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lnomsim 19 581

"Il faut tout changer !" déclare-je

Tout d'abord, la faute dans le titre est intentionnelle (et tape-à-l’œil, donc ça attire du monde.)
 
Deuxièmement, je ne me rappelle pas avoir vu cette règle expliquée ici, ou alors je vais devoir changer mes lunettes. (et au cas où elle aurait bel et bien été expliquée, je retirerai l'article.)
Bien, passons au vif du sujet, j'aime écrire à la première personne du singulier et au présent. Pour ça, une raison bien simple, j'aime quand je lis, découvrir l'histoire en même temps que le personnage, par conséquent, je veux aussi que quand le lecteur lise mes fictions, il soit au limité au champ de vision du personnage et ses connaissances.
Cela pose néanmoins un léger soucis, soucis qu'on me rappelle régulièrement et que j'ai involontairement ignoré jusqu'à maintenant, mais il est temps de changer ! déclaré-je.
Je pense, et j'espère que tout le monde le sais, après un dialogue, le verbe et le sujet sont inversés.
Si bien qu'on aura :"Il fait beau aujourd'hui." dit-il."Oui, très beau." confirma Twilght.
Maintenant, mettez vous à la place de Twilight qui répond au présent."Oui, très beau." confirme-je.
Vous voyez le problème ? La prononciation de confirme-je est difficile et pas très agréable.Pour ce que j'en ai compris, dans ce cas de figure, il suffit de remplacer le 'e' par un 'é'
Ainsi, on obtient,"Oui, très beau." confirmé-je.
Déjà plus agréable, non ?
Mais qu'en est-il des verbes qui ne sont pas du premier groupe ?
Hé bien... en toute honnêteté, je n'en ai pas la moindre idée, je n'ai pas trouvé de règle à ce sujet.
Mais prenons les exemple du verbe 'dire' et 'répondre' (oui, deux verbes du troisième groupe, je viens de me rendre compte qu'il n'y a pas des masses de verbes d'expression dans le deuxième groupe).
J'ai tendance à dire "Dis-je", et l'on m'a conseillé d'utiliser 'Répondis-je'.
Du coup, je suppose qu'il s'agit principalement de rendre la prononciation plus agréable.
Si quelqu'un a plus d'information à ce sujet, merci de le partager.
EDIT: @Littleparrot indique que l’exception n'a lieu que pour les verbes du premier groupe, et qu'en revanche les verbes du deuxième et troisième groupe doivent garder leur terminaison.
 
Source
 
PS: ça veut aussi dire qu'à partir de maintenant, je tâcherai d'éviter cette erreur, et si j'en ai le courage et la motivation, j'essaierai de corriger mes fictions, j'ai du boulot devant moi.
 
Edit : Je viens aussi de tomber sur cet article : Article
Le contenu est intéressant, mais n'éclaire en rien mes lumières...Mis à part que la narration au présent, c'est effectivement chiant et relativement mal encadré au niveau grammatical.

Raxacoricofallapatorius 27 576

Mais d'où vient votre inspiration ?!

RUTABAGA !
On dirait le nom de je sais plus quelle sorcière.

BREF.
 
 
Vous, là ! Oui, vous, devant votre écran, c'est à vous que je m'adresse ! 
Vous qui écrivez des fanfictions !
 
Tout est dans le titre, non ?
 
Je vais pas pouvoir donner mon avis sur le sujet, étant donné que 
je n'écris pas de fics :o 
Cependant, j'aimerai beaucoup connaître vos avis, vos sources d'inspirations !
 
Alors :
 
Est-ce que vous vous inspirez en écoutant de la musique ?

 
En regardant des séries ?

 
En vous promenant dans la forêt ?!

 
Ou peut-être même en vous inspirant de l'Histoire avec un grand H ?

J'ai pas trouvé de meilleure image !
 
 
Enfin bref, je ne peux pas tout citer ! C'est pourquoi je vous encourage à dire
dans les commentaires la source de votre imagination débordante ! 
 
 
Voici un lien strawpoll qui vous redirigera vers un sondage : Sondage ! 

Wellen 15 574

Les OCs stéréotypés sont-ils vraiment mauvais ?

Bonjour / bonsoir.
( Pour ceux qui veulent passer l'introduction avec l'image et sa traduction pour accéder directement au débat, regardez plus bas jusqu'à un truc comme ça : )
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Récemment, une dessinatrice anglophone, wingedwolf94, a postée un image sur les stéréotypes des OCs. La voici :
 

 
Cette image décrit donc les stéréotypes des OCs dans mlp. Pour les moins anglophones d'entre nous, je vais traduire les textes :
Crystal Skelepony :
- Espèce originale, à ne pas réutiliser !
- Essaye un peux trop d'être différent.
- A de jolies couleurs.
- A+ pour la créativité.
- A beaucoup de bouches.
- Probablement dans le vore.
- Vient de Tumblr.
 
Mango Sunshine Blossom Feather :
- 13 ans.
- Vient de Deviant Art.
- A des couleurs flashies.
- "Vous avé vu Cupcakes? O.O C effrayant xD LOL"
- Pure innocent.
- Ne sait pas ce qu'est le clop.
 
Kurono Akuno Buki Nojno Ken Demon Akuma Blood Bane.
- Weaboo ( ????? )
- A un sombre et ténébreux background.
- Un fière anti féministe.
- Doit prouver qu'il a la plus grosse à chaques rp.
- Prétend qu'il sait parler japonais.
- Il porte probablement un costume noir IRL
- Il se débrouille pour dessiner.
 
Human Colors
- Presque toujours un ponysona ( self insert )
- A un nom humain normal.
- Il n'a aucun concept du style.
- Par pitié arrêtez d'en faire.
- C'est troublant / inquiétant
- Il est nu ?!
- La personne derrière est souvent très froide.
 
Ayanne : ( Aryanne est un véritable oc, vous remarquerez tout de suite à quel mouvement elle appartient. Je n'ai aucun lien avec ledit mouvement et me refuse à en parler d'avantage.)
- Le pire oc
- Dépressif
- Vient de 4chan et Reddit
- "C'est de l'humour noir, tu comprendrais pas."
- Vient de comprendre ce que Cuck veux dire et l'utilise dans chaques phrases. ( il y a des limites à ce que je peux traduire tout en restant politiquement correct, cherchez vous même. )
- A probablement 14 ou 36 ans.
- Fait au feutre.
- Ne comprend pas la liberté d'expression.
- Ne peux même pas dessiner la Swatiskas dans le bon sens ( la croix gammée. )
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Donc, pourquoi est-ce que je vous montre cette image et cette traduction ?
Essentiellement parce-que beaucoup de stéréotypes d'oc ont été montrés dans ces images, stéréotypes qui sont malheureusement très souvent utilisés. On ne compte plus les Self Insert avec des personnages trop sombres de la mort qui tue. Cependant, la question d'aujourd'hui est : Est-ce que les stéréotypes sont mauvais ? 
Je veux dire par là, est-ce qu'un self insert ne peux pas être bon ? Pendant un bon bout de temps, je les voyais comme le diable incarné, comme beaucoup de personnes. Mais quel est le mal, au fond ? Mis à part le fait de venir faire nos moralisateurs en disant que 'c'est pas bien de se croire assez intéressant pour être le centre d'une histoire'. Une histoire bourrée de self insert peut avoir du bon et du potentiel ( par exemple "Les élèves de l'Harmonie"). Pareil, une histoire avec un personnage qui s'en prend plein la bouche tout le temps ou qui est sombre et taciturne peut elle aussi être bonne. Je prendrais pour exemple l'une des fictions les plus longue de mlpfictions : Oblivion's King. Même si la fiction souffre de gros défauts, elle a des personnages somme toute bien travaillés alors que pourtant ils s'en prennent plein la bouche tout le long.
Un stéréotype ne serait donc pas forcément mauvais, à condition de bien le développer ? J'aimerais beaucoup avoir vos avis là dessus. 
 

Vuld 5 572

Parler au lecteur.

Hi'.
Vers juin-juillet, alors que je me préparais à expliquer ma vision de l'écriture loin loin loin de chez moi, je me suis dit okay, la conception c'est le fondement de la linguistique, ça se résume à "l'histoire a un et un seul objet", pas de problème. Le développement c'est l'histoire de pertinence, mon éternelle équation "texte + contexte = sens". Tout cela est carré, (pseudo-)scientifique et très purrrrrr... et puis il y avait ma troisième partie, planification, et là j'ai bloqué.
En fait, comme un abruti, je me suis rendu compte que je n'avais jamais réfléchi au plan, au-delà d'un simple "j'ordonne (et subordonne) mes éléments".
Ma théorie du plan date de quand j'avais quinze ans et qu'on parlait de "fil rouge", avec l'idée qu'il y avait en gros une quête principale, des quêtes secondaires et des événements accessoires, et blablabla... théorie à peine retouchée quand on m'a appris à faire des plans à l'uni', avec par exemple l'idée que chaque partie doit faire à peu près la même taille. Tout ça c'est bien joli mais c'est du niveau de Cro-Magnon.
Du coup je me suis mis à réfléchir à la théorie linguistique qui pourrait s'appliquer au plan.
Et soudain, je me suis fichu une claque.
 
1. L'interactionnisme
La linguistique est la science du langage. La sociolinguistique est une science du langage qui considère le langage comme une activité humaine et, pour simplifier, regarde l'influence de l'élément humain (social) sur cette activité. Par exemple tu dis "tu" à telle personne et "vous" à telle autre, ou encore les djeunes y parlent pas comme que les vieux. Tavu. Ouais on a progressé un peu depuis Labov quand même.
Au sein de la sociolinguistique existe l'interactionnisme, qui dit en gros que quand tu parles tu interagis avec quelqu'un, et du coup ton activité va devoir prendre ce quelqu'un en compte. La communication sert toujours à transmettre un contenu (genre "on t'a volé tes bottes") mais sert aussi à négocier la communication elle-même (genre "me tape pas dessus mais..."). En termes moins commerciaux, même quand une seule personne parle, tout le monde coopère pour rendre la communication possible.
Tout le monde est actif, ou ça échoue.
Et cela, quand on y pense, va à l'encontre de notre représentation la plus basique de la lecture (et donc, de l'écriture). L'écriture est décrite comme une activité passive : le seul effort qui nous est demandé est de débrancher notre cerveau le temps d'une escapade dans l'improbable, et ah oui de tourner la page une fois arrivé en bas. Il en va de même pour les autres arts, et on ne pense vraiment à l'activité que si le spectateur se met à parler ou presser sur un bouton. En tant qu'auteur, on s'imagine complètement coupé du lecteur.

Difficile de nier cette idée. On ne peut pas répondre à l'auteur. On ne peut pas empêcher le héros de monter ce fichu escalier. On n'a clairement pas une manette en main et la possibilité de tuer des hordes de pajenti(tm). Cela dit, la conséquence de cette vision est d'écrire en supposant que le lecteur connaît son boulot et que ça passe ou ça casse. Parler au lecteur, c'est briser le quatrième mur genre "mais toi et moi, lecteur, savons qu'en fait elle est toutdous(tm)". Dans un texte normal, on ne parle pas au lecteur. Enfin si mais uniquement pour lui raconter l'histoire.
On n'imagine pas un seul instant avoir à coopérer avec lui pour dire "comment" on va la raconter.
La plupart d'entre nous ont entendu parler du "contrat de lecture", que perso' je sais toujours pas bien ce que c'est mais qui est en gros l'accord tacite passé entre l'auteur et le lecteur au moment où ce dernier commence à lire. Ça dit en gros "ouais je sais les poneys existent pas fais semblant et lâche-moi les basques" ou encore "ça va parler de bisous et du dessous des sabots, t'es prévenu". Mais pour la majorité d'entre nous, ce contrat est assez général et comparable à des clauses d'utilisations que tu lis pas quand tu installes ta nouvelle app. Et ça correspond aux tags, au pitch, à ce genre de choses. L'appliquer à l'intérieur du texte... inimaginable.
Cela dit, j'avais déjà une autre notion, quoique assez vague, pour cela. "Préparer" ou "annoncer" quelque chose dans le texte. Par exemple, l'héroïne pète les plombs mais le lecteur n'est censé le savoir que d'ici deux chapitres. Si on ne fait rien et que dans deux chapitres on découvre qu'elle était folle, ça va sembler tomber du ciel. Si on déballe tout dès le départ, ben tout l'intérêt, toute la tension, tout ça part dans le caniveau. L'idée est alors de simplement donner des indices, des signaux que "y a un truc" et que "ça pourrait être ça". Genre elle se met à collectionner les crayons, ou bien elle coupe toutes les conversations au beau milieu comme sur un coup de tête. Elle n'arrive plus à coiffer sa crinière. Des détails tout bêtes mais qui, une fois arrivé à la révélation, prennent tout leur sens et permettent au lecteur de faire "aaaah c'était donc ça" ou "JE LE SAVAIS ! (bang)".
Sans le savoir, ce système d'annonce au travers de détails, de "signaux" comme je dirais maintenant, est une forme de coopération avec le lecteur.
Et sans le savoir, on peut aller beaucoup, beaucoup plus dans la coopération.
 
2. Les paires adjacentes
L'interactionnisme dispose d'une grille d'analyse quand il s'agit d'étudier une conversation. Le principe est simple. Le langage est une activité entre plusieurs sujets parlants. Une activité implique des actions. Chaque action implique une réaction. Donc dès qu'une personne dit quelque chose, ce qu'il dit est une action qui va demander une réaction de la part de l'autre personne.
Ces paires "action - réaction" fonctionnent très bien pour les dialogues, par exemple les discussions au téléphone où, basiquement, l'autre répond. Mais, et c'était là une petite découverte du temps où j'étais bachelier, les personnes qui monologuent utilisent la même structure. J'avais vu un politicien argumenter avec un interlocuteur fictif, fabriqué de toutes pièces par son discours. Et nos textes eux-mêmes, qu'on en soit conscient ou non, utilisent aussi cette structure.
Ce qui signifie que c'est aussi la structure minimale d'un plan.
Ce sont des paires "action-réaction", entendu (on n'a pas encore vu d'exemple), mais pourquoi adjacentes ? Parce qu'elles se suivent, bien sûr. Et pas seulement parce qu'il y aurait des suites de paires genre "action-réaction" - "action-réaction" - "action-réaction"... mais parce qu'une réaction est, fondamentalement, également une action. Ce qui signifie qu'elle aussi demande une réaction. Un peu comme une escalade de la violence, où chacun dit "mais c'est lui qu'a commencé", sauf que là c'est pour demander à quelqu'un s'il veut négocier.

On parle alors de "paires imbriquées" et, une fois encore, c'est facile à voir quand vous causez avec quelqu'un. L'exemple typique est la paire "question-réponse" où la réponse demande en général une confirmation, mode "j'ai bien répondu ?" Discuter est une activité, on veut savoir comment cette activité se passe.
Maintenant, la question en or : est-ce qu'on peut appliquer tout ça à nos textes ? (Et surtout, à quoi ça nous sert ?)
La réponse est oui.
Et pas seulement pour les moments où nos personnages conversent, pour expliquer comment rendre leurs répliques plus cinglantes. Mais oui, on peut commencer par là.
Déjà, ça nous explique pourquoi on va se passer de tous les "bonjour-salu-sava" vu qu'on n'a pas besoin de négocier l'ouverture du dialogue. On ne conserve que les paires qui nous intéressent, et comme le début est une réaction, ça nous permet de faire "exister" ce qu'on a coupé. Type "Rarity salua Twilight et après avoir causé un peu : 'mais au fait, tu n'as pas vu blablabla...' dit la diva." Ce "mais au fait" indique un changement de sujet, on a l'illusion qu'elles ont pu se dire des tas de choses sans importance avant.
Ensuite, ça nous dit comment les faire réagir. Alors oui je sais, ça dépend énormément du personnage (et de nos propres compétences sociales), mais la tension d'un dialogue, son intérêt, ne se trouve pas seulement dans l'information transmise, type "Twilight, qu'est-ce qui se passe ?! - C'est horrible, Dash ! Spike est mort !" L'intérêt du dialogue se trouve aussi dans la manière dont les personnages coopèrent, négocient ou même se battent pour diriger la conversation. "Parlons du contrat. - Parlons de ma récompense." En deux répliques on a créé le conflit, et dit en gros : "bouffe-le ton contrat je ferai plus rien pour ta tronche avant d'avoir vu mon argent !" Si le premier ne veut/peut pas payer, il va tenter de parler du contrat (et de l'argent futur). Si le second en a marre de se faire avoir/ n'a plus confiance, il va revenir sans cesse à l'argent. Ils n'ont jamais besoin de le dire explicitement : chacun va parler de ce qui l'intéresse, et créer ces fameux "dialogues de sourds" jusqu'à ce que l'un d'eux cède et s'aligne sur l'autre.
Mais ce qui doit nous intéresser ici et maintenant, c'est qu'on peut appliquer les paires adjacentes à la narration.
 
3. Narration
Quand l'auteur écrit son texte, il monologue. Et le narrateur, en narrant l'histoire, fait exactement de même. Personne ne risque de les interrompre, ils peuvent continuer aussi longtemps qu'ils veulent. Par contre, ils doivent retenir l'attention du lecteur et pour cela, ils ont besoin que le lecteur coopère. Yup, il y a interaction.
"Carrot Top revenait des champs, la bêche à l'épaule, à trois pattes par le sentier qui serpentait la colline. L'air chaud d'été cuisait doucement les blés alentours. Entre les bosquets d'arbres, oasis d'ombres sous leurs feuillages, elle pouvait s'arrêter un instant et retirer la sueur qui lui coulait du front.
En bas du chemin, seul dans les champs, il y avait Big Macintosh."
Comment argumenter qu'ici il y a interaction ? Où sont les paires ? On peut, pour se simplifier la vie, décréter qu'à la place des répliques d'un dialogue, ici on a les phrases du texte. Première phrase ? Carrot Top revient des champs. Seconde phrase ? Il fait chaud. Troisième phrase ? Euh... arbres oasis sueur je sais pas moi. Quatrième phrase, y a Big Mac. C'est de la paraphrase et on n'a pas de quoi faire des paires, encore moins les imbriquer.
Mais rappelez-vous l'équation "texte + contexte = sens". Ici, on a seulement le discours du narrateur. Et si on rajoutait le discours d'un lecteur fictif ?
"Carrot Top revenait des champs (elle foutait quoi là-bas ?), la bêche à l'épaule, (ah d'accord), à trois pattes (wat) par le sentier qui serpentait (ranafiche) la colline. L'air chaud d'été (tu t'fous d'moi) cuisait doucement les blés alentours (c'est quoi ce ton mièvre ?). Entre les bosquets d'arbres, oasis d'ombres (t'es sérieux ?) sous leurs feuillages, elle pouvait s'arrêter un instant et retirer la sueur (il est sérieux) qui lui coulait du front.
En bas du chemin, seul dans les champs, il y avait Big Macintosh (okay romance)."
Bien sûr que le lecteur réagit au texte, il le lit, ce serait inquiétant qu'il n'en pense rien. Se mettre à la place du lecteur permet d'essayer de deviner ce qu'il va "dire", et donc d'y répondre par avance. Tout le texte est la simulation d'un dialogue avec un lecteur fictif posant ses questions de phrase en phrase et forçant le narrateur à développer tel ou tel point. Si je dis juste :
"Carrot Top revenait des champs par le sentier qui serpentait la colline. L'air chaud d'été..."
On peut se demandait ce qu'on fichait aux champs. Avec AJ c'est facile, c'est une fermière, mais même si certains peuvent se dire que Carrot Top cultive les carottes, ce n'est pas évident pour tout le monde. Donc on rajoute la bêche, et là c'est clair. Pourquoi à trois pattes ? Parce que ça m'amusait, mais aussi pour recentrer la conversation : ce qui nous intéresse, c'est Carrot Top, pas ce qu'elle fait. Quand on reprend le texte et qu'on parle du décor, ce qu'on garde de Carrot Top ce n'est pas sa bêche, c'est la jument.
De même, quand on finit par "la colline", une question légitime est : elle ressemble à quoi, cette colline ? Si on ne dit rien, une fois encore, le lecteur va remplir les trous pour nous, et ce n'est pas (toujours) un mal, mais le texte peut lui répondre en développant la description et, une fois encore, c'est l'occasion de recentrer la discussion : tout il va bien il est beau les petits oiseaux le facteur ta femme le canapé. Et si on pense que le lecteur n'aime pas les bucoliques ?
"L'air chaud d'été cuisait doucement les blés alentours. Il y avait de la routine dans ces paysages, mais la jument aimait à s'y perdre après le travail. Entre les bosquets d'arbres..."
Non, la jument en a ranafiche, la jument n'existe pas. Ce que cette phrase en plus dit en vérité c'est "toi, lecteur, tu peux trouver ça barbant, mais tu vas me faire le plaisir de t'y intéresser j'ai passé des nuits blanches sur ce texte bordel fais un effort !" Pas besoin d'interpeller, on a été subtil et au final le résultat est le même. Le lecteur va s'intéresser au paysage ne serait-ce que pour savoir ce que la jument pense ou ressent et tout le monde est content. Mais ça, le texte a dû le dire. Le texte a dû le négocier. Le narrateur, en pleine narration, a dû faire "okay maintenant on parle de ça" et obtenir l'assentiment du lecteur.
Et si on essayait un texte qui ne coopère pas ? Bon c'est impossible mais qui n'essaie pas de négocier son contenu ?
"Twilight gagna la chambre. Dehors, les calèches passaient à grand bruit, leurs larges roues cahotant sur la grand rue du village. On vendait les légumes par brassées entières aux étals où la monnaie allait de patte en patte sous le couvert des appels des marchands et des badinages. Dans le meuble, une lettre."
Qu'est.lfkasvdlhslk qui s'est passé ?! On arrive dans la chambre, okay, y a quoi dedans ? Dehors, les calèches... okay je suppose que c'est le bruit par la fenêtre... okay roues cahot si tu veux on peut revenir à la cham- j'en ai ranacirer de tes légumes ! Pourquoi qu'on me parle de monnaie, de marchands et de badinage non d'un chien on parlait de Twilight ! Et là soudain, un meuble. Okay. Donc tout ce bordel sur le dehors, le marché de village, ça a servi à quoi ? Texte ? Non ?
Ce n'est pas mal écrit, c'est juste que le texte n'en fait qu'à sa tête et ne coopère pas. Et forcément quand quelqu'un n'écoute pas, en général on n'a pas envie de l'écouter non plus.
 
4. Le plan
Le lecteur n'est donc pas passif. Il faut constamment, partout dans le texte, négocier avec lui du sujet de discussion. Le convaincre de nous laisser encore deux phrases pour décrire telle robe. Accepter de répondre à telle question même si qu'on voulait garder le mystère. Changer de sujet quand il se rend compte que bordel Canterlot et Manehattan c'est minimum plusieurs heures de trajet c'est quoi cette fumiste- ooooh une pouliche comme c'est meugnon !
Ça se passe en narration, de phrase en phrase et même à l'intérieur des phrases, et cela se passe au niveau du plan.
Fondamentalement, une histoire se résume par "problème - solution". Les poneys sont en danger ! Mais après vingt chapitres, la solution c'était l'amour, un Trixshy et au lit. Et s'il n'y a pas de solution, on met le tag sombre et marre. Poser un problème est inévitable, sans ça il n'y a pas de tension, donc pas d'intérêt, pas de texte - il faut un but, un enjeu et bien sûr, un conflit. Offrir une solution est nécessaire, même si cette solution se résume à "y en a pas", pour pouvoir écrire "the end" à la fin. Donc fondamentalement, notre texte est une paire.
On peut ensuite détailler cette paire, et c'est là vraiment que commence la conversation. On ne va pas chercher à savoir "quelles questions le lecteur va se poser", ça on ne le saura jamais. Non, on va chercher à savoir "quelles questions on veut que le lecteur se pose". Bêtement, disons qu'on débute l'histoire avec un personnage amnésique récupéré par le mane6 arrêtez de rire bande de saligauds. Est-ce qu'on a prévu que ce personnage recouvre la mémoire ? Si oui, est-ce qu'on a envie que le lecteur s'intéresse à cette mémoire ? Est-ce qu'on veut que le lecteur passe son temps à se demander "qu'est-ce qu'il savait ?"
Si on le veut, alors le plan va le refléter. On va passer plus de temps sur les événements qui impliquent cette mémoire. On va s'assurer qu'elle revienne à intervalles réguliers. Sinon ? On va réserver la question de la mémoire à des parenthèses assez courtes ici et là.
Le but n'est pas juste de dire la place que ça occupe dans l'histoire. Le but est de dire au lecteur la place que ça doit occuper pour lui.
"Une fois revenu de la fête, après avoir dit bonne nuit à Twilight, après avoir refermé la porte et gagné son lit, l'alicorne passa un moment dans la pénombre à regarder la photographie de toutes ces juments, ses nouvelles amies, qui le cajolaient. Il observa un moment ce mensonge, puis secoua la tête et acheva de s'endormir."
Un mot. Toutes ses préoccupations, tout ce qu'il peut jamais ressentir, en rapport à son amnésie, réduit à un mot. Puis il secoue la tête, limite lui aussi il s'en tape, et direction dodo. En gros là le texte a fait "je sais que t'as pas envie d'en entendre parler donc je glisse juste ça rapidement et on passe à autre chose okay ? On est cool ? On est cool". Le texte dit au lecteur qu'il n'y a pas de problème s'il ne veut pas s'en préoccuper. Ce n'est pas grave, il peut faire sans. Mais, juste... ça existe.
"À peine revenu de la fête, sans même dire bonne nuit à Twilight, l'alicorne s'enferma dans sa chambre pour réfléchir. C'était effrayant. C'était grisant. La pénombre lui rappelait combien la compagnie était douce. Il songeait, dix fois, cent fois, à frapper à la porte de Twilight, demander, comme un poulain, à passer la nuit avec elle. Puis en riait. Puis enrageait. Chaque instant de plus où ces souvenirs nouveaux effaçaient un peu plus de lui-même."
Ah ouais parce que je vous ai pas dit, c'est une romance. Ouais. Sauf que là la romance - mal foutue - passe largement au second plan, et l'alicorne veut juste du réconfort face, une fois encore, à son amnésie. Ce qui d'ailleurs est complètement wtf en soi mais passons. Le texte te met son intrigue dans la gueule et si tu veux pas écouter tant pis pour toi parce que là c'est clair c'est le sujet et rien d'autre. Merci de ne plus se préoccuper que de ça.
"Une fois revenu de la fête, l'alicorne s'attarda encore un peu avec Twilight, à lui dire bonne nuit, à paraître gêné, à s'excuser puis une fois éclipsé dans sa chambre, à se traiter d'imbécile. Son coeur battait. Il s'en voulait d'oublier son ancienne vie. Il suppliait d'en commencer une nouvelle. Et torturé entre ces deux idées il ne pouvait plus dormir."
Roooomaaaaance ! Le texte veut mettre ici sur un pied d'égalité amour et amnésie, on est censé s'intéresser aux deux, se soucier des deux tout comme le personnage s'en soucie (l'identification, c'est magique). Si, comme moi, la romance nous gonfle, on peut s'occuper de l'amnésie : l'amour devient un enjeu secondaire. Si, comme la vaste majorité du monde et de l'univers, on veut voir des petits coeurs flotter au-dessus de leurs crinières, on peut s'occuper de l'amour : l'amnésie devient un enjeu secondaire.
Le texte ne le dit jamais directement, mais au travers de la narration il négocie avec nous ce dont on va parler, constamment, même et y compris quand l'auteur ne s'en rend pas compte.

 
4. Stratégies
Les paires adjacentes nous disent donc que chaque fois qu'on écrit quelque chose, le lecteur y réagit, et ce qu'on écrit ensuite est censé réagir à ce que le lecteur aura "dit". Comme on ne sait pas comment il réagira vraiment, tout ce qu'on peut faire est de lui indiquer comment on aimerait qu'il réagisse. Une sorte de didacticiel, tout au long du texte, pour lui permettre de profiter de l'expérience.
Essentiellement, vu que le texte est déjà fini (à nuancer, et c'est un sujet intéressant, avec les commentaires à chaque chapitre d'une fic'), la négociation se résume à "pense ça - maintenant pense ça - maintenant pense ça - maintenant pense ça..." et forcément si on dit aux gens quoi faire, et que les gens ont pas envie, en général ils vont claquer la porte.
Alors oui, on peut décréter que "de toute manière Vuld il est débile il aime pas la romance il est chelou quand même" et on abandonne les réfractaires en chemin.
Et j'approuve.
Mais on peut aussi décider que mince, ce serait bête de s'arrêter à des préjugés. Après tout le mec chelou a quand même ouvert le livre - ou la page web - c'est donc qu'il a un minimum de curiosité. C'est donc là qu'il va falloir négocier un peu comme avec un pote à qui vous devez deux cents euros. Avec beaucoup, beaucoup de stratégie.
En interactionnisme symbolique, des stratégies il n'y en a que deux :
- L'atténuation- L'évitement
L'atténuation, c'est l'euphémisme, c'est tenter de réduire la gravité du sujet. C'est juste deux cents euros, ça peut attendre, qu'est-ce que c'est comparé à une chouette amitié toussa ? On brosse les gens dans le bon sens du poil, on est poli, etc. L'évitement, c'est le changement de sujet. Si on n'a pas parlé de l'argent alors il n'y a aucune raison de se disputer. "Mon pote a perdu la tête, il s'est disputé avec moi parce que je suis allé au cinéma." Là c'est pas le moment, on est occupé, on va être en retard, on parlera des deux cents francs plus tard, bien au calme. Plus tard.
Ces mécanismes sont aussi bien présents dans nos dialogues. Direct :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""Spike est mort ! C'est clair, là ?! MORT !"
Atténué :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""C'est Spike ! Il avait les yeux fermés, alors j'ai cru qu'il dormait, mais il ne dormait pas !"
Évité :
"Twilight, qu'est-ce qui se passe ?""Laisse-moi ! Laissez-moi toutes ! Je veux qu'on me laisse seule !"
Dans le premier cas Twilight est en colère (ou alors le texte est comique) et c'est son sabot dans ta face. Dans le second cas Twilight n'a pas encore accepté ce qui s'est passé, elle le refuse - elle veut croire que ça peut encore changer. Dans le troisième cas Twilight l'a accepté et se sent seule, et ouais elle a besoin de le faire savoir. C'est toujours son sabot dans ta face mais cette fois c'est pas contre toi, c'est contre elle.
Et ce qui vaut pour le dialogue vaut pour la narration :
"Spike était mort. Les autres parlaient encore, mais il n'y avait plus rien à faire. Alors Twilight se remit à chercher parmi ses ouvrages, vaillamment, se mit à les empiler puis, plus doucement, puis presque plus, puis elle se rendit compte que les autres ne parlaient plus, puis elle se rendit compte qu'elle pleurait. Elle demanda, d'une petite voix : 'C'est vrai ?' Et elle leur suppliait de répondre."
On commence par être direct, eh, c'est des trucs qui arrivent, passe à autre chose, Twilight le fait bien. Retour à l'intrigue en cours, genre sauver le monde, tout ça. Mais ensuite on commence à négocier. On montre l'impact que ça a eu sur le monde (et sur Twilight) et on fait au lecteur "tu es sûr de ne pas vouloir y passer un moment ?" On a atténué. Et de fait, durant tout ce temps, on est aussi en train d'éviter une question : "comment ?" Ou pourquoi. Quand où qui tout ça quoi. Twilight ne voudra jamais savoir. Les autres n'oseront pas lui dire. L'histoire n'a pas envie d'y répondre.
L'important n'est pas ce que le lecteur aurait voulu penser. Une fois encore, on ne le contrôle pas. L'important est qu'ici on lui dit quoi penser : "pense comme Twilight, essaie d'oublier la mort" puis "pense comme Twilight, sois affecté par la mort" puis "pense comme Twilight, cède".
On dit au lecteur ce qu'on attend de lui. Et le lecteur, lui, passe son temps à n'en faire qu'à sa tête.
 
5. tl;dr
Tout ça, pour être honnête, est très nouveau pour moi.
L'idée que le lecteur soit actif est contre-intuitive. Mais fondamentalement nos textes fonctionnent effectivement, de phrase en phrase, en termes de paires action-réaction où le lecteur réagit à ce qu'on dit, et où ce qu'on dit réagit au lecteur, de sorte à enchaîner la "conversation".
L'idée est que si on se contente de céder constamment au lecteur, en lui donnant uniquement ce qu'on veut, on joue le rôle d'un bête distributeur à bonbons. Le lecteur - ou du moins le vieux grognard - veut être actif et veut avoir l'impression de converser avec le narrateur, de ne pas "subir" un monologue. Le but est donc, quand on planifie le texte, et jusque dans les paragraphes, de toujours voir dans le texte l'histoire et la négociation sur l'histoire.
En somme, tout au long du texte, on discute avec le lecteur de ce dont l'histoire parle.
Cela aussi doit être mis en scène. La conversation entre le narrateur et le lecteur, avec tout ce que le narrateur essaie de dire et de cacher, et tout ce qu'il espère que le lecteur acceptera de faire ou refusera de suivre pour l'impliquer dans l'histoire. Un peu l'exact contraire de ce que je fais dans ces articles, en fait.
Ou alors je ne sais pas, peut-être que cet aspect est depuis longtemps coutumier, fanficers,à vos plumes !

Sonic 11 571

Et maintenant parlons de cette merde


Avant hier j'ai mis un article sur mon prochain chapitre d'anti-bronysisme et bien maintenant parlons de cette merde qui est ma première fic : Une vérité étrange 

 
Beaucoup de choses ont changé depuis le dernier chapitre d'une vérité étrange exemple mon OC ça va entraîner beaucoup de modif à faire et bon de toute façon cette chose à fait le buzz pour être une merde total (oui c'est maintenant que je l'avoue) alors je voulais vous demander je continue la fic ou je l'arrête (je vous avertis même si la majorité voudront probablement que je l'arrête il y a de forte chance que ça continue) alors bon j'ai probablement été connu pour avoir fait cette merde.
 
c'est ça donc mon OC a changé pour ne pas avoir de problème avec sega (seul ceux qui auront lu ma fic comprendrons) parce que sinon pour le scénario pour le troisième chapitre va aussi changer et je vais corriger les fautes au passage.
alors cette fois la prochaine fois que vous me lisez ce sera un chapitre alors à la prochaine fois!!!!

BroNie 10 568

Les méchants

Histoire de me la péter, je commencerais ce billet par une citation d'Alfred Hitchcock. Non pas « hé Bébert, tu me ressers un calva ? » parce que celle-là, je suis pas sûr à 100 % qu'elle soit bien de lui, mais plutôt « meilleur est le méchant, meilleur est le film. »
 
Aaah, les méchants. On serait bien embêtés dans nos histoires sans eux. Quasi tout le temps, ce sont eux qui vont se mettre entre le héros et son but, qui sont là pour servir de challenge, quoi ! Parce qu'on est d'accord, pour voir John MacLane sauver le monde, encore faut-il un méchant pour le menacer, ce monde.
 
Pour qu'on soit bien clair, par méchants, je parle de personnages qui se calquent au schéma classique : ils font des choses que la morale réprouve, et ils s'opposent au héros. C'est la définition la plus simple possible : Dark Vador aide l'Empire à opprimer la galaxie, et il affronte son fils, le héros de star wars. Clair et net.
 
Cela dit, il arrive qu'on ait des personnages plus nuancés. Pour rester dans l'univers star wars, prenez Han Solo. Il fait des choses que la morale réprouve, car c'est un tricheur, un menteur, et un voleur, mais pour autant, il ne s'oppose pas aux rebelles, au contraire même, puisque il finit par épouser leur cause. Han n'est donc pas un méchant, nous sommes tous d'accord là dessus.
 
Mais un personnage comme le Punisher par exemple ? Ce justicier qui abat impitoyablement tout malfrat qui se trouve sur sa route ? Lui, fait clairement des choses moralement répréhensibles (assassinat, torture) mais comme ses victimes ne sont que des truands, le personnage est bien plus dur à classer sur l'échiquier de la morale.
 
Enfin, un héros comme Iznogood ? Méchant dans tous les sens du terme, mais pourtant héros de ses propres aventures.
 
On le voit, il n'est pas si facile de définir exactement ce qu'est un méchant. On y confond antihéros, antagoniste, et d'autres termes. Cela dit, le but de mon billet portait moins sur la définition que sur l'utilisation du concept.
 
On l'aura remarqué, une des œuvres préférées des fans dans un fandom, c'est de nous donner le point de vue du méchant. Nous faire redécouvrir un personnage qu'on pensait avoir cerné, lui donner un nouvel éclairage. Je ne compte plus les récits se basant sur Luna/Nightmare Moon, ou justifiant le coup d'Etat de Chrysalis par la famine qui décimait la ruche changeline. Les préquelles relatant l'opposition entre Celestia et Discord sont légions elles-aussi.
 
On notera un désamour pour Sombra ou Tirek. C'est quelque chose de très intéressant à mes yeux, et je vais prendre le premier en exemple.
Personne ne pourra nier que pris brut, Sombra n'est ni plus, ni moins développé qu'un autre antagoniste majeur de MLP. On sait qu'il a dominé l'Empire de Cristal, on sait qu'il est fort, et qu'il a été battu par les Princesses. En soi, c'est déjà plus d'informations que pour Chrysalis, dont on sait seulement que c'est une reine de ruche qui profite du mariage pour attaquer Canterlot.
 
Et pourtant, Chrysalis a été bien plus aimée, bien plus utilisée dans le fandom que ne l'est Sombra. Le premier exemple qui me vient en tête serait son association avec Flufflepuff (s ?) dans le tumblr qui leur est consacré.
 
Donc, pourquoi ? On pourra toujours m'objecter que Chrysalis permet de traiter du trope de la veuve noire, de faire jouer la corde de la séduction, de la mettre en opposition avec Cadence...tout cela est vrai. Mais ça n'explique pas en soi l'attrait du fandom pour des méchants comme Discord, et leur désamour pour Tirek, par exemple.
Selon moi, la cause est relativement simple. Sombra et Tirek avaient du potentiel, comme n'importe quel autre personnage. Mais ce potentiel étant jugé gâché par les fans, les personnages se retrouvent prisonniers d'un marais où ils peinent à sortir. Je n'ai qu'à écrire « cryyyyyyystaaaaaaal », pour que vous me compreniez, n'est-ce pas ?
 
Indubitablement donc, l'avis de la masse, l'avis du public va influer sur le destin fandomique de tel ou tel personnage, et qui plus est les méchants. On ne va pas se mentir, une fic sur les frères FlimFlam sera forcément moins suivie qu'une sur Trixie. Et nous avons pourtant là deux (et même trois techniquement) personnages antagonistes secondaires.
 
Mais je me disperse. J'aimerais vous donner une règle que j'ai apprise quand j'étais encore membre du forum Star Wars Universe. Un des fanfiqueurs, avait un jour marqué lors d'un débat : « il y a deux manières de creuser un méchant. Soit tu lui fais faire des trucs vraiment méchants, soit tu donnes à voir son point de vue au public. »
 
Je n'ai jamais lu de conseil plus sensé sur les méchants jusqu'à présent. Analysons un peu cette règle, voulez-vous ?
 


« Fais [lui] faire des trucs vraiment méchants »
 


Et oui. Pourquoi est-ce que vos personnages sont des méchants s'ils ne font pas de méchancetés ? Ils sont justement là parce que leurs barrières morales sont différentes de celles des héros, et du lecteur. Ils sont là pour nous permettre de jubiler de voir tant de vice, tout en les détestant pour ça. Vous voulez un exemple ? Le roi Joffrey du Trône de Fer.
Sans spoiler, je vous dirais juste que c'est quelqu'un de vraiment, vraiment, pas gentil. A la limite de la caricature, même, mais Dieu que c'est bon par moment de voir un personnage qui se lâche autant !
Attention, un récit en nuances de gris (non, pas en 50. Arrêtez cette blague TOUT DE SUITE) est bien sûr préférable dans 99 % des cas. Qui lirait Pony War Chronicles si l'auteur s'était borné à la gentille République contre le vilain Empire ?
Mais y lire que tel personnage secondaire a ordonné la mort de tous les prisonniers sur un coup de tête, basculer pleinement dans les ténèbres, c'est très agréable.
 


« Donne son point de vue au public »
 


C'est dans cette optique que se rangent l'essentiel des fics sur les méchants. Nous donner à voir le point de vue de Luna pour justifier le cas Nightmare Moon, inverser nos repères pour qu'on considère Celestia comme l'opposante, et non la Princesse légitime. Nous réécrire tout le passé de Trixie, pour qu'on puisse comprendre sa soif de célébrité, et sa colère envers Twilight.
A noter que bien des histoires nous font suivre le cheminement du personnage, du point A, généralement quand il est jeune et bon, au point B, le méchant que nous connaissons, adulte et plein de fiel.
 
Bref, pour vraiment réussir votre méchant, je pense que le mieux reste un subtil mélange des deux. Faites lui faire des saloperies tout en distillant sa pensée au lecteur, qu'il soit troublé entre approuver ses actes, et les réprouver.
 
Pour illustrer sur un dernier exemple, je ne citerais que le personnage de Milady de Winter, la principale antagoniste, avec Richelieu, dans les aventures des Mousquetaires de Dumas. Je vous invite, si vous en avez l'occasion, à parcourir le roman graphique d'Agnès Maupré, qui porte le nom du personnage. On y revit exactement les événements de Trois Mousquetaires, à la nuance près que cette fois, c'est par les yeux de Milady. On y comprend donc mieux les motivations de l’intrigante, tout en blâmant ses actes. On est là, selon moi, dans une parfaite utilisation des deux points cités plus haut.   

BroNie 8 567

Traduction, ultraduction, et réécriture

La nécessité de ce billet pourra sembler futile. Même pour moi. J'ai l'impression que je vais énoncer de telles évidences que l'idée même ce billet me semble encore un peu saugrenue. Mais à la lumière de récents événements, je pense être obligé de le faire.
 
La traduction est un art difficile. C'est un métier à part entière, et Dieu sait que ce n'est pas simple.
 
En introduction, je me permets de vous renvoyer au très bon guide rédigé par Little Parrot :
 
https://mlpfictions.com/blog/133/guide-de-traduction
 
Touchant un tout petit peu à la traduction, mais bien moins qu'un System, une Parrot ou un Sangohan, je pense qu'il est quand même important que je précise quelque chose.
 
Récemment, nous avons découvert qu'un traducteur du site prenait de larges libertés avec le texte de base.
Au delà de la traduction pure parfois un peu maladroite, ce qui peut tout à fait se comprendre, car après tout, personne ici n'est traducteur professionnel, nous avons été surpris en comparant texte en VO et texte en VF : certains noms propres avaient été traduits, certains passages étaient réécrits, quand d'autre n'étaient pas purement et simplement coupés.
 
Nous avons attiré l'attention du traducteur sur ce nous considérions comme des fautes. Aucune réaction de sa part, il a continué à poursuivre de la même façon. C'est pour cela que je me permets de rédiger ce billet, car je voulais éclairer un problème plus large.
 
Sur la traduction des noms, tout d'abord. Selon moi, un nom propre est un nom propre, et il ne faut pas le changer, pas le traduire. Twilight Sparkle doit rester Twilight Sparkle, Rarity ne doit pas devenir Rareté.
Cela dit, quand c'est possible, on peut traduire une partie d'un nom. Dans le cas de l'Everfree Forest par exemple, on peut tout à fait parler de foret Everfree, ou de la Grande et Toute Puissante Trixie. Ou encore des Croisées de la Cutie Mark.
 
On m'objectera que certains se calquent sur la VF. Mais la VF ne fait pas toujours (jamais?) bien les choses. Honnêtement, quelqu'un utilise sérieusement le terme de Jument Séléniaque ou parle de Volonté de Fer, le minotaure prof de fitness ?
 
Dans le cas de certaines expressions idiomatiques comme la Heart Warming Eve ou la Hearts and Hooves Day, trouvez un équivalent. J'ai opté pour Veillée Chaleureuse et St Galopin, et j'estime qu'elles rendent à merveille.
 
Enfin, s'il le faut, laissez en VO. Je n'ai pas traduit le titre de Kitchen sink, parce que l'idiome n'a aucun équivalent français. Par contre, ayez la correction de vous en expliquer dans les notes de bas de page.
 
Ensuite, sur la réécriture et la coupure. Il est évident qu'on ne peut traduire mot à mot. Ça serait trop laid, il faut reformuler pour que ça passe en français. De fait, on réécrit.
 
Dire « patte » alors que l'auteur utilise « bras » par exemple, ce n'est pas grave. On garde le contexte et on ne dénature pas le texte.
 
Mais même si une blague d'un poney vous donne du mal, vous n'avez aucun droit de l'expédier d'une touche de suppr. Creusez vous la tête, cherchez un équivalent, demandez de l'aide. Mais ne coupez rien.
 
Pour rester dans l'exemple de Kitchen Sink, il y a une scène où Dash lâche un dédaigneux « keep your mane on ! » à Carrot Top avant de s'envoler énervée de la pâtisserie. « Keep your mane on » est une ponyfication de « to keep your hair on », lit. « garde tes cheveux en place », à comprendre comme « ne t'énerve pas, reste cool. » (sous entendu, on fiche le bazar dans sa coiffure quand on s'énerve)
 
J'admets avoir bloqué quelques minutes à trouver un équivalent français. J'ai fini par en trouver en avec « Oh, ça va, pète un coup ! » sans doute un brin trop vulgaire, mais qui au style familier collait à Dash, surtout à bout de nerfs.
 
Je n'ai pas supprimé la phrase. Je l'ai adaptée.
 
Si c'est là, c'est pour une bonne raison, l'auteur estimant que ces mots sont nécessaires pour la compréhension, ou l'immersion dans son texte. Couper ça, c'est lui cracher au visage.
 
Encore une fois, j'ai l'impression de n'avoir rien dit dans ce billet, et devoir rappeler ces simples choses me fait quelque peu halluciner.
 
Je terminerais en vous enjoignant de prendre du temps sur vos traductions. On est pas au pièces, si vous devez passer deux ou trois semaines sur un oneshot, prenez-les, l'important est de bien formuler vos phrases. Où serait le plaisir de lire un Fallout Equestria ou un Snow on her cheek si Vuld et System avaient rushés comme des sagouins ?
 
Bref, easy les gens. La qualité avant la quantité c'est pas si mal.

GeekWriter 16 560

La musique qui nous immerge pendant nos écrit

C'est avec fierté que je vous annonce que l'acte premier de mon récit est terminé !Je parle bien entendu des actes "classique" d'une histoire, c'est à dire situation initiale tout ça, même si pour ma part, ça empiète beaucoup plus sur les péripéties. En somme, pour moi, un acte c'est surtout lorsque l'on franchit un seuil majeure dans le récit.Je me doute que certains ont des questions ou des commentaires a effectué (et faites les donc avec plaisir), mais là, je voudrai parler de musique. En effet, lorsque j'écris, j'écoute souvent de la musique afin de mieux m'immerger et essayer de faire ressentir quelque chose de similaire à mes éventuels lecteurs. Je voulais partager avec vous ces musiques et demander l'avis de mes éventuels lecteurs sur une musique qui leur paraît plus adapté selon eux et etc... Bref, là, c'est juste pour discuter avec vous mes amis.
 
Déjà, lors des moments un peu "passe-partout" généralement, je me met Luna Radio. Ils ont souvent tendance à mettre des musiques d'ambiance et généralement, je tombe sur quelque chose d'adapté. Mais pour certains moment plus spécifique dans mon récit, je vais vous mettre quelques musiques, chapitre par chapitre.
 
Chapitre 1 :
Lors de l'article de Geek Writer au tout début du récit
Infiltration à l’hôpital
 
Chapitre 2 :
Avant cambriolage
Pendant cambriolage
Tension Soft Driver / Griffon
 
Chapitre 3 :
Discours de Money Maker
Geek s'infiltre à la pizzeria
 
Chapitre 4 :
Theme de Jack Steel Wing
Course poursuite dans la ville
Dans la presse / Pizza Slice prends une décision Voilà, c'est tout pour le moment ! Je vous souhaite à tous de bonnes lectures et un bon week end à rallonge !
 

constantoine 23 549

À vos claviers deuxième édition [RÉSULTATS]

Salut everypony !
 
Le match fut serré, mais finalement une fiction a su se démarquer par rapport aux autres. Je parle bien entendu de la fiction de Ponydash, j’ai nommée “Pinkie a… disparu ?”
 

 
Un grand bravo à elle, car c’est une participante régulière aux concours, et elle fait toujours de bonne fictions malgré le peu de temps imparti. Et maintenant, voici venu le temps de la critique de notre chère Kawete, la gagnante de la précédente édition de “À vos claviers” :
 
Pinkie a… disparu ?” de Ponydash, est de loin ma fiction préférée. Pourquoi ? C’est simple : c’est la seule fiction qui est “inclassable” sans être “what the fuck”, et ça je dis chapeau ! La trame se suit aisément sans essayer de nous perdre dans un fatras incompréhensible. L’univers MLP est respecté, on pourrait presque apparenter cette fiction à un hors série.
Pour ce qui est des points négatifs : un adjectif qui n’a pas sa place par-ci, deux superlatifs synonymes consécutifs par là, et une utilisation des temps maladroite.
A part la dernière remarque, les deux premières restent très rares, la lecture est donc fluide et agréable.
On se retrouve la semaine prochaine, d’ici là évitez de vous faire incinérer par le soleil de Celestia et portez vous bien !

Vuld 2 542

L'inférence.

Hi'.
EDIT: En relisant cet article je me suis rendu compte qu'il est incompréhensible et comme j'ai la flemme et que c'est justement le sujet, je laisse tel quel. Enjoy.
Aujourd'hui on ne va pas discuter de littérature. Bon okay si mais on va faire un tel détour pour en parler que vous aurez largement le temps de l'oublier. En plus vous êtes en train de causer littérature à ma place donc ce coup-ci on va ressortir nos Woona, brohoofer les linguistes de passage et enfiler nos blouses blanches :
C'est de l'heure de faire de la science !
Ce que vous dites peut être très mal interprété. Interprété ? Ça veut dire quoi ? Eh bien, quand votre poney de compagnie se met à trépigner devant la porte, en général ça veut dire qu'il faut aller le promener. Le poney -- ou chien -- vous a fait passer un message que vous avez plus ou moins bien compris. Le message était : "je trépigne devant la porte". Vous, vous avez compris "il veut sortir".
Mais... mais mais mais ! C'est pas du tout la même chose ! Vous ne me croyez pas ? Très bien, le même poney -- mettons Applejack -- se remet à trépigner devant la porte. Vous êtes déjà en train de chercher la laisse (espèce de malade) quand vous entendez la porte sonner. Et là c'est la révélation : "je trépigne devant la porte" voulait dire "y a machin qui arrive" ! Même message, interprétation complètement différente.
"trépignement = trépignement""trépignement + Applejack + porte = promenade""trépignement + Applejack + porte + sonnerie = visiteur"
Si vos blouses blanches sont bien ajustées, vous avez l'obligation de ne toujours pas me croire, parce que vous ne comprenez pas bien encore ce qui se passe. Je vais donc faire une dernière chose : mettons qu'Applejack trépigne mais au salon, alors que vous êtes bien assis dans votre canapé, journal en main. La sonnerie a beau sonner, elle n'est pas en train d'accueillir quelqu'un, pas plus qu'elle ne veut sortir.
"trépignement + Applejack (+/- sonnerie) = jouer !"
Bon ceux qui possèdent un chien savent qu'il ne trépigne pas et ceux qui possèdent un poney savent qu'il agite la queue, lâchez-moi c'est pour l'exemple. On a donc trois fois le même message de base : "Je trépigne !" Et trois fois une interprétation différente, suivant le "contexte".
Contexte.
Contexte.
Cooooooooontex- retenez bien ce mot parce qu'il est l'alpha et l'omega de notre théorie scientifique. On a donc :
[message] + [contexte] = [interprétation]
Ou quelque chose comme ça. Le message c'est facile, c'est ce que fait le poney, c'est ce qui est écrit dans le texte, noir sur blanc, c'est littéral. "Il faisait beau à Ponyville" ça veut dire qu'il faisait beau à Ponyville, c'est la paraphrase parfaite. C'est aussi pour ça que ce début de texte est aussi mauvais : il ne nous dit rien !
Réfléchissez-y bien. Si votre poney trépignait en permanence déjà vous l'emmèneriez au vétérinaire mais surtout vous ne sauriez jamais s'il veut sortir, jouer ou s'il y a un visiteur... Alors imaginez que tous les textes débutent par "Il faisait beau à Ponyville..." Qu'est-ce que tu veux faire avec ça ?! En fait si, ça vous dit quelque chose : que c'est bel et bien une fanfic' MLP. Woohoo. Woo-buckin'-hoo. Dans les faits les gens mettent ça par défaut et à force de le retrouver dans tous les genres ben ça ne veut plus rien dire. Le poney a trop trépigné -- c'est la "saturation".
Vous avez vu ? On a parlé littérature ! \ o / Et c'est pas fini.
Le message, donc, c'est ce que dit le texte. En linguistique on parle de "discours explicite", parce que... c'est un discours... qui est, euh... explicite. On peut pas être plus explicite que ça (allez googler le mot pour comprendre l'ironie).
Le contexte, par contre, il vient d'où ? Le contexte c'est la porte, c'est Applejack, c'est la sonnerie... Okay préparez-vous à morfler, ça va être compliqué. Dans un texte, le contexte correspondrait à de la description, hein ? "Applejack trépignait devant la porte. On sonna." Mais rappelez-vous ce qu'on vient de dire, tout cela est explicite : on nous dit explicitement que c'est Applejack, qu'elle est devant la porte et qu'il y a une sonnerie. Oui le texte est en train de nous donner le contexte, mais si c'est explicite alors ça fait partie du message !
Alors c'est quoi, le contexte ?
Eh bien c'est votre mémoire de lecteur. Au lieu de : "Applejack trépignait...", mettons : "La jument trépignait..." Quel jument ? Toi, lecteur, qui n'as pas la mémoire d'un poisson rouge, tu sais qu'on parle d'Applejack. Ce n'est pas dit explicitement. Tu viens de rajouter du contexte. Tu as ajouté l'information : "jument = Applejack". C'aurait pu être n'importe quelle autre jument mais par un savant calcul d'une fraction de seconde, tu as su dire laquelle. T'es trop fort.
Et si je vous dis "Il faisait beau dans le Golden Oak." Okay, vous savez où on est ? Ce n'est pas dit explicitement, on a juste "le Golden Oak". J'aurais aussi bien pu dire "Il faisait beau dans le Pomtomtouyaka", c'est un nom propre aussi, un lieu précis mais vous n'avez pas la moindre fichtre idée de ce que ça peut bien être. Tandis que le Golden Oak, vous savez, bibliothèque de Twilight, votre mémoire a flashé comme un radar d'autoroute. Vous avez, une fois encore, ajouté du contexte.
C'est pour ça qu'en linguistique on parle aussi de "mémoire discursive" : le contexte correspond à la mémoire du lecteur.
Mais pas toute la mémoire. Bah oui. "Applejack trépignait devant la porte." Okay. Et là tu te rappelles que Rainbow Dash est bleue, que deux plus deux égal quatre et que tu as oublié de mettre un pantalon ce matin. Trois éléments de ta mémoire qui peuvent être ajoutés au contexte et qui... ne servent absolument à rien. C'est quoi le rapport entre la couleur de Dash et le fait qu'Applejack trépigne ? Y en a pas ! La mémoire est sélective, elle ne choisira que l'information, attention roulement de tambours : "pertinente".
Motherbuckin' pertinence dans ta face. YEEEEAAH !
Flexe-moi c'te théorie !
Okay fanboyisme à part, l'information pertinente est l'information qui permettre à quelqu'un d'interpréter votre texte. L'humanité a une boîte noire dans la tête qui lui permet, par un calcul improbable, de sélectionner suffisamment d'informations pour permettre l'interprétation. Sérieusement, vous voyez Applejack trépigner, il y a un bazillion de choses autour de vous, le plafond, les pantoufles, votre rendez-vous chez le dentiste, et parmi ce bazillion de choses vous avez réussi à sélectionner la porte. Comment vous faites ?!
Et puis, parfois, ça foire.
Une bonne partie du temps, le type en face n'a pas l'information qu'il faut. Par exemple quand je dis à quelqu'un "ton texte est générique", lui il n'y voit qu'une insulte. Moi j'ai tout un contexte de lectures, de critiques, de théories derrière. Générique n'est pas mauvais, les médicaments génériques soignent très bien, ce n'est juste pas le remède contre le cancer, tu ne feras pas la une d'une revue de médecine avec ça.
Il arrive aussi que le type en face ait le choix entre plusieurs informations conflictuelles. Applejack trépigne devant la porte, mais elle a sa balle en mousse préférée dans la bouche. C'est quoi l'information qui prime ? La porte ou la baballe ? Tu lui ouvres la porte et elle ne veut pas sortir, okay là c'est sûr c'était pas la promenade ! Euuh... attention tiens-toi bien : le poney aussi interprète tes gestes. Quand tu as ouvert la porte, elle a cru que tu voulais la mettre dehors pour le soir. Bah oui, tu n'as pas mis tes chaussures et tu n'as pas la laisse. Du coup elle reste à l'intérieur et continue de trépigner, et toi tu te dis qu'elle ne veut pas sortir, du coup tu refermes et... zuuuut !Même topo pour la fanfic'. L'auteur passe son temps à essayer de deviner ce que comprendra le lecteur, et le lecteur passe son temps à essayer de comprendre ce que veut lui dire l'auteur.
Quel exemple de malentendu je donnerais...
Un exemple qui me vient en tête est le début du Dernier Sortilège d'Acylius. Twilight est dans le palais, elle va trouver Celestia, blablabla elle embarque dans le dirigea- attends quoi ? Le dirigeable ?! Mais elle était dans le palais et... elles se sont téléportées sur des quais ou bien ? J'ai dû louper quelque chose... et effectivement j'avais loupé une ou deux phrases expliquant que le dirigeable venait en gros de se parquer contre le balcon. Normal. J'ai loupé une phrase, du coup il m'a manqué du contexte, du coup la situation m'a paru complètement délirante.
Oui, rappelez-vous.
Il y a un bazillion d'informations, et votre boîte noire dans la tétête est programmée pour ne retenir que l'information "pertinente", celle qui permet d'interpréter. Ce qui signifie que si vous lisez une phrase qui n'aide pas à l'interprétation, vous allez l'ignorer. Dans le cas contraire, vous risquez l'autisme : trop d'informations non filtrées, saturation, c'est comme si le monde entier vous hurlait dessus en même temps.
Donc oui, quelqu'un qui lit votre texte sélectionne parmi l'information que vous lui donnez et ne conservera que l'information qui lui est "utile", qui est pertinente. D'où souvent les "ah tiens je n'avais pas remarqué". C'est écrit noir sur blanc mais le lecteur a passé dessus parce que sur le moment ce n'était pas pertinent.
Et maintenant, pause.
Résumons.
[message] + [contexte] = [interprétation]"ce que dit le texte" + "ce qu'ajoute le lecteur" = "ce que le lecteur comprend"[discours explicite] + [discours implicite] = [inférence]
Jusqu'ici je vous ai dit que le lecteur allait ajouter de l'information pour interpréter votre texte, et que du coup il allait comprendre un peu tout et n'importe quoi.
Mais... mais le texte lui dit quelle information sélectionner. Comment, je n'en sais fichtre rien, mais un texte est bourré de signaux pour diriger le lecteur sur la bonne piste. Par exemple, "Blueblood eut un sourire trop large", explicitement on dit juste que Blueblood sourit, que ce sourire est large et que la largeur est excessive. Mais toi lecteur, tu es habitué à cette formulation, tu sais que "trop large" signifie faux, exagéré, que Blueblood a donc une arrière-pensée. Le texte te force cette interprétation. Tu peux la manquer complètement, par exemple si tu ne connais pas la convention ou que tu penses que Blueblood est un bon gars... mais le texte te le dit. C'est dans le texte. Ce n'est juste pas "explicite".
Et rappelez-vous, un texte est faire pour émouvoir. Il veut vous rendre triste ? Il ne vous dit pas "sois triste" explicitement. Ça ne fonctionnerait de toute manière pas. Riez, là, tout de suite. Pourquoi vous ne riez pas ?
Mais, implicitement, le texte vous suggère de pleurer. "Applejack trépignait en vain devant la porte. Son maître restait vautré devant la télévision. Elle racla le bois de la porte avec son sabot, gémit un peu. Seul le son trop fort de la télévision lui répondit." Implicite : animal négligé, maltraitance, triste. Ce n'est dit nulle part mais fortement suggéré (et bâclé mais zut quoi, vous avez vu la taille de cet article ?).
Voilà pourquoi je voulais vous parler de l'inférence.
C'est un mécanisme fondamental.
Rappelez-vous de l'article sur le "Défi de la nuit". Le calcul "truc + truc = truc" ? C'était une inférence. Un auteur dit "tu m'as mal lu" ? Dans un sens oui, c'est plutôt que le lecteur l'a lu avec son propre contexte, l'a interprété de son côté. Mais l'auteur est responsable (en grande partie) de cette interprétation. C'est son boulot de contraindre l'interprétation, d'éviter les malentendus. C'est pour ça que l'auteur a une toute autre vision du texte, et énormément de mal à se figurer ce que voient ses lecteurs : l'auteur a un contexte bien plus vaste dessus, il SAIT. Et quand on débute en écriture, punaise, c'est la croix et la bannière pour se mettre dans les bottes du lecteur. Je n'y arrive toujours pas.
Non, sérieusement. J'avais écrit, de mémoire : "Nulle n'est immortelle. Avant elles le soleil se levait déjà, après elles les licornes reprirent cette tâche." Comment ?! Comment vous pouvez ne pas comprendre ? Mais les deux lecteurs à qui j'ai soumis ce passage m'ont fait une erreur 404.
Du coup mieux vaut mettre les points sur les i (les princesses sont mortes), par sécurité. Ou bien ? Une information implicite est bien plus forte parce que ça vient du lecteur, pas du texte. Si le lecteur conclut que c'est triste, il sera triste. Et forcément quand on te crêpe des "Applejack pleurait, roulée en boule contre la porte d'entrée", pas étonnant que vous trouviez MyLittleDashie triste. Et notez que si je dis juste "Applejack pleurait", c'est triste, mais pas beaucoup. "Applejack pleurait, roulée en boule" c'est triste, mais toujours pas beaucoup.
Pourquoi ?
Parce qu'on n'a pas de contexte. On n'arrive pas à interpréter la situation. On ne sait pas ce qui se passe et du coup on veut bien se sentir triste mais on veut surtout savoir pourquoi. "... contre la porte d'entrée", paf, du contexte. Ouf ! On ne sait rien encore mais on a enfin un signal qui va contraindre notre interprétation. Elle a été rejetée par sa famille ? Elle s'est fait plaquer par Dash (qui est bleue, rappelons-le) ? Non, bien sûr, ça fait un article entier que je t'installe le contexte. Tu sais ce qui lui est arrivé, ce qu'elle vient de traverser, tu sais pourquoi tu pleures et si tu juges que c'est une bonne raison, tu vas compatir. "Applejack pleurait, roulée en boule devant une magnifique tarte aux pommes", euh... non mais disons que "magnifique" soit trop joyeux : "Applejack pleurait, roulée en boule devant une toute petite tarte aux pommes." 'Ala. Elle a perdu un membre de sa famille ? C'est la famine ?
Tant que le lecteur peut interpréter, tant que le texte lui donne matière à interprétation, la boîte noire tourne et le lecteur est content.
Et c'est comme ça que, scientifiquement, un texte fonctionne.
Voilà.
Et euh, voilà. Voilà... voilà voilà voilà...
Non je sais, ça reste un peu abstrait, vous avez plus ou moins compris mais on en fait quoi de tout ce cirque ? C'est pour ça que j'ai dit qu'on allait faire de la science et pas de la littérature. Ici je voulais vous expliquer un mécanisme qui est sous-entendu (implicite, ah ah) dans tous mes commentaires. Actuellement Igibab parle de jouer avec le lecteur et comment voulez-vous que j'en parle sans faire appel à l'inférence ?
Je voulais donc juste vous expliquer ce mécanisme, même vaguement, pour que vous ayez un peu mieux conscience de ce qui se passe quand on vous lit, ou quand vous lisez, et donc de la raison pour laquelle on vous supplie de décrire et en même temps on vous hurle dessus qu'on se fiche de la couleur de crin de la vendeuse de gaufres au miel.
Donc euh... voilà ? euh... fanficers,
à vos plumes ?

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