Hi'.
Quand j'ai commencé mes études de littérature, il existait un tryptique maudit, un trio de notions juste abominables : la "pertinence", la "cohérence" et la "vraisemblance". Et quand tu débutes tes études, ben c'est juste impossible de faire la différence. Ou de même comprendre à quoi ça sert. Sérieux. Comment tu veux juger de la "cohérence" d'un texte ?
Alors la pertinence j'ai fait un article entier dessus donc on ne va pas y revenir... ou juste un peu.
Pour résumer (sinon allez lire l'article), en littérature la "pertinence" c'est ce qui est utile. Genre l'inspecteur Trucmuche voit que la porte était entrouverte, c'est un indice, c'est donc pertinent. L'inspecteur voit que les rideaux sont gris, ce n'est pas un indice, on s'en fout, c'est juste des rideaux, okay la grand-mère nous dira deux chapitres plus loin que son gendre détestait le gris vous en avez pas marre de démolir mes exemples ?
Le plus important, à propos de la pertinence, c'est le principe du "après c'est trop tard". Comme dit, sur le moment les rideaux gris on s'en fout, savoir que la vendeuse de fruits a le pelage pamplemousse rien à carrer. Ce n'est pas grave si c'est juste un mot jeté comme ça à la va-vite mais si le personnage passe un à deux buckin' paragraphes à s'émerveiller sur ces foutus rideaux ben on risque de grogner. Même si, comme dit, deux chapitres plus loin on découvre que ces rideaux c'était l'alpha et l'omega du texte : sur le moment c'est agaçant.
Voilà donc la pertinence c'est expédié, restent la "cohérence" et la "vraisemblance".
Si vous avez compris comment fonctionne cet article, il est donc temps d'expédier la vraisemblance. Et pour être honnête, j'ai toujours confondu les deux notions. Dans les deux cas, on juge de la crédibilité du texte. Dans les deux cas ça correspond à la réaction "non mais c'est pas possible c'est quoi ces foutaises ?!" Ça et un renversement de table bien senti.
Dans les deux cas, donc, on évalue le texte. Le contenu du texte. Et pour l'évaluer, on se réfère soit à notre connaissance du monde, soit à notre connaissance du texte. Je m'explique dans deux secondes mais pour résumer, la "vraisemblance" c'est juger le texte par rapport au monde et la "cohérence" c'est juger le texte par rapport au texte.
Alors touchons brièvement un mot sur la "vraisemblance".
On a chacun notre vision du monde mais par chance les lois de la physique sont les mêmes pour tous. Plus le texte correspond à ce qu'on sait de la réalité, plus il sera semblable au vrai, donc "vraisemblable". Quel exemple donner...
Eh bien, de façon amusante chez le débutant c'est généralement la notion de temps ou de distance qui se fait massacrer. Je pense par exemple à un texte anglais où l'héroïne, une alicorne, se trouve à Ponyville quand on lui annonce que Manehattan est attaquée. Déjà là j'aimerais que vous tiquiez, comment elle a pu l'apprendre aussi vite, mais on va supposer un gros "Ta Gueule C'est Magique" ou se dire qu'elles ont le téléphone. Donc l'héroïne s'envole et arrive à Manehattan en pleine attaque. Et là soit l'attaque dure depuis des heures, voire des jours, soit elle a fait la distance Ponyville - Manehattan en quelques minutes, dans les deux cas elle a volé durant tout ce temps bordel c'est pas possible l'endurance de la petite. Bourrinisme ? Non, c'est juste que l'auteur n'a pas réfléchi aux distances.
Je râle souvent sur la vraisemblance mais au final personne ne peut être une encyclopédie vivante et la fiction n'a pas à ressembler absolument à la réalité. Ce serait même assez... problématique. De plus, comme dit, on a chacun notre vision du monde, donc la vraisemblance est parfois subjective. Bête exemple, dans Caudectomie Applejack abandonne sa petite soeur suspendue la tête à l'envers. On m'a fait remarquer qu'Applejack ne ferait jamais ça, parce que c'est une fermière et qu'elle devrait être au courant que c'est pas une bonne idée. C'est assez invraisemblable, yup, mais c'est hélas assez réaliste.
Au final donc la "vraisemblance" est risquée, parfois subjective et le seul moyen de s'améliorer est de se documenter. En gros, l'auteur n'y peut rien.
Mais un texte qui s'écarte de la réalité n'est pas mauvais pour autant. Nos chers petits poneys sont complètement invraisemblables, ce qui ne nous empêche pas "d'y croire" ou à défaut d'apprécier leurs aventures. C'est tout simplement parce que la vraisemblance passe au second plan. On compare toujours ce qui se passe dans les épisodes avec ce qu'on sait de la réalité, mais on a aussi, depuis quatre saisons (et deux films (et les comics))) une petite idée de comment leur monde fonctionne. Genre les pégases font la pluie et le beau temps. Quand on voit un pégase bouger un nuage on ne se dit pas "c'est irréaliste" mais "ça correspond aux règles d'Equestria).
Il faut donc comprendre que chaque texte a ses règles, sa "logique interne". Si dans la saison cinq on découvre que les pégases habitent dans les montagnes et ne peuvent pas manipuler les nuages, comme ça, sans explication, on va se dire que punaise "c'est pas possible" (ah !) c'est plus le même univers. On est en train de juger ce qui se passe dans le texte par rapport à ce qui s'y est déjà passé, par rapport à ce que le texte nous a dit être possible ou impossible.
Et ça, c'est la "cohérence".
Je reprends. La "pertinence" c'est juger de ce qui est utile dans le texte (et sur le moment, siouplait). La "cohérence" c'est juger de ce qui est possible dans le texte (par rapport au texte). La "vraisemblance" c'est juger de ce qui est possible dans le texte (par rapport à la réalité).
Un bon exemple de ça s'est produit à la fin de la saison quatre, qui était épique autant que tu veux mais j'ai pu apprécier la réaction en direct : lorsque Tirek -- j'ai vraiment besoin de signaler que ça va spoil ? -- lorsque Tirek dévore le pouvoir de Discord, il y a eu la réaction "mais bordel c'est pas possible !" Suivie de "okay c'est fini, Tirek est invincible".
La série a donné comme règle que Tirek peut absorber les pouvoirs. Donc bon, absorber le pouvoir de Discord c'est conforme à la règle, rien ne l'empêche, c'est donc : cohérent. Mais, début de la saison deux, la série nous a montré un Discord capable de réécrire les lois de la gravité, et de se rire de la magie de Celestia. C'est aussi une règle, le pouvoir de Discord est juste hallucinant, donc "logiquement" Tirek aurait dû être au moins aussi puissant. Et le combat contre Twilight n'aurait pas été possible. Après on me dira que c'est comme calculer le pouvoir de Sangoku, c'est ridicule, mais la réaction était là : ça a semblé incohérent.
Ça fonctionne donc comme ça : le texte (im)pose des règles à mesure qu'il avance, règles que le lecteur assimile autant qu'il peut. Si les événements suivants contredisent ces règles, le texte devient incohérent.
Vous pouvez en conclure qu'il y a donc toujours aussi une part de subjectivité : le lecteur a pu mal comprendre les règles ou les rejeter au profit de sa vision des choses. Le plus difficile, au moment de juger de la cohérence d'un texte, est donc d'en déterminer les règles. Elles ne dépendent ni de l'auteur, qui a pu se planter en voulant écrire les siennes, ni du lecteur, qui a pu se planter en voulant les comprendre. Elles dépendent du texte. Du texte tel qu'il est écrit, tel qu'il est lu, tel quel.
Donc.
Disons que le mane6 soit dans l'Everfree Forest, pour pas de raison, elles sont tombées sur des plantes et Rarity, pour pas de raison, s'est faite empoisonner. L'histoire manque de pertinence mais on s'en fiche. Là, Rainbow Dash balance "Faut l'amener à un docteur rapidement !"
Stop. Qu'est-ce que le texte est en train de nous dire ? On nous a posé un enjeu, trouvé un docteur, et le "rapidement" signifie que, ben... c'est urgent. Je veux dire punaise là je suis en train de paraphraser, dans l'idée la quête de l'antipoison doit devenir une priorité. Enjeu à court terme. Tout ça.
Okay on reprend l'histoire, le mane6 continue dans la forêt et tombe sur une grotte pour pas de raison, et décide de l'explorer. Hello ? Ponette blessée ? Quelqu'un ? Rarity leur éclaire le chemin (... non mais je dis rien) puis ils se font emprisonner par je sais pas moi des gobelaines et là enfin y a Applejack qui entend Rarity gémir et qui fait "au fait, les filles, Rarity est toujours empoisonnée." MERCI ! Capitaine évidence, merci ! On l'aurait presque oublié !
Tout cela aurait pu être facilement évité si le texte avait pris le temps de dire, je sais pas, venant de Twilight : "On n'a pas le temps, il faut continuer... Rarity, tu peux tenir le coup ?" Et là le texte aurait posé comme règle que oui, il va falloir attendre. Ça n'enlève rien à l'urgence mais on sait désormais que les keupines qui se fichent du poison c'est normal, ça ne contrevient pas à la règle. C'est cohérent.
Bien sûr, un lecteur peut avoir oublié l'histoire du poison, ou déduit l'urgence de la quête ou je ne sais pas : mais dans ce cas les règles viennent de lui, c'est lui qui corrige les incohérences. Rappelez-vous l'alicorne à qui on annonce que Manehattan est attaquée, on a supposé qu'ils avaient le téléphone ou des orbes magiques ou peu importe, on le fait naturellement ça de boucher les trous. Mais c'est le boulot du texte.
Toute la difficulté est donc de repérer les règles. Pas d'imposer les nôtres mais bien de déterminer quelles règles le texte, et uniquement le texte, nous donnent.
J'insiste.
Et je ne peux évidemment pas m'empêcher de citer Fallout: Equestria comme exemple d'incohérences vu que cette fic' en est bourrée ras-la-gueule jusqu'aux naseaux comme c'est même pas équinement possible. On y dit que la guerre poney-zèbre a duré neuf ans. La référence dans la réalité c'est la troisième guerre mondiale. Donc côté texte, c'est parfaitement cohérent, rien n'empêche que ça ait duré tout ce temps. Côté réalité, par contre, c'est juste une blague, mais passons.
Ce qui m'intéresse c'est que cette fic' nous dit également que les zèbres avaient des capes d'invisibilité. Au point qu'un civil zèbre a pu massacrer une bonne centaine de poneys dans un lieu pourtant défendu. Le texte a posé cette règle, ces capes existent et si un civil peut en avoir alors ces trucs ne sont pas rares. Ce qui signifie que les zèbres pouvaient avoir des armées invisibles. Comment... tu ne peux pas gagner la guerre... avec des armées invisibles... et non, les poneys n'avaient pas de détecteurs, ou quasiment pas de ce que j'en ai vu. Comment tu peux faire pour piétiner neuf ans avec un tel avantage, c'est juste... yup, incohérent.
Une fois encore, on a le réflexe de justifier, je veux dire, c'est un réflexe : justement, ils avaient des détecteurs, ou les capes étaient rares, etc... ce n'est pas que face à un texte on est crédule, qu'on deviendrait soudain stupides : c'est qu'on a envie d'y croire, on fait en sorte de recoller les morceaux.
Cela dit...
Ouais allez, parenthèse. Papert-Christofides, en 1972, a publié une thèse sur la psychogenèse de l'argume- elle a étudié comment les enfants réfléchissent. On leur pose un problème, genre "qu'est-ce qui flotte" et on regarde comment les enfants (6-11 ans) résolvent le problème.
Dans le cas des objets qui flottent, elle a observé que même quand l'enfant voyait l'objet flotter, il pouvait maintenir que l'objet coule. L'enfant passe donc pour un imbécile : il est "incohérent". Si ça flotte ça flotte, zut quoi. Mais comme c'est une scientifique, elle a continué à tester et a pu conclure que les enfants, comme les adultes, avaient une connaissance "fragmentée". "L'objet est lourd donc il coule", l'enfant conclut donc que l'objet coule mais "L'objet flotte donc il flotte", l'enfant conclut donc que l'objet flotte. Il est capable de soutenir les deux conclusions parce qu'elles appartiennent à des champs de connaissance séparés. À l'intérieur de ces "îlots de savoir", l'enfant est parfaitement cohérent.
Pour nous fanficers, le problème est le même. Une contradiction peut nous échapper alors même qu'elle devrait être évidente. On est fait comme ça.
Bête exemple et là encore je reprendrai FO:E. Un personnage se fait blesser, il saigne gravement. Un autre personnage s'empresse de recouvrir la plaie avec une robe. Le personnage est sauvé. Logique ? Oui, parfaitement, c'est cohérent. On a "soigné" la plaie, rien dans le texte ne l'empêche donc aucune raison d'en douter. Le texte nous a donné une raison pour la survie du personnage, le lecteur est content.
Bon et maintenant si je vous dis que la blessure est au cou et que c'est la carotide qui est ouverte ? Ouais elle est morte. Sa survie est invraisemblable, même si on avait arrêté la perte de sang elle n'a plus de trachée, elle ne peut plus respirer, elle est morte. Juste morte. Là on est en train de montrer la baignoire à l'enfant et on lui fait "mais regarde le bois ne coule pas !" C'est invraisemblable. Mais l'enfant répète la logique "on l'a soignée donc elle va vivre", et ça reste cohérent.
Est-ce que la logique du texte prime sur celle de la réalité ? Je dirais oui. C'est en tout cas plus prudent. Mais pour le lecteur ça importe peu, ce qui importe c'est qu'il n'ait pas la réaction "mais bordel c'est pas possible !" Que ce soit un défaut de vraisemblance ou de cohérence, c'est la réaction qu'on veut éviter. Et quand elle arrive, c'est au lecteur d'en déterminer la cause. Avec prudence.
Bon.
...
Là je vous ai donné la théorie mais je me dis qu'à appliquer... bah appliquer quoi ? Pour nous autres les auteurs, la question c'est donc de s'assurer que le texte soit cohérent. Si vous avez bien suivi, ne pensez pas que c'est cohérent juste parce que ça vous "paraît" cohérent. En général on a quasiment des oeillères et si quelqu'un ne vient pas nous remettre les idées en place, même en relisant le texte trois fois on ne verra pas ce qui cloche.
C'est d'ailleurs -- désolé de râler là-dessus -- quelque chose d'agaçant pour le relecteur, quand il pointe une incohérence. L'auteur ne la verra pas et tu peux lui répéter dix fois, explicitement, ce qui cloche, c'est comme l'enfant à qui tu montres la baignoire -- ou l'adulte à qui tu montres les chiffres du chômage -- c'est perdu d'avance parce, pour lui, c'est cohérent.
Le plus important, au final, est de bien poser les "règles" de votre texte.
Oh, et j'y pense. Ces règles aussi ont une pertinence. Par exemple, dans le Dernier Sortilège, je suis en mode "ouaaaaais la poupoudre rouge sortie de nulle part c'est toooootalement crédible", le texte dit qu'il y a de la poudre rouge, c'est une règle, mais ça laisse un paquet de questions. Cela dit, y répondre n'est pas nécessaire. C'est du râlage gratuit. Pourquoi ? Parce que ça n'a aucune pertinence ! Aucune incidence sur le récit, c'est du luxe, du luxe appréciable certes mais du luxe quand même. Donc même si quelqu'un vous dit que votre texte est incohérent, si c'est juste local, sans incidence, haussez les épaules et continuez.
Là, l'exemple que j'utiliserais serait la réforme de Discord face aux ailes de Twilight. Discord est gentil ? Ça concerne un épisode, okay trois-quatre tout au plus et ça n'a pas changé fondamentalement la série. Twilight choppe ses ailes ? Oh punaise, on n'en a toujours pas fini... L'un est un tout petit peu plus pertinent que l'autre.
Bref.
Lecteur, quand tu as la réaction "bordel mais c'est pas possible !" Vérifie si c'est ta vision des choses (vraisemblance) ou si le texte se contredit (cohérence). Dans ce dernier cas, c'est qu'il y a une règle, retrouve les passages qui ont établi cette règle et montre-les à l'auteur. Et si tu ne les trouves pas c'est que c'est juste toi, râle si tu veux mais le texte n'y est pour rien.
Auteur... je sais pas, brûle un cierge, tout ce qu'on peut faire c'est tenter de jouer l'avocat du diable et honnêtement ça n'en vaut pas le coup. L'important est, si tu tombes sur une incohérence -- je n'aime pas ce ton professoral là d'un coup -- de déterminer son importance, sa "pertinence". Si c'est juste un détail, qu'est-ce que tu t'en fiches... si par effet boule de neige ça pourrit le reste du texte, ne laisse pas passer ce truc. Et par pitié, juste par pitié (ça sent le vécu), pars du principe que si on te dit que c'est incohérent, c'est que ce l'est. Ne t'enferme pas dans ta logique, même si elle te paraît de béton.
Ouais la cohérence se prête mal aux exemples donc on va s'arrêter là. Vous savez, longtemps j'ai refusé de juger le contenu d'un texte. Toutes les histoires sont bonnes, y compris Mary Sue l'alicorne qui remplace le mane6 et se marie avec Celestia et Luna. Mais la cohérence permet en fait un jugement assez objectif de la chose, du moment qu'on est de bonne foi.
Ce qui n'est pas toujours le cas, mais eh on fera toujours confiance, fanficers,
à vos plumes !
L'article a été visualisé 290 fois depuis sa publication le 14 octobre 2014. Celui-ci possède 3 commentaires.
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Mais des fois il est plaisant que l'auteur donne une direction, pour pouvoirs mieux les trompe.... Clairs et net l'auteur a enterrais a savoirs mené sa barque, sinon sont histoire coulera.
FiMFlam fait remarquer que si les gens sont capables de réparer une épave qui a passé deux cents ans dans un lac alors ils peuvent en reconstruire un de zéro, et ça coûterait même moins cher. La quête est invraisemblable mais tu ne le sais pas. En tout cas moi ça me paraissait normal, mais en y réfléchissant, ben...
Comme dit, l'auteur peut apporter une explication plus ou moins logique, comme arrêter la perte de sang avec une robe, et le lecteur s'y trompe volontiers. Mais ça cache souvent des invraisemblances énormes.
Ce qui n'est pas si grave. Ce qui est grave, c'est l'incohérence, quand le texte ne tient pas compte de ses propres règles. Il y avait un film comme ça avec des aliens qui envahissent Los Angeles. Au début du film il faut qu'une escouade entière de soldats vident leurs chargeurs sur un seul alien pour le tuer. À la fin une poignée de soldats roule au milieu des ennemis et les abat à la dizaine.
On trouvera toujours des excuses pour tout -- on peut tout excuser -- mais quand c'est incohérent c'est incohérent.