Je voulais compléter mon ancien article sur les méchants, avant de réaliser que ça se reliait très bien à cet article de Nova sur les motivations des personnages.
En fait si on réfléchit deux minutes, la plupart du temps, ce sont les méchants qui ont de grandes motivations. Ils veulent s'emparer du monde (allez mourir, je vous mettrais pas le gif de M Bison, on est pas chez le Nostalgia Critic ici) et s'ils n'avaient pas décidé de le faire, le héros serait encore en train de sarcler son champ de patates dans son village.
Les méchants à motivation, on peut les classer en deux grandes catégories. Les salauds égoïstes et les salauds altruistes. J’emprunte le terme au très bon bouquin uchronique d'Eric-Emmanuel Schmitt « La part de l'autre », où l'on suit un Hitler reçu aux Beaux-Arts de Vienne, et qui ne devient jamais le dictateur qu'on connaît. Le salaud égoïste est celui qui ne pense qu'à lui, qui met sa jouissance et sa réussite au dessus de tout. En revanche :
« Les salauds altruistes provoquent des ravages supérieurs car rien ne les arrête, ni le plaisir ni la satiété, ni l'argent, ni la gloire. Pourquoi ? Parce que les salauds altruistes ne pensent qu'aux autres, ils dépassent le cadre de la carrière privée, ils font de grandes carrières publiques. Mussolini, Franco ou Staline se sentent investis d'une mission, ils n'agissent à leurs yeux que pour le bien commun, ils sont persuadés de bien faire en supprimant les libertés, en emprisonnant leurs opposants, voire en les fusillant.
Ils essuient leurs mains pleines de sang sur le chiffon de leur idéal, ils maintiennent leur regard fixé sur l'horizon de l'avenir, incapables de voir les hommes à hauteur d'homme, ils annoncent à leurs sujets des temps meilleurs en leur faisant vivre le pire. Et rien, rien jamais ne les contredira. Car ils ont raison à l'avance, ils savent. Ce ne sont pas leurs idées qui tuent mais le rapport qu'ils entretiennent avec leurs idées : la certitude. »
Qu'en est-il de nos méchants de MLP dans cette classification ? Selon moi, tous correspondent à la première catégorie. Tous sauf une, mais détaillons mon propos.
Nightmare Moon veut apporter la nuit éternelle sur Equestria, chasser sa sœur, prendre sa revanche. On peut arguer qu'elle a une certaine vision politique (après tout, dans les uchronies de la S5, elle est celle dont le pouvoir est le plus stable) mais c'est une vision à son intérêt. Elle n'est pas mue par le bien commun.
Sombra est dans le même cas. Il veut étendre son pouvoir par la force, réduire les peuples en esclavage pour son propre intérêt.
Chrysalis agit pour le bien du groupe, mais ce n'est qu'un égoïsme de masse : les changelins ont besoin d'amour, ils voient les poneys comme des proies et les dévorent. Sa réaction, dans l'uchronie de la S5 est d'ailleurs de commenter à quel point le village de la résistante à l'air « délicieux ». Les changelins sont des ventres sur pattes, et on peut sincèrement se demander ce qui adviendra d'eux quand ils auront tout mangé.
Tirek est exactement le même. Il cherche le pouvoir pour lui et lui seul, il vide les poneys de leur magie et ravage tout sur son passage.
Discord également, car il ravage tout pour le plaisir de ravager, et l'amour du chaos. Il n'a pas de réel but, c'est un enfant qui s'amuse, comme une version maléfique du génie d'Alladin ou monsieur Mxyzptlk dans Superman.
Il en va tout autrement pour la dernière méchante en date de la série, Starlight Glimmer. Glimmer a un but, une vision. Elle pense scincérement que les cuties marks sont mauvaises pour le poney, qu'ils doivent s'en détacher. Elle ne cherche pas à prendre Equestria par la force et à imposer sa vision, non, son but est de construire un monde utopique où les autres viendront la rejoindre. C'est le poney pour qui la fin justifie les moyens.
Il aurait été facile d'en faire une despote qui manipule les poneys du village pour son intérêt personnel. Mais ce n'est pas le cas. Elle triche bien sûr, puisque elle garde sa cutie mark. Mais c'est pour servir sa cause, pas se servir elle-même.
Récoutez là quand elle fait face à Twilight dans le final de la S5. Elle est réellement blessée que Twilight et ses amies aient détruit son utopie, elle pensait scinérement que l'égalitarisme absolu était le seul moyen pour les poneys de vivre en paix. Bons sang, elle va jusqu'à revenir dans deux autres épisodes de la saison pour préparer sa revanche sur Twilight !
On peut gloser sur le fait que la raison qui fait que Starlight est ainsi est maladroite, je suis le premier qui aurait préféré l'idée d'une Starlight convaincue que les marques étaient mauvaises par son observartion de la société, plutôt qu'une trahison infantile.
Mais le traitement ultérieur de cette idée est selon moi, bien au dessus des standards des autres méchants de MLP.
C'est cela qui fait à mon sens, Starlight la meilleure méchante que nous ayons eu dans MLP FIM. C'est sur cette dynamique que vous devez vous appuyer pour nous créer des méchants dignes de ce nom dans vos écrits, leur donner, comme l'écrivait Nova, un désir et une motivation à renverser les montagnes.
C'est ce qui fera d'eux de meilleurs personnages, et vous, de meilleurs auteurs.
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Kak ty smeyesh' govorit' o nashey malen'koy Ottsa Naroda , kotoryy nablyudayet kazhdyy den' na Sovetskoy Rodiny svyatoy materi !!! Vid gryaznoy sobakoy !! kapitalisticheskoy
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Slava nashey verkhovnogo lidera Stalin Zhozef !!!
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Après j'ai rien à dire sur l'article, il explique de façon simple et vulgaire mais efficace les deux gros types de vilain pas beau que l'on trouve. Après c'est sûr que si on creuse dans le sujet on a de quoi redire pas mal de point, mais j'en vois aucun intérêt perso...
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et dire que j'ai failli arrêter à la saison 4
-Un protagoniste est une coquille dans laquelle on veut que le lecteur s'identifie, imaginez une armure d'idées et de rêves que le lecteur va enfiler pour devenir notre protagoniste. ( voilà pourquoi les personnages dit "Marie Sue" sont autant détestés: comment s'identifier à quelqu'un de "parfait" -d'ailleurs, le fait d'être parfait n'est il pas un défaut? ( brrrr rien que son utilisation ici me fait froid dans le dos ( et sa sur utilisation mais bref, ce sera pour une autre fois ) )
- Un antagoniste est aussi une coquille, mais cette fois ci, il va y mettre quelque chose qui lui déplaît, qu'il juge mauvais - personne ou idée - même si plus souvent une personne ( il faut que votre antagoniste soit quelqu'un à part entière. Si vous voulez créer un groupe de "méchants" mettez quelqu'un à sa tête ).
On peut voir donc que tout l'univers créer est vide, (imaginez le monde en sketch) il en est au lecteur de le remplir avec son imagination. Nous, auteurs, ne faisons que donner une dimension physique et des guidelines pour le lecteur.
Alors qu'est ce qui sépare un protagoniste d'un antagoniste ou même d'un personnage lambda ou d'une voiture?
Le point de vue ( une image pour toi qui l'a deviné rangée du fond ).
Pour nous, tout ce qui nous fait du tord est mauvais ( on est égoïste faut pas le nier ). Donc, le bus en retard par exemple est quelque chose d’insupportable et on déteste souvent les chauffeurs ou les compagnies à cause de ça.
Le chauffeur qui doit se réveiller à des horaires pas possible pour finalement se prendre des embouteillages le matin à cause d'un autre antagoniste qui part à la dernière heure, ou la mamie qui n'arrive pas à traverser. Ensuite vous arrivez et l'engueulez pour son retard.
Qui est le méchant dans cette histoire? tout le monde.
C'est pour ça qu'il ne faut jamais laisser un personnage au hasard, il faut qu'ils aient tous l'air d'être humains pour que si l'on change simplement de point de vue il nous apparaisse comme protagoniste. Même avec votre antagoniste, on est pas méchant parce qu'on en a envie ( ou très peu de fois ).
Il ne faut pas laisser de personnages trop simples ne serais ce que par paraisse. Votre antagoniste DOIT TOUJOURS être aussi bien écrit que votre protagoniste ( voir plus ).
Je ne vais pas trop m'éterniser car je voulais aussi publier un article dans les jours prochains sur les points de vue et les "méchants" ( et oui, un énième... ) .
Starlight Glimmer est mon antagoniste préféré, je n'aime absolument pas ce qu'ils ont fait dans ce final à son sujet ( elle perd un ami donc va détruire le monde... ). MLP et petites filles obligent, ils ne vont pas envoyer un méchant qui remet en question la société et la destiné à des enfants mais plutôt à des adolescents.
Donc je ne leur en veut pas forcément, je suis juste déçu du passé du personnage le plus intéressant de la série. Ils auraient pu nous montrer à quel point les talents régissent la société, et comment ils régissent la vie des poneys en général.
Tu es embauché pour ton talent, mais je peux très bien être bon en bricolage et détester ça de chaque fibre de mon corps. Imaginez dans ce cas quelqu'un qui est donc forcé par son talent ( ou ses proches -Apple family ) de faire un métier sans l'apprécier et au contraire, quelqu'un qui en serai totalement passionné mais ne pourrait l'exercer car il n'a pas la cutie mark pour.
Cet à dire que son idée de départ était à moitié bonne. Créer une nation égale, le communisme à l'état pur, bref.
Mais sa résolution était si faible qu'elle a changée d'esprit et s'est laissée convaincre. Si ta résolution est forte, tu t'en moque des arguments. Tu en trouve d'autres pour contrer ceux qu'on t'a proposé. Mais elle, elle est partie d'un chagrin amoureux pour son truc, et absolument pas d'une bonne raison, ce qui a fait qu'elle se fait convaincre. Les thermes "salaud égoïste" et "salaud altruiste" ne s'appliquent pas pour elle, car elle pensait faire l'altruiste alors qu'en fait elle était profondément égoïste. Ce qu'elle voulait réellement, c'est ne plus être abandonnée et ne plus être seule. Elle voulait que les gens soient les remplaçants de son autre ami, mais de manière inconsciente.
Attention c'est (vraiment) méchant, ce que je vais dire mais j'aurais préféré quelle crève dans sa fuite, ensevelie par un éboulis ou une avalanche. (C'est du MLP, je sais pertinemment que sa n'arrivera pas...)
Et je suis d'accord avec Vuld, si elle était convaincue (vraiment) par ses dires, elle aurait du s'enlever sa propre marque de beauté, aller au bout de ses dires, vu que c'est pas le cas... Ben sa reste du vent son truc pour moi.
Niveau antagoniste charismatique, toujours pour moi, en mettant de coté mon (grand) fanboïsme pour Luna (incluant de faite Nightmare Moon), c'est Chrysalis qui remporte la palme et de loin.
Je trouve Starlight Glimmer tellement fade... Comme un paquet de chips ouvert depuis trop longtemps.
Je préfère encore Discord et sa folie "enfantine".
Pour ton article, il est bien mais je le trouve aussi un peu restrictif. Et le terme méchant l'est tout autant. Antagoniste est mieux. Méchant sa inclue forcément combat du bien contre le mal, lumière VS ténèbres hors un antagoniste n'est pas forcement mauvais.
Exemple tout bête: on va avoir deux amis, les meilleurs du monde mais étant tous deux dans l'armée et chacun d'un pays différent, leur pays respectif rentrant en guerre l'un contre l'autre, ils devront s'affronter. Vu que c'est une histoire, on en suivra un qui deviendra de faite le héro (le protagoniste) et l'autre son adversaire (l'antagoniste donc), pourtant aucun des deux n'est mauvais. Seulement dans une situation qui les oblige a s'affronter. (J'ai caricaturé et fais au plus vite mais tout le monde a compris l'idée j'imagine.)
Je dis cela car (même si je peux pas la saquer) si on analyse Starlight Glimmer, elle n'est pas "méchante" ni possède vraiment un mauvais fond, c'est son idée ou son "point de vue" qui l'est.
Je ne fait que répété mais en te lisant on dirais qu'on as juste le choix entre "blanc et noir" sans avoir de nuance entre les deux. C'est l'impression que sa me donne en tous cas.
C'est vrai.
Et je me suis demandé pourquoi.
Réflexion faite, la première chose qui apparaît est à quel point nos héros sont moralement des ordures. Le héros lambda c'est du "va casser la gueule au méchant", autrement dit il s'impose par la force. Mais si on applique cette même logique à l'échelle des "grandes motivations", ben voilà quoi.
Voilà voilà.
D'où la seconde chose, qui est que la "grande motivation" en soi, en tant que fin, compte moins que les moyens déployés. On peut à ce titre se demander si on ne pourrait pas inventer un héros gentil en faveur de l'esclavage. Et pour ceux qui s'intéressent à la politique, au passage, la réponse est oui.
Or ces moyens sont frustrants pour le lecteur. Si le héros ne peut pas s'imposer par les armes, s'il ne peut pas faire des coups bas à la Largo Winch ou triompher par le oyo oyo d'Age of Empire, bref, s'il ne peut pas se simplifier la vie alors sa lutte devient longue, lente, pénible, faite d'échecs et de compromis. Alors oui, ça peut donner des textes fascinants, mais ce n'est pas la recette la plus simple pour captiver le lecteur.
Il est plus facile de faire un héros réactif plutôt qu'actif. Le méchant fait un truc méchant, le héros vient en sauveur et tout le monde est content. Rendre le héros actif, moteur de l'histoire, c'est aller à l'encontre de trois instincts :
1) La puissance. On dit aux gens de faire un héros faible. Mais ici, le héros joue le rôle du méchant. Juste, gentil. Ici la puissance est un avantage.
2) La morale. On dit aux gens de donner des défauts au héros. Mais c'est souvent plus cosmétique qu'autre chose. On a peur que le héros déplaise et ici, il faut lui donner une motivation véritable.
3) L'intérêt. Comme dit, on a envie d'amour et d'explosions. Mais quand on parle de grandes motivations cette tendance peut vite tourner le gentil en méchant.
On peut tester ça avec une série d'histoires.
Par exemple, Applebloom adulte va bâtir un village. Juste, ça. Applebloom avec sa vision du village, envers et contre tout. Ça permet encore le conflit, avec des pas gentils et des solutions faciles.
Autre exemple, Celestia abolitionniste dans une Equestria qui prône l'esclavage. Peu importe que Celestia soit princesse ou simple gueuse, réfléchissez juste à la mise en scène de tout ça. Simplement au réflexe de créer une caricature d'esclavagiste gros riche konémpa(tm), que le méchant ait un visage.
(Et ce que ça implique pour l'assertion de départ.)
Mais pour moi il y a un test beaucoup plus simple.
Je l'ai déjà dit à l'occasion du final. Si, lorsque le village découvre que Starlight a encore sa marque, elle s'en était débarrassée ? Qu'est-ce que ça aurait signifié, qu'est-ce que ça aurait changé ?
Si Starlight avait vraiment cru à ses histoires, peu importe tout ce qu'elle y aurait perdu : elle aurait franchi le pas.
Et c'est ça, c'est là, quand on parle de méchant altruiste, qu'on peut véritablement marquer le lecteur. Quand votre méchant va jusqu'au bout.
Quand il fait ce qu'il dit.
Et que malgré les fins qu'il recherche, vous ne pouvez qu'admirer ses moyens.
Après, je trouve le reste de l'article beaucoup trop catégorique. Il y a tellement de nuances entre un personnage "salaud égoïste" et un personnage "salaud altruiste". Tu peux parfaitement écrire un antagoniste qui pense aider les autres en faisant ce qu'il fait, tout en paraissant d'une égoïsme infini au yeux des autres.
Ensuite, la motivation du personnage ne fait pas tout. Une antagoniste peux avoir la meilleur raison au monde de faire ce qu'il fait, si le personnage n'est pas intéressant, il sera mauvais. L'inverse est vrai aussi, un méchant avec une motivation basique (aka conquérir le monde), mais avec un traitement bien réalisé, pourrait se faire aimer du lecteur.
Un antagoniste doit être autant travaillé que le personnage principal. Il doit posséder un charisme suffisant pour porter ses motivations, et représenter une menace réaliste. Il peut être plus puissant que le personnage principal, ou plus intelligent, ou juste son égal.
Je vais prendre en exemple pour moi l'un de mes méchant préféré de l'univers : Chrysalis. Sa motivation est simple : nourrir son peuple. Elle est intelligente, ayant réussi à se faire passer pour Cadance auprès de tout le monde, sauf Twilight (je ne m'étendrais pas sur l'analyse du plan de Chrysalis). Elle est menaçante et froide, et clairement plus puissante que les personnages principaux. Sa défaite est un peu décevante, mais impose le couple Shining Armor/Cadance.
Pour finir, il est vrai que j'ai parler d'antagoniste, et pas de méchant. Je trouve le terme de méchant trop restrictif, représentant forcément un combat Bien/Mal. Je préfère des personnages plus contrastés, permettant aux lecteurs de s'attacher à l'antagoniste.
Je me souviendrais toujours de ce pauvre sbire dans Austin Power, dont on voit la vie juste avant qu'il ne soit tué par les héros. Cette scène, écrite juste pour la "blague", est quand même touchante. Le sbire devient une simple menace à éliminer à un être vivant, avec un passé, des gens qui tiennent à lui. Le sbire est un antagoniste mineur, avec comme seul motivation son "travail" et pourtant je le trouve génial.
Bref, article intéressant, mais trop restrictif à mon gout.