Hi'.
Cela fait un moment déjà que je déroge à une règle pourtant fondamentale dans la critique d'un texte : ne pas juger le fond. Le principe est simple, "toutes les histoires sont bonnes" et si vous voulez raconter l'histoire d'Éolienne l'alicorne cochon-zèbre venue de l'interdimension Terra... ça peut être une histoire énorme !
Maintenant, faire la différence entre "fond" et "forme" n'est pas évident. Intuitivement, quand on juge un personnage l'auteur est en droit de se dire "mince, mais le perso' fait partie de mon histoire !" Inversement, quand quelqu'un te dit que dans ta phrase il y a beaucoup de /r/ tu te dis "euh ouais okay si ça te chante". Ça change rien à la chevrotine que se mange AJ.
Mon point de vue de littéraire est que la "forme" doit de toute manière "être adaptée au fond", donc séparer l'un et l'autre n'a pas beaucoup de sens. Juger le fond tout seul est stupide, et juger la forme pour elle-même est... tout autant dépourvu de sens.
Vous voulez savoir pourquoi ?
Quand j'étais à l'école et que je commençais enfin à m'intéresser à la manière de comment qu'on fait des textes, la poésie faisait partie des trucs les plus incompréhensibles de l'univers. Il fallait que ça fasse "super compliqué" pour être bien, mais quand toi tu faisais super compliqué c'était nul. Logique.
Et là un jour le prof' s'est installé devant la classe et a accepté de nous dévoiler les arcanes des sons. En gros il nous a dit "le 's' permet de mimer le sifflement du serpent" et donc quand il y a plein de "s" c'est qu'il y a un serpent qui siffle.
...
Ta mère l'alicorne.
Sérieux ?! Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec ça ! Mais oui, ma première approche des sons dans les textes était "mimétique" : il y a un bruit dans la réalité que tu vas tenter de reproduire dans ton texte. Par exemple dans "métal contre métal" on va essayer de mimer... ben le bruit du métal... contre le métal... ouais. Quand on tire des lasers on dira que les lasers "fusent" parce que /f/ et /z/ ça donne "fzzzzz" et ça fait très laser. Je ne plaisante pas ! Tu veux un un feu qui ronfle ?
1) La braise à chaud chargeait l'air de cendre rêche.
Ça veut dire quoi "rêche" ? J'en sais rien ! Je peux juste affirmer avec 67% de certitude que ce mot n'a rien à faire là. On l'a juste ajouté pour ses /r/ et ses /ch/ parce que "rrrrsssshhhh". C'est pas une blague c'est scolaire.
Alors sur le papier "mimer les sons" c'est bien mais dans la pratique ça marche moyen, le lecteur passe en général complètement à côté -- n'essayez pas de lui faire deviner un son par ce biais il y arrivera pas -- et ça vous pousse à utiliser des mots qui peuvent n'avoir rien à faire là. Alors okay "cendre rêche" c'est pas trop grave, mais c'est comme une faute d'orthographe, pour ceux qui la remarquent bah c'est un peu ridicule. D'autant qu'ici on aurait pu dire "cendre âcre". Ce qui nous amène à un second risque : "en faire trop". Vous savez le nombre de fois qu'il faut répéter un son pour que le lecteur le retienne ? Vous imaginez si on fait ça partout ?
Mon conseil : c'est bien d'expérimenter mais à terme, mieux vaut privilégier "le mot juste". Mais expérimenter c'est bien.
Bon, "mimer les sons" c'est bien gentil mais ça ne nous mène pas très loin. Qu'est-ce que l'école nous a dit d'autre à propos des sons ? Je veux dire, à part la poésie ? Ouais, les histoires de rimes et tout ça ?
Bon vu que tous les poètes sont en train de faire de grands gestes avec les bras on va quand même parler des rimes. Pourquoi ? Parce qu'avoir deux fois le même son en fin de de vers c'est bien gentil mais ça sert à rien. Ce qu'on veut c'est que ce lien formel, ce rapport de son, soit suivi d'un lien sur le fond, un rapport de sens. On ne fait pas rimer "rose" et "arthrose" à moins d'avoir un point de vue super négatif sur les plantes.
Donc pour ceux qui ont lu/fait de la poésie, vous savez le plus grand crime : faire la rime pour la rime.
Fort heureusement la "prose", aka le texte "normal" de tout les jours de comment que les gens y parlent, ce texte-là n'a pas de rimes. Sauf que c'est dans le sous-titre, on va proposer le contraire. Et si on appliquait les rimes à nos textes pas-trop-poétiques ? Oui oui, des procédés poétiques dans l'histoire de Kiwi l'héroïne zèbre amnésique et orpheline. Tombée des étoiles. Et semi-démon- bref ! Prenons un passage au hasard.
2) Kiwi regarda les étoiles. Elles brillaient de mille feux. Peut-être que la nuit n'était pas si effrayante après tout, et sur cette pensée notre héroïne alla trotter dans les champs.
Et maintenant, essayons de faire rimer.
2a) Kiwi regarda les mille feux des étoiles, et leur lueurs la rendirent confiante. Peut-être qu'après tout la nuit n'était pas si redoutable, se dit-elle avant de gagner les champs.
Okay ça rime pas mais on est en prose, on n'est pas à ça près : "étoiles / redoutables" ont des sons qui se ressemblent et là, plusieurs observations. Déjà, la rime est pertinente en ce que Kiwi juge la menace de la nuit aux étoiles, donc oui les étoiles sont liées à ce qu'elle redoute. Ensuite, même si on a réorganisé les phrases, ça reste du langage "naturel", loin du "super compliqué" qu'on ne devrait jamais faire en poésie mais que par préjugé on s'attend à trouver là-bas.
Ce qui nous amène à la plus importante de toutes les observations : les mots censés rimer se trouvent au même endroit. Plus ou moins "en fin de phrase". Et ça, vous allez voir, c'est la clé de tout.
Mais avant d'en venir à la clé de tout, intéressons-nous (tavu) à une/deux notions de littérature à propos des sons. Je veux parler du "consonantisme" et de "l'allitération". Ce qui se résume à "une suite de sons qui se ressemblent".
Je m'explique.
Jusqu'à présent on a vu que les sons pouvaient servir à "mimer un son réel" et on a vu qu'avec les sons on pouvait faire des rimes pour lier deux mots, en supposant qu'il y a un sens à le faire. La littérature, elle, donne un outil plus vaste : une simple suite de sons, consonnes ou voyelles, qui parce qu'on le retrouve souvent en peu de temps devient remarquable. Notre feu qui ronfle est un exemple mais sinon...
3) Toute les tentations de la terre n'étaient rien sans cet étalon spartiate.
Alors ? Quel est le son qui revient le plus souvent ? Okay et maintenant question subsidiaire, il sert à quoi ? Si vous cherchez un son réel qu'il mimerait, euh... moi perso' je ne vois pas.
On dira souvent que cette suite de sons ne cherche plus, alors, à mimer un son réel, mais plutôt un état d'esprit. Là, par exemple... euh... euh... Euh c'est une consonne "sourde" et plutôt "agressive" donc on peut spéculer que c'est pour mimer le... conflit ? L'émotion irrationnelle ? Non okay soyons sérieux, j'ai juste commencé par "toutes" et comme il y avait /t/ dedans j'ai aligné une phrase avec plein de /t/, c'est tout.
Cela dit, ces suites de sons ont un rôle beaucoup plus simple : découper le texte.
À partir de là je vous préviens on va devoir jouer aux grammairiens en herbes mais oui, la logique des sons suit celle du découpage du texte. Par exemple :
4) Si la tentation était grande, l'attente l'était encore plus.
Où sont les /t/ ? Bon on a les "était" qui sont des verbes, woohoo, mais sinon ? "Tentation" et "attente" sont des substantifs, des noms communs. Plus important ? Ce sont des sujets. Et juste question de bien attirer l'attention dessus, regardez les voyelles : /en/-/a/ pour le premier, /a/-/en/ pour le second, c'est comme si on avait passé ces deux mots au stabylo. Là le texte vous hurle de porter votre attention sur ces deux mots.
D'ailleurs cette structure /en/-/a/ puis /a/-/en/ vous la reconnaissez ? Okay les poètes, donnez la réponse, c'est la structure ABBA, yup ! Encore une technique de versification applicable à nos textes communs.
Et allons plus loin.
Si on peut lier les mots entre eux, pourquoi ne pourrait-on pas faire l'inverse ? Bien séparer deux mots ou groupes de mots, créer une frontière de sons pour bien dire que c'est plus du tout la même chose ?
5) La porte à peine refermée sa peine s'envola et la jeune jument alla se joindre aux nuages.
Qu'est-ce qui se passe ? Au début on a des /p/, (porte, peine puis encore peine) et soudain, paf... plus rien. Plus un seul "p". Exemple un peu extrême mais oui, ce son est clairement concentré au départ. Et ensuite ? On a du /l/, on a du /j/... deux sons qui n'apparaissaient pas avant. On voit même où a lieu la transition : "sa peine s'envola".
Et là j'ai besoin que vous prêtiez bien attention à ce qui se passe : "la porte à peine refermée" est un groupe, "sa peine s'envola" un second groupe et "la jument alla..." un troisième. Premier groupe ? /p/. Second groupe ? Transition. Troisième groupe ? /l/-/j/. Oui, les sons ont été répartis selon les groupes dans la phrase, selon le découpage. Et au passage les sons correspondent à ce qui se passe : premier groupe on est encore dans la douleur, second groupe on dit littéralement qu'on passe à autre chose et troisième groupe on est en mode ranaf'.
Donc la clé elle est là depuis le départ.
Je ne vais pas jouer mon linguiste ici pour vous expliquer à quel point la grammaire qu'on apprend à l'école est foireuse. la plupart d'entre vous avez dû vous en apercevoir par vous-mêmes de toute manière. À défaut de mieux, on en restera à la notion intuitive de "groupes de mots" et on ne cherchera pas à expliquer pourquoi ces mots vont ensemble. Observons juste que :
6) Lorsque la superbe jument blanche entra dans la pièce emplie de poneys, tous se retournèrent et ceux qui ne bavaient pas, extasiés quand même, en oublièrent les tables couvertes de mets.
Là on a une phrase, il faut la découper. Alors...
6a) lorsque [ la superbe jument blanche entra dans la pièce emplie de poneys ] [ tous se retournèrent ] et [ ceux qui ne bavaient pas en oublièrent les tables couvertes de mets ] [ extasiés quand même ]
On a un premier découpage en ce qu'on appellerait intuitivement des "phrases". Notons surtout le "extasiés quand même" qui est mis de côté parce que oui, c'est en fait une phrase en soi : "ceux qui ne bavaient pas étaient extasiés quand même".
Maintenant est-ce que ce premier découpage suffit ? Non.
6b) lorsque [ (la superbe jument blanche) (entra dans la pièce (emplie de poneys) ) ] [ (tous) (se retournèrent) ] et [ (ceux (qui ne bavaient pas) ) (en oublièrent les tables (couvertes de mets) ) ] [ (extasiés quand même) ]
Je ne peux pas promettre que ce soit le bon découpage mais yup, là on commence à avoir un découpage un tant soit peu plus précis et exploitable, en "groupes de mots" du type "sujet" et "verbe/complément".
Maintenant qu'on connaît le découpage, on veut pouvoir l'exploiter. En d'autres termes, savoir où mettre les sons. Alors commençons par poser la question la plus bête : qu'est-ce qu'on veut mettre en avant ? Qu'est-ce qu'on veut stabylobosser dans notre longue phrase, là ? Suivant la réponse, on ne placera pas du tout les sons au même endroit.
Déjà, observons ce que j'ai fait sans même y réfléchir.
6c) "entra dans la pièce emplie de poneys"
Vous ne remarquez rien ? Yup, trois /p/ (pièce / emplie / poneys). Vous allez me dire que c'est normal, c'est la langue qui veut ça, mais ça c'est une logique médiévale. Non non, avec l'habitude on sélectionne volontairement des sons proches dans le même groupe de mots. "Tous se retournèrent", deux /t/. Cela dit, pourquoi j'ai vraiment mis plein de /p/ dans (6c) ? Parce que... parce que regardez les parenthèses, il y a un complément à "pièce" et j'avais besoin de dire "non mais c'est pas la jument blanche qui est emplie de quoi que ce soit".
6d) "ceux qui ne bavaient pas... en oublièrent les tables"
Okay, comptez le nombre de /b/ dans toute la phrase. Il y en a cinq. Deux au départ, (superbe / blanche) et trois en (6d). Les /b/ du départ c'est la même logique qu'en (6c), privilégier les mêmes sons pour le même groupe. Mais ici, pourquoi ? Ce ne sont pas les mêmes groupes, non ?
Regardez le découpage. Il y a "extasiés quand même" qui s'invite au beau milieu, et j'ai besoin de dire au lecteur "okay, fin de la parenthèse, on reprend depuis là". Je mets donc un /b/ avant la parenthèse, et un /b/ après. Et vous me direz qu'il y a déjà les virgules mais c'est super facile de manquer une virgule à la lecture, mieux vaut être sûr.
Ce n'est pas fini :
6e) "superbe" "pièce", "poneys", "retournèrent", "et", "bavaient", "extasiés", "même", "oublièrent", "couvertes", "mets"
Je viens de vous lister tous les mots avec le son /e/, et ça en fait quand même un paquet. Alors okay, c'est un son assez fréquent en français mais avec une telle fréquence ? Non, même si c'est involontaire, y a quelque chose là. À titre de comparaison, le premier groupe c'est "la superbe jument blanche", le son /e/ n'apparaît qu'une fois.
Regardez les mots concernés : sur 11 mots, 5 sont des verbes. Okay, "extasiés" et "couvertes" sont des participes passés mais la logique est la même. En fait, ce sont toutes les terminaisons de verbes. Mais regardez aussi : les autres mots apparaissent à côté : "retournèrent et", "couvertes de mets" par exemple. La terminaison du verbe me pousse à répéter ce son. Parce que j'aurais pu faire autrement :
6f) "tous se retournèrent. Ceux qui ne bavaient pas, ravis pour autant, en oublièrent les tables avec leurs plats."
Ici, soudain, le /a/ est beaucoup plus fréquent, fin de la suprématie du /e/. Pourquoi j'ai préféré l'un à l'autre ? Aucune raison ! J'ai pris le premier son venu et je l'ai exploité sans même y réfléchir pour que la phrase se ressemble du début à la fin. On a l'impression d'entendre la même chose et donc, de parler de la même chose, ce qui est bien vu qu'on est toujours dans la même phrase. D'où, donc, ces rajouts un peu partout et ces choix de mots pour faire gonfler le nombre de /e/ que le lecteur rencontrera.
Enfin...
6g) "emplie de poneys... extasiés quand même..."
Pourquoi est-ce que j'isole ces deux passages ? Parce que si vous regardez où sont les virgules, il y a trois pauses successives : "emplie de poneys... qui ne bavaient pas... quand même..." et la fin avec "couverte de mets". Vous ne remarquez rien ? Non, vraiment ?
"Poneys / mets" riment.
Mais entre ce "poneys" et la fin de la phrase il y a quand même une sacrée flopée de mots, sans parler des pauses comme dit, et "ne bavaient pas" ça rime pas vraiment. Donc qu'est-ce que j'ai fait ? À la seconde pause, "ne bavaient pas", je me suis rendu compte que ça ne rimait pas et du coup j'ai créé encore une pause avec cette fois un mot à la sonorité proche, "quand même".
Le rapport entre des poneys, des mets et des memes ? Aucun. Ces rimes-là n'ont pas pour but de produire du sens mais de signaler au lecteur chaque "phrase" à l'intérieur de notre méga-phrase.
Je sais que c'est assez technique mais reprenons.
Au départ, on utilisait des sons pour mimer les sons "réels", et on le faisait en mettant autant de fois un même son que possible à la suite.
Ensuite, on utilisait des sons pour lier des mots ensemble, comme des "rimes", et on voulait au contraire que leurs sons se distinguent de tout le reste.
Enfin, on a observé que les sons pouvaient servir à indiquer le découpage du texte : de façon générale, regrouper les mots entre eux ou au contraire séparer ces groupes le plus clairement possible.
On a donc découpé une phrase en "phrases" simples et dans ces phrases on a découpé des "groupes de mots". Puis je me suis amusé à analyser ce que j'avais fait sans même réfléchir.
Et là on a vu que :
a) À l'intérieur d'un même groupe de mots, j'essaie d'utiliser toujours les mêmes sons ("pièce emplie de poneys" -> /p/)
b) À la frontière entre deux groupes, j'essaie de répéter un même son pour la transition ("blanche entra" -> /en/)
c) Je fais "rimer" des mots en fin de groupes, ou aux mêmes places (sujets, verbes...)
Bien sûr, c'est mieux s'il y a une motivation aux sons qu'on rencontre (/p/ pour la "peine", /j/-/l/ pour la légèreté, l'insouciance) mais, et c'est l'observation qui motive cet article, il me semble que les sons servent et peuvent servir surtout à découper le texte, à indiquer clairement au lecteur les différentes parties d'une phrase, les mots qui vont ensemble, les parenthèses, les changements de sujet et tout ce que la grammaire peut faire pour vous.
-- à noter que ce n'est qu'une observation, elle peut être fausse et tout ça... --
Je trouvais la réflexion intéressante. J'ai personnellement cette réaction très positive quand je vois qu'un texte prend la peine de travailler les "sons" et même si pour beaucoup ça peut encore paraître un luxe, un ornement, je vous invite encore à expérimenter, à y réfléchir et, fanficers,
à vos plumes !
L'article a été visualisé 360 fois depuis sa publication le 28 février 2015. Celui-ci possède 3 commentaires.
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A mon modeste niveau, c’est aussi un point que j’essaye de travailler. J’aime quand une phrase "chante". Ainsi, dans un passage horrifique, je vais tenter de favoriser des sons assez désagréables, les chuintements par exemple. Même si c’est quelque chose que le lecteur ne verra pas, je suis sûr que cela contribue à lui faire inconsciemment ressentir une certaine ambiance.
Merci :)