Site archivé par Silou. Le site officiel ayant disparu, toutes les fonctionnalités de recherche et de compte également. Ce site est une copie en lecture seule

Toutes les publications

stronger 3 375

Recul autocritique 1

WELCOME... To the internet bande de lecteurs/écrivains abreuvés de sang de brebis !!!!!!
 
Cela fait déjà plus de deux ans que je suis actif sur MLPfictions et surtout, cela fait déjà plus de deux ans que ma première fic a été publié et lu et même critiqué (ce qui me fait penser que beaucoup n'ont pas cette chance)
Et donc je suis là, ici, aujourd'hui, devant vous, vous observant dans votre salle de bain... Nevermind !
Donc oui, je suis là pour revenir sur mes premiers écrits et surtout mes fanfics... Car si j'ai commencé à écrire de la fanfic il y a deux ans, j'ai commencé à écrire bien plus tôt !
Personnellement, je suis autodidacte en tout ce qui concerne les arts ! L'art est pour moi la définition de liberté mais attention, il ne faut pas non plus faire n'importe quoi avec cette "liberté"
C'est comme ça que j'ai appris à écrire; Lire, écrire, recevoir des critiques et les accepter et surtout, toujours se remettre en question... Ce que je vais faire maintenant !
 
Dans ma première fanfiction : "Memories, "le monde d'equestria""
Mon but était simple et un peu chiadé : Prendre mon OC principal de mon roman "Memories" et lui faire découvrir le monde d'Equestria, rencontrer les poneys et les faire devenir amis : Oui ! C'est nul ! En tout cas, je trouve que j'aurais pu voir un peu plus loin...
Donc dans cette fiction, on suit les aventures de Léo Pharel, humain cybernétique amnésique appartenant aux dit "êtres élus" et opposés aux "êtres néfastes"
J'ai choisi un point de vue interne. On est donc dans les pensées du personnages et... On voit bien que je ne maitrisais pas tout à l'époque... En fait, je ne vais pas dire que c'est nul mais plutôt très médiocre et débutant.
Mes phrases sont assez courtes et nous font passer du coq à l'âne très rapidement. Cela dit, on pourrait penser qu'il s'agit de la situation qui demande l'action et une perte de temps en narration... Oui et non...
Faire des phrases courtes permet d'enchainer assez vite en montrant que le personnage est vraiment dépassé par ses sentiments. Or ici, il n'y avait pas temps de raison à cela. Je trouve que j'aurais pu personnellement, un peu plus m'attarder sur de la description.
Autre chose. Léo est mon OC. De ce fait, je le connais déjà et cela a été ma plus grosse erreur... J'aurais du en parler en prenant en compte le fait que personne ici, ne connaissait son background.
Au niveau des tournures de phrases ce n'est pas relativement mauvais mais je me rends compte, en lisant mes écrits plus récents que cela pouvait être largement améliorable.
Pour les chapitres : 5
Le premier : Arrivée de Léo : Peu d'informations et d'action malgré beaucoup de narration
Le deuxième : Beaucoup d'informations sur le background amenés lors du dialogue entre FS et Léo : Utile mais lourd. Il aurait fallu développer ça au fur et à mesure dans une éventuelle narration.
Le troisième : Rencontre avec le M6 et là; c'est du meublage sans l'être car oui, on apprend des choses, ça se lit mais encore une fois, aucun intérêt.
Le quatrième : Toujours à ponyville : Encore une fois, et la je vais être dur avec moi même, inutile et niais... Oui ! Rencontre avec des background et rien d'autres...
Le cinquième : Le retour d'un semblant d'action : Pour le coup, je serais tenter de dire qu'il s'agit du seul chapitre intéressant de la fic
En gros et pour moi... Une fiction remplissage. À la base je l'avais écrite pour m'essayer à la fanfic crossover mais là c'est juste un Léo rencontre des poneys donc mon verdict : Lisible mais aucun intérêt !
Je pense que l'écriture était améliorable mais la forme n'était le pire... Non ! Le fond lui était :
-Inutile
-Sans suffisamment d'action
-Trop répétitif (Schéma des rencontres etc...)
 
Les seuls bons points :
-Reste lisible
-L'écriture n'est pas trop mauvaise mais pourrait être plus étoffé... Narration trop proche du parlé...
 
C'était l'autocritique de ma première fanfic : N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette rubrique, critique et fiction.
On se retrouve plus tard pour de nouvelles fictions et de nouveaux articles
 
Show me your moves !!!
 
Ps : Pour ceux qui voudraient connaître mon nombre d'OCs, voici une liste avec mes personnages originaux, classés et catégorisés :
 
http://www.deviantart.com/journal/LogBook-first-part-Journal-de-bord-594484688
 
 

stronger 18 690

La plus mauvaise fiction !!! [challenge]

/!\ je suis bourré, shooté aux skittles et armé d'une brosse à dent !!! Et il est 2h45 du matin ^^
 
Donc... Comment vous dire... Heu...
Je vais être direct. Certains d'entre vous me connaissent et suite à ce que vous allez lire, vous allez définitivement me prendre pour un fou dangereux mais je met au défi les écrivains les plus talentueux de ce site d'écrire la fiction la plus mauvaise, la plus mal écrite qui soit !!!
Prenant exemple sur certains étrons qui ont déjà été publiés ici où que vous avez vu ailleurs. (Vous noterez que je ne site personne "cough cough" @Auteurcensuré...) Le défi est simple... Faire une fiction nulle mais bien. (dans le sens, c'est pas si facile de se forcer à baisser son propre niveau)
Alerte ! : Oxymore de niveau 4 détectée.
En fait, je m'étais dit... en lisant de bon gros "double K" qu'écrire une bonne fiction quand on est mauvais où qu'on s'en contrebat le violoncelle c'était impossible mais l'inverse est-il vrai ?
Les meilleurs peuvent-ils écrire de TRÈS mauvaises fictions en respectant ces contraintes : Trollin FTW 

- Spike doit être le personnage le plus lucide est intelligent. (Il doit servir à quelque chose en fait)
- Il doit y avoir un ship improbable
- aucune faute d'orthographe
- Minimum : environ 1500 mots/ Maximum : environ 5000 mots (Cela doit être un one-shit heu shot)
- et dernière chose (les tags : poésie/conte; Normal; Traduction; Inclassable/WTF ne sont pas utilisables)

Et au cas où vous vous poseriez la question, oui je suis sérieux ^^
Donc je vais demander aux personnes où trolls ^^ qui liront cet article d'invoquer d'éventuels candidats qui seraient parfais. (De bons auteurs de préférence) et il me faudrait aussi un jury de trois personnes...
 
Sera déclaré vainqueur par KO celui qui aura poutré ses adversaire en ayant écrit une fiction valant moins encore que la vie d'Adolph.H en personne !!!
 
Sur ce... À vous de jouer !
(Dernier délai : Dimanche 6 mars à 21h)

Wellen 6 316

[Résultat] Challenge de fin des vacances.

Salut tout le monde, avant toute chose je m'excuse pour avoir pris autant de temps avant de sortir ce sujet, donc je vais vous donner mes raisons.
Pour commencer, j'ai reçu, cette semaine, une nouvelle alimentation pour mon pc, une nouvelle carte graphique et une nouvelle tour. J'ai passé du 23 au 25 à transférer les pièces d'une tour à l'autre et à monter mes nouvelles, ainsi qu'à résoudre tout le bugs ( le bug de l'écran qui ondule dans les jeux vidéos reste un mystère mais bon, je m'y fais. ). Avant ça, j'attendais que tout le monde rende sa fiction. 
Bon, je sais que vous n'attendez que ça, voici les critiques des fictions en question !
Malheureusement, seul Inobi a rendu la sienne, donc c'est le seul participant et donc le vainqueur par défaut. Félicitation !
Maintenant, voyons la critique de sa fiction qui a pas mal de défauts.
Réunion, par Inobi
 
Alors, rentrons dans le vif du sujet : L'univers de la fiction. Prendre les comics qui ne sont pas traduits en français n'est pas une bonne idée. J'ai, personnellement, vu quelques vidéos d'animation les reprenant, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
Ensuite, un gros point un faible de la fiction : Les personnages sont introduits sans réel but. Dès le début, on nous balance Chrysalis, Flim et Flam, Sombra et sa femme, que l'on qualifie d'ailleurs "d'umbrum" ce qui reste un terme inconnu pour moi. On introduit Tyrek comme ça, et il semblerait qu'il ait déjà eu une relation avec Chrysalis, au moins amicale. On nous balance tout ça au pif, et on a du mal à s'y repérer. Après ça, tout est relativement fluide, et la référence " Vous ne passerez pas " est bien insérée. Le gros soucis de cette fiction est qu'en faite, elle serait bien mieux placée au milieu d'une fiction plus longue. On a pas vraiment le temps de sentir d'émotions pour les personnages, et c'est ce qui manque.
Le point fort est cependant que la fiction se lit facilement d'une traite. Tout est bien coordonné, et le caractère des personnage est respecté. Si je devais lui donner une note, ça serait 12/20, plus 2 points avec les deux challenges réalisés, ce qui ferait 14/20.
( Je sais que j'ai été dur dans cette critique, mais c'est sur une demande d'Inobi lui même, qui ne voulait pas que je le ménage. )
 
Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de participations au challenge. J'en ferais bientôt un autre, d'ici une ou deux semaines. D'ici là, portez-vous bien. Je mettrais le sujet à jour avec le fan art de la fiction d'Inobi dès que possible. 
 

BroNie 26 924

Le marketing

 
Précisons d'entrée de jeu. Le terme que j'utilise en entête de ce billet est sans doute impropre. Mais comme pour l'inertie littéraire, je ne trouve pas de meilleur mot pour synthétiser ce dont je veux vous parler. Les économistes me corrigeront.
 
Depuis bientôt dix ans que je suis dans la fanfic, j'ai rencontré plus d'une fois un commentaire commun dans la bouche d'auteurs amateurs : « de toute façon, je me moque bien des notes, des vues ou des commentaires. J'écris pour moi, pas pour les autres. » A première vue, on pourrait prendre cet avis pour du bon sens, pour de l'humilité. Y voir un certain détachement.
 
Mais pour moi, cette phrase est au mieux, un jugement hâtif, au pire, de la fausse modestie, et dans tous les cas, un mensonge factuel.
 
Je vais être clair. Personne n'écrit pour soi. Pas plus que personne ne compose, peint, dessine, bref, ne crée pour soi. Absolument personne. Ça n'existe pas.
 
On crée toujours pour les autres. On crée toujours pour un public.
 
L'art ne devient art que quand quelqu'un d'autre que l'artiste ne pose les yeux dessus.
 
L'art peut-être porteur d'un message. Être une prouesse technique ou esthétique. Détenir un message politique. Bousculer les conventions. Être beau pour être beau. On peut multiplier les exemples à l'infini. Mais la conclusion est unique : si l'art est porteur de quelque chose, c'est donc qu'on peut porter quelque chose à quelqu'un. Fut-ce un simple divertissement sans prétention, cela nécessite quelqu'un à divertir.
 
Quelqu'un qui écrirait pour soi ne laisserais jamais personne d'autre lire sa prose. Quelqu'un qui ne peindrait que pour soi, n'afficherait jamais ses toiles, fut-ce dans son salon.
 
J'ignore si c'est un reste d’éducation religieuse dans notre mémoire collective qui nous faire croire qu'il serait bien vu de ne pas se soucier du regard de l'autre. Mais c'est un mensonge flagrant. Il faut accepter l'idée que l'autre est là et que son avis nous importe. On veut lui transmettre des émotions, nos émotions, les tripes que nous mettons dans notre travail. C'est naturel et c'est normal.
 
Pour recentrer sur l'objet de ce billet, un évidence se pose. Vous pouvez avoir fait la meilleure fic du monde, elle ne sera jamais reconnue comme tel si personne ne sait qu'elle existe.
 
Prenez Fallout Equestria. Nombreux voient en elle (à tort ou à raison) la plus grande fic MLP jamais faite. Elle n'aurait jamais eu cette estime, si le fichier était resté à dormir sur le disque dur de son auteur.
 
A partir du moment où vous laissez un tiers voir votre œuvre, c'est que vous voulez qu'elle soit lue, et qu'elle soit aimée. Qu'elle soit aimée, si vous êtes sincère dans votre démarche et pas trop manchot dans l’exécution, ça ira tout seul. Le public à mille autres fics à lire, et mille autres choses à faire. La question qui se pose c'est comment leur vendre VOTRE fic ?
 
Notez que je parle pas ici de vendre au sens pécunier. L'expérience a montré que le monde de la fanfic est très frileux dès qu'il s'agit d'argent. Non, je parle de faire connaître votre fic, de la démarquer des autres. Il existe quelques astuces.
 
 
 
 
 
 
1)Un fandom qui marche. La base. On a la chance, sur MLP, d'avoir un fandom actif, vivant, qui brasse du monde, donc des lecteurs en puissance. Mais ce n'est pas le cas de toutes les séries. Une excellente série comme Bojack Horseman ne récolte que 12 fics sur AO3 et ne possède même pas de catégorie propre sur fanfiction.net. A l'autre bout du spectre, nous avons un Harry Potter et ses 735 000 fics sur fanfictions.net, où vous pouvez être sûrs que 99% des fics sont noyées dans la masse et n'émergent jamais.
 
 
2)L'actualité. Un fandom, ça vit, ça stagne, ça meurt, mais parfois, ça repart. La section fanfics du site Star Wars Universe mourait doucement de sa belle mort, jusqu'à l'annonce de la nouvelle trilogie ne vienne mettre un coup de pied dans la fourmilière, ne réveille les vieux auteurs et ne charrie une myriade de nouveaux écrivains. L'actualité est une grande pourvoyeuse de lecteurs, ne l'oubliez jamais.
 
 
3)Soignez la présentation. Sur ce site en particulier, où nous avons la chance d'avoir des couvertures. Bichonnez les. N'optez pas pour la facilité du ponycreator sans originalité qui confine directement à l'OC. N'oubliez pas que nombre de lecteurs n'accorderont pas plus de quelques secondes à votre titre. C'est dès ce moment qu'ils faut les apater. Votre couverture, c'est votre porte d'entrée. Le fandom brony est plein de dessinateurs talentueux, utilisez les. Servez vous en, sans oublier de les créditer.
 
 
4)Soignez l'histoire. Chacun ses goûts, et chaque lecteur a les siens, mais de grâce, évitez le Human in Equestria. Ca a été fait mille fois, ça a une image atroce, et quelque soit la qualité propre de votre fic, vous arriverez après la bataille, et cette dernière est perdue depuis longtemps.
Au contraire, taper dans un genre peu usité comme le Far West ou les pirates, attirera naturellement l'attention sur vous.
 
5)Gratte moi le dos, je gratte le tien. Règle tacite des communautés d'écrivains. Commentez de manière construite les fics des autres auteurs, et vous aurez de bonnes chances qu'ils viennent commenter chez vous.
 
6)Ne pas saturer le marché. Si vous avez une fic fleuve, ne balancez pas tous les chapitres d'un coup. Laissez les au goutte à goutte. Trop de fics/chapitres d'un coup donne l'impression que vous voulez écraser les autres de votre présence, et que vous cherchez à avoir le monopole sur le site. Sachez attendre. La patience paie.
 
7)Ne pas abandonner le marché. Inverse du précédent. Soyez actifs, postez des fics, des petits OS, ne vous faites pas oublier. Si on attend de votre part une grosse fic depuis trop longtemps, vous allez finir par être victime de l'effet Half Life 3 : passer de quelque chose de très attendu, à n'être plus qu'une blague.
 
8)Attention à votre réputation. Nous parlons d'image après tout, depuis le début de ce billet. Alors, comportez vous bien. N'insultez pas les gens avec qui vous êtes en désaccord, prenez le temps de répondre à vos commentaires (sinon vous dégagerez l'image d'un auteur qui se moque de son public en l'ignorant), évitez de faire du clop si vous craignez de ne pouvoir l'assumer, et de vous défaire de l'étiquette qu'on vous apposera
 
 
9)Ne faites pas du marketing pour du marketing. C'est très important, voire essentiel. Les quelques points que j'aborde dans ce billet servent à vendre votre fic. Mais on ne peut pas vendre du vent. Le public le sentira, et se détournera de vous. A titre d'exemple, si vous faites un oneshot à succès, transformez l'exploit en vous lançant dans une nouvelle fic, fort du public gagné, et qui vous suivra, plutôt que de vous enfermer dans des déclinaisons sans âme de la fic d'origine.
 
 
 
 
Il va de soi que je donne là que quelques grandes lignes et qu'il existe mille autres façons de faire connaître sa fic auprès du grand public. Ne serait-ce qu'en parler autour de soi, de rebondir sur la bonne occasion de la placer, etc. Mais si je devais conclure, je poursuivrais un peu le 9e point en vous demandant de garder à l'esprit que le marketing doit être au service de votre fanfic, et non l'inverse.

Wellen 14 464

[Challenge] Fin des vacances

Bonjour à tous !On est le début de la dernière semaine des vacances, et pour vous donner du travail ( bande de fainéants ) je vous propose un petit challenge de fin des vacances. Voici la phrase avec laquelle vous allez partir : "Tyrek se libère une nouvelle fois du Tartare et rencontre Chrysalis. "Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, même si le nsfw est bien entendu interdit. Voici quelques contraintes optionnelles :-Faire une référence au Seigneur des Anneaux -Utiliser le mot " Référendum "-Utiliser le mot " ST_Galopin "Vous n'êtes pas obligés d'utiliser ces contraintes comme je l'ai écris plus haut.Le challenge sera fermé le dimanche 21 à 23:59. Merci de m'envoyer votre fiction par mp et sur un google doc. Bien entendu, les équipes sont autorisées à condition de citer tout les membres ayant participés.Maintenant, la récompense, car oui, je ne vais pas vous laisser sans rien. Pour commencer, je ferais une critique ( plus ou moins longue, selon ce que j'ai à dire ) mais ce n'est pas tout. En effet, le gagnant aura aussi le droit à un fan-art de White Chaos que je lui enverrais par mp. ( Si vous n'êtes pas convaincus, je vous invite à consulter sa page deviant-art à ce lien : white-chaos-art-box.deviantart.com )
A vos plumes !

System 30 907

Une réforme orthographique ?

« Aucune des deux graphies [ni l'ancienne ni la nouvelle] ne peut être tenue pour fautive. »
Déclaration précédant les listes du Dictionnaire de l'Académie française (9e édition en cours de publication) dans les fascicules du Journal officiel de la République française depuis le 22 mai 1993.

Voilà, ça fait un bail que je n’ai rien posté (que ce soit en termes d’articles ou de fictions), et, avec tout le tintamarre que cause cette « nouvelle » réforme sur les réseaux sociaux, j’ai pensé que c’était le moment opportun pour m’y remettre.
Déjà, que ressentez-vous vis-à-vis de cette réforme ? Êtes-vous plutôt d’accord avec celle-ci ou avec ses détracteurs ? (Avant de répondre, gardez bien à l'esprit que les plus bruyants sont toujours les moins pertinents. [© System])
Ceux qui me connaissent de longue date savent à quel point je suis pointilleux, voire impitoyable, en matière d’écriture et de justesse. Oui, c’est grave de ne pas savoir quand utiliser l’imparfait et le passé simple. Oui, c’est grave de ne pas savoir quand doubler le « n » dans un adverbe. Oui, c’est grave de ne pas mettre d’espace avant un point d’intonation. Je caricature, mais je dois plus ou moins ressembler à ça de loin.
Je ne le dirai jamais assez : nous avons la chance d’être sur internet et d’avoir, outre des ressources quasi illimitées, un correcteur automatique intégré à la plupart des applications modernes. Ce n’est pas parfait, mais c’est bien assez pour s’insurger lorsqu’une personne veut partager du contenu qui s’apparente à un torchon sur MLPFictions. De toute façon, un manque de rigueur dans la forme, c’est symptomatique, dans 95 % des cas, d’un manque de rigueur dans le fond.
Pour revenir au sujet qui nous intéresse : pourquoi estimé-je que toute personne défavorable à cette réforme en 2016 est ignorante ?
1990. Voilà, c’est la vraie date de la réforme. Mais si, vous savez, ce petit lien « Résumé de la réforme orthographique de 1990 » qui traîne sur ma fiche utile depuis l’ouverture du site... Se révolter en 2016 pour quelque chose qui a été décidé voilà presque trente ans, c’est se foutre de la gueule du monde. Je sais que, en France, c’est monnaie courante comme pratique (on fait grève, on manifeste, on fait des pétitions), mais ça ne fait pas avancer le schmilblick. Ce sont surtout ceux qui prennent part à l’une de ces trois activités – aujourd’hui devenues bénignes – qui causent/trouvent des problèmes là où ils n’ont pas lieu d’être.
Des réformes orthographiques, il y a en a eu un certain nombre (un nombre certain) ; environ dix réformes majeures ont été validées et appliquées depuis 1694. Est-ce pour autant que notre langue est atroce ? Pour un puriste du XVIIe siècle, à n’en pas douter, mais pas pour nous. Ce que j’essaie de vous dire, c’est que vous êtes en train d’assister, impuissants, à l’avancé d’un concept qui sera encore là quand vous n’y serez plus, et ça, ça en dépasse plus d’un : vous n’êtes pas même morts et enterrés que l’on ménage déjà le terrain pour les générations à venir sous votre nez. Bienvenue ! Vous êtes sur Terre. Vous vous souvenez peut-être de ces moqueries que vous avez lancées à l’encontre de vos aînés en leur montrant votre tout nouvel iPhone (qui est obsolète depuis) ? Préparez-vous, car vous allez passer du statut de bourreau à celui de victime avant même de vous en rendre compte.
Si vous avez été attentifs jusqu’ici, vous aurez sûrement remarqué que j’applique les règles traditionnelles à la lettre (règles qui, avant 1990, s’appelaient les règles de la réforme de 1935 – subjectivité, quand tu nous tiens). Suis-je donc contre cette réforme ? Oui et non.
La première chose que je garde à l’esprit lorsque je me pose cette question, c’est que les académiciens et leurs collaborateurs sont des gens que nous admirons sous leurs identités littéraires. Ce sont des amoureux de notre langue et ils la manient avec une finesse que jamais je ne rêverais ne serait-ce que d’égaler. En résumé, personne n’est mieux placé qu’eux pour dire ce qui ne va pas dans notre langue ainsi que ce qui doit y entrer ou en être retiré. Pourtant, ils souffrent de ce que je viens de baptiser, là, à l’instant où je rédige cette ligne, le syndrome du flic : on les aime, mais seulement lorsqu’ils ne sont pas en uniformes en train de faire leur devoir.
L’autre chose que je prends en compte, c’est une distinction fondamentale que n’importe quel étudiant en lettres ou en langues doit assimiler. Il existe deux entités majeures : les grammairiens et les linguistes. Dans mon cours, le premier était défini comme « prescriptif » (celui qui dit comment les choses doivent être faites) et le second comme « descriptif » (celui qui dit comment les choses se passent en réalité). Les deux ont une manière différente de fonctionner, mais ils travaillent de concert pour faire avancer la langue ; on pourrait croire qu’un certain antagonisme les sépare, mais il n’en est rien. Cette réforme de 1990 est un savant mélange de prescriptions fondées sur des observations essentiellement linguistiques. Chaque proposition est réfléchie et a du sens, mettez-vous ça dans la tête avant de tweeter quelque chose de drôle mais stupide.
Bien évidemment, je serai le premier à ne pas appliquer ce qui est proposé dans la réforme, et c’est pour cette raison que mon article commence par une citation qui va dans ce sens. Néanmoins, je comprends chaque choix que les académiciens ont fait – contrairement à ceux qui beuglent sur Facebook –, et c’est pour cette raison précise que j’ai décidé de respecter le passage de ces rectifications. Le changement des manuels scolaires reste discutable : il aurait été plus intelligent de laisser s’écouler une période transitoire durant laquelle les deux orthographes ou règles modifiées auraient coexisté plutôt que de tout changer sans état d’âme, mais il est certainement sage de ne pas alourdir les cours des plus jeunes.

Si je vous disais que j’ai le pouvoir de vous rendre plus raisonnés et censés que 99 % de la population nationale en l’espace d’un article, me croiriez-vous ? Si vous êtes prêts à manger un peu d’étymologie et un micmac de souvenirs que j’ai gardé de mes cours, c’est pourtant faisable.
Pour commencer avec un exemple populaire, on va aborder le problème des accents circonflexes. Tout d’abord, voici ce que dit la modification :
« L'accent circonflexe disparait sur les lettres i et u (ex. : nous entrainons, il parait, flute, traitre).
Exceptions : le circonflexe est maintenu, pour sa fonction analogique ou distinctive,

dans les terminaisons verbales du passé simple (ex. : nous vîmes, vous lûtes) et du subjonctif (ex. : qu'il partît, qu'il eût voulu) ;
dans jeûne(s), les masculins singuliers dû, mûr et sûr, et les formes de croitre qui, sinon, seraient homographes de celles de croire. »

Vous l’aurez compris, les deux publications qui circulent sur les réseaux sociaux (« Je vais me faire un petit jeune/Je vais me faire un petit jeûne » et « Je suis sûr ta sœur elle va bien/Je suis sur ta sœur elle va bien ») viennent de se prendre une patate de forain académique vieille de 26 ans dès l’introduction de la règle sur l’accent circonflexe ; même pas besoin d’aller dans les annexes contenant la liste complète des mots concernés pour le savoir !
Tant qu’à souligner le ridicule des gens qui font circuler ces conneries, j’espère que vous avez également remarqué qu’il suffisait d’employer des virgules pour résoudre le problème du deuxième exemple (le premier exemple montre bien que ce n’est pas toujours possible, mais ça reste généralement possible).
Problème suivant, qui fut le sujet de mon tout premier cours magistral de linguistique : pourquoi « nénufar » ? (Oui, deux heures de nénufar !)
Ce n’est pas à la portée de tout le monde, mais n’importe quel helléniste aurait pu vous le dire : « ph » est un graphème exclusivement réservé à la retranscription du « phi » grec. « nénufar » étant l’approximation d’un mot turc, « nénuphar » est et a toujours été la forme fautive. Jusqu’en 1935, « nénufar » était bien la forme la plus employée, mais les écrivains du XXe ont commencé à modifier la graphie du mot au point d’imposer la leur comme unilatéralement correcte jusqu’en 1990.
Dans un registre similaire, le problème du mot « oignon ».
Le Wiktionnaire résume très justement ce que l’on vous apprend dans des cours de linguistique et de phonologie : « En ancien français, le graphème <ign> notait le n palatal : besoigne (« besogne »), estraigne (« étrange »), montaigne (« montagne »), etc. avant d’être simplifié en <gn>. Nous gardons trace de l’ancienne notation dans seigneur et oignon. Les rectifications orthographiques de 1990 recommandent d’écrire ognon sur le modèle de agneau ou rogne. »
Vous l’aurez compris, « oignon » est un des rares vestiges d’un temps révolu. C’est pour cette raison qu’il a été décidé que, tant qu’à virer une règle, autant ne garder aucune exception.
Vous en voulez d’autres ? J’en ai tout un stock (théoriquement, je pourrais tous vous les justifier un par un).
Allez, on va faire encore plus drôle : on va parler des modifications qui sont déjà employées par tous, y compris ceux qui s’indignent.
Maxima, scenarii, supernovæ, barmen, länder... De nos jours, qui penserait à écrire ces termes en lieu et place de maximums, scénarios, supernovas, barmans, lands ? Cela ne fait que 26 ans que ces orthographes sont recommandées, et, pourtant, elles ont pratiquement fait disparaître les pluriels traditionnels – le Français moyen, dans le doute, met un « -s » au pluriel. Quand il s’agit d’oignons, un terme tout à fait courant, il est facile de se souvenir de l’exception orthographique, lorsqu’il faut se souvenir des pluriels propres à chaque langue d’emprunt, le Français dit fuck this et préfère ne pas se plier à chaque exception. Amusant, non ?
Un autre des problèmes soulevés est celui des mots composés ; le sujet est tellement épineux qu’il est impossible de ne fâcher personne. En guise de consolation, on peut se dire que c’est un de ces problèmes qui est commun à toutes les langues « occidentales » : on ne sait jamais quand mettre un trait d’union, une espace ou rien du tout. Il existe deux types de mots composés : ceux qui se font à partir d’un mot et d’un préfixe (rétro-, anti-, quasi-, ré-, etc.) et ceux qui sont issus de l’assemblage de deux mots ou plus.
Globalement, on a toujours hésité entre le trait d’union et rien du tout (un mot composé dont les composants sont séparés par une espace sont généralement considérés comme des expressions figées et non des mots à part entière). Pour faire simple, on a tendance à mettre un trait d’union dans les mots composés « nouveaux » ou récents, mais à coller les mots lorsqu’il n’y en a que deux et que le mot composé est ancien, attesté.
Sur ce constat, « porte-monnaie » et « extra-terrestre » deviennent donc « portemonnaie » et « extraterreste » afin de montrer que ces mots composés ont été longuement éprouvés (mais aussi pour faciliter la vie des locuteurs : si les deux formes sont acceptées, il n’y a plus de faute possible). Bien évidemment, l’ancienneté d’un mot reste à l’appréciation de chacun, et c’est pour cette raison que certains mots n’ont pas été affectés par la réforme tandis que d’autres semblent n’être aucunement justifiés. Cela dit, il semblerait que « porte-monnaie » ait gardé tellement longtemps sa forme « néologisme » que sa forme sans trait d’union a du mal à passer... tout est affaire de dosage. Quant aux mots composés d’un préfixe, ce sont pratiquement toujours des néologismes, ils sont donc traités d’une manière spécifique ; pour plus de détails sur leur emploi, je vous renvoie au lien « Préfixes et traits d’union » de ma fiche utile.
On peut également aborder rapidement le cas des mots qui ont besoin d’un ajustement, car leur prononciation a changé mais pas leur graphie.
« Événement » et « réglementaire » sont les deux exemples les plus probants. Ce n’est peut-être pas le cas partout, mais, chez moi, ils se prononcent « évènement » et « règlementaire » (ces changements de prononciation ont eu lieu sous l’influence d’« avènement » et de « règlement »). Il est donc tout à fait justifié d’adapter l’orthographe à la manière dont ils se prononcent le plus communément.
Bien d’autres modifications sont apportées à travers cette réforme (pour ne citer qu’elles : la règle des traits d’union et des numéraux, le pluriel des mots composés, l’emploi du tréma, l’annulation du doublement de consonne des terminaisons « -otter » et « -oller »), mais il faut y voir un mal pour un bien. Ce n’est pas un signe de la dégradation de notre langue, bien au contraire, c’est un signe d’évolution ; souvenez-vous qu’une langue qui n’évolue pas, c’est une langue qui meurt.
En ce qui vous concerne, je ne souhaite pas que vous soyez confus ou partiaux quant à cette réforme, vous pouvez en penser ce que vous voulez et faire comme bon vous semble. Cependant, dans le cadre de MLPFictions – ou tout autre cadre « sérieux »–, je vous encourage fortement à suivre des règles uniformes, c’est-à-dire de ne pas faire cohabiter des règles récentes avec des règles traditionnelles – c’est là que naissent des confusions, racines de la contre-productivité.

Vuld 4 458

Le narrateur.

Hi'.
Ça fait depuis Nihil verum que j'ai ce sujet en tête, et les discussions récentes m'y ramènent. Donc si vous le voulez bien et que vous avez un peu de temps, parlons du narrateur.
Et pour parler du narrateur, commençons par parler des dialogues. Promis y a un lien.
 
0. Les dialogues
À l'école, on vous apprend qu'un texte se divise en deux parties : la narration et les dialogues. Les dialogues, c'est tout ce qui est après un tiret, ou entre parenthèses suivant le système adopté. Les dialogues, c'est surtout le moment où les personnages parlent, où "on les entend". Et question de rester scolaire, un dialogue est formé de "répliques" :
Dialogue :"Salut Twilight !" Dit Rarity (réplique 1)"Salut Rarity !" Dit Twilight (réplique 2)"Comment ça va ?" (réplique 3)"Bien et toi ?" (réplique 4)
La narration c'est tout ce qu'il y a autour. Bon. Allez restons sur les bancs jusqu'au bout et mentionnons rapidement la notion de discours "direct / indirect / rapporté". Discours direct : le personnage parle directement. Indirect : un autre personnage rapporte ce qu'il dit. Rapporté : la narration rapporte ce qui a été dit.
"Tu pourrais nous aider un peu !" (direct)"Twilight a dit que je servais à rien !" (indirect)Spike se plaignit à Donuts Joe du manque de considération équine à son égard. (rapporté)
Fin des cours, et maintenant la question d'examen : qu'est-ce qui fait un bon dialogue ?J'en sais rien.Mais dans la catégorie des poncifs éculés, on a quelques règles du pouce. Par exemple :
1) Les répliques devraient correspondre aux personnages.Deux personnages n'ont pas la même manière de s'exprimer. Rarity dira "Twilight, très chère !" tandis que Twilight dira "bonjour Rarity !" avec ce petit brin de politesse qu'on n'attend pas de Dash : "Eh salut !" Alors bien sûr ce n'est pas toujours possible mais l'idée est que si on n'a pas besoin de préciser qui parle pour que le lecteur le devine, alors le dialogue est réussi.
"Je ne m'abaisserai pas à gratter la terre avec des rustres !""T'es vraiment bornée quand tu veux, tu le sais ça ?""Les filles, s'il vous plaît, on est en mission."
L'idée est que le dialogue va exprimer la personnalité de tel ou tel poney, et tant pis si en général on exagère au point que ça en devient caricatural et ridicule -- voire on copie-colle carrément des répliques de la série, question d'enfoncer le clou.
2) Les personnages ont un butLa pire erreur dans un dialogue est de commencer par "salut - salut - ça va ? - ça va". C'est ce que fait le débutant parce que c'est comme ça que commence une vraie conversation, mais la taille du texte et l'attention du lecteur ne le permettent pas.On dit alors de se concentrer sur ce qui est pertinent, et la tentation est alors de ne retenir que ce qui est lié à l'intrigue, à l'enjeu du texte. Par exemple, tel dialogue pour révéler que c'était Blueblood qui avait volé sa propre broche, ou alors tel autre dialogue pour apprendre où est le camp des griffons. On a alors des dialogues instrumentalisés, complètement impersonnels et dont on dit en général que "la narration aurait très bien pu le faire seule".Bref, du gâchis.C'est pour ça qu'en général je dis plutôt aux gens de se concentrer sur les buts du personnage lui-même. Quand il parle, il a une idée derrière la tête, et l'intérêt du dialogue est de faire jouer cette idée. Dash n'a pas vraiment envie d'aller taper sur les griffons. Spike aimerait qu'on cause logistique. Twilight veut qu'ils s'accordent sur le meilleur chemin. Ce sont autant d'objectifs contradictoires qui vont s'entrechoquer durant le dialogue.
"On pourrait passer par le col vert, vous en dites quoi ?""Je sais pas... c'est pas idéal ? Tactiquement parlant ?""Pas le col vert, d'accord. On pourrait tenter la passe Roe ?""Ouais... ça semble pas super. Au niveau stratégique."
Bon là c'est surtout pour la blague mais c'est le principe. Mon professeur d'anglais, il y a longtemps, parlait d'une partie de ping-pong où chacun se renvoyait la balle, et c'est l'impression qu'on aimerait obtenir. Des buts différents en conflit plus ou moins ouvert à travers chaque réplique.
 
1. La narration
Maintenant qu'on a rapidement récapitulé comment les dialogues fonctionnent, plus ou moins, venons-en à ce qui nous intéresse. Le narrateur.
En communication, on a une question à appliquer partout : "qui parle à qui ?" Tel personnage parle à tel personnage, très bien. Mais dans le cas du texte ? Ce n'est pas l'auteur qui, à travers le texte, parle au lecteur, en tout cas pas directement. L'auteur il est loin, il fait autre chose voire, il est mort. Et il y a souvent des choses que le texte dit mais que l'auteur ne pense pas. Bref, le lecteur a besoin d'un autre interlocuteur.
C'est le rôle du narrateur.
Le narrateur est un personnage qui raconte l'histoire. Là à nouveau on retourne à l'école et on parle de focalisation, que je décris personnellement comme les connaissances dont dispose le narrateur. Si le narrateur est omniscient (il voit tout sait tout comprend tout), on parle de focalisation zéro. Si le narrateur n'a qu'une connaissance limitée, tel un observateur sur le bord de la route, on parle de focalisation externe. Si le narrateur, outre ces connaissances limitées, a accès aux pensées d'un personnage, on parle de focalisation interne : le narrateur est ce personnage.
C'est important parce qu'on a tendance à décrire la focalisation à travers l'alternance première / troisième personne. Texte à la première personne ? En "je" ? Le narrateur est un personnage. Texte à la troisième personne ? En "ils/elles" Plus de narrateur.
Foutage de gueule. Le narrateur a mille autres manières d'intervenir. Chez le débutant on remarque surtout les "commentaires" que le narrateur peut faire assez souvent :
1) Applejack acheta la pomme et mordit dedans. Elle en tomba raide morte. C'était quand même pas de bol.
Ici la dernière phrase est un commentaire du narrateur, il est en train de donner son avis, il intervient assez directement. Et ces commentaires peuvent être subtils, déguisés :
1a) Applejack acheta la pomme et mordit dedans. L'instant d'après elle s'effondrait. Un simple accident.
Une fois encore, la dernière phrase est un commentaire du narrateur, mais cette fois déguisé comme un "fait" appartenant bien à l'histoire elle-même. Dans les faits, chaque phrase de la narration transpire des commentaires du narrateur. Prenez simplement la seconde phrase : "tomba raide morte" / "s'effondrait", le registre n'est pas le même. Le premier se moque, le second essaie d'être dramatique, mais bref. Ce n'est pas le même ton, pas le même point de vue.
Et c'est là où ça devient intéressant.
 
2. Comme un dialogue
Parce que quand je dis que le narrateur est un personnage, je veux vraiment dire que c'est un personnage. Comme n'importe quel autre personnage de l'histoire. Et cela signifie qu'il fonctionne exactement comme n'importe quel autre personnage de l'histoire.
Et cela signifie que toute la narration fonctionne comme un seul gigantesque dialogue.
Donc, tout ce qu'on a dit sur le dialogue s'applique à la narration.
Or qu'est-ce qu'on a dit sur le dialogue ? Bon, vous rien mais moi là, j'ai mis en avant deux points : le dialogue exprime la personnalité du personnage et le personnage a un but. C'est tout aussi vrai pour le narrateur : sa personnalité donne le "ton" du texte et son but donne la direction. Le narrateur ne vous raconte pas cette histoire pour des prunes, il a une arrière-pensée, une idée derrière la tête. Et tout comme pour le dialogue, ces deux règles du pouce permettent d'évaluer votre narration.
2) Twilight entra dans la chambre. Il n'y avait rien. Elle ressortit et croisa Spike. Elle demanda à Spike s'il avait vu Rarity. Spike répondit que non. Twilight alla à la cuisine et chercha encore. Pendant ce temps-là, à Canterlot, Rarity explorait la ruelle sombre.
Essaie de te représenter le narrateur. Là, maintenant. C'est quoi son but ? À part s'ennuyer à mort. C'est quoi sa personnalité ? On dirait un distributeur de billets. Pitié ! Ce n'est pas un humain c'est un meuble !
Donnons-lui de la personnalité, mais aucun but :
2a) Twilight ramena son museau dans la chambre. C'était le vide sidéral. Elle fronça sa frimousse et alla dare-dare coller Spike, question de lui arracher où se terrait Rara'. Spike en savait que dalle...
Voilà, là on a un narrateur haut en couleur, le genre accoudé au bar ou désespéré d'avoir l'air kweul parce qu'il utilise des mots populaires tavu ? Mais niveau but, bah il lit son texte. Pis c'est tout.
Donnons-lui maintenant un but, mais pas de personnalité :
2b) Twilight entra dans la chambre. Elle doutait. Elle en riait. Elle ne trouva rien. Elle ressortit et croisa Spike. Elle demanda à Spike s'il avait vu Rarity. Spike répondit que non. Elle avait peur à présent. Twilight alla à la cuisine et chercha encore...
On a rajouté deux-trois phrases qui sont, voir plus haut, des commentaires du narrateur, question de nous dire comment voir les choses. Là, en l'occurrence, ce qui l'intéresse c'est la manière dont Twilight réagit. Son but ? Nous faire partager le stress de la princesse en herbe. Son but ? Un compte à rebours pour Rarity. Son but ? Rarity a menti. Son but ? Dénoncer les conséquences d'une vie de mensonges.
Alors ouais il s'y prend super mal mais là le narrateur essaie de dire quelque chose. Il aurait pu se concentrer sur un tout autre sujet, au travers de la même histoire :
2c) Twilight entra dans la chambre. Il n'y avait rien. Elle ne pensa pas à ouvrir les tiroirs. Elle ressortit et croisa Spike. Elle demanda à Spike s'il avait vu Rarity. Spike répondit que non. Elle ne pensa pas à lui poser d'autres questions. Twilight alla à la cuisine et chercha encore...
Même histoire, intérêts complètement différents, cette fois sur l'incompétence de Twi' -- ou le mélange de confusion et de confiance qui entravent ses recherches. Une fois encore c'est fait à la truelle, notre narrateur a les émotions d'une pierre tombale mais il impose son point de vue à l'histoire, quelque chose retient son attention et donc quelque chose va retenir l'attention du lecteur.
Maintenant, essayons le combo, personnalité et but :
2d) Twilight entra dans la chambre, fit quelques pas, fouilla du regard les meubles proprets et désaffectés, comme alanguis par l'absence. Le lit avait été refait avec soin, et plus loin, sur le petit bureau chargé de bibelots et de fleurs, il y avait encore la correspondance datée d'avant-hier. Le reliquat de parfum dans l'air, persistant, feignait la présence de la licorne. Sur les enveloppes, trop d'adresses de trop de gentlecolts de Canterlot.
Alors oui blablabla description dynamique toussa, on suit Twilight qui découvre la pièce et remarque ceci ou cela et tout cela nous amène à constater l'absence de Rarity, avec en filigrane ses intentions. Le lecteur le sait déjà mais on devine peu à peu que Twilight à son tour le comprend.
Donc du point de vue du narrateur, on a un but : Twilight réalise que Rara' s'est payée sa tête. Mais il a un autre but : en décrivant la chambre, il veut décrire Rarity, le caractère de Rarity. "Propret", "alanguis", "soins", "bibelots", "parfum", "feindre"... il y a énormément de termes qui, en associant la chambre à Rarity, tendent à la décrire également. Donc non, le narrateur ne veut pas juste faire avancer l'intrigue. Il est en train d'approfondir un personnage. Il vous en partage l'intimité. C'est ça qui l'intéresse -- même si en écrivant ce paragraphe c'était pas du tout ce que j'avais en tête. J'y suis allé yolo.
Point de vue personnalité ? Bon là c'est ma voix générique, mon écriture par défaut. Mais oublions. Le narrateur se veut posé, tranquille, détaché. Il attache les phrases ("... fit quelques pas, fouilla..."), il s'attarde sur les détails, il les donne en feignant l'air de rien. C'te pourriture. Mais ce qui le trahit, c'est la dernière phrase : "trop de... de trop de..." qui montre qu'il se retient. Il feint le calme alors qu'il y a urgence, que tout hurle de s'affoler.
Bref, niveau personnalité c'est pas incroyable mais ça a le mérite d'exister.
Et maintenant, on renverse la logique.
 
3. L'identification
En communication, on a une question à appliquer partout : "Qui parle à qui ?" Et on a dit qu'on définissait la "focalisation" du narrateur selon ses connaissances, selon ce qu'il sait. Notamment que c'est une focalisation interne du moment que le personnage a accès aux pensées de tel personnage (et est limité par ailleurs), cela même si le texte est à la troisième personne.
Pourquoi ça importe ?
Parce que reprenez (2d). On a dit qu'on suivait Twilight à travers la pièce, à mesure qu'elle réalise que son amie lui a menti. Et on a dit que le narrateur en profitait pour nous approfondir le personnage de Rarity. Si vous additionnez les deux, qu'est-ce que vous obtenez ?
Vous obtenez qu'on n'a pas une description objective de Rarity. C'est la vision qu'en a le narrateur. Et surtout, c'est très probablement la vision qu'en a Twilight. Elle redécouvre son amie et par ce biais elle réalise le mensonge. Mais psychologie à part, ce qui nous intéresse est que durant ce paragraphe, le narrateur fait comme s'il était Twilight. Il la suit de si près qu'il a quasiment accès à ses pensées, comme une caméra collée sur son épaule.
Pour simplifier, durant ce paragraphe, l'histoire est narrée (essentiellement) du point de vue de Twilight.
 
C'est relativement normal. Il existe un mécanisme assez fondamental, l'identification, qui dit que le lecteur va "se mettre à la place" d'un personnage. "Et si j'étais lui ? Dans cette situation ?" C'est ce mécanisme qui permet de s'immerger, de plonger dans l'histoire, de s'investir. Et l'identification est d'autant plus facile que le lecteur se sent proche, dès le départ, du personnage en question.
Donc, quand le narrateur fait semblant de ne pas être là et qu'il y a juste Twilight dans une pièce vide, naturellement le lecteur tendra à s'identifier à Twilight. Plus le narrateur voudra s'en distancer, plus le lecteur aura l'impression d'être un observateur limite omniscient, ou quelqu'un qui guigne par la porte. Mais le narrateur peut décider de placer le lecteur au plus près, de faciliter voire de forcer l'identification. Il peut, à tout moment, décider de changer de rôle, il peut jouer là-dessus autant qu'il veut.
Et la question "qui parle à qui" devient alors essentielle. Il faudrait plutôt demander "qui joue le rôle du narrateur". Quel est le point de vue adopté à tel moment du texte.
 
4. Nihil verum, ou tl;dr
Ce qui nous ramène à Nihil verum. Brocco a un style parfaitement adapté à l'horreur-fantastique, mais ce style repose sur un narrateur en général scientifique, qui veut décortiquer des phénomènes pour réaliser que ceux-ci le dépassent. Ce narrateur est généralement mis en scène, en train d'écrire une lettre ou acteur direct qui explore les mystères d'une cave secrète de l'ancien culte de Screugneugneu.
La narration est tout à fait adaptée, et elle fonctionne tant qu'on l'identifie à un tel narrateur. Mais que se passe-t-il si on nous met face à un tout autre personnage, par exemple Bonbon, et qu'on nous donne, au moins en partie, accès à ses pensées ?
Identification.
Et soudainement la narration devient absurde parce que Bonbon n'est pas une scientifique qui décortique le monde et s'effraie. C'est une jument en colère puis désemparée. Le lecteur, inconsciemment, associe la narration à ce personnage et le contraste fait dérailler tout le texte.
Selon cette théorie, si le même texte avait commencé par le docteur exposant son cas, et promettant de le décrire d'après les témoignages et sa propre spéculation, en oubliant quelque peu le ridicule des réactions -- tout est justifiable, vraiment -- on aurait eu un narrateur salaud parce que lâche qui n'arrive pas à comprendre la véritable horreur -- pas le monstre -- de ce qu'il décrit. Selon cette théorie du narrateur, ce serait passé comme une lettre à la poste, et on aurait appris à haïr ce narrateur.
 
Avoir en tête le narrateur, quand on écrit, est important pour garder en tête que le texte ne doit pas être objectif : il doit donner un point de vue, biaisé, le point de vue d'un personnage avec ses propres idées et ses propres envies, ses propres buts. Le but est, comme pour un dialogue, de retransmettre cette personnalité et ces buts à travers toute la narration, jusqu'à ce que le lecteur adopte ou rejette ce point de vue, mais n'y reste surtout pas indifférent.
Ah parce que oui, c'est un dialogue, vous voulez que le lecteur réagisse.
 
Personnellement j'espère simplement que ces idées vont convenir, fanficers,à vos plumes !

BroNie 29 1190

Salauds égoïstes et salauds altruistes. Ou pourquoi Starlight Glimmer envoie du pâté


Je voulais compléter mon ancien article sur les méchants, avant de réaliser que ça se reliait très bien à cet article de Nova  sur les motivations des personnages.
 
En fait si on réfléchit deux minutes, la plupart du temps, ce sont les méchants qui ont de grandes motivations. Ils veulent s'emparer du monde (allez mourir, je vous mettrais pas le gif de M Bison, on est pas chez le Nostalgia Critic ici) et s'ils n'avaient pas décidé de le faire, le héros serait encore en train de sarcler son champ de patates dans son village.
 
Les méchants à motivation, on peut les classer en deux grandes catégories. Les salauds égoïstes et les salauds altruistes. J’emprunte le terme au très bon bouquin uchronique d'Eric-Emmanuel Schmitt « La part de l'autre », où l'on suit un Hitler reçu aux Beaux-Arts de Vienne, et qui ne devient jamais le dictateur qu'on connaît. Le salaud égoïste est celui qui ne pense qu'à lui, qui met sa jouissance et sa réussite au dessus de tout. En revanche :
 
« Les salauds altruistes provoquent des ravages supérieurs car rien ne les arrête, ni le plaisir ni la satiété, ni l'argent, ni la gloire. Pourquoi ? Parce que les salauds altruistes ne pensent qu'aux autres, ils dépassent le cadre de la carrière privée, ils font de grandes carrières publiques. Mussolini, Franco ou Staline se sentent investis d'une mission, ils n'agissent à leurs yeux que pour le bien commun, ils sont persuadés de bien faire en supprimant les libertés, en emprisonnant leurs opposants, voire en les fusillant.
 
Ils essuient leurs mains pleines de sang sur le chiffon de leur idéal, ils maintiennent leur regard fixé sur l'horizon de l'avenir, incapables de voir les hommes à hauteur d'homme, ils annoncent à leurs sujets des temps meilleurs en leur faisant vivre le pire. Et rien, rien jamais ne les contredira. Car ils ont raison à l'avance, ils savent. Ce ne sont pas leurs idées qui tuent mais le rapport qu'ils entretiennent avec leurs idées : la certitude. »
 
Qu'en est-il de nos méchants de MLP dans cette classification ? Selon moi, tous correspondent à la première catégorie. Tous sauf une, mais détaillons mon propos.
 
Nightmare Moon veut apporter la nuit éternelle sur Equestria, chasser sa sœur, prendre sa revanche. On peut arguer qu'elle a une certaine vision politique (après tout, dans les uchronies de la S5, elle est celle dont le pouvoir est le plus stable) mais c'est une vision à son intérêt. Elle n'est pas mue par le bien commun.
 
Sombra est dans le même cas. Il veut étendre son pouvoir par la force, réduire les peuples en esclavage pour son propre intérêt.
 
Chrysalis agit pour le bien du groupe, mais ce n'est qu'un égoïsme de masse : les changelins ont besoin d'amour, ils voient les poneys comme des proies et les dévorent. Sa réaction, dans l'uchronie de la S5 est d'ailleurs de commenter à quel point le village de la résistante à l'air « délicieux ». Les changelins sont des ventres sur pattes, et on peut sincèrement se demander ce qui adviendra d'eux quand ils auront tout mangé.
 
Tirek est exactement le même. Il cherche le pouvoir pour lui et lui seul, il vide les poneys de leur magie et ravage tout sur son passage.
 
Discord également, car il ravage tout pour le plaisir de ravager, et l'amour du chaos. Il n'a pas de réel but, c'est un enfant qui s'amuse, comme une version maléfique du génie d'Alladin ou monsieur Mxyzptlk dans Superman.
 
 
Il en va tout autrement pour la dernière méchante en date de la série, Starlight Glimmer. Glimmer a un but, une vision. Elle pense scincérement que les cuties marks sont mauvaises pour le poney, qu'ils doivent s'en détacher. Elle ne cherche pas à prendre Equestria par la force et à imposer sa vision, non, son but est de construire un monde utopique où les autres viendront la rejoindre. C'est le poney pour qui la fin justifie les moyens.
Il aurait été facile d'en faire une despote qui manipule les poneys du village pour son intérêt personnel. Mais ce n'est pas le cas. Elle triche bien sûr, puisque elle garde sa cutie mark. Mais c'est pour servir sa cause, pas se servir elle-même.
 
Récoutez là quand elle fait face à Twilight dans le final de la S5. Elle est réellement blessée que Twilight et ses amies aient détruit son utopie, elle pensait scinérement que l'égalitarisme absolu était le seul moyen pour les poneys de vivre en paix. Bons sang, elle va jusqu'à revenir dans deux autres épisodes de la saison pour préparer sa revanche sur Twilight !
 
 
On peut gloser sur le fait que la raison qui fait que Starlight est ainsi est maladroite, je suis le premier qui aurait préféré l'idée d'une Starlight convaincue que les marques étaient mauvaises par son observartion de la société, plutôt qu'une trahison infantile.
 
Mais le traitement ultérieur de cette idée est selon moi, bien au dessus des standards des autres méchants de MLP.
 
C'est cela qui fait à mon sens, Starlight la meilleure méchante que nous ayons eu dans MLP FIM. C'est sur cette dynamique que vous devez vous appuyer pour nous créer des méchants dignes de ce nom dans vos écrits, leur donner, comme l'écrivait Nova, un désir et une motivation à renverser les montagnes.
 
C'est ce qui fera d'eux de meilleurs personnages, et vous, de meilleurs auteurs.

Vuld 3 393

À propos de la description.

Hi'.
Je me suis doucement remis à lire, et j'ai fini "Elle attend". Et ce n'est pas un mauvais one-shot, mais la première chose qui m'a sauté aux yeux a concerné la description. Je me rappelle que c'était un sujet à discuter alors profitons-en, sans quoi il me faudra attendre encore des mois avant d'y revenir.
Au départ, j'ai cru qu'il me faudrait partir de la "description-liste", vous savez, mettre le texte en pause pour faire l'inventaire exhaustif de ce qu'on voit, la chose à ne pas faire par excellence, et que partant de là j'allais voir tout ce qu'on avait imaginé pour l'éviter.
Mais "Elle attend" montre que, même en maîtrisant tous les moyens d'éviter la description-liste, on a toujours un écueil qui fait que typiquement un critique va dire "c'est des bonnes descriptions mais... eeeeeeeh..." et c'est là-dessus que j'aimerais m'arrêter.
 
0. Okay rapidement
Allez puisque j'en ai parlé, revenons vite sur la description-liste. Typiquement c'est ce qu'on trouve chez Victor Hugo, et ses livres sont formidables mais c'est des pavés imbuvables pour l'enfant de quinze ans que j'ai été. Genre une chambre :
1) Twilight entra dans la chambre. Il y avait une fenêtre et sous la fenêtre un lit au cadre de bois clair avec la couverture défaite et le coussin par terre. Il y avait aussi un évier avec à côté un tabouret. Également une armoire ancienne avec des fioritures qui imitaient l'art de Cloudsdale, et une petite étagère...
La première technique pour l'éviter consistait à mélanger narration et description. Au lieu de tout décrire en un bloc, on éparpillait ça durant l'action :
1a) Twilight entra dans la chambre. Elle avisa sous la fenêtre le lit au cadre de bois clair, avec sa couverture défaite et le coussin par terre. Elle s'en approcha, pass devant une armoire ancienne et s'arrêta, frappée par les fioritures dessus qui imitaient...
Et ainsi de suite. C'est exactement la même chose qu'avant mais le personnage agit, donc il se passe des trucs, donc c'est plus mieux ta gueule. La seconde technique pour l'éviter consistait à ce qu'on a appelé à l'époque la "description dynamique", c'est-à-dire une description qui était une action en soi, qui dirigeait le regard du lecteur :
1b) Twilight entra dans la chambre. La lumière du jour éclairait à travers la fenêtre un lit au cadre de bois clair, illuminait la couverture défaite et jusqu'au coussin par terre, puis le cadre de lumière remontait en bordure de l'évier avec, à côté, un petit tabouret. Le reste était dans l'ombre. Une armoire ancienne plongeait la moitié de la pièce dans ses ténèbres, ...
Idem, exactement la même chose en plus long mais on suit la lumière, on a le regard qui progresse, y a du mouvement donc ça bouge donc c'est plus mieux ta gueule. La troisième technique consistait à suivre Tolstoï, dans "Guerre et paix", qui au lieu de tout décrire se contentait de deux ou trois traits distinctifs :
1c) Twilight entra dans la chambre. Un lit défait, une armoire imitant Cloudsdale, quelques livres épars. Elle eut un pincement au coeur à l'idée que...
Voilà, c'est court, c'est simple et ça dit l'essentiel, on peut imaginer sans peine le reste de la pièce à partir de ce peu-là. Ah oui et ta gueule.
 
1. Une question de détails
Revenons à "Elle attend". Première phrase :
2) Une lanterne posée à côté d'elle éclairait à moins de quinze mètres de diamètre mais elle pouvait compter sur ce bon vieux phare pour voir davantage plus loin grâce à sa forte lumière.
C'est une description-liste ? Nope. Toutes les techniques ci-dessus sont appliquées, la description est bonne. Twilight est "active", il y a un mouvement (de la lanterne à Twilight, de Twilight au phare à travers la lumière) et on se concentre sur l'essentiel.
Maaaaaaais...
Ben moi ce qui me saute aux yeux c'est "à moins de quinze mètres de diamètre" et "davantage plus loin" qui ne passent pas. Donc corrigeons, sans rien expliquer :
2a) Une lanterne posée à côté d'elle éclairait à peu de distance mais elle pouvait compter sur ce bon vieux phare pour voir davantage grâce à sa forte lumière.
Et maintenant ce qui me pose problème est "mais elle pouvait compter sur". Donc à nouveau, on corrige sans discuter.
2b) Une lanterne posée à côté d'elle éclairait à peu de distance, mais elle comptait sur ce bon vieux phare pour voir davantage grâce à sa forte lumière.
Voilà, à présent c'est "ce bon vieux phare" qui okay on corrige.
2c) Une lanterne posée à côté d'elle éclairait à peu de distance, mais elle comptait sur le vieux phare pour voir...
Très bien ! Maintenant c'est "à peu de distance" et "mais" et "forte" qui me posent problème punaise de ta mère le sécateur en bobine de fil à coudre !
2d) La lanterne posée à côté d'elle peignait avec peine ses quelques lueurs jusqu'aux vagues, et dans la nuit noire elle comptait sur les feux du phare pour dévorer cet horizon de ténèbres autour d'elle.
Okay ! Okay ! C'est bon là ?! Il faut que je te fasse quoi, foutu texte, des alexandrins !? Mais le pire c'est que tout ce peaufinage.. peaufinement... tout ce bricolage ne sert à rien. La phrase en (2d) est certes très jolie toute mignonne toussa, c'est toujours... eeeeeeeh...
Alors comment faire pour corriger ? Non, avant même cela, comment faire pour trouver le problème ? Pour cela, avançons un peu dans le texte.
 
2. Le but d'une description
Nous voici donc plus loin dans le texte. On a appris que "elle" c'est Twilight, qu'elle attend un étalon et ah oui il fait nuit, au passage. Voici donc le prochain paragraphe :
3) L'air se rafraîchit un peu au fur et à mesure que la nuit avançait. La licorne frissonna. Elle sortit de son sac une couverture offerte par cet étalon dont elle s'enveloppa puis sortit un sandwich. Elle n'avait pas spécialement faim mais il fallait que sa bouche occupe quelque chose. Elle mâcha donc le pain plutôt sec sans grande conviction mais se surprit elle-même à le manger entièrement. Son ventre gronda, réclamant une nouvelle tournée alors elle obéit à son organisme.
Est-ce qu'il y a de la description ? Si vous me dites non, je vais vous faire un regard blasé du type "vraiment ?" pour que vous vous sentiez mal. Oui, on décrit. On décrit l'air, on décrit la nuit, on décrit Twilight, on décrit le contenu de son sac... veuillez jeter à la poubelle la définition scolaire de la description et concentrons-nous. Et laissez-moi mettre en avant deux passages :
3a) ... dont elle s'enveloppa puis sortit un sandwich.3b) ... réclamant une nouvelle tournée alors elle obéit à son organisme.
Ça. Ça là. Ce truc. C'est aussi de la description. Je sais, d'après la définition scolaire c'est de la narration, on dit ce qu'il se passe, mais la question c'est "comment". La description c'est "comment". Et le comment, en littérature, c'est la moitié du texte.
En l'occurrence "Elle attend" est une romance. On a une jument qui attend son étalon la nuit près d'un phare, et le but du texte est de partager ses émotions : espoir, doute, crainte, joie, dépit...
Le problème alors n'est pas qu'elle sort un sandwich. Elle pourrait très bien aussi vouloir aller au petit coin, et ça resterait une romance. L'important c'est le "comment".
Donc okay elle sort un sandwich. Comme ça, paf. Le rapport avec la romance les émotions et tout et tout ? Zéro. Aucun. Néant. Nada. Zilch. Tout du  moins, à la phrase suivante on fera le lien avec l'attente mais est-ce qu'on pourrait décrire la façon dont elle sort un sandwich question de faire ce lien tout de suite ?
3c) ... dont elle s'enveloppa puis fouillant encore elle trouva un sandwich.3d) ... dont elle s'enveloppa puis de dépit elle sortit un sandwich.
Quasiment rien n'a changé mais, avec quelques mots de plus, on explique sa motivation. Le petit détail qu'on rajoute est là pour faire le lien. Elle prend le sandwich parce qu'elle attend, elle se protège du froid parce qu'elle veut attendre, elle respire pour attendre, elle attend. J'ai précisé qu'elle attend ? Mais on peut aller plus loin :
3e) ... dont elle s'enveloppa avant de fouiller encore un peu le contenu. Elle avisa les deux sandwichs emballés côte à côte. Soupira, hésita, en prit un.
Pareil qu'avant, en plus long. On s'est juste contenté de rajouter un sandwich et, comme pour la couverture, soudain ce sandwich est lié à son histoire d'amour. Même ses petits gestes, comme l'hésitation, ont une signification vis-à-vis de l'attente. Est-ce que, en mangeant déjà, elle n'est pas en train de céder ?
3f) ... Son ventre gronda et elle, pour le faire taire, se força à manger encore.
Tout ce qu'elle fait, tout ce qu'on dit, tout doit graviter autour de cette idée : Elle. Attend. Et tous les détails, et toutes les actions, et tout doit se concentrer sur cette seule vérité absolue de l'instant. Elle. Buckin'. Attend.
 
3. La première phrase
Ce qui nous ramène à la première phrase, que je remets ici en rappel, avec sa version "corrigée" :
2) Une lanterne posée à côté d'elle éclairait à moins de quinze mètres de diamètre mais elle pouvait compter sur ce bon vieux phare pour voir davantage plus loin grâce à sa forte lumière.2d) La lanterne posée à côté d'elle peignait avec peine ses quelques lueurs jusqu'aux vagues, et dans la nuit noire elle comptait sur les feux du phare pour dévorer cet horizon de ténèbres autour d'elle.
Qu'est-ce qui ne va pas ? Simple. La phrase dit que Twilight veut voir dans les ténèbres. Et le titre nous avait déjà dit pourquoi. Elle attend. Quelque chose doit venir. Elle le cherche. Bien.
En termes de description, maintenant : qu'est-ce qui, dans la phrase, est lié à l'attente ? Au fait qu'elle veut voir ?
Le diamètre de lumière n'a aucun rapport, ce pourrait être huit ou vingt-cinq mètres, ça ne risque pas de lui permettre de voir arriver un navire. Même si ce navire a probablement ses propres feux et sa sirène mais passons. Le fait qu'elle connaisse le phare, qu'il soit vieux... n'a rien à voir non plus. Le passage de la lanterne au phare non plus, ce mouvement ne joue aucun rôle. Dans le principe, cette phrase est adaptée : Twilight veut voir, on se concentre donc sur ce qu'elle a à disposition. Mais dans la pratique ça passe mal, et plutôt que s'acharner à corriger, il faudrait tout réécrire avec cet impératif en tête : la description ne dit qu'une et une seule chose. Une seul. Rien que ça. Mais elle le dit. Elle. Attend.
2e) Elle était là, dans la nuit noire, avec le vieux phare pour seul compagnon et sa lumière qui fouillait l'horizon.
Et là, là, enfin, on a une bonne description.
Et une bonne première phrase. Parce qu'on a tout dit. Elle est là parce qu'elle attend. Dans la nuit noire parce qu'elle est là depuis longtemps, parce qu'elle attend. Avec un phare pour tout compagnon parce qu'elle est seule, et c'est pour ça qu'elle attend. Et elle fouille l'horizon parce qu'elle attend. Est-ce que. Tu comprends. Qu'elle attend.
Est-ce qu'on a mélangé narration et description ? Oui. À ce stade vous ne devriez  même plus faire de distinction. On découvre le phare, on fouille l'horizon. Est-ce qu'il y a un mouvement ? Oui, c'est dynamique, on passe de Twily' au phare, du phare à l'horizon. D'ailleurs ce mouvement est écrasant : on passe de la petite jument à l'énorme phare, à l'immensité du monde. Est-ce qu'on se concentre sur l'essentiel ? Définitivement. On reparlera de la lanterne si celle-ci sert à quelque chose mais là, tout de suite, elle. Attend.
C'est aussi l'occasion de comprendre pourquoi la description-liste n'est pas forcément une mauvaise chose. C'est utiliser la description-liste sans avoir la finalité du texte en tête qui est problématique. Un exemple ?
3g) ... dont elle s'enveloppa puis fouilla encore le contenu du sac. Sa longue-vue, ses deux livres, deux sandwichs emballés côte-à-côte. Un petit médaillon. Quelques photographies âgées par le sel marin. Elle soupira, hésita, sortit un sandwich et mordit dedans. Elle n'avait pas spécialement faim...
On a fait une description-liste. Et c'est adapté. Pourquoi ? Parce qu'elle fouille son sac, forcément qu'elle va en faire l'inventaire. Mais surtout, elle prend le temps de le faire, pourquoi ? Parce qu'elle veut être proche de son étalon, qu'elle cherche dans chaque objet la présence de son étalon -- comme pour la couverture -- et tout ça pour quoi ? Pourquoi ? Parce que, une fois encore, une fois de plus, bon sang de bonsoir de bachibouzouk, elle attend.
C'est cela la différence entre une description bien faite et une bonne description.
 
4. tl;dr
La différence entre narration et description est scolaire. Décrire, au final, c'est dire comment sont les choses, et cela vaut pour les actions, pour les pensées, les paroles. Parler de description revient à parler de narration et la même règle s'y applique : pertinence. Le texte a un objet (et un seul) et tout, absolument tout doit s'y rapporter d'une manière ou d'une autre. Tout sera jugé là-dessus.
Sans cela vous pouvez faire les plus belles tournures du monde, vous tournez à vide. C'est très joli. Mais c'est pas le but.
Et dans le cas de "Elle attend", c'est un peu ce qui manque. L'idée est très bien, la fin sympathique mais on a l'impression d'être passé à côté du sujet. Est-ce qu'on a vraiment partagé son vécu ? Est-ce qu'on a pu être anxieux, angoissé, excité, attristé, hésitant ? Tous les événements sont là pour qu'on le soit, une nuit de solitude et de promesses lointaines. Et je suis content que le texte n'essaie pas de me placarder ça au visage, mais il manque toute la série d'indices, de petits détails, de description qui, justement, donnerait sa dimension à l'attente.
Alors oui, on pourrait décortiquer un tas de petites techniques, d'outils et de mécanismes pour peaufiner la description. Mais le but reste le plus important. Pas besoin de faire de belles phrases si ce que vous dites est pertinent.
2f) C'était la nuit. Twilight attendait son étalon.
C'est bon, c'est tout, c'est suffisant. Le reste c'est de l'expérimentation, de la découverte, de la curiosité, pas mal de fainéantise de ma part et beaucoup de passion à soumettre, fanficers,à vos plumes !

Wellen 8 509

La relation de cause à effet ou la notion de présence.

Salut salut, j’ai re-regardé l’intégralité des saisons de mlp cette semaine, et il y a eu quelque qui m’a dérangé. Essayant de mettre la main dessus, je suis allé regarder d’autres trucs et discuter avec mes amis et à ce moment là, j’ai compris ce qui manquait à la série.
Le lien de cause à effet, ou, comme je préfère l’appeler, la notion de présence.
 
Pour ceux qui ne sauraient pas ce que c’est, je vais vous l’expliquer (même si je sais que vous n’êtes pas nombreux, je pense à vous).
Donc, le lien de cause à effet c’est tout simple, tout est dans le titre, c’est cause=effet.
En gros, pour donner un exemple, dans la série, Discord apparaît. Instantanément, le spectateur se dit “Discord est là, ça va être drôle, le chaos va apparaître” etc. Pourquoi? Car la cause du chaos est toujours Discord. Donc cause (Discord) = effet (chaos)
Ce qui m’a gêné dans la série est simple: La présence de certains personnages ou la relation de cause à effet est complètement nul.
 
Commençons par prendre un autre exemple. Dans mon précédent article, Vuld a dit comme quoi un bon antagoniste ne fonctionne qu’au travers des autres, et c’est là que la notion de présence entre en jeu. Si un personnage n’a pas de présence, il n’existe pas. Par exemple, Sombra aurait pu être réussit, mais il n’a pas de présence. Les protagonistes n’ont pas peur de lui, alors que c’est clairement le but du personnage. Ce n’est pas “Oh mon dieu si on se dépêche pas il va tous nous tuer et gagner” c’est plus “Bon, faudrait quand même y aller car sinon il va gagner”
J’exagère peut être un peux, mais ça a été mon ressentis. Bref, je m’éloigne du but d’origine de l’article.
 
Donc, ce qui m’a gêné, c’est que la relation de cause à effet manque dans la série. Reprenons l’exemple de Discord, mais cette fois-ci avec les éléments d’harmonie et en particulier Rainbow Dash.
Les mane six se sont toutes faites corrompre par Discord, leur véritable nature a été changée. C’est le genre de choses qui laisse des séquelles. Ça met le doute aux personnages, qui se posent des questions sur eux, leur caractère, leur vie et tout ça. Mais le plus flagrant reste Rainbow Dash.
Le talent de Dash, c’est de voler. Discord lui à, en premier, retirée ses ailes (donc son talent) puis sa loyauté (donc sa caractéristique principale). Une nouvelle fois, ça laisse des séquelles, même si en perdant l’un elle à retrouvée l’autre.
Et pourtant, les éléments n’en ont… Rien à faire? Elles retrouvent la mémoire et puis basta, c’est bon, on se moque du fait qu’on est devenu le contraire de nous même, on est de nouveau super copines.
C’est le genre de choses qui me déranges. Par contre, dans l’épisode Crusader of the Lost Mark, on a un détail qui peut sembler insignifiant mais qui a son importance. La cour de récré a été détruire par Tirek. Ce détail a été mis pour donner un but à Pips, mais on y retrouve quand même la relation de cause à effet.
Cause: Tirek = Effet: Village en ruine.
Malheureusement c’est l’une des seules relation de cause à effet que l’on retrouve dans la série. Maintenant, plutôt que de citer d’autres exemples où on comprend que la magie des éléments d’harmonie fait aussi psychiatre (on perd notre cutie mark, nos forces, notre magie, tout a été pris par Tirek mais vue qu’on les retrouves c’est pas grave) je vais me lancer dans la relation de cause à effet dans la fanfiction en général.
La relation de cause à effet est très importante dans la fanfiction.
 
Prenez la fiction Oblivion’s King de Toropicana (ceci peut constituer un spoil de la fiction, donc lisez-la avant de continuer ou bien sautez ce passage) le roi Sombra prend le pouvoir. Si tout le monde était là “on va se battre contre lui” ou alors “on vie comme avant” ça ne collerait pas. Dans cette fiction, la relation de cause à effet ou la notion de présence est très bien utilisée, car Sombra terrifie la population, il impose sa marque, on sait que c’est lui le roi et qu’il compte bien changer Equestria pour de bon. La cause? Sombra. L’effet? La terreur de la population.
 
Dans la fanfiction, la relation de cause à effet doit être utilisée à bonne escient. Si vous mettez un personnage amnésique juste après que Discord ait été vaincu, les poneys vont avant toute chose se dire “C’est à cause de Discord” et pas “On sait pas qui c’est, mais c’est pas grave”
Si vous mettez qu’Octavia a disparue alors qu’elle était allée dans l’empire de Cristal, les poneys vont avant toute chose penser à Sombra, vu qu’il a existé et qu’il est apparu en tant qu'ennemis surpuissant, pas que quelqu’un demande une rançon en échange.
La relation de cause à effet est très importante car elle rajoute une notion de passer et d'existence dans un univers.
 
Juste avant de finir, j’aimerais parler de quelque chose qui aurait pu être un exemple si ça n’avait pas été si habilement corrigé dans Cutie Remark.
L’invasion Changeling.
C’est la guerre. Les changeling ont envahis la capitale, ils absorbent l’amour, ils tuent probablement des gardes et ils ont largement eut le temps de faire tout ça avant d’être expulsés.
Et il n’y a aucune séquelle!
On ne parle pas de poneys morts, de poneys qui se sont fait absorber l’amour et tout ça. Certes, Candance et Shining Armor ont tout les deux fait une onde de choc qui a repoussé les changeling, mais même si ça à rendu leur amour aux poneys, ils doivent quand même se poser quelques questions. Et ils n’en font rien, ils vivent leur vie comme si de rien n’était.
Heureusement, dans Cutie Remark on voit l’aspect que les scénaristes voulaient donner à l’épisode des changeling: Des monstres sanguinaires traitant les autres races comme du bétail. (ceci est mon interprétation, elle n’est pas forcément juste)

Nouveau message privé