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Les sons.

Hi'.
Cela fait un moment déjà que je déroge à une règle pourtant fondamentale dans la critique d'un texte : ne pas juger le fond. Le principe est simple, "toutes les histoires sont bonnes" et si vous voulez raconter l'histoire d'Éolienne l'alicorne cochon-zèbre venue de l'interdimension Terra... ça peut être une histoire énorme !
Maintenant, faire la différence entre "fond" et "forme" n'est pas évident. Intuitivement, quand on juge un personnage l'auteur est en droit de se dire "mince, mais le perso' fait partie de mon histoire !" Inversement, quand quelqu'un te dit que dans ta phrase il y a beaucoup de /r/ tu te dis "euh ouais okay si ça te chante". Ça change rien à la chevrotine que se mange AJ.
Mon point de vue de littéraire est que la "forme" doit de toute manière "être adaptée au fond", donc séparer l'un et l'autre n'a pas beaucoup de sens. Juger le fond tout seul est stupide, et juger la forme pour elle-même est... tout autant dépourvu de sens.
Vous voulez savoir pourquoi ?
 
1Mimer les sons
Quand j'étais à l'école et que je commençais enfin à m'intéresser à la manière de comment qu'on fait des textes, la poésie faisait partie des trucs les plus incompréhensibles de l'univers. Il fallait que ça fasse "super compliqué" pour être bien, mais quand toi tu faisais super compliqué c'était nul. Logique.
Et là un jour le prof' s'est installé devant la classe et a accepté de nous dévoiler les arcanes des sons. En gros il nous a dit "le 's' permet de mimer le sifflement du serpent" et donc quand il y a plein de "s" c'est qu'il y a un serpent qui siffle.
...
Ta mère l'alicorne.
Sérieux ?! Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec ça ! Mais oui, ma première approche des sons dans les textes était "mimétique" : il y a un bruit dans la réalité que tu vas tenter de reproduire dans ton texte. Par exemple dans "métal contre métal" on va essayer de mimer... ben le bruit du métal... contre le métal... ouais. Quand on tire des lasers on dira que les lasers "fusent" parce que /f/ et /z/ ça donne "fzzzzz" et ça fait très laser. Je ne plaisante pas ! Tu veux un un feu qui ronfle ?
1) La braise à chaud chargeait l'air de cendre rêche.
Ça veut dire quoi "rêche" ? J'en sais rien ! Je peux juste affirmer avec 67% de certitude que ce mot n'a rien à faire là. On l'a juste ajouté pour ses /r/ et ses /ch/ parce que "rrrrsssshhhh". C'est pas une blague c'est scolaire.
Alors sur le papier "mimer les sons" c'est bien mais dans la pratique ça marche moyen, le lecteur passe en général complètement à côté -- n'essayez pas de lui faire deviner un son par ce biais il y arrivera pas -- et ça vous pousse à utiliser des mots qui peuvent n'avoir rien à faire là. Alors okay "cendre rêche" c'est pas trop grave, mais c'est comme une faute d'orthographe, pour ceux qui la remarquent bah c'est un peu ridicule. D'autant qu'ici on aurait pu dire "cendre âcre". Ce qui nous amène à un second risque : "en faire trop". Vous savez le nombre de fois qu'il faut répéter un son pour que le lecteur le retienne ? Vous imaginez si on fait ça partout ?
Mon conseil : c'est bien d'expérimenter mais à terme, mieux vaut privilégier "le mot juste". Mais expérimenter c'est bien.
 
2Des rimes en prose
Bon, "mimer les sons" c'est bien gentil mais ça ne nous mène pas très loin. Qu'est-ce que l'école nous a dit d'autre à propos des sons ? Je veux dire, à part la poésie ? Ouais, les histoires de rimes et tout ça ?
Bon vu que tous les poètes sont en train de faire de grands gestes avec les bras on va quand même parler des rimes. Pourquoi ? Parce qu'avoir deux fois le même son en fin de de vers c'est bien gentil mais ça sert à rien. Ce qu'on veut c'est que ce lien formel, ce rapport de son, soit suivi d'un lien sur le fond, un rapport de sens. On ne fait pas rimer "rose" et "arthrose" à moins d'avoir un point de vue super négatif sur les plantes.
Donc pour ceux qui ont lu/fait de la poésie, vous savez le plus grand crime : faire la rime pour la rime.
Fort heureusement la "prose", aka le texte "normal" de tout les jours de comment que les gens y parlent, ce texte-là n'a pas de rimes. Sauf que c'est dans le sous-titre, on va proposer le contraire. Et si on appliquait les rimes à nos textes pas-trop-poétiques ? Oui oui, des procédés poétiques dans l'histoire de Kiwi l'héroïne zèbre amnésique et orpheline. Tombée des étoiles. Et semi-démon- bref ! Prenons un passage au hasard.
2) Kiwi regarda les étoiles. Elles brillaient de mille feux. Peut-être que la nuit n'était pas si effrayante après tout, et sur cette pensée notre héroïne alla trotter dans les champs.
Et maintenant, essayons de faire rimer.
2a) Kiwi regarda les mille feux des étoiles, et leur lueurs la rendirent confiante. Peut-être qu'après tout la nuit n'était pas si redoutable, se dit-elle avant de gagner les champs.
Okay ça rime pas mais on est en prose, on n'est pas à ça près : "étoiles / redoutables" ont des sons qui se ressemblent et là, plusieurs observations. Déjà, la rime est pertinente en ce que Kiwi juge la menace de la nuit aux étoiles, donc oui les étoiles sont liées à ce qu'elle redoute. Ensuite, même si on a réorganisé les phrases, ça reste du langage "naturel", loin du "super compliqué" qu'on ne devrait jamais faire en poésie mais que par préjugé on s'attend à trouver là-bas.
Ce qui nous amène à la plus importante de toutes les observations : les mots censés rimer se trouvent au même endroit. Plus ou moins "en fin de phrase". Et ça, vous allez voir, c'est la clé de tout.
 
3Lier les mots entre eux
Mais avant d'en venir à la clé de tout, intéressons-nous (tavu) à une/deux notions de littérature à propos des sons. Je veux parler du "consonantisme" et de "l'allitération". Ce qui se résume à "une suite de sons qui se ressemblent".
Je m'explique.
Jusqu'à présent on a vu que les sons pouvaient servir à "mimer un son réel" et on a vu qu'avec les sons on pouvait faire des rimes pour lier deux mots, en supposant qu'il y a un sens à le faire. La littérature, elle, donne un outil plus vaste : une simple suite de sons, consonnes ou voyelles, qui parce qu'on le retrouve souvent en peu de temps devient remarquable. Notre feu qui ronfle est un exemple mais sinon...
3) Toute les tentations de la terre n'étaient rien sans cet étalon spartiate.
Alors ? Quel est le son qui revient le plus souvent ? Okay et maintenant question subsidiaire, il sert à quoi ? Si vous cherchez un son réel qu'il mimerait, euh... moi perso' je ne vois pas.
On dira souvent que cette suite de sons ne cherche plus, alors, à mimer un son réel, mais plutôt un état d'esprit. Là, par exemple... euh... euh... Euh c'est une consonne "sourde" et plutôt "agressive" donc on peut spéculer que c'est pour mimer le... conflit ? L'émotion irrationnelle ? Non okay soyons sérieux, j'ai juste commencé par "toutes" et comme il y avait /t/ dedans j'ai aligné une phrase avec plein de /t/, c'est tout.
Cela dit, ces suites de sons ont un rôle beaucoup plus simple : découper le texte.
À partir de là je vous préviens on va devoir jouer aux grammairiens en herbes mais oui, la logique des sons suit celle du découpage du texte. Par exemple :
4) Si la tentation était grande, l'attente l'était encore plus.
Où sont les /t/ ? Bon on a les "était" qui sont des verbes, woohoo, mais sinon ? "Tentation" et "attente" sont des substantifs, des noms communs. Plus important ? Ce sont des sujets. Et juste question de bien attirer l'attention dessus, regardez les voyelles : /en/-/a/ pour le premier, /a/-/en/ pour le second, c'est comme si on avait passé ces deux mots au stabylo. Là le texte vous hurle de porter votre attention sur ces deux mots.
D'ailleurs cette structure /en/-/a/ puis /a/-/en/ vous la reconnaissez ? Okay les poètes, donnez la réponse, c'est la structure ABBA, yup ! Encore une technique de versification applicable à nos textes communs.
Et allons plus loin.
Si on peut lier les mots entre eux, pourquoi ne pourrait-on pas faire l'inverse ? Bien séparer deux mots ou groupes de mots, créer une frontière de sons pour bien dire que c'est plus du tout la même chose ?
5) La porte à peine refermée sa peine s'envola et la jeune jument alla se joindre aux nuages.
Qu'est-ce qui se passe ? Au début on a des /p/, (porte, peine puis encore peine) et soudain, paf... plus rien. Plus un seul "p". Exemple un peu extrême mais oui, ce son est clairement concentré au départ. Et ensuite ? On a du /l/, on a du /j/... deux sons qui n'apparaissaient pas avant. On voit même où a lieu la transition : "sa peine s'envola".
Et là j'ai besoin que vous prêtiez bien attention à ce qui se passe : "la porte à peine refermée" est un groupe, "sa peine s'envola" un second groupe et "la jument alla..." un troisième. Premier groupe ? /p/. Second groupe ? Transition. Troisième groupe ? /l/-/j/. Oui, les sons ont été répartis selon les groupes dans la phrase, selon le découpage. Et au passage les sons correspondent à ce qui se passe : premier groupe on est encore dans la douleur, second groupe on dit littéralement qu'on passe à autre chose et troisième groupe on est en mode ranaf'.
Donc la clé elle est là depuis le départ.
 
4La grammaire des sons
Je ne vais pas jouer mon linguiste ici pour vous expliquer à quel point la grammaire qu'on apprend à l'école est foireuse. la plupart d'entre vous avez dû vous en apercevoir par vous-mêmes de toute manière. À défaut de mieux, on en restera à la notion intuitive de "groupes de mots" et on ne cherchera pas à expliquer pourquoi ces mots vont ensemble. Observons juste que :
6) Lorsque la superbe jument blanche entra dans la pièce emplie de poneys, tous se retournèrent et ceux qui ne bavaient pas, extasiés quand même, en oublièrent les tables couvertes de mets.
Là on a une phrase, il faut la découper. Alors...
6a) lorsque [ la superbe jument blanche entra dans la pièce emplie de poneys ] [ tous se retournèrent ] et [ ceux qui ne bavaient pas en oublièrent les tables couvertes de mets ] [ extasiés quand même ]
On a un premier découpage en ce qu'on appellerait intuitivement des "phrases". Notons surtout le "extasiés quand même" qui est mis de côté parce que oui, c'est en fait une phrase en soi : "ceux qui ne bavaient pas étaient extasiés quand même".
Maintenant est-ce que ce premier découpage suffit ? Non.
6b) lorsque [ (la superbe jument blanche) (entra dans la pièce (emplie de poneys) ) ] [ (tous) (se retournèrent) ] et [ (ceux (qui ne bavaient pas) ) (en oublièrent les tables (couvertes de mets) ) ] [ (extasiés quand même) ]
Je ne peux pas promettre que ce soit le bon découpage mais yup, là on commence à avoir un découpage un tant soit peu plus précis et exploitable, en "groupes de mots" du type "sujet" et "verbe/complément".
Maintenant qu'on connaît le découpage, on veut pouvoir l'exploiter. En d'autres termes, savoir où mettre les sons. Alors commençons par poser la question la plus bête : qu'est-ce qu'on veut mettre en avant ? Qu'est-ce qu'on veut stabylobosser dans notre longue phrase, là ? Suivant la réponse, on ne placera pas du tout les sons au même endroit.
Déjà, observons ce que j'ai fait sans même y réfléchir.
6c) "entra dans la pièce emplie de poneys"
Vous ne remarquez rien ? Yup, trois /p/ (pièce / emplie / poneys). Vous allez me dire que c'est normal, c'est la langue qui veut ça, mais ça c'est une logique médiévale. Non non, avec l'habitude on sélectionne volontairement des sons proches dans le même groupe de mots. "Tous se retournèrent", deux /t/. Cela dit, pourquoi j'ai vraiment mis plein de /p/ dans (6c) ? Parce que... parce que regardez les parenthèses, il y a un complément à "pièce" et j'avais besoin de dire "non mais c'est pas la jument blanche qui est emplie de quoi que ce soit".
6d) "ceux qui ne bavaient pas... en oublièrent les tables"
Okay, comptez le nombre de /b/ dans toute la phrase. Il y en a cinq. Deux au départ, (superbe / blanche) et trois en (6d). Les /b/ du départ c'est la même logique qu'en (6c), privilégier les mêmes sons pour le même groupe. Mais ici, pourquoi ? Ce ne sont pas les mêmes groupes, non ?
Regardez le découpage. Il y a "extasiés quand même" qui s'invite au beau milieu, et j'ai besoin de dire au lecteur "okay, fin de la parenthèse, on reprend depuis là". Je mets donc un /b/ avant la parenthèse, et un /b/ après. Et vous me direz qu'il y a déjà les virgules mais c'est super facile de manquer une virgule à la lecture, mieux vaut être sûr.
Ce n'est pas fini :
6e) "superbe" "pièce", "poneys", "retournèrent", "et", "bavaient", "extasiés", "même", "oublièrent", "couvertes", "mets"
Je viens de vous lister tous les mots avec le son /e/, et ça en fait quand même un paquet. Alors okay, c'est un son assez fréquent en français mais avec une telle fréquence ? Non, même si c'est involontaire, y a quelque chose là. À titre de comparaison, le premier groupe c'est "la superbe jument blanche", le son /e/ n'apparaît qu'une fois.
Regardez les mots concernés : sur 11 mots, 5 sont des verbes. Okay, "extasiés" et "couvertes" sont des participes passés mais la logique est la même. En fait, ce sont toutes les terminaisons de verbes. Mais regardez aussi : les autres mots apparaissent à côté : "retournèrent et", "couvertes de mets" par exemple. La terminaison du verbe me pousse à répéter ce son. Parce que j'aurais pu faire autrement :
6f) "tous se retournèrent. Ceux qui ne bavaient pas, ravis pour autant, en oublièrent les tables avec leurs plats."
Ici, soudain, le /a/ est beaucoup plus fréquent, fin de la suprématie du /e/. Pourquoi j'ai préféré l'un à l'autre ? Aucune raison ! J'ai pris le premier son venu et je l'ai exploité sans même y réfléchir pour que la phrase se ressemble du début à la fin. On a l'impression d'entendre la même chose et donc, de parler de la même chose, ce qui est bien vu qu'on est toujours dans la même phrase. D'où, donc, ces rajouts un peu partout et ces choix de mots pour faire gonfler le nombre de /e/ que le lecteur rencontrera.
Enfin...
6g) "emplie de poneys... extasiés quand même..."
Pourquoi est-ce que j'isole ces deux passages ? Parce que si vous regardez où sont les virgules, il y a trois pauses successives : "emplie de poneys... qui ne bavaient pas... quand même..." et la fin avec "couverte de mets". Vous ne remarquez rien ? Non, vraiment ?
"Poneys / mets" riment.
Mais entre ce "poneys" et la fin de la phrase il y a quand même une sacrée flopée de mots, sans parler des pauses comme dit, et "ne bavaient pas" ça rime pas vraiment. Donc qu'est-ce que j'ai fait ? À la seconde pause, "ne bavaient pas", je me suis rendu compte que ça ne rimait pas et du coup j'ai créé encore une pause avec cette fois un mot à la sonorité proche, "quand même".
Le rapport entre des poneys, des mets et des memes ? Aucun. Ces rimes-là n'ont pas pour but de produire du sens mais de signaler au lecteur chaque "phrase" à l'intérieur de notre méga-phrase.
 
5tl;dr ?
Je sais que c'est assez technique mais reprenons.
Au départ, on utilisait des sons pour mimer les sons "réels", et on le faisait en mettant autant de fois un même son que possible à la suite.
Ensuite, on utilisait des sons pour lier des mots ensemble, comme des "rimes", et on voulait au contraire que leurs sons se distinguent de tout le reste.
Enfin, on a observé que les sons pouvaient servir à indiquer le découpage du texte : de façon générale, regrouper les mots entre eux ou au contraire séparer ces groupes le plus clairement possible.
 
On a donc découpé une phrase en "phrases" simples et dans ces phrases on a découpé des "groupes de mots". Puis je me suis amusé à analyser ce que j'avais fait sans même réfléchir.
Et là on a vu que :a) À l'intérieur d'un même groupe de mots, j'essaie d'utiliser toujours les mêmes sons ("pièce emplie de poneys" -> /p/)b) À la frontière entre deux groupes, j'essaie de répéter un même son pour la transition ("blanche entra" -> /en/)c) Je fais "rimer" des mots en fin de groupes, ou aux mêmes places (sujets, verbes...)
Bien sûr, c'est mieux s'il y a une motivation aux sons qu'on rencontre (/p/ pour la "peine", /j/-/l/ pour la légèreté, l'insouciance) mais, et c'est l'observation qui motive cet article, il me semble que les sons servent et peuvent servir surtout à découper le texte, à indiquer clairement au lecteur les différentes parties d'une phrase, les mots qui vont ensemble, les parenthèses, les changements de sujet et tout ce que la grammaire peut faire pour vous.
-- à noter que ce n'est qu'une observation, elle peut être fausse et tout ça... --
 
Je trouvais la réflexion intéressante. J'ai personnellement cette réaction très positive quand je vois qu'un texte prend la peine de travailler les "sons" et même si pour beaucoup ça peut encore paraître un luxe, un ornement, je vous invite encore à expérimenter, à y réfléchir et, fanficers,à vos plumes !

Brocco 13 593

Faire des fautes, est-ce si grave que ça?

Faire des fautes, est-ce si grave que ça ?
 
Que ce soit dans le cadre de MLPfictions ou dans d’autres contextes, il m’est souvent arrivé de discuter plus ou moins cordialement de l’importance d’une bonne écriture. Et en général, je voyais généralement une expression revenir de façon redondante : « c’est pas si grave (ndlr : de mal écrire) ». Comme si au final, une écriture incorrecte ne porte finalement que peu à conséquence et que bon, on pourrait quand même passer à autre chose.
Sauf que cette phrase, c’est pour moi un peu l’équivalent du crissement des ongles sur un tableau noir.
Je n’irai pas jusqu’à dire que « mal » écrire est une abomination aux yeux de Dieu mais ce n’est pas pour autant que je considère la chose comme anodine. Au contraire même.
C’est en réfléchissant à cette question que j’ai alors réalisé quelque chose. Nous sommes plusieurs, et moi le premier, à rappeler l’importance de l’orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, etc., quand, à la lecture d’une fiction, nous considérons qu’ils ne sont pas d’un niveau satisfaisant. Mais par contre avons-nous auparavant expliqué en quoi bien écrire est important ?
Cette interrogation n’est pas anodine. Si l’on revient un bon paquet d’années en arrière, j’étais le premier à n’en avoir rien à faire des cours de français, ne comprenant pas trop pourquoi on s’emmerdait à ce point avec des règles à la mords-moi-le-nœud et n’ayant pour toute réponse à mes doutes qu’un « parce que » définitif. Sauf que cela ne répondait en rien à mes interrogations et donc je n’écoutais pas plus.
D’une certaine manière, il ne serait pas étonnant que nos remarques soient perçues de la même façon, particulièrement par la frange la plus jeune du site (« jeune » signifiant grossièrement pour moi « né après 1999 », soit après la sortie française de Pokémon version Rouge & Bleu ; je me prends un coup de vieux à chaque fois que je réalise ça chez quelqu’un).
Je ne serais donc pas surpris si certain voient nos remarques uniquement comme les caquètements d’une organisation crypto-fasciste qui considèrent la maîtrise de la langue comme quelque chose de sacré sans aucune autre justification derrière. « Il faut faire comme ça parce qu’il le faut » en somme.
Sauf que non, les erreurs orthographiques, grammaticales, syntaxiques et j’en passe ont des conséquences, chose qu’il est absolument nécessaire de comprendre. C’est pour cela que je me suis décidé à essayer de pondre un article sur ce sujet :
Pourquoi il est important de bien écrire.
J’espère que cela permettra de sensibiliser une partie du lectorat et des écrivains du site, de faire comprendre pourquoi on peut se montrer aussi emmerdant avec ça. En tant que relecteur, cela me donnera aussi un support qui m’évitera de répéter trop régulièrement pourquoi je peux être à ce point tatillon.
Et pour ceux qui sont trop fainéants pour lire, vous pouvez sauter directement à la conclusion, voir à la toute dernière phrase. Ce serait quand même dommage parce que dans cet article vous aurez droit à des anecdotes cocasses, des dinosaures qui tirent des lasers et même à des explosions.
 
Avant-propos
Le but de cet article n’a pas pour but de se défouler ou de se moquer de ceux qui peinent avec la langue française, bien au contraire. L'objectif est réellement d’apporter un éclaircissement nécessaire sur l’importance d’une bonne écriture.
A un moment, il devient toutefois important d’appeler un chat un chat. Je vais donc souvent parler de « mal écrire » voir « d’écriture pauvre » quand celle-ci est remplie d’erreurs (aussi bien d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, etc.), tout simplement parce que jouer la diplomatie excessive n’aurait eu pour seule conséquence que d’opacifier mon propos.
A noter que je me concentre sur le plan purement technique. Une fiction bien écrite, c'est-à-dire respectant les règles de la langue française, ne sera pas forcément une « bonne » fiction mais nous entrons là sur un autre terrain bien plus complexe que je n’aborderai donc pas. De même, quand je dis « faire des fautes », ce n’est pas une coquille par-ci par-là, c’est faire une ou plusieurs erreurs de façon récurrente qui démontrent la non-maîtrise d’une ou plusieurs règles de la langue française.
Je tiens aussi à rappeler que par cet article, je n’ai pas la prétention de me placer au-dessus de la masse sur mon trône d’airain et pour aller plus loin dans certains détails, d’autres seront bien plus compétents que moi. D’ailleurs il ne sera pas impossible de croiser quelques fautes dans cet article, comme quoi. Enfin, tout cela n'est que mon seul avis.
Il n’en reste pas moins que je pense qu’il est important de discuter de cette problématique fondamentale et si cela peut ouvrir le débat ou la réflexion, c’est tant mieux.
 
La langue française, cette vieille catin vérolée
Une première chose qu’il faut bien admettre, c’est qu’aussi belle et intéressante soit la langue française, elle est aussi affreusement compliquée. Ecartelée entre ses racines latines et germaniques, remplies de règles et d’autant d’exceptions, avec en sus une logique aléatoire, il n’est pas tous les jours facile de bien la comprendre.
En petit exemple de règle purement arbitraire, nous pouvons ainsi citer le masculin qui l’emporte toujours sur le féminin. Jusqu’au XVIIIème siècle, elle n’existait pourtant pas, l’accord en genre se faisant selon le donneur le plus proche. Puis l’on décida un jour de changer les choses en se basant sur l’idée, somme toute bien dans son époque, que le masculin est supérieur au féminin, et que par conséquent le premier doit toujours prédominer. Et pif pouf, voici une nouvelle règle dont la pertinence est toute relative mais qu’il va falloir appliquer.
Certes il existe d’autres dialectes bien plus compliqués que le français mais on peut sans problème comprendre pourquoi certains ont des difficultés avec la langue du pays du camembert et des ronchons.
Il ne faut pas non plus oublier l’influence de facteurs extérieurs et bien moins clairement définis. Après tout, cela fait de nombreuses années que l’on observe un inquiétant déclin de la maîtrise de la langue française. Il y existe plusieurs hypothèses pour tenter d’expliquer cela (dégradation de la qualité de l’enseignement, effet délétère de la télévision sur le développement neuronal, conséquence de la culture « texto », complot des reptilien, etc.) sans qu’aucune ne soit apparue comme étant le facteur clé.
Pour résumer, il y a tout un ensemble de raisons qui peuvent en partie justifier les difficultés de certains avec l’écriture, il ne faut pas nous mentir. Mais est-ce que cela est une raison suffisante pour accepter placidement cette situation ? Je réponds niet tovaritch !
 
Ecrire pour soi mais aussi pour les autres
Pourquoi écrivons-nous des fictions ? « Pour les putes et pour la coke » me répondront certains et je serais bien obligé d’acquiescer. Non plus sérieusement, pourquoi ?
A mon avis, la réponse est simple : parce que nous avons non seulement besoin d’extérioriser quelque chose mais surtout envie de le partager avec d’autres. Si ce désir de partage était inexistant, quel serait l’intérêt de publier ses écrits sur ce site sinon ?
Et c’est là que va intervenir le premier problème d’une mauvaise maîtrise du français, à savoir que cela va d’entrée poser une barrière entre toi (l’auteur) et certains lecteurs, notamment ceux qui ont un bon niveau de langue. Cette réaction ne sera toutefois en rien du snobisme, attention. Si je ne fais presque jamais l’effort de lire une fiction mal écrite, ce n’est pas parce que je suis un connard hautain doublé d’une grosse feignasse (quoique) mais parce que c’est tout simplement désagréable.
Certains pourront rétorquer que ces fics sont pourtant lues et ce n’est pas faux mais elle le seront le plus souvent par un lectorat qui aura un niveau de français équivalent. En effet, pour ces personnes, lire une fic bien écrite et une fic mal écrite, c’est à peu près la même chose pour la simple et bonne raison qu’eux même ne voient pas les erreurs qui en feraient hurler certains. Par contre la réciproque n’est pas vraie.
A titre personnel, une fiction mal écrite c’est pour moi l’équivalent d’une ballade champêtre ou je me prends les pieds dans des racines toutes les 30 secondes et où je me vautre régulièrement dans des ronciers. Je bute sur chaque faute, me perd dans une mauvaise syntaxe et au final je n’arrive pas du tout à me concentrer sur la fic.
Et c’est quand même dommage. Toi, auteur, tu viens ici pour partager tes écrits mais ne serait-ce qu’en raison de leur forme, et sans même que le fond soit un seul instant pris en compte, tu fais déjà fuir un bon paquet de lecteurs potentiels.
Il ne sera alors pas rare de recevoir en commentaires des remarques sur la qualité de ton écriture ou dans certains cas voir la publication de ta fiction carrément refusée. Cela peut être dur, je l’appréhende très bien mais il te faut comprendre ceci : une fiction mal écrite c’est de fait une fiction désagréable à lire.
 
Mais pas que.
 
Une incompréhension orthographique ? Pif Hiroshima ! Pouf Nagasaki !
Pourquoi un titre aussi étrange ? Et bien pour cela, faisons une courte leçon d’histoire.
Août 1945, le Japon a perdu la grande majorité de ses bases dans le Pacifique et voit son sol être lourdement bombardé par l’aviation US. La défaite est inéluctable et les américains exigent une capitulation sans condition. Le gouvernement japonais tente alors de gagner du temps face à cet ultimatum, espérant qu’une négociation avec les russes leur permettra de sauvegarder l’Empire. Ils rédigent par conséquent une déclaration volontairement ambiguë afin de se laisser un peu de marge. Manque de chance, à cause des nombreux sens que l’on peut donner aux kanji (les idéogrammes japonais), et plus particulièrement à seulement deux d’entre eux, les américains interprètent cela comme un refus ferme et définitif. Quelques jours après et en réponse à ce « refus », deux touristes américains viennent visiter l’archipel nippon, ils s’appellent Fat Man et Little Boy. Leur passage provoquera les deux seules attaques nucléaires ayant existé à ce jour et qui auraient pu sans problème être considérés comme deux des pires crimes de guerre de l’Histoire si les Etats-Unis avaient perdu le conflit.
Alors certes, dans cette histoire nous sommes dans un contexte assez particulier (guerre, traduction, kanji…) mais il y a plusieurs enseignements à en tirer. Celui qui nous intéresse ici est le fait qu’écrire nous sert à nous comprendre.
 
Si, je vous jure !
 
Alors là je peux avoir l’air de défoncer avec grâce des portes ouvertes mais c’est pourtant quelque chose qu’il semble nécessaire de rappeler, même si c’est ici au travers de l’exemple le plus extrême qui soit.
Car une mauvaise écriture ne rend pas non seulement la lecture désagréable mais peut parfois troubler profondément son sens. Certes, dans le cas de MLPfictions, nous n’aurons pas d’extrêmes comme on peut le voir ailleurs avec des phrases absolument incompréhensibles pour la simple et bonne raison qu’ils seront derechef refusés par la validation.
Cependant, et même si le français a son lot de règles à la con, la grande majorité des nuances que l’on peut avoir entre des mots qui paraissent pourtant proches sont souvent très importantes, pour ne pas dire capitales. « Ou » ne veut pas dire « où », « à » ne signifie pas « a », « censé » et « sensé » n’ont pas le même sens, « ghkrsgt » n’est pas un autre mot pour « ornithorynque », etc.
Bref, le problème des fautes, c’est que non seulement elles perturbent la lecture mais en plus demandent le plus souvent au lecteur de réfléchir à ce que l’auteur a voulu vraiment dire. Nous nous retrouvons donc ici dans un travail similaire à de la traduction.
Bon, cela ne provoquera sûrement pas de guerre nucléaire et le lecteur finira sans doute par à peu près vous comprendre. Cependant, avec ce à peu près, vous aurez perdu quelque chose de fondamental.
Pour aller plus loin, je prendrai aussi pour exemple du roman « 1984 » de Georges Orwell où un état fasciste simplifie le vocabulaire pour ainsi simplifier sa pensée. Dans le cas de l’écriture, c’est à mon sens pareil. Une écriture pauvre ne peut mener qu’à un résultat pauvre, c’est malheureux mais c’est comme ça (à noter que la réciproque n’est pas vraie ici non plus).
Car écrire ce n’est pas simplement poser ses idées, sinon il nous suffirait simplement de rédiger un script ou un synopsis et en avant Guingamp. Non, écrire c’est avant tout guider le lecteur dans la façon dont il doit appréhender ladite idée. Vous avez une trame de fond qu’il vous faut suivre, le scénario, mais il vous est indispensable de broder autour, d’étoffer votre récit, pour y impliquer émotionnellement ceux qui vous lisent.
Pour illustrer cette idée, lequel de ces deux choix d’écriture vous semble préférable : Juste faire comprendre à peu près que Rainbow Dash a faim, qu’elle veut manger des crêpes mais que celles que vient de lui vendre le crêpier sont malheureusement froides et que cela la met en colère? Ou plutôt voulez-vous faire ressentir l’appétit dévorant de la pégase, le calvaire qu’est ce trop long périple jusqu’au crêpier alors qu’elle est tiraillée par la faim, sa joie à l’idée d’avoir enfin atteint son objectif, la salive qui s’écoule de ses lèvres à l’idée de goûter ces douces galettes de blé noir puis son amère désillusion quand sa langue découvre avec horreur leur horrible froideur et enfin son inextinguible colère quant à cette abominable traîtrise de la part du crêpier ?
Je pense que vous préférez la seconde solution car, toujours dans cette idée de partage, vous avez envie que votre public vive votre récit. Après tout, n’est-il pas gratifiant de savoir que, par notre prose, nous avons réussi à transmettre les émotions désirées chez autrui ?
Malheureusement, une mauvaise écriture rend l’implication émotionnelle du lecteur très ardue car non seulement il du mal à rentrer dans l’histoire mais aussi, et surtout, à y rester.
 
Les fanfics ne sont pas le seul problème mais peuvent être une solution
Pour ce dernier point, nous allons sortir du domaine des fanfics car bien écrire c’est aussi important pour la vie de tous les jours. Très important même.
Et c’est à partir de là que je vais me rendre compte que je vieillis car mon argumentaire sera le même que celui de mes parents, comme quoi ils avaient raison les bougres.
Pour ceux qui sont encore dans le système scolaire, vous avez déjà pu faire l’expérience de quelques points perdus en raison d’une mauvaise orthographe. C’est rageant mais pas si grave. Si on monte dans les études, les pénalités peuvent par contre devenir plus lourdes et on apprécie rarement de se voir poliment invité à reprendre l’ensemble de sa production, pour les plus chanceux, à cause de ce seul problème.
Mais quand on arrive dans le monde du travail, alors là ça devient la fête du slip. Pas la peine d’espérer décrocher le moindre job avec des fautes dans ta lettre de motivation et dans ton cv. Une seule erreur peut même souvent s’avérer fatale, l’employeur cessant instantanément de regarder ton dossier.
Et encore, rien n’est gagné une fois le boulot décroché. Si tes mails et tes rapports sont bourrés d’erreurs, cela peut remettre en cause la pérennité de ton contrat mais même s’il se maintient, tu risques de subir une ostracisation pas forcément visible et pourtant bien réelle.
Ainsi, il y a quelques temps de ça, j’avais justement vu passer une étude analysant la perception sociale d’un échantillon de personnes en fonction de la qualité de la rédaction de leurs courriels. Les résultats étaient assez édifiants : les fautes d’orthographes donnaient une image particulièrement négative de ceux qui les rédigeaient.
Est-ce que cela signifie que ta vie est foutue ? Non, à condition que tu prennes bien conscience de ce problème et que tu travailles à le résoudre. Et c’est alors là que réapparaissent les fictions.
Je suis tout à fait d’accord pour dire que le fait d’apprendre pour apprendre est chiant et que, justement, il n’y meilleure pédagogie que celle motivée par la passion.
Ainsi, si pour toi écrire est une passion, pourquoi t’améliorer serait une contrainte ? Au contraire, c’est surtout un excellent moyen de s’épanouir dans son écriture, de devenir petit à petit capable d’exprimer des choses de plus en plus complexes et ainsi, à terme, de pouvoir parfaitement coucher sur papier tes idées.
Comme je l’avais dit au point précédent, « une écriture pauvre ne peut donner qu’un résultat pauvre » mais cela ne veut pas dire pour autant que tes idées le sont aussi, au contraire. C’est donc pour toi qu’il doit être le plus rageant de te heurter à un tel mur, d’être incapable de t’exprimer comme tu le voudrais. Imagine un peu alors le plaisir que tu auras quand tu réussiras à franchir cette barrière.
Et cerise sur le gâteau, t’améliorer serait aussi bénéfique pour ton lectorat. Tu aurais ainsi plus de lecteurs et des commentaires bien plus agréables que « Raaaaah l’orthographe bon sang ! », ce qui te fera sans aucun doute énormément plaisir.
 
Conclusionation
En résumé de tout cela, on peut dire que :
- Ecrire, ce n’est pas quelque chose de facile. Cela demande tu temps, de la patience et de l’apprentissage. Cela demande aussi de l’humilité. Quand quelqu’un pointe du doigt des erreurs, ce n’est certes jamais agréable mais cela te sera pourtant bénéfique.
- Un récit plein de faute, c’est un récit désagréable à lire pour une part non négligeable du lectorat. Si tu veux que ta fiction soit lue et ne serait-ce que par simple respect, il faut prendre la peine de faire un effort là-dessus.
- Ecrire, c’est communiquer. Mal écrire, c’est donc mal communiquer. Le premier à être frustré de cette situation, ce sera donc toi car tu n’arriveras pas à faire ressentir ta fiction de la façon dont tu l’aurais voulue. Le lectorat comprendra à peu près ce que tu as voulu dire mais n’y entrera jamais de plain-pied.
- Dans une suite logique, mal communiquer est quelque chose de très handicapant dans une société où par définition la communication est fondamentale. Il est donc important de corriger tes lacunes non seulement pour aujourd’hui mais surtout pour demain. Et quel meilleur moyen d’apprendre qu’au travers d’une passion, ici l’écriture de fanfic ?
Donc voilà, si tu as des problèmes d’orthographe, de syntaxe, de grammaire ou de je ne sais quoi encore, essaye de faire l’effort de t’améliorer. Il y a plein de gens sur ce site qui seront prêts à te donner des conseils ou un coup de main pour peu que tu te montres courtois et humble. N’hésite donc jamais à demander de l’aide, personne ne t’en tiendra rigueur, bien au contraire.
Pour terminer, et pour les plus fainéants d’entre vous, je pense que mon avis pourrait se synthétiser en une phrase :
 
 Faire des fautes, ce n’est pas si grave ; ce qui est vraiment grave, c’est de s’en contenter. 
 

Vuld 7 457

Les caricatures.

Hi'.
J'ai discuté sur Teamspeak avec lnomsim et on se demandait comment éviter des personnages caricaturaux. Notamment dans MAI, comment faire un capitaine convaincant. Allez lire le texte si vous comprenez pas.
Comment souvent quand on me met face à un problème concret en écriture, je me rends vite compte que je n'ai absolument aucune idée de la réponse.
Donc commençons par poser le problème.
 
1Une caricature... c'est quoi ?
Lorsque le Crystal Empire a fini d'agoniser sous nos yeux, parmi la montagne de reproches les bronies en avaient un en particulier : celui que Pinkie Pie avait été réduite à une machine à blagues sur échasses.
Si vous préférez un autre poney, pas de problème : depuis qu'elle a ses ailes, Twilight se résume à une parfaite petite princesse. Et si je vous dis Fluttershy ? Comme un chien de Pavlov, vous devriez me répondre "timide". Flutty' est timide c'est tout ta gueule, si elle est pas timide c'est pas Fluttershy.
Et oui, effectivement, quand on pense à ces personnages ce sont ces choses-là qui nous viennent en premier en tête. On les connaît pour ça, on attend ça d'eux, à part pour Twilight mais ne revenons pas sur le Twilicorn. On veut que Pinkie Pie fasse des blagues et quand elle en fait, on rigole.
Pourtant ce sont des caricatures.
Qu'est-ce qui en fait des caricatures ? Eh bien, Pinkie Pie fait des blagues "pour faire des blagues". Elle fait des blagues parce que c'est Pinkie Pie, et c'est Pinkie Pie parce qu'elle fait des blagues. Tu le sens le raisonnement circulaire ? Les blagues sont arbitraires, elle en fait sur commande comme un automate et c'est tout.
Alors bien sûr, ce peut être un problème d'interprétation. Et j'avoue que je suis plutôt partisan de l'idée que nos ponettes préférées ont toujours un peu de profondeur. Mais ici je me dois de reprendre le propos de FiMFlam qui, à propos de Fluttershy, soulignait les petites piques que la pégase savait envoyer, du type : "j'ai un an de plus que toi". Ça ne semble rien, mais ça montre que la petite n'était pas juste timide, et FiMFlam la résumait plutôt en "la fille qui ne veut pas être là".
Un personnage est caricatural quand il est cantonné à un rôle, à une fonction : c'est le capitaine, c'est la princesse, c'est la machine à blagues.
Et encore une fois, ce n'est pas une mauvaise chose en soi : une caricature est facile à reconnaître et a un fort impact. C'est confortable pour le lecteur et pratique pour l'auteur, insérer ici un OC que vous n'aimez pas pour l'exemple.
Alors posez-vous la question...
 
2La caricature... c'est mal ?
En quoi la caricature ce serait mal ? Pourquoi ne pas faire un perso' caricatural ? Okay ce sont des persos' en carton-pâte et toutes les insultes qu'on trouvera pour les désigner mais du moment que le lecteur accroche, pourquoi réparer ce qui n'est pas cassé ?
Dans MAI, les personnages ne sont pas exactement les plus recherchés. Mais si on y regarde, ils sont expressifs, ils servent l'histoire et bah on lit sans vraiment s'en préoccuper.
Allons plus avant : au départ, tous les persos' sont des caricatures. Je dois créer un garde ? Bah ce sera un garde. Sans rien de plus, ce sera la "caricature" d'un garde, bâti sur ce modèle. Et, à juste titre, on s'attendre un minimum à ce qu'il se comporte en garde. Un capitaine doit faire des trucs de capitaine, une princesse des trucs de princesse, mince quoi. On ne va pas s'interdire de créer des orphelins juste parce que ça ferait "cliché".
Alors en quoi c'est mal ?
Eh bien laissez-moi vous parler de Sonic Boom (la série). À ma surprise, Sonic Boom est... pas si mal ! L'humour me fait rire, le rythme est là (avec des épisodes de 11 minutes, bonheur), les graphismes plutôt sympa', il y a même la référence aux poneys obligatoire (épisode 5) donc eh, si tu as six ans cette série ne te volera pas tes neurones. Dit autrement, c'est débile mais les personnages sont supportables.
Sauf un.
Stix, en plus de se taper l'incruste et de ne servir à rien à part voler le taf' du renard, est une paranoïaque. Et okay, un perso' paranoïaque pourquoi pas -- surtout dans le monde de Sonic -- mais elle ne fait que ça. Mais vraiment que ça. Rien d'autre. Chacune de ses répliques consiste à crier que le monde veut sa mort et je vous jure que c'est très vite lassant.
 
Stix est donc une caricature : c'est la paranoïaque de service. Ce qui m'amène à deux constats.
 
3Créer la variation
Premier constat : comment qu'c'est bon quand elle ferme sa grande gu- J'ai pu apprécier toutes les rares occasions où la série donnait à Stix un comportement différent. Par exemple, épisode 3, elle se détend sur la plage et même si c'est juste pour faire la blague, elle te dit "ça fait du bien d'être détendue". Ouais, ça fait du bien de voir qu'elle sait se détendre.
Fort de ce constat, logiquement, on se dirait que pour éviter la caricature il suffit d'étendre le panel des réactions.
Par exemple, Pinkie ne fait pas juste des blagues. Elle sait aussi être super snif, genre avec les clones et tout ça. Twilight n'est pas juste une princesse, elle est aussi... euh... ah ben non en fait c'est vraiment juste une buckin' princesse. Fluttershy a "Flutterrage" par exemple, pour rappeler qu'au fond d'elle-même y a une jument qui a envie de crier.
Le problème ? On ne fait qu'empiler les caricatures.
Mais si, comparez : dans Dragonshy, Flutty' se met en colère contre le dragon. Elle refait pareil contre la cockatrice bien plus tard, et enfin elle pète les plombs au gala. Maintenant prenez les Power Ponies et arrêtez de râler sur l'épisode, on se concentre. Si je vous dis que dans les Power Ponies le flutterrage est une caricature, et pas dans les autres cas, vous arrivez à me croire ?
Pinkamena, inspirée notamment de Party of One, est une autre facette de Pinkie Pie, mais une caricature quand même : Pinkie pète les plombs parce qu'elle est Pinkamena, et elle est Pinkamena parce qu'elle pète les plombs.
Alors est-ce qu'avec ce constat on se serait planté ?
Pas vraiment.
Quand on commence en écriture, on fait par défaut des persos' caricaturaux. Le héros, le méchant, etc... des rôles simples et reconnaissables. Mais ensuite on se met à complexifier, à étoffer les personnages, et pour ça effectivement on fait varier leurs réactions.
Par exemple, le capitaine peut aussi être un père. On lui donnera donc tantôt des réactions de capitaine et tantôt des réactions de père. Ça reste caricatural, mais ça élargit son champ de réaction et ça évite donc la répétition vite gonflante qu'on a vue plus tôt avec Sonic Boom.
 
4Donner une raison d'être
Varier les réactions est donc la piste la plus simple et la plus sûre pour améliorer une caricature et travailler le personnage, mais j'ai beau faire, tout me ramène à ce constat : pour éviter la caricature, pour vraiment donner de la profondeur au personnage, il faut donner une raison à ses actes.
Et là je reprends Stix.
Dans l'épisode 5 (j'ai arrêté là, la série est sympa' mais 'faut pas déconner), après avoir paranoïaqué sur une foutue enveloppe, Stix nous décrit son agent : "je suis surchargée, je dois fouiller les poubelles, puis fouiller les poubelles, puis rappel antitétanos, puis fouiller les poubelles..." Et là tu comprends que Stix est en "situation de précarité", soit elle est folle soit elle est pauvre soit je sais pas mais en tout cas ça va pas super bien dans sa vie.
Pour être honnête, au départ je croyais qu'elle était parano' parce qu'Eggman attaquait tous les quatre matins. Mais comme elle est la seule à stresser et que tout le monde à côté est super tranquille, bah ça collait pas. À l'épisode 4 on lui balance même un robot-chien débile et la série décrète qu'elle l'aime, comme ça, en mode gratuit, et tu dois le subir.
Mais soudain, si tu tiens compte du fait qu'elle est euh fauchée, bah ça explique son stress. Yup, pour ceux qui ont vécu ce genre de situation, ça s'appelle "vivre au jour le jour", on est inquiet en permanence, plutôt agressif parce que sous pression et bref, le comportement parano' fait soudain sens. D'autant que, dans ce même épisode, elle montre qu'elle se soucie du regard des autres, donc elle est pas juste décérébrée.
De même, je l'ai dit, elle récupère un robot-chien débile, une véritable poubelle rouillée. Remets en contexte, elle est elle-même plutôt mal mise et plutôt mal vue, forcément qu'elle se retrouve en ce truc, et donc qu'elle s'y attache. Soudain son comportement fait sens.
Si seulement la série avait pris la peine d'introduire ça plus tôt.
Punaise.
Vous vous rappelez ce que je disais sur le Flutterrage ? Dans Dragonshy, elle passe en mode berzerk pour protéger ses amies. Face à la cockatrice, pour protéger les petites. Au gala elle pète les plombs parce que ses rêves sont brisés. Dans Power Ponies ? Un foutu papillon. Ses amies vont mourir ? Ranaf'. La ville est condamnée ? Ranaf'. Mais un foutu papillon ? T'es mort biaaat- non mais sérieusement c'est drôle ah ah deux secondes mais c'est con comme une poêle.
Une caricature c'est "je fais ce truc parce que je fais ce truc".
Un personnage travaillé c'est "je fais ce truc pour une raison".
 
5Pas d'excuses
À ce stade vous avez dû vous dire deux choses. La première : "ça y est ! Question réglée !" La seconde : "Ouf ! Mon personnage n'est pas caricatural !" Et comme vous avez pu le déduire, la première idée est fausse.
Exemple.
Pour quelle raison Pinkie Pie, dans Castle-mane-ia, va jouer de l'orgue ?
Bon déjà rien qu'au fait que je pose la question (et que c'est la S4), vous avez deviné qu'on est face, à mes yeux, à une caricature. Et donc, pour me faire plaisir, vous direz "pour jouer de l'orgue" ou "parce que c'est Pinkie Pie".
Mais maintenant, disons que vous vouliez défendre l'épisode et sa logique béton -- et j'aime bien cet épisode, moi, perso'. Pourquoi Pinkie Pie va jouer de l'orgue ? En général on dira "pour s'amuser" ou "par curiosité" ou "pour jouer avec ses amies" ou tout ce que vous voudrez. On peut trouver mille excuses à son comportement, genre "parce qu'elle l'avait lu dans un livre" ou "pour prouver qu'il n'y a rien à craindre", etc... jusqu'au plus cynique "parce que c'est écrit dans le script".
Et maintenant, disons que vous ayez carrément écrit l'épisode. Déjà toutes mes félicitations, c'est un chouette épisode. Ensuite, à quoi servaient les astraraignées ? Enfin : pour quelle raison Pinkie Pie va jouer de l'orgue ? Vous aurez toujours mille excuses mais parce que vous aurez écrit l'épisode, vous serez persuadé que ces excuses sont les bonnes. Vu que ce sont les vôtres.
 
C'est là toute la difficulté : juger entre une "vraie" raison ou une simple excuse.
Dans le même registre, est-ce que le Flutterrage dans Power Ponies est justifié ? Bah oui, y a un papillon qui est blessé. Et puis pourquoi elle défendrait ses keupines, elles ont l'air parfaitement capables de s'en sortir sans elles... une fois encore, si on veut trouver des excuses alors il n'y a rien de plus facile, vous en aurez par camions entiers.
Cela dit.
Si on reprend le cas de Stix (la parano'), on aura constaté que :1) Il faut que la raison soit donnée avant ou pendant l'acte. Après c'est trop tard.2) Il faut que ça "dise quelque chose".
Dans le cas de Stix, donc, la paranoïa servirait surtout à cacher un malaise vis-à-vis de sa situation difficile. Mais délaissons définitivement l'univers de Sonic pour les poneys, et là je vais reprendre FiMFlam : dans la saison 1, on voit Rainbow Dash jouer les bravaches et se vanter à tout va. Jusque-là, elle remplit le stéréotype du garçon manqué, mais lors de l'épisode du Rainboom on découvre qu'elle doute en fait sérieusement d'elle. C'est cet épisode qui, plus qu'aucune fadaise qu'on a pu nous balancer jusque-là, donne vraiment une raison d'être aux bravades de Dash. Un manque d'assurance.
À noter qu'ici on est vraiment dans l'interprétation de fan, comme dit, celle de FiMFlam. Mais au final c'est le lecteur qui détermine s'il s'agit d'une caricature ou non. Si la raison ne le convainc pas, on retombe dans l'excuse et il ne verra qu'un personnage en carton. S'il n'est pas difficile, alors un papillon peut le persuader qu'on a affaire à de la grande psychologie.
 
6Un exemple
Jusqu'ici, qu'est-ce qu'on a dit ? Qu'un personnage était, de base, une caricature ou un ensemble de caricatures, et que pour lui donner de la profondeur il fallait donner des raisons à ses actes.
Mettons ça en pratique.
Disons que je veuille créer une alicorne. Qui tire des lasers. Elle serait tombée d'une comète et aurait pour destinée de sauver Equestria. Vous me suivez jusqu'ici ? Très bien.
Alors, c'est entendu, là on est en mode hardcore, mais je suis aussi partisan de l'idée que toutes les histoires sont bonnes, et que donc notre alicornes cométo-lasers peut être cool si on essaie. On va donc faire les choses dans l'ordre et voir à sauver ce radeau de la méduse.
Pour résumer, c'est une alicorne. On a donc notre caricature.
La première chose qu'on peut faire est de lui coller d'autres caricatures. En général on veut lui donner un côté comique, donc... maladroite ? Ou paresseuse ? C'est la technique bête des JdR où on donne des défauts au personnage pour le rendre plus équ- plus humain.
Moi, je décide que c'est une ancienne générale (donc autoritaire) et une scientifique, et euh... Oh ouais elle avait un mari et un enfant mais ils sont morts je sais pas comment. Et le mari a ressuscité. En méchant. Amnésique.
Première étape de faite, notre alicorne a désormais quatre caricatures empilées, et oui je sais que j'utilise le terme de façon générique mais bref :1) C'est une alicorne2) C'est une générale3) C'est une scientifique4) C'est une veuveÀ quoi j'ajoute bien sûre l'héroïne tout ça....
Et maintenant, on veut lui donner une raison d'être. Plus précisément, elle est destinée à sauver le monde, alors... pourquoi ?
Si je regarde dans la liste qu'on a, elle est veuve, donc elle veut peut-être faire honneur à la mémoire de ses proches ? Elle est scientifique, elle a peut-être vu quelque chose que personne d'autre ne peut/veut voir ? Elle est générale, est-ce qu'elle mène un combat d'arrière-garde ? Est-ce qu'elle obéit aveuglément ? C'est une alicorne, et si elle se sentait forcée de le faire ? À contrecoeur ? Au contraire avec foi ?
Ça fait quand même un paquet de possibilités.
Et là vous reconnaîtrez facilement l'équation que j'utilise :
[caricature] + ??? = [acte]alicorne + ??? = sauver le monde
Disons que mon alicorne rencontre Twilight Sparkle juste après une bataille contre son ancien mari mort ressuscité méchant. Comment mon alicorne va réagir ? Elle pourrait, bien sûr, agir en alicorne, être noble et expliquer les choses de la façon la moins informative possible... ou agir en veuve et en vouloir à l'univers d'avoir dû affronter son mari. Ou agir en générale et se cacher derrière son devoir -- en donnant des ordres à tout va -- pour éviter le chagrin.
[caricature] + bataille = [acte]
Tout dépend alors de ce que l'histoire veut mettre en avant, la façon dont on veut valoriser le personnage. En se rappelant, comme dit plus haut, qu'il faut varier un minimum, mais là c'est encore une autre histoire.
Pour finir, testons avec Fluttershy.
Flutterrage + papillon = ???
Si votre réponse est :
Flutterrage + papillon = Flutterrage
Félicitations, vous êtes retombé dans la caricature. Pourtant, l'équation est toujours valide. Et si le papillon était la "goutte d'eau" qui déclenchait le raz-de-marée ? Le truc qui lui fait enfin remarquer que oui des poneys sont blessés... Et si, plutôt que de venger le papillon, elle agissait purement pour se sauver elle-même ? En se voyant broyée comme l'a été le nanimal ?
Flutterrage + papillon = réveilFlutterrage + papillon = instinct
Il y a là encore un tas de manières de tourner la chose et je tiens à souligner que le résultat est, quelque part, le même : on a toujours Fluttershy qui passe en mode Hulk. Mais les raisons qui la motivent sont très différentes et ces raisons donnent une toute autre profondeur à la scène, et de toutes autres possibilités d'interprétations, et donc d'émotions, au lecteur.
Et c'est ça l'intérêt d'aller au-delà de la caricature.
 
7tl;dr
Je suis obligé de répondre ici à un autre propos : oui, c'est vrai, parfois se prendre la tête est d'une stupidité sans nom. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Les caricatures sont efficaces et font de très bons personnages pour de très bonnes histoires... ou en tout cas des personnages qui plaisent pour des histoires qui plaisent, mais je ne veux pas faire mon râleur.
Mais donner de la profondeur au personnage, c'est réfléchir aux raisons qui le motivent, c'est lui donner une vie (et donc vie). C'est donner de l'intérêt à ses actes et donc une raison au lecteur de s'y intéresser.
Une caricature est ce qu'autrefois j'appelais un "personnage-fonction", ou "personnage-outil", qui est juste là pour les besoins du texte, type le héros ou le forgeron.
Lui donner de la profondeur ne l'empêchera pas de toujours remplir sa fonction, mais permettra de développer, dans le texte, tant le personnage que l'action même.
Et ça, ça signifie que le lecteur a plus de mou à broyer quand il lit. Et c'est cool.
 
Un capitaine criera toujours sur ses recrues, mais d'une telle manière -- et aidé par le texte -- que derrière on sente le père ou l'amant.

Vuld 4 448

Le synopsis.

Hi'.
J'ai un mythe personnel, le mythe de la première phrase, qui veut que la première phrase d'un texte doit contenir l'ensemble de l'histoire en germe. Il y a pas mal de raisons à ce mythe et j'en donnerai deux.
La première est le "syndrome de la page blanche" : quand tu te mets devant ton écran, avec ta super idée de fic', et que tu n'arrives pas à aligner deux mots. Dans ces conditions, la première phrase du texte devient incroyablement importante, parce que si elle est ratée, en général tu cales et le syndrome continue.
La seconde est que ce mythe existait avant moi, et ne concerne pas la première phrase du texte, mais le titre. Un littéraire fait de l'analyse de texte : on te donne un passage du texte et tu l'analyses. En général, on n'analyse pas le quart de couverture d'un livre, mais on considère que le titre fait partie du texte. Et l'attente est alors que le titre contienne à lui tout seul l'ensemble du texte.
Allons plus loin.
En littérature, on n'analyse JAMAIS l'image. Vous savez, l'image sur le livre, l'image qui illustre votre fanfic'. Normal : on fauche ces images sur internet, on les met après coup et elles n'ont pas plus été pensées pour le texte que le texte n'a été pensé pour elles. Mais si l'image était pensée pour le texte, qu'attendrait-on d'elle ? Que l'image résume le texte.
Maintenant qu'on a expédié l'introduction, passons au synopsis.
Tout comme le titre, tout comme l'illustration, en général un littéraire n'analyse pas le synopsis : il a été écrit après-coup, il ne fait pas "partie du texte". Mais s'il devait servir à quelque chose, alors le synopsis devrait résumer le texte ? Non ?
 
1Le rôle du synopsis
C'était ma supposition jusqu'à ce qu'on me pose la question. Et la réponse, surprenamment... est non. Et pour le comprendre, un peu de littérature de bac à sable s'il vous plait, parce qu'on va devoir reprendre les bases du "plan" d'un texte.
Le plan de base qu'on nous apprend à l'école, c'est :
Situation initiale -- Problème -- Développement -- Résolution -- Situation finale
La situation au départ c'est ça, soudain paf un problème, du coup il se passe un tas de choses puis on arrive à résoudre le problème et on se retrouve dans telle situation à la fin.
Quand on dit que le titre doit résumer l'ensemble du texte, on veut dire qu'il doit contenir le texte depuis la situation initiale jusqu'à la situation finale. Chaque chapitre, chaque paragraphe, chaque fichu signe de ponctuation du texte doit être concentré, compressé, comprimé dans les quelques mots mis en gras centré police quatorze Times de votre fanfiction.
Le synopsis, lui, suit une autre logique. Il ne doit contenir que la situation initiale et la problématique :
[ Situation initiale -- Problème ] -- Dével...
En termes littéraires, le synopsis va dire au lecteur quel problème va se produire, et rien de plus.
Pour le comprendre, supposons un texte lambda. Par exemple, mettons que Derpy Hooves se fasse enlever par des dragons. Le mane6 doit aller la secourir mais en cours de route Spike découvre qu'il est un prince en exil et ensuite Tirek revient et il se passe un tas d'autres trucs mais à la fin les gentils gagnent. À quoi devrait ressembler le synopsis, par défaut ?
1) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 doit aller la secourir, et pour cela elles devront s'aventurer dans le territoire des dragons.
Comme dit, le synopsis va donner au lecteur le problème posé dans le texte. Définir le problème n'est pas évident : si on délivre Derpy au chapitre 3, alors que des chapitres il y en a 26, y a des chances que ce problème n'en soit pas un. Pensez au cochon dans le film des simpsons, cochon qui disparaît après le premier tiers du film ; ou pensez au sauvetage de princesse au tout début du jeu Final Fantasy 1, quête quasi-anecdotique face au reste du jeu.
Si on décide que le problème n'est pas Derpy (c'était juste une excuse pour aller chez les dragons) mais Spike, alors le synopsis sera plutôt :
2) Parti avec le mane6 sauver Derpy Hooves, Spike découvre qu'il est un prince exilé.
On a donc la situation initiale, à savoir l'enlèvement de Derpy, mais surtout on nous donne le "vrai" problème du texte, c'est-à-dire que Spike est en fait un prince exilé et blablabla... et si on décide que le vrai problème du texte c'est le retour de Tirek ? Même si ça n'arrivera qu'au chapitre 6 ? Même chose : on réduit tout ce qui précède au rang de situation initiale et on se concentre sur le retour de machin.
Pour la littérature, de base, un synopsis c'est ça.
Mais pour la littérature le synopsis c'est surtout un outil commercial fait pour attirer le lecteur.
 
2La forme du synopsis
À force de se répéter qu'MLP est une publicité pour jouets, on doit être le fandom le plus cynique d'internet. Ce qui serait en soi un exploit. Mais oui, MLP Fictions est une vitrine pour mettre le texte en valeur et le fameux synopsis y participe.
Un synopsis est donc fait pour vendre et doit être aussi accrocheur qu'un "titre kiklak".
En termes littéraires, on doit créer une tension. En gros, on va créer une attente qui poussera le lecteur à aller lire. Quelle est cette attente ? Eh bien, par exemple, la réponse à une question :
3) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 parviendra-t-il à la délivrer ?
Au risque de vous spoiler, oui, elles vont y arriver. Je n'ai vu ni tag "sombre" ni "grimdark" donc c'est un peu dans le contrat. Mais on a posé une question et vous voudrez au moins vérifier que vous aviez raison. Ou à la place d'une question, le synopsis vous cache de l'information :
4) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 doit aller la délivrer, mais devront compter sur un certain dragon pour réussir.
Là encore au risque de vous spoiler, je crois que potentiellement ça risque d'être Spike. Mais idem, dans le doute ça donnera envie d'aller voir. C'est ce qu'on appelle du "faux suspense", c'est artificiel mais quand on est désespéré ça fonctionne.
Bon, mais est-ce qu'on a des techniques plus avancées pour rendre le synopsis alléchant ?
Oui... et non.
La réponse littéraire, une fois encore, est compliquée. En gros, à défaut de concentrer toute l'histoire dans un seul paragraphe, on va concentrer toute l'atmosphère. Et c'est là qu'on retombe sur le mythe de la première phrase : le synopsis va donner une idée au lecteur du genre de texte qu'il va lire pendant... quoi, dix, cent pages ?
L'idée est alors que le synopsis "mime" à son échelle l'écriture qu'on retrouvera tout au long du texte. Les paragraphes sont plutôt longs ? Le synopsis sera long également. On veut de la bonne humeur et de la simplicité ? Le synopsis sera direct et plein de points d'exclamations. On veut réfléchir au sens de la vie et torturer les persos' avec des conflits de whatever ? Le synopsis va accumuler les périphrases et broyer du noir.
5a) Derpy s'est fait enlever... par des dragons ! Twilight et ses amies pourront-elles la sauver ? C'était sans compter sur Spike !
5b) Parfois, la vie est rude. Parfois on n'a rien demandé. Mais quand le début du commencement se produit alors il faut accepter la puissance draconique qui est en soi.
En gros, imaginez que vous avez 1'000 tableaux à exposer dans un musée, et que vous pouvez en mettre un seul devant la porte pour attirer les gens. Ce tableau va dire "vous allez en trouver mille autres des comme ça à l'intérieur". Ce qu'on veut, c'est que ce tableau, ce paragraphe de texte, soit représentatif du texte qu'on trouvera en tournant la page.
Il faut alors envisager le synopsis, effectivement, comme un paragraphe supplémentaire du texte, écrit de la même manière : quelque chose qui pourrait apparaître dans le texte, qui pourrait y être dit.
5c) Spike fronça les sourcils : "Et pourquoi ce ne serait pas MON tour d'être le héros, hein ?" Et sur ces mots il se détourna de la cellule et de ses amies.
Bon là c'est un peu extrême mais on a un synopsis qui reprend littéralement la narration du texte (avec un mot tout en majuscules, ce qui est le mal absolu je le rappelle). Que ce passage existe ou non importe peu : on a là un échantillon de ce qui nous attend, et qui en plus nous donne une bonne idée du problème.
Donc...
En définitive, peut-on envisager le synopsis comme un travail littéraire ? Un synopsis peut-il... avoir du style ?
 
3L'effet du synopsis
Personnellement, je suis flemmard. Et avant de considérer seulement cet article, j'avais effectivement tendance à reprendre un passage emblématique du texte et à le coller comme synopsis sans réfléchir plus loin. C'est d'ailleurs ce que je fais aussi avec les illustrations de textes : je dessine un moment marquant du texte, ou avec des éléments marquants question d'évoquer un peu l'histoire. J'avais même pris l'habitude, durant quelques mois, de débuter tous mes textes par une phrase pour me donner une idée de l'ambiance du texte.
Mais le synopsis peut être beaucoup plus travaillé que cela.
Et pour cela on doit considérer encore deux "notions" littéraires. La première est cette idée d'attente du lecteur. La seconde est celle de la problématique, ou plus précisément, du thème.
Lorsque vous lisez un texte, vous avez des attentes. Par exemple vous voulez lire une romance : vous vous attendez donc à ce que le texte colle ensemble deux poneys ou plus si affinités. Mais si vous imposez certaines attentes au texte, avant même de le découvrir, inversement le texte va créer des attentes à mesure que vous le lisez. Typiquement, si on apprend que le tonton d'Applejack va venir visiter, on s'attend à... bah à la visite du tonton d'Applejack.
On a donc les attentes du lecteur, genre "aujourd'hui je veux lire un texte SF sombre avec Discord dedans", et on a les attentes que peut créer le texte, genre "attends-toi à voir des dragons".
Tout ce qui compose la fanfic' va alors jouer sur les attentes. Le titre va accrocher le lecteur s'il correspond à ses attentes : "La légende d'autrefois" n'est pas très SF, le lecteur va passer son chemin. "Technowave Pulsar AD" fait assez SF, le lecteur va s'arrêter. Mais le titre va également créer ses propres attentes : "Comme un coq en pâte", on ne s'attendra pas à un sauvetage du monde par l'énième héros alicorne amnésique tombé des étoiles. Moi ce titre m'évoquerait plutôt une "tranche de vie" un peu comique.
Le synopsis va faire pareil.
6a) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Que va-t-elle trouver dans la maison de son amie ?
Coup d'oeil aux tags : si c'est [NSFW] je préfère ne pas connaître la réponse. Si c'est [romance], je crois deviner que c'est de l'amour. Si c'est [triste], on aura droit à une révélation whatever. Si c'est [grimdark] bon bah un cupcake-like.
6b) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Y trouvera-t-elle enfin le réconfort ?
Avant même de jeter un coup d'oeil aux tags, cette fois, à quoi s'attendre ? "Réconfort", donc on suppose que Dash est triste, on peut donc s'attendre à un peu de drama et tout ça. Mais "réconfort" c'est aussi la présence chaleureuse, et ça en général ça signifie de la romance. Parce que.
Okay je jette un coup d'oeil aux tags et ooookay [grimdark]. Vous êtes sérieux ?!
6c) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Avec une truelle et un yoyo.
Okay, premier réflexe, c'est soit de la comédie soit du wtf. Pourquoi ? Parce qu'on me sort deux objets qui n'ont aucun rapport avec une visite amicale. Et c'est ce que je veux souligner : le synopsis a un effet sur le lecteur, un effet comique, justement parce qu'on ne voit pas le rapport, que ça sort de nulle part comme un diable en boîte. C'est si absurde que ça fait rire, et c'est le but d'un texte comique / wtf. Donc on s'attendra à trouver un texte comique / wt- comment ça [triste][sombre][guerre/violence] ?! Mais bon sang les gens c'est quoi votre problème !
La forme du synopsis va donc créer l'attente, ce qu'on s'attend à trouver dans le texte.
Mais le synopsis fait autre chose également.
Si vous vous rappelez de ce qu'on a dit au départ, le synopsis résume le problème posé par le texte. Et on ne savait pas, par exemple, si le problème était la capture de Derpy ou Spike qui est un prince exilé. Et faut-il évoquer le retour de Tirek ?
Allons plus loin : imaginez un texte qui mélange six intrigues à la fois. Ce qui serait typique d'Icorne, d'ailleurs. Comment tu veux faire le synopsis d'une histoire où il se passe six trucs à la fois ?
La réponse, c'est le "thème". Il y a un tas d'autres mots pour ça mais ne compliquons pas les choses. Le thème, c'est en gros l'idée centrale du texte, la raison même pour laquelle on l'écrit. Ce n'est pas le retour de Tirek, la capture de Derpy ou Rarity qui n'a plus de peigne : c'est une idée, abstraite, présente partout, visible nulle part... disons-le autrement. Quand je demande à quelqu'un "ça parle de quoi ce texte ?" En général on me répondra :
7a) Ah ce texte c'est Derpy qui se fait enlever alors le mane6 doit aller la sauver mais elle est chez les dragons alors elles y vont et là Spike découvre qu'il est un prince exilé et blablabla...
Ça, ce n'est pas le thème de l'histoire. Ça c'est juste une suite d'événements et personnellement j'en ai ranafiche. Ce qui m'intéresse c'est le thème. Quand je demande à quelqu'un "ça parle de quoi ce texte ?" j'aimerais entendre une réponse du genre :
7b) Ah ce texte ça parle de férocité, avec des dragons qui se tapent dessus pour le pouvoir.
7c) Ah ce texte ça parle d'ambition, avec Spike qui se sent freiné et empêché par ses amies
7d) Ah ce texte ça parle de papier toilette. Ou comment le papier toilette c'est la réponse à tout.
L'idée centrale du texte est une chose assez abstraite et franchement difficile à concevoir, et c'est pour ça que le synopsis peut aider en essayant de la résumer en un paragraphe ou moins -- en général une à deux lignes. Le synopsis va dire au lecteur : "C'est ça le thème, c'est de ça dont on va parler pendant 100 pages, t'es prévenu". C'est censé créer cette attente, c'est censé le mettre en condition pour que, justement, quand il arrive à la première page, il sache à quoi s'attendre.
8a) Je m'en veux d'avoir emmené Spike avec nous. Je pensais qu'il nous aiderait à sauver Derpy des griffes des dragons. Au lieu de ça, je l'ai exposé à la haine et au sang.Je ne laisserai personne lui faire du mal.
8b) Spike fronça les sourcils : "Et pourquoi ce ne serait pas MON tour d'être le héros, hein ?" Et sur ces mots il se détourna de la cellule et de ses amies.
8c) Chers dragons, suite à la capture de Derpy Hooves et du colis qu'elle portait, à savoir mon papier toilette, je vous déclare amicalement la guerre. Veuillez agréer blablabla, Twilight Sparkle
 
4tl;dr
Un synopsis est donc censé faire trois choses :1) Résumer le problème2) Accrocher le lecteur3) Donner le thème
Il doit, dans un premier temps, informer. Le but n'est pas de spoiler l'ensemble du texte mais d'en dire suffisamment pour savoir de quoi le texte va parler. En gros, faire le boulot des tags, avec plus de précision.
Il doit, dans un second temps, intéresser. Le but n'est pas de faire de la publicité mensongère, mais plutôt de donner du style, un "échantillon" de ce que le texte a en réserve.
Il doit, dans un troisième temps, préparer. Le but n'est pas de "faire stylé" mais d'engager à l'avance la discussion avec le lecteur, sur le thème de la fic'.
Donc...
Qu'est-ce qu'un bon synopsis ? Pas la moindre idée. Ou plutôt, comme on dit lâchement : "tout dépend du texte". Et de l'auteur. Et du contexte. Et bref, pour beaucoup le synopsis sera toujours cette corvée à faire après coup, un peu comme trouver une image pour la fic'. La littérature s'en désintéresse.
Mais si on veut traiter le synopsis de façon littéraire, alors la technique de base que je conseillerais serait de prendre un moment marquant du texte et de l'adapter en synopsis. C'est ce que je fais avec les images. C'est ce que j'ai fait avec Melodrama.
Et si vous voulez vraiment travailler ce truc, alors considérez le synopsis comme le trailer d'un film : essayez d'y rendre la même atmosphère, essayez d'y évoquer le thème du texte. C'est ce que je fais avec plus ou moins tous mes synopsis, PonyCell en tête.
Après, je suis fan du laconisme, aka de dire le plus possible avec le moins de mots, et c'est pour ça que je résumerais par, fanficers,à vos plumes !

Blackhoof 10 585

Test : votre méchant d'un autre point de vue

Niak les ficolts.
 
Aaaaah ! Shitstorm is coming ! Un nouveau test !
 
Nope nope nope. De un, ce test est subjectif et n'est pas infaillible, et de deux, je le poste pour éventuellement aider les jeunes ficers. Pas les vétérans littéraires.
 
Ensuite, ce test vous servira non pas à déterminer le classicisme, mais plutôt à voir vos méchants d'un autre point de vue. 
 
Pour finir, j'ajoute que j'ai développé ce test à partir celui de Rainbow Knight, étant donné qu'il ne voulait pas intégrer trop de questions sur les vilains. D'où certaines "ressemblances". Evidemment, il est au courant de la création de cet article "similaire".
 
Bon voilà. Je vous laisse avec le test.
 
EDIT : même après une dizaine d'essais, le texte grbl comme un porc. Sincèrement désolé de la mise en page immonde qui ne veut pas se mettre comme il le faut.
 

 
1. Votre méchant est-il baptisé d’après vous ?
2. Le méchant a-t-il un nom « super cool » type « dark » ? 
3. Le méchant a-t-il plus d’un nom ? (un surnom ou pseudonyme) 
4. Le méchant est-il un héritier d’un trône quelconque ?                                                                    
5. Le méchant a-t-il seulement une enfance ? Est-il le fils déchu d’un personnage canonique ? Ou bien même le père d’un personnage canonique ?
6. Le méchant est-il un poney surpuissant aux origines mystérieuses ?
7. Avez-vous créé une race juste pour votre méchant ?
8. Votre méchant dispose-t-il au moins d'une qualité ?‏
9. Votre méchant a-t-il seulement une vie derrière son masque de vilain ?
10. Est-ce que votre méchant est conçu pour être détesté de tous ?
11. S’il s’agit d’un adulte, est-il particulièrement jeune pour la position qu’il occupe dans l’organigramme du Mal ?
12. Votre méchant pratique-t-il la nécromancie ? Ou tout autre art interdit depuis des générations ?
13. Passe-t-il son temps assis sur son trône ?                                                                                  
14. Si oui, passe-t-il son temps à ruminer ses échecs et/ou à construire son plan machiavélique ?                                    
15. Si oui, lorsqu’il parle de son plan à d’autres personnes, utilise-t-il un langage codé qui remplace des noms par des déterminants, et ce, d’une manière abusive ?                                                              
16. Ou bien même un langage codé sensé apporter du suspens/mystère à l’histoire ?                           
17. Le méchant est-il omniscient ? Sait-il plein de choses sans raison ?
18. Sera-t-il ramené du côté lumineux ? Si oui, cela le vaut-il vraiment pour lui ?
19. Si le méchant est ramené du bon côté, aidera-t-il le héros principal à combattre un vilain encore plus puissant ?
20. Est-ce que votre histoire narre une quête pour un objet magique qui va sauver le monde ?
21. Votre méchant affronte-t-il directement le personnage principal dès les premiers chapitres ?
22. Est-ce que votre méchant recherche le héros principal depuis sa naissance ?
23. Est-ce que le méchant punit les erreurs insignifiantes par la mort ?                                              
24. Votre méchant sacrifie-t-il des légions de soldats comme des pions ?                                          
25. Est-ce que le grand vilain est aussi retors qu'habile au combat, plus que ses troupes surentraînées de sa garde personnelle, et ce, sans raison ?"                                                                                       
26. Est-ce que le(s) personnage(s) gentil(s) est/sont au courant des plans du grand méchant et ce, dès les premiers chapitres ?"                                                                                                                
27. Le grand méchant a-t-il une raison de s'acharner continuellement sur le personnage principal, surtout s'il ne représente pas une menace significative ?‏                                                                              
28. Avant d’envoyer son armée contre eux, le grand méchant est-il au courant de l'existence du héros principal et de sa bande ?                                                                                                               
29. Si oui, n’a-t-il pas des problèmes plus importants à régler ?                                                        
30. Votre grand méchant a-t-il une famille ? Des amis ? Ou même un lieutenant fidèle ?                                                                                                                                        
31. Sinon, pourquoi se priver de ces outils pouvant enrichir la personnalité/histoire de votre grand méchant ?                  
32. Votre méchant est-il un méchant parce qu'il faut un méchant ?                                                           
33. Votre méchant est-il un ancien gentil tombé du côté obscur de la Force ?‏                                     
34. Votre méchant a-t-il une raison de voir le monde brûler à ses sabots ?‏                                        
35. Votre méchant fait-il autre chose de sa vie que de fomenter des complots ?                                  
36. Votre méchant est-il en possession d'un artefact magique surpuissant qui l'a corrompu ?              
37. Votre méchant est-il le supérieur d'un méchant canonique ?                                                        
38. Votre méchant est-il un ancien élève du maître de votre personnage principal ?                            
39. Votre méchant se considère-t-il comme mauvais ?                                                                      
40. Lors de la confrontation finale, le méchant rate-t-il tous les coups qu’il veut infliger au gentil ?                                                                                                                                         
41. Si oui, savez-vous à quel point cela décrédibilise votre vilain ?                                                     
42. Si le méchant est laissé pour-mort, sera-t-il alors la cible d’un power-up le rendant plus gros, musclé, et pas content ?                                    

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Commençons par la fin voyons !

  C'est encore bibi qui va vous parler de ces découvertes pour vous aidez à écrire LA fiction de vos rêves ! (bon c'est peut-être pas nouveaux mais sa me tenais à cœur de partagez ça avec vous !)
   Je vais donc reprendre mon titre: "Commençons par la fin !"
   Pourquoi par la fin ? Et surtout pourquoi commencé ? (je m'explique)
   Je vais prendre le cas général:
-Vous venez d'avoir une idée qui vous semble "lumineuse" et qui vous en êtes certains, va vous transportez dans le monde de la fiction avec vos lecteurs !
-Casse la tienne, vous vous ruez sur votre ordinateur et écrivez le début sans même penser à la suite tellement cette idée vous a inspirer.
  Sauf que voilà ! Juste après avoir fini votre court récit le MONSTRE de la page blanche toque à votre porte et compte bien s'installer chez vous !
  Car en réalité, vous avez écrit une idée sans même penser à la suite ! Vous savez le courant principale de l'histoire, vous savez faire un court résumé, mais vous n'arrivez pas à la mettre en forme dans votre tête ! (Oh misère !)
   Vous décidez donc de vous creusez la tête jusqu’à faire exploser votre boite crânienne, mais après 24h, vous êtes toujours en colocation avec le monstre de la page blanche, qui commence même à ramener des amis ! Je veux bien parler de l'angoisse et du stress !
   Après encore 48h, vous commencer à ne plus en pouvoir, et décider de jetez l'éponge... vous vous déconnectez de votre histoire, et vous pensez à COMMENT elle aurait pu finir. Et c'est alors que... MIRACLE ! APOTHÉOSE ! EURÊKA !
   Vous voilà à refaire en SENS INVERSE votre histoire ! Commençant de la fin, et remontant le temps ! Chaque idée s'imbrique petit à petit et vous voilà avec la colonne vertébrale de votre histoire ! Il ne vous manque plus que les muscles, la peau et un cœur ! (félicitations aux petits chirurgien !)
 
   C'est là où je veux en venir, j'ai moi même été confronter à cette histoire ! Ne pouvant plus me sortir du crâne mon histoire tellement je voulais avoir la suite ! Et je remercie donc ma prof de français (non pas car elle m'a aidée, mais parce que ces cours sont assommant et que j'ai pu laisser vagabonder mes idées pendant plus de deux heures !)
   Donc je vous encourage à commencer par la fin voyons !
 
À toute tout le monde ! Écrivez bien !
R.B

REX 14 458

Comment trouver l'inspiration ?

   J'écris surement ce qu'on écrit beaucoup d'autres avant moi !
   Je vais pas vous bassiner avec tout mes méthodes les plus extraordinaire et incroyable, car je ne suis ni médecin, ni psychologue ! (et de plus, tout le monde ne peux pas faire comme tout le monde !)
    1) La page blanche !
Qu'est-ce que la page blanche ? He bien.... c'est un GIGANTESQUE BLANC sur l'écran de votre ordinateur ! (rassuré vous ce n'est pas parce qu'il à planté !)
    C'est ce que redoute tout les écrivains en herbe (et les vrais écrivains d'ailleurs !), ce sentiment de "non-inventiviter", de ne pas savoir où aller où de ne pas savoir comment continuer (et parfois même d'être décourager d'écrire ! (expérience personnel))
    2) Comment y remédier et surtout comment trouver l'inspiration !
    "Inspiration" Un mot inconnue pour certains et précieux pour d'autres. Mais avant tout une "clé" pour tout auteur qui se respecte !
     Pour remédier à la page blanche et donc trouver l'inspiration, je préconise:
-LA MUSIQUEEEEEEEE !(forcément en tant que musicien, je n'y coupe pas !) Mais attention ! Pas n'importe lesquelles ! (je m'explique)
Le type de musique que j’emploie le plus souvent sont relier à des sentiments:
Par exemple ! Pour ma part, j'aime écouter Exile Vilify de The National pour trouver des histoires triste ou avec une pointe d'espoir.
C'est comme ça avec les autres, chaque musique est pour ma part, une histoire à proprement parler (pas forcément grâce aux paroles ! mais plutôt grâce à la mélodie). Donc amateur de musique, cette carte est très bonne à jouer ! Installer vous sur un banc, dans votre lit. Lâchez votre portable et tout le reste. Dites "Merde" et laisser vous porter par votre playlist !!!
 
-L'AIR PUREEEEEEE ! Faites un tour ! Marchez dans votre quartier, au bords d'une rivière, dans une forêt ! Et laissez vous transporter par vos pas et par l’environnement ! Marcher à toujours été un moyen de réfléchir (pour ma part), parler vous à voie haute ! (quand vous êtes tout seul bien entendu)
 
-LES FILMS ET LES LIVREEEESSS ! Amateur de littérature et de bon films, ne mettez pas cette option de côté !
(Bien sûr, n'aller pas relire votre bouquin de 500pages !) Prenez les meilleurs passages ! Ceux qui vous fait: rire, pleurer, stresser, etc... De manière à retrouver cette sensation et à s'en inspirer ! (Et même à partir de là !)
 
-LES SITUATIONS QUOTIDIENNEEEEES !
(je prends un exemple des plus banals)
"Maman ! Je veux pas ranger ma chambre !!!
-Si ! Où tu es priver de dessert !"
 Ah ma mère, toujours à me faire des reproches !! Ben tiens en voilà une bonne source d'inspiration !
 
"Alors que Riki était dans son labo top secret, la diabolique Malake, une méchante de renommer et manique du rangement déboula à l'intérieur avec un cris de fureur:
-Tu vas périr pour ne pas avoir ranger ton laboratoire !!!
   Riki prit sur lui, et tout en sortant deux fusils plasmique se mit à couvert et dit avant d'ouvrir le feux:
-Jamais vous n'aurez mon territoire !!! Et encore moins mes fringues !!!"
 
Ok c'est complètement nul.... (ne me frapper pas !) Mais, voilà comment partir ! Changer les phrases, les situations ! Rendez les dures ! Explosives ! Intensives ! Dramatique... Post-Apocalyptique ! Humoristique !!
 
-C'EST FINIIIIIIII !!! En espérant vous avoir réconforter et donner des idées ! Et surtout n'oubliez pas ! "La dernière chose qui se trouve dans la boite de Pandore est "l'espoir" et c'est ce qui fait vivre l'Homme"
Aller ! A tout le monde !!
R.B
                                                                                            

DarkWater 14 452

Vous écrivez-où?

 Je me pose une question chaque soir de week-end. Lors de l'écriture de ma fiction, où donc écrivez vous?
 
Pour ma part j'écris sur vieux pouf noir à la lumière de lune via me fenêtre accompagnée par mon mac (gloire à toi) 
Et vous vous écrivez-où?

REX 2 320

Avoir "l'étincelle" ! Et aussi, qu'est-ce que "écrire"

Bon ! Je vais vous raconter comme MOI j'ai eu le "déclic" comme diraient certains pour écrire, et surtout qu'est-ce que c'est "d'écrire" pour MOI.
     C'était une chaude journée d'été, et.... Bon d'accord pour faire clair, j'ai eu cette idée en cours de Physique-Chimie ! (endroit improbable non ?)
      D'autant plus, que rien ne me prédestiner à aimer écrire. Je m'explique: Le Français n'a jamais été mon truc, et pour couronner le tout, je suis Dyslexique (problèmes de syntaxes, fautes de grammaire, fautes d'orthographe). Donc bon, si quelqu'un m'avait dit un jour: "Pourquoi tu te mettrais pas à écrire ?" je lui aurais ris  au nez !
       Pour en revenir à mon déclic, étant un grand rêveur, je passais pas mal de temps à vivre des aventures dans ma tête plutôt qu'a écouter en cours, et puis alors que mon professeur nous enseignait les "Masses Molaires" (c'est du cours de première S ;) ), j'eus comme toujours une nouvelle idée d'histoire, je l'ai donc nourris pendant plusieurs minutes, mais arriver à un moment, je me suis dit: "Mais M**** ! Si je l'a mettais sur papier ?". Car le truc c'était que je la trouvais plutôt pas mal et que j'avais envie de voir mon rêve achevé sur papier (ou plutôt sur Microsoft Word). Au bout d'une semaine je l'avais finit, et auprès de mon entourage ( et même de mon prof de français ainsi que de la Documentaliste), j'eus de très bonne critique !
       C'est là où je veux en venir ! Écrire, n'est pas un métier, ni un moyen de gagner de l'argent et encore moins une corvée ! Écrire, c'est avant tout un moyen de s'exprimer, mais aussi une envie, "une pulsion". Comme je l'ai dit plus haut, ça m'a pris comme une envie d'aller aux toilettes ! Et c'est justement ça qui est fou ! Car depuis, je ne peux pas passer trois semaines sans écrire quelques pages sur tel où tel films et histoire.
       Donc vous l'aurez compris, écrire est une envie soudaine et incontrôlable ! "Une drogue", mais une bonne drogue quand on sait comment s'en servir ! Je vous encourage donc à ne pas laisser vos aventures personnels au fond de votre boite crânienne, mais plutôt à les laisser aller sur quelques pages d'un logiciel de traitement de texte, et peut-être dans un cours de Physique-Chimie, vous aussi aurez cette envie d'aller aux toilettes !
 
Aller à toute !
R.B

Vuld 5 400

La lourdeur.

Hi'.
Bronify est lourd. Si vous n'avez pas lu Bronify vous avez désormais une excellente raison de ne pas le faire. Et même si c'est un autre texte qui me pousse à parler du sujet, j'ai choisi un de mes propres récits parce que la lourdeur est l'un des pires crimes de l'écrit du web.
Donc comme d'hab', qu'est-ce que la lourdeur ?
En général quand on parle de "lourdeur" dans un texte on fait référence à la mise en page. La taille des paragraphes. Quand j'écris mes articles, dans l'éditeur de texte je fais en sorte de tourner autour de 4-5 lignes par paragraphe, et même si ça change d'une résolution d'écran à l'autre, ça reste une bonne mesure pour vous éviter, d'une part, de vous manger un pavé, une énorme brique visuelle dans les yeux, d'autre part de n'avoir qu'un truc squelettique modèle "est-ce que t'as seulement essayé ?"
C'est d'ailleurs une raison qui fait que je n'aime pas les dialogues aux nombreuses répliques courtes : c'est squelettique. Et ça donne une mauvaise impression.
J'aime aussi séparer les parties de mon article par des paragraphes plus courts. Yup c'est volontaire.
Autre anecdote amusante : quand j'écris mes paragraphes, surtout sous GoogleDoc où la taille du texte est fixe, je fais en sorte de ne jamais finir le paragraphe sur une ligne qui ne contiendrait qu'un seul mot. En général je fais en sorte de finir la ligne vers le milieu, et de varier un peu (un quart, trois quarts...) pour ne pas lasser l'oeil du lecteur. C'est bête mais je le fais.
Vala'.
Nous ici on va parler d'un autre type de "lourdeur". Car oui, un texte peut être lourd même si les paragraphes sont "allégés", "découpés" ou "aérés". Cette lourdeur vient du contenu, ou de la manière dont on écrit les phrases.
... Okay soyons plus concrets. Est-ce que vous connaissez l'expression "étaler la confiture" ? Les profs' de français le disent parfois à leurs élèves. Ça signifie que la personne n'a presque rien à dire mais le dit avec beaucoup de mots. Le résultat est un texte très lourd et pénible car... ben... on parle beaucoup pour ne rien dire. C'est typiquement ce qu'on fait lors d'une dissertation, parce qu'on nous a dit "fais cinq pages" alors tu fais cinq pages, même si tu pourrais tout dire en deux.
Avant de vous donner un exemple, laissez-moi souligner que cela vaut pour le plan du texte. Vous avez un chapitre où je sais pas moi, Sombra revient pour la x'ième fois envahir Equestria. Au début du chapitre Sombra apparaît, à la fin du chapitre Sombra est sur le trône. Okay. Comment rendre ça lourd ?
Eh bien, par exemple, en répétant cent fois le même schéma. Il rencontre Luna, il la bat. Il rencontre Discord, il la bat. Il rencontre Celestia, il la bat. Il rencontre Discord, il la bat. Il rencontre Twilight, il la bat. Il rencontre un grille-pain, il le bat. Il rencontre ta mère, il la bat... dlgkdsah IL SE PASSE RIEN LÀ ! C'est bon, on a compris, il a gagné ! Pas besoin d'insister, insister c'est lourd.
Autre exemple, en faisant qu'il accède directement au trône. Genre il vient d'arriver, il déglingue tous les poneys en une demi-page, s'assoit sur le trône et passe SEPT PAGES à admirer sa victoire. IL SE PASSE RIEN LÀ ! Ses pensées sont sûrement formidables mais passe à la suite !
L'impression qu'il se passe des trucs n'est pas non plus l'assurance d'éviter la lourdeur. J'avais écrit un texte qui se résumait à "Spike et Rarity se battent" en mode épique. Tout le texte c'était juste ça, ils se bastonnent. Eh bien, même si j'ai fait en sorte de varier les attaques, de changer le décor et ainsi de suite... ben c'était juste du "ils se battent", donc le lecteur s'ennuie. Il ne se passait rien (d'important).
La lourdeur d'un texte peut donc être un contenu trop faible par rapport à sa taille.
Et bien sûr cela vaut pour les phrases.
Oui, une phrase peut être lourde. Même principe, si on met deux lignes à dire "elle se réveille", bah non, non ça ne passe pas.
1) Fluttershy s'arracha à la torpeur languissante de son inconscient, passant d'une sorte de morne somnolence à un soudain enthousiasme vif et spontané à mesure que les pensées se chamboulant dans sa tête frétillaient sous ses paupières encore un peu lourdes.
Okay ouais donc elle se réveille. Je sais pas si on a essayé de dire autre chose, moi passé la première virgule ça a fait "blablabla banalités machin truc plus de blablabla" dans ma tête et j'ai arrêté de suivre. La phrase est un vrai brouillon pour un truc qui se résume à trois mots.
Cela dit :
2) Fluttershy se réveilla. Elle se leva. Elle alla à la fenêtre. Dehors il faisait beau.
C'est... ce n'est pas lourd, mais c'est très pénible. Ici le texte est squelettique. Yup ! On l'a dit au départ, "en faire trop" rend le texte lourd mais ne pas en faire assez rend le texte... basique ? Flemmard ?
Peu importe. L'important est qu'une phrase peut être lourde, faute de contenu pour justifier sa longueur. Mais même si le contenu était au rendez-vous, la phrase peut toujours être lourde. Et cela vaut pour le texte entier, d'ailleurs.
3) Fluttershy saisit au léger bruissement les premiers rayons du soleil grignotant sa patte le poil or et crème s'enfonçant sous le drap, elle frissonna, un grincement, son coeur bondit et l'arracha à l'inconscience.
Riez pas, pendant une période j'avais l'habitude d'écrire de telles phrases. Et encore, celle-là est simple, plus loin on se fera plaisir, avec des "qui" et des participes présents dans tous les sens. Ici en l'occurrence on essaie de dire qu'Angel vient réveiller Fluttershy, mais du point de vue de Flutty', dans le flou du réveil. Ce serait super artistique si on y comprenait quelque chose...
Mais la structure d'une phrase n'est pas forcément l'exemple le plus clair que je puisse trouver. Il y a mieux. Il y a le registre.
4) Fluttershy recouvra l'état d'éveil.
Recouvra ? État d'éveil ? Non là en oubliant les broutilles, la phrase elle fait quatre mots. Quatre. Mots. Mais parce qu'on utilise des termes complètement barrés, bah c'est comme si on venait de me balancer une brique. Non mais sérieux, l'état d'éveil ?!
Je suis forcé d'insister parce que là mine de rien on vient de passer en revue trois manières de rendre un texte lourd :1) Parler beaucoup pour ne rien dire2) Faire des phrases compliquées pour des trucs simples3) Utiliser des mots compliqués pour des trucs simples
Compliquer les choses rend le texte lourd. C'est parfois nécessaire, par exemple pour rendre la scène solennelle et carrément impressionnante, mais la plupart du temps c'est surtout incroyablement hors de propos et ça donne envie de fermer l'onglet et d'aller manger des chips. Ouais j'avais plus d'imagination alors chips.
Compliquer les choses c'est donc, par exemple, utiliser des "périphrases" : utiliser plein de mots pour décrire quelque chose de commun. C'est ce qu'entre chroniqueurs on appelle le "syndrome du pistolet". Parce que quelqu'un avait décrit un pistolet en disant : "Il sortit un étrange objet formé d'un tube de métal blablabla..." et le lecteur est là "non mais c'est un pistolet, on sait." Alors oui rendre l'objet étrange était bien pensé mais un paragraphe pour nous décrire chaque partie du pistolet, non, c'est lourd.
Compliquer les choses c'est aussi utiliser un registre soutenu pour des choses familières.
5) Fluttershy manda son léporidé afin de maniérer la livrée du susdit.
Elle a appelé Angel pour le brosser ! Non, jeter des termes "élevés" ne rend pas ton texte plus cool ! Alors oui, il faut expérimenter, tester les termes qui passent dans tel ou tel contexte, c'est excellent. Mais à moins d'avoir un style particulièrement cynique, ça là, l'exemple (5), c'est une horreur. Et c'est gonflant.
Bon.
Bon.
Reprenons.
Si vous avez suivi, jusqu'à présent on essayait de définir ce qu'était la lourdeur. Au niveau du texte, de la phrase, des mots...
Mais on n'a pas dit comment faire pour repérer la lourdeur. Ni pour l'éviter.
Repérer la lourdeur dans nos propres textes n'est pas évident. Loin s'en faut. Bah oui, si on l'écrit c'est qu'on pense que c'est bien. Et la relecture à chaud n'aide pas. En fait, je ne me rends vraiment compte de la lourdeur qu'après une bonne nuit de sommeil. Le meilleur indice étant si je décroche de mon propre texte.
Un bon plan va en général permettre de voir où la lourdeur va arriver ("étaler la confiture") mais il ne peut rien pour votre style, pour la forme de vos phrases ou le choix de vos mots. Et si vous pensez que "plus c'est compliqué plus c'est artistique" alors vous allez droit dans le mur.
Donc disons que vous soyez comme moi, vos plans sont foireux et vous ne prenez pas le temps de vous relire. Que faire ?
Ma réponse : la paraphrase.
J'en avais déjà parlé à une autre occasion mais lorsque j'analyse un texte, j'ai tendance à d'abord la résumer. C'est ce qu'on a fait pour les exemples (1) à (5) : on a à chaque fois fait une variation de "Fluttershy se réveilla". Cette paraphrase minimaliste, qui tente de simplifier la phrase jusqu'à l'os, offre un repère pratique pour voir ce qui a été fait.
On teste ?
6) Apparemment, Strawberry n'était pas tellement d'accord, alors que Sweetie Belle et Derpy commençaient à sourire, pensant que leurs problèmes pourraient être réglés. (Le règne de la nuit, chapitre 3)
Non, ce texte n'est pas lourd, j'ai juste pris une phrase au hasard dans une fic' au hasard. Bon la phrase est un brin trop longue mais tant mieux, on verra comment la paraphrase nous permet de détecter ça. Donc paraphrasons, vous voulez bien ?
6a) Strawberry n'est pas d'accord alors que Sweetie Belle et Derpy sourient en pensant que leurs problèmes sont réglés.
Comme dit, on essaie de ne conserver que le minimal vital. Toutes les nuances genre "apparemment", "commençaient" ou "pourraient" giclent par la fenêtre.
Oui je sais il faudrait un article entier pour expliquer comment faire ce genre de paraphrase, mais passons.
À partir de l'exemple (6a), qui nous sert de repère, que dire de (6) ? Eh bien, déjà, le vocabulaire est simple. Et effectivement, le vocabulaire devrait être simple. Il y a beaucoup d'atténuateurs un peu partout (toutes les nuances précédemment citées) qui font de cette phrase un gros euphémisme... okay on a vu un effet de style, mais quid de la lourdeur ?
La paraphrase se doit d'être la plus simple possible. Ici, il y a deux parties compliquées : "alors que" et "en pensant". On note pour ce dernier qu'on a rajouté un "en". Pourquoi ? Parce que sa suppression est un effet de style. Croyez-moi sur parole.
La paraphrase nous dit où regarder et en regardant bien on verrait que la phrase mélange deux "propositions". Le problème se produit à "pensant", avec un lecteur qui croit qu'on parle à nouveau de Strawberry. Problème de structure, phrase trop compliquée, il faut clarifier les choses :
6b) Apparemment, Strawberry n'était pas tellement d'accord, alors que Sweetie Belle et Derpy (pour leur part) commençaient à sourire en pensant que leurs problèmes pourraient être réglés.
Mais même alors, le participe présent reste quelque chose d'assez "complexe". Simplifions encore plus :
6c) Apparemment, Strawberry n'était pas tellement d'accord, contrairement à Sweetie Belle et Derpy qui commençaient à sourire à l'idée que leurs problèmes pourraient être réglés.
Notez qu'ici la lourdeur venait de la structure de la phrase. Pour régler le problème, on a rajouté des mots, on a allongé la phrase. La lourdeur n'est donc vraiment pas une question de nombre de mots. Pour le lecteur, la "lourdeur" c'est quand le texte ne lui parle plus.
Là on a eu un exemple de paraphrase mais retentons l'expérience, cette fois avec un cas qu'on a déjà vu, celui de Fluttershy au réveil. Je vous propose le cas (1) :
1) Fluttershy s'arracha à la torpeur languissante de son inconscient, passant d'une sorte de morne somnolence à un soudain enthousiasme vif et spontané à mesure que les pensées se chamboulant dans sa tête frétillaient sous ses paupières encore un peu lourdes.
Paraphrase :
1a) Fluttershy s'arrache à la torpeur de l'inconscient et passe de la somnolence à l'enthousiasme alors que ses pensées frétillent sous ses paupières.
Et maintenant imagine que quelqu'un a lu ta phrase et te demande d'en faire un résumé. Tu lui dirais ça ? Non, tu lui dirais "Fluttershy reprend conscience, ce qui l'enthousiasme et la fait frétiller." Quelque chose comme ça. Ici les termes sont trop compliqués ("torpeur de l'inconscient" est un monstre en soi) et on nous met des adjectifs un peu partout. Autant d'indices qu'on se complique la vie pour rien.
Là je montre une paraphrase assez basique mais le travail de paraphrase va toujours plus loin : je l'ai dit, on veut le minimum vital. Là, en (1a), ce n'est pas le minimum vital. Mais passons.
Et corrigeons.
Face à la lourdeur, le premier réflexe est de supprimer. Couper. Retirer des mots. Genre ici l'auteur frustré qui ne voit pas comment corriger son torchon décide que "tout est nul" et ne laissera que "Fluttershy s'arracha à la torpeur languissante de son inconscient." Point. Voilà, on a supprimé environ deux lignes, problème réglé ? Nope, c'est toujours lourd. Stade auquel l'auteur vous insulte en grec.
De fait, ce que la paraphrase peut nous dire, c'est ce que la phrase contient. En l'occurrence, on veut dire que Fluttershy reprend conscience et que ça l'enthousiasme. Alors plutôt que de vouloir couper dans le lard ou autres pansements sur une jambe de bois...
Pourquoi ne pas réécrire carrément la phrase ?
Maintenant qu'on sait ce qu'on veut dire, essayons de le dire de façon plus fluide, plus légère.
1b) Fluttershy frétilla à la foule de pensées qui venaient de bousculer son inconscient.
Ici plus besoin de mentionner l'enthousiasme de l'éveil : la forme l'évoque pour nous. Phrase dynamique, frétillement, bousculade, etc... Le côté "morne" est lui moins accentué mais le simple emploi du mot "inconscient" contraste avec le ton plus enjoué. Car yup, les termes élevés ont tendance à être assez graves et... pesants. Bref.
La paraphrase, bien appliquée, nous dit ce que la phrase est censée faire. On en dégage les idées principales, puis on reformule. Encore. Et encore. Et encore. Et encore. Et bien sûr on fait avec ce qu'on a, je ne vous demanderai pas d'avoir fait l'université (surtout pas, restez spontanés, pitié) mais corriger la lourdeur ne se fait pas juste en supprimant ou en changeant des mots. En général, la meilleure solution est de reformuler.
Et oui, il faudrait aussi tout un article sur la reformulation, punaise on n'en a jamais fini...
 
 
C'est le moment pour un tl;dr ?
 
 
La "lourdeur" d'un texte ne se résume pas à son nombre de mots. Ça joue au niveau du texte, de la phrase, du mot... et ce peut être son contenu, sa structure, son registre... Essentiellement, on dit qu'un texte est "lourd" quand il complique les choses pour rien.
C'est souvent un signe de manque de maîtrise mais qui indique des efforts (pour étoffer, développer). Donc on pardonne, mais ça rend la lecture pénible.
Parfois, c'est juste de la flemme, ou "pour faire genre", et là on grogne.
Le meilleur moyen, à part la relecture (pour voir quand nous-mêmes on décroche), est encore la "paraphrase". Résumer le passage le plus possible et, à partir de ce repère, voir si la complication se justifie vraiment. Et si on découvre que c'est lourd, le mieux est encore de "reformuler".
J'ai l'impression de n'avoir toujours qu'esquissé le sujet, notamment parce qu'il faudrait à l'inverse parler de la "fluidité" mais en l'état c'est tout ce que j'ai à dire et je suis super-duper-fatigué donc je vais vous laisser juges et donner comme d'habitude le dernier mot, fanficers,à vos plumes !

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