Un billet qui me semble nécessaire, au regard d'un événement récent. Il y a de cela quelques jours, j'ai participé, en m'y inscrivant à l'avance, à un atelier d'écriture. La structure était tenue par une boite professionnelle, qui propose régulièrement dans l'année, différents ateliers, comme des cours d'écriture de polar, ou de poésie. Toujours est-il que je me suis rendu aux portes ouvertes, histoire de voir si cet atelier pouvait m’intéresser. Après tout, j'ai presque toujours écrit seul, et ma formation d'écrivain, je ne la dois qu'aux critiques que j'ai reçues depuis que j'ai décidé de publier mes œuvres.
Pourquoi ne pas voir quelque chose de différent ?
Première surprise, j'étais le seul à avoir un vrai bagage d'auteur à ces portes ouvertes, avec un autre participant. Sur douze, je m'attendais à ce que nous soyons plus nombreux. De même, la moyenne d'âge était élevée : un grand nombre de retraités, de quarantenaires, ou de trentenaires.
Nous avons donc passé l'heure et demi de l'atelier à suivre les instructions de l'animatrice, à savoir, choisir un souvenir précis et le développer, et faire de même avec un autre, en l’associant avec des odeurs.
Dieu sait si cette écriture autobiographique n'est pas mon style, mais je me suis plié à l'exercice. Logiquement, quand tout le monde eut terminé, les personnes lisaient leurs deux textes, et recevaient les commentaires de l'animatrice. Qui étaient toujours laudatifs, soit dit en passant.
Finalement, quand ce fut mon tour, juste avant de lire, j'adressais une critique rapide à ma voisine, celle qui venait de lire, lui expliquant qu'un de ses choix d'écriture, celui où elle explore un panel de choix, serait plus fort si elle préférait un rythme ternaire, et non quaternaire, comme elle l'avait fait au premier jet. Rien de plus, puisque en effet, le reste de son texte était tout à fait correct, et elle parvenait même à trouver une chute.
Mais ma critique a beaucoup déplu à l'animatrice, qui m'a immédiatement reproché de prendre la parole pour donner mon avis sur ce texte, expliquant que ce n'était pas le but des ateliers d'écriture, et que si remarque il y avait à faire, elle aurait plus sa place en dehors de l'atelier. J'ai contre-argumenté, exposant mon propre avis sur la question : qu'il ne fallait jamais se retenir de donner son avis, et ses conseils sur un texte, quel qu'il soit. Que l'auteur prenne en compte ou non cet avis est encore autre chose. Mais que je ne pouvais pas concevoir l'idée d'une lecture publique, si un avis critique ne pouvait pas être donné.
Inutile de dire que nous sommes entrés dans un dialogue de sourds, et que le débat n'a abouti nulle part. L'atelier touchant à sa fin, je me suis borné à dire que je comprenais le point de vue de l'association mais que je n'y adhérais pas du tout. Et je suis parti, très déçu par leur politique littéraire.
Tout ce pavé pour vous dire une chose. Rien, absolument rien ni personne ne doit vous retenir d'émettre un avis sur un texte que vous lisez. Que ce soit en bien ou en mal.
Dans mon précédent billet, je vous encourageais à déposer des critiques constructives. Celui-ci recoupe un peu le précédent.
Ne craignez pas de donner votre avis, même si vous pensez que vous allez être dur, et heurter l'auteur.
S'il a un peu de cerveau, il comprendra que c'est ce texte à ce moment que vous critiquez, et non pas lui en tant que personne.
S'il est trop épidermique pour faire la part des choses, nous arrivons dans un autre problème.
J'insiste d'autant plus que nous sommes sur Internet, un endroit fait pour favoriser la discussion, le débat et les échanges de points de vue.
Alors si vous avez quelque chose à dire, même si c'est trois mots, allez-y.
On est là pour ça.
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Ok ta mer
En fait j'ai même pas envie de débattre là dessus. Juste que de toute manière, a partir du moment où on expose su quelque chose en publique, comme ici, faut prendre le risque de s'exposer au critique, et quoi que l'on dise, c'est le client qui a toujours raison.
Les deux sont à travailler et mérite bien un tel développement.
Personnellement, j'essaie de faire comme Vuld. Si j'ai des choses à redire sur une fiction, j'essaie toujours de les atténuer par des points positifs. Ils sont souvent (toujours ?) plus difficiles à trouver, mais c'est un effort nécessaire, à mon sens, à la fois pour l'auteur et pour moi-même. Au final, si je ne parviens à donner aucun aspect engageant, c'est que je n'ai pas envie de poursuivre ma lecture et que je ne commente que pour régler son compte à l'histoire. Et, même si ça fait parfois du bien, je considère que c'est une mauvaise raison de commenter et j'en reste là. L'auteur n'a pas besoin d'un matraquage en règle, mais bien d'une critique venant d'une personne qui a la volonté de l'aider et de le voir progresser. Si ce n'est pas ce que je ressens, je m'abstiens.
En ce qui concerne les fictions traduites, je me retiens moins avec l'histoire en elle-même, puisque je considère que mon message est à destination des lecteurs potentiels. Par contre, c'est sur la qualité de la traduction que je mets un peu plus de formes.
Alors en ce qui concerne prendre les critiques. Ouais, bien sûr. Toujours avec envies même. Si c'est au dernier chapitre qu'on vient me dire ce qui ne va pas dans mon texte, même si ça fait un peu tard, je ne vais pas cracher dessus.
Même si je suis un peu plus de l'avis de Norlf en ce qui concerne « Critique d'un texte/ critique d'une personne ». Bon, on n’est pas sur du règlement de compte bien sûr, pour moi, il faut savoir faire la part des choses. Ça me fait quand même un peu mal quand on me dit que ce que j'ai fait est nul, j'ai passé l'époque ou j'en rageais, mais je m'en rappelle.
C'est pourquoi je rejoins aussi Vuld quand il faut aussi rappeler à la personne ce qui était bien. Ce qui fait qu'on a envie de continuer à lire cette fic en clair. Quelquefois j'oublie ce détail, ce qui fait passer mon commentaire comme juste une critique sur l'ensemble du texte.
Pourquoi faudrait-il se la fermer lors d'un atelier d'écriture ? Que ceux qui y participent soient souvent des débutants, OK. Qu'ils ne soient pas rodés à ce que nous on sait, OK aussi. Mais justement sous pretexte que ce sont des débutants, mettre des gants blancs, sourire et opiner du chef devant tous leurs textes, non, mille fois non. C'est même l'inverse. C'est justement quand on commence qu'on fait les erreurs les plus communes. Il faut les déracinner dès le début, avant qu'elles ne poussent, et ne soient que plus dures à arracher.
(j'aime ma métaphore jardinière).
Etre plus coulant avec ceux qui débutent, oui. Etre laxiste, faut pas déconner quand même.
Et allons plus loin : un atelier est bien un lieu de critique, puisque l'animateur (et dans mon cas, l'animatrice) fait des remarques, souligne le style ou donne des pistes. Donc, de fait, la critique est bien autorisée.
Après, si on ne laisse que la critique laudative, ou qu'on la reserve à l'animateur du groupe, autant fermer l'atelier tout de suite.
Je pense que ça sera plus honnête.
Je critique les gens depuis mes quinze ans. Quand j'ai partagé mon premier texte (à douze-treize ans), tout le monde trouvait ça génial. J'ai dû découvrir par moi-même à quel point c'était mauvais, je l'ai très mal pris et je me suis juré de ne jamais faire ça à quelqu'un d'autre.
Dans ma tête, ne jamais mentir, et si l'autre est passionné il encaissera.
Et puis j'ai découvert MLP.
Déjà avant MLP je m'inquiétais de savoir si je critiquais par égoïsme, voire par jalousie, ou juste pour me rassurer... bien sûr que je le fais pour aider, mais eh, quitte à être critique autant l'être envers soi-même.
Mais, désolé pour le cliché, avec les poneys j'ai appris à considérer le type en face.
Ce qui pour moi va de soi, il ne le sait pas forcément. Il n'a pas la même vision de l'écriture. Il peut encore croire que s'il n'est pas bon maintenant il ne le sera jamais. J'ai appris à le rassurer, "okay tu débutes mais c'est normal", lui dire qu'il va progresser, lui montrer ce qu'il fait bien, insister sur ce qui est positif, me concentrer sur un ou deux problèmes en délaissant le reste pour ne pas le submerger...
Et parfois, juste, fermer ma gueule.
Un atelier d'écriture n'est pas les Chroniques, ces gens ne sont pas des passionnés avides de critiques, ils veulent juste passer un bon moment. Encouragements, bonne humeur pour un loisir loin des bancs d'école. Le dernier endroit où faire des commentaires.
J'ai vu ce même genre d'atelier en faculté de lettres (soupir), je sais que ce n'est pas fait pour. Et dans ces cas-là, ce n'est pas à eux de s'adapter à nous. C'est à nous de nous taire.
Mais ici on est sur le net et sur un site d'écriture, alors commentez bon sang !
Concernant ton billet, j'ai envie de réagir sur deux phrases :
"Ne craignez pas de donner votre avis, même si vous pensez que vous allez être dur, et heurter l'auteur.
S'il a un peu de cerveau, il comprendra que c'est ce texte à ce moment que vous critiquez, et non pas lui en tant que personne."
Il est évident qu'il faut donner son avis. Je dirais même : il FAUT. C'est ce qui fait avancer les choses, quiconque dirait le contraire serait dans l'erreur. Je pense pas prendre de risque en écrivant cette phrase. Le point qui me chagrine en revanche, c'est sur la réaction de l'auteur qui reçoit ses critiques. Je préfère donc réagir sur cet aspect, même si je risque un peu de sortir de l'idée principale du billet.
Bon, je vais m'exprimer en gardant en tête le drama que j'ai fais après la fin de ma fiction "Flamme, Lame et Âme", et le reste.
Lorsqu'un texte reçoit une critique (négative, en l’occurrence), ce n'est pas que le texte qui est critiqué, mais aussi l'auteur. Car le texte c'est aussi le reflet de l'auteur, il contient ses idées, et sa façon de penser, de voir les choses. Un texte, c'est un peu comme un bébé. Si on vous dit "La vache, qu'est-ce qu'il est moche.", ça a beau ne pas vous concerner directement, ça vous fait quand même sacrément mal au coeur, et vous prenez la critique pour vous-même. Ceux qui savent faire la part des choses et accepter les critiques les plus cinglantes sans broncher sont minorité, clairement.
Le soucis pour moi ne vient donc pas de si "oui ou non faut-il faire une critique ?", mais plutôt de "comment faire la critique ?".
À te lire ici, je n'ai pas l'impression que tu ais été virulent avec la vieille dame dont tu as critiqué le texte, mais tout de même :
"Rien, absolument rien ni personne ne doit vous retenir d'émettre un avis sur un texte que vous lisez."
Si, la sensibilité de l'auteur du texte en question. Il faut y mettre un peu les formes.
(Et sinon, je n'ai aucune idée de ce qu'est un rythme ternaire ou quaternaire.)