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metabenn 11 517

Nouvelle expérience.

Bonjour/bonsoir juments, étalons, poneys et changelins (non je ne m'arrêterais pas de dire ça, cela paraîtra à chacun de mes articles)
 
Aujourd'hui, j'ai besoin de votre aide.
En effet, comme vous l'aurez vue, j'ai envie de tenter quelque chose de différent de mes fictions habituelles.
Je vais tenter l'expérience d'écrire une fiction à la deuxième personne, activité qui n'est pas facile car elle requière l'immersion du lecteur. Si cela manque, à mon sens, la fiction est raté.
Alors concrètement, qu'est ce que je demande ?
Mon appel consiste à vous demander des conseils sur l'écriture des fictions à la deuxième personne. (j'en ai vu aucun article ou alors j'ai mal cherché)
Comment doit être l'ambiance ? Comment décrire l'environnement ? Comment vous faire rentrer et rester dans le personnage de la fiction ?
Les questions sont bien plus nombreuses mais je ne vais pas toutes les énumérer.
En fait, plus généralement. Selon vous, quel sont les éléments importants qu'il faut retrouver dans une fiction à la deuxième personne ? (du singulier mais je doute vraiment de l'utilité de le préciser)
Merci d'avance pour vos réponses.

lnomsim 19 581

"Il faut tout changer !" déclare-je

Tout d'abord, la faute dans le titre est intentionnelle (et tape-à-l’œil, donc ça attire du monde.)
 
Deuxièmement, je ne me rappelle pas avoir vu cette règle expliquée ici, ou alors je vais devoir changer mes lunettes. (et au cas où elle aurait bel et bien été expliquée, je retirerai l'article.)
Bien, passons au vif du sujet, j'aime écrire à la première personne du singulier et au présent. Pour ça, une raison bien simple, j'aime quand je lis, découvrir l'histoire en même temps que le personnage, par conséquent, je veux aussi que quand le lecteur lise mes fictions, il soit au limité au champ de vision du personnage et ses connaissances.
Cela pose néanmoins un léger soucis, soucis qu'on me rappelle régulièrement et que j'ai involontairement ignoré jusqu'à maintenant, mais il est temps de changer ! déclaré-je.
Je pense, et j'espère que tout le monde le sais, après un dialogue, le verbe et le sujet sont inversés.
Si bien qu'on aura :"Il fait beau aujourd'hui." dit-il."Oui, très beau." confirma Twilght.
Maintenant, mettez vous à la place de Twilight qui répond au présent."Oui, très beau." confirme-je.
Vous voyez le problème ? La prononciation de confirme-je est difficile et pas très agréable.Pour ce que j'en ai compris, dans ce cas de figure, il suffit de remplacer le 'e' par un 'é'
Ainsi, on obtient,"Oui, très beau." confirmé-je.
Déjà plus agréable, non ?
Mais qu'en est-il des verbes qui ne sont pas du premier groupe ?
Hé bien... en toute honnêteté, je n'en ai pas la moindre idée, je n'ai pas trouvé de règle à ce sujet.
Mais prenons les exemple du verbe 'dire' et 'répondre' (oui, deux verbes du troisième groupe, je viens de me rendre compte qu'il n'y a pas des masses de verbes d'expression dans le deuxième groupe).
J'ai tendance à dire "Dis-je", et l'on m'a conseillé d'utiliser 'Répondis-je'.
Du coup, je suppose qu'il s'agit principalement de rendre la prononciation plus agréable.
Si quelqu'un a plus d'information à ce sujet, merci de le partager.
EDIT: @Littleparrot indique que l’exception n'a lieu que pour les verbes du premier groupe, et qu'en revanche les verbes du deuxième et troisième groupe doivent garder leur terminaison.
 
Source
 
PS: ça veut aussi dire qu'à partir de maintenant, je tâcherai d'éviter cette erreur, et si j'en ai le courage et la motivation, j'essaierai de corriger mes fictions, j'ai du boulot devant moi.
 
Edit : Je viens aussi de tomber sur cet article : Article
Le contenu est intéressant, mais n'éclaire en rien mes lumières...Mis à part que la narration au présent, c'est effectivement chiant et relativement mal encadré au niveau grammatical.

Vuld 7 437

Écrire un paragraphe

Hi'.
Okay, je m'avoue vaincu. Ça fait une semaine à présent que ça me travaille et qu'il me faut y revenir. Pour la faire brève, j'ai fait une présentation sur la fanfiction à la PonySouth et j'y ai rushé les exemples. Donc en attendant que je sache si, quand et où les gens auront accès aux panels, j'aimerais revenir sur les exemples que j'ai donnés et, comme le titre le dit, j'aimerais à terme réfléchir à la manière dont on écrit nos paragraphes.
Allez c'est parti.
 
0. Un peu de théorie
Je suis obligé de donner un brin de contexte. Ce qu'on va discuter se fait dans l'idée qu'on a tous dans la tête une machinerie qui nous permet d'aligner les mots. Qu'on en soit conscient ou non elle est là et c'est d'elle (et des théories linguistiques afférentes) que je tire les principes de base d'un texte.
Notamment : 1) le texte a un et un seul objet, 2) le texte n'a de valeur qu'en contexte et 3) le texte est une conversation.
Eeeeet ce sera tout pour la théorie. Les exemples qui suivent sont là pour l'illustrer de toute manière alors passons à la pratique.
 
1. Applejack
Petit test. Si j'écris :
Applejack rattrapa la mèche.
Ça vous parle ? Nope ? Normal : le texte n'a de valeur qu'en contexte. Il y a toujours un contexte mais vous voyez pas dans quelles circonstances notre fermière en sucre devrait rattraper une mèche.
Maintenant, imaginez que vous vous réveillez un jour avec l'envie d'écrire un texte : ce sera des courses de voiture avec des poneys. Discute pas. Donc c'est parti on écrit l'histoire : ce sera Applejack qui fait des courses de voiture, aidée en cela par son frère Big Mac mais les frères Flim Flam veulent lui mettre des bâtons dans les roues en s'alliant à Murielle et son armée de vaches qui veulent faire exploser les capitales d'Equestria à la dynamite pour éviter le retour prophétique d'Orion Crest l'alicorne amnésique !
Après avoir bien rigolé de mes propres foutaises, j'ai regardé ce synopsis et je me suis dit : toutes les histoires sont bonnes. C'est mon crédo. Donc cette histoire doit être bonne aussi. On doit pouvoir en faire quelque chose.
Comment faire pour rendre ça crédible ?
On va donc tenter d'écrire un paragraphe de cette histoire purement wtf, mais en la traitant sérieusement. J'ai choisi, pour ma part, d'associer "courses de voiture" et "capitales dynamitées" pour imaginer une scène où Applejack devrait empêcher Canterlot d'exploser en rattrapant, en voiture évidemment, la mèche allumée. Le paragraphe se concentrera plus précisément sur le moment où elle rattrape la mèche :
Applejack rattrapa la mèche.
Paf. Maintenant vous avez le contexte et soudainement cette phrase a du sens. Mais c'est une phrase, pas un paragraphe. Ce qu'on a là, c'est une paraphrase, un résumé, le squelette de notre futur pavé de cinq-six lignes. Et pour être honnête, formellement, un paragraphe n'est que la même phrase répétée une volée de fois :
Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. 
Vala' ça c'est un paragraphe. Oui oui, rappelez-vous : un texte n'a qu'un seul objet. Ici notre objet sera, pour simplifier, de rattraper la mèche. Donc absolument tout ce qui va composer notre paragraphe doit servir à dire qu'on rattrape cette fichue mèche. Un peu comme ce paragraphe-ci doit vous convaincre en catimini qu'un paragraphe peut être représenté d'une manière aussi absurde. Ooooon passe à la suite.
Bien sûr, pas question de copier dix-vingt fois la même phrase. Mais pas question non plus de raconter nawak :
La fermière au crin de seigle avec ses taches de rousseur sur le haut de joues piqueté comme des pépins blanc lait et sa petite frimousse mignonne, si campagnarde, avait fini à force de gagner sur elle par arriver à proximité suffisante de la mèche élusive, aux fibres cotonneuses roulées sans fin dans des spirales affolantes dévorées par le crépitement de la flamme en son bout.
Aaaaaaaaaaaaargh ! Okay ça a vaguement la taille d'un paragraphe mais ça c'est juste du remplissage ! On a juste étalé les mots comme de la confiture et oui okay notre paragraphe ne dit qu'une seule chose mais justement pour ce qu'il dit c'était pas la peine de faire autant de lignes !
Ça c'est LE truc qui te fait haïr un texte. Quand on te fait subir dix plombes de blabla pour rien.
On est donc pris entre deux consignes contradictoires : répéter la même chose sans répéter la même chose. Avoue que c'est concept. Non mais littéralement. Et pour y parvenir, on va... utiliser le contexte.
Mon premier réflexe a été : okay, on a rattrapé la mèche... du coup elle en est où la mèche ? Elle est où, elle fait quoi ? À ce stade du récit, vu qu'Applejack la poursuit, je suppose qu'on est familier avec la mèche donc pas besoin de la décrire mais on la poursuit là, c'est comme avec un voleur : t'as envie de savoir la direction qu'il prend, s'il est en train de grimper une palissade ou de pousser un étal de pommes.
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible.
On parle toujours de la même chose. Pourtant on a donné de nouvelles informations utiles au lecteur notamment parce que le comportement de la mèche permet de réfléchir à ce qui va se passer ensuite : maintenant qu'on l'a rattrapée, est-ce qu'on va pouvoir l'éteindre ? C'est un peu le but. Je crois.
D'ailleurs parlant de ça, c'est quoi la réaction d'Applejack ?
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible. Applejack était soulagée. Elle était toujours concentrée sur sa conduite. Son véhicule allait super super super vite.
Alors oui, on l'a dit avant dans le texte (normalement) qu'elle était en voiture et qu'elle va vite, mais c'est important de le répéter -- tout comme on répète, durant tout un paragraphe, qu'elle a rattrapé la mèche -- donc oui, on va ajouter ça à la liste des informations dans ce fichu paragraphe. Et Canterlot ? À quoi ressemble la rue ? Où sont les piétons ? Et ainsi de suite... Le paragraphe, tout comme la phrase et tout comme le texte à leurs échelles, est un idée centrale autour de laquelle gravitent des tas d'informations.
Mais là bon... "son véhicule allait super super super vite" on a beau le répéter trois fois, ça ne donne pas l'impression de vitesse. C'est le fameux "ne le dis pas, montre-le". On va mettre en scène.
Là ! Entre les pavés du trottoir, parmi les piquets de réverbères qui défilaient à toute vitesse, c'était la mèche ! Un crépitement de flamme qui se faufilait follement entre les pattes des piétons surpris de la remarquer. Applejack n'eut pas le temps de se réjouir : déjà sa patte pressait l'accélérateur et dans une embardée elle s'élançait pour la dernière ligne droite. Ses yeux bondissaient de la route au trottoir et...
Voilà, on a utilisé les outils et techniques de la littérature pour rendre le paragraphe plus présentable. Par exemple : au lieu de dire "soudain elle voit la mèche" on réduit ça à un "là !" où l'auteur pointe du doigt un objet que le lecteur ne voit pas encore. Le lecteur est soudain dans la situation d'Applejack, à tenter de distinguer un truc dans la rue. Il sait déjà ce que c'est, mais sans en avoir la certitude, bref. Autre exemple ? "flamme qui se faufilait follement", répétition du son "f". Idem plus loin, "pattes des piétons surpris", répétition du son "p". Pour euh... je sais pas.
(Au passage, notez qu'on arrive à rendre crédible, par la forme, un paragraphe une une jument dans une voiture humaine poursuit une mèche longue de plusieurs kilomètres qui va à cent à l'heure dans la capitale de Canterlot. Cherchez l'erreur.)
Ce dont on va devoir se convaincre, cela dit, est une fois encore que tout ce paragraphe ne dit qu'une et une seule chose : Applejack a rattrapé la mèche. Je vous laisse analyser pour vous en persuader.
Ce dont on va devoir se convaincre aussi est que ce paragraphe pour joli qu'il soit, est incroyablement nul. Je veux dire, c'est bien écrit mais... littérairement parlant c'est l'intérêt zéro de l'écriture.
 
2. Dragterre
Ce que j'aimerais montrer avec un second exemple.
L'histoire de la prophétie d'Orion Crest est bien gentille mais on a un peu dévié de l'objet de départ, aka les courses de voiture. Après avoir retravaillé l'histoire j'en étais venu à un tout autre texte dont j'avais écrit quelques pages, et voici le paragraphe qui m'intéresse :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de derrière sa petite verrière.
Bon déjà on va commencer par faire une correction nécessaire si je veux conserver mon estime personnelle :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de si près.
Voilà donc on n'y revient pas et on regarde. Le paragraphe est simple, on a deux "phrases" et visiblement on a deux "voitures" qui se coursent. La mise en scène est là, c'est du texte classique, donc... pourquoi je vous montre ça ?
Parce que ce paragraphe illustre parfaitement la raison pour laquelle j'ai abandonné le texte. On nous dit quoi, au juste ? Que le véhicule tourne, qu'il est talonné par personnage #12... il la regarde, elle est proche, il est surpris. Okay... et ? Quoi d'autre ? Là je viens de reformuler bêtement, comme un perroquet, ce que le texte dit noir sur blanc. Ma question est : est-ce qu'il y a plus que ça ? Est-ce qu'on nous apprend autre chose ?
On va essayer... ? Alors euh... Il tourne sans peine, donc le véhicule (ou le pilote) doivent être bons. Le premier personnage a l'air surpris, donc peut-être que Gear Shift est très nulle... et euh... et c'est tout !
Je le répète, la mise en scène est là, ce n'est pas le problème. On a un paragraphe court pour illustrer la surprise (ça survient vite), on a une situation qui commence pépère puis l'info' qui doit surprendre, qui arrive là l'air de rien. On a les "s" pour la transition, "son véhicule ... sans peine, suivi..." Donc okay oui super le mec qui a écrit ça sait écrire (encore heureux, c'est moi) mais là cette phrase est incroyablement pauvre en information !
C'est juste... pas intéressant à lire. Ou en tout cas pas intéressant à écrire, ça. Y a limite... pas d'objet (façon de parler).
 
3. Icorne
Pour l'anecdote, la veille de la présentation j'ai causé de mes textes avec quelqu'un (mystèèèèère) et je me suis retrouvé à tirer quelques extraits de texte. Et c'est comme ça que m'est venue l'idée de montrer ces mêmes extraits durant la présentation.
L'un de ces extraits était le paragraphe de Dragterre ci-dessus. Un autre extrait était ceci, tiré du texte "Shadoks" :
Les princesses sont très rares, alors profitons d'avoir celle-ci. Elle est occupée, voyez-vous, à regarder le ciel avec son gros télescope.
Vous n'avez aucun contexte, aucune idée de ce qui se passe mais entre autres choses vous savez déjà de quelle princesse on parle. Non, pas Luna, arrêtez les références obscures de vieux S2 réfractaire. Princesse + télescope = Twilight Sparkle. Cet extrait me permettait de montrer comme le contexte du télescope influençait la valeur du texte "princesse". Mais bref.
 
3.1. Beaucoup de contexte
En passant en revue la liste de tous mes textes en pause ou abandonnés, j'ai fini par arriver au seul qui est vraiment encore en cours. C'est-à-dire Icorne. Et j'étais parti sur l'idée "ouaaaais, ce texte est meh". Et j'ai lu des extraits à haute voix. À commencer par les tous premiers mots du texte. Mes excuses par avance, ce n'est pas un paragraphe, c'est plus long que ça :
Je suis Celestia.
Je vis dans un monde magique dont je ne sais rien.
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis. Je crois que cela crée des monstres. Je crois que le monstre tue le monstre, que le monstre pleure, souffre et supplie. Je crois qu'un monstre asservit, qu'un monstre domine, qu'un monstre soumet et opprime, qu'un monstre règne sur les monstres et leur impose sa loi. Cela s'appellerait la loi du plus fort.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Mais je crois aussi n'être qu'une ponette stupide, parmi les animaux les plus doux et les plus dociles, les plus aimables, les plus serviables et les plus serviles. Et je veux croire qu'un monde de magie est un monde de merveilles, un monde de paix, d'amour et de joie. Un monde où tout est bon, où tout va bien, où le bien triomphe toujours et où les ponettes sont gentilles. Je veux croire qu'un monde magique est une utopie, loin de la cruauté et du cynisme de mes souvenirs.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Parce que ce monde est mon monde, ce royaume est le mien. Je suis princesse d'Equestria, souveraine d'un million d'âmes, l'héritière de cent générations. Moi, Celestia, de charité et de droit, je bannis le mal et le malheur de mes terres, et j'ordonne la loi céleste. Un monde où chacune a sa place, même les monstres, un monde où toutes seront destinées à vivre en harmonie.
Il suffit pour cela que le monstre ignore ce qu'il est.
Et là j'ai fait wow. J'ai redécouvert mon propre texte et je me suis rendu compte à quel point le fait d'avoir réécrit ce début plus d'une dizaine de fois avait permis de le ciseler mais à un point...
Je veux dire, une fois encore la mise en scène est jolie. Prenons simplement le paragraphe qui commence par "je crois que si la magie permet tout à toutes...", l'une des mises en scène notables est le "je crois" scandé tout du long et qui fait pense à un discours de politicien ("moi président" ?). On a le "asservit / soumet", on a le "domine / opprime", on a une structure ABAB qui est une chaîne ! Structurellement le texte est une chaîne alors qu'on parle d'asservir et d'opprimer ! Donc ouais la mise en scène elle est cool... mais encore ?
Là encore, je vais balancer une anecdote. Au départ, je tentais d'écrire Icorne dans le style de "Melodrama", avec une Celestia très lol, très troll et qui se moque de tout. Mais tous mes brouillons mouraient dans les cinq pages. J'ai alors fini par décider de changer le personnage, et lui donner une voix plus... impériale. Plus de grandeur, plus de noblesse.
Et soudain ça passe.
Donc le ton de ce passage n'est pas du hasard, là je suis en train de me donner le la pour le reste du texte. Mais ça ça reste de la mise en scène. Ce qui m'intéresse, c'est le contenu, c'est ce que dit le texte au-delà de la paraphrase. Et justement. Là, mine de rien, dans ce premier passage je suis en train de spoiler toute l'intrigue. Simplement cette phrase :
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis.
On a la structure enchâssée ABBA avec "tout / toutes / toutes / tout" qui met en scène l'inversion qui se produit. Quelle inversion ? Eh bien, la phrase peut sembler du verbiage, mais si on s'arrête elle dit quelque chose. En une phrase on a toute une philosophie sur l'absence de limites. C'est, secrètement, la règle avec laquelle on devra juger tout ce qui arrivera ensuite dans le texte. C'est la clé de lecture.
Autre chose ? Regardez les déterminants. "Je crois que le monstre tue le monstre..." le déterminant est défini. Mais soudain "je crois qu'un monstre asservit" le déterminant est devenu indéfini. On est passé de "le" à "un". C'est le genre de truc qu'à la lecture le lecteur ne va pas voir, parce qu'il est trop occupé à lire la suite. Mais ce détail. Juste ce détail. Quand je dis qu'ici on est en train de spoiler tout le texte, ce n'est pas une blague. 
Okay.
Maintenant que je vous ai spoilé tout un texte (dépendant du temps que vous aurez passé à relire le passage dans le détail) on va sauter un peu plus loin. Pas bien plus loin. Juste après cette introduction l'histoire démarre :
Face à moi se dressaient les hordes d'Everfall, un million de bêtes sous la bannière du chef de guerre maudit. J'amenais à ma suite huit cents poneys de la garde royale, suivis des licornes de la tour de Windscream, des volontaires de Marephis, de Bayton et Bristle Rock, des braves de Raneigh, de Snaffle Heights  et Mountgomery. J'avais sur ma gauche les lances d'Hendersalt et d'Hayzelwood avec leurs hampes entrelacées d'émeraude. Et sur ma droite s'avançaient étincelantes les trois colonnes de Grazedale, de West Muffin et de Chestnut Creek. À la tête de ces dernières je reconnaissais les plumes azur de Poppy Wreath. Avec moi quatre mille sabots foulaient ces prés.
À quoi s'ajoutaient les compagnies de tercios de l'infante Furiosa. Son étendard dominait les deux collines et le métal et l'argent de ses cuirasses formaient comme une muraille d'écailles. Nous avions aussi les deux cents ânes de la compagnie de Douncango, la compagnie de Muleón et celle de Salinas de Humpalgo. Et à la troisième heure enfin, dans le premier fracas des armes, je vis venir par les routes écrasées de chars presque quatre cents zèbres venues des côtes lointaines de Feira de Stripana.
Même à mille contre un la moitié du monde connu m'avait rejointe.
Ici, encore et toujours une anecdote. J'avais écrit un autre texte, "Légitime", où je ponifiais l'Amérique Sud, et je m'amusais comme un fou à trouver des noms sur Google Maps le long de l'Amazone. Ici, j'ai fait pareil, j'ai cherché des lieux aux États-Unis et j'ai ponifié. Honnêtement, là, je m'amusais.
Mais.
À la relecture, tu le sens l'épique ? Juste assez de détails pour que ce ne soit pas abstrait, juste assez de noms pour être étourdi, la petite référence à Hugo qui va bien et enfin la phrase qui claque, "même à mille contre un..." Donc ouais, la mise en scène est excellente, désolé de me brosser moi-même dans le sens du poil mais c'est sûr que partir à la bataille dans ces conditions moi je suis hype.
Mais, comme avant... la mise en scène ne fait pas tout. Est-ce que ce paragraphe, là, qui liste d'où viennent les poneys, nous dit plus que juste ce qui est écrit noir sur blanc ? Honnêtement... pas vraiment. Okay, ça montre un aspect intéressant de Celestia : elle s'intéresse aux autres. Elle les adore. Regarde juste : "j'amenais à ma suite" là ils sont dans l'ombre, mais ensuite "j'avais sur ma gauche" ils sont en train de la flanquer, elle se fait doucement dépasser, et ensuite tu as "à la tête de ces dernières" les autres sont passés en tête ! À la fin ce n'est plus "à ma suite" c'est "avec moi", Celestia est en train de les mettre en avant, de chanter leurs louanges !
Et rien que ça, déjà, c'est l'esprit d'Icorne. Celestia n'en a rien à fiche d'elle, elle met en avant les autres. Elle admire les autres. Donc rien que là, oui, déjà oui, ce paragraphe en dit beaucoup ! Mais... c'est pas suffisant.
Donc on va sauter quelques pages et arriver au moment où Celestia cause avec une troupe commandée par la comtesse Birdshot :
Je me détachai d'elle pour regarder la presse noire au loin.
« Vous recevrez une officière jusqu'au retour de Birdshot. »
« Princesse, on ne pense pas que la comtesse reviendra. » Dit piteusement une jument derrière moi.
Je me retournai. Ça, au moins, je savais comment y répondre.
« Ne perdez pas espoir, braves ponettes. Cette journée verra nombre de malheurs et de miracles. Le ciel m'a donné des ailes et une corne, mais le soleil m'a aussi donné un coeur et dans ce coeur brûle une flamme plus précieuse que tous ces dons. Nous partageons toutes cette flamme, une magie que notre ennemi ne connaît pas. Je vous montrerai de quoi vous êtes capables, et vous, mes admirables ponettes, vous me rendrez fière. »
Oui. C'était cela. J'avais dit ces mots exacts voilà des siècles à ces juments de la comtesse Birdshot, puis j'avais tourné la tête d'un geste glorieux et admirable, face à la presse sombre des bêtes d'Everfall, et je m'étais retrouvée à nouveau seule face à moi-même.
Non, vraiment, je me sentais seule. Je profitais que mon historienne inscrive chaque parole de mon supposé discours pour réfléchir à la suite.
Le paragraphe du "ne perdez pas espoir" est typique de la narration qui précédait. Grandeur, épique, blabla, r'garde comment qu'on poutre sa mère le chien. La mise en scène est impeccable, il ne manque plus que les trompettes et les confettis. Et une fois encore : "et vous, mes admirables ponettes", tu le sens l'esprit Celestia ?
Et soudain paf.
Soudain le texte change complètement et tout ce qui précédait se révèle n'être qu'une histoire racontée, pour la faire brève, afin de faire plaisir à l'historienne royale. Et ce n'est même pas la vraie histoire d'Equestria : Celestia invente.
Alors ouais, c'est un mécanisme franchement fait fait fait et refait, les blasés seront d'accord avec moi pour dire que c'est aussi imaginatif que le "en fait c'était un rêve ! Tadadadaaaam !" Mais regardez.
Durant toute l'histoire qu'invente Celestia, elle s'entoure de poneys dont elle chante les louanges, et soudain elle dit quoi ? "Je me sentais seule". Et elle n'est pas seule : y a son historienne. Et deux gardes. Et quatre musiciennes. Mais elle se sent seule. Ce qui apparaît comme une blague est en fait fondamental. Dans la foulée, pourquoi elle racontait toute cette histoire ? Ça va être un enjeu pour les pages qui suivent. Et c'est là, pour moi, où le texte est vraiment intéressant.
Inutile de dire qu'à ce stade je dois paraître vraiment arrogant, limite à faire la promotion d'un texte que je mettrai plus de temps à écrire que le fandom n'a de temps à vivre, mais j'étais vraiment surpris, en le lisant à haute voix, à quel point il était bien construit.
Ce n'est pas la mise en scène. Le texte a beau être épique tout ce que tu veux, c'est comme écrire le combat entre Rarity et dragon mode bourrins : je sais le faire. Mais ça a pas d'intérêt. C'est un pur exercice de style.
C'est ce que cette mise en scène exprime. Ce qu'on arrive à dire, à faire passer, sans même avoir à le mentionner.
 
3.2. Un peu de texte
Ce qui nous amène, enfin, enfin, au passage qui m'intéresse le plus. Ouais, tout ce qui précède ne servait que de mise en contexte :
« Princesse, décidément. » Me gronda Feather. « Vous avez la tête je ne sais où aujourd'hui. Je vous en prie, concentrez-vous, vous alliez me décrire Poppy Wreath. »
Je lui cachais un soupir.
Poppy Wreath avait le pelage capucine, d'un orange-rouge qui tendait à l'orgueilleux et la crinière plus noire que violette, coupée courte à la frange au point qu'une fois le heaume en place il n'en restait pas une mèche visible. On avait peint son écu des mêmes couleurs en entrelacs, ainsi que le côté des lames de son chanfrein si bien qu'elle semblait avoir plutôt une crinière en cascade que l'or effaçait pour la plus grande part. L'autre côté du heaume portait les trois plumes rémiges aux couleurs chantantes dont les pointes usées par le temps tiraient vers le blanc pur. Six alules en-dessous, petites et fauves, rajoutaient leur touche à l'orgueil de cette coiffe.
« Les rénovations. » Je me coupai à nouveau. « Je pourrais mettre Field Day en charge des rénovations. Le palais commence à montrer son âge, après tout. »
Pour le contexte, on est donc toujours avec l'historienne qui veut son histoire de bataille épique toussa, et Celestia qui pour sa part veut causer de tout autre chose. Donc Celestia soupire et reprend l'histoire.
Et là on a un paragraphe qui devrait surprendre.
Pourquoi ? Parce que ce paragraphe est une description. On décrit un personnage. Et si vous regardez bien, derrière toutes les fioritures c'est une description liste : "elle a le pelage truc, elle a la crinière truc, elle a un heaume, elle a un écu truc..." et on finit par décrire quasiment chaque plume de son casque une par une. Celestia est en train de faire l'inventaire exhaustif de Poppy Wreath et elle passe presque quatre phrases à en décrire la tête. Juste la tête. Et je dis pas, une fois encore c'est bien écrit, un peu confus (si on ne connaît pas tous les termes) mais un sacré mouvement très joli et tout. Mais c'est juste une longue description-liste.
Ceux qui lisent mes articles savent que je n'aime pas les descriptions-listes. C'est le genre de truc qui en général tue le texte, coupe l'action genre tu mets pause et tu regardes l'image fixe pendant trois secondes avant de reprendre le film. C'est quelque chose que je déteste faire, que j'évite dans mes textes comme la peste. Alors pourquoi je le fais ici ?
Parce que Celestia ne veut pas ! raconter son histoire. Et là, une fois encore, alors qu'elle chante les louanges d'une jument qui n'a probablement jamais existé, elle le fait de la manière la plus barbante possible. Il n'y a pas jusqu'au discours indirect pour souligner à quel point elle a pas envie.
Pourquoi ça importe d'insister là-dessus ? Parce que son historienne, Feather Dust, elle, ne le remarque pas. Feather est persuadée que, un, c'est la vraie histoire 100% réelle d'Equestria et que, deux, Celestia veut la lui raconter, que Celestia l'a carrément fait venir pour ça et est juste distraite. Ah oui et trois, même si ça ce n'est pas encore dit à ce stade du texte : Feather Dust écrit l'histoire d'Equestria comme une ode à Celestia, où les autres poneys sont juste des faire-valoir.
Donc quand Celestia dit "je me sentais seule" elle ne plaisantait pas. C'est le cas.
 
4. tl;dr
Ouais ce qui précède est assez pavé.
Seul le point 1 est vraiment "technique" au sens où on écrit vraiment le paragraphe, étape par étape.
Mais ensuite j'avais le besoin d'expliquer pourquoi ce genre de paragraphe, même bien écrit, ne suffisait pas, et pourquoi écrire un paragraphe demande beaucoup, beaucoup plus d'efforts. Pourquoi je ne me satisfais pas juste d'une histoire toute mignonne en surface.
 
Un paragraphe n'a qu'un et un seul objet. Mais cet objet n'est pas quelque chose d'évident genre "rattraper une mèche" ou "taper sur le méchant". Cet objet est beaucoup plus abstrait. C'est la valeur ajoutée du texte.
Donc réessayons.
Refaisons l'écriture du paragraphe où Applejack essaie de rattraper sa mèche. Mais cette fois, essayons d'exprimer quelque chose :
"Par où ?!" S'affola Applejack.
La voix à l'autre bout de la radio était bredouillante.
"Je ne sais pas...""Par où !?""À gauche !"
Elle prit à gauche, sentit l'inertie du véhicule l'écraser. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite, trop vite, trop tard, trop court pour pouvoir redresser. L'arrière mordit sur le trottoir, cogna le métal. Sabot sur le frein, par à coups, avec ses pattes elle tentait de contrôler le volant devenu fou, redresser, redresser à tout prix, et elle cherchait du regard un détail auquel se raccrocher. Ce fut un éclat, un petit éclat vif et brûlant parmi le flou tournoyant sur lequel elle se fixa pour, braquant les roues une dernière fois, dans une embardée en avant, se remettre droite. Cet éclat, c'était la mèche, et tous ses doutes furent balayés.
Quoi que j'ai fait ? J'ai décidé de traiter d'Applejack et sa dépendance aux autres. D'où le contexte, avant le paragraphe, qui explique que pour poursuivre la mèche elle dépend des instructions de Big Mac. Le "doute" (fin du paragraphe) est omniprésent, illustré par une rue étroite, pareille à une prison, et par l'inertie. Tout ce paragraphe illustre les sentiments d'Applejack alors qu'elle mise tout sur son frère et en subit les conséquences.
Avec cela en tête, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? La transition entre le frein et le volant. La dénomination du volant. Les termes "redresser" et "se remettre droite" qui ne sont pas assez liés à son état mental. Bon okay et tout le reste aussi. Si je devais continuer à bosser sur ce paragraphe je tenterais de réécrire à partir de "par à coups".
Pour ceux qui veulent, voilà quelques brouillons de ce paragraphe :
Trop vite, trop tard, tout défilait
Trop vite, trop tard, tout défilait trop vite. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Ses freins hurlèrent pour éviter l'accident.
Puis il y eut l'éclat de flamme sur le pavé, un crépitement
Ses yeux sautaient sur la route, pour redresser, vainement, alors
La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite. Ses yeux sautaient de détail en détail, cherchaient vain, en oubliaient le virage. Trop vite, trop tard. Le regard tourné sur le trottoir qui approchait. Une attraction mortelle. Puis son coeur fit un bond 
Mais ouais. Que la mise en scène soit bonne ou non, ici le paragraphe a un objet. Et peu importe le nombre de manière de l'écrire, c'est ce qui rend ce paragraphe intéressant. Je serais notamment intéressé de savoir de quels doutes on parle vraiment, si Applejack doutait des autres ou si, au contraire, elle se blâmait elle-même.
 
Donc au moment d'écrire un paragraphe, l'important n'est pas "comment je vais mettre ça en scène". Promis, juré, on fera des tonnes d'articles sur les outils et techniques pour ça. Mais ces outils dépendent purement de ce qu'on veut faire. Donc l'important c'est l'objet de ce paragraphe.
Et ça j'avoue que ça ouvre de sacrées perspectives sur la manière dont on les écrit.

System 14 1399

Faisons le point sur la ponctuation

Faisons le point sur la ponctuation.
(Et autres spécificités typographiques.)
Aujourd’hui, nous allons essayer d’approfondir une composante que j’ai toujours qualifiée de centrale en écriture et en traduction : la ponctuation. J’ai longtemps réfléchi à un article sur le sujet et à la portée qu’il pourrait avoir ; devais-je écrire de manière didactique et illustrée ? devais-je faire un récapitulatif technique aux mille et une subtilités ?
Faute de réponse pertinente ou satisfaisante, j’ai décidé de faire un mélange des deux en alliant pragmatisme et exactitude. Bien que la ponctuation soit globalement normée et simplifiée au mieux pour un usage à la fois facile d’accès (pour encourager l’usage d’un code unique) et précis (pour permettre à chacun d’exprimer sans limites les émotions ou les intonations qu’il souhaite retranscrire), il est avéré que l’évolution permanente de la langue et de ses utilisateurs rend l’expression de tendances nouvelles compliquée ; la faute à des normes qui tendent à rester figées dans le temps.
C’est pourquoi il ne faut pas prendre mes explications ou mes énoncés comme des commandements indéniables et sans équivoque ; tout ce que je dis se basera sur des avis personnels issus d’une expérience de passionné. Je traiterai donc de ce qui doit être fait selon moi et selon les ouvrages de référence (ou les deux), mais aussi de ce qui doit être évité. Lorsque cela sera nécessaire, j’aborderai les pratiques que l’on croise régulièrement dans des textes débutants comme professionnels, et que vous devriez faire en sorte de tenir à l’écart de vos textes ; je n’oublierai bien sûr pas de parler des habitudes typographiques de nos chers amis anglophones afin de fournir un comparatif net et concis à destination de tous.
Étant donné que je ne suis pas le premier à avoir eu l’idée d’un tel article et que je ne suis pas non plus la personne la plus éclairée concernant tout ce qui entre dans la définition de « ponctuation », je me référerai souvent à des sources externes et je renverrai, le cas échéant, à des articles déjà présents sur le site.
Je vous conseille, si vous avez oublié votre popcorn et de fermer la porte à clef, d’utiliser la fonction de recherche de votre navigateur (par défaut Ctrl + F) afin d’aller à l’essentiel si seule une partie du contenu vous intéresse. Pour les plus curieux d’entre vous, Word estime que l’article contient environ 10 000 mots et 60 000 caractères pour un total de 32 heures d’édition.

1 – LE POINT, LA VIRGULE, ET LE POINT-VIRGULE
       – Le point
       – La virgule
       – Le point-virgule
2 – LE POINT D’INTERROGATION, LE POINT D’EXCLAMATION, ET HYBRIDES DIVERS
       – Le point d’interrogation
       – Le point d’exclamation
       – Hybrides divers
3 – LE TRAIT D’UNION ET LES TIRETS
       – Le trait d’union
       – Le tiret demi-cadratin
       – Le tiret cadratin
4 – LE DEUX-POINTS ET LES POINTS DE SUSPENSION
       – Le deux-points
       – Les points de suspension
5 – LES PARENTHÈSES ET LES GUILLEMETS
       – Les parenthèses
       – Les guillemets
6 – LES ESPACES
       – Les types d’espaces
       – Les règles
7 – AUTRES PRATIQUES ET « NÉOLOGISMES »

Tout d’abord, il serait utile de définir la ponctuation. D’après le Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, ce serait « l’art de ponctuer ». C’est donc du côté du verbe « ponctuer » que nous allons obtenir une définition digne de ce nom : « Mettre des points, des virgules et d'autres signes de ponctuation dans un discours écrit, pour distinguer les phrases et les différents membres dont elles sont composées. »
Édifiant. La ponctuation ne servirait donc qu’un aspect fonctionnel et n’aurait, en soit, aucun pouvoir sur le lecteur et la dynamique d’un récit. Pourtant, lorsque je vois un point d’exclamation, j’y vois plus qu’un simple point agrémenté d’une barre séparant deux idées ; j’y interprète de la colère, de la surprise, de l’étonnement… de l’exclamation.
La ponctuation apporte une réelle dimension à votre écrit, elle dynamise votre texte, sert le suspens ou la trame et peut faire tourner votre lecteur en bourrique ou le tenir en haleine lorsqu’elle est appliquée d’une main de maître. Plus qu’une composante graphique, c’est un véritable vecteur d’émotions et d’intonations qu’aucun autre caractère ne saurait divulguer. C’est pour cette raison que vous devez comprendre comment fonctionnent les virgules, comment gérer vos majuscules ou vos points, quels qu’ils soient. Bien sûr, un point normal reste un signe neutre et un guillemet ne sert qu’un aspect pratique, mais il faut que vous arriviez à utiliser la ponctuation avec précision afin d’apporter une cohésion à votre texte qui saura ravir les plus exigeants et captiver les plus oisifs.
Mal employée, la ponctuation irritera dans un premier temps avant de finalement rebuter si elle ne suit pas au moins un modèle fixe ; pire, elle pourrait même véhiculer une idée différente, voire opposée à celle voulue. C’est pourquoi, sans ressentir le besoin de devenir un virtuose de la ponctuation, vous devez au moins en maîtriser les bases et apprendre à établir un code auquel vous vous tiendrez.
Pour le petit complément, la typographie au sens propre tient de l’art d’agencer des textes à l’aide de caractères en imprimerie, ce n’est pas une entité ou une discipline dont dépend la ponctuation ; ainsi, lorsque l’on vous parle de typographie, c’est comme si l’on vous parlait de grammaire en lieu et place de « fautes » ou de « règles ». De simples abus de langages et raccourcis dus aux spécialistes mêmes de ces domaines lorsqu’ils s’expriment dans leur jargon – n’y voyez rien de plus qu’un terme technique.
Bon, c’est pas que je commence à vous perdre, mais c’est que c’est pratiquement le cas. Il est grand temps que nous rentrions dans le vif du sujet.

LE POINT, LA VIRGULE, ET LE POINT-VIRGULE

LE POINT (.)



Commençons par le plus banal et à la fois le plus complexe des signes de ponctuation : le point. Nous le connaissons tous depuis l’enfance (combien de fois nous a-t-on répété : « Une phrase commence par une majuscule et finit par un point ») ; il exprime la neutralité et ne saurait par conséquent être plus difficile à expliquer. Sous son apparence classique et malgré sa fonction basique – achever une ou séparer deux phrases –, il peut être, dans un récit, le « signe » avant-coureur d’une colère encore dissimulée, le témoin d’une personne brisée réduite à l’apathie la plus totale ou bien simplement ponctuer la plus anodine des phrases dans une carte postale ou une recette de cassoulet.
Cependant, faut-il encore savoir le placer. Avec ses deux comparses « la virgule » et « le point-virgule », il forme un trio de choc quasi inséparable qui devient vite un casse-tête même pour les écrivains les plus chevronnés. Il faut savoir à quel moment ponctuer vos phrases d’une séparation, et laquelle utiliser.
Il n’y a pas tellement de façons de faire qui soient correctes. Vous devez décider de la longueur de votre phrase et la ponctuer en adéquation. Ainsi, vous pouvez décider de formuler une phrase longue en énumérant une suite de faits, de descriptions, etc., afin de donner un rythme effréné qui essoufflera artificiellement votre lecteur, ou bien vous pouvez décider d’écrire les mêmes idées et les mêmes mots dans un cadre plus lent et insistant à l’aide de diverses phrases courtes.
Un point sert à séparer deux idées différentes. Vous voulez décrire un sac rouge alors que vous parliez de la jument assise en face de votre protagoniste ? Difficile de mêler ces deux idées sans embrouiller le lecteur, surtout si le sac est à l’autre bout de la pièce ou qu’aucune transition justifiée n’est apportée (le sac tombe, la jument regarde le sac, etc.) C’est pourquoi, dans un cadre normal, vous devez vous contenter de mettre un point à chaque fois que vous changez d’idée, de lieu, etc. C’est un repère qui sert grosso modo à dire à votre lecteur : « Attention, on change d’idée. » Ainsi, si vous décidez de décomposer votre phrase à rallonge en une série de petites phrases, le lecteur prendra le temps de s’attarder sur chaque élément mis en exergue et vous marquerez inconsciemment son esprit.
Il reste à noter qu’une suite de phrases « sujet-verbe-complément » tendra à agacer votre lecteur de par le manque de prise de risques et de par le manque d’éléments pertinents ou de variations rythmiques apportés à votre histoire. De même, une phrase longue d’un paragraphe aura pour effet de forcer le lecteur à la survoler ou, dans le meilleur des cas, à devoir la relire plusieurs fois pour en comprendre le sens et traiter toutes les informations données. Il faut donc que vous arriviez vous-mêmes à trouver les longueurs de phrase qui correspondent à ce que vous avez besoin d’exprimer, mais aussi au rythme et à tout autre facteur présent à l’instant que votre phrase décrit. En résumé, une phrase courte peut être pertinente, tout autant qu’une phrase à rallonge, mais il faut vous assurer qu’elle est en adéquation avec l’idée que vous aviez et le ton du moment.
Pour marquer une abréviation, on utilise également un point. Celui-ci doit être placé après le mot abrévié s’il ne finit pas par la dernière lettre du mot d’origine. Exemple :

(1) : « quelque chose » donne « qqc. »
(2) : « quelqu’un » donne « qqn »

Au sujet des sigles et acronymes, la grande majorité ne doit comporter aucun point (MLP, etc.), mais il se peut que certains – notamment les titres honorifiques – en prennent ; dans le doute référez-vous à un site ou à un ouvrage de confiance.
Il faut également retenir que, à moins de faire office de point final, le point d’abréviation n’appelle pas la majuscule. Pour ce qui est de la ponctuation, le point et les points de suspension doivent être confondus avec le point d’abréviation (« .. » et « …. » n’existent pas) ; quant aux autres signes, ils doivent être placés comme s’ils suivaient un mot ordinaire. Par exemple, « etc. » peut sans problème être suivi d’une virgule.

LA VIRGULE (,)

Lorsque le point ne suffit plus, la virgule intervient. Vous avez besoin de séparer des idées ou d’isoler une remarque mais cela ne vaut pas une phrase complète ? Alors les virgules sont vos amies si vous savez les employer avec finesse.
Souvent, pour ne pas dire toujours, je vois les écrivains placer leurs virgules aléatoirement autour de leurs conjonctions de coordination (mais, où, est, donc, or, ni, car). Mais, à l’origine, la virgule a été introduite afin d’indiquer où faire des pauses lors de l’énonciation d’un texte écrit, il faut donc savoir la placer correctement afin d’éviter des pauses d’apparence impromptue ; si cela peut vous guider, essayez de lire votre texte à haute voix et de repérer les virgules qui vous semblent douteuses : c’est un début d’autocorrection tant que les automatismes ne sont pas acquis.
Allons-y pas à pas. Prenez la première phrase du premier paragraphe de cette section : une seule virgule est présente et elle ne sert qu’à séparer l’idée liée au point et l’idée liée à la virgule ; essayez de lire sans faire la pause impliquée par cette dernière, vous trouverez peut-être que cela sonne faux. Jusque-là, rien de compliqué, c’est une phrase banale qui illustre ce que je viens d’expliquer.
Maintenant, reprenez la première phrase du deuxième paragraphe et essayez de la lire en omettant ce qui se trouve entre les deux premières virgules. Est-ce que cela sonne juste ? Oui. Est-ce que la phrase aurait un sens sans cette « parenthèse » ? Oui. Voilà les questions que vous devez vous poser lorsque vous utilisez plusieurs virgules.

(1) : Phrase typique : « La jument n’était pas très douée, mais dans son malheur, elle restait heureuse. »
(2) : Phrase correcte : « La jument n’était pas très douée mais, dans son malheur, elle restait heureuse. »
(3) : Phrase également acceptée suivant le degré de séparation des éléments que vous voulez donner : « La jument n’était pas très douée, mais, dans son malheur, elle restait heureuse. »

La phrase (1) devrait maintenant vous sembler erronée si vous avez bien suivi le petit exercice que je vous ai donné juste avant.
La phrase (2) est la plus vraisemblable en l’absence d’un besoin plus poussé de séparation ou d’insistance.
La phrase (3) est bien moins commune et demande plus de réflexion avant d’être mise en œuvre ; vous devez y voir une « virgule dans une virgule ». Ainsi, pour la décomposer de la manière que je vous ai donnée, vous devez la lire non pas comme un mille-feuille mais comme si la première virgule devait être conservée : « La jument n’était pas très douée, mais elle restait heureuse. » La séparation des deux idées est avérée et sonne un peu comme : elle n’est pas très douée, c’est certain, mais bon, au moins elle garde le sourire. Tandis que la phrase (2) ne cache rien d’implicite et ne veut rien dire de plus que ce que les mots peuvent exprimer.
Admirez la toute-puissance de la ponctuation ! Le simple ajout d’une troisième virgule judicieusement placée procure à votre phrase tout un tas de termes et d’idées que seul le lecteur interprète ; avouez, c’est plus subtil que de l’écrire directement avec des mots, vous laissez place à l’imagination de votre lecteur et seul un esprit plongé dans votre récit saisira toute la profondeur de votre texte.
Il est important de retenir qu’une virgule ne doit pas se situer entre un sujet et un verbe, un verbe et un complètement d’objet direct ou bien entre un nom et un adjectif. Ce ne sont pas les seuls exemples, mais, à moins de lister plusieurs sujets se rapportant à un même verbe, plusieurs adjectifs se rapportant à un même nom, ou d’ajouter une proposition, vous ne trouverez jamais de virgule directement apposée entre ce genre d’éléments indissociables. Le sujet est lié à son verbe, tout comme le nom est lié à son adjectif ; les seules virgules tolérées doivent introduire un élément.
Enfin, la virgule peut aussi tenir un rôle d’énumération dans un cadre littéraire. Lorsqu’il s’agit d’une liste à tirets ou à caractère scientifique, on préférera employer les points-virgules. Dans le premier cas : car une liste à tirets ne contient qu’une majuscule au début ; l’ensemble des tirets est considéré comme une seule et unique phrase que l’on divise en plusieurs propositions à l’aide des points-virgules et non comme une liste de phrases indépendantes. Dans le second cas : pour éviter toute confusion avec les virgules utilisées dans les nombres décimaux, par exemple.

LE POINT-VIRGULE (;)

Une fois que vous en arrivez à un tel niveau de compréhension, vous commencez certainement à soupçonner le besoin d’un troisième signe de ponctuation. Tenez, soyons fainéants, pourquoi ne pas le nommer… le point-virgule ? On empile les deux signes ; emballé, c’est pesé !
Le point-virgule peut avoir deux utilités bien distinctes à mes yeux : soit il sert à séparer deux grandes idées, syntaxiquement indépendantes, dans une longue phrase déjà parsemées de virgules destinées à distinguer des « sous-idées », soit il sert à « décomplexifier » une phrase où un trop grand nombre de virgules ou de paliers de virgules se côtoient.
Ainsi, il vous permet de « remettre à zéro » le souffle de votre lecteur et toute la ponctuation que vous avez pu utiliser dans la première partie de votre phrase ; en somme, c’est comme mettre un point, sauf que votre lecteur comprend que les deux idées entretiennent un rapport suffisamment important pour exiger l’intervention d’un signe peu usité et plus nuancé que le point. Une sorte d’entre-deux qui manque malheureusement de popularité, faute de clarté quant aux termes de son utilisation, et qui, pourtant, est d’un intérêt capital si vous tenez à proposer un récit millimétré.
Alternativement, cela peut au contraire vous permettre de rassembler deux idées sommaires dans une seule phrase afin d’éviter de donner trop d’importance à une proposition isolée via l’octroiement du statut de phrase à part entière.
Ainsi, notez la différence entre :

(1) : La jument rose, ainsi humiliée par mes propos, se mit à fixer avec insistance le sac qui se trouvait à mes côtés, lorsqu’un bruit sourd se fit entendre ; le sac venait de chuter.
(2) : La jument rose, ainsi humiliée par mes propos, se mit à fixer avec insistance le sac qui se trouvait à mes côtés, lorsqu’un bruit sourd se fit entendre. Le sac venait de chuter.

Dans l’exemple (1), la chute de l’objet ne se révèle pas être un élément capital et n’est pas soulignée par l’ajout d’une phrase dédiée au sac et à son rôle. On se concentre principalement sur ce que la jument fait et ce qui gravite autour de son action.
Dans l’exemple (2), la chute de l’objet est annoncée seulement après le léger suspens imposé par le point qui conclut la phrase où le sac est introduit. Ainsi, vous accordez deux phrases au sac dont une pour l’introduire sans expliquer son rôle et une pour souligner sa chute, éclipsant donc momentanément les personnages présents. En voilà des manières de choyer un objet !
Il y aurait beaucoup trop de possibilités en ajoutant les points et les virgules à l’équation pour que je vous les illustre toutes avec un exemple, mais je pense avoir réussi à vous faire passer l’essentiel de mon interprétation au sujet des points-virgules.
Retenez également que le point-virgule reste un signe « fort » et qu’il doit donc être employé avec parcimonie. Son rôle étant de distinguer deux propositions suffisamment complexes pour être des phrases à part entière, il faut éviter d’avoir plusieurs fois recours au point-virgule dans une même phrase afin de ne pas perturber le lecteur.

LE POINT D’INTERROGATION, LE POINT D’EXCLAMATION, ET HYBRIDES DIVERS

LE POINT D’INTERROGATION (?)



Nous entrons dans un domaine bien plus pratique d’usage : les points que je qualifie d’intonation. Un point pour marquer la fin d’une phrase, surmonté de ce qui fut autrefois un tilde pour marquer le ton ? Ce n’est autre que le point d’interrogation. Dès lors que vous souhaitez poser une question, qu’elle soit rhétorique ou non, l’usage est clair et unanime : un point d’interrogation ponctue la phrase.
Mais il serait injuste de le faire paraître comme ennuyeux et sans subtilités. En effet, bien que ce signe de ponctuation passe le plus clair de son temps dans les dialogues, il peut apporter un tout autre style de narration s’il interroge directement le lecteur et non un personnage du récit. Utilisez-le avec prudence, au risque d’aller à l’encontre des usages ; un narrateur passif qui s’exprime avec neutralité durant plusieurs chapitres ne peut tout à coup devenir intrusif « parce que la question morale pour faire réfléchir le lecteur en fin d’histoire, c’est cool ». Néanmoins, dans le cadre d’une phrase écrite en discours indirect libre (pensées du personnage rapportées par la narration), les usages en matière de ponctuation sont plus souples.
Bien que le point d’interrogation fasse généralement office de point terminal, il est possible qu’il joue le rôle d’une virgule et ne soit donc pas suivi d’une majuscule systématique. En effet, si votre personnage pose une série de petites questions, ou énumère un groupe d’éléments ou de possibilités, il est tout à fait possible d’exiger la pause moindre d’une virgule au lieu de celle d’un point afin de ne pas gâcher l’effet pressant d’un groupe d’idées rassemblées dans une seule et même proposition.
Observez la différence :

(1) : Qui suis-je ? Où suis-je ? Que fais-je ? Qui êtes-vous ? s’enquit le poney, encore sonné.
(2) : Qui suis-je ? où suis-je ? que fais-je ? qui êtes-vous ? s’enquit le poney, encore sonné.

La phrase (1) donne l’impression que le personnage prend le temps de réfléchir à chaque question avant de toutes les poser et qu’il accorde de l’importance à chacune d’entre elles. Dans la phrase (2), un rythme erratique et presque désordonné est attribué au questionnement du poney, attestant de son état bancal. Ajoutez à cela un verbe de parole correspondant au champ lexical de la peur ou une incise bien calibrée décrivant ses pupilles dilatées et l’effet est garanti.
J’ajoute à cela que les incises commencent toujours par une minuscule ; ainsi, quelle que soit la nature du point qui conclut un dialogue, ce n’est qu’à la fin de la phrase complète (le morceau de dialogue suivi de l’incise) qu’un point à valeur « finale » est attribué et exige de ce fait une majuscule.
À noter qu’il est fortement déconseillé de doubler le signe interrogatif pour marquer l’insistance. J’en profite pour faire une brève parenthèse sur les points d’interrogation et d’exclamation culbutés (¿) et (¡) : ils sont essentiellement croisés dans la culture hispanique et n’existent donc pas en français. Cependant, ayant déjà eu à faire à une citation espagnole, je vous conseille de garder ces points culbutés en début de phrase tout en appliquant les règles d’espacement que j’aborderai un peu plus loin dans cet article.

LE POINT D’EXCLAMATION (!)

Difficile de ne pas être exhaustif en ce qui le concerne. C’est l’histoire d’un « L » minuscule qui tombe amoureux d’un point, et puis ça fait des bébés colériques. Le point d’exclamation peut marquer différentes intonations, c’est pourquoi il faut toujours penser à le suppléer d’un verbe de parole ou d’une incise en rapport avec la nature de l’exclamation de votre personnage lorsqu’il ponctue une réplique. Qu’il soit en colère, surpris, ravi, menaçant ou convaincu, le point d’exclamation saura vous fournir une base suffisante pour alerter votre lecteur et lui dire : « Attention, le ton change ! », mais vous devez vous assurer de le compléter avec justesse afin que le lecteur interprète précisément la réaction que vous imaginiez.
Néanmoins, veillez à ne pas abuser de celui qui fut un temps appelé « point d’admiration » car vous risquez de distraire votre lecteur et, le cas échéant, de l’exaspérer plus que votre personnage ne saurait l’être. N’importe quelle phrase non exclamative ou ne relevant pas de l’interjection pourrait être suivie d’un point d’exclamation dans le simple but de créer de l’emphase, mais il est de votre devoir d’utiliser ce signe avec autant de précaution que ses pairs afin de donner une valeur unique à chacune de ses apparitions.
Au même titre que le point d’interrogation, il est possible de formuler une suite d’interjections ou de propositions exclamatives sans imposer une majuscule à chaque fois. Un temps, la virgule exclamative fut proposée et même brevetée, mais, comme elle n’a pas rencontré son public, il faudra vous contenter du point d’exclamation commun et l’admettre comme une virgule en le faisant suivre d’une minuscule si telle est votre intention. Naturellement, il ne doit pas être doublé pour marquer une gradation dans le type d’émotion exprimé si vous souhaitez suivre les normes admises. Bien qu’il soit possible de le croiser dans une narration intrusive – très intrusive –, je vous conseille de l’éviter autant que faire se peut compte tenu de sa valeur généralement plus forte et explicite que celle d’un point d’interrogation.

HYBRIDES DIVERS

J’ai tout d’abord pensé m’exprimer sur les points d’exclamation et les points d’interrogation culbutés dans une sous-section dédiée, mais, à la suite de recherches approfondies, j’ai découvert qu’il existait des variantes de nos points d’intonation standards ; ce que j’ai pensé digne d’intérêt pour une raison culturelle, mais aussi pour me permettre d’illustrer le manque de signes standardisés permettant d’exprimer certaines tonalités à l’aide de cas concrets. Certains de ces signes ne sont plus, ou n’ont jamais été, et d’autres conservent une existence éparse, au gré des tendances et des besoins à travers la littérature, la presse, ou encore le marketing.
La grande limite de tous les signes présentés ici, c’est la difficulté à les standardiser et à les diffuser de manière à ce que tous les ordinateurs puissent les interpréter ; cela implique que ces signes soient ajoutés aux tables de caractères de tous les ordinateurs du monde pour une diffusion optimale, chose qui paraît totalement invraisemblable même de nos jours.
L’un des signes les plus en vogue mais qui reste assez peu utilisé par le commun des mortels est le point exclarrogatif. « Qu’es aquò ? », me diriez-vous. C’est tout simplement le regroupement du point d’exclamation et du point d’interrogation, afin d’éviter la pratique fautive issue des bandes dessinées qui consiste à mettre les deux signes d’affilée : (?!) ou (!?). Le défaut majeur de ce signe, c’est son incapacité à différencier (?!) de (!?) ; d’après les quelques conventions bancales établies au sujet de cette pratique, le premier (?!) marquerait un réel questionnement tandis que le second (!?) relèverait plus de la question rhétorique. Personnellement, j’encouragerais l’usage du point exclarrogatif s’il était supporté par le site et les appareils moins récents, mais, dans le doute, essayez de ne pas avoir trop recours au point d’interrogation et d’exclamation accolés.
Un autre de ces signes – que j’ai brièvement abordé plus tôt – est la virgule exclamative, mais il existe aussi son homologue interrogatif : la virgule interrogative. Comment se présentent donc ces deux bestiaux ? Rien de plus simple : remplacez le point du point d’interrogation et d’exclamation par une virgule, et voilà vos nouveaux signes. J’ai un moment trouvé que cette invention demeurait futile et ne pouvait que tomber dans l’oubli, mais, en y réfléchissant plus sérieusement, je trouve que ce signe aurait vraiment eu sa place pour éviter les confusions au sujet des majuscules et des minuscules à la suite d’une question ou d’une exclamation. Allons donc lancer une pétition, c’est au goût du jour !
Il existe encore beaucoup d’autres signes liés aux intonations, comme le point d’ironie, ou toute la panoplie de points mise en place par Hervé Bazin dans un de ses livres afin d’apporter une dimension encore plus réaliste aux intonations, mais la majorité de ces signes est vouée à tomber en désuétude. Pour plus de détails, je vous invite notamment à visiter cette page d’où je tiens une partie de mes informations.

LE TRAIT D’UNION ET LES TIRETS

LE TRAIT D’UNION (-)



Je vois qu’il ne reste plus grand monde dans la salle, tiens donc, quel dommage, nous commencions tout juste à nous amuser ! Nous allons à présent parler de tout ce qui touche de près ou de loin aux diverses barres horizontales qui agrémentent nos récits. À commencer par le trait d’union, le plus accessible de toute la catégorie étant donné qu’il a eu droit à une place définitive sur tout bon clavier – rien d’étonnant à ce qu’il se substitue aux tirets d’usage dans la langue française.
Par abus de langage, il est très souvent appelé « tiret », et c’est là que réside tout le problème : c’est un trait d’union. Comme son vrai nom l’indique, son seul et unique but est d’unir visuellement deux éléments, c’est-à-dire former des mots composés lorsque l’on parle écriture. Que ce soit dans des expressions toutes faites (M. Je-Sais-Tout, c’est-à-dire, etc.), des inversions sujet-verbe (plaît-il, veux-je, etc.), lors d’une césure en bout de ligne, ou encore pour réunir un préfixe avec un mot (non-paiement, quasi-certitude, etc.), le trait d’union unit des mots ou des syllabes et c’est le seul usage pour lequel il est homologué.
En dehors de ces utilisations, il est régulièrement aperçu en lieu et place des tirets demi-cadratins, voire des tirets cadratins dans les dialogues. Il est également beaucoup utilisé lors de la composition d’une liste à tirets ou pour symboliser un « et » ou un « ou » en fonction du contexte. Tous ces usages vont à l’encontre de la norme et sont donc à proscrire si vous souhaitez, d’une part, éviter d’éventuelles confusions et, d’autre part, vous éviter les railleries des personnes qui se conforment aux normes admises.
Dans le cas absolu où vous ne souhaiteriez vous embêter d’aucune manière pour utiliser les caractères exacts mais où vous tiendriez à visuellement éviter les confusions, vous pouvez former vos tirets cadratins et demi-cadratins à l’aide de deux ou trois traits d’union comme ceci : « -- » pour le tiret demi-cadratin (–) ou « --- » pour le tiret cadratin (—).
Cela dit, le trait d’union connaît aussi son lot de difficultés, notamment en ce qui concerne les préfixes. En effet, tous les préfixes ne doivent pas être systématiquement rattachés à un mot via un trait d’union et certains préfixes n’admettent le trait d’union qu’à certaines conditions. Pour plus d’informations et une liste complète des préfixes et de leurs règles, cette page saura vous ravir.

LE TIRET DEMI-CADRATIN (–)

Attention, voici la première bête dont vous ne connaissiez peut-être pas le nom, j’ai nommé : le tiret demi-cadratin. (Vous noterez que j’ai choisi de progresser par ordre croissant de taille de tiret, c’est fascinant.) Le tiret demi-cadratin a plusieurs utilités : entre autres, il peut jouer le rôle de « parenthèses » en isolant un mot ou un groupe de mots à l’intérieur même d’une phrase ; cependant, contrairement aux parenthèses, le contenu des tirets aura tendance à être intégré à la syntaxe de la phrase dont il dépend. Les parenthèses sont plutôt admises pour donner une indication, commenter, expliciter ; ce qui peut donc n’avoir aucun rapport direct avec le reste de la phrase et n’aura généralement pas de lien syntaxique avec celle-ci (il est par exemple possible d’écrire une phrase entière entre parenthèses mais pas entre tirets). Voyez les tirets comme le niveau inférieur aux parenthèses, si ce que je viens d’expliquer semble trop flou.
En ce qui concerne les règles qui régissent ces tirets, le tiret ouvrant ne peut être précédé a priori que d’un mot. Quant au tiret fermant, il peut être suivi d’un mot, d’une virgule, ou d’un point-virgule, cependant, il ne peut pas être suivi d’un point et devra donc être omis si vous souhaitez terminer votre phrase après votre proposition entre tirets. À ma connaissance, il doit également être omis lorsqu’il précède les deux points ou tout autre signe de ponctuation.
Une autre de ses fonctions est celle que j’ai abordée un peu plus haut : servir de puce dans une liste à tirets. Observez :

(1) : Liste en énumération classique : Le poney avait réclamé sans condition : la libération des otages, des provisions pour tenir le reste de l’hiver, un arsenal correctement fourni, et l’assistance de douze prisonniers.
(2) : Liste à tirets (ne se trouve jamais en littérature, préférez l’énumération) : Le poney avait réclamé sans condition :

– la libération des otages ;
– des provisions pour tenir le reste de l’hiver ;
– un arsenal correctement fourni ;
– l’assistance de douze prisonniers.
Remarquez que la liste (2) forme une phrase si on la lit d’une traite. La majuscule se trouvant avant les deux points, la liste fait bien partie de cette même phrase et s’achève donc à la dernière occurrence de cette liste – ne pas oublier le point final. Notez aussi que le tiret fait lui-même office de « et », il n’est donc pas utile de le répéter.
Le tiret demi-cadratin a également des fonctions de désambiguïsation dans le cas où l’on voudrait lier des mots déjà eux-mêmes composés. Par exemple, il est admis de parler de « la frontière Mexique – États-Unis » pour éviter toute confusion. Ce cas reste relativement isolé et vous ne devriez avoir aucun mal à le contourner en reformulant votre phrase si jamais vous doutez.
Enfin, les autres fonctions que le tiret demi-cadratin peut avoir sont celles du tiret cadratin (insertion de répliques de dialogue, etc.) ; en effet, avant que les personnes ne se rabattent sur le trait d’union, quelques originaux remplaçaient déjà les tirets cadratins par des demi-cadratins. Cependant, je déconseille cet usage pour des raisons évidentes de clarté et d’homogénéité, mais aussi car il reste très marginal.

LE TIRET CADRATIN (—)

La plus grand bête noire des apprentis écrivains avec les guillemets français, la seconde composante de notre système de dialogue tant boudé : Sa Majesté le tiret cadratin. Et pourtant, dans l’usage répandu, il n’a guère d’autre fonction que celle d’introduire les répliques d’un dialogue. Sa présence signale simplement le changement d’interlocuteur et, par conséquent, de réplique.
Dans certaines traductions, il est gardé à tort comme délimiteur d’incises – incises que nous marquons habituellement, en France, par les tirets demi-cadratins comme dit plus haut. En effet, même si les écrivains anglophones ont la possibilité de délimiter leurs incises et « parenthèses » de la même façon que nous, il est plus courant de croiser des incises marquées par deux tirets cadratins sans espaces, comme ceci : texte—incise—texte.
Pour ce qui est des règles du dialogue, je vous renvoie à la section dédiée aux guillemets qui se trouve un peu plus loin.

LE DEUX-POINTS ET LES POINTS DE SUSPENSION

LE DEUX-POINTS (:)



Le deux-points, ou double point, est un proche parent du point-virgule ; en effet, il a pour but de séparer deux idées ou propositions tout en les conservant dans une même phrase. La coupure instaurée par le double point est souvent plus franche que celle d’un point-virgule car la première partie de la phrase sert généralement d’amorce pour introduire la deuxième partie : une énumération, une conséquence, une affirmation, une explication, une citation, etc. Ainsi, le deux-points a plus un aspect didactique ou pratique que littéraire, mais il peut tout de même servir à introduire un dialogue ou une citation dans la narration. À noter que seul le deux-points peut introduire une réplique directement ; l’usage des virgules ou de tout autre signe étant réservé à l’anglais.
Parfois, le deux-points peut être remplacé par un autre signe tel qu’un point-virgule, une virgule, ou un point, et il peut même être remplacé par un mot, mais il conserve tout de même un aspect unique lorsque la première proposition ne saurait exister sans la présence de la seconde. Le double point ne doit être suivi d’une majuscule que s’il introduit une citation ; dans tous les autres cas, il n’appelle pas la majuscule.
Retenez également que, tout comme le point-virgule, il faut éviter de l’utiliser plusieurs fois dans une même phrase. En effet, la deuxième proposition étant liée à la première, le lecteur pourrait être dans l’incapacité de déterminer de quelle(s) proposition(s) dépendent les suivantes.

LES POINTS DE SUSPENSION (…)

Par où commencer… ? Les points de suspension, ou « trois petits points » pour les intimes, sont souvent l’apanage de l’écrivain qui débute. En effet, de par leurs multiples significations possibles et de par leur nature équivoque, ils sont l’expédient idéal pour tout auteur en manque d’inspiration ou de courage. Les points de suspension peuvent marquer une hésitation, une coupure – volontaire ou non –, de la dissimulation, un sous-entendu, le silence, une continuité, etc.
Autant dire qu’il vaut mieux apprendre à s’en servir et à les associer avec les bons verbes de parole et les bonnes incises si vous voulez convaincre votre lecteur de leur nécessité. Leur utilisation paraîtra vite abusive et démotivera probablement plus d’un lecteur si vous ne cherchez pas à les justifier ; soyez absolument certains que c’est votre seule alternative ou qu’ils sont plus que nécessaires lorsque vous les employez. Leur emploi dans la narration est toléré, mais il doit également rester limité.
Ce signe de ponctuation comporte plus d’une particularité : c’est le seul signe – à ma connaissance – composé de trois parties, il peut s’utiliser pratiquement partout et pour des dizaines de motifs variés, et il a un équivalent en toutes lettres – le fameux « et cetera », ou « etc. » dans la langue commune. Il faut savoir que cette abréviation de la locution latine ne doit jamais être suivie de points de suspension, mais elle doit toujours être agrémentée d’un point comme toute abréviation ne finissant pas par la lettre finale du mot d’origine.
Dans le cas d’une énumération, voici comment ponctuer votre phrase de manière adéquate :

(1) : Nous avons déjà abordé : les points, les virgules, les tirets, etc.
(2) : Nous avons déjà abordé : les points, les virgules, les tirets…

Généralement, la phrase qui suit commencera par une majuscule. Néanmoins, les points de suspension et son équivalent en toutes lettres ne l’exigent pas toujours. En effet, le choix vous appartient ; si vous souhaitez insister sur le temps de la pause ou montrer que les deux propositions n’entretiennent pas de lien, vous pouvez user d’une majuscule. Si, au contraire, vous voulez montrer que votre personnage n’hésite qu’un quart de seconde ou se reprend de suite, vous pouvez choisir de reprendre avec une minuscule.
Pour ce qui est de la ponctuation supplémentaire, il est également possible de faire suivre vos points de suspension d’un point d’exclamation ou d’interrogation (afin de marquer une exclamation réprimée ou encore une question sous-entendue). Les points d’intonation ne doivent en aucun cas remplacer le troisième point de suspension et doivent s’ajouter en suivant. Exemple :

(1) : N’étiez-vous pas… ?
(2) : Ce n’est pas vrai… !

Le dernier cas qui me vient à l’esprit est celui des points de suspension en début de phrase. Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, les points de suspension peuvent bel et bien s’y trouver. Cependant, ils demandent quelques précautions : vous devez toujours terminer la phrase qui précède par des points de suspension et vous devez reprendre avec une minuscule. Observez :
« Je parie que tu ne… commença l’étalon, un air de défi dans sa posture.
— … peux pas nettoyer le ciel en moins de dix secondes », intervint la pégase.
Cette pratique reste limitée à des conditions bien particulières ; ici, la pégase coupe la parole de l’étalon pour terminer une réplique qui semble être sa devise. Son emploi est donc justifié, mais vous ne devriez pas être souvent confrontés à ce genre de cas.
À noter que, chez les anglophones, les points de suspension ne peuvent signifier qu’une interruption volontaire de la parole ; si le personnage se fait interrompre par quelqu’un ou quelque chose, les tirets cadratins ou demi-cadratins sont utilisés.

LES PARENTHÈSES ET LES GUILLEMETS

LES PARENTHÈSES ()



Les parenthèses sont d’une utilisation assez simple, comparable à celle des crochets ou des accolades, et fonctionnent toujours par deux. Leur utilisation reste relativement limitée dans un récit à caractère littéraire et elles ne se rencontrent a priori jamais dans un dialogue ; la seule possibilité étant l’intervention d’un narrateur intrusif.
Le but des parenthèses est de permettre l’isolation complète d’une proposition du reste de la phrase ou même du texte ; ce serait l’équivalent d’un sous-titre affiché à l’écran lors d’un film. Cela procure souvent une impression de confidence vis-à-vis du lecteur qui se retrouve en possession d’éléments qui seraient capitaux pour les personnages mais qu’il est le seul à connaître. Bien évidemment, cela peut aussi faire office d’incise ou donner une précision que l’auteur estime utile d’apporter, mais c’est un aspect moins reluisant des parenthèses à mon goût.
Les parenthèses demeurent relativement peu esthétiques et compliquent souvent la lecture d’une phrase, c’est pour cela que vous devez les éviter au maximum. Néanmoins, si vous deviez vous trouver dans une situation où vous jugez utile d’apporter une parenthèse dans une autre parenthèse, je vous conseille d’utiliser les tirets demi-cadratins comme deuxième palier et non d’échelonner à l’aide de crochets comme il est coutume de faire en sciences.
Pour ce qui est de la ponctuation dans et autour des parenthèses, une grande partie sera détaillée dans la section dédiée aux espaces mais vous devez déjà retenir ceci concernant le point final : si votre parenthèse fait partie d’une phrase et la finit, le premier mot commence par une minuscule et le point est placé après la parenthèse fermante. Si, au contraire, votre parenthèse commence directement après un point, elle doit rester une phrase entièrement entre parenthèses et commencera donc par une majuscule et contiendra le point final. Observez :

(1) : Une phrase commence par une majuscule (et finit par un point). C’est la règle.
(2) : Une phrase commence par une majuscule. (Mais elle finit aussi par un point.) C’est la règle.

Vous avez à présent une idée globale de la ponctuation à adopter en fonction de votre parenthèse.
L’autre usage des parenthèses qui me vient à l’esprit est celui d’une indication de variation en genre et en nombre. Cet usage déroge ponctuellement aux règles d’espacement lorsque les parenthèses abritent une lettre devant être accolée au mot qui précède. Par exemple :

(1) : Le (les) poney(s).
(2) : Le (la) poney (jument).

Ces parenthèses ne doivent pas être employées en littérature ; préférez une formulation de type : « Le ou les poneys. »

LES GUILLEMETS («»)

Pas de panique, ne fuyez pas, cette sous-section restera relativement courte étant donné que je compte faire appel à l’excellent article de mon petit perroquet pour détailler le plus gros du contenu. Pour autant, je vais tout de même traiter quelques points qui tiennent du pinaillage, ou de la culture, selon le point de vue que vous adoptez.
Il existe différentes sortes de guillemets, parmi lesquels les francophones (« »), les anglophones (“ ”) ou (‘ ’), et les germanophones („ “) ou (» «) ; beaucoup d’autres guillemets existent, notamment dans les langues asiatiques, mais la plupart des pays d’Europe utilisent des variantes de ceux présentés ci-dessus – la deuxième variante germanique en est la parfaite illustration.
Je suis absolument contre l’usage du système de dialogue anglophone et défends donc l’usage de nos guillemets nationaux. Cependant, je ne suis pas non plus buté à un point ridicule et sais reconnaître quand les normes en place misent sur le mauvais cheval. Ainsi, d’après les normes, lorsque nous introduisons une citation à l’intérieur d’une réplique, il faudrait faire une deuxième fois appel aux guillemets français, chose qui semble des plus maladroites et absurdes. C’est dans ce genre de situations que j’utilise les guillemets doubles anglophones et que j’encourage le recours à ceux-ci. Notez la différence :

(1) : « Dès l’instant où j’ai franchi la porte, un poney m’a dévisagé et a prétendu être « le maître de ces lieux » », dit l’étalon.
(2) : « Dès l’instant où j’ai franchi la porte, un poney m’a dévisagé et a prétendu être “le maître de ces lieux” », dit l’étalon.

La différence est flagrante. Dans l’exemple (1), la confusion est aisée pour un lecteur inattentif et il y a un grand risque de faute de la part de l’auteur (oubli de guillemets, mauvais placement de ponctuation annexe, etc.). Tandis que l’exemple (2) se veut plus fluide et sépare avec clarté la citation du reste de la réplique.
Au sujet de la ponctuation (hors dialogue), cela fonctionne globalement comme des parenthèses : dans le cas d’une phrase complète entre guillemets (citation introduite par le deux-points, etc.), la ponctuation finale est aussi dans les guillemets, dans le cas d’un mot ou d’une citation partielle entre guillemets en fin de phrase, la ponctuation finale est placée à la suite et non à l’intérieur.
Notez également que, malgré le respect des règles typographiques françaises, nous conservons les règles d’espacement anglophones pour ce qui est de leurs guillemets. Si vous voulez en savoir plus concernant les règles du dialogue et les usages des guillemets et des tirets cadratins, faites-un tour sur l’article exhaustif de LittleParrot.

LES ESPACES

LES TYPES D’ESPACES



Alors, on va se mettre d’accord tout de suite avant d’entamer cette section que vous attendiez certainement avec impatience. Le terme « espace » en typographie est féminin : une espace fine, une espace insécable, etc. C’est un sujet très intéressant et à la fois compliqué, mais je préfère vous mettre en garde tout de suite : MLPFictions ne tolère que les espaces ordinaires ; les insécables et autres folies sont systématiquement remplacées par une espace normale. D'ailleurs, j’ai tendance à oublier l’existence et les modalités d’utilisation de certaines espaces. Mais, puisque je pars du principe que ce guide peut servir dans n’importe quelle situation, je vais essayer d’être aussi exhaustif que possible sans pour autant aborder les usages totalement désuets.
L’espace commune, ou « demi-cadratin », est tout ce qu’il a de plus classique ; dès lors que vous appuyez sur votre touche « espace », c’est elle qui est sollicitée ; elle sert à séparer tous les mots. Jusque-là, rien de plus banal à expliquer.
Le deuxième genre d’espaces répandu est l’espace fine ou « quart de cadratin ». Elle commence à être oubliée et a déjà été admise comme obsolète outre-Atlantique, cependant, elle se rencontre encore occasionnellement lorsqu’il s’agit de séparer des groupes de trois chiffres pour les nombres supérieurs au millier. Elle a été un temps considérée comme l’espace à placer devant les signes de ponctuation en deux parties (sauf guillemets et deux-points), mais face à l’incommodité de cette norme et à son non-respect général, elle a été délaissée.
Là où toute l’histoire se complique, c’est lorsque l’on commence à parler d’espaces insécables. Pour faire court, c’est une espace normale, sauf qu’elle est virtuellement incassable ; si vous la placez entre deux mots ou deux caractères, il sera impossible de séparer ces deux mots sur deux lignes distinctes. L’utilité de cette espace vient du fait que, bien avant l’avènement de l’informatique, il était déjà de rigueur de ne pas commencer une ligne par un signe de ponctuation (hors guillemets, tirets cadratins, etc.). Par conséquent, il est habituellement recommandé d’entourer toute votre ponctuation d’espaces insécables. Dans la pratique, c’est bien trop compliqué en mettre en œuvre puisqu’il n’existe pas de touche dédiée à cette commande. Vous pouvez donc utiliser des espaces traditionnelles et n’avoir recours à l’espace insécable que lorsqu’un de vos signes de ponctuation se trouve renvoyé à la ligne.
Visuellement, il n’y a aucune différence entre une espace normale et une espace insécable, et cela vaut pour toutes les autres variantes. Dès lors que l’adjectif « insécable » se trouve accolé à un type d’espaces, cela veut dire que c’est le même type d’espace mais dans sa version indissociable. Ainsi, ne paniquez pas en voyant toutes les sortes d’espaces qui existent (une quinzaine), dites-vous que la moitié ne sont que des doublons aux propriétés différentes.

LES RÈGLES

Nous en arrivons certainement au point avec lequel j’ai le plus longtemps bataillé moi-même et avec lequel je bataille encore lorsque je lis ou relis les textes d’autres auteurs. Il n’est pas rare que, d’un écrivain à l’autre, vous remarquiez des façons de faire toutes plus différentes les unes que les autres ; « c’est comme ça que je fais », que l’on vous répondrait. À cela, une raison cachée : les règles d’espacement en français semblent totalement arbitraires, encourageant de nouveau à se rabattre sur les règles pratiquement uniformes de l’anglais. Pourtant, il n’en est rien.
Les règles du français suivent également une logique, elles ne demandent qu’un peu plus de rigueur et de patience avant d’être maîtrisées. Pour vous simplifier l’approche des espaces françaises, je vais vous donner des astuces toutes bêtes qui, si vous les retenez, vous permettront de savoir où mettre vos espaces même avec un signe que vous n’auriez encore jamais utilisé !
Dans la ponctuation littéraire française, il existe quatre grands types de signes de ponctuation : les signes en une partie (virgule, point, etc.), les signes en deux parties (point-virgule, point d’exclamation, etc.), les signes en une partie qui marchent par deux (parenthèses – idem pour les crochets ou accolades en sciences), et enfin les signes en deux parties qui marchent par deux (guillemets français). Notez :

(1) : Pour les signes en une seule partie, c’est très simple : jamais d’espace avant, toujours une espace après. Exemple : Il fait beau aujourd’hui.
(2) : Pour les signes en deux parties, on double naturellement le quota d’espaces : une espace avant, une espace après. Exemple : Le deux-points précédant cette phrase est un exemple.
(3) : Pour les signes en une partie marchant par deux, il faut être un peu plus prudent : le signe ouvrant est précédé d’une espace mais est collé au caractère qui le suit, le signe fermant est collé au caractère qui le précède mais est suivi d’une espace. Exemple : Je vous assure (c’est promis) que nous sommes presque au bout.
(4) : Pour les signes en deux parties marchant par deux, il suffit également de doubler le quota : une espace avant et après le signe ouvrant et le signe fermant. Exemple : « Cette citation est très spacieuse. »

Bien évidemment, il reste quelques cas particuliers, sinon je ne rédigerais pas cet article et je ne vous parlerais pas français. Parmi les exceptions se trouvent certains signes empruntés à d’autres langues comme les guillemets anglais qui conservent leurs règles d’espacement ; a contrario, le point d’interrogation culbuté s’adapte aux règles qui régissent nos points d’interrogation.
Sont également de la partie tous les tirets et traits : le trait d’union n’est jamais entouré d’espaces tandis que les autres tirets sont toujours entourés de deux espaces s’ils délimitent une incise – à moins d’être suivis d’une virgule – ; dans le cas où ils se trouveraient en début de ligne (notamment dans une liste à tirets), une seule espace en suivant est de mise.
Mais il ne faut pas non plus oublier les points de suspension, uniques représentants de la catégorie des signes en trois parties. Étant donné qu’ils jouent essentiellement le rôle d’un point ou d’une virgule et qu’ils sont composés de points, suivez la règle qui régit les signes en une partie : jamais d’espace avant, une espace après.
Le dernier cas particulier d’espacement concerne le contenu des parenthèses. C’est relativement simple mais encore faut-il y penser : la règle des parenthèses prévaut sur toutes les autres. Ainsi, si le dernier caractère avant la parenthèse fermante est un guillemet, ce dernier doit être collé à la parenthèse. Gardez simplement à l’esprit qu’une parenthèse ouvrante ne doit jamais être suivie d’une espace et qu’une parenthèse fermante ne peut être précédée d’une espace.

AUTRES PRATIQUES ET « NÉOLOGISMES »

Je pense que c’est l’un des phénomènes que je trouve les plus fascinants en écriture : non contents de me faire quotidiennement sauter au plafond de par les fautes de ponctuation qu’ils commettent, les auteurs débutants ont tendance à employer une forme de ponctuation propre à internet. En effet, combien de fois ai-je vu – notamment dans la partie anglophone du fandom – des astérisques (*), des tildes (~), des esperluettes (&), ou encore des barres obliques (/) et (\) pour signifier une intonation ou trouver des raccourcis visuels. Je n’aborderai bien sûr pas le thème des émoticônes, pratique qui se limite plus souvent à une plaisanterie isolée qu’à une technique inconsciente.
Il est difficile de juger ce genre de pratiques et de savoir comment s’y prendre lorsque l’on se trouve face à un texte qui a recours à ce type de signes. Respecter le travail de l’auteur en utilisant des signes qui dépendent d’autres domaines que la ponctuation ou standardiser le texte au risque d’affecter la portée qu’avait la « ponctuation » choisie par l’auteur ? Au tout début, je privilégiais la première solution, mais, avec le temps, j’ai décidé de m’approcher le plus possible de ce qui est admis.
J’y ai déjà fait référence un peu plus tôt dans l’article : le dédoublement de signes de ponctuation ou l’entassement de signes est très mal vu et sera généralement indiqué comme fautif. Évitez autant que faire se peut les doubles points d’exclamation, les quatre points de suspension, etc., voués à ajouter de l’emphase ou marquer une insistance. Les seuls points pouvant être éventuellement couplés sont le point d’interrogation avec le point d’exclamation ou encore les points de suspension avec un de ces deux-là.
Tant que j’aborde le sujet de l’emphase, j’aimerais brièvement parler de l’emploi excessif de la majuscule pour exprimer la colère. C’est maladroit, c’est envahissant, c’est agressif ; bref, c’est à éviter si vous le pouvez. Je suis le premier à les garder dans mes traductions dès lors qu’il n’y en a pas à chaque réplique, mais je vous conseille de privilégier les minuscules, quitte à les associer à des verbes de parole comme « hurler » ou « insister ».
Au niveau des caractères que l’on croise, il y a donc les astérisques qui, généralement, représentent une pensée, un aparté, ou une onomatopée. Le moyen le plus adéquat et rapide de remplacer ces astérisques se fait par le biais de l’italique ; rien ne vaut une bonne mise en forme sur les sites qui le permettent, cela évite le recours à de la ponctuation superflue. Les astérisques peuvent ponctuellement être remplacés par des parenthèses ou des tirets dans le cas d’un aparté ou d’une pensée à part. Une autre fonction de l’astérisque est celle de « note d’auteur » ; ainsi, lorsque vous n’avez pas la possibilité d’ajouter des nombres entre parenthèses en exposant pour laisser une note à vos lecteurs, vous pouvez employer l’astérisque en le plaçant après un mot (ou groupe de mots). Il faudra ensuite placer un deuxième astérisque en bas de page où vous détaillerez votre note.
Les tildes sont un peu plus mystérieux. Généralement, ils représentent une intonation enjôleuse ou mélodieuse et se placent en fin de phrase au détriment de toute autre ponctuation. Ainsi, cela devient déjà un peu plus problématique car cela brise la règle fondamentale qui impose à une phrase de commencer par une majuscule et de terminer par un point. Difficile de retranscrire cette facilité typographique autrement ; suivant le contexte, je vous conseille de jouer avec les points de suspension et d’accoler une incise ambiguë – vous pouvez également appliquer de l’italique sur un mot ou groupe de mots pour accentuer l’effet désiré. Dans le cas où vous souhaiteriez le garder lors d’une traduction par peur de reformuler le texte original, appliquez les règles d’espacement des tirets en incise.
L’esperluette a souvent pour but de signifier « et », inutile de rappeler en quoi elle est tout à fait dispensable. Je ne l’ai croisée qu’une seule fois, et j’espère ne jamais avoir à la recroiser.
Les crochets ont aussi une certaine utilité en écriture – notamment pour les journalistes et les didacticiens. En effet, bien qu’ils ne puissent pas être directement trouvés dans la littérature, il est possible de les croiser lorsque des citations sont employées. Ils permettent à l’auteur qui cite d’apporter des corrections, de clarifier le texte ou de formuler des remarques. Pour plus de détails, je vous renvoie sur ce site.
Le croisillon (#), souvent appelé « dièse » à tort, peut quant à lui indiquer une numérotation – abus tiré de l’anglais américain – ou signaler un hashtag. Dans le cas d’une numérotation, le croisillon comme la forme abréviée de « numéro » sont à proscrire et doivent laisser place au mot complet ; à noter que c’est un o en exposant qui doit suivre le n, non le signe degré, et que le signe « No » ne s’utilise pas en français. Dans le cas d’un hashtag, à moins d’écrire dans un univers alternatif, il est à proscrire – c’est très peu esthétique. (Pardonnez le manque d'illustrations, le site ne permet pas une mise en forme aussi poussée que les exposants et des signes aussi obscurs que le vrai dièse – voici le lien de l'article sur Google Documents, cherchez simplement « numéro » pour trouver le paragraphe correctement mis en forme.)
Les barres obliques sont assez peu utilisées, surtout la barre oblique inversée ou backslash, mais il arrive de croiser des expressions de type « et/ou ». Dans l’absolu, les règles d’espacement sont respectées étant donné qu’il ne faut mettre aucune espace autour d’une barre oblique. Néanmoins, il va falloir trouver une autre façon d’écrire ce genre d’expressions puisque les slashes ne font pas partie de la ponctuation conventionnelle. À noter que « et/ou » est souvent un pléonasme.
Le tiret bas (_), ou underscore pour les intimes, est un signe relativement ancien qui servait de soulignement du temps des machines à écrire et qui sert toujours d’espace en informatique lorsque des restrictions techniques ne les autorisent pas. Il ne remplace aucun tiret et n’a donc pas sa place dans un texte littéraire, n’en déplaise aux plus anciens.
Le signe du pourcent (%) semble être la solution toute trouvée lorsque l’on ne sait pas écrire correctement le mot. Il existe effectivement beaucoup de variantes, mais l’une des plus courantes – qui se trouve être la plus simple – est « pourcent », au singulier comme au pluriel. Exemple : un pourcent, dix pourcent (bien que fautif, « pourcents » est accepté). Alors ne cherchez plus une facilité qui n’en est pas une, vous savez désormais orthographier le terme exact ! À noter que, dans les contextes où ce signe est accepté, il doit être précédé et suivi d’une espace.
Le degré (°) est un peu plus compliqué. Il peut servir pour la mesure d’un angle, d’une température, etc. Le plus simple reste d’écrire votre mesure en toutes lettres, vous vous épargnerez ainsi la tentation de rajouter un « ° ». Exemple : douze degrés Celsius. Il est important de noter que, jusqu’à « 16 », il est obligatoire d’écrire votre nombre en toutes lettres dans un contexte littéraire. Les nombres supérieurs et les siècles peuvent s’écrire en chiffres – respectivement arabes et romains.
Les signes mathématiques tels que le signe moins, le signe plus, le signe égal, etc., sont à écrire en toutes lettres en toutes circonstances. Que vous énonciez oralement un calcul ou que ce soit un adverbe, la règle est la même.
Les symboles de devises et unités de mesure – que vous parliez d’un prix ou d’une distance –, c’est encore la même règle : vous écrivez en toutes lettres et vous respectez les majuscules s’il y a lieu. Ainsi : « douze degrés Celsius » mais « douze euros ».
Comme vous l’aurez remarqué, bon nombre de ces énoncés semblent tout à fait évidents et restent brefs, mais, si j’en viens à les aborder, c’est bien que j’en ai croisé une partie. Pour rester exhaustif jusqu’au bout de l’article, j’ai préféré présenter tous les doutes auxquels un auteur pourrait un jour se trouver confronté et je réponds donc avant même qu’il ne se pose la question : « Ai-je le droit ? »
Avant de vous laisser tranquilles pour de bon, je souhaiterais aborder un dernier point de mise en forme qui est important à mes yeux : l’italique. Comme vous l’avez vu, il peut avoir de multiples fonctions, et l’une d’entre elles est de signaler les mots empruntés à d’autres langues. Que vous employiez une locution latine (ex aequo, a priori, etc.) ou le dernier terme anglais à la mode (hashtag, fashionista, etc.), vous devez mettre de l’italique afin d’indiquer le néologisme dans votre langue.
Quelques mots échappent à cette règle tels que « parking » ou « sandwich », certainement grâce à leur longue présence dans nos dictionnaires et notre quotidien. De même, les termes étrangers francisés (à priori, chaman, etc.) ne sont pas mis en forme car ils présentent une graphie normalisée et officielle. Les noms propres (prénoms, villes, etc.) ne sont jamais mis en italique – hors italique voué à marquer une intonation ; seuls les titres d’œuvres doivent subir cette mise en forme en toutes circonstances. L’italique est également utilisé en littérature pour les didascalies et les paratextes.
Il existe aussi quelques cas où l’emploi de l’italique est requis pour de simples raisons de clarté. Ainsi, les notes de musique (do, ré, mi, fa, sol, la, si) et les autonymes (mot ou caractère se désignant lui-même) prennent l’italique plutôt que des guillemets ; pour les autonymes, cela peut donner : « mettre les points sur les i » ou encore « le mot mot ».

Ç’a été aussi loin à rédiger que c’en a l’air, mais je suis persuadé que cela peut avoir un intérêt pour quiconque cherche des réponses à des questions que je me suis un jour posées. Il y a autant d’anecdotes historiques que d’exemples ou d’explications sur les règles et les modalités de ponctuation, et je pense que c’était nécessaire afin de faire le tour de la question une bonne fois pour toutes.
J’avais un temps pensé à publier sous la forme d’une série d’articles en mettant une section en ligne par semaine, puis je me suis ravisé en me disant que j’y perdrais certainement autant de lecteurs qu’en publiant directement la totalité. Au moins, si vous avez un doute concernant la typographie, vous n’aurez qu’un seul article à chercher.
Une fois encore, je suis loin d’être le plus éminent passionné de typographie et j’ai probablement fait des erreurs. C’est pour cela que je vous encourage à me faire remarquer toute faute grossière qui se serait faufilée dans un moment de faiblesse ; par « grossière », j’entends une faute absolue et non une différence d’interprétation des normes. S’il s’agit d’une différence de vision, je suis tout à fait prêt à l’entendre dans les commentaires et à en discuter en toute neutralité. De même pour d’éventuels oublis ; j’ai fait en sorte d’aborder tous les cas de figure possibles et j’ai sollicité l’aide de personnes plus douées que moi au sujet des virgules et des guillemets, mais il se peut que j’ai oublié d’entrer dans le détail de certaines situations.
Sur ce, je vous laisse avec la fonction de recherche de votre navigateur et vous souhaite bien du courage pour maîtriser le chapitre qui vous fait aujourd’hui envie.
Amicalement vôtre, System.

constantoine 26 730

CHALLENGE DU CYCLE : REFLETS [LANCEMENT]

Bonjoure évériponi,
 
Certains d’entre-vous ont déclaré vouloir participer au challenge de Absolitaire qui est maintenant banni. Mais son challenge était pourtant un bon challenge (Je le pense). Donc à la place de l’édition hebdomadaire de “À vos claviers”, je vais reprendre son challenge car son idée mérite d’être exploitée.
 
Le thème sera "Un nouveau miroir magique est découvert" , qui l'a découvert ? Qu'est-ce qui se trouve de l'autre côté ? À vous de le décider... et de l'écrire ! Muahaha que c’est énigmatique ! Vous avez donc jusqu’à dimanche (demain) soir à 21 heures (15 heures pour les québéquistanais ) pour m’envoyer vos textes, et je les lirai et leur ferai une critique constructive, du moins je les espère constructives ^^
 
Je poste ce concours aujourd’hui, une semaine après le challenge spécial fête des mères car si j’attends une semaine, l’idée d’Absolitaire tomberait dans l’oubli, ce que je trouverai dommage.
Je vous souhaite une bonne chance, à demain à tous !

stronger 25 811

Avis aux utilisateurs

Salut à tous, voici mon tout premier article qui a pour but d'essayer de vous faire réagir ( Je n’espère rien ) par rapport aux fictions postés ici. 
Oui je sais... C'est chiant de devoir mettre un commentaire à toutes les fictions mais à défaut d'en mettre partout, essayez de vous mettre à la place de l'auteur qui écrit quelque chose et qui ne reçoit aucun retour :
- C'est frustrant
- Il ne sait pas si sa fiction est bien
- Il ne sait pas si les gens l'on aimé
- Il n'est pas certain de continuer à écrire pour un public silencieux
Certes, au début, sur le site, je ne postais pas beaucoup de commentaire car je ne savais pas quoi dire mais très vite je me suis rendu compte que des fictions à la qualité discutable étaient appréciés et que des fictions avec du potentiel et même de bonnes fictions étaient délaissées.
Alors là, je pose la question "What's wrong with you ?"
Non plus sérieusement, dîtes moi pourquoi vous laissez des commentaires du genre "C'est trop bien continue" sur des fictions médiocre alors que vous ne dîtes rien sur des auteurs qui essayent de tout leurs cœur de fournir de la qualité où même sur des auteurs génialissimes.
Il y a pas mal d'utilisateurs de ce site mais vous n'en utilisez que le quart. Il faut qu'il y ai des échanges, pour le bien de la communauté, sinon, au bout d'un moment on se retrouvera avec des fiction à ch*** et vous n'aurez que vos yeux pour pleurez.
Faites un effort et dîtes au moins à un auteur en apprentissage comment est son style et quelles sont les qualités de sa fic. Le moindre commentaire fait plaisir ^^
Alors c'est une personne qui aimerais voir fleurir de bonnes fictions qui vous le demande; laissez un commentaire, une critique sur des bonnes fictions, par pitié, pour que l'auteur s'améliore et ressente quelque chose de votre part pour nous faire un superbe truc.
Et par pitié, il faut arrêter de dire que des fictions médiocres sont bien, après on va nous pondre des truc horribles ( je peux être plus insultant mais je ne m'appelle pas Toropicana... Je plaisante, ne soit offensé, ne me tue pas ! )
En tout cas je remercie les quelques personnes activent et qui participent aux échanges sur le site ( Ces personnes se reconnaîtront et merci à la modération pour le boulot qu'elle fait ^^ 
A plus dans le bus ^^
 

constantoine 23 549

À vos claviers deuxième édition [RÉSULTATS]

Salut everypony !
 
Le match fut serré, mais finalement une fiction a su se démarquer par rapport aux autres. Je parle bien entendu de la fiction de Ponydash, j’ai nommée “Pinkie a… disparu ?”
 

 
Un grand bravo à elle, car c’est une participante régulière aux concours, et elle fait toujours de bonne fictions malgré le peu de temps imparti. Et maintenant, voici venu le temps de la critique de notre chère Kawete, la gagnante de la précédente édition de “À vos claviers” :
 
Pinkie a… disparu ?” de Ponydash, est de loin ma fiction préférée. Pourquoi ? C’est simple : c’est la seule fiction qui est “inclassable” sans être “what the fuck”, et ça je dis chapeau ! La trame se suit aisément sans essayer de nous perdre dans un fatras incompréhensible. L’univers MLP est respecté, on pourrait presque apparenter cette fiction à un hors série.
Pour ce qui est des points négatifs : un adjectif qui n’a pas sa place par-ci, deux superlatifs synonymes consécutifs par là, et une utilisation des temps maladroite.
A part la dernière remarque, les deux premières restent très rares, la lecture est donc fluide et agréable.
On se retrouve la semaine prochaine, d’ici là évitez de vous faire incinérer par le soleil de Celestia et portez vous bien !

constantoine 34 676

À vos claviers, deuxième édition [FIN]

Regardez, un vol de pégases dans le ciel !
 
Vous l’aurez compris (ou pas, je vais pas surestimer le lectorat non plus) le concours est maintenant terminé et il est temps pour moi de mettre à votre disposition les différentes participations.
 

 
 
Pinkie a… disparu ?, par Ponydash
Synopsis : Un beau matin commence a se lever sur Ponyville grâce au travail des pégases météo. Tout est encore calme. Au Sugar Cube Corner, un cri retentit :
- CUPCAKES !
Et c'est a ce moment là que tout commença…
 

 
 
A Pinkie Pride Day, par Ambrocidus
Synopsis : Alors que le festival bat son plein, l'élément du rire reste introuvable.
 

 
 
Pinkie a disparu, par Rainbownuit
Synopsis : Pinkie a disparu, comptez sur moi pour la retrouver.
 

 
 
SHE’S GONE, par Diggite
Synopsis : Pinkie et Twiligth se font un casse-dalle
 

 
 
Et voici la fiction de Pinkie007, rendue en retard et donc vous ne pourrez voter pour elle, mais je l'affiche quand même ici : L'histoire d'un vilain méchant qui a kidnappé Pinkie, mais c'est tellement facile à deviner que c'est pas vraiment un mystère Oui, c'est le vrai titre.
Vous pouvez donc voter sur cet article pour la fiction qui vous a le plus plu, et vous pouvez toujours proposer des thèmes pour le prochain challenge ! Le vainqueur vous sera communiqué dimanche prochain, même heure. D’ici là, portez vous bien !
 
Je tiens juste à rappeler que quand vous votez, vous ne votez pas pour l'orthographe de la fiction, mais pour la fiction en elle-même. C'est juste que certains auteurs n'ont pu avoir le temps d'être corrigés donc voilà.

Nochixtlan 47 1172

De l'art de la Critique et de l'Ecriture

Mes petits gars,
Trop souvent je vois (et pas forcément par ici) des avis positifs. Pas que ce soit mal, mais il y en a vraiment TROP, y compris concernant des choses qui sont éminemment de piètre qualité et ne méritent donc pas ces éloges.
Je suis donc venu vous apprendre la Critique avec un grand C.
La critique est un art qui meurt, comme j'ai pu m'en rendre compte. La plupart des gens ne voient que le bien ou que le mal dans quelque chose, plutôt que de l'apprécier comme un tout. Exemple : beaucoup de gens ont apprécié la saison 4 de MLP, qui était une véritable daube inqualifiable. D'autres vont détester certains trucs pour aucune raison: ma relation avec les Batponies.
Mais non, la vie ne marche pas comme ça. On peut aimer ou pas, c'est subjectif, mais si on poste un avis, à moins de dire explicitement "j'aime" ou "je n'aime pas", on se doit d'être clair et précis. On se doit également d'avoir du goût, ce qui n'est malheureusement pas le cas de tout le monde, parce que pour être objectif, il faut reconnaître le bon et le mauvais.
Et du coup, je vais vous apprendre ce qu'est le bon, et surtout le mauvais, dans ce domaine magnifique qu'est la littérature, même si ça peut être extrapolé à l'art en général, que ce soit simplement du pictural ou quelque chose de plus évolué comme le cinéma ou, pour les plus balaises d'entre vous, la musique, extrêmement difficile à critiquer en dehors des paroles.
Notez que ça vaut aussi bien pour savoir écrire de bonnes choses. tâchez de vous mettre des deux côtés du tableau!
Vous êtes prêts? Lançons-nous!
 
Comment reconnaît-on le Bon?
En général c'est simple. C'est quelque chose avec lequel on a aimé perdre son temps. Maintenant attention, il y a aimer perdre son temps et se dire que "bon, ce n'était pas si mal", autrement dit, s'en foutre. Si à la fin de votre expérience vous vous dites que ça allait, c'est que soit il y avait à la fois du bon et du mauvais, soit c'était intégralement vide. Le meilleur exemple que j'aie de ça est le dernier Pixar pour ceux qui l'ont vu : "Les Nouveaux Héros". Il était bien, mais je ne me rappelle de quasiment rien, et je n'en ai jamais reparlé en sortant de la salle de cinéma. Pas de problème majeur, mais rien d'exceptionnel. "Ca allait".
Ce qui est bon va généralement vous donner l'envie d'en parler. Vous direz à votre entourage "hey, regarde ça!". 
Il y a plein de façons d'être bon, et tout autant d'être mauvais. Mais le bon, ça se reconnaît à ça:
- L'objectif : que ce soit de vous faire peur, rire, pleurer ou simplement de vous troubler, une bonne oeuvre d'art va toujours parvenir à vous faire ressentir quelque chose. Cela dit, c'est typiquement là qu'on retrouve le "tellement mauvais que c'en devient bon", quelque chose dont l'objectif primaire est tellement raté qu'il en remplit un second (en général,ce second objectif improvisé et de faire rire ou de terrifier), et cette catégorie ne figure pas dans le bon. Une bonne oeuvre d'art se doit d'être efficace. Donc quand vous lisez une slash-fic pour ceux que ça intéresse, il faut, dépendant de l'atmosphère, soit qu'elle vous fasse peur, soit qu'elle vous dégoûte, soit les deux. (Avis personnel : les slash-fics sont intrinsèquement mauvaises, parce que trop facile à écrire. On aligne les descriptions de boyaux et la torture inutile et hop, on a une slash-fic).
Ce premier point est le plus important, et tout le reste va graviter autour de cela. Que ce soit le design d'un personnage, auquel je reviens dans un instant, la description d'une scène, un titre de chapitre... Ca marche pour tout. Il faut toujours que vous ressentiez ce que l'histoire est supposée vous faire ressentir. Mot-Clé : Efficacité.
- Le concept : un bon concept est beaucoup plus difficile à saisir, notamment concernant un personnage. Pour moi, un bon personnage est un personnage auquel on peut s'identifier et qu'on peut comprendre, ou au contraire qui nous dépasse totalement. Dans le premier cas, typiquement, il faut éviter à tout prix de s'inspirer d'un manga/anime ou je ne sais quelle autre ânerie. Je m'explique:

Le personnage doit être spécial, au même titre que tous les autres. Les élus, les enfants de dieux, les mystérieux solitaires, tout ça, c'est cliché d'une part, mais ça appelle surtout à des personnages très vides. Au final, ils vont se lancer dans une aventure pour des raisons atrocement vues et revues et qui ne renseignent en rien sur le personnage : trouver ses origines (oui je l'ai fait, mais je vais y revenir aussi), détruire le mal ou que sais-je. C'est un sentier glissant, le cliché, et il faut être sacrément bon pour s'en sortir. Concrètement, un bon personnage va avoir une personnalité complexe, et vous allez pouvoir vous identifier à lui un minimum. Vous allez comprendre ses choix. On peut aimer un personnage parce qu'il est drôle ou simplement badass, mais il faut toujours regarder ce qu'il y a derrière. S'il n'y a rien et que le personnage est récurrent, l'auteur s'est planté quelque part. Prenez Pinkie dans les saisons 3 et 4, absolument insupportable, toujours en train de brailler et bonne seulement à faire n'importe quoi. Aucun intérêt. Mot-Clé : Profondeur.
Dans le cas d'un personnage qui nous dépasse, typiquement un dieu ou un être à la logique anormale (Discord pourrait correspondre à cette description), l'incompréhension et l'impossibilité de s'identifier au personnage peut être excusable. Mais faites toujours attention au trait principal du personnage, et vérifiez s'il n'y a rien d'autre. Un méchant juste méchant ne vaut rien, à moins de l'être à fond. Maléfique la sorcière est un exemple de ce cas : elle respire le mal, sa simple existence est une offense à tout ce qui est bon, parce que rappelons qu'elle décide de tuer des gens juste parce qu'elle a été un poil contrariée, et de le faire de manière spectaculaire. Joffrey Baratheon est dans le même genre, un petit salopard qui préfère défouler sa violence interne sur le premier être qui lui tombe entre les mains plutôt que de réfléchir plus de cinq secondes. Il ne suffit pas d'exécuter un sbire pour une raison triviale pour faire un bon méchant : il faut qu'il le fasse à fond, qu'il adore ce qu'il fait. Un méchant passionné est toujours plus intéressant qu'un méchant plus moyen. Même chose dans le cas d'un gentil/méchant, dont la limite serait brouillée : il s'agit ici de représenter à fond le fait que l'individu fasse le mal non par choix, mais par ce qu'il croit être le devoir. Il faut aller à fond dans le tiraillement intérieur, les regrets du personnage et autres. Bref : je n'ai exploité que l'aspect du méchant, mais ça vaut pour tout. Si on ne peut pas comprendre, autant apprécier le spectacle. Un personnage mémorable est un personnage qui y va à fond. Mot-clé: A donf'.
Dans le cas d'autre chose, comme d'une race particulière ou d'un lieu ou de quoi que ce soit d'autre, il faut cette fois que ce soit cohérent : encore une fois, pas d'overpower, pas de races quasiment éteintes à la technologie supérieure, ou alors mis à l'équilibre par un défaut monumental. Exemple : les Prêtres-Mages Slanns de Warhammer. Chacun est capable d'ériger des montagnes ou de balayer un continent entier sous l'eau par un simple geste de la main, mais en contrepartie leur esprit est constamment accaparé par des contemplations astrales que nul ne peut appréhender, et ils peuvent passer des millénaires dans cet état second, devenant aussi vulnérables que des bébés endormis. Ils ont 90% de chances de ne pas survivre à un combat. Le mot-clé: Equilibre.

- L'originalité: ne vous laissez jamais avoir par cette saleté. L'originalité est un critère idiot qui n'a été inventé que pour justifier la stupidité de certains critiques et repris par certains auteurs encore plus stupides. Être original signifie rarement être bon, et bien que l'inverse soit faux, ce n'est pas parce qu'on répète quelque chose qui a déjà été fait que c'en est moins bon. Un jeune homme qui rencontre un vieux maître et qui part sauver le monde, ça a beau être un scénario atrocement cliché, Le Septième Fils a bien négocié la chose je trouve. Même si le film reste globalement mauvais, je suis carrément convaincu par les personnages. En fait, on sent qu'ils veulent se développer, mais que le directeur du film ne les laisse pas faire. Mais parfois, il lâche un peu la bride, et le film devient tout de suite plus sympathique, et, au final, je suis content de l'avoir vu. 
D'un autre côté, un truc que j'ai jamais vu comme cet animé dont j'ignore le nom mais où les canettes de soda deviennent des gonzesses à forte poitrince, c'est sûr que c'est original, mais je vais passer mon tour.
Ne vous laissez pas avoir par l'originalité : une bonne histoire est certes conduite par un bon scénario, mais la plupart du temps, dans les bonnes histoires, ce sont les personnages qui conduisent le scénario. Bons personnages = bonne histoire, c'est aussi simple que ça. L'originalité du scénario vient en général avec, et ne se pose donc pas en tant que contrainte.
PAR CONTRE, là où il faut être original, c'est dans les concepts. Repiquer un concept qui existe du domaine public, bon, ça passe. Ca montre que l'auteur manque d'idées et qu'il y a peu de chances que son scénar tienne la route, parce qu'il ne saura pas s'écarter suffisamment des clichés et autres lieux communs. Si les persos sont des copies conformes d'autres personnages existant ou alors des adaptations, il y a de fortes chances pour que ce soient des copies ratées. Si un scénario manque d'originalité, laissez passer. Si vous sentez que vous avez déjà vu un personnage quelque part, faites-le savoir, et si le personnage est en plus mauvais, n'hésitez pas à le faire savoir aussi.
- Repérez les grosses ficelles : J'ai moi-même pas mal souffert de ça, étant donné que je suis un amateur dans l'écriture, mais on retrouve souvent ces tendons de cachalot qui servent à conduire une histoire quand les personnages l'emmènent dans la mauvaise direction. Les Deus Ex Machina et autres phénomènes qui surviennent à l'improviste et ne sont pas annoncés sont l'expressions directe des grosses ficelles. Apprenez à les reconnaître, et vérifiez leur fréquence. Plus il y en a, plus les personnages sont faibles et le scénario mal conduit, et donc mauvais. Mot-Clé : Vraisemblance.
- Le style : Un bon style se reconnaît tout de suite : fluide, sans fautes d'orthographe parasites, pas trop lourd mais précis, c'est ce qui va faire la qualité d'un auteur. Tout le monde peut le reconnaître, je ne vais donc pas y passer trop de temps. Pensez juste à TOUJOURS indiquer à l'auteur comment améliorer son style, c'est super sympa pour lui.
- La réalisation : les fins de chapitre, les introductions, les descriptions... Tout ça, je le place dans la réalisation. On retombe sur le premier point : si c'est bien fait, vous allez ressentir quelque chose. Un bon cliffhanger vous tiendra en haleine, mais un mauvais vous fera deviner la fin. Une description trop courte ou trop longue perd son effet, il faut toujours garder une part pour l'imagination du lecteur. Ce sont de petites choses, mais elles sont importantes, et font la différence entre les bonnes fics et les excellents fics.
 
Bon, je crois avoir tout couvert. Si vous voyez quoi que ce soit qui manque, faites-le moi savoir!
Enfin, même si sur la fin, ça tire plus sur le tuto d'écriture, comme je le disais au début, mettez-vous des deux côtés du tableau. Tâchez d'éduquer votre intellect littéraire, vérifiez si ce que vous lisez/regardez est bon, et formez votre goût. Pourquoi? Parce qu'on a trop tendance, de nos jours, à laisser sa chance à chacun. C'est une horrible idée de laisser quelqu'un croire qu'il peut faire quelque chose alors qu'en réalité, il n'y parviendra jamais tout seul. Ca peut paraître dur de dire à quelqu'un, surtout s'il est de bonne volonté, que ce qu'il fait est mauvais. Mais de là ne peut ressortir que du bien, surtout si vous le lui dites de manière cohérente et construite. 
Si quelqu'un subit une critique, il n'y a que deux réactions logiques : il  persévère et s'entraîne pour devenir meilleur, encore et encore, ou il arrête et consacre son temps à quelque chose qui lui sera plus utile. Il y en aura toujours pour s'acharner, penser qu'ils sont bons de toute façon et que ce sont les autres qui ont tort, mais ceux là sont des idiots et méritent le ravin qui les attend au bout du chemin.
Croyez-moi, la critique permet de grandir à chacun d'entre nous. J'ai eu la chance d'écrire ma première grosse fic, Discors Consentus, avec des critiques assez durs et pointilleux, et le résultat fait que j'ai eu pendant un temps une certaine popularité, Bro-Nie pourra en témoigner. Et c'est à la portée de chacun, alors soyez cools, faites pas les cons, et aidez les gens de la bonne manière.
Etant donné que cet article ne serait pas un bon tuto sur la critique sans une bonne critique pour montrer l'exemple, je vous offre la critique même de ce que vous venez de lire, par Plénitude, que je remercie chaleureusement pour sa contribution!
"L'article en soi n'est pas mauvais car on sent que l'intention est là, il se place dans un contexte de critique d'une attitude générale qui est au choix l'hypocrisie de groupe ou bien l'incapacité des gens à juger d'une oeuvre et la critiquer avec efficacité, précision et justesse et je vais partir sur ce dernier point. Noch fait ici une erreur qui est sans doute involontaire mais il y a dès le début une confrontation forte entre le ton employé (qui est sec et professoral) et l'intention très louable de rendre service aux lecteurs et aux auteurs en ajoutant une part de réflexion dans la critique afin de rendre service à l'un comme l'autre. Et c'est là le soucis, un ton professoral fait se braquer le lecteur car on se place en supérieur en pensant pouvoir expliquer ce qu'il ne voit pas voire ne peut pas voir, ce qui rend l'article malheureusement très sujet à l'analyse détaillée car "si tu te prétends professeur, tu as intérêt à ne pas te tromper, ou je te tombe sur la gueule."De plus, il y a une légère décrédibilisation au départ, notamment à cause de phrase maladroite du style : "La critique est un art qui meurt, comme j'ai pu m'en rendre compte. La plupart des gens ne voient que le bien ou que le mal dans quelque chose, plutôt que de l'apprécier comme un tout. Exemple : beaucoup de gens ont apprécié la saison 3 de MLP, qui était une véritable daube inqualifiable."Critique de la critique "blanche ou noire" et derrière on enchaîne avec un exemple qui agit en contre-exemple car il dit fondamentalement "Beaucoup de gens ont vu la S3 comme blanche alors qu'elle était noire." L'avis de chacun diffère et je vais vite expliquer pourquoi plus tard.Ensuite, cet article est (et cela a sans doute déjà été dit) beaucoup trop vague dans les termes qu'il emploie et malheureusement seusl ceux qui ont une connaissance plus ou moins acquise de la littérature soit par étude soit par lecture assidue pourront comprendre le sens induit derrière les mots de Noch. Par son aspect général, ce qui manque dans cet article c'est aussi la notion de perspective. On peut critiquer selon des notions fixes et définies mais ce qui fera que l'on considérera une oeuvre comme bonne ou mauvaise dépendra de la perspective de chacun.Par exemple, les classiques de la littérature française ont un style qui est très... particulier dirons-nous, auquel j'ai énormément de mal à m'accrocher et dont la lecture m'est pénible. Dois-je pourtant considérer l'oeuvre comme "mauvaise" sur un critère général ? Bien sûr que non mais je peux considérer Germinal comme mauvais si de mon point de vue, sa lecture ne m'a pas touché. Ce qui manque finalement dans la critique d'aujourd'hui, ce n'est pas vraiment la capacité à séparer le bon grain de l'ivraie ou de faire dans l'analyse-critique poussée et détaillée. Ce qui manque aujourd'hui, c'est l'investissement dans un commentaire, dans une critique.Toutes les critiques sont bonnes à prendre mais comment reconnaître ceux qui sont pertinents ou non ? Ceux qui pensent savoir ce qu'ils disent en étant précis ou bien ceux qui parleront sans terme alambiqué pour exprimer leur ressenti (ce qui est stimulant certes mais pas forcément... informatif.) Les gens pensent à tort qu'une simple ligne d'encouragement est suffisante et d'autres par manque d'intérêt ou d'envie ne passe pas à l'élaboration critique ou même au commentaire.L'article passe trop de temps et de façon vague à expliquer des choses qui nécessiterait finalement un article bien plus long. Cependant, la démarche est honnête, un peu vague mais suffisamment détaillé pour donner les grandes lignes aux débutants.Finalement, le meilleur moyen d'avoir des retours sur une oeuvre, c'est encore d'aller au devant de son lectorat pour lui en demander. D'interagir. Si l'audience n'est pas trop apathique, cela devrait marcher. L'important c'est que l'auteur sache ce sur quoi il doit s'interroger donc passer aux cribles ses textes en demandant à son public ou même à des amis peut aider à faire dans la critique un peu développée.Enfin, je m'égare.
Plénitude logging out."
Voilà qui vous aidera à mieux comprendre un texte (notamment celui que vous venez de lire) et à en apprécier la qualité. Encore merci à Plénitude, qui complète merveilleusement mon analyse en en exposant les travers et en y ajoutant du sens.
C'était Nochixtlan qui vous a gonflé pendant 24 minutes, bonne soirée, et à la prochaine!
 EDIT : J'ai beaucoup craché sur la saison 3 dans cet article, mais en réalité c'était la saison 4 que je visais. Rendez-vous compte, je l'ai tellement détesté que j'ai oublié son existence.
Je ne change rien d'autre dans l'article, parce que je tiens à ce que mes propres incohérences demeurent pour faire ressortir la qualité de la critique de Plénitude, ce qui, je crois, conserve la pertinence de l'article.

Rosycoeur 5 375

Les crossovers VAMI

VAMI signifie Venu d'un Autre Monde Incognito. Prévenez-moi si vous trouvez meilleur titre.
Un VAMI ?
Le crossover VAMI est assez fréquent dans les crossovers dont l'un des deux univers croisés comporte des animaux intelligents ou de créatures inventées. Son paterne est le suivant :
- Le protagoniste va dans un autre monde, volontairement ou plus souvent involontairement.
- Il change d'apparence et rencontre quelques habitants de ce monde, dont il va devenir ami.
- Il essaye de s'adapter à ce monde.
- Différentes péripéties se passent.
- Ses amis apprennent d'un moment à l'autre la vérité sur le protagoniste.
- Il y a d'autres péripéties.
- Le protagoniste peut rentrer chez lui, mais il hésite. Le plus souvent, il retourne dans son monde.
Les protagonistes peuvent être plusieurs.
Même si j'apprécie les histoires avec ce schéma (je suis particulièrement friande des VAMI My Little Pony / La Guerre des Clans), je reconnais qu'il est très peu original.
Comment rendre un VAMI original ?
C'est heureusement possible, à mon grand plaisir. Parfois, il suffit juste "d'inverser" les mondes pour rendre un VAMI particulier. Par exemple, pour les VAMI MLP / LGDC, le schéma habituel est que les Mane Six et/ou Célestia et Luna vont dans la forêt et deviennent apprentis. Pourquoi pas Etoile de Feu allant à Equestria ? Au début, je n'arrivais pas à concevoir, mais au fond, l'idée était intéressante, il fallait juste pas mal développer les réactions d'Etoile de Feu.
Note : le prochain exemple sera aussi sur LGDC. Ne prenez pas mal cela, je ne regarde que les MLP / LGDC.
Une autre fiction trouvée, baptisée "The Switch", est très intéressante, mais malheureusement inachevée. L'histoire raconte les aventures de Rainbow Dash et de Ivypool, qui se sont échangées de place et doivent vivre dans le corps de l'autre. Les seuls chapitres parlent de leur surprise, dommage.
C'est un double VAMI. En plus de deux fois plus de plaisirs, les personnages se sont échangés de place et doivent adopter les habitudes de leur nouveau soi sans trop se faire remarquer, offrant plus de perspective.
Si j'ai le courage, j'écrirai pleins de VAMI.

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