de notre représentation la plus basique de la lecture (et donc, de l'écriture). L'écriture est décrite comme une activité passive : le seul effort qui nous est demandé est de débrancher notre cerveau le temps d'une escapade dans l'improbable, et ah oui de tourner la page une fois arrivé en bas. Il en va de même pour les autres arts, et on ne pense vraiment à l'activité que si le spectateur se met à parler ou presser sur un bouton. En tant qu'auteur, on s'imagine complètement coupé du lecteur.
Difficile de nier cette idée. On ne peut pas répondre à l'auteur. On ne peut pas empêcher le héros de monter ce fichu escalier. On n'a clairement pas une manette en main et la possibilité de tuer des hordes de pajenti(tm). Cela dit, la conséquence de cette vision est d'écrire en supposant que le lecteur connaît son boulot et que ça passe ou ça casse. Parler au lecteur, c'est briser le quatrième mur genre "mais toi et moi, lecteur, savons qu'en fait elle est toutdous(tm)". Dans un texte normal, on ne parle pas au lecteur. Enfin si mais uniquement pour lui raconter l'histoire.
On n'imagine pas un seul instant avoir à coopérer avec lui pour dire "comment" on va la raconter.
La plupart d'entre nous ont entendu parler du "contrat de lecture", que perso' je sais toujours pas bien ce que c'est mais qui est en gros l'accord tacite passé entre l'auteur et le lecteur au moment où ce dernier commence à lire. Ça dit en gros "ouais je sais les poneys existent pas fais semblant et lâche-moi les basques" ou encore "ça va parler de bisous et du dessous des sabots, t'es prévenu". Mais pour la majorité d'entre nous, ce contrat est assez général et comparable à des clauses d'utilisations que tu lis pas quand tu installes ta nouvelle app. Et ça correspond aux tags, au pitch, à ce genre de choses. L'appliquer à l'intérieur du texte... inimaginable.
Cela dit, j'avais déjà une autre notion, quoique assez vague, pour cela. "Préparer" ou "annoncer" quelque chose dans le texte. Par exemple, l'héroïne pète les plombs mais le lecteur n'est censé le savoir que d'ici deux chapitres. Si on ne fait rien et que dans deux chapitres on découvre qu'elle était folle, ça va sembler tomber du ciel. Si on déballe tout dès le départ, ben tout l'intérêt, toute la tension, tout ça part dans le caniveau. L'idée est alors de simplement donner des indices, des signaux que "y a un truc" et que "ça pourrait être ça". Genre elle se met à collectionner les crayons, ou bien elle coupe toutes les conversations au beau milieu comme sur un coup de tête. Elle n'arrive plus à coiffer sa crinière. Des détails tout bêtes mais qui, une fois arrivé à la révélation, prennent tout leur sens et permettent au lecteur de faire "aaaah c'était donc ça" ou "JE LE SAVAIS ! (bang)".
Sans le savoir, ce système d'annonce au travers de détails, de "signaux" comme je dirais maintenant, est une forme de coopération avec le lecteur.
Et sans le savoir, on peut aller beaucoup, beaucoup plus dans la coopération.
2. Les paires adjacentes
L'interactionnisme dispose d'une grille d'analyse quand il s'agit d'étudier une conversation. Le principe est simple. Le langage est une activité entre plusieurs sujets parlants. Une activité implique des actions. Chaque action implique une réaction. Donc dès qu'une personne dit quelque chose, ce qu'il dit est une action qui va demander une réaction de la part de l'autre personne.
Ces paires "action - réaction" fonctionnent très bien pour les dialogues, par exemple les discussions au téléphone où, basiquement, l'autre répond. Mais, et c'était là une petite découverte du temps où j'étais bachelier, les personnes qui monologuent utilisent la même structure. J'avais vu un politicien argumenter avec un interlocuteur fictif, fabriqué de toutes pièces par son discours. Et nos textes eux-mêmes, qu'on en soit conscient ou non, utilisent aussi cette structure.
Ce qui signifie que c'est aussi la structure minimale d'un plan.
Ce sont des paires "action-réaction", entendu (on n'a pas encore vu d'exemple), mais pourquoi adjacentes ? Parce qu'elles se suivent, bien sûr. Et pas seulement parce qu'il y aurait des suites de paires genre "action-réaction" - "action-réaction" - "action-réaction"... mais parce qu'une réaction est, fondamentalement, également une action. Ce qui signifie qu'elle aussi demande une réaction. Un peu comme une escalade de la violence, où chacun dit "mais c'est lui qu'a commencé", sauf que là c'est pour demander à quelqu'un s'il veut négocier.
On parle alors de "paires imbriquées" et, une fois encore, c'est facile à voir quand vous causez avec quelqu'un. L'exemple typique est la paire "question-réponse" où la réponse demande en général une confirmation, mode "j'ai bien répondu ?" Discuter est une activité, on veut savoir comment cette activité se passe.
Maintenant, la question en or : est-ce qu'on peut appliquer tout ça à nos textes ? (Et surtout, à quoi ça nous sert ?)
La réponse est oui.
Et pas seulement pour les moments où nos personnages conversent, pour expliquer comment rendre leurs répliques plus cinglantes. Mais oui, on peut commencer par là.
Déjà, ça nous explique pourquoi on va se passer de tous les "bonjour-salu-sava" vu qu'on n'a pas besoin de négocier l'ouverture du dialogue. On ne conserve que les paires qui nous intéressent, et comme le début est une réaction, ça nous permet de faire "exister" ce qu'on a coupé. Type "Rarity salua Twilight et après avoir causé un peu : 'mais au fait, tu n'as pas vu blablabla...' dit la diva." Ce "mais au fait" indique un changement de sujet, on a l'illusion qu'elles ont pu se dire des tas de choses sans importance avant.
Ensuite, ça nous dit comment les faire réagir. Alors oui je sais, ça dépend énormément du personnage (et de nos propres compétences sociales), mais la tension d'un dialogue, son intérêt, ne se trouve pas seulement dans l'information transmise, type "Twilight, qu'est-ce qui se passe ?! - C'est horrible, Dash ! Spike est mort !" L'intérêt du dialogue se trouve aussi dans la manière dont les personnages coopèrent, négocient ou même se battent pour diriger la conversation. "Parlons du contrat. - Parlons de ma récompense." En deux répliques on a créé le conflit, et dit en gros : "bouffe-le ton contrat je ferai plus rien pour ta tronche avant d'avoir vu mon argent !" Si le premier ne veut/peut pas payer, il va tenter de parler du contrat (et de l'argent futur). Si le second en a marre de se faire avoir/ n'a plus confiance, il va revenir sans cesse à l'argent. Ils n'ont jamais besoin de le dire explicitement : chacun va parler de ce qui l'intéresse, et créer ces fameux "dialogues de sourds" jusqu'à ce que l'un d'eux cède et s'aligne sur l'autre.
Mais ce qui doit nous intéresser ici et maintenant, c'est qu'on peut appliquer les paires adjacentes à la narration.
3. Narration
Quand l'auteur écrit son texte, il monologue. Et le narrateur, en narrant l'histoire, fait exactement de même. Personne ne risque de les interrompre, ils peuvent continuer aussi longtemps qu'ils veulent. Par contre, ils doivent retenir l'attention du lecteur et pour cela, ils ont besoin que le lecteur coopère. Yup, il y a interaction.
"Carrot Top revenait des champs, la bêche à l'épaule, à trois pattes par le sentier qui serpentait la colline. L'air chaud d'été cuisait doucement les blés alentours. Entre les bosquets d'arbres, oasis d'ombres sous leurs feuillages, elle pouvait s'arrêter un instant et retirer la sueur qui lui coulait du front.
En bas du chemin, seul dans les champs, il y avait Big Macintosh."
Comment argumenter qu'ici il y a interaction ? Où sont les paires ? On peut, pour se simplifier la vie, décréter qu'à la place des répliques d'un dialogue, ici on a les phrases du texte. Première phrase ? Carrot Top revient des champs. Seconde phrase ? Il fait chaud. Troisième phrase ? Euh... arbres oasis sueur je sais pas moi. Quatrième phrase, y a Big Mac. C'est de la paraphrase et on n'a pas de quoi faire des paires, encore moins les imbriquer.
Mais rappelez-vous l'équation "texte + contexte = sens". Ici, on a seulement le discours du narrateur. Et si on rajoutait le discours d'un lecteur fictif ?
"Carrot Top revenait des champs (elle foutait quoi là-bas ?), la bêche à l'épaule, (ah d'accord), à trois pattes (wat) par le sentier qui serpentait (ranafiche) la colline. L'air chaud d'été (tu t'fous d'moi) cuisait doucement les blés alentours (c'est quoi ce ton mièvre ?). Entre les bosquets d'arbres, oasis d'ombres (t'es sérieux ?) sous leurs feuillages, elle pouvait s'arrêter un instant et retirer la sueur (il est sérieux) qui lui coulait du front.
En bas du chemin, seul dans les champs, il y avait Big Macintosh (okay romance)."
Bien sûr que le lecteur réagit au texte, il le lit, ce serait inquiétant qu'il n'en pense rien. Se mettre à la place du lecteur permet d'essayer de deviner ce qu'il va "dire", et donc d'y répondre par avance. Tout le texte est la simulation d'un dialogue avec un lecteur fictif posant ses questions de phrase en phrase et forçant le narrateur à développer tel ou tel point. Si je dis juste :
"Carrot Top revenait des champs par le sentier qui serpentait la colline. L'air chaud d'été..."
On peut se demandait ce qu'on fichait aux champs. Avec AJ c'est facile, c'est une fermière, mais même si certains peuvent se dire que Carrot Top cultive les carottes, ce n'est pas évident pour tout le monde. Donc on rajoute la bêche, et là c'est clair. Pourquoi à trois pattes ? Parce que ça m'amusait, mais aussi pour recentrer la conversation : ce qui nous intéresse, c'est Carrot Top, pas ce qu'elle fait. Quand on reprend le texte et qu'on parle du décor, ce qu'on garde de Carrot Top ce n'est pas sa bêche, c'est la jument.
De même, quand on finit par "la colline", une question légitime est : elle ressemble à quoi, cette colline ? Si on ne dit rien, une fois encore, le lecteur va remplir les trous pour nous, et ce n'est pas (toujours) un mal, mais le texte peut lui répondre en développant la description et, une fois encore, c'est l'occasion de recentrer la discussion : tout il va bien il est beau les petits oiseaux le facteur ta femme le canapé. Et si on pense que le lecteur n'aime pas les bucoliques ?
"L'air chaud d'été cuisait doucement les blés alentours. Il y avait de la routine dans ces paysages, mais la jument aimait à s'y perdre après le travail. Entre les bosquets d'arbres..."
Non, la jument en a ranafiche, la jument n'existe pas. Ce que cette phrase en plus dit en vérité c'est "toi, lecteur, tu peux trouver ça barbant, mais tu vas me faire le plaisir de t'y intéresser j'ai passé des nuits blanches sur ce texte bordel fais un effort !" Pas besoin d'interpeller, on a été subtil et au final le résultat est le même. Le lecteur va s'intéresser au paysage ne serait-ce que pour savoir ce que la jument pense ou ressent et tout le monde est content. Mais ça, le texte a dû le dire. Le texte a dû le négocier. Le narrateur, en pleine narration, a dû faire "okay maintenant on parle de ça" et obtenir l'assentiment du lecteur.
Et si on essayait un texte qui ne coopère pas ? Bon c'est impossible mais qui n'essaie pas de négocier son contenu ?
"Twilight gagna la chambre. Dehors, les calèches passaient à grand bruit, leurs larges roues cahotant sur la grand rue du village. On vendait les légumes par brassées entières aux étals où la monnaie allait de patte en patte sous le couvert des appels des marchands et des badinages. Dans le meuble, une lettre."
Qu'est.lfkasvdlhslk qui s'est passé ?! On arrive dans la chambre, okay, y a quoi dedans ? Dehors, les calèches... okay je suppose que c'est le bruit par la fenêtre... okay roues cahot si tu veux on peut revenir à la cham- j'en ai ranacirer de tes légumes ! Pourquoi qu'on me parle de monnaie, de marchands et de badinage non d'un chien on parlait de Twilight ! Et là soudain, un meuble. Okay. Donc tout ce bordel sur le dehors, le marché de village, ça a servi à quoi ? Texte ? Non ?
Ce n'est pas mal écrit, c'est juste que le texte n'en fait qu'à sa tête et ne coopère pas. Et forcément quand quelqu'un n'écoute pas, en général on n'a pas envie de l'écouter non plus.
4. Le plan
Le lecteur n'est donc pas passif. Il faut constamment, partout dans le texte, négocier avec lui du sujet de discussion. Le convaincre de nous laisser encore deux phrases pour décrire telle robe. Accepter de répondre à telle question même si qu'on voulait garder le mystère. Changer de sujet quand il se rend compte que bordel Canterlot et Manehattan c'est minimum plusieurs heures de trajet c'est quoi cette fumiste- ooooh une pouliche comme c'est meugnon !
Ça se passe en narration, de phrase en phrase et même à l'intérieur des phrases, et cela se passe au niveau du plan.
Fondamentalement, une histoire se résume par "problème - solution". Les poneys sont en danger ! Mais après vingt chapitres, la solution c'était l'amour, un Trixshy et au lit. Et s'il n'y a pas de solution, on met le tag sombre et marre. Poser un problème est inévitable, sans ça il n'y a pas de tension, donc pas d'intérêt, pas de texte - il faut un but, un enjeu et bien sûr, un conflit. Offrir une solution est nécessaire, même si cette solution se résume à "y en a pas", pour pouvoir écrire "the end" à la fin. Donc fondamentalement, notre texte est une paire.
On peut ensuite détailler cette paire, et c'est là vraiment que commence la conversation. On ne va pas chercher à savoir "quelles questions le lecteur va se poser", ça on ne le saura jamais. Non, on va chercher à savoir "quelles questions on veut que le lecteur se pose". Bêtement, disons qu'on débute l'histoire avec un personnage amnésique récupéré par le mane6 arrêtez de rire bande de saligauds. Est-ce qu'on a prévu que ce personnage recouvre la mémoire ? Si oui, est-ce qu'on a envie que le lecteur s'intéresse à cette mémoire ? Est-ce qu'on veut que le lecteur passe son temps à se demander "qu'est-ce qu'il savait ?"
Si on le veut, alors le plan va le refléter. On va passer plus de temps sur les événements qui impliquent cette mémoire. On va s'assurer qu'elle revienne à intervalles réguliers. Sinon ? On va réserver la question de la mémoire à des parenthèses assez courtes ici et là.
Le but n'est pas juste de dire la place que ça occupe dans l'histoire. Le but est de dire au lecteur la place que ça doit occuper pour lui.
"Une fois revenu de la fête, après avoir dit bonne nuit à Twilight, après avoir refermé la porte et gagné son lit, l'alicorne passa un moment dans la pénombre à regarder la photographie de toutes ces juments, ses nouvelles amies, qui le cajolaient. Il observa un moment ce mensonge, puis secoua la tête et acheva de s'endormir."
Un mot. Toutes ses préoccupations, tout ce qu'il peut jamais ressentir, en rapport à son amnésie, réduit à un mot. Puis il secoue la tête, limite lui aussi il s'en tape, et direction dodo. En gros là le texte a fait "je sais que t'as pas envie d'en entendre parler donc je glisse juste ça rapidement et on passe à autre chose okay ? On est cool ? On est cool". Le texte dit au lecteur qu'il n'y a pas de problème s'il ne veut pas s'en préoccuper. Ce n'est pas grave, il peut faire sans. Mais, juste... ça existe.
"À peine revenu de la fête, sans même dire bonne nuit à Twilight, l'alicorne s'enferma dans sa chambre pour réfléchir. C'était effrayant. C'était grisant. La pénombre lui rappelait combien la compagnie était douce. Il songeait, dix fois, cent fois, à frapper à la porte de Twilight, demander, comme un poulain, à passer la nuit avec elle. Puis en riait. Puis enrageait. Chaque instant de plus où ces souvenirs nouveaux effaçaient un peu plus de lui-même."
Ah ouais parce que je vous ai pas dit, c'est une romance. Ouais. Sauf que là la romance - mal foutue - passe largement au second plan, et l'alicorne veut juste du réconfort face, une fois encore, à son amnésie. Ce qui d'ailleurs est complètement wtf en soi mais passons. Le texte te met son intrigue dans la gueule et si tu veux pas écouter tant pis pour toi parce que là c'est clair c'est le sujet et rien d'autre. Merci de ne plus se préoccuper que de ça.
"Une fois revenu de la fête, l'alicorne s'attarda encore un peu avec Twilight, à lui dire bonne nuit, à paraître gêné, à s'excuser puis une fois éclipsé dans sa chambre, à se traiter d'imbécile. Son coeur battait. Il s'en voulait d'oublier son ancienne vie. Il suppliait d'en commencer une nouvelle. Et torturé entre ces deux idées il ne pouvait plus dormir."
Roooomaaaaance ! Le texte veut mettre ici sur un pied d'égalité amour et amnésie, on est censé s'intéresser aux deux, se soucier des deux tout comme le personnage s'en soucie (l'identification, c'est magique). Si, comme moi, la romance nous gonfle, on peut s'occuper de l'amnésie : l'amour devient un enjeu secondaire. Si, comme la vaste majorité du monde et de l'univers, on veut voir des petits coeurs flotter au-dessus de leurs crinières, on peut s'occuper de l'amour : l'amnésie devient un enjeu secondaire.
Le texte ne le dit jamais directement, mais au travers de la narration il négocie avec nous ce dont on va parler, constamment, même et y compris quand l'auteur ne s'en rend pas compte.
4. Stratégies
Les paires adjacentes nous disent donc que chaque fois qu'on écrit quelque chose, le lecteur y réagit, et ce qu'on écrit ensuite est censé réagir à ce que le lecteur aura "dit". Comme on ne sait pas comment il réagira vraiment, tout ce qu'on peut faire est de lui indiquer comment on aimerait qu'il réagisse. Une sorte de didacticiel, tout au long du texte, pour lui permettre de profiter de l'expérience.
Essentiellement, vu que le texte est déjà fini (à nuancer, et c'est un sujet intéressant, avec les commentaires à chaque chapitre d'une fic'), la négociation se résume à "pense ça - maintenant pense ça - maintenant pense ça - maintenant pense ça..." et forcément si on dit aux gens quoi faire, et que les gens ont pas envie, en général ils vont claquer la porte.
Alors oui, on peut décréter que "de toute manière Vuld il est débile il aime pas la romance il est chelou quand même" et on abandonne les réfractaires en chemin.
Et j'approuve.
Mais on peut aussi décider que mince, ce serait bête de s'arrêter à des préjugés. Après tout le mec chelou a quand même ouvert le livre - ou la page web - c'est donc qu'il a un minimum de curiosité. C'est donc là qu'il va falloir négocier un peu comme avec un pote à qui vous devez deux cents euros. Avec beaucoup, beaucoup de stratégie.
En interactionnisme symbolique, des stratégies il n'y en a que deux :
- L'atténuation- L'évitement
L'atténuation, c'est l'euphémisme, c'est tenter de réduire la gravité du sujet. C'est juste deux cents euros, ça peut attendre, qu'est-ce que c'est comparé à une chouette amitié toussa ? On brosse les gens dans le bon sens du poil, on est poli, etc. L'évitement, c'est le changement de sujet. Si on n'a pas parlé de l'argent alors il n'y a aucune raison de se disputer. "Mon pote a perdu la tête, il s'est disputé avec moi parce que je suis allé au cinéma." Là c'est pas le moment, on est occupé, on va être en retard, on parlera des deux cents francs plus tard, bien au calme. Plus tard.
Ces mécanismes sont aussi bien présents dans nos dialogues. Direct :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""Spike est mort ! C'est clair, là ?! MORT !"
Atténué :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""C'est Spike ! Il avait les yeux fermés, alors j'ai cru qu'il dormait, mais il ne dormait pas !"
Évité :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""Laisse-moi ! Laissez-moi toutes ! Je veux qu'on me laisse seule !"
Dans le premier cas Twilight est en colère (ou alors le texte est comique) et c'est son sabot dans ta face. Dans le second cas Twilight n'a pas encore accepté ce qui s'est passé, elle le refuse - elle veut croire que ça peut encore changer. Dans le troisième cas Twilight l'a accepté et se sent seule, et ouais elle a besoin de le faire savoir. C'est toujours son sabot dans ta face mais cette fois c'est pas contre toi, c'est contre elle.
Et ce qui vaut pour le dialogue vaut pour la narration :
"Spike était mort. Les autres parlaient encore, mais il n'y avait plus rien à faire. Alors Twilight se remit à chercher parmi ses ouvrages, vaillamment, se mit à les empiler puis, plus doucement, puis presque plus, puis elle se rendit compte que les autres ne parlaient plus, puis elle se rendit compte qu'elle pleurait. Elle demanda, d'une petite voix : 'C'est vrai ?' Et elle leur suppliait de répondre."
On commence par être direct, eh, c'est des trucs qui arrivent, passe à autre chose, Twilight le fait bien. Retour à l'intrigue en cours, genre sauver le monde, tout ça. Mais ensuite on commence à négocier. On montre l'impact que ça a eu sur le monde (et sur Twilight) et on fait au lecteur "tu es sûr de ne pas vouloir y passer un moment ?" On a atténué. Et de fait, durant tout ce temps, on est aussi en train d'éviter une question : "comment ?" Ou pourquoi. Quand où qui tout ça quoi. Twilight ne voudra jamais savoir. Les autres n'oseront pas lui dire. L'histoire n'a pas envie d'y répondre.
L'important n'est pas ce que le lecteur aurait voulu penser. Une fois encore, on ne le contrôle pas. L'important est qu'ici on lui dit quoi penser : "pense comme Twilight, essaie d'oublier la mort" puis "pense comme Twilight, sois affecté par la mort" puis "pense comme Twilight, cède".
On dit au lecteur ce qu'on attend de lui. Et le lecteur, lui, passe son temps à n'en faire qu'à sa tête.
5. tl;dr
Tout ça, pour être honnête, est très nouveau pour moi.
L'idée que le lecteur soit actif est contre-intuitive. Mais fondamentalement nos textes fonctionnent effectivement, de phrase en phrase, en termes de paires action-réaction où le lecteur réagit à ce qu'on dit, et où ce qu'on dit réagit au lecteur, de sorte à enchaîner la "conversation".
L'idée est que si on se contente de céder constamment au lecteur, en lui donnant uniquement ce qu'on veut, on joue le rôle d'un bête distributeur à bonbons. Le lecteur - ou du moins le vieux grognard - veut être actif et veut avoir l'impression de converser avec le narrateur, de ne pas "subir" un monologue. Le but est donc, quand on planifie le texte, et jusque dans les paragraphes, de toujours voir dans le texte l'histoire et la négociation sur l'histoire.
En somme, tout au long du texte, on discute avec le lecteur de ce dont l'histoire parle.
Cela aussi doit être mis en scène. La conversation entre le narrateur et le lecteur, avec tout ce que le narrateur essaie de dire et de cacher, et tout ce qu'il espère que le lecteur acceptera de faire ou refusera de suivre pour l'impliquer dans l'histoire. Un peu l'exact contraire de ce que je fais dans ces articles, en fait.
Ou alors je ne sais pas, peut-être que cet aspect est depuis longtemps coutumier, fanficers,à vos plumes !
A tout mes abonnés et mes amis sur ce site...
Je souhaite avoir votre attention dans cet article. Cela concerne mes fictions et ma présence sur le site.
Tout d'abord je tient à présenter mes excuses auprès des personnes qui suivait mes deux fictions toujours en suspens. Vous allez devoir patientez... Je sais c'est dur. J'explique cela par rapport à un emploi du temps particulièrement surchargé et foireux. J'ai décidé de me concentrer sur une fiction bien particulière. Il s'agit de celle qui me tient le plus à coeur et sur laquelle je souhaite tout particulièrement bosser.
Deux raisons :
- c'est le projet qui me plaît le plus
- et je fais ce que je veux mince ^^ (je plaisante)
Je voulais avant tout m'excuser pour le retard. Les fictions "les trois frères" et "l'alcool c'est mal" seront mise en pause le temps que je termine ce dont je vous ai parlé précédemment. Je vous remercie également de suivre mon travail, cela me touche beaucoup ^^ J'ai été ravi de pouvoir faire la connaissance de certains d'entre vous grâce à ce site de fics ^^ Et je continuerais à écrire quoi qu'il arrive ^^
(oui ceux qui me connaisse savent que je fous des ^^ partout ^^)
Enfin bref...
THANK YOU VERY MUCH
traduction : Merci very bien !
Je vous aime ^^
YOLOOOOOOO !!!!!!!
ps : ma future fiction vous intéresse-t-elle ? je vais publier le premier chapitre dès maintenant ^^
laissez moi vos impressions ^^
remerciements particuliers à :
@Hans
@BronyF
@EdwardHyde
Je tiens à m'expliquer pourquoi les chapitres 4 et 5 de Five Nights at Ponies' ont eu du mal à être publiés. A la base, ces chapitres devaient sortir le soir même d'Halloween. Il y a eu juste un gros problème : le chapitre 4. Pour faire simple, ce chapitre a comporté beaucoup trop de référence à Fnaf et pas assez sur MLP, d'où les 4 refus de ce chapitre venant d'un modérateur dont je ne citerai pas son nom. En fait, je tenais surtout à le remercier. Il m'a fait réaliser une chose : dans ma tête, j'avais entrepris un chemin prédestiné pour cette fanfic, passant à côté de nombreux choses que ma mémoire les a effacés. Merci encore à ce modérateur de m'avoir indiqué les problèmes de ce chapitre. Je suis encore désolé de cette longue attente, mais bon on fait avec ! Un grand merci à lui de m'avoir expliqué mes erreurs ! Sans lui, ma fanfic n'aurait pas pris cette direction. Merci à mon correcteur officiel de corriger mes écrits après les avoir finis, et un grand merci à vous tous de les lire, de me laisser vos commentaires vraiment positifs et de continuer à me soutenir dans cette incroyable aventure qu'est Five Nights at Ponies'. Vous êtes, et vous resterez, les meilleurs. Maintenant, une annonce officielle : l'écriture du chapitre 6 est en cours et les chapitres 6 et 7 vont être les plus gros projets que je vais réaliser. Ces chapitres changeront la destinée de tous vos personnages, allant des principaux personnages jusqu'à votre propre OC. Accrochez vous, vous aurez un rôle pour le chapitre 7. Reste plus qu'à savoir qui veut en faire partie. Attendez vous a avoir (j'espère) 20 000 mots pour le chapitre 7 qui sera le point central de ma fanfic.
Très prochainement, l'arrivée d'une troisième fanfiction mais chut, ça reste un petit secret. Un indice pour vous : qu'est-ce que la vie ?
Hi'.
J'ai envie de réfléchir à la manière dont la fanfiction est perçue. Y compris par nous.
À la mi-octobre, je me suis remis à écrire. Je suivais alors, chaque nuit vers une heure du matin, un artiste américain dans sa lutte éternelle pour animer des dessins moches, et en bon fanboy j'avais envie de montrer que j'appréciais son travail. J'ai alors, après une plaisanterie sur son chat, décidé d'écrire une fanfiction sur son univers, et après l'avoir finie je lui ai passé le lien.
Et ce mec l'a lue. Devant tout le monde. (Et il l'a aimée.)
Ouais j'étais content.
Mais surtout, à ce moment-là je me suis rappelé pourquoi j'écrivais de la fanfiction. Un bête détail : ses personnages n'ont que des prénoms, mais pour cette fanfic', même si objectivement ça ne rajoutait absolument rien, j'avais voulu leur donner des noms de famille. Et pas juste piochés au hasard, non, j'avais passé une bonne heu- ah ah ah non vingt minutes sur chaque juste pour avoir le plaisir de dire "voilà. Là. Dans mon fanon, ça c'est leur nom de famille."
J'avais envie de rajouter ma pierre à l'édifice. L'impression, fausse certes, de contribuer à une oeuvre que j'appréciais énormément.
On a chacun nos raisons d'écrire des fanfics', et ces raisons peuvent même changer de texte en texte, voire de chapitre en chapitre pour ceux pas foutus de tenir leur saga en laisse, et chercher à dire ce qui fait une "bonne" fanfiction serait vain.
Mais, inversement, on connaît tous le sens péjoratif du terme "fanfiction". Et j'ai deux exemples en tête, dans des médias complètement différents, où ce terme s'applique parfaitement.
1. Crystal Empire
Rien ne crache "fanfiction" mieux que cette ouverture de la saison 3. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé réellement mais voilà l'impression.
Lauren Faust se casse en laissant cette petite perle qu'est le wedding (les nouveaux dans le troupeau doivent avoir du mal à comprendre pourquoi certains bavent autant sur cet épisode) et c'est à la nouvelle direction de reprendre les choses en main. On leur donne les clés d'une voiture déjà lancée à pleine vitesse et il leur faut faire leur galop d'essai. Donc les mecs font "okay, qu'est-ce qui fait le succès d'MLP", ils regardent la surface, ils reprennent les éléments à succès et ils te font le Crystal Empire.
Et c'est exactement, exactement ce qui se passe avec une fanfiction.
Le fanficer regarde la série, adore, veut écrire dessus et du coup il se dit "pourquoi j'adore ?" Qu'est-ce qui a fait le succès de la série pour lui, qu'est-ce qu'il va mettre en avant ? S'il adore les personnages, genre un en particulier, alors il mettre en avant ce personnage, et même les traits chez ce personnage qu'il apprécie le plus. Et il va faire un Crystal Empire.
Je ne sais pas combien de fois je l'ai dit, je m'en rappelle comme si c'était il y a oh bien plus de deux ans, lorsque j'ai vu Luna ce jour-là dans cet épisode ma réaction a été "wow, salut Fanfic-Luna".
Pourquoi ? Parce qu'elle était froide, distante, qu'elle balançait des phrases pleines de mystère et ensuite basta, merci d'être passée. Pourquoi elle est froide ? Parce que c'est Luna ! Et tant pis pour la Nightmare Night où on l'a vue toute aussi prête à troller que sa soeur. Et oui, il y en aura pour m'expliquer que "mais non elle est froide parce que passé drama toussa" mais au risque de me répéter, Nightmare Night bon sang. Quand les gens l'ont vue foudroyer Twilight du regard on s'est tous demandé pourquoi qu'elle voulait assassiner l'élève.
Et ce n'est qu'un exemple parmi la foule qu'en comporte cet épisode.
Une mauvaise fanfiction est superficielle. Oublions deux secondes les fanfics qui ne sont qu'une excuse, une histoire avec collé dessus plus ou moins grossièrement l'univers d'Equestria. Je parle d'une fanfiction où l'auteur a honnêtement voulu faire la meilleure histoire possible. Il a pris ce qu'il pensait être le meilleur, il a utilisé ce meilleur et les gens comme moi se sont plaints. Le coup de l'examen est débile, le truc de la foire est foiré, on va pas refaire la liste de tous les griefs. Ce n'est pas que l'auteur n'y a pas mis du coeur et des tas d'efforts.
C'est qu'il est resté à la surface.
Après le miracle du mariage, la série voulait lancer sa saison trois avec classe, en grandes pompes, nous en mettre plein la vue. On va ressusciter un foutu EMPIRE, on va ramener un méchant BADASS aux limites de ce que le 6+ permet, non mais tu le sens le potentiel ?
Alors même que je critiquais cet épisode, je réfléchissais à ce que moi j'aurais fait, et déjà à l'époque je me rendais compte que si je ne ramenais pas le bouclier en début d'épisode deux, euh, ça allait être "compliqué". Ne pas faire tomber le bouclier ? Garder Sombra loin de la cité ? Le défi pour obtenir la même tension sans ensuite tout casser est un casse-tête insoluble. Idem pour le "tu dois le faire seule". Comment rendre cela viable ?
Autrement dit, quand un auteur découvre que sa fanfic' a foiré de façon monumentale, comment il corrige ? Parce que, très souvent, cet auteur n'est pas prêt à abandonner ses idées même si objectivement lesdites idées plombent son texte.
En tant que relecteur -- que je ne suis plus, pour rappel -- on est constamment confronté à cette question.
Et parce que dire à quelqu'un "ton idée est nulle" est en général contre-productif, ce qu'un relecteur fait est de dire "eh, essayons de tourner ton idée comme ça". Et on la tourne "comme ça" jusqu'à ce que l'auteur, à force de dire non, en vienne à admettre que peut-être il lui faut abandonner son idée de départ.
D'où l'importance du concept. Dans le Crystal Empire, mettons que ce soit la peur, ou le désespoir. Mettons qu'on veuille corriger le coup de l'examen.
Ma première proposition serait, comme d'habitude, d'inverser la logique : Twilight refuse de faire les choses seules, et ce faisant s'appuie trop sur ses amies. Quand c'est son tour de sauver la situation, que les autres ne sont plus là, elle se sent perdue. Désespoir. Mais outre de devoir réviser l'ensemble du plan de l'épisode, c'est aussi répéter ce qui s'était passé avec Discord. Intérêt plus ou moins zéro.
Ma seconde proposition serait que Twilight ait mal compris Celestia. Cette dernière lui aura dit "tu es la seule à pouvoir le faire" au sens de "je compte sur toi", et sur ce malentendu Twilight va tout foutre en l'air. Cela peut donner une réplique solide quand, à son tour, elle dit à Spike "tu es le seul à pouvoir le faire" et cela impliquerait aussi qu'il y ait un second malentendu en cours de route qui l'empêche d'avancer. J'utiliserais probablement le groboukin de la bibliothèque pour qu'elle fouille le château, mais elle interprète mal le vieux texte et paf, porte kifépeur.
Cela ne résout pas le problème de la foire ou du bouclier ou de Sombra ou... la liste est longue, mais le spectateur sait désormais qu'elle se trompe et que ça va être cause de problèmes. Il ne reste qu'à mettre ces problèmes en scène et on a résolu la moitié des défauts de l'épisode. Woohoo.
Et ce n'est pas la seule option. Une troisième proposition serait d'explorer le passé de Sombra, de découvrir qu'il était solitaire lui aussi, que pour x raison ça lui a permis d'être super puissant et je sais pas pourquoi comment mais en agissant seule aussi, Twilight peut s'opposer à lui. Un peu comme le plan foireux du "tiens cache nos pouvoirs en toi rien ne peut aller de travers". Celestia avait une raison de dire ça : c'est peut-être même le moyen dont elle a usé pour vaincre le greuh, le seul qu'elle connaît. Mais Twilight, à la fin, soit échoue soit réalise que ce faisant elle sacrifie une trop grande part d'elle, et du coup elle agit, vraiment, en "princesse de l'amitié". Et à la fin c'est elle qui, indirectement, donne une leçon à Celestia. Justifiant que celle-ci, plus tard, pose le genou devant elle.
Et pas de "c'est une série pour enfants". Tout cela peut être fait sans que le public ait eu à faire bac +42. Pour la fille de six ans ça reste "Sombra kifépeur" bouh poneys en danger yay on a gagné. Mais les scénaristes n'ont plus six ans, et s'ils peuvent suggérer des parents au travers d'une comète alors faire les trucs ci-dessus est à leur portée.
Toutes ces propositions tournent autour d'un même pilier : le désespoir. On prend l'idée, on cherche le moyen d'exprimer une forme de désespoir au travers.
Pour pouvoir le faire, on ne peut pas rester superficiel. On ne peut pas se contenter de dire que Luna est froide parce que passé torturé snif snif et compagnie. Non. Elle est froide parce que Celestia préfère Twilight à elle. Elle est froide parce qu'elle croyait que Twilight aimait ses nuits. Elle est froide parce que Celestia a refusé qu'elle y aille elle. Il y a tellement de raisons à mettre en scène qu'on peut excuser un débutant, mais pas un scénariste professionnel.
Une réplique, un soupir, un simple détail aurait suffi à donner toute sa profondeur à cette scène, et sa qualité à la fanfiction.
2. Sonic Lost World
Jeu vidéo cette fois. Sonic est une franchise maudite et peut-être la seule dans laquelle les fans eux-mêmes crachent plus sur Sonic que quiconque. Après le... truc... en 2006 et un retour quand même pas si mal avec Unleashed, peaufiné avec Colors et le truc assez cool qu'est Generations, désespérant de satisfaire ses fans, le studio a dû se dire "okay punaise y en a marre, tu sais kwa ?! On va prendre une de LEURS histoires et on va faire un de LEURS jeux."
Dixit Lost World.
Non sérieux, si vous avez lu des fanfictions de Sonic, le scénario de Lost World est juste ça. Mais ça. À la lettre. Un exemple parmi d'autres ? À un moment, de nulle part, un truc menace un héros. Là le grand méchant qui pour raison x s'est allié aux héros (tu le sens le truc déjà ?) sauve le héros et les personnages lui demandent "pourquoi t'as fait ça ?" Et il ne donne pas de réponse.
C'est bien de la mer- je veux dire... non non c'est ça c'est fait à la truelle. Quand tu écris ce genre de choses tu te dis que tu es subtil, que tu es en train d'approfondir le personnage... mais non. Non. Tu as juste fait qu'il sauve un héros pour pas de raison et on n'en reparlera plus jamais. Et encore une fois, dans un texte de fanficer sans prétention c'est pas grave, mais là on parle de scénaristes pro' dans une licence à millions !
Je pourrais citer tellement de passages de ce jeu qui sont "fanfic"... Regardez un let's play de ce truc, remplacez juste les méchants secondaires par des OC's genre les quatre saisons ou Ultimessa la marâtre de Celestia et Luna revenue avec toute la petite famille foutre le bronx. Même niveau. Ah oui et vers la fin de la fic' Twilight regarde une orbe où Pinkie en train de tousser lui dit que tout est perdu avant que la magie se brise et que l'héroïne soit seule ? Check. Ouais ouais c'est dans Sonic Lost World.
Sérieusement.
À ce stade on ne me fera pas croire que c'est un accident. Non non. Les scénaristes savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. Ils ont littéralement copié le style des fanfictions sur Sonic, à croire qu'ils suivaient un cahier des charges écrit par les fans eux-mêmes (on me dira qu'il n'y avait ni Fang ni Hill Top donc mon argument est invalide mais bref) et cela vaut aussi pour les mécaniques du jeu. De l'innovation partout. Des parcours multiples partout. Des nouvelles capacités partout. Ah ouais et la plainte qu'y avait trop de personnages ? Ça a été le nettoyage au karcher.
En fait je suis tellement persuadé de cette théorie que le jeu suivant, développé par un autre studio, a vraiment dit, noir sur blanc dans une entrevue, "buck you" à la communauté de Sonic. Marre de vouloir leur plaire, on fera le truc comme on l'entend.
Le fanficer est confronté à la même chose.
Déjà, il veut faire comme les fics "qui marchent". Parce qu'il a besoin de repères, de modèles. Et c'est pour ça que je râle autant sur certains modèles : parce que je SAIS que le débutant, en les suivant, va droit dans le mur et se fera descendre en flèche, y compris par ceux-là mêmes qui ont écrit lesdits modèles.
Mais le fanficer, même endurci, a aussi envie de faire plaisir à son public. Et du coup il va souvent faire "okay tu veux quoi ?" Et on va leur faire une liste de ce qu'on veut. Et il va le faire. Diligemment. Avec les meilleures intentions du monde. Et quand il a fini, on est comme devant les robes de Rarity en saison un : "mais qu'est-ce qulkasdkvh".
Alors oui, on peut dire "fais comme tu l'entends" mais alors le fanficer risque de faire n'importe quoi, et on va toujours grogner.
Non, à mon sens c'est juste que quand les gens disent ce qu'ils veulent, une fois encore, il restent superficiels. Fondamentalement, ce que veulent les fans de Sonic, c'est que "Sonic court vite". Autrement dit, des contrôles impeccables et des circuits qui mettent ces contrôles à l'épreuve. C'est tout. On s'en fiche qu'Eggman sauve Tails, que Knuckles ait des muscles ou que le Tornado appartienne à un vieux pépé barbu. Sonic kikourvit. Point.
Le fanficer doit approcher son texte de la même manière.
Et une fois encore, tout repose sur le concept. Ou ce que moi j'appelle le "core".
Une mauvaise fanfiction n'a pas de concept. Une fois encore, je ne parle pas des histoires qui prennent comme excuse les poneys. C'est autre chose. Non non, je parle du gars qui a envie d'écrire sur ses poneys préférés et qui commence "Pinkie Pie détestait qu'on se moque de son Pinkie sens. Elle..." okay stop. Donc dans ce texte Pinkie est colérique. Parce que... dans ce texte les poneys se moquent d'elle. Pourquoi ? Depuis quand ? On est avant la S1 ? Non parce qu'Applejack la prend au sérieux, et euh un peu toutes les autres aussi... mais enfin je suis prêt à l'accepter mais tu cherches à faire quoi là ? C'est quoi l'histoire ?
L'histoire c'est que le fanficer adore le personnage de Pinkie, ou de Pinkamena, et a voulu écrire une histoire "sombre/triste/violence(/romance/etc)" sur elle, ou quelque chose du genre. Et non, "une histoire où on se moque de Pinkie Pie" n'est pas un concept. C'est superficiel.
Maintenant creusons. Pinkamena, c'est quoi ? C'est Pinkie Pie dont la vie entière s'effondre. Tout ce qu'elle a fait, tout ce en quoi elle croit, balayé d'un coup de balai. Ouais c'est autre chose que "je suis grognonne". Le Pinkie Sense, à l'origine, c'est quoi ? Une métaphore de la religion, ou à minima des croyances, ou des phénomènes inexplicables. Un relecteur dirait : "additionne les deux". Ma proposition serait : Le Pinkie Sense ne fonctionne plus.
Pourquoi ? Parce que "remise en question". Ça, c'est un concept. Je veux Pinkamena ? Je fais s'effondrer son monde. Ou une toute petite partie de son monde : son Pinkie Sense. Celui-ci ne fonctionne plus, elle a toujours ses tics mais les prédictions ne se réalisent pas. Elle se raccroche à ses idées et avec le temps, on se moque d'elle, au moins gentiment. Mais elle a besoin d'y croire, parce que c'est une partie d'elle.
Avec cette simple idée, je peux avoir mon "Pinkie pas contente", j'ai exactement la même chose qu'avant mais en sus, grâce à mon concept, je peux explorer en profondeur les motivations du personnage. Ses émotions, ses aspirations, tout. J'ai le conflit, avec le monde entier qui lui dit de changer et elle qui refuse.
Mais ce concept ne plaît pas au fanficer. Lui, ce qui l'intéresse, c'est le rejet. J'aurais dit la "cruauté" mais restons-en au rejet. Il veut que Pinkie soit rejetée, donc moquée, et dans le cahier des charges ça doit être lié à son Pinkie sens. Okay. Nouvelle proposition : ce n'est pas lié au Pinkie sens. Rangez ces torches et laissez-moi m'expliquer. Elle a été rejetée du mane6 pour pas d'raison, genre elle a fait un truc impardonnable ou peu importe, et du coup elle se sent moins que rien. Les poneys la rejettent et trouvent, comme toute bonne brute, le plus expédient pour ça : son Pinkie sens. Ce qui était jusqu'alors respecté, voire admiré, devient une cible de choix. Et Pinkie se persuade alors qu'elle n'a pas été rejetée pour la raison x d'avant mais à cause de son Pinkie sens. Voire, ce peut être le Pinkie sens qui a tout fait foirer au départ, et qui l'a exclue du mane6, genre elle a fait bugger la carte ou je sais pas.
Dans les faits, les poneys ont désormais une raison de se moquer d'elle. Une raison de la rejeter, même s'ils ont déjà oublié pourquoi. Et elle a une raison de se braquer, de ne pas juste "passer à autre chose" ou se faire des amies de cette foule hostile. Au fond, c'est elle-même qui se rejette. L'obstacle, c'est elle-même. Et là encore, en une phrase on peut avoir tout exprimé :
"Le matin, Pinkie Pie allait devant son miroir ordonner à ses oreilles de ne pas tiquer, à sa queue de ne pas trembloter, puis satisfaite elle sortait et, une fois dehors, elle rasait les murs."
Tout est là.
Pinkie n'a plus besoin de sauver des héros d'un danger tombé du ciel pour approfondir le personnage. Pinkie n'a plus besoin d'appeler au travers d'une orbe en toussant pour pouvoir faire du drama. Il lui suffit d'avoir une raison.
3. tl;dr
J'aurais pu donner un troisième cas de "fanfic" au sens péjoratif avec la dernière extension de Starcraft 2 mais restons-en là.
Dire ce qui fait une "bonne" fanfiction est difficile. Chacun son avis et moi-même je ne sais pas. Je me dis que c'est sans doute cette impression que la fanfiction est, vraiment, une pierre supplémentaire à l'édifice des poneys. Une contribution. Mais ça peut vouloir dire tout et son contraire.
Par contre, la "mauvaise" fanfiction, cas à part du texte avec des poneys collés dessus, est tout de suite visible. Elle est superficielle. Elle veut bien faire en reprenant ce qu'elle pense être le meilleur de l'oeuvre, et ce faisant elle passe à côté du concept, de ce qui fait l'intérêt de cette oeuvre au départ. Elle veut faire plaisir aux gens en oubliant de creuser au coeur de ce que ces gens veulent.
Et là je peux citer Unexpected.
Cette fic' a objectivement tous les défauts du monde, mais elle a un concept. Et parce que cette fic' ne perd jamais de vue ce qu'elle veut raconter, peu importe les OOC's, les wtf et la foison d'autres problèmes. Les personnages vivent vraiment à travers des questions qu'ils ne pensaient jamais se poser. Une petite pierre discrète qui rend hommage à la série et à son atmosphère.
Mais je commence à trop en faire, et je n'en laisse pas assez, fanficers,à vos plumes !
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