Déjà, sachez juste que je suis super fier de mon titre.
Allons y doucement : en 2010, est sorti le film Super. Portant sur un justicier sans pouvoir, assez proche de Kick-ass, on suit le héros dans sa quête afin de pacifier les rues de la ville (et accessoirement, de reconquérir sa femme). Epaulé dans son action par une jeune vendeuse de comics, jouée par Ellen Page, les deux héros passent leur première nuit de justiciers terrés dans une ruelle, à guetter le crime. Page se lasse très vite d'attendre, et fait remarquer au personnage principal qu'on ne voit jamais Batman ou Spiderman attendre bêtement qu'un événement se produise. Le héros lui répond que si, mais que cela se passe entre les cases de la BD, dans les lignes blanches.
C'est le point de départ du billet que je vous propose ce soir.
La pensée la plus évidente, quand on tient des héros et qu'on écrit sur eux, est qu'il faut leur faire faire des choses héroïques. C'est logique. Par nature, par définition, les héros font des choses héroïques. Luke Skywalker combat Dark Vador, et sauve la galaxie. Frodon combat Sauron, et sauve les Terres du Milieu.
Soyons honnête, la fiction permettant virtuellement de tout faire, on préférera des œuvres bourrées de rebondissements, ou les héros doivent surmonter mille dangers, plutôt que de les voir se préparer des œufs pendant 150 pages.
Et c'est bien normal.
Néanmoins, je dois avouer qu'alors que j'étais plongé dans mes premières fanfictions, celles qui tournaient autour de l'univers de Star Wars, l'interrogation soulevée par le personnage d'Ellen Page dans Super, m'a également traversé. Bon, en des termes différents. Je m'étais bêtement demandé pourquoi est-ce que dans tous les films, tous les romans, toutes les Bds, on ne voit jamais Luke Skywalker passer aux toilettes. Très bête comme question. Volontairement un peu stupide, et rigolotte. Mais à bien y regarder, pas si vide de sens.
Les héros sont des personnages humains. On aime les voir triompher, on aime aussi les voir faillir quelquefois. On aime avoir accès à leurs pensées, à leurs certitudes, à leurs doutes. On aime les sentir proche de nous, ancrés dans la réalité, quand bien même la leur contient vaisseaux spatiaux et droïdes.
Alors pourquoi est-ce que je n'ai jamais vu Luke prendre une douche ?
Faut avouer que c'est idiot. Ca prendrait quoi, une case ? Deux-trois à la limite. Pourquoi ne pas laisser Luke réfléchir sous la douche à telle ou telle mission, ou à la charge de son rôle de jedi ?
La scène aurait un intérêt car elle développerait le personnage, et on l'ancrerait un peu plus dans la réalité.
Suivant la logique bien connue des auteurs de fanfictions, aka, « si quelque chose manque, fais le toi même », j'ai commencé à inclure des scènes de vie quotidienne dans mes fics. Et j'entends par là, de vraie vie quotidienne. Je parle de mon héros sous la douche, justement. Qui va se soulager aux toilettes. Qui va au fastfood avec sa fille.
L'important pour moi, était de continuer à ancrer les personnages dans la crédibilité. Si je voulais montrer ce héros dans ses moments de gloire ou d'échec au lecteur, je me devais également de le montrer dans des scènes qui en elles-mêmes, ne le mettent nullement en valeur, sont juste fonctionnelles.
Le plus comique dans tout cela, pour refermer cette longue parenthèse star-warsienne, est que ce style m'a valu une réputation d'écrivain « naturaliste » dans le fandom star wars, moi qui maîtrise si mal les descriptions physiques !
Pour en venir au sujet qui nous intéresse pleinement, à savoir MLP, mon conseil du soir sera celui là. Si vous êtes décidé à écrire une fic volumineuse, et que nous suivons un héros, n'hésitez pas à inclure des scènes comme celle de la douche, des WC, ou du repas. Bien sûr, il ne faut que cela soit qu'un détail dans votre fic, quelques lignes dans quelques chapitres, mais croyez-moi, les lecteurs sauront apprécier.
Qui plus est, cette inclusion peut-être tout à fait logique et naturelle. Votre chapitre s'ouvre sur Twilight qui se réveille ? Avant qu'elle aille voir ses amies et sauver Equestria pour la 4587° fois de l'année, faites-lui faire prendre un petit déjeuner, et jetez là sous la douche. Votre récit parle de Dash qui va prendre place sur la ligne de départ ? Décrivez-nous ses échauffements, et le moment où elle enfile son chasuble.
Je pense que vous avez compris l'idée. Ça se rapproche du « allez dans les détails même s'ils sont triviaux », et j'ai presque envie de dire, « surtout s'ils sont triviaux. »
L'important étant qu'on sente que nous avons devant nous des personnages vivants, qui même s'ils sont héroïques, passent par la case repas, et ont des cernes sous les yeux le matin.
En clair, faites nous voir, vous, ce qui se passe entre les lignes.
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Pour faire simple : 'suis d'accord.
Parce que je pompe mes personnages sur moi. Sauf que moi je réfléchis toujours aux W.C, repas, et autres moments quelconques.
Donc mes personnages passent forcément par la case "réflexion" dans des moments slice of life de slice of life.
Tout ça pour dire que je suis grosso merdo d'accord avec cet article.
Bref, bienjournée générale.
C'est bien connu en plus que Luke aime se servir de son sabre laser.
-Soit y implanter des éléments dans le scénario, qui rende la scène bien plus importante qu'on le pense et peut même annoncer la couleur sur rien du tout (Exemple "Il alla au toilette pour se purger des évènements de la veille." et en fait t'apprend qu'il a fait beaucoup de chose "la veille" par la suite.
-Soit faire ce que j'appelle un Cloverfield. C'est à dire, tu implantes en plein milieux d'une histoire mouvementé, une scène totalement banale. Les gens vont se dire pourquoi il y a ça ? Ca sert vraiment à rien, mais il suffit d'y mettre une toute petite intrigue pour que le lecteur oublie la trame principale, jusqu'à l'oublier pour se concentrer sur le fait actuelle. Et c'est lorsque les choses s'envenime avec ce fait que la PAF ! Tu mets en plein dans la tronche des lecteurs la véritable timeline. C'est assez difficile à faire, même risqué, mais ça peut marcher et être efficace.
J’appelle ça un Cloverfield parce qu'un film du même nom utilise cette technique dès le début. On nous fous un mega synopsis comme quoi New York se fait attaquer mais pendant les 20 premières minutes du film il ne se passe rien mise a part une soirée qui tourne en vinaigre à cause d'une histoire de cul, quand soudain le monstre arrive sans prévenir, et là tu chie dans ton froc
Donc comme le dit Bro (même s'il fait ça pour cacher qu'il a écris des scènes de sayx avec Skywalker sous la douche), ne pas hésiter à écrire des scènes de la vie normal, et c'est encore mieux quand on y met des éléments scénaristiques.
Le but était de montrer qu'elle était lente et qu'au final elle ne prêtait aucune attention au fait d'être en retard pour son boulot (c'était pour la même raison que le chapitre n'avait que des détails sur des choses triviales et rien sur les choses importantes).
Du coup, même si personnellement, j'aime que les personnages aient une vie normale et qu'on raconte certaines choses qui ont tendance à être passées sous silence (et surtout parce que j'ai horreur qu'il soit fait mention de choses qui se sont passées ou vont se passer sans qu'elles ne soient jamais racontées), j'évite maintenant d'en mettre.
Même si comme le disent System et Vuld, ça peut parfois être motivé.
(pare que maintenant que j'y pense j'ai quand même mi une deuxième scène de douche et une de bain).
J'ai parlé de la tension, ces moments sont des pauses, mais même ces moments sont motivés. Là je ne m'adresse pas à toi BroNie, tu l'as dit, la douche est l'occasion pour Luke de penser à blablabla -> motivé. Le risque, en donnant ce conseil, est que le "débutant" lui n'en mette gratuitement partout, et ça c'est gonflant.
Il faut donc bien insister sur le fait que ces scènes sont 1) courtes et 2) motivées. Avec ça en tête, oui, c'est bon de rappeler que l'héroïne a besoin de manger et dormir, entre autres choses.
Cela dit ce n'est de loin pas la priorité. Avant de se préoccuper de faire se lustrer les ongles à Twilight, il faut plutôt mettre en avant le détail. Entre :
"Twilight passa vite au petit coin avant de sortir voir Applejack."
Et :
"Twilight sortit voir Applejack. La terre était un peu humide ce matin."
Je préfère la seconde version. La première évoque le quotidien mais j'en ai ranabattre. La seconde m'ancre un peu la scène. Si l'auteur est capable de penser à ce genre de détails, il va penser par lui-même aux scènes "accessoires" qui peuvent enrichir son récit et le rendre plus équin.
Les conclusions sont les mêmes mais je tenais à préciser.
Les scènes banales aident à l'identification du lecteur au personnage, et ça l'ancre beaucoup plus dans la réalité ; on a des héros plus proche d'une personne normale (même si parfois le lecteur attend juste un Rambo invincible qui démonte du vièt' par paquet de 25).
J'irais même plus loin et dire que les héros ordinaires sont plutôt bien, surtout pour une série où finalement, les héroïnes (avant le final S4 du moins) ont une vie normale, et des aventures qui le sont aussi... la plupart du temps. Tout est question de dosage.
Donc, oui pour décrire ce qui se passe entre les lignes, mais seulement quand c'est motivé. Si l'histoire est déjà une tranche de vie et que ces moments n'apportent rien aux personnages ni à l'intrigue, ils ne sont pas utiles.
J'ai édité, puisqu'elle s'est magistralement planté de compte.