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Vuld 7 457

Les caricatures.

Hi'.
J'ai discuté sur Teamspeak avec lnomsim et on se demandait comment éviter des personnages caricaturaux. Notamment dans MAI, comment faire un capitaine convaincant. Allez lire le texte si vous comprenez pas.
Comment souvent quand on me met face à un problème concret en écriture, je me rends vite compte que je n'ai absolument aucune idée de la réponse.
Donc commençons par poser le problème.
 
1Une caricature... c'est quoi ?
Lorsque le Crystal Empire a fini d'agoniser sous nos yeux, parmi la montagne de reproches les bronies en avaient un en particulier : celui que Pinkie Pie avait été réduite à une machine à blagues sur échasses.
Si vous préférez un autre poney, pas de problème : depuis qu'elle a ses ailes, Twilight se résume à une parfaite petite princesse. Et si je vous dis Fluttershy ? Comme un chien de Pavlov, vous devriez me répondre "timide". Flutty' est timide c'est tout ta gueule, si elle est pas timide c'est pas Fluttershy.
Et oui, effectivement, quand on pense à ces personnages ce sont ces choses-là qui nous viennent en premier en tête. On les connaît pour ça, on attend ça d'eux, à part pour Twilight mais ne revenons pas sur le Twilicorn. On veut que Pinkie Pie fasse des blagues et quand elle en fait, on rigole.
Pourtant ce sont des caricatures.
Qu'est-ce qui en fait des caricatures ? Eh bien, Pinkie Pie fait des blagues "pour faire des blagues". Elle fait des blagues parce que c'est Pinkie Pie, et c'est Pinkie Pie parce qu'elle fait des blagues. Tu le sens le raisonnement circulaire ? Les blagues sont arbitraires, elle en fait sur commande comme un automate et c'est tout.
Alors bien sûr, ce peut être un problème d'interprétation. Et j'avoue que je suis plutôt partisan de l'idée que nos ponettes préférées ont toujours un peu de profondeur. Mais ici je me dois de reprendre le propos de FiMFlam qui, à propos de Fluttershy, soulignait les petites piques que la pégase savait envoyer, du type : "j'ai un an de plus que toi". Ça ne semble rien, mais ça montre que la petite n'était pas juste timide, et FiMFlam la résumait plutôt en "la fille qui ne veut pas être là".
Un personnage est caricatural quand il est cantonné à un rôle, à une fonction : c'est le capitaine, c'est la princesse, c'est la machine à blagues.
Et encore une fois, ce n'est pas une mauvaise chose en soi : une caricature est facile à reconnaître et a un fort impact. C'est confortable pour le lecteur et pratique pour l'auteur, insérer ici un OC que vous n'aimez pas pour l'exemple.
Alors posez-vous la question...
 
2La caricature... c'est mal ?
En quoi la caricature ce serait mal ? Pourquoi ne pas faire un perso' caricatural ? Okay ce sont des persos' en carton-pâte et toutes les insultes qu'on trouvera pour les désigner mais du moment que le lecteur accroche, pourquoi réparer ce qui n'est pas cassé ?
Dans MAI, les personnages ne sont pas exactement les plus recherchés. Mais si on y regarde, ils sont expressifs, ils servent l'histoire et bah on lit sans vraiment s'en préoccuper.
Allons plus avant : au départ, tous les persos' sont des caricatures. Je dois créer un garde ? Bah ce sera un garde. Sans rien de plus, ce sera la "caricature" d'un garde, bâti sur ce modèle. Et, à juste titre, on s'attendre un minimum à ce qu'il se comporte en garde. Un capitaine doit faire des trucs de capitaine, une princesse des trucs de princesse, mince quoi. On ne va pas s'interdire de créer des orphelins juste parce que ça ferait "cliché".
Alors en quoi c'est mal ?
Eh bien laissez-moi vous parler de Sonic Boom (la série). À ma surprise, Sonic Boom est... pas si mal ! L'humour me fait rire, le rythme est là (avec des épisodes de 11 minutes, bonheur), les graphismes plutôt sympa', il y a même la référence aux poneys obligatoire (épisode 5) donc eh, si tu as six ans cette série ne te volera pas tes neurones. Dit autrement, c'est débile mais les personnages sont supportables.
Sauf un.
Stix, en plus de se taper l'incruste et de ne servir à rien à part voler le taf' du renard, est une paranoïaque. Et okay, un perso' paranoïaque pourquoi pas -- surtout dans le monde de Sonic -- mais elle ne fait que ça. Mais vraiment que ça. Rien d'autre. Chacune de ses répliques consiste à crier que le monde veut sa mort et je vous jure que c'est très vite lassant.
 
Stix est donc une caricature : c'est la paranoïaque de service. Ce qui m'amène à deux constats.
 
3Créer la variation
Premier constat : comment qu'c'est bon quand elle ferme sa grande gu- J'ai pu apprécier toutes les rares occasions où la série donnait à Stix un comportement différent. Par exemple, épisode 3, elle se détend sur la plage et même si c'est juste pour faire la blague, elle te dit "ça fait du bien d'être détendue". Ouais, ça fait du bien de voir qu'elle sait se détendre.
Fort de ce constat, logiquement, on se dirait que pour éviter la caricature il suffit d'étendre le panel des réactions.
Par exemple, Pinkie ne fait pas juste des blagues. Elle sait aussi être super snif, genre avec les clones et tout ça. Twilight n'est pas juste une princesse, elle est aussi... euh... ah ben non en fait c'est vraiment juste une buckin' princesse. Fluttershy a "Flutterrage" par exemple, pour rappeler qu'au fond d'elle-même y a une jument qui a envie de crier.
Le problème ? On ne fait qu'empiler les caricatures.
Mais si, comparez : dans Dragonshy, Flutty' se met en colère contre le dragon. Elle refait pareil contre la cockatrice bien plus tard, et enfin elle pète les plombs au gala. Maintenant prenez les Power Ponies et arrêtez de râler sur l'épisode, on se concentre. Si je vous dis que dans les Power Ponies le flutterrage est une caricature, et pas dans les autres cas, vous arrivez à me croire ?
Pinkamena, inspirée notamment de Party of One, est une autre facette de Pinkie Pie, mais une caricature quand même : Pinkie pète les plombs parce qu'elle est Pinkamena, et elle est Pinkamena parce qu'elle pète les plombs.
Alors est-ce qu'avec ce constat on se serait planté ?
Pas vraiment.
Quand on commence en écriture, on fait par défaut des persos' caricaturaux. Le héros, le méchant, etc... des rôles simples et reconnaissables. Mais ensuite on se met à complexifier, à étoffer les personnages, et pour ça effectivement on fait varier leurs réactions.
Par exemple, le capitaine peut aussi être un père. On lui donnera donc tantôt des réactions de capitaine et tantôt des réactions de père. Ça reste caricatural, mais ça élargit son champ de réaction et ça évite donc la répétition vite gonflante qu'on a vue plus tôt avec Sonic Boom.
 
4Donner une raison d'être
Varier les réactions est donc la piste la plus simple et la plus sûre pour améliorer une caricature et travailler le personnage, mais j'ai beau faire, tout me ramène à ce constat : pour éviter la caricature, pour vraiment donner de la profondeur au personnage, il faut donner une raison à ses actes.
Et là je reprends Stix.
Dans l'épisode 5 (j'ai arrêté là, la série est sympa' mais 'faut pas déconner), après avoir paranoïaqué sur une foutue enveloppe, Stix nous décrit son agent : "je suis surchargée, je dois fouiller les poubelles, puis fouiller les poubelles, puis rappel antitétanos, puis fouiller les poubelles..." Et là tu comprends que Stix est en "situation de précarité", soit elle est folle soit elle est pauvre soit je sais pas mais en tout cas ça va pas super bien dans sa vie.
Pour être honnête, au départ je croyais qu'elle était parano' parce qu'Eggman attaquait tous les quatre matins. Mais comme elle est la seule à stresser et que tout le monde à côté est super tranquille, bah ça collait pas. À l'épisode 4 on lui balance même un robot-chien débile et la série décrète qu'elle l'aime, comme ça, en mode gratuit, et tu dois le subir.
Mais soudain, si tu tiens compte du fait qu'elle est euh fauchée, bah ça explique son stress. Yup, pour ceux qui ont vécu ce genre de situation, ça s'appelle "vivre au jour le jour", on est inquiet en permanence, plutôt agressif parce que sous pression et bref, le comportement parano' fait soudain sens. D'autant que, dans ce même épisode, elle montre qu'elle se soucie du regard des autres, donc elle est pas juste décérébrée.
De même, je l'ai dit, elle récupère un robot-chien débile, une véritable poubelle rouillée. Remets en contexte, elle est elle-même plutôt mal mise et plutôt mal vue, forcément qu'elle se retrouve en ce truc, et donc qu'elle s'y attache. Soudain son comportement fait sens.
Si seulement la série avait pris la peine d'introduire ça plus tôt.
Punaise.
Vous vous rappelez ce que je disais sur le Flutterrage ? Dans Dragonshy, elle passe en mode berzerk pour protéger ses amies. Face à la cockatrice, pour protéger les petites. Au gala elle pète les plombs parce que ses rêves sont brisés. Dans Power Ponies ? Un foutu papillon. Ses amies vont mourir ? Ranaf'. La ville est condamnée ? Ranaf'. Mais un foutu papillon ? T'es mort biaaat- non mais sérieusement c'est drôle ah ah deux secondes mais c'est con comme une poêle.
Une caricature c'est "je fais ce truc parce que je fais ce truc".
Un personnage travaillé c'est "je fais ce truc pour une raison".
 
5Pas d'excuses
À ce stade vous avez dû vous dire deux choses. La première : "ça y est ! Question réglée !" La seconde : "Ouf ! Mon personnage n'est pas caricatural !" Et comme vous avez pu le déduire, la première idée est fausse.
Exemple.
Pour quelle raison Pinkie Pie, dans Castle-mane-ia, va jouer de l'orgue ?
Bon déjà rien qu'au fait que je pose la question (et que c'est la S4), vous avez deviné qu'on est face, à mes yeux, à une caricature. Et donc, pour me faire plaisir, vous direz "pour jouer de l'orgue" ou "parce que c'est Pinkie Pie".
Mais maintenant, disons que vous vouliez défendre l'épisode et sa logique béton -- et j'aime bien cet épisode, moi, perso'. Pourquoi Pinkie Pie va jouer de l'orgue ? En général on dira "pour s'amuser" ou "par curiosité" ou "pour jouer avec ses amies" ou tout ce que vous voudrez. On peut trouver mille excuses à son comportement, genre "parce qu'elle l'avait lu dans un livre" ou "pour prouver qu'il n'y a rien à craindre", etc... jusqu'au plus cynique "parce que c'est écrit dans le script".
Et maintenant, disons que vous ayez carrément écrit l'épisode. Déjà toutes mes félicitations, c'est un chouette épisode. Ensuite, à quoi servaient les astraraignées ? Enfin : pour quelle raison Pinkie Pie va jouer de l'orgue ? Vous aurez toujours mille excuses mais parce que vous aurez écrit l'épisode, vous serez persuadé que ces excuses sont les bonnes. Vu que ce sont les vôtres.
 
C'est là toute la difficulté : juger entre une "vraie" raison ou une simple excuse.
Dans le même registre, est-ce que le Flutterrage dans Power Ponies est justifié ? Bah oui, y a un papillon qui est blessé. Et puis pourquoi elle défendrait ses keupines, elles ont l'air parfaitement capables de s'en sortir sans elles... une fois encore, si on veut trouver des excuses alors il n'y a rien de plus facile, vous en aurez par camions entiers.
Cela dit.
Si on reprend le cas de Stix (la parano'), on aura constaté que :1) Il faut que la raison soit donnée avant ou pendant l'acte. Après c'est trop tard.2) Il faut que ça "dise quelque chose".
Dans le cas de Stix, donc, la paranoïa servirait surtout à cacher un malaise vis-à-vis de sa situation difficile. Mais délaissons définitivement l'univers de Sonic pour les poneys, et là je vais reprendre FiMFlam : dans la saison 1, on voit Rainbow Dash jouer les bravaches et se vanter à tout va. Jusque-là, elle remplit le stéréotype du garçon manqué, mais lors de l'épisode du Rainboom on découvre qu'elle doute en fait sérieusement d'elle. C'est cet épisode qui, plus qu'aucune fadaise qu'on a pu nous balancer jusque-là, donne vraiment une raison d'être aux bravades de Dash. Un manque d'assurance.
À noter qu'ici on est vraiment dans l'interprétation de fan, comme dit, celle de FiMFlam. Mais au final c'est le lecteur qui détermine s'il s'agit d'une caricature ou non. Si la raison ne le convainc pas, on retombe dans l'excuse et il ne verra qu'un personnage en carton. S'il n'est pas difficile, alors un papillon peut le persuader qu'on a affaire à de la grande psychologie.
 
6Un exemple
Jusqu'ici, qu'est-ce qu'on a dit ? Qu'un personnage était, de base, une caricature ou un ensemble de caricatures, et que pour lui donner de la profondeur il fallait donner des raisons à ses actes.
Mettons ça en pratique.
Disons que je veuille créer une alicorne. Qui tire des lasers. Elle serait tombée d'une comète et aurait pour destinée de sauver Equestria. Vous me suivez jusqu'ici ? Très bien.
Alors, c'est entendu, là on est en mode hardcore, mais je suis aussi partisan de l'idée que toutes les histoires sont bonnes, et que donc notre alicornes cométo-lasers peut être cool si on essaie. On va donc faire les choses dans l'ordre et voir à sauver ce radeau de la méduse.
Pour résumer, c'est une alicorne. On a donc notre caricature.
La première chose qu'on peut faire est de lui coller d'autres caricatures. En général on veut lui donner un côté comique, donc... maladroite ? Ou paresseuse ? C'est la technique bête des JdR où on donne des défauts au personnage pour le rendre plus équ- plus humain.
Moi, je décide que c'est une ancienne générale (donc autoritaire) et une scientifique, et euh... Oh ouais elle avait un mari et un enfant mais ils sont morts je sais pas comment. Et le mari a ressuscité. En méchant. Amnésique.
Première étape de faite, notre alicorne a désormais quatre caricatures empilées, et oui je sais que j'utilise le terme de façon générique mais bref :1) C'est une alicorne2) C'est une générale3) C'est une scientifique4) C'est une veuveÀ quoi j'ajoute bien sûre l'héroïne tout ça....
Et maintenant, on veut lui donner une raison d'être. Plus précisément, elle est destinée à sauver le monde, alors... pourquoi ?
Si je regarde dans la liste qu'on a, elle est veuve, donc elle veut peut-être faire honneur à la mémoire de ses proches ? Elle est scientifique, elle a peut-être vu quelque chose que personne d'autre ne peut/veut voir ? Elle est générale, est-ce qu'elle mène un combat d'arrière-garde ? Est-ce qu'elle obéit aveuglément ? C'est une alicorne, et si elle se sentait forcée de le faire ? À contrecoeur ? Au contraire avec foi ?
Ça fait quand même un paquet de possibilités.
Et là vous reconnaîtrez facilement l'équation que j'utilise :
[caricature] + ??? = [acte]alicorne + ??? = sauver le monde
Disons que mon alicorne rencontre Twilight Sparkle juste après une bataille contre son ancien mari mort ressuscité méchant. Comment mon alicorne va réagir ? Elle pourrait, bien sûr, agir en alicorne, être noble et expliquer les choses de la façon la moins informative possible... ou agir en veuve et en vouloir à l'univers d'avoir dû affronter son mari. Ou agir en générale et se cacher derrière son devoir -- en donnant des ordres à tout va -- pour éviter le chagrin.
[caricature] + bataille = [acte]
Tout dépend alors de ce que l'histoire veut mettre en avant, la façon dont on veut valoriser le personnage. En se rappelant, comme dit plus haut, qu'il faut varier un minimum, mais là c'est encore une autre histoire.
Pour finir, testons avec Fluttershy.
Flutterrage + papillon = ???
Si votre réponse est :
Flutterrage + papillon = Flutterrage
Félicitations, vous êtes retombé dans la caricature. Pourtant, l'équation est toujours valide. Et si le papillon était la "goutte d'eau" qui déclenchait le raz-de-marée ? Le truc qui lui fait enfin remarquer que oui des poneys sont blessés... Et si, plutôt que de venger le papillon, elle agissait purement pour se sauver elle-même ? En se voyant broyée comme l'a été le nanimal ?
Flutterrage + papillon = réveilFlutterrage + papillon = instinct
Il y a là encore un tas de manières de tourner la chose et je tiens à souligner que le résultat est, quelque part, le même : on a toujours Fluttershy qui passe en mode Hulk. Mais les raisons qui la motivent sont très différentes et ces raisons donnent une toute autre profondeur à la scène, et de toutes autres possibilités d'interprétations, et donc d'émotions, au lecteur.
Et c'est ça l'intérêt d'aller au-delà de la caricature.
 
7tl;dr
Je suis obligé de répondre ici à un autre propos : oui, c'est vrai, parfois se prendre la tête est d'une stupidité sans nom. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Les caricatures sont efficaces et font de très bons personnages pour de très bonnes histoires... ou en tout cas des personnages qui plaisent pour des histoires qui plaisent, mais je ne veux pas faire mon râleur.
Mais donner de la profondeur au personnage, c'est réfléchir aux raisons qui le motivent, c'est lui donner une vie (et donc vie). C'est donner de l'intérêt à ses actes et donc une raison au lecteur de s'y intéresser.
Une caricature est ce qu'autrefois j'appelais un "personnage-fonction", ou "personnage-outil", qui est juste là pour les besoins du texte, type le héros ou le forgeron.
Lui donner de la profondeur ne l'empêchera pas de toujours remplir sa fonction, mais permettra de développer, dans le texte, tant le personnage que l'action même.
Et ça, ça signifie que le lecteur a plus de mou à broyer quand il lit. Et c'est cool.
 
Un capitaine criera toujours sur ses recrues, mais d'une telle manière -- et aidé par le texte -- que derrière on sente le père ou l'amant.

DarkWater 14 452

Vous écrivez-où?

 Je me pose une question chaque soir de week-end. Lors de l'écriture de ma fiction, où donc écrivez vous?
 
Pour ma part j'écris sur vieux pouf noir à la lumière de lune via me fenêtre accompagnée par mon mac (gloire à toi) 
Et vous vous écrivez-où?

Vuld 4 448

Le synopsis.

Hi'.
J'ai un mythe personnel, le mythe de la première phrase, qui veut que la première phrase d'un texte doit contenir l'ensemble de l'histoire en germe. Il y a pas mal de raisons à ce mythe et j'en donnerai deux.
La première est le "syndrome de la page blanche" : quand tu te mets devant ton écran, avec ta super idée de fic', et que tu n'arrives pas à aligner deux mots. Dans ces conditions, la première phrase du texte devient incroyablement importante, parce que si elle est ratée, en général tu cales et le syndrome continue.
La seconde est que ce mythe existait avant moi, et ne concerne pas la première phrase du texte, mais le titre. Un littéraire fait de l'analyse de texte : on te donne un passage du texte et tu l'analyses. En général, on n'analyse pas le quart de couverture d'un livre, mais on considère que le titre fait partie du texte. Et l'attente est alors que le titre contienne à lui tout seul l'ensemble du texte.
Allons plus loin.
En littérature, on n'analyse JAMAIS l'image. Vous savez, l'image sur le livre, l'image qui illustre votre fanfic'. Normal : on fauche ces images sur internet, on les met après coup et elles n'ont pas plus été pensées pour le texte que le texte n'a été pensé pour elles. Mais si l'image était pensée pour le texte, qu'attendrait-on d'elle ? Que l'image résume le texte.
Maintenant qu'on a expédié l'introduction, passons au synopsis.
Tout comme le titre, tout comme l'illustration, en général un littéraire n'analyse pas le synopsis : il a été écrit après-coup, il ne fait pas "partie du texte". Mais s'il devait servir à quelque chose, alors le synopsis devrait résumer le texte ? Non ?
 
1Le rôle du synopsis
C'était ma supposition jusqu'à ce qu'on me pose la question. Et la réponse, surprenamment... est non. Et pour le comprendre, un peu de littérature de bac à sable s'il vous plait, parce qu'on va devoir reprendre les bases du "plan" d'un texte.
Le plan de base qu'on nous apprend à l'école, c'est :
Situation initiale -- Problème -- Développement -- Résolution -- Situation finale
La situation au départ c'est ça, soudain paf un problème, du coup il se passe un tas de choses puis on arrive à résoudre le problème et on se retrouve dans telle situation à la fin.
Quand on dit que le titre doit résumer l'ensemble du texte, on veut dire qu'il doit contenir le texte depuis la situation initiale jusqu'à la situation finale. Chaque chapitre, chaque paragraphe, chaque fichu signe de ponctuation du texte doit être concentré, compressé, comprimé dans les quelques mots mis en gras centré police quatorze Times de votre fanfiction.
Le synopsis, lui, suit une autre logique. Il ne doit contenir que la situation initiale et la problématique :
[ Situation initiale -- Problème ] -- Dével...
En termes littéraires, le synopsis va dire au lecteur quel problème va se produire, et rien de plus.
Pour le comprendre, supposons un texte lambda. Par exemple, mettons que Derpy Hooves se fasse enlever par des dragons. Le mane6 doit aller la secourir mais en cours de route Spike découvre qu'il est un prince en exil et ensuite Tirek revient et il se passe un tas d'autres trucs mais à la fin les gentils gagnent. À quoi devrait ressembler le synopsis, par défaut ?
1) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 doit aller la secourir, et pour cela elles devront s'aventurer dans le territoire des dragons.
Comme dit, le synopsis va donner au lecteur le problème posé dans le texte. Définir le problème n'est pas évident : si on délivre Derpy au chapitre 3, alors que des chapitres il y en a 26, y a des chances que ce problème n'en soit pas un. Pensez au cochon dans le film des simpsons, cochon qui disparaît après le premier tiers du film ; ou pensez au sauvetage de princesse au tout début du jeu Final Fantasy 1, quête quasi-anecdotique face au reste du jeu.
Si on décide que le problème n'est pas Derpy (c'était juste une excuse pour aller chez les dragons) mais Spike, alors le synopsis sera plutôt :
2) Parti avec le mane6 sauver Derpy Hooves, Spike découvre qu'il est un prince exilé.
On a donc la situation initiale, à savoir l'enlèvement de Derpy, mais surtout on nous donne le "vrai" problème du texte, c'est-à-dire que Spike est en fait un prince exilé et blablabla... et si on décide que le vrai problème du texte c'est le retour de Tirek ? Même si ça n'arrivera qu'au chapitre 6 ? Même chose : on réduit tout ce qui précède au rang de situation initiale et on se concentre sur le retour de machin.
Pour la littérature, de base, un synopsis c'est ça.
Mais pour la littérature le synopsis c'est surtout un outil commercial fait pour attirer le lecteur.
 
2La forme du synopsis
À force de se répéter qu'MLP est une publicité pour jouets, on doit être le fandom le plus cynique d'internet. Ce qui serait en soi un exploit. Mais oui, MLP Fictions est une vitrine pour mettre le texte en valeur et le fameux synopsis y participe.
Un synopsis est donc fait pour vendre et doit être aussi accrocheur qu'un "titre kiklak".
En termes littéraires, on doit créer une tension. En gros, on va créer une attente qui poussera le lecteur à aller lire. Quelle est cette attente ? Eh bien, par exemple, la réponse à une question :
3) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 parviendra-t-il à la délivrer ?
Au risque de vous spoiler, oui, elles vont y arriver. Je n'ai vu ni tag "sombre" ni "grimdark" donc c'est un peu dans le contrat. Mais on a posé une question et vous voudrez au moins vérifier que vous aviez raison. Ou à la place d'une question, le synopsis vous cache de l'information :
4) Derpy Hooves s'est fait enlever. Le mane6 doit aller la délivrer, mais devront compter sur un certain dragon pour réussir.
Là encore au risque de vous spoiler, je crois que potentiellement ça risque d'être Spike. Mais idem, dans le doute ça donnera envie d'aller voir. C'est ce qu'on appelle du "faux suspense", c'est artificiel mais quand on est désespéré ça fonctionne.
Bon, mais est-ce qu'on a des techniques plus avancées pour rendre le synopsis alléchant ?
Oui... et non.
La réponse littéraire, une fois encore, est compliquée. En gros, à défaut de concentrer toute l'histoire dans un seul paragraphe, on va concentrer toute l'atmosphère. Et c'est là qu'on retombe sur le mythe de la première phrase : le synopsis va donner une idée au lecteur du genre de texte qu'il va lire pendant... quoi, dix, cent pages ?
L'idée est alors que le synopsis "mime" à son échelle l'écriture qu'on retrouvera tout au long du texte. Les paragraphes sont plutôt longs ? Le synopsis sera long également. On veut de la bonne humeur et de la simplicité ? Le synopsis sera direct et plein de points d'exclamations. On veut réfléchir au sens de la vie et torturer les persos' avec des conflits de whatever ? Le synopsis va accumuler les périphrases et broyer du noir.
5a) Derpy s'est fait enlever... par des dragons ! Twilight et ses amies pourront-elles la sauver ? C'était sans compter sur Spike !
5b) Parfois, la vie est rude. Parfois on n'a rien demandé. Mais quand le début du commencement se produit alors il faut accepter la puissance draconique qui est en soi.
En gros, imaginez que vous avez 1'000 tableaux à exposer dans un musée, et que vous pouvez en mettre un seul devant la porte pour attirer les gens. Ce tableau va dire "vous allez en trouver mille autres des comme ça à l'intérieur". Ce qu'on veut, c'est que ce tableau, ce paragraphe de texte, soit représentatif du texte qu'on trouvera en tournant la page.
Il faut alors envisager le synopsis, effectivement, comme un paragraphe supplémentaire du texte, écrit de la même manière : quelque chose qui pourrait apparaître dans le texte, qui pourrait y être dit.
5c) Spike fronça les sourcils : "Et pourquoi ce ne serait pas MON tour d'être le héros, hein ?" Et sur ces mots il se détourna de la cellule et de ses amies.
Bon là c'est un peu extrême mais on a un synopsis qui reprend littéralement la narration du texte (avec un mot tout en majuscules, ce qui est le mal absolu je le rappelle). Que ce passage existe ou non importe peu : on a là un échantillon de ce qui nous attend, et qui en plus nous donne une bonne idée du problème.
Donc...
En définitive, peut-on envisager le synopsis comme un travail littéraire ? Un synopsis peut-il... avoir du style ?
 
3L'effet du synopsis
Personnellement, je suis flemmard. Et avant de considérer seulement cet article, j'avais effectivement tendance à reprendre un passage emblématique du texte et à le coller comme synopsis sans réfléchir plus loin. C'est d'ailleurs ce que je fais aussi avec les illustrations de textes : je dessine un moment marquant du texte, ou avec des éléments marquants question d'évoquer un peu l'histoire. J'avais même pris l'habitude, durant quelques mois, de débuter tous mes textes par une phrase pour me donner une idée de l'ambiance du texte.
Mais le synopsis peut être beaucoup plus travaillé que cela.
Et pour cela on doit considérer encore deux "notions" littéraires. La première est cette idée d'attente du lecteur. La seconde est celle de la problématique, ou plus précisément, du thème.
Lorsque vous lisez un texte, vous avez des attentes. Par exemple vous voulez lire une romance : vous vous attendez donc à ce que le texte colle ensemble deux poneys ou plus si affinités. Mais si vous imposez certaines attentes au texte, avant même de le découvrir, inversement le texte va créer des attentes à mesure que vous le lisez. Typiquement, si on apprend que le tonton d'Applejack va venir visiter, on s'attend à... bah à la visite du tonton d'Applejack.
On a donc les attentes du lecteur, genre "aujourd'hui je veux lire un texte SF sombre avec Discord dedans", et on a les attentes que peut créer le texte, genre "attends-toi à voir des dragons".
Tout ce qui compose la fanfic' va alors jouer sur les attentes. Le titre va accrocher le lecteur s'il correspond à ses attentes : "La légende d'autrefois" n'est pas très SF, le lecteur va passer son chemin. "Technowave Pulsar AD" fait assez SF, le lecteur va s'arrêter. Mais le titre va également créer ses propres attentes : "Comme un coq en pâte", on ne s'attendra pas à un sauvetage du monde par l'énième héros alicorne amnésique tombé des étoiles. Moi ce titre m'évoquerait plutôt une "tranche de vie" un peu comique.
Le synopsis va faire pareil.
6a) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Que va-t-elle trouver dans la maison de son amie ?
Coup d'oeil aux tags : si c'est [NSFW] je préfère ne pas connaître la réponse. Si c'est [romance], je crois deviner que c'est de l'amour. Si c'est [triste], on aura droit à une révélation whatever. Si c'est [grimdark] bon bah un cupcake-like.
6b) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Y trouvera-t-elle enfin le réconfort ?
Avant même de jeter un coup d'oeil aux tags, cette fois, à quoi s'attendre ? "Réconfort", donc on suppose que Dash est triste, on peut donc s'attendre à un peu de drama et tout ça. Mais "réconfort" c'est aussi la présence chaleureuse, et ça en général ça signifie de la romance. Parce que.
Okay je jette un coup d'oeil aux tags et ooookay [grimdark]. Vous êtes sérieux ?!
6c) Rainbow Dash va rendre visite à Fluttershy. Avec une truelle et un yoyo.
Okay, premier réflexe, c'est soit de la comédie soit du wtf. Pourquoi ? Parce qu'on me sort deux objets qui n'ont aucun rapport avec une visite amicale. Et c'est ce que je veux souligner : le synopsis a un effet sur le lecteur, un effet comique, justement parce qu'on ne voit pas le rapport, que ça sort de nulle part comme un diable en boîte. C'est si absurde que ça fait rire, et c'est le but d'un texte comique / wtf. Donc on s'attendra à trouver un texte comique / wt- comment ça [triste][sombre][guerre/violence] ?! Mais bon sang les gens c'est quoi votre problème !
La forme du synopsis va donc créer l'attente, ce qu'on s'attend à trouver dans le texte.
Mais le synopsis fait autre chose également.
Si vous vous rappelez de ce qu'on a dit au départ, le synopsis résume le problème posé par le texte. Et on ne savait pas, par exemple, si le problème était la capture de Derpy ou Spike qui est un prince exilé. Et faut-il évoquer le retour de Tirek ?
Allons plus loin : imaginez un texte qui mélange six intrigues à la fois. Ce qui serait typique d'Icorne, d'ailleurs. Comment tu veux faire le synopsis d'une histoire où il se passe six trucs à la fois ?
La réponse, c'est le "thème". Il y a un tas d'autres mots pour ça mais ne compliquons pas les choses. Le thème, c'est en gros l'idée centrale du texte, la raison même pour laquelle on l'écrit. Ce n'est pas le retour de Tirek, la capture de Derpy ou Rarity qui n'a plus de peigne : c'est une idée, abstraite, présente partout, visible nulle part... disons-le autrement. Quand je demande à quelqu'un "ça parle de quoi ce texte ?" En général on me répondra :
7a) Ah ce texte c'est Derpy qui se fait enlever alors le mane6 doit aller la sauver mais elle est chez les dragons alors elles y vont et là Spike découvre qu'il est un prince exilé et blablabla...
Ça, ce n'est pas le thème de l'histoire. Ça c'est juste une suite d'événements et personnellement j'en ai ranafiche. Ce qui m'intéresse c'est le thème. Quand je demande à quelqu'un "ça parle de quoi ce texte ?" j'aimerais entendre une réponse du genre :
7b) Ah ce texte ça parle de férocité, avec des dragons qui se tapent dessus pour le pouvoir.
7c) Ah ce texte ça parle d'ambition, avec Spike qui se sent freiné et empêché par ses amies
7d) Ah ce texte ça parle de papier toilette. Ou comment le papier toilette c'est la réponse à tout.
L'idée centrale du texte est une chose assez abstraite et franchement difficile à concevoir, et c'est pour ça que le synopsis peut aider en essayant de la résumer en un paragraphe ou moins -- en général une à deux lignes. Le synopsis va dire au lecteur : "C'est ça le thème, c'est de ça dont on va parler pendant 100 pages, t'es prévenu". C'est censé créer cette attente, c'est censé le mettre en condition pour que, justement, quand il arrive à la première page, il sache à quoi s'attendre.
8a) Je m'en veux d'avoir emmené Spike avec nous. Je pensais qu'il nous aiderait à sauver Derpy des griffes des dragons. Au lieu de ça, je l'ai exposé à la haine et au sang.Je ne laisserai personne lui faire du mal.
8b) Spike fronça les sourcils : "Et pourquoi ce ne serait pas MON tour d'être le héros, hein ?" Et sur ces mots il se détourna de la cellule et de ses amies.
8c) Chers dragons, suite à la capture de Derpy Hooves et du colis qu'elle portait, à savoir mon papier toilette, je vous déclare amicalement la guerre. Veuillez agréer blablabla, Twilight Sparkle
 
4tl;dr
Un synopsis est donc censé faire trois choses :1) Résumer le problème2) Accrocher le lecteur3) Donner le thème
Il doit, dans un premier temps, informer. Le but n'est pas de spoiler l'ensemble du texte mais d'en dire suffisamment pour savoir de quoi le texte va parler. En gros, faire le boulot des tags, avec plus de précision.
Il doit, dans un second temps, intéresser. Le but n'est pas de faire de la publicité mensongère, mais plutôt de donner du style, un "échantillon" de ce que le texte a en réserve.
Il doit, dans un troisième temps, préparer. Le but n'est pas de "faire stylé" mais d'engager à l'avance la discussion avec le lecteur, sur le thème de la fic'.
Donc...
Qu'est-ce qu'un bon synopsis ? Pas la moindre idée. Ou plutôt, comme on dit lâchement : "tout dépend du texte". Et de l'auteur. Et du contexte. Et bref, pour beaucoup le synopsis sera toujours cette corvée à faire après coup, un peu comme trouver une image pour la fic'. La littérature s'en désintéresse.
Mais si on veut traiter le synopsis de façon littéraire, alors la technique de base que je conseillerais serait de prendre un moment marquant du texte et de l'adapter en synopsis. C'est ce que je fais avec les images. C'est ce que j'ai fait avec Melodrama.
Et si vous voulez vraiment travailler ce truc, alors considérez le synopsis comme le trailer d'un film : essayez d'y rendre la même atmosphère, essayez d'y évoquer le thème du texte. C'est ce que je fais avec plus ou moins tous mes synopsis, PonyCell en tête.
Après, je suis fan du laconisme, aka de dire le plus possible avec le moins de mots, et c'est pour ça que je résumerais par, fanficers,à vos plumes !

GeekWriter 31 446

Quatrième défi sadique !

Ce matin, j'ai été voir ma réserve de clef et... Oulala... J'en ai plus d'une page. Plein de jeux dont je ne veux pas, ou que j'ai en double. Il est donc temps de faire un 4eme défi sadique ! Et j'annonce qu'il y aura cinq jeu à gagner. Vous savez cependant ce que cela signifie n'est ce pas ? Vous avez raison, c'est que le défi est en difficulté maximal : 5 étoiles.
Rappel des règles :
Avant - N'oubliez pas que le défi peut durer pour au plus long un mois. Prenez en conscience. - Je suis très vilaine, je garde le défi caché jusqu'à la date de lancement. - Une fois le défi lancé, on ne peut plus s'inscrire ! Ben oui, sinon ce serait bien trop facile. - Le nombre de jeu à récolter en cas de victoire représente la difficulté du défi. Ici cinq, car cinq jeux à gagner. - Le gagnant du précédent défi peut bien entendu participer, mais il sera en quelque sorte "hors concours". Il ne remportera donc aucun jeu, mais peut très bien participer pour le plaisir. Cependant, compte tenu que cela fait presque un an depuis l'ancien défi, on oubliera cette règle pour cette fois seulement.
Pendant - En cas de crossover, le temps donné est obligatoirement plus long (au moins deux semaines). C'est pour vous laisser le temps de vous documenter sur l'univers choisie. - Il est inutile de mentir à tout le monde sur ce point : si sur la technique, je reste objective, pour le récit en lui même, comme toute forme d'art, je suis obligatoirement subjective. C'est comme ça, l'écriture, ce n'est pas de l'électroménager, il n'y a pas de normes à respecter. Je vous donnerai cependant lors du lancement du défi des petits indices pour les plus anxieux. Les plus courageux pourront bien entendu en passer outre, j'ai des goûts très variés et je suis aussi très tolérante. - Par contre, si vous venez me demander des indications en MP, je vous enverrai très gentiment paître ;) - Sauf cas très exceptionnel, aucun recours ne sera fait au niveau des délais. - Je me prêterai très certainement moi aussi à l'exercice. Aucune inquiétude, c'est juste pour le plaisir :) Après - J'attends un fair play exemplaire des participants. Vous pouvez très bien râler ou chouiner un peu à la fin, c'est naturel. Mais ceux qui dépassent les bornes seront virés définitivement de mes défis. Il en va de même pour les gagnants ayant un comportement des plus négatifs envers les autres. - Je transmettrai le nom des jeux gagné par MP avec les codes associés. Vous en ferez ce que vous voudrez ensuite avec. - Il n'y aura aucun gagnant "par défaut". Si personne n'a fait de récit satisfaisant, personne ne gagnera. C'est terrible, mais c'est comme ça.Vous avez jusqu'au 27 août pour vous inscrire ! A très bientôt et bon courage !
 
DEFI du 27/08/2017
 
Pour une raison qui m'échappe encore, le self insert est un genre de récit qui a très mauvaise réputation. A peine doute on qu'une histoire en est une que PAF, c'est la perte de confiance envers l'auteur, on jugera forcément mal son histoire, voir même, on ne la liera pas du tout. De même avec le HiE : dés qu'il y a un humain à Equestria, c'est la panique, c'est la suspicion, c'est la tristesse.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de mauvaises histoires dans ces genres respectifs, je déplore juste leur réputation.Mais j'ai une bonne nouvelle, nous allons tous ensemble prouver que les étiquettes toutes faites sont fausses ! Que les HIE et les Self Insert peuvent être bon ! Voir excellent ! Allons y compagnons ! A l'assaut des conventions moisies !Règle du défi :
- Faire une fanfiction MLP en HIE et en self insert. Oui. Les deux à la fois. La taille minimal sera de 2000 mots.
- Si votre récit ne respecte pas la première règle, vous êtes hors jeu pour hors sujet.
- Vous êtes totalement libre pour le reste. Vous pouvez faire de l'horreur, de l'action, de la comédie ou de la romance, ce n'est pas mon problème. Je vous demanderai juste de ne pas faire de 18+ afin de pouvoir mettre votre fiction ici.
- Vous avez deux semaines. N'oubliez donc pas de me donner votre fiction sur un google doc avant le 10 septembre.C'est tout ! Bonne chance à tout les participants !

Yoann95 11 439

J'en suis où, en ce moment?

     Salut les bronies et pégasisters. Ca fait un bon bout de temps que je n'ai pas laissé un petit truc sur ce site. Je sais qu'en ce moment vous attendez la suite de Five Nights at Ponies' et l'arrivée d'une nouvelle fanfiction comme je vous l'avais promis. Ici, je vais vous expliquer ce qui s'est passé ces derniers mois et ou j'en suis dans mes fics. 
 
     Il faut savoir qu'entre le 28 avril et le 6 mai 2016, j'ai du passer deux concours assez importants et difficiles pour que je puisse intégrer une école d'ingénieur. Ce qui signifie qu'à partir de Février 2016, je n'ai plus eu de temps pour aller sur MLP Fictions et lire des fics qui sont, ma foi, fort intéressants et sympathiques à lire. Bien évidemment, je n'ai pas pu continuer mes nouvelles fics mais aujourd'hui c'est différent. Déjà, j'ai réussi à me calmer contre les validateurs concernant FNAP vu qu'ils ne voulaient plus diffuser mes chapitres donc j'ai du trouver une solution. Pour éviter encore un coup de pub, disons que FNAP se finira sur un autre site dont je tairai le nom. Mais croyez-moi, FNAP connaîtra enfin le fin mot de l'histoire. Oui, je me la pète en écrivant cette phrase, je déconne. Si tu sais pas ce qu'est que le second degré, et bien je ne sais pas quoi faire pour que vous rigolez.
 
     J'ai des délires chelou, dès fois. Enfin bref, je finirai FNAP. Concernant les écrits des concours (si vous vous demandez comment ça s'est déroulé pour moi), le premier concours était d'une difficulté juste... énorme et le deuxième, beaucoup plus simple. Je sais pas si je peux citer les noms de ces concours mais les épreuves ont été vraiment dures. Les matières scientifiques étaient compliquées, mais j'ai plus réussi le deuxième concours. On verra si je suis admissible. Si c'est le cas, à moi les Oraux. Je vais m'arrêter là sinon les validateurs vont supprimer ce paragraphe vu que ce n'est pas en rapport avec l'univers MLP mais, s'il-vous-plait, ne supprimez pas ce bout de texte.
 
     Ensuite, je tenais à vous remercier d'être de plus en plus nombreux à vous abonner et à apprécier mes histoires. Mine de rien, 14 abonnés, c'est énorme sur ce site. Sur Youtube, c'est ridicule mais MLP Fictions, c'est beaucoup. Et croyez-moi, vous me faites plaisir de me donner des conseils sur ce qui ne va pas dans chaque chapitres ou one shot. Je les prends très au sérieux et j'adore écrire malgré les erreurs que je commet, mais tout le monde en fait, non? Merci aux validateurs de me dire mes erreurs et à mon correcteur de corriger mes fics, même si on le fait à deux, ça va de soi. J'ai reçu quelques commentaires venant aussi de personnes assez connus comme Toropicana ou Wellen en m'expliquant ce qu'ils ont aimé ou détesté. Merci à vous tous! Franchement, vous êtes les meilleurs!!
 
     Maintenant, la grosse annonce. Une quatrième fanfiction est en cours d'écriture. Au brouillon, pour l'instant, pour améliorer mon style d'écriture mais je tiens à ce qu'elle soit pas trop ratée, comme FNAP (je la considère pas comme ratée mais disons que c'est compliquée). Elle sortira lors des vacances d'été, peut-être vers Août ou fin Juillet et je pense qu'elle sera longue et, j'espère, intéressante. Je ne veux pas dévoiler le synopsis, mais disons que ça se basera sur Rainbow Dash et de la paranoïa. A vous de réfléchir. Ma nouvelle fic se base sur plusieurs fictions que j'ai lu et je propose une fic sur mon point de vue (vision assez malsaine et non, pas de règle 34). Pour conclure, je l'écris en ce moment et ça sera sans doute plus gore FNAP. 
 
     Sur ce, je vous laisse. Merci encore à tous ceux qui me suivent et à toi d'avoir lu l'article. Je reviens en force et je souhaite que mes fics vous plairont et qu'elles continuent de vous plaire. Bonne journée ou bonne nuit et à la prochaine, pour de nouvelles histoire. Laissez des commentaires, ça fait plaisir de les lire. A plus !

Vuld 7 437

Écrire un paragraphe

Hi'.
Okay, je m'avoue vaincu. Ça fait une semaine à présent que ça me travaille et qu'il me faut y revenir. Pour la faire brève, j'ai fait une présentation sur la fanfiction à la PonySouth et j'y ai rushé les exemples. Donc en attendant que je sache si, quand et où les gens auront accès aux panels, j'aimerais revenir sur les exemples que j'ai donnés et, comme le titre le dit, j'aimerais à terme réfléchir à la manière dont on écrit nos paragraphes.
Allez c'est parti.
 
0. Un peu de théorie
Je suis obligé de donner un brin de contexte. Ce qu'on va discuter se fait dans l'idée qu'on a tous dans la tête une machinerie qui nous permet d'aligner les mots. Qu'on en soit conscient ou non elle est là et c'est d'elle (et des théories linguistiques afférentes) que je tire les principes de base d'un texte.
Notamment : 1) le texte a un et un seul objet, 2) le texte n'a de valeur qu'en contexte et 3) le texte est une conversation.
Eeeeet ce sera tout pour la théorie. Les exemples qui suivent sont là pour l'illustrer de toute manière alors passons à la pratique.
 
1. Applejack
Petit test. Si j'écris :
Applejack rattrapa la mèche.
Ça vous parle ? Nope ? Normal : le texte n'a de valeur qu'en contexte. Il y a toujours un contexte mais vous voyez pas dans quelles circonstances notre fermière en sucre devrait rattraper une mèche.
Maintenant, imaginez que vous vous réveillez un jour avec l'envie d'écrire un texte : ce sera des courses de voiture avec des poneys. Discute pas. Donc c'est parti on écrit l'histoire : ce sera Applejack qui fait des courses de voiture, aidée en cela par son frère Big Mac mais les frères Flim Flam veulent lui mettre des bâtons dans les roues en s'alliant à Murielle et son armée de vaches qui veulent faire exploser les capitales d'Equestria à la dynamite pour éviter le retour prophétique d'Orion Crest l'alicorne amnésique !
Après avoir bien rigolé de mes propres foutaises, j'ai regardé ce synopsis et je me suis dit : toutes les histoires sont bonnes. C'est mon crédo. Donc cette histoire doit être bonne aussi. On doit pouvoir en faire quelque chose.
Comment faire pour rendre ça crédible ?
On va donc tenter d'écrire un paragraphe de cette histoire purement wtf, mais en la traitant sérieusement. J'ai choisi, pour ma part, d'associer "courses de voiture" et "capitales dynamitées" pour imaginer une scène où Applejack devrait empêcher Canterlot d'exploser en rattrapant, en voiture évidemment, la mèche allumée. Le paragraphe se concentrera plus précisément sur le moment où elle rattrape la mèche :
Applejack rattrapa la mèche.
Paf. Maintenant vous avez le contexte et soudainement cette phrase a du sens. Mais c'est une phrase, pas un paragraphe. Ce qu'on a là, c'est une paraphrase, un résumé, le squelette de notre futur pavé de cinq-six lignes. Et pour être honnête, formellement, un paragraphe n'est que la même phrase répétée une volée de fois :
Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. Applejack rattrapa la mèche. 
Vala' ça c'est un paragraphe. Oui oui, rappelez-vous : un texte n'a qu'un seul objet. Ici notre objet sera, pour simplifier, de rattraper la mèche. Donc absolument tout ce qui va composer notre paragraphe doit servir à dire qu'on rattrape cette fichue mèche. Un peu comme ce paragraphe-ci doit vous convaincre en catimini qu'un paragraphe peut être représenté d'une manière aussi absurde. Ooooon passe à la suite.
Bien sûr, pas question de copier dix-vingt fois la même phrase. Mais pas question non plus de raconter nawak :
La fermière au crin de seigle avec ses taches de rousseur sur le haut de joues piqueté comme des pépins blanc lait et sa petite frimousse mignonne, si campagnarde, avait fini à force de gagner sur elle par arriver à proximité suffisante de la mèche élusive, aux fibres cotonneuses roulées sans fin dans des spirales affolantes dévorées par le crépitement de la flamme en son bout.
Aaaaaaaaaaaaargh ! Okay ça a vaguement la taille d'un paragraphe mais ça c'est juste du remplissage ! On a juste étalé les mots comme de la confiture et oui okay notre paragraphe ne dit qu'une seule chose mais justement pour ce qu'il dit c'était pas la peine de faire autant de lignes !
Ça c'est LE truc qui te fait haïr un texte. Quand on te fait subir dix plombes de blabla pour rien.
On est donc pris entre deux consignes contradictoires : répéter la même chose sans répéter la même chose. Avoue que c'est concept. Non mais littéralement. Et pour y parvenir, on va... utiliser le contexte.
Mon premier réflexe a été : okay, on a rattrapé la mèche... du coup elle en est où la mèche ? Elle est où, elle fait quoi ? À ce stade du récit, vu qu'Applejack la poursuit, je suppose qu'on est familier avec la mèche donc pas besoin de la décrire mais on la poursuit là, c'est comme avec un voleur : t'as envie de savoir la direction qu'il prend, s'il est en train de grimper une palissade ou de pousser un étal de pommes.
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible.
On parle toujours de la même chose. Pourtant on a donné de nouvelles informations utiles au lecteur notamment parce que le comportement de la mèche permet de réfléchir à ce qui va se passer ensuite : maintenant qu'on l'a rattrapée, est-ce qu'on va pouvoir l'éteindre ? C'est un peu le but. Je crois.
D'ailleurs parlant de ça, c'est quoi la réaction d'Applejack ?
Applejack rattrapa la mèche. La mèche était sur le trottoir. Sa flamme était bien visible. Applejack était soulagée. Elle était toujours concentrée sur sa conduite. Son véhicule allait super super super vite.
Alors oui, on l'a dit avant dans le texte (normalement) qu'elle était en voiture et qu'elle va vite, mais c'est important de le répéter -- tout comme on répète, durant tout un paragraphe, qu'elle a rattrapé la mèche -- donc oui, on va ajouter ça à la liste des informations dans ce fichu paragraphe. Et Canterlot ? À quoi ressemble la rue ? Où sont les piétons ? Et ainsi de suite... Le paragraphe, tout comme la phrase et tout comme le texte à leurs échelles, est un idée centrale autour de laquelle gravitent des tas d'informations.
Mais là bon... "son véhicule allait super super super vite" on a beau le répéter trois fois, ça ne donne pas l'impression de vitesse. C'est le fameux "ne le dis pas, montre-le". On va mettre en scène.
Là ! Entre les pavés du trottoir, parmi les piquets de réverbères qui défilaient à toute vitesse, c'était la mèche ! Un crépitement de flamme qui se faufilait follement entre les pattes des piétons surpris de la remarquer. Applejack n'eut pas le temps de se réjouir : déjà sa patte pressait l'accélérateur et dans une embardée elle s'élançait pour la dernière ligne droite. Ses yeux bondissaient de la route au trottoir et...
Voilà, on a utilisé les outils et techniques de la littérature pour rendre le paragraphe plus présentable. Par exemple : au lieu de dire "soudain elle voit la mèche" on réduit ça à un "là !" où l'auteur pointe du doigt un objet que le lecteur ne voit pas encore. Le lecteur est soudain dans la situation d'Applejack, à tenter de distinguer un truc dans la rue. Il sait déjà ce que c'est, mais sans en avoir la certitude, bref. Autre exemple ? "flamme qui se faufilait follement", répétition du son "f". Idem plus loin, "pattes des piétons surpris", répétition du son "p". Pour euh... je sais pas.
(Au passage, notez qu'on arrive à rendre crédible, par la forme, un paragraphe une une jument dans une voiture humaine poursuit une mèche longue de plusieurs kilomètres qui va à cent à l'heure dans la capitale de Canterlot. Cherchez l'erreur.)
Ce dont on va devoir se convaincre, cela dit, est une fois encore que tout ce paragraphe ne dit qu'une et une seule chose : Applejack a rattrapé la mèche. Je vous laisse analyser pour vous en persuader.
Ce dont on va devoir se convaincre aussi est que ce paragraphe pour joli qu'il soit, est incroyablement nul. Je veux dire, c'est bien écrit mais... littérairement parlant c'est l'intérêt zéro de l'écriture.
 
2. Dragterre
Ce que j'aimerais montrer avec un second exemple.
L'histoire de la prophétie d'Orion Crest est bien gentille mais on a un peu dévié de l'objet de départ, aka les courses de voiture. Après avoir retravaillé l'histoire j'en étais venu à un tout autre texte dont j'avais écrit quelques pages, et voici le paragraphe qui m'intéresse :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de derrière sa petite verrière.
Bon déjà on va commencer par faire une correction nécessaire si je veux conserver mon estime personnelle :
Son véhicule tourna sans peine, suivi à quelques mètres seulement par Gear Shift. Il observa, un peu surpris, la jument le talonner de si près.
Voilà donc on n'y revient pas et on regarde. Le paragraphe est simple, on a deux "phrases" et visiblement on a deux "voitures" qui se coursent. La mise en scène est là, c'est du texte classique, donc... pourquoi je vous montre ça ?
Parce que ce paragraphe illustre parfaitement la raison pour laquelle j'ai abandonné le texte. On nous dit quoi, au juste ? Que le véhicule tourne, qu'il est talonné par personnage #12... il la regarde, elle est proche, il est surpris. Okay... et ? Quoi d'autre ? Là je viens de reformuler bêtement, comme un perroquet, ce que le texte dit noir sur blanc. Ma question est : est-ce qu'il y a plus que ça ? Est-ce qu'on nous apprend autre chose ?
On va essayer... ? Alors euh... Il tourne sans peine, donc le véhicule (ou le pilote) doivent être bons. Le premier personnage a l'air surpris, donc peut-être que Gear Shift est très nulle... et euh... et c'est tout !
Je le répète, la mise en scène est là, ce n'est pas le problème. On a un paragraphe court pour illustrer la surprise (ça survient vite), on a une situation qui commence pépère puis l'info' qui doit surprendre, qui arrive là l'air de rien. On a les "s" pour la transition, "son véhicule ... sans peine, suivi..." Donc okay oui super le mec qui a écrit ça sait écrire (encore heureux, c'est moi) mais là cette phrase est incroyablement pauvre en information !
C'est juste... pas intéressant à lire. Ou en tout cas pas intéressant à écrire, ça. Y a limite... pas d'objet (façon de parler).
 
3. Icorne
Pour l'anecdote, la veille de la présentation j'ai causé de mes textes avec quelqu'un (mystèèèèère) et je me suis retrouvé à tirer quelques extraits de texte. Et c'est comme ça que m'est venue l'idée de montrer ces mêmes extraits durant la présentation.
L'un de ces extraits était le paragraphe de Dragterre ci-dessus. Un autre extrait était ceci, tiré du texte "Shadoks" :
Les princesses sont très rares, alors profitons d'avoir celle-ci. Elle est occupée, voyez-vous, à regarder le ciel avec son gros télescope.
Vous n'avez aucun contexte, aucune idée de ce qui se passe mais entre autres choses vous savez déjà de quelle princesse on parle. Non, pas Luna, arrêtez les références obscures de vieux S2 réfractaire. Princesse + télescope = Twilight Sparkle. Cet extrait me permettait de montrer comme le contexte du télescope influençait la valeur du texte "princesse". Mais bref.
 
3.1. Beaucoup de contexte
En passant en revue la liste de tous mes textes en pause ou abandonnés, j'ai fini par arriver au seul qui est vraiment encore en cours. C'est-à-dire Icorne. Et j'étais parti sur l'idée "ouaaaais, ce texte est meh". Et j'ai lu des extraits à haute voix. À commencer par les tous premiers mots du texte. Mes excuses par avance, ce n'est pas un paragraphe, c'est plus long que ça :
Je suis Celestia.
Je vis dans un monde magique dont je ne sais rien.
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis. Je crois que cela crée des monstres. Je crois que le monstre tue le monstre, que le monstre pleure, souffre et supplie. Je crois qu'un monstre asservit, qu'un monstre domine, qu'un monstre soumet et opprime, qu'un monstre règne sur les monstres et leur impose sa loi. Cela s'appellerait la loi du plus fort.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Mais je crois aussi n'être qu'une ponette stupide, parmi les animaux les plus doux et les plus dociles, les plus aimables, les plus serviables et les plus serviles. Et je veux croire qu'un monde de magie est un monde de merveilles, un monde de paix, d'amour et de joie. Un monde où tout est bon, où tout va bien, où le bien triomphe toujours et où les ponettes sont gentilles. Je veux croire qu'un monde magique est une utopie, loin de la cruauté et du cynisme de mes souvenirs.
Et on pourrait croire que c'est naturel.
Parce que ce monde est mon monde, ce royaume est le mien. Je suis princesse d'Equestria, souveraine d'un million d'âmes, l'héritière de cent générations. Moi, Celestia, de charité et de droit, je bannis le mal et le malheur de mes terres, et j'ordonne la loi céleste. Un monde où chacune a sa place, même les monstres, un monde où toutes seront destinées à vivre en harmonie.
Il suffit pour cela que le monstre ignore ce qu'il est.
Et là j'ai fait wow. J'ai redécouvert mon propre texte et je me suis rendu compte à quel point le fait d'avoir réécrit ce début plus d'une dizaine de fois avait permis de le ciseler mais à un point...
Je veux dire, une fois encore la mise en scène est jolie. Prenons simplement le paragraphe qui commence par "je crois que si la magie permet tout à toutes...", l'une des mises en scène notables est le "je crois" scandé tout du long et qui fait pense à un discours de politicien ("moi président" ?). On a le "asservit / soumet", on a le "domine / opprime", on a une structure ABAB qui est une chaîne ! Structurellement le texte est une chaîne alors qu'on parle d'asservir et d'opprimer ! Donc ouais la mise en scène elle est cool... mais encore ?
Là encore, je vais balancer une anecdote. Au départ, je tentais d'écrire Icorne dans le style de "Melodrama", avec une Celestia très lol, très troll et qui se moque de tout. Mais tous mes brouillons mouraient dans les cinq pages. J'ai alors fini par décider de changer le personnage, et lui donner une voix plus... impériale. Plus de grandeur, plus de noblesse.
Et soudain ça passe.
Donc le ton de ce passage n'est pas du hasard, là je suis en train de me donner le la pour le reste du texte. Mais ça ça reste de la mise en scène. Ce qui m'intéresse, c'est le contenu, c'est ce que dit le texte au-delà de la paraphrase. Et justement. Là, mine de rien, dans ce premier passage je suis en train de spoiler toute l'intrigue. Simplement cette phrase :
Je crois que si la magie permet tout à toutes, alors toutes se croient tout permis.
On a la structure enchâssée ABBA avec "tout / toutes / toutes / tout" qui met en scène l'inversion qui se produit. Quelle inversion ? Eh bien, la phrase peut sembler du verbiage, mais si on s'arrête elle dit quelque chose. En une phrase on a toute une philosophie sur l'absence de limites. C'est, secrètement, la règle avec laquelle on devra juger tout ce qui arrivera ensuite dans le texte. C'est la clé de lecture.
Autre chose ? Regardez les déterminants. "Je crois que le monstre tue le monstre..." le déterminant est défini. Mais soudain "je crois qu'un monstre asservit" le déterminant est devenu indéfini. On est passé de "le" à "un". C'est le genre de truc qu'à la lecture le lecteur ne va pas voir, parce qu'il est trop occupé à lire la suite. Mais ce détail. Juste ce détail. Quand je dis qu'ici on est en train de spoiler tout le texte, ce n'est pas une blague. 
Okay.
Maintenant que je vous ai spoilé tout un texte (dépendant du temps que vous aurez passé à relire le passage dans le détail) on va sauter un peu plus loin. Pas bien plus loin. Juste après cette introduction l'histoire démarre :
Face à moi se dressaient les hordes d'Everfall, un million de bêtes sous la bannière du chef de guerre maudit. J'amenais à ma suite huit cents poneys de la garde royale, suivis des licornes de la tour de Windscream, des volontaires de Marephis, de Bayton et Bristle Rock, des braves de Raneigh, de Snaffle Heights  et Mountgomery. J'avais sur ma gauche les lances d'Hendersalt et d'Hayzelwood avec leurs hampes entrelacées d'émeraude. Et sur ma droite s'avançaient étincelantes les trois colonnes de Grazedale, de West Muffin et de Chestnut Creek. À la tête de ces dernières je reconnaissais les plumes azur de Poppy Wreath. Avec moi quatre mille sabots foulaient ces prés.
À quoi s'ajoutaient les compagnies de tercios de l'infante Furiosa. Son étendard dominait les deux collines et le métal et l'argent de ses cuirasses formaient comme une muraille d'écailles. Nous avions aussi les deux cents ânes de la compagnie de Douncango, la compagnie de Muleón et celle de Salinas de Humpalgo. Et à la troisième heure enfin, dans le premier fracas des armes, je vis venir par les routes écrasées de chars presque quatre cents zèbres venues des côtes lointaines de Feira de Stripana.
Même à mille contre un la moitié du monde connu m'avait rejointe.
Ici, encore et toujours une anecdote. J'avais écrit un autre texte, "Légitime", où je ponifiais l'Amérique Sud, et je m'amusais comme un fou à trouver des noms sur Google Maps le long de l'Amazone. Ici, j'ai fait pareil, j'ai cherché des lieux aux États-Unis et j'ai ponifié. Honnêtement, là, je m'amusais.
Mais.
À la relecture, tu le sens l'épique ? Juste assez de détails pour que ce ne soit pas abstrait, juste assez de noms pour être étourdi, la petite référence à Hugo qui va bien et enfin la phrase qui claque, "même à mille contre un..." Donc ouais, la mise en scène est excellente, désolé de me brosser moi-même dans le sens du poil mais c'est sûr que partir à la bataille dans ces conditions moi je suis hype.
Mais, comme avant... la mise en scène ne fait pas tout. Est-ce que ce paragraphe, là, qui liste d'où viennent les poneys, nous dit plus que juste ce qui est écrit noir sur blanc ? Honnêtement... pas vraiment. Okay, ça montre un aspect intéressant de Celestia : elle s'intéresse aux autres. Elle les adore. Regarde juste : "j'amenais à ma suite" là ils sont dans l'ombre, mais ensuite "j'avais sur ma gauche" ils sont en train de la flanquer, elle se fait doucement dépasser, et ensuite tu as "à la tête de ces dernières" les autres sont passés en tête ! À la fin ce n'est plus "à ma suite" c'est "avec moi", Celestia est en train de les mettre en avant, de chanter leurs louanges !
Et rien que ça, déjà, c'est l'esprit d'Icorne. Celestia n'en a rien à fiche d'elle, elle met en avant les autres. Elle admire les autres. Donc rien que là, oui, déjà oui, ce paragraphe en dit beaucoup ! Mais... c'est pas suffisant.
Donc on va sauter quelques pages et arriver au moment où Celestia cause avec une troupe commandée par la comtesse Birdshot :
Je me détachai d'elle pour regarder la presse noire au loin.
« Vous recevrez une officière jusqu'au retour de Birdshot. »
« Princesse, on ne pense pas que la comtesse reviendra. » Dit piteusement une jument derrière moi.
Je me retournai. Ça, au moins, je savais comment y répondre.
« Ne perdez pas espoir, braves ponettes. Cette journée verra nombre de malheurs et de miracles. Le ciel m'a donné des ailes et une corne, mais le soleil m'a aussi donné un coeur et dans ce coeur brûle une flamme plus précieuse que tous ces dons. Nous partageons toutes cette flamme, une magie que notre ennemi ne connaît pas. Je vous montrerai de quoi vous êtes capables, et vous, mes admirables ponettes, vous me rendrez fière. »
Oui. C'était cela. J'avais dit ces mots exacts voilà des siècles à ces juments de la comtesse Birdshot, puis j'avais tourné la tête d'un geste glorieux et admirable, face à la presse sombre des bêtes d'Everfall, et je m'étais retrouvée à nouveau seule face à moi-même.
Non, vraiment, je me sentais seule. Je profitais que mon historienne inscrive chaque parole de mon supposé discours pour réfléchir à la suite.
Le paragraphe du "ne perdez pas espoir" est typique de la narration qui précédait. Grandeur, épique, blabla, r'garde comment qu'on poutre sa mère le chien. La mise en scène est impeccable, il ne manque plus que les trompettes et les confettis. Et une fois encore : "et vous, mes admirables ponettes", tu le sens l'esprit Celestia ?
Et soudain paf.
Soudain le texte change complètement et tout ce qui précédait se révèle n'être qu'une histoire racontée, pour la faire brève, afin de faire plaisir à l'historienne royale. Et ce n'est même pas la vraie histoire d'Equestria : Celestia invente.
Alors ouais, c'est un mécanisme franchement fait fait fait et refait, les blasés seront d'accord avec moi pour dire que c'est aussi imaginatif que le "en fait c'était un rêve ! Tadadadaaaam !" Mais regardez.
Durant toute l'histoire qu'invente Celestia, elle s'entoure de poneys dont elle chante les louanges, et soudain elle dit quoi ? "Je me sentais seule". Et elle n'est pas seule : y a son historienne. Et deux gardes. Et quatre musiciennes. Mais elle se sent seule. Ce qui apparaît comme une blague est en fait fondamental. Dans la foulée, pourquoi elle racontait toute cette histoire ? Ça va être un enjeu pour les pages qui suivent. Et c'est là, pour moi, où le texte est vraiment intéressant.
Inutile de dire qu'à ce stade je dois paraître vraiment arrogant, limite à faire la promotion d'un texte que je mettrai plus de temps à écrire que le fandom n'a de temps à vivre, mais j'étais vraiment surpris, en le lisant à haute voix, à quel point il était bien construit.
Ce n'est pas la mise en scène. Le texte a beau être épique tout ce que tu veux, c'est comme écrire le combat entre Rarity et dragon mode bourrins : je sais le faire. Mais ça a pas d'intérêt. C'est un pur exercice de style.
C'est ce que cette mise en scène exprime. Ce qu'on arrive à dire, à faire passer, sans même avoir à le mentionner.
 
3.2. Un peu de texte
Ce qui nous amène, enfin, enfin, au passage qui m'intéresse le plus. Ouais, tout ce qui précède ne servait que de mise en contexte :
« Princesse, décidément. » Me gronda Feather. « Vous avez la tête je ne sais où aujourd'hui. Je vous en prie, concentrez-vous, vous alliez me décrire Poppy Wreath. »
Je lui cachais un soupir.
Poppy Wreath avait le pelage capucine, d'un orange-rouge qui tendait à l'orgueilleux et la crinière plus noire que violette, coupée courte à la frange au point qu'une fois le heaume en place il n'en restait pas une mèche visible. On avait peint son écu des mêmes couleurs en entrelacs, ainsi que le côté des lames de son chanfrein si bien qu'elle semblait avoir plutôt une crinière en cascade que l'or effaçait pour la plus grande part. L'autre côté du heaume portait les trois plumes rémiges aux couleurs chantantes dont les pointes usées par le temps tiraient vers le blanc pur. Six alules en-dessous, petites et fauves, rajoutaient leur touche à l'orgueil de cette coiffe.
« Les rénovations. » Je me coupai à nouveau. « Je pourrais mettre Field Day en charge des rénovations. Le palais commence à montrer son âge, après tout. »
Pour le contexte, on est donc toujours avec l'historienne qui veut son histoire de bataille épique toussa, et Celestia qui pour sa part veut causer de tout autre chose. Donc Celestia soupire et reprend l'histoire.
Et là on a un paragraphe qui devrait surprendre.
Pourquoi ? Parce que ce paragraphe est une description. On décrit un personnage. Et si vous regardez bien, derrière toutes les fioritures c'est une description liste : "elle a le pelage truc, elle a la crinière truc, elle a un heaume, elle a un écu truc..." et on finit par décrire quasiment chaque plume de son casque une par une. Celestia est en train de faire l'inventaire exhaustif de Poppy Wreath et elle passe presque quatre phrases à en décrire la tête. Juste la tête. Et je dis pas, une fois encore c'est bien écrit, un peu confus (si on ne connaît pas tous les termes) mais un sacré mouvement très joli et tout. Mais c'est juste une longue description-liste.
Ceux qui lisent mes articles savent que je n'aime pas les descriptions-listes. C'est le genre de truc qui en général tue le texte, coupe l'action genre tu mets pause et tu regardes l'image fixe pendant trois secondes avant de reprendre le film. C'est quelque chose que je déteste faire, que j'évite dans mes textes comme la peste. Alors pourquoi je le fais ici ?
Parce que Celestia ne veut pas ! raconter son histoire. Et là, une fois encore, alors qu'elle chante les louanges d'une jument qui n'a probablement jamais existé, elle le fait de la manière la plus barbante possible. Il n'y a pas jusqu'au discours indirect pour souligner à quel point elle a pas envie.
Pourquoi ça importe d'insister là-dessus ? Parce que son historienne, Feather Dust, elle, ne le remarque pas. Feather est persuadée que, un, c'est la vraie histoire 100% réelle d'Equestria et que, deux, Celestia veut la lui raconter, que Celestia l'a carrément fait venir pour ça et est juste distraite. Ah oui et trois, même si ça ce n'est pas encore dit à ce stade du texte : Feather Dust écrit l'histoire d'Equestria comme une ode à Celestia, où les autres poneys sont juste des faire-valoir.
Donc quand Celestia dit "je me sentais seule" elle ne plaisantait pas. C'est le cas.
 
4. tl;dr
Ouais ce qui précède est assez pavé.
Seul le point 1 est vraiment "technique" au sens où on écrit vraiment le paragraphe, étape par étape.
Mais ensuite j'avais le besoin d'expliquer pourquoi ce genre de paragraphe, même bien écrit, ne suffisait pas, et pourquoi écrire un paragraphe demande beaucoup, beaucoup plus d'efforts. Pourquoi je ne me satisfais pas juste d'une histoire toute mignonne en surface.
 
Un paragraphe n'a qu'un et un seul objet. Mais cet objet n'est pas quelque chose d'évident genre "rattraper une mèche" ou "taper sur le méchant". Cet objet est beaucoup plus abstrait. C'est la valeur ajoutée du texte.
Donc réessayons.
Refaisons l'écriture du paragraphe où Applejack essaie de rattraper sa mèche. Mais cette fois, essayons d'exprimer quelque chose :
"Par où ?!" S'affola Applejack.
La voix à l'autre bout de la radio était bredouillante.
"Je ne sais pas...""Par où !?""À gauche !"
Elle prit à gauche, sentit l'inertie du véhicule l'écraser. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite, trop vite, trop tard, trop court pour pouvoir redresser. L'arrière mordit sur le trottoir, cogna le métal. Sabot sur le frein, par à coups, avec ses pattes elle tentait de contrôler le volant devenu fou, redresser, redresser à tout prix, et elle cherchait du regard un détail auquel se raccrocher. Ce fut un éclat, un petit éclat vif et brûlant parmi le flou tournoyant sur lequel elle se fixa pour, braquant les roues une dernière fois, dans une embardée en avant, se remettre droite. Cet éclat, c'était la mèche, et tous ses doutes furent balayés.
Quoi que j'ai fait ? J'ai décidé de traiter d'Applejack et sa dépendance aux autres. D'où le contexte, avant le paragraphe, qui explique que pour poursuivre la mèche elle dépend des instructions de Big Mac. Le "doute" (fin du paragraphe) est omniprésent, illustré par une rue étroite, pareille à une prison, et par l'inertie. Tout ce paragraphe illustre les sentiments d'Applejack alors qu'elle mise tout sur son frère et en subit les conséquences.
Avec cela en tête, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? La transition entre le frein et le volant. La dénomination du volant. Les termes "redresser" et "se remettre droite" qui ne sont pas assez liés à son état mental. Bon okay et tout le reste aussi. Si je devais continuer à bosser sur ce paragraphe je tenterais de réécrire à partir de "par à coups".
Pour ceux qui veulent, voilà quelques brouillons de ce paragraphe :
Trop vite, trop tard, tout défilait
Trop vite, trop tard, tout défilait trop vite. La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Ses freins hurlèrent pour éviter l'accident.
Puis il y eut l'éclat de flamme sur le pavé, un crépitement
Ses yeux sautaient sur la route, pour redresser, vainement, alors
La rue devant elle s'ouvrit vide et étroite, encadrée par les barres froides des lampadaires. Tout défilait trop vite. Ses yeux sautaient de détail en détail, cherchaient vain, en oubliaient le virage. Trop vite, trop tard. Le regard tourné sur le trottoir qui approchait. Une attraction mortelle. Puis son coeur fit un bond 
Mais ouais. Que la mise en scène soit bonne ou non, ici le paragraphe a un objet. Et peu importe le nombre de manière de l'écrire, c'est ce qui rend ce paragraphe intéressant. Je serais notamment intéressé de savoir de quels doutes on parle vraiment, si Applejack doutait des autres ou si, au contraire, elle se blâmait elle-même.
 
Donc au moment d'écrire un paragraphe, l'important n'est pas "comment je vais mettre ça en scène". Promis, juré, on fera des tonnes d'articles sur les outils et techniques pour ça. Mais ces outils dépendent purement de ce qu'on veut faire. Donc l'important c'est l'objet de ce paragraphe.
Et ça j'avoue que ça ouvre de sacrées perspectives sur la manière dont on les écrit.

Raxacoricofallapatorius 13 436

Fiction finie d'avance ou non ?

Salut les poneys !
D'ailleurs est-ce que Celestia est un cheval ?

BREF.
 
Après avoir regardé la rediffusion du live-débat Mlp que vous pouvez voir Ici, là, juste là, et plus ici,
je me suis posé la question suivante :
 
Pour un auteur, est-ce que c'est mieux de finir sa fanfiction avant de la publier
ou est-ce que au contraire il faut l'écrire au fur et à mesure ?
 
En effet les enfants, une fanfiction déjà finie à pour qualité le fait que vous n'aurez jamais cette impression d'être "en
retard", car vous n'avez plus qu'à publier vos chapitres ( D'ailleurs, cette article ne s'adresse pas aux one shots ! ) à un rythme donné. Et en plus, comme il a été dit dans le débat, une fiction "hebdomadaire" a tendance à retenir les lecteurs plus longtemps ;) !  Car oui, comme vous avez pu le constater, souvent on voit de moins en moins de lecteurs à chaque chapitre.
 
MAIS ATTENTION !
 
Parce que oui, y a pas que des points positifs l'ami ! Imaginez vous que vous recevez une critique, constructive, qui vous explique les points qu'il faudrait éventuellement changer. Vous, avec votre fanfiction finie, vous n'allez peut-être pas avoir l'envie de modifier vos 20 chapitres suivants, surtout qu'en plus, d'autres critiques vont suivre ! Si ce n'est des critiques que sur la façon d'écrire, c'est ch*ant mais ça peut aller. Mais en revanche, si on vous reproche un trait de caractère à un de vos petits poneys (OverPeté style Marie Sue) et que vous voulez régler le problème, eh bah bonne chance, vraiment ! Parce-que la, faut carrément changer des dialogues, des actions etc. 
 
Ça peut donc en agacer certains qui ne vont plus prendre la peine de lire
les critiques et qui vont se contenter, comme des machines,
de poster leurs chapitres, sans jamais rien changer.
 
Alors, Raxacoricofallapatorius, le mieux c'est de l'écrire au fur et à mesure ?

 
Avant d'argumenter ce point, laissez-moi vous introduire une petite définition :
 
Procrastination : Nom féminin ( latin procrastination, ajournement, de cras demain)
- Tendance pathologique à différer, à remettre l'action au lendemain.
En gros, c'est quelque chose de chiant dont il est difficile de se débarrasser, je parle en connaissance de causes

 
Comme d'habitude, je ne sais pas vraiment. Parce-que oui, quand on l'écrit au fur et à mesure, on a l'avantage
de pouvoir s'améliorer au fil des chapitres ! Là, c'est sûr qu'on peut se dire ; "Bah alors c'est ça qu'il faut faire !"
GROSSIÈRE ERREUR !
 
Forcément, y'a un petit quelque chose qui casse tout ! En écrivant au fur et à mesure, on peut, pour différentes raisons, faire une pause dans les écrits, prendre du retard sur ce qu'on avait prévu puis se dire que les lecteurs attendent et commencent à se lasser. Donc on se dit qu'il faut se dépêcher de finir, alors on écrit un truc qui, parfois, ne nous plaît même pas ! Et donc, au fil des chapitres on perd l'envie, on se dit qu'il faut finir cette fichue fic', même si la qualité baisse. Et croyez-moi, quand un auteur en a marre, ça se ressent dans la Fic'. Les personnes "atteints" de procrastination doivent bien connaître ça...
 
Alors, qu'en pensez-vous ?
Pour vous, quelle est la "meilleure" méthode, s'il y'en a une ?
Quelle est votre méthode ?
 
Je vous laisse débattre ci-dessous, moi, je vais me faire couler un bain !
 

 
 
 Et j'ai même pas fait copier/coller pour la définition !
 
j'ai recopié au clavier ._.

Vuld 3 429

Structure de phrase.

Hi'.
J'ai lu le premier chapitre d'Une plume jaune et, en voulant la commenter, je me suis rendu compte que mon avis allait rejoindre celui des autres, mais sans le préciser. Je ne parle pas des fautes d'orthographe, ça on s'en fiche, je parle de l'écriture "maladroite".
Et j'ai d'autant plus besoin de généraliser le sujet que cela fait un bon moment que j'aimerais lire Le Village, notamment parce qu'il me rappelle le style de Ramuz, mais je suis bloqué au chapitre deux à cause de la formulation des phrases.
C'est plutôt paradoxal. Qu'est-ce qu'on entend par une écriture "maladroite" ? Que la personne ne sait pas écrire ? Au contraire. Dans les deux fics' que je cite, il y a tout ce que je cherche : de la passion et de l'effort. Et c'est justement pour le style du Village, plus que pour son histoire, que j'ai envie de la lire. À mes yeux l'auteur expérimente et c'est le résultat de cette expérimentation qui provoque la "maladresse". Un manque de maîtrise...
Bon, admettons.
Mais alors dans ce cas, quels conseils donner ?
On ne parlera pas ici du "mot juste". Bon okay brièvement. La "maladresse" peut être d'utiliser le mauvais terme dans le mauvais contexte. On m'avait reproché, voilà longtemps, d'avoir utilisé "cime" pour désigner le haut des arbres. Dans la Plume jaune, on qualifie "d'étrange" le fait que la pièce tout autour de nous est en train de voler en éclats. C'est tout une problématique dont je n'ai pas la moindre idée de comment l'aborder.
À la place, on parlera de la structure de phrase.
Je vous préviens, on entre d'emblée dans des considérations linguistiques, la courbe de difficulté va faire un pic pareil aux tours de Canterlot donc merci d'attacher vos ceintures et d'essayer de résoudre ce problème :
1) "Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
2) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity..."
Pourquoi l'exemple (1), tiré de la Plume jaune, peut être vu comme une maladresse, alors que l'exemple (2), inventé pour les besoins de la cause, peut être vu comme du style tavusamère ? Ou dit autrement, les gens considèrent que (1) est maladroit. Pourquoi ? Et comment régler la maladresse ? La solution de facilité serait de rajouter un "et" : "Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..." Mais pourquoi ? Et est-ce vraiment la meilleure solution ?
Vous allez voir que pour répondre à ces questions on va devoir faire un détour de tous les Tartares.
La véritable question est : "qu'est-ce qui se passe quand je mets deux phrases ensemble ?" Ça semble bête mais il se passe bien plus de choses que ne vous en dit la grammaire scolaire. Par exemple reprenez (2) et comparez :
2a) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, chacune s'étonna de ne pas trouver l'autre chez elle."2b) "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity, bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
Le début est exactement le même, et pourtant ce qui s'est passé derrière est complètement différent. En effet, en (2a) vous pouvez déduire du contexte qu'elles sont allées l'une chez l'autre, attention majuscules, EN MÊME TEMPS ! Révélation ! Joie ! C'est pour cela qu'elles ne sont pas à domicile, elles sont chacune chez l'autre. Humour, drôle. Tandis qu'en (2b) on comprend qu'elles se rendent visite successivement, l'une après l'autre, et qu'on a une romance sur le feu. Sérieux, pourquoi une romance ? Elles pourraient être en train de fabriquer un nid d'oiseau pour Fluttershy ! Grmf...
Avec exactement le même départ on a signifié deux choses différentes. Comment c'est possible ? On va faire l'hypothèse que, par défaut (retenez bien le "par défaut") :- La seconde phrase se produit après la première.Autrement dit, le temps s'écoule dans le texte de la même manière qu'à la lecture. Ce qui est écrit avant se déroule avant dans le temps, ce qui est écrit après se déroule après. PAR DÉFAUT ! Cela signifie "si rien ne vient le contredire". Il s'agit juste d'une supposition, d'une hypothèse qu'on fait à la lecture, et le texte peut nous détromper. En (2a), en l'occurrence, la situation nous a fait déduire que les phrases ne se déroulent pas l'une après l'autre mais en même temps.
Reprenez (1) et demandez-vous : est-ce que ça se déroule en même temps ? Bon là sans contexte vous ne savez pas mais la réponse est oui, les cheveux se redressent en même temps que la petite ferme les yeux. Notez que le temps verbal n'y change rien, en (2) aussi on a un passé simple...
Bon, on a fait l'hypothèse de la "temporalité", que la phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après. Ça n'a pas résolu notre problème. Qu'est-ce qu'on va faire ? Une seconde hypothèse ! Cette fois :- La seconde phrase est causée par la première.Toujours par défaut, hein.
Si nous reprenons l'exemple (2), (2b) notamment parce qu'il m'arrange, on supposera que la visite de Rarity CAUSE la visite de Twilight, qui à son tour CAUSE qu'elles passent leur temps ensemble. Plus précisément, et là c'est le contexte qui nous le fait déduire, on comprend que les deux premières "phrases" causent la troisième.
Notez également qu'à ce stade on n'en a plus ranafiche de la ponctuation :
2c) "Rarity alla chez Twilight. Twilight alla chez Rarity. Bientôt elles passèrent tout leur temps ensemble."
À part que la pause est plus longue entre chaque phrase (avec effet de style, je suppose), la signification est exactement la même. Tout au plus ces pauses peuvent suggérer que la romance prend son temps, ou bien que le narrateur désapprouve... qui sait ? Dans tous les cas la structure est, elle, strictement la même.
Appliquez ce lien de causalité à (1) : les cheveux se relèvent... et ça cause... qu'elle ferme ses paupières ?
Hein ?
Félicitations ! \ o / La boîte noire du langage dans la cervelle du lecteur vient de renvoyer une erreur système tonitruante, vous venez d'expliquer la maladresse ! Eh oui, on l'a dit, par défaut on suppose que la première phrase cause la seconde. Ici la seconde phrase n'est clairement pas causée par la première (ou alors Flutty' a des réactions bizarres), hypothèse contredite, et le lecteur... n'a pas d'autre hypothèse.
Pour le comprendre, on va compléter l'exemple (1) :
1a) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment, elle dut fermer les plis de ses paupières..."
C'est "maladroit" mais on comprend parfaitement ce que l'auteur a voulu faire : énumérer les effets du vent sur la petite pégase toute trognon. On a dit à l'école qu'on énumérait avec une liste "ça, virgule, ça, virgule, ça et ça" donc l'auteur a mis une virgule et on comprend. Mais, dans la structure, le texte dit que le souffle du vent CAUSE les cheveux qui se relèvent et que ces cheveux, à leur tour, CAUSEnt la fermeture des paupières. Ce n'est pas ce qu'on veut. Nous on veut :
1b) "... soudainement, le souffle du vent se renforça et se durcit. Tous ses cheveux se relevèrent violemment et elle dut fermer les plis de ses paupières..."
Le "et" sert ici à contredire l'hypothèse, à dire au lecteur "nope ! La phrase d'avant ne cause pas celle qui va suivre". C'est plus compliqué que ça mais faites semblant, hochez la tête et tout ira bien.
Détour terminé, on a expliqué pourquoi mettre un "et", on a réglé un problème sur un bazillion et qu'est-ce qu'on a vraiment appris ?
Eh bien, que le texte est structuré par deux hypothèses fondamentales :- La phrase d'avant se déroule avant la phrase d'après- La phrase d'avant cause la phrase d'aprèsEt que ces deux hypothèses pouvaient être niées par le texte, soit par des indices textuels (genre le "et") soit par le contexte, la situation elle-même.
ATTENTION ! /!\
T'as vu j'ai même mis du gras alors si c'est pas pour dire... je vous préviens juste que ça c'était la partie facile de l'article. Si vous avez compris que, par défaut, il y a toujours un lien de cause à effet entre deux phrases, vous pouvez vous arrêter là. Mais moi j'ai envie d'aller plus loin et pour ça je vais utiliser... horreur... un langage logique !
En gros j'en ai marre d'écrire la phrase complète à chaque fois, alors à la place je vais utiliser des lettres majuscules :
3) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, tout allait trop vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Cet exemple (3), moi, je vais l'écrire comme ça : "A, B, C pour D". Dans ce cas, "B" correspond à "tout allait trop vite", etc...
Pourquoi je fais ça ? Pour pouvoir mettre en avant les rapports entre les phrases. "A parce que B et C donc D". Vous voulez la version longue ? D'accord. "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait PARCE QUE tout allait trop vite ET tout était trop violent DONC pour comprendre quoi que ce soit." Je me contente d'abréger avec des lettres, merci de votre compréhension.
Mais je fais ça aussi pour pouvoir mettre des parenthèses :
3a) (A parce que (B et (C donc D) ) )
P-p-pourquoi j'ai fait ça ?! Aaaah des parenthèses, des maths', pas les maths', pas les maaaths' ! Blague à part, les parenthèses sont nécessaires. Et quitte à faire des maths', rappelez-vous : 2 + 3 x 4 = ? Suivant où vous mettez les parenthèses, ça fait 14 ou 20. Eh bien en écriture c'est pareil. Si j'écris :
3b) "Elle ne comprenait rien à ce qui se passait tant tout allait vite, tout était trop violent pour comprendre quoi que ce soit..."
Vous ne voyez pas la différence mais en termes logiques :
3c) (A parce que B) et (C donc D)
Je n'ai changé que deux mots et les parenthèses ne sont plus du tout les mêmes. Pourquoi ? C'est quoi ces parenthèses et en quoi ça importe ? Eh bien, ces parenthèses sont la structure de la phrase. Ah bah oui, la phrase au sens scolaire c'est "depuis la majuscule jusqu'au point", donc on a quatre phrases (A, B, C et D) qui n'en forment qu'une, merci la nomenclature pourrie de l'école ! On parle de phrase "complexe". Et cette phrase complexe, composée de phrases "simples", a donc une structure.
Cette structure dit quelle phrase est subordonnée, dépendante, soumise... ce-que-vous-voulez à quelle phrase. En termes de causalité, l'effet est subordonné à la cause : sans cause pas, d'effet, pas de fumée sans feu. En d'autres termes, théoriquement, une phrase soumise à une autre ne peut pas exister sans cette autre phrase.
Si vous reprenez (3a), les parenthèses nous disent que le bloc (C donc D) est l'une des causes de A. Si tout n'était pas "trop violent" (C) ou "trop rapide" (B), elle comprendrait (non-A). Logique.
L'enjeu de la structure de phrase est donc de permettre au lecteur de retrouver cette structure, en lui donnant tous les indices nécessaires pour savoir quelle "phrase" est subordonnée à quelle autre.
À ce petit jeu, deux règles :- Il n'y jamais qu'une et UNE SEULE phrase principale au-dessus de toutes les autres- TOUTES les phrases ont une relation
Qu'est-ce que ça signifie ? Eh bien, rappelez vous (2) : "Rarity alla chez Twilight, Twilight alla chez Rarity", en disant que cela forme une phrase complète... quelle phrase est subordonnée à l'autre ? On aurait tendance à dire que les deux sont au même niveau, par flemme, mais rappelez-vous notre hypothèse : la seconde est causée par la première. Elle lui est donc... subordonnée. Un autre exemple ?
4) "Luna frappa le document de son sceau, le rendant éternel."
Cause, Luna appose son sceau. Effet, le document est désormais éternel. Conclusion, la seconde phrase est subordonnée à la première. Preuve ? On a utilisé un participe présent. Eeeyup, le participe est un indice textuel pour dire au lecteur "eh. Eh ! Cette phrase est soumise à l'autre." On teste ?
4a) "Rendant le document éternel, Luna le frappa de son sceau."4b) "Luna rendit le document éternel, le frappant de son sceau."4c) "Luna frappant le document de son sceau le rendit éternel."
En (4a) on inverse l'ordre des phrases. Par défaut la première devrait causer la seconde, mais le participe présent nous prévient que c'est la subordonnée. En (4b) la chaîne causale n'a pas changé, mais le participe présent fait "buck you" et impose la première phrase comme principale. Cela signifie qu'on s'intéresse à l'effet, la cause devient secondaire. On inverse en (4c) ? Même résultat.
C'est cela, un "indice textuel". Le participe présent soumet la phrase à une autre.
Et cela signifie -- je te regarde très fort, le Village -- qu'il ne devrait jamais y avoir de phrase principale avec un participe présent. Grmf.
Mais on n'a pas fini :
4d) "Luna frappa de son sceau le document devenu éternel."4e) "Le document frappé du sceau de Luna devint éternel."4f) "Luna frappa de son sceau le document qui devint éternel."4g) "Le document qui devint éternel fut frappé du sceau de Luna."4h) "Luna apposa son sceau et le document devint éternel."4i) "Le document devint éternel et... Luna... apposa son sceau... au doc- what ?"4j) "Le document devint éternel lorsque Luna y apposa son sceau."
Il y a énormément de manières d'exprimer la "causalité" (au sens très large, calmez-vous les philosophes) et, donc, la dépendance d'une phrase à une autre.
On a déjà vu ce qui se passait si on mettait simplement deux phrases l'une après l'autres. Pas d'indice textuel, par défaut la première cause la seconde et seul le contexte peut nous détromper.
On a aussi vu ce qui se passait si on utilisait un participe présent : celui-ci subordonne la "phrase" où il se trouve. Mais avec (4d-4j) on voit que le participe présent n'est qu'une option parmi d'autres : participe passé, subordination (le "qui"), coordination (le "et" mais aussi le "lorsque")... Ce sont tous les indices textuels -- il doit y en avoir d'autres -- qui permettent de dire au lecteur "bon arrête ton délire, c'est cette phrase qui domine les autres ta gueule". Notez d'ailleurs qu'en (4h) on a un "et", mais que la seconde phrase est quand même subordonnée, vu qu'en (4i) si on tente d'inverse ça déraille complètement... eh oui, première hypothèse, il y a aussi le déroulement du temps.
Okay donc je résume.
Par défaut (sans contexte ni indice textuel) :- La première phrase se déroule avant la seconde.- La première phrase cause la seconde.La relation de causalité crée des dépendances, et donc subordonne les phrases entre elles, et le texte fournit des indices textuels (en plus du contexte) pour nous dire qui domine qui :- La coordination (mais ou et donc or ni car)- La subordination (qui, lequel, etc...)- Le participe (présent et passé)À quoi il faut ajouter le temps verbal, etc...
Tout cela nous donne déjà une batterie d'outils assez formidables pour composer des phrases dignes de Proust et qui donneront mal à la tête à des générations d'écoliers. Ce n'est pas notre but, notre but est d'expérimenter, de tester ces outils pour voir ce que nous, chacun de notre côté, on veut en faire pour exprimer au mieux notre histoire.
Demandez-vous quelle information vous devez mettre en avant, et en gardant en tête qu'il n'y en aura qu'une seule, faites en sorte de subordonner toutes les autres à celle-ci. Tant qu'une seule information domine, votre phrase sera juste.
Je sais que c'est encore pas mal abstrait, et quitte à rester vague je vous inviterai surtout, peu importe les maladresses, à continuer d'expérimenter, fanficers,à vos plumes !

Moonrise 9 420

Comment devenir le maître de son propre monde, ou comment aller au-delà de la simple fiction. (partie 1)

Ici est la première fiche d'une série d'articles méthodologiques que je compte rédiger pour aider les jeunes auteurs comme moi. Le comble, c'est que moi aussi je ne suis qu'un débutant. Mais je pense pouvoir vous aider ne serait-ce qu'un peu.
Cependant, je tiens à préciser que si vous n'êtes pas vraiment motivé, il ne vous sert à rien de lire cette fiche, car la suivre vous amènerait à faire bien des choses ingrates et désagréables. Néanmoins, si vous en avez le cœur et le courage, je vais commencer sans plus attendre.
Rechercher l'inspiration:
Bon, ben voilà. Impressionné par ces demi-dieux comme J.R.R Tolkien, Philip Pullman ou C-S Lewis, j'ai envie d'écrire quelque chose d'incroyablement complet et épique.
Mouais.
Autant m'arrêter-là.
Écrire sur un coup de tête, ça peut marcher pour les One-Shot, à la rigueur la Poésie ou les Contes, et encore... Mais certainement pas pour une fiction aussi importante. Du moins pas dans l'immédiat. Si vous commencez à écrire, de toutes les manières, vous aurez besoin d'une première idée, un fil conducteur. Ici, vous vous lancez peut-être pour un texte de plus de 100 000 mots. Il vous en faut du contenu, pour y arriver, qui plus est en faisant en sorte que tout soit lié. Heureusement, vous pouvez chercher partout autour de vous, dans vos livres, dans les lieux que vous fréquentez souvent,ou encore dans des discussions, dans une glace à la menthe. En tant qu'artiste vous pouvez partir d'une simple courbe, et bien sûr partir du show sur lequel vous voulez écrire. Cela peut s'avérer extrêmement ardu, et sera toujours très long. tout comme la rédaction de votre texte.
Bon, Ok je suis mauvaise langue. Vous pouvez très bien partir sur une fiction plutôt courte, à peine plus longue qu'un One-shot. Vous pouvez aussi écrire divers textes, en maintenant un lien entre tous. C'est comme vous le sentez, cela diverge selon les auteurs, et ce que vous voulez vraiment faire. Partons alors sur une chose que tout auteur se fait mentalement, et parfois malheureusement se contente de faire, la base de tout texte légèrement recherché. C'est bien beau d'avoir cherché, puis d'avoir trouvé. Mais après ? Comment que j'fais ?
D'abord, ne vous réjouissez pas trop vite. Si vous tenez peut-être votre histoire, votre monde, il ne faut pas se précipiter à écrire au risque de tout faire foirer. Vous prenez le temps de poser vos idées, sur un brouillon par exemple, et à voir si tout est bien agencé. Ce ne sera certainement pas le cas. Il faut dès ce moment là ORGANISER votre brouillon. Vous aurez alors l'ébauche du meilleur outil pour un écrivain : le Story-board.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un story-board, c'est une sorte de méga-brouillon, ou vous avez pris le temps de classer vos idées dans un tableau. Généralement, le Story-board est composé d'un détaillé des différents éléments d'un récit. Comme une frise chronologique il y aura un certain ordre :
- Situation initiale( S.I)
- Élément perturbateur( E.P)
-Péripéties/Action( P/ Act)
-Dénouement(D)
-Situation finale(S.F)
Je ne reviendrai pas sur ce que sont ces différents éléments, car beaucoup d'auteurs en parlent déjà et que ce n'est pas une chose très intéressante à expliquer, et plutôt un thème redondant.
Dans le genre de fiction que l'on souhaite écrire, celui d'un monde qui nous est propre, la phase la plus importante sera certainement la phase (ou situation) initiale. Ici, je vais partir de l'idée que je souhaite rédiger une fiction sans aucun support à part mon inspiration que j'ai calmement reporté sur papier.
La première chose à faire, c'est de se poser l'ambiance. Selon si vous rédigez de la S-F, du Medieval fantasy ou encore un roman réaliste, cet univers aura une ambiance plus ou moins précise. Dans la Science-Fiction, on cherchera à instaurer une certaine technologie ainsi qu'un certain système( comme les limites frontalières se situent par rapport aux planètes et pas aux pays), dans le Medieval fantasy, on instaurera soit une entité spirituelle supérieure, soit la magie, dans des royaumes plus que dans des républiques, et pour le roman réaliste, quelque chose de plus proche de ce que nous vivons actuellement.
L'ambiance est primordiale. Sans elle, vous ne saurez pas vers quoi vous tourner, et vous vous perdrez à la première difficulté.
Ensuite, je cherche à approfondir ma documentation. Vous l'avez déjà fait certainement lorsque vous cherchiez l'inspiration, et vous vous êtes du coup tourné vers la chose sur laquelle vous êtes le ou la plus réceptive. Mais c'est toujours mieux d'aller chercher un peu plus loin. Je dirais même, que plus vous allez loin, mieux cela sera. Ainsi vous aurez plus de chance de faire quelque chose de censé, et donc quelque chose de canonique.
Je reviendrais sur le canon, mais ici je vais vous donner certaines choses que vous devez faire en même temps que votre documentation, quand lesdits documents sont sous votre nez. Les voici :
Les Personnages: il faut faire extrêmement attention à ce point là. Votre personnage, ou vos personnages, seront ce en quoi vos lecteurs se reconnaîtront. Il faut doser le moindre de ses caractères, car il ne faut ni qu'il soit trop parfait, ni bourré de défauts. Vous devez faire des personnages, dont votre héro, des personnages qui peuvent changer. Sinon la magie n’opérera pas, et les gens perdront tout intérêt pour votre histoire, car ce en quoi ils se reconnaîtront sera dépourvu de profondeur. L'histoire leur semblera alors trop plate. L'idée est de partir sur le modèle de la progression. Faites de votre personnage le fantassin semblable à tous les autres, mais avec quelque chose en plus. Je ne sais pas moi, à vous de trouver, c'est votre propre monde que vous façonnez. Puis d'embûche en embûche, faites le évoluer, pas forcément vers le progrès d’ailleurs. Pensez cependant à rédiger une feuille supplémentaire sur leurs diverses relations les uns par rapport aux autres( romance, haine, rivalité, amitié, fraternité, Etc ...)
Le Bestiaire : cette partie là est à séparer complètement de la première. Par bestiaire, ou l'on trouve aisément le fait de l'existence de diverses races, je veux parler des êtres que vos personnages rencontreront dans leur aventure. Nain, gobelin,lapin, martien, chien, lutin, assassin, autant de pistes qui vous mèneront sur le droit chemin. Créez à partir de vos documents les diverses qualifications des uns ou des autres. Comme vous pouvez partir de rien, vous pouvez aussi partir de l'effet stéréotype. Les nains, on les retrouve presque toujours dans les montagnes, on les voit trapus, frustres, grossiers et cupides autant que l'on voit les elfes dans les forêts, grands et élancés,raffinés et imberbes. Mais tout l'intérêt pour moi, dans le bestiaire, est de créer des animaux à partir de ceux existants, comme la ''Salamandra'' dans l'un de mes textes. Je n'ai rien changé du mythe de la salamandre finalement, mise à part le nom et que j'ai fait en sorte qu'il sécrète un venin. Cependant, ces légères modifications font déjà que la Salamandra n'est pas salamandre au sens propre du terme. Mais ça suffit, c'est simple et on voit immédiatement de quoi il s'agit. C'est toujours mieux de savoir de quoi il en retourne. C'est pour ça que maints inventeurs ( tel Reflets d'acide avec son DobbleGanger et son fienteur pinson) précisent les traits de ces bêtes dans leurs oeuvres, ce qui développe considérablement la structure du texte et enrichit le récit.
La Carte : Une fois que vous avez posé(et j'espère sur feuille de façon logique quoique brouillonne) les personnages, le bestiaire et le squelette de votre histoire( la frise chronologique, souvenez-vous en) vous pouvez aussi, si vous vous sentez d'attaque,dessiner la carte du monde que vous imaginez. Alors, pas la carte du monde entier, ce serait très ardu( quoique possible) mais les lieux où l'intrigue principale se trame. Terre, mer, ciel, galaxie, peut-importe. Posez une ville de façon automatique, sans grande réflexion. Vous verrez alors que pour le bon déroulement de votre histoire, vous devrez faire quelques modifications. Mais à défaut de les faire par rapport aux personnages, faites le par rapport à la carte. Les héros doivent accomplir une quête dont même le destin ne saurait deviner l'issue ? Faites les partir d'un petit bourg à l’extrémité de la carte vers un point éloigné, à défaut d'être à l'opposé. Ok. Je peux mettre tout ce que je souhaite( gasp, ne me prenez pas au mot) entre ces deux points distants. Et ainsi développer mon intrigue en travaillant les Pe/Act( péripétie/action). Intéressant non ?
Voilà. N'hésitez pas à mettre le plus de choses possibles dans votre Story-Board( des fois on se demande si le Story ne l'emporte pas sur le Board). Tout détail pourrait vous être utile lorsque vous perdez du souffle. Puis, si vous êtes sur ce site et que vous écrivez, c'est sur un show bien précis. Par précis, je veux dire qui apporte des précisions, sur le ''canon'' original. Ainsi, personnages, carte et bestiaire existent déjà. Cherchez à l'enrichir de façon personnelle en le respectant, MLP FiM le permet et l'encourage beaucoup. Bat-ponies, Alicornes, Royaume inconnu... Il y a beaucoup de place pour y ajouter ce que l'on souhaite, tout ça de façon canonique.
C'est là que je termine cette première fiche. Il ne faut pas perdre de vue le canon. Si l'on devait le définir, c'est tous les éléments présents dans une création fictive ( voire réelle) qui font que l'intrigue se joue d'une certaine façon.
Petit exemple :
Luna fut exilée pendant mille ans sur la lune par sa sœur. Lorsqu'elle revient sur terre, elle est en colère contre sa sœur, et son éloquence est quelque peu dépassée( je suis désolé, mais c'est vrai.). Dans Equestria, il y a la magie. Magie blanche, magie noire, positif et négatif, perpétuelle dualité, le jour et la nuit, colère forte,sentiment négatif, possession de Luna par les forces noires, les ténèbres, elle lui obéit et attaque sa sœur. Par son attaque, l'élève de Célestia, la sœur hait, cherche à sauver son professeur auquel elle est dévouée. Recherche d'un moyen, rencontre de protagonistes, rencontre d'antagonistes( positif/négatif) épreuve renforçant les liens entre les protagonistes( et les antagonistes aussi, même si c'est bizarre)jusqu'à l'amitié, forte relation positive, magie, découverte des éléments d'Harmonie, lumineux, et utilisation desdits éléments contre Luna pour la faire sortir de sa colère noire et la faire réapparaître sous son vrai jour.
Ce paratextes vous a semblé répétitif ? C'est normal. On est parti de la dualité originelle( positif/négatif, Bien/Mal) pour y revenir à chaque décisions des protagonistes. Cette dualité fait partie du canon qui permet de faire suivre à la narration un fil logique. Alors oui, c'est une boucle sans fin, le serpent qui se mord la queue( Arrête, Trichelieu!), et oui ça peut sembler c**, mais c'est ça le canon. Et une fois que le canon de base engendre de nouvelles relations, ces nouvelles relations deviennent elle-même canon. Plus on va loin, plus on est contraint, dans la limite du canonique. Si ce n'est pas clair, d'autres auteurs y ont dédiés leurs articles.
Mais vous devez garder en tête ce canon, qui est primordial pour la rédaction de fanfictions. C'est lui qui vous permettra d'éviter, si vous le suivez, les OOC ou autres fautes qui pourraient vous pénaliser. Lorsqu'on rédige sa fiction, ce qui est possible si l'on suit la méthode au-dessus, il n'y a qu'un canon, celui que vous choisissez, mais une fois que vous êtes partis d'une base, d'une S.I ( Situation Initiale) dont l'un des rôles est justement de poser le canon, vous devrez vous y tenir et ne jamais le contredire, sous peine de vous faire occire!
Ce sera le sujet de ma seconde fiche, entre autre. Le thème sera : L'inspiration trouvée, comment faire pour l' affronter ? Les écrivains expérimentés comprendront de quoi je parle, même si j'ai déjà commencé à traiter le sujet. En attendant, je vous laisse la surprise, et j'espère que cette fiche vous aura aidée ne serait-ce qu'un peu.
Sinon, encore un petit détails. je suis pas un expert en orthographe, et je m'en navre. Mais la méthodologie, déjà, ça me botte plus!^^
 
Allez, salut, et préparez-vous à plumer !

 

Iguanofolie 8 420

La musique dans les fictions, important ou accessoire ?

Bonsoir, je suis Iguanofolie et ... vous ne me connaissez probablement pas car je n'ai pas encore plongé dans l'abyme de l'écrivain ( même si je suis en ce moment en train de préparer le plongeoir ). 
Si j'écris cet article c'est notamment pour poser une question ( lisez le titre ) a propos des fictions.
Comme justement je vais commencer à en écrire je me demandais une certaine chose. Etant donné que j'écoute énormément de musique ( de jeux vidéos ) et que c'est dans ces moment que mon cerveau tourne à plein régime pour créer les détails de ma fic. Et pour moi ces scènes que je crée en écoutant de la musique sont, pour moi, directement associés aux scènes. Certains passages sont même écris pour une musique précise.
C'est donc là qu’interviennent les articles : pour s'exprimer  et pour vous demander votre avis : que pensez vous des musiques insérées dans les fics' par l'intermédiaire des liens. 
Pour moi mettre des musiques, mélodies et autres ouvrent une nouvelle voie aux fictions et surtout aux atmosphères. Je vous demandes donc conseil Ôh grands écrivains. Certaines musique me donnent des frissons si ce sont des musiques appropriées à par exemple des scènes d'actions ou de dialogues. 
 
Voila donc j'ai exposé mon problème j’espère maintenant que vous serez nombreux à m'aider et à me conseiller, voila .
Allez ciao bonsoir !!!
 
 

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