À lire absolument !!!
Donc je vais faire le plus court possible pour essayer de perde le moins de monde (et aussi parce que je déteste faire des articles et que je suis mauvais à ça.)
Bref, je veux juste vous donner un conseil à tous, TOUS. C'est le principe tout bête de « donnant donnant ». Ta-da fin.
Un peu de précision. C'était une technique qui marchait plutôt bien sur les forums. Ça s'applique à tout le monde. En clair, quand vous recevez un commentaire d'une personne, ou un simple retour pour dire « j'ai aimé », et bien la première chose que vous faites, c'est dire « merci ». Normal, classique, cool.
Mais si je vous disais qu'il y a moyen de faire bien plus que ça. Eh oui !
Quand vous recevez le commentaire d'une personne pour dire « J'ai aimé » ou alors pour vous faire une critique complète, et bien allez jeter un coup d'oeil au profil de cette personne, peut-être que vous trouverez une fic. Vous suivez l'idée ?
Alors oui, faut lire, mais c'est ça le principe de donnant donnant. La personne a bien pris la peine de lire votre fic après tout, non ?
Trop dur ?
D'accord, et si à la place de lire toute la fic de la personne, vous ne lisez qu'un seul chapitre ?
Inutile ?
Naaan, au contraire, ce que demande l'auteur d'une fic à la base, c'est qu'on s'intéresse à sa fic, même un minimum en ne lisant que le premier chapitre. Ainsi, vous pouvez voir si la fic vous intéresse, ou au contraire, la laisser car elle ne vous tente pas plus que ça. Vous ferez un petit commentaire pour rapidement dire votre ressenti (comme la personne l'a fait plus tôt avec votre fic) et hop, c'est bouclé.
Vous savez ce que vous avez créé ? Un échange.
On peut en faire entièrement sur sa fic en répondant au commentaire de la personne, mais vous pouvez aussi en faire en faisant un pas vers la personne qui en a fait un plus tôt pour vous.
En plus vous rencontrerez peut-être des personnes qui ont les mêmes points d'intérêt dans les fics que vous. Vous discuterez et ensuite, vous prendrez l'habitude l'un comme l'autre d'échanger votre avis sur vos fics.
Bref, voici le principe de donnant donnant. N'attendez pas que quelqu'un vienne vous faire un commentaire, allez à la rencontre des gens et poussez-les à revenir vous voir.
Petit exercice, allez lire la fic « le village » de « lefebvreyo » Une fic que j'aime beaucoup, mais qui ne sera peut-être pas l'avis de tous. La personne n'est pas française, et ça explique ses difficultés dans le style, donc aidez là, encouragez là. Une personne qui prend la peine d'écrire dans une langue étrangère, ça s'encourage, non ? Allez au moins lire le premier chapitre, et si vous n'aimez pas, dites-lui pourquoi. Qui sait, peut-être que la personne voudra s'intéresser à vos fic juste après ça, ou peut-être qu'elle a déjà lu une de vos fic et l'a commenté.
https://mlpfictions.com/story/270/le-village
Parce que envie d'en parler, alors hop.
Pour ceux qui me connaissent, je n'ai pas l'habitude d'être tendre quand je critique. Je le reconnais, je suis dur. Vous n'avez qu'à suivre un peu mes posts pour vous en apercevoir. C'est tout aussi vrai que j'enrobe souvent mes critiques d'un ton humoristique et parfois moqueur, parce que je pense tout simplement que c'est plus agréable à lire qu'une critique purement structurelle.
Mais ce soir, je voulais parler de la critique constructive. Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? Le terme est assez clair, une critique qui construit quelque chose, qui ne se borne pas à donner un avis.
Car je tiens à rappeler que techniquement, une critique n'est pas forcément négative. C'est un avis, et rien de plus. Alors oui, avec le temps, le terme a pris une connotation plutôt négative (comme le mot "médiocre" d'ailleurs, qui à la base, est synonyme de "moyen"), mais en soit une critique qu'elle soit positive ou négative, si elle se borne à ce simple fait, elle ne sera pas utile.
Combien de fois lirez-vous un "c'est génial, vivement la suite !" ou un "c'est nul, j'aime pas.", sans que les auteurs explicitent les raisons qui leur font ressentir ceci ou cela ? Oh, je suis le premier à être content quand quelqu'un me dit qu'il a aimé un de mes textes, ça serait vous mentir que de dire l'inverse. Mais je préfère mille fois un "j'aime parce que..." à un simple "j'aime."
On me dit parfois qu'on ne sait pas comment critiquer constructivement. C'est tout simple. Lisez un texte. Décidez si vous l'aimez ou pas. Et ensuite, pensez aux raisons qui vous ont conduit à ce choix. Est-ce que les personnages étaient IC ? Est-ce que l'orthographe était bonne ? Le style de l'auteur vous a t-il emballé ?
Ce n'est pas plus compliqué que ça. Se poser la question du "pourquoi". Vous avez adoré My little dashie ? Génial. Pourquoi ? Est-ce que c'est le mix humain/MLP ? Le fait de voir Rainbow petite ? Est-ce que vous vous êtes identifié au héros ?
Au contraire, vous avez détesté Cupcakes ? Tiptop. Pourquoi ? Est-ce que l'histoire vous a semblé grand-guignolesque ? Est-ce qu'on vous a survendu cette fic, et qu'au final vous êtes déçu ?
Croyez-moi, une critique constructive qu'elle soit positive ou négative, n'a parfois pas besoin d'être plus longue que le simple j'aime/j'aime pas. Puisque au final, il ne s'agit que de j'aime/j'aime pas parce que.
Alors la prochaine fois que vous voudrez laisser votre avis sur une fic, tentez l'expérience. Essayez d'aller au delà du simple sentiment pour en rechercher les causes.
Ca sera bénéfique et pour vous, et pour l'auteur, et pour la licorne rose invisible (bénis soient ses sabots sacrés).
PS : je souhaitais revenir sur mes critiques "à la barre de fer", comme je me plais depuis peu à les désigner. Vous vous apercevrez qu'il m'arrive de démolir tout ce qu'un auteur a écrit. Tout simplement parce que dans certains cas extrêmes, avant de construire, il faut reprendre le chantier à zéro. Et cela veut parfois dire raser tout ce qui a été fait, jusqu'aux fondations.
Parce qu'au fond, une critique destructive peut être tout aussi constructive.
Bien le bonjour tout le monde!
Tout d'abord, comme vous avez pu le voir dans le titre de l'article, nous allons parler de jeux vidéo (yaay!), et étant un joueur assidu, comment aurais-je pu passer à côté de ce sujet quand il s'agit de parler de fanfiction?
En effet, les jeux vidéos sont pour moi une excellente source d'inspiration et j'invite les auteurs de fanfiction qui ne sont pas passés par là à s'en inspirer pour leurs récits futurs.
Vous savez (ou pas, en fait), depuis que je suis modérateur pour MLPFictions, je cherche à m'intéresser d'avantage à ce domaine, et bien entendu, il fallait que le jeu vidéo et la fanfiction se rencontrent dans ma tête, surtout quand il s'agit de My Little Pony: Friendship is Magic.
Vous ne pouvez alors qu'imaginer les possibilités que cela laisse aux auteurs potentiels: vous adorez un jeu vidéo particulier? Pourquoi ne pas s'en inspirer pour écrire une fanfiction en reprenant le concept du jeu et en l’adaptant comme bon vous semble? Tant vous aurez le concept, tant vous pourrez continuer à écrire.
Je résumerais bien ce dont je parle par cette phrase:
"Imaginez deux univers qui se rencontrent pour former quelque chose d'unique."
Par "deux univers", je veux parler de l'univers du jeu vidéo en question et de celui de MLP:FiM et par "quelque chose d'unique", je parle bien sûr de la fanfiction résultant de cette rencontre.
D'ailleurs, une "fanfiction", mot composé de "fan" et de "fiction" est une fiction écrite par un fan qui reprend le concept de ce dont la personne est fan. Ce qui veut bien entendu dire que les jeux ont aussi leur place dans ce domaine.
Et My Little Pony, là-dedans?
J'y viens: avec MLP:FiM (ou tout autre show, bien sûr), les possibilités ne se comptent plus! Vous avez tout d'abord un concept, une histoire... Et puis d'un coup..! Un autre concept et une autre histoire viennent tout chambouler et se mélanger à ce premier concept et cette première histoire.
Regardez par vous même, nous avons eu droit à Fallout: Equestria, basée sur le jeu post-apocalyptique Fallout, ou encore Silent Ponyville, reprenant le concept de Silent Hill. Nous avons même eu droit à Pony Corpse Party, prenant place selon le jeu d'horreur RPG Corpse Party (pardonnez-moi, je n'ai pas lu ces fanfictions :c).
Ces quelques exemples vous montrent à quel point la fanfiction (dans le cas présent: MLP:FiM) et les jeux vidéos sont deux univers proches qui ne demandent qu'à se rencontrer le temps d'une fiction.
Et c'est peut-être vous qui ferez que cette rencontre sera inoubliable aux yeux des lecteurs! Si l'envie vous prends, n'hésitez pas à prendre votre jeu préféré et à commencer à écrire l'esquisse qui sera peut-être le début d'une grande aventure dont vous serez l'unique narrateur. Je vous y encourage!
De plus, pourquoi ne pas écouter la soundtrack du jeu en question (si toutefois, celui-ci en possède une) en écrivant votre fanfiction? Cela vous encouragera d'avantage à continuer!
N'oubliez pas d'aller voir cet article qui vous aidera, j'en suis sûr, dans l'écriture de votre fanfiction.
Encore quelques mots?
Eh bien... Je pense que pour écrire une fanfiction basée sur le concept d'un jeu vidéo, il faut avant tout y mettre de l'originalité, voire même réécrire un scénario.
Il est vrai qu'une fiction de ce type ne peux être appréciable si ce n'est juste qu'un copier-coller "ponyfié" du jeu dont le concept est reprit.
Pour finir, je dois dire que de mon côté, je pense commencer à écrire en suivant quelques concepts de jeux bien connus. J'ai joué à beaucoup de jeux, beaucoup de jeux qui me laissent donc une piste et une chance de m'introduire dans cette grande communauté qu'est celle des auteurs de fanfictions.
Enfin, n'hésitez pas à réagir, à poser des questions, à m'encourager, ou juste à laisser un petit commentaire sur cet article. Je me ferais, encore une fois, une joie de vous lire et de vous répondre. c:
Avec mes salutations,
Graco'
Hi'.
Ca y est.
Il est 4h33 du matin. Après quatre soirs intensifs et une nuit blanche, septante pages en cinq jours, j'ai traduit le chapitre 37 de Fallout: Equestria. Cela ne représente rien pour vous, et vous aurez raison. J'ai deux mois de retard pour ce chapitre seul, et huit mois de retard sur la fic' entière. Ce n'est qu'une traduction parmi toutes les traductions et ce n'est de loin pas la meilleure.
Mais c'est aussi un chapitre de 110 pages, le plus long chapitre de la plus longue fanfiction du fandom MLP. Et s'il reste des chapitres de 70 pages après ça, je viens de dépasser le sommet, le pic, le plus dur est derrière moi.
Je m'autorise alors le plus long râlage de ma vie.
Mais avant.
Je veux remercier par avance quelques personnes. C'est beaucoup trop tôt pour le faire, sachant que ça ne viendra vraiment qu'une fois le point final traduit, mais c'est dû. c'est dû depuis longtemps.
Je dois remercier Waddle-Moogle qui, le premier, a tenté la traduction de ce monstre. À mes yeux cette traduction reste sa traduction, et il m'a fallu batailler longtemps pour retirer son nom sous le titre. Je ne l'ai fait que pour éviter qu'on lui demande les chapitres, ou autres désagréments. Waddle-Moogle est allé jusqu'au chapitre 8, et même si j'ai tout repris de zéro, il a défriché le terrain. Ignorer son travail serait injuste.
Je dois remercier avec force le groupe des bronies romands pour avoir supporté mes râlages incessants. Je sais que mon malheur les amuse mais avoir des gens prêts à vous écouter geindre en permanence est important. Sans le groupe, jamais je n'aurais pu aller aussi loin. Je serais devenu fou. Vous saurez bientôt pourquoi.
Je dois remercier tout particulièrement Bookman qui a accepté, après d'autres, d'être mon correcteur. C'est grâce à lui, notamment, que des horreurs comme l'insectépais ont été exterminés. Et même si je n'arrive pas à me débarrasser de mes temps verbaux ou de mon refus carabiné d'inverser le verbe et sujet, son travail dans l'ombre est titanesque. Il relit tout, il essaie de réparer du mieux qu'il peut le tas d'erreurs que je laisse derrière moi, et il y a du boulot. Sans lui, tout mon travail ne servirait à rien.
Enfin, et plus que tout.
Je dois remercier Metasigma. Vous ne le connaissez pas, c'est un speedrunner américain, et un brony plus ou moins, mais ce n'est pas le plus important. Metasigma joue à Secret of Evermore, et tente de le finir le plus vite possible. Il a détenu le record du monde, un temps, et se dépense encore pour le reprendre. Et il est célèbre dans la communauté française, à travers Mister MV mais aussi et surtout RealMyop qui a commenté son record du monde à l'époque, et qui l'a interviewé.
Metasigma est impressionnant. Le gars vient de passer ce soir sa 6'000 tentative sur un jeu buggé au possible. Il a décroché le record du monde avec une console de jeu, la seule connue à ce jour, qui faisait planter sa partie aux deux tiers une fois sur deux (le fameux "telescope softlock"). Il a dû changer de console, changer de jeu et changer de manette (deux fois) et il n'abandonne jamais. Quand je dis jamais, c'est jamais. Il représente une persévérance rare, aveugle et admirable.
Je ne suis pas là pour parler de Meta', il mériterait un article à lui tout seul, mais pour le dire simplement : il est l'alpha et l'omega de cette trad'. À ceux qui se demandent comment j'arrive à continuer cette trad', à aligner les pages, c'est lui. La réponse c'est lui. À chaque live stream de Metasigma, je rouvre le chapitre en cours et je traduis. Des heures durant. Tant qu'il continue, je continue. Tant qu'il ne lâche pas, je ne lâche pas. Il est l'âme de cette traduction.
Donc ça c'est fait.
Maintenant.
Fallout: Equestria (FO:E de son diminutif)... est une bonne fanfic' d'aventure. C'est même plutôt une très bonne fic' dans le genre.
De façon générale, les personnages sont intéressants, expressifs ; il y a des tas d'explosions, de difficultés, de trucs qui arrivent ; des retournements constants, des changements de décor sans arrêt, du renouveau ; un bon rythme, de bonnes descriptions... Et il y a de l'humour, etc... Je ne peux pas nier tout ce qui s'y trouve. C'est un bon récit d'aventure, du genre de l'aventure, toute la formule s'y trouve parfaitement exploitée et si vous voulez vous sentir important, lisez ce texte.
Je dois dire qu'en commençant la traduction, au chapitre un, vous pouvez vérifier mon commentaire de l'époque : j'étais impressionné. Les descriptions étaient vraiment au-dessus de ce que j'avais l'habitude de voir. Je voyais que le type avait l'habitude d'écrire et de raconter des histoires. Mais surtout, j'avais été pris de court par l'utilisation des personnages, beaucoup plus naturelle qu'ailleurs. J'avais affaire à des poneys, j'avais affaire à des êtres vivants. Et même si le premier chapitre finissait sur une fausse note... ça partait vraiment bien. J'étais confiant.
Et...
Et c'est à partir d'ici que je vais râler.
Je préviens, je vais beaucoup spoiler.
Non, vraiment, je pense qu'à la fin de cet article vous devriez connaître Fallout: Equestria comme si vous en aviez traversé le wiki'.
Si vous ne voulez pas de spoil, arrêtez-vous maintenant.
...
Bien.
La fausse note, sur laquelle je passais volontiers à l'époque, était que LittlePip, l'héroïne, assommait deux gardes de sécurité en faisant flotter un objet lourd sur leur tête. C'est con. C'est super con. C'est le genre de piège du niveau d'un enfant de huit ans. Je ne me fatiguerai même pas à l'expliquer. Sur le moment ce n'était qu'un détail et je ne m'arrête jamais à ça, mais je dois souligner en quoi c'était un prélude : les gardes sont ici ridiculisés.
Cela allait devenir une constante par la suite.
J'ai apprécié, dans les premiers chapitres, le danger qui confrontait LittlePip. Plus ou moins. En tout cas elle ne passait pas comme dans du beurre et cela était déjà notable, là où dans tant d'autres textes le héros est invincible. Dans le chapitre 3, LittlePip entre dans un bâtiment occupé par les ponillards (c'est "pillard" + "poney", oui j'assume). Elle a un pistolet et six cartouches. Soudain un ponillard la surprend. Dans tout autre texte, elle aurait tué le poney à coups de sabots ou tiré une seule balle. Ici, elle vide le barillet sous la panique. C'est une réaction crédible et normale, tout à fait adaptée à la situation -- d'autant plus que la petite n'a probablement jamais tenu une arme avant.
Donc oui, au départ tout cela s'annonçait pas mal...
Mais, dans ce même chapitre 3, le premier vrai "couac" s'est produit. Dans ce même bâtiment, soudain, un ponillard lance une caisse entière de grenades dans la pièce principale, forçant l'héroïne à se cacher dans une pièce attenante, une cuisine. Les grenades explosent. L'héroïne se relève. Et va fouiller le frigo.
Elle va. Buckin'. Vider le frigo. Je ne sais pas. Si vous vous rendez compte. Elle est au coeur d'un village de ponillards. Elle vient de subir le souffle d'une volée de grenades. Il y a des ennemis partout. Et la première chose qu'elle fait. C'est. Fouiller. Le. Frigo. Et je tiens à préciser que sur le moment, si j'avais trouvé cela ridicule, j'étais toujours d'avis que l'histoire était plutôt crédible, bien menée, et je laissais passer volontiers. Je n'allais pas râler pour une petite incohérence de passage, sans la moindre portée.
Non vraiment, j'insiste.
Quand je râle sur un texte, il m'arrive de lister un tas de trucs qui ne vont pas et de ne pas y revenir. Quand je fais ça, j'ai plutôt tendance à m'amuser, je liste des trucs au fond sans importance, des détails. Oui, ces détails peuvent démolir l'ambiance, mais au final l'histoire peut y survivre. Oui, l'action est absurde, mais c'est localisé, du moment que le reste de l'histoire tient la route je vais tout juste hausser les épaules. Et là on avait un récit qui tenait la route, on allait quelque part, on avait un héroïne équine et crédible, à laquelle je voulais bien m'attacher. Je râle sans vraiment râler, uniquement parce que je sais pertinemment que tout cela était annonciateur.
Au nom de Luna je n'avais aucune idée, mais cette histoire de frigo allait résumer TOUT LE RESTE. Et oui, je peux résumer FO:E à ce bref instant, à l'héroïne fouillant un frigo au moment le moins opportun. Ça défie le bon sens. Et ce n'était que le début.
Au début du chapitre 4, LittlePip se promène. Vraiment. Elle décide de visiter une usine et je décide qu'il n'y a plus d'intrigue. Alors oui, bien sûr, l'auteur sait certainement où il va tout ça, mais sur le moment je me contentais de suivre une héroïne qui ne savait pas où aller, et c'était tout. Or cette errance, malgré tous les éléments qui allaient suivre, allait durer jusqu'au chapitre 21. Du chapitre 4. Au chapitre 21. Avant le chapitre 4, nous devions retrouver une jument, mais cette jument l'héroïne l'oublie rapidement et n'y pense plus qu'anecdotiquement, comme tout bon joueur de Fallout préférant les quêtes secondaires à l'intrigue principale. On ne la revoit qu'au chapitre 7 ou 8, je ne sais plus, par inadvertance, et on expédie cette histoire sur un haussement d'épaules. Donc oui, jusqu'au chapitre 21 il n'y a plus le moindre fil directeur, juste l'héroïne qui fait des trucs d'héroïne. Et honnêtement je dis le chapitre 21 mais l'intrigue qui se révèle alors est à nouveau occultée pour du simple questage jusqu'au chapitre où j'en suis, où on découvre ben... que l'intrigue est franchement... non mais je vais y venir.
Vous n'avez encore aucune idée de ce qui nous attend.
Honnêtement, je ne râlerai pas trop sur ces premiers chapitres. Oui, il arrive à LittlePip de se surpasser, mais ça reste encore mesuré et puis, c'est un récit d'aventure, c'est l'héroïne, c'est normal qu'elle soit puissante. J'apprécie aussi et toujours que les ennemis lui opposent un minimum de résistance et paraissent, une fois encore, être plus que de simples chairs à canon.
En fait, je tracerais la ligne rouge vers le chapitre 15.
Au chapitre 15, on vient de finir une instance avec un dragon, et même s'il y a eu son lot d'incohérences, ça reste tout à fait mesuré, parfaitement acceptable. À ce stade de la traduction je suis toujours motivé, je ne trouve pas cela extraordinaire mais oui, c'est une bonne fic' et j'ai envie de lire la suite. Je me plaignais déjà alors de l'écriture au kilomètre mais c'est pour plus tard. On finit donc l'instance et on se dirige vers Manehattan.
C'est là que ça part en vrille.
Sur le chemin de Manehattan, il y a un combat qui reste gravé dans mon esprit. Pas pour les bonnes raisons. Une ellipse nous amène dans... je sais pas trop quoi, mais il y a des ruines et des ponillards donc on tire. Déjà, les ponillards on sait pas qui c'est, on sait pas qu'est-ce qu'ils foutent là, c'est une rencontre aléatoire de jeu de rôle et les ennemis ne sont jamais vraiment détaillés. Donc chair à canon. Ensuite, la manière de les vaincre est... ben comme tirer depuis le sol c'est ennuyeux, toute la bande embarque dans un chariot à pommes (pourri) que le pégase de l'équipe se met à tirer pour tourner au-dessus des ponillards. Ce qui est d'une stupidité sans fin mais eh, je ne vais pas discuter. Ce qui doit arriver arrive (à ce stade l'histoire a encore un peu d'amour-propre) et le chariot s'écrase sur un toit de bâtiment en ruines. Bon. Et là les ponillards, au lieu de monter massacrer tout ce beau monde, décide de camper en bas de l'escalier menant au toit.
Ce n'est pas la première fois qu'ils font ça. Au début du chapitre 3, déjà, les ponillards s'étaient amusés à mettre une mine à l'entrée de la boutique où l'héroïne avait trouvé refuge. Mais c'était motivé. Pourquoi tuer ta proie quand tu peux t'amuser avec ? C'était sadique, c'était ponillard. Ici... ici, c'est juste une facilité pour éviter que le groupe ne meurt et pour permettre une scène rigolote où que le poney regarde la grenade avant qu'elle n'explose. Si au moins la barricade avait servi à quelque chose mais non, elle est expédiée en un instant. Les ponillards ne représentent plus la moindre menace.
Oh, j'ai parlé de menace ?
Ce n'est pas mon problème numéro un, mais c'est peut-être l'incohérence qui revient le plus souvent.
Le texte se donne un mal de chien pour vous faire croire qu'il y a du danger. Et ensuite réussit admirablement à foutre en l'air ce danger par un tas de deus ex. Non, je m'excuse, c'est vraiment ça. Vous ne me croyez pas ? Préparez-vous à vous *facehoof* à répétition.
Okay, l'héroïne (LittlePip) se fait déchiqueter par le tir d'une mitrailleuse. Ça s'est passé dans l'abri je sais plus combien, à Manehattan. La tourelle automatique tire à la mitrailleuse à bout portant sur LittlePip et la déchiquète. Là vous vous dites qu'elle est morte. Non. LittlePip boit une potion et repart au combat, "comme neuve". Je ne plaisante pas. Même pas d'ellipse, même pas de quoi que ce soit, une potion de soin et c'est reparti.
Vous ne trouvez pas encore ça abusé ? Ah ah. Allez, au pif. Chapitre 28, je crois, LittlePip et sa bande sont dans une salle d'Étable (les abris de FO:E), un genre de bar. Un ennemi tire un missile dans la pièce. Je ne sais pas si vous vous représentez ce que c'est qu'un missile. Le missile explose. LittlePip n'a rien. Sa bande n'a rien. Pas d'éclat. Pas même le poil frisé. Rien. Je tiens à préciser que LittlePip n'avait aucun couvert, que les seuls couverts étaient des tables en bois (ça n'arrête pas les shrapnels) et que oui, elle était proche de l'explosion. Et qu'elle ne portait pour ainsi dire aucune véritable protection. Elle en est sortie indemne, même pas secouée.
Toujours pas convaincus ? Ce n'est pas comme si j'avais des dizaines de cas dans lesquels puiser.
Oh.
Je sais.
Je vais vous parler à présent de l'une des scènes les plus délirantes que j'aie lu dans tout ce texte. Si délirante que j'ai demandé Bookman de me retrouver ma réaction à chaud, que j'ai sauvegardé sur disque dur. J'ai. Rigolé. Pendant plus de vingt minutes.
Nous sommes donc aux environs du chapitre oh je sais plus 30-quelque chose. Le groupe se promène de nuit, dans des ruines, et utilise un sort de protection contre les armes à énergie magique. Car sans ce sort, le poney touché par une arme à énergie magique est réduit en cendres. Ce sort forme une orbe de lumière au-dessus de leur tête et tant qu'il y a cette lumière, ils sont juste blessés par le laser, mais pas désintégrés. Et donc ils se promènent de nuit avec des sphères brillantes sur la tête en plein territoire hostile, mais eh, comme dit, c'est un détail, je laisse passer.
Et là un ennemi caché tire un laser qui touche un membre de l'équipe, Xenith. Le sort évite à Xenith d'être désintégrée. Et le tir se contente de lui trouer le cou de part en part, y creusant une plaie large comme une orbe (comme un poing).
Donc là vous vous dites qu'elle est morte ? Ah. Ah. Ah. Non, pas du tout. L'infirmière du groupe arrête le sang avec une robe et environ quelques heures plus tard, Xenith reçoit des soins et guérit. Voilà. Ouais. Ma réaction à chaud. Un personnage a survécu pendant des heures avec le cou troué, un trou de la taille d'un sabot, des heures ! Ah et ça ne vous suffit pas ? La docteure en question s'est fait arracher la patte, aussi, ce sont des choses qui arrivent. Au chapitre suivant, il ne restait même plus une cicatrice.
...
Vous n'êtes toujours pas convaincus ?
Non mais pas de problème. Chapitre... oh ça doit être le 35, de tête. LittlePip et sa bande vont à un échange d'otages, plus ou moins. Et là je vous donne le résumé en images, pour ceux qui savent lire l'anglais : It's like the roleplaying dream. Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, restez avec moi, on est parti pour le pays des merveilles.
Donc, LittlePip se pose et va avec son équipe à la rencontre d'autres poneys. Les poneys en question sont des Steel Rangers, l'équivalent de la Confrérie de l'Acier dans le Fallout d'origine, et pour ceux qui ne sont pas familiers avec Fallout, ce sont des superarmures super puissantes avec de super armes de la mort. Le comité d'accueil est donc deux fois plus nombreux que les héros. Ce comité est composé de guerriers vétérans, surarmés, suréquipés, avec des canons antichars, des lance-grenades et lance-missiles, etc... Oh et il y en a encore une vingtaine à couvert, toutes armes braquées sur les héros. LittlePip ? Un caparaçon ridicule, des armes qui peinent à percer les blindages et... et elle est complètement à découvert, au beau milieu du feu croisé. Feu croisé qui ne manque pas d'arriver.
Comment ça se finit ? Les héros gagnent. Comment ? Je. Ne. Sais. Pas. Le texte ne prend même pas la peine de l'expliquer, on a droit à une ellipse et paf, victoire, massacre complet et total de l'ensemble des guerriers vétérans. Eeeyup. Oh, et la meilleure ? Avant l'ellipse on a quand même un détail. Un membre du groupe se fait percer par deux obus antichar et tombe raide mort. Donc là vous croyez qu'il est mort ? Ah. Ah. Ah. Vous êtes drôle. Non, il se relève dans la minute et reprend le combat. Il s'est soigné ? Non. C'est juste un goule. Parce que les goules régénèrent en moins d'une minute, après s'être pris deux obus antichar. Vous ne voyez pas mes sourcils froncés mais croyez-moi, ils sont froncés.
Oh mais attendez, attendez... vous n'êtes TOUJOURS pas convaincu que c'est du grand foutage de gueule ?
J'ai mieux.
Oui oui, j'ai encore mieux que ça.
Fin du chapitre 37, les héros sont empoisonnés, à bord de leur chariot aérien quand le pégase qui le tire perd conscience. Le chariot tombe alors dans l'eau empoisonnée et dérive jusqu'à une chute d'eau haute de trois à cinq cents mètres. Là vous vous dites, "c'est haut", mais j'aimerais que vous notiez que le pégase était harnaché à l'avant. À votre avis, durant le temps où le chariot dérive, il est où ? Eeeyup, la tête sous l'eau. Mais ce n'est pas grave, donc le chariot bascule dans la chute d'eau empoisonnée et tombe de mettons trois cents mètres pour s'écraser sur un aqueduc. Et là... là le pégase... se réveille... donc je rappelle qu'il était harnaché à l'avant du chariot, donc dehors, exposé, mais eh... et euh ensuite... euh... le pégase parvient à retirer son harnais, je suppose, le texte ne nous le dit pas, et à rattraper le reste de l'équipe avant que tout le monde ne s'écrase une seconde fois sur les rochers.
Une chute de cinq cents mètres, empoisonnés, noyés, après avoir perdu connaissance, mais attendez, attendez. Là je parle de poison mais je n'ai pas dit de quel poison on parle. Il s'agit du "rose", le pire poison de tout FO:E, pire que la "corruption" -- qui n'était qu'un rhumatisme de passage, chapitre 32 à peu près. Le "rose" peut tuer en quelques secondes -- les héros s'y sont promenés des heures -- et peut fusionner la chair avec les objets en contact, que ce soit le sol ou les habits, ou par exemple un harnais ou un chariot... Et donc le "rose" était partout dans l'air, et partout dans l'eau... Et maintenant le clou du spectacle : L'héroïne, LittlePip, portait un CAPARAÇON COMPLET sur elle. Une cuirasse. Sur sa peau. Tout du long. Dans le "rose". Pour le cas où s'écraser après cinq cents mètres de chute n'aurait pas suffi.
Il vous faut quoi.
Donc oui, le texte essaie de faire croire qu'il y a du danger mais très vite on tombe dans une routine absurde : deux minutes plus tard la menace n'existe plus. Un mars et ça repart. C'est un problème constant, systématique à partir du chapitre 15. Oh, je ne vous ai même pas parlé de la fois où LittlePip a tué une pièce entière de manticores avec un pistolet à aiguilles.
Bon, mais s'il n'y avait que ça, est-ce que ça justifierait que je râle ? Après tout c'est, encore une fois, un récit d'aventure. Le but est qu'il y ait des obstacles d'apparence insurmontables pour ensuite les surmonter, de façon spectaculaire si possible. Donc est-ce que c'est vraiment grave si l'héroïne se sort de situations où clairement n'importe quel poney aurait dû mourir ? Je me plains très, très souvent que le héros d'une fanfic' puisse faire ou résister à des choses que le commun des autres personnages ne pourrait pas. Mais c'est de bonne guerre. Vous, lecteur, voulez cela. Et même si je déteste voir les personnages secondaires traités comme des moins que rien... je ne peux pas le retenir contre la fic'. Seulement le regretter infiniment.
Mais FO:E tombe dans une facilité crasse, au point de nier ses propres règles. Je vous ai déjà parlé du "rose", de ses effets finalement complètement ignorés. Ce n'est pas grave. Mais vous vous rappelez des lasers ? Le texte le dit clairement, c'est encore plus radical que dans le jeu : un laser vous touche, vous êtes réduit en cendres. Depuis le chapitre 7 qu'on le voit.
Donc, chapitre 37... un robot tank braque un canon multigemmes sur LittlePip. C'est un canon à énergie magique, capable de déchiqueter un blindage, avec cinq tubes. La machine a le temps de tirer cinq lasers avant que LittlePip ne la détruise (...) et quatre des lasers sont arrêtés par le caparaçon complet. Là vous vous dites c'est normal ? Ahem. "Capable de déchiqueter un blindage". Une arme antichar. Tous les lasers jusqu'à présent traversaient le métal comme dans du beurre. Donc maintenant qu'on a conclu que la cuirasse de LittlePip était en impossiblion (oh par Luna vous ne savez pas...) parlons du cinquième laser. Le cinquième laser la frappe à la poitrine, et donc là vous vous dites qu'elle est morte ? Non, hein, vous avez appris votre leçon. Non, le laser est arrêté par une côte. Ouais, la côte est désintégrée et le reste du corps est en pleine forme. Oh et pour ceux qui demandent, non, la protection contre la désintégration était déjà tombée.
Et vous croyez que c'est tout ? La fanfic' ne fait pas que vous dire que c'est dangereux. Elle essaie de vous faire croire que LittlePip a mal. Par exemple, après s'être reçu un laser antichar dans la poitrine, LittlePip "garde un sabot à la poitrine" et "a du mal à respirer". Ouais. Ouais. Plantez-vous un couteau dans la main et regardez votre réaction. Maintenant imaginez une balle en plein torse. Okay maintenant un laser. Vous la sentez la crédibilité ? Mais ce n'est pas fini. Vous vous rappelez la côte "désintégrée" ? L'infirmière l'a réparée. Ouais ouais l'infirmière a utilisé sa magie pour reformer la côte désintégrée tantôt. Parce que.
Pour être honnête avec vous, c'est avec cette blessure que j'ai décrété que LittlePip était une goule.
Si vous n'avez toujours pas bien compris où je veux en venir, LittlePip est une bourrine en puissance. Non, vraiment, je ne plaisante pas. Quand je dis que c'est la fille de Raptor Sparkle, je suis très près de la vérité.
Par exemple, LittlePip peut voler. C'est une licorne, mais elle a découvert qu'elle pouvait se léviter elle-même. Oui, nous sommes en intersaison avant la saison 2, Twilight attendra la saison 3 pour pouvoir le faire, mais eh, tout le monde y avait déjà pensé. Ce qu'il faut comprendre c'est que LittlePip peut se promener en plein vol comme elle veut. Oh, et parlant de sa lévitation : elle peut soulever des wagons de train, ou plus si affinités. De fait, la description de sa compétence suggère qu'elle pourrait même déplacer le soleil et la lune, et je ne suis pas loin de prendre la blague au premier degré. Il y a un problème ? Télékinésie. Des tourelles vous tirent dessus ? Télékinésie, on retire les batteries. Un boss que vous n'aimez pas ? Télékinésie, il est mort.
Toujours au chapitre 37, qui est un festival à lui seul...
...
Vous savez quoi ?
J'étais sur le point de réécrire cet article, un second jet pour restructurer mon propos, mais ranaf'. Il est 5h57 et j'ai juste envie de râler. Donc laissez-moi restructurer ici : le texte est flemmard.
Gardez ça en tête pour plus tard : FO:E, la fic' la plus longue du fandom, est flemmarde. J'y reviendrai.
Donc, au chapitre 37 qui est un festival, le groupe tombe dans un piège. Ils tombent dans un champ de mines et soudain deux ennemis apparaissent sur les côtés pour former un bouclier et les emprisonner avec les mines. Donc là vous avez l'habitude et vous savez déjà qu'ils vont s'en sortir. La question c'est comment. Eh bien, LittlePip utilise sa télékinésie pour repousser mines contre les bords du bouclier. Ensuite sa keupine infirmière à côté d'elle crée son propre bouclier pour les protéger de l'explosion, réduisant déjà le piège à néant. Mais comme ce n'est pas assez, LittlePip active sur elle un émetteur qui tue tous les êtres vivants en quelques secondes. Les deux ennemis surpris relâchent le bouclier, les mines explosent.
Je vous laisse réfléchir à tout ce qui ne va pas.
Non, ce qui nous intéresse est qu'au moment d'utiliser sa télékinésie, le texte dit que LittlePip "sépare la mer de mines en deux". Avec un mot anglais un peu archaïque, oui c'est une formule connue, oui c'est une référence biblique. Et même si c'est une blague, c'est un peu l'idée. Je n'arriverais pas à décrire le nombre de fois où le deus ex de la télékinésie a été utilisé.
Tiens, parlant du chapitre 37, laissez-moi vous expliquer pourquoi je parle de festival. En début de chapitre, la troupe passe à côté de panneaux publicitaires. Et là le pégase explique comme quoi les panneaux feraient un bon blindage pour leur chariot aérien, parce qu'ils sont en je-sais-plus-quoi-ite, un métal super résistant, bien plus que le machintrucchosion plus répandu. J'aimerais que ça fasse tilt dans vos têtes. Les cuirasses des Steel Rangers, l'armure la plus puissante des forces armées équestriennes, sont en acier. Il existe un métal plus résistant dont on n'a jamais entendu parler... et un métal plus résistant encore. Et à quoi est utilisé ce métal ? À faire. Des panneaux. Publicitaires.
C'est sérieux.
Mais jusqu'à présent on a juste parlé de quelques invraisemblances. Bon, les combats ne sont pas crédibles pour un sou, le deus ex y est une constante et toute notion de danger s'est évaporée depuis longtemps. Et alors ? Ça ne rend pas le texte si désagréable ?
Au nom de Luna... vous ne savez pas.
Sur le stream de Metasigma, une personne a résumé FO:E encore mieux que moi. Moi, je dis que c'est la fille de Raptor Sparkle. Lui, il a dit que c'était l'histoire de l'héroïne la plus prétentieuse jamais vu.
Il a raison. À 120%. 118.6% périodique pour être précis.
LITTLEPIP EST PRÉTENTIEUSE ! Mais prétentieuse comme je n'avais jamais vu !
Le texte veut faire de LittlePip un parangon, une héroïne, un exemple à suivre. Du coup il faut qu'elle soit gentille. Du coup elle a constamment des états d'âme sur tout et n'importe quoi, et elle est censée subir des épreuves et se sacrifier. Et elle est censée ne jamais abandonner, toutes ces banalités... comme j'ai lu des bribes de la fin, je sais que je pourrais citer l'épilogue pour expliquer à quel point ce texte n'est qu'un vaste hymne à la gloire de miss bourrine, mais je ne vais pas le faire. Je suis là pour que vous ayez une idée des absurdités que j'ai dû me bouffer.
Par exemple.
Au chapitre 2, l'un des premiers personnages que l'on rencontre est Monterey Jack. Ce personnage avait tout pour devenir un équipier mais s'avéra une belle raclure -- et donc un personnage sympathique -- qui a manqué de tuer l'héroïne. Bien. Au chapitre... ouais 17 ou quelque chose, on retrouve ce même Monterey Jack et on apprend qu'il va être tué. Je vous passe les détails, sa vie est passionnante. Bref. LittlePip veut le sauver, parce qu'elle est gentille et parce que c'est un peu sa faute, et que Monterey a des enfants mais hein bon... et, chapitre 19, elle échoue. Monterey Jack est tué.
La fic' nous pleure une rivière sur le fait qu'elle n'a pas réussi à sauver un poney.
Alors juste pour précision, aussi : ce n'est pas comme si LittlePip avait essayé et échoué. Non. Ce sont ses potes qui ont dû l'empêcher d'intervenir en l'endormant. Ce qui n'empêche pas l'héroïne de se flageller comme quoi elle a échoué blablabla après avoir sauvé je ne sais plus combien de poneys et la moitié de Manehattan etc... En fait, la mort de Moneterey Jack au chapitre 19 est le premier échec de LittlePip, la première chose qu'elle ne réussit pas. Et accessoirement ce sera la seule.
Une fois encore : pour un récit d'aventure, c'est normal. Le héros doit se soucier des autres et surtout il doit réussir. C'est normal qu'il réussisse. Mais il est un peu beaucoup difficile de faire prendre en pitié un héros à qui tout réussit. Le texte le sait par ailleurs, en mettant en parallèle le poney lambda, souffrant de faim, de soif, des radiations... et LittlePip dont les problèmes existentiels sont de n'avoir pas sauvé un criminel.
Mais laissons Monterey Jack.
Chapitre... 35 je crois. Je vous passe les circonstances, il y a un village de cannibales, je ne vous spoile même pas, on le sait dix à quinze pages à l'avance. En le découvrant, LittlePip s'énerve et tue tout le monde. Puis a des remords et se dit qu'elle a été méchante et tout ça.
Alors, laissons de côté la question de savoir s'il fallait tuer tout le monde, ou juste prévenir les gens, ou peu importe... ça on s'en fout. Non, ce qui nous importe, c'est que LittlePip essaie de dire qu'elle a été méchante. Parce qu'elle a tué tous les poneys. Elle a même étranglé une pouliche tout juste jument avec sa magie. Donc là vous vous dites, ses remords et ses doutes sont légitimes ? Vous n'avez toujours pas compris. Elle n'a pas étranglé la pouliche, le texte est très clair là-dessus. Elle l'a laissée en vie. Et de fait, avant de tuer, elle a vérifié chacun des habitants pour voir s'ils portaient les marque des cannibales. Ce qui signifie que, dans sa rage, LittlePip a pris le temps de s'assurer de qui elle tuait.
Attendez, ce n'est peut-être pas clair pour vous, un autre exemple.
Chapitre 37, rappelez-vous, on vient de tomber de cinq cents mètres, de s'écraser en bas, et maintenant pendant que le pégase se débat nous on se noie dans l'eau empoisonnée qui emplit le chariot aérien. Voilà, vous y êtes ? Très bien. Vous faites quoi ? Vous êtes blessé, vous êtes empoisonné, à bout de forces, vous vous noyez, vous venez de faire une chute... eh bien LittlePip, elle, elle se préoccupe de sa keupine infirmière qui risque de se noyer. Et on va passer trois paragraphes à tenter de sauver la keupine infirmière de la noyade. Non, attendez, j'ai dit trois paragraphes ? Je voulais dire deux pages, vu que même une fois que tout est fini, l'héroïne veut encore se traîner jusqu'à sa keupine pour s'assurer qu'elle va bien.
Vous pouvez trouver cela mignon mais j'aimerais quand même remettre en avant le fait que punaise, LittlePip était épuisée et se noyait ! Au nom de Luna ! Quand tu te noies tu ne peux pas aider quelqu'un d'autre à ne pas se noyer ! Tu essaies de ne pas te noyer toi-même ! LittlePip veut tellement bien faire que ça en devient ridicule, voire absurde.
Honnêtement, pendant un temps le texte a voulu faire les choses correctement. Donner des défauts à LittlePip. Des mesquineries, des traits équins. Dépendance à la drogue. Jalousie... Même la curiosité, au final. Et aussi des difficultés à jouer le rôle de meneuse, une fois le groupe formé. Mais une fois encore, tout cela passe très vite à la trappe à partir de Manehattan, expédié et plus ou moins oublié à partir du chapitre 21, remplacé par un hymne à la gloire de la grande et merveilleuse LittlePip. C'est un de ces cas où elle est tellement "parfaite" qu'elle en est inhumaine -- et bien entendu inéquine.
Donc.
Ce que nous avons est un texte qui va vous dire constamment "admire-la" et qui va se forcer à la rendre trop gentille, donc très conne et très énervante, surtout avec ses questions philosophiques à deux sous et ses pensées saoulantes, tout simplement parce que derrière il n'y a que du vent.
Vous vous demandiez peut-être pourquoi je vous avais autant parlé de Metasigma, mais comparez. LittlePip est censée être persévérante, représenter une détermination sans faille. Mais punaise, LittlePip n'a jamais affronté la moindre vraie difficulté ! Tout lui est servi sur un plateau d'argent ! Elle empile les deus ex, non sérieusement, son groupe tue les alicornes par paquets de dix ! Elle n'a jamais connu la défaite, jamais, oubliez Monterey c'est de la foutaise, tout ce qu'elle fait lui réussit. Comment voulez-vous qu'elle représente la persévérance si tout lui réussit par défaut ? Metasigma se tue des mois, encaisse les échecs, persévère. "À vaincre sans périls, on triomphe sans gloire", LittlePip n'est qu'une parvenue là où Metasigma est un combattant. Et oui c'est bête d'utiliser ce terme pour un joueur de jeu vidéo mais il est vraiment acharné, il se relève vraiment de véritables gifles que le jeu lui inflige. LittlePip chouine parce que son caparaçon est taché.
L'un des deux m'a inspiré pour continuer, devinez LEQUEL.
Vous n'imaginez pas les pétages de plomb que j'ai eus. Je n'ai rien contre une héroïne puissante, si au moins le texte l'assumait. Mais le texte essaie de faire deux choses à la fois. Il me dit que c'est dangereux puis balaie le danger, et une fois le danger balayé avec une facilité décevante, il me dit de plaindre l'héroïne parce que c'est difficile. Foutage. De gueule.
Mais là je n'ai parlé que des combats et de l'héroïne.
Je ne vous ai pas encore parlé de l'histoire.
Oh bon sang l'histoire. Honnêtement, et même si c'est probablement la seule occasion de râler que j'aurais avant la fin de la traduction, je ne sais pas si j'aurais le courage de vous la décrire. Je n'ai jamais vu un tel paquet d'incohérences. Mais je peux au moins vous donner quelques détails des absurdités que j'ai dû subir.
Ainsi, dans les chapitres 30 et quelques, on apprend de la bouche de Twilight Sparkle en personne que les zèbres sont capables de tirer leurs mégasorts sur Equestria en l'espace de quelques minutes. Bon. Cela ne vous parle peut-être pas. Alors laissez-moi vous évoquer la crise de Cuba. Cette crise se résume au fait que la Russie allait disposer de missiles à proximité du sol américain, et donc pouvoir frapper ledit sol américain en moins d'une heure. Les États-Unis ont dit "non", ce n'était tout simplement pas une option. Si la Russie avait placé ses missiles, c'était la guerre. Tout simplement parce qu'autrement les États-Unis se retrouvaient à peu près sans défense. Donc quand la fic' explique que les zèbres pouvaient frapper les grandes villes d'Equestria en quelques minutes, je m'excuses mais non. Juste. Non.
Des détails de ce type, la fic' en regorge. Par exemple. Nous sommes bien avant le mariage, mais on retrouve des boucliers partout. Celui de l'infirmière, pour commencer. Celui des alicornes, aussi. Celui des princesses Celestia et Luna. Bon. Ceux des entrepôts, etc... celui du Single... okay il y a des boucliers partout et ils sont juste absurdement puissants. À ce titre le bouclier de la Tenpony Power a soutenu un mégasort. Question : pourquoi les grandes villes ne sont pas protégées ?
Vous allez me dire, "c'est impossible" ? Vraiment ? Vous n'avez pas idée des ressources qu'ils ont dépensées ailleurs, et ils n'auraient pas pu bâtir des boucliers géants... Bon, admettons. D'accord. Alors laissez-moi vous poser une autre question. Si les mégasorts peuvent tomber en l'espace de quelques minutes, à quoi servent les Étables ? Vous n'avez pas le temps d'y faire rentrer les gens. Vous n'avez même pas le temps de les avertir. Alors pourquoi construire des Étables, au lieu de construire des boucliers ?
Mais laissons ça, c'est de la logique falloutienne, c'est entendu.
Laissez-moi vous poser une autre question.
Vous êtes la dirigeante d'Equestria depuis mille ans. Votre royaume entre en guerre. Qu'est-ce que vous faites ? Si votre réponse était "vous abdiquez", félicitations, bienvenue dans FO:E. Oui, après six ans de guerre...
... six...
Okay excusez-moi, je dois râler sur ça aussi. La première guerre mondiale a duré quatre ans. Après quatre ans, l'Allemagne était à genoux. Niveau ressources, il ne restait plus rien. La seconde guerre mondiale a duré six ans. Là aussi, à la fin de la guerre la plupart des combattants étaient épuisés. Une guerre consomme des sommes astronomiques de ressources. Alors bien sûr, pour les américains une guerre peut durer longtemps : ils pensent à la guerre du Vietnam, qui a duré dix ans. Mais ils n'y ont envoyé qu'un corps expéditionnaire, et même si ça leur a coûté formidablement cher, c'était un conflit limité, pas une guerre totale, de type thermonucléaire. Pas un conflit ouvert avec la Russie.
Or c'est le cas avec FO:E : Equestria est en guerre ouverte, directe, avec les zèbres. Et, avec les Ministères, il y a clairement une économie de guerre qui s'installe. On parle de guerre totale. Ca signifie aussi une guerre d'attrition, et les ressources se font dévorer par le conflit. Devinez combien d'années ça a duré. Un peu plus de douze ans.
Non. Juste. Non.
Mais revenons à Celestia. Donc, après six ans de guerre où visiblement elle n'a pas été foutue de négocier ne serait-ce qu'une trêve... et je n'ai même pas parlé des causes de la guerre... donc après six ans de guerre, elle abdique. Elle abandonne les poneys, passe le sabot à Luna et part en congé. Ouais. Oh, et l'excuse ? Une école a été massacrée. Après six ans de guerre, il y a une poignée d'enfants qui sont morts, donc la dirigeante d'Equestria abdique. LOGIQUE.
Vous expliquer certaines des absurdités que j'ai pu voir demanderait trop d'explications, mais rien que cette abdication donne une idée de la chose. La fic' a besoin que certaines choses se produisent et sautera sur la première excuse venue pour le justifier. C'est, là aussi, une constante.
Mais parlons du Black Book.
Parce qu'à côté de l'intrigue ô combien intéressante de whatever, il y a aussi un livre de magie noire, et blablabla... bref, le Black Book permet de découper une âme en parties et de mettre ces parties dans des objets, appelés "jarres d'âme". Okay. Ca n'a rien à foutre là mais admettons, il paraît que c'est une référence à Harry Potter, je ne vais pas discuter.
Alors, vous êtes Rarity, vous regrettez que vos copines s'éloignent les unes des autres, qu'est-ce que vous faites ? Vous travaillez à les réunir, vous allez les voir, discuter avec elles, faire des trucs de keupine ? Naaaaan c'est pas assez FO:E. Allez, magie noire, on va créer des jarres d'âme avec l'âme qu'on aura volées à nos amies. Et je tiens à préciser que j'ai vu le coup venir depuis qu'on a évoqué le truc, vers les chapitres 15-20 je crois. Bon... pour une raison qui m'échappe totalement, mettons que ce soit logique. Qu'est-ce que vous faites ? Vous faites six jarres d'âmes, une pour chaque poney du mane6 ?
Non.
QUARANTE-DEUX.
Vous faites QUARANTE-DEUX jarres d'âme pour une raison qui échappe à l'équinité ! Quarante-deux ! Bordel de...
Oh mais attendez.
Vous ne voyez toujours pas le problème.
Okay, okay. Autre exemple de mentalité débile que cette fic' vous infligera. Chapitre 37 toujours, je vous avais dit que c'était le festival. On apprend qu'une dragonne garde le trésor royal de Canterlot. Bon, pourquoi pas. On apprend aussi que l'école de Celestia utilisait des bébés dragon pour on ne sait quoi. Okay, référence à Spike, pourquoi pas. On apprend que la dragonne est la mère de ces bébés dragon... oooookay... ouais ? Et là on apprend que Celestia a passé un accord avec la dragonne, la dragonne avait le trésor et Celestia avait ses bébés.
Je vous laisse cogiter... voilà. La dragonne a vendu ses enfants. Bon, c'est un dragon, je ne questionnerai pas sa logique. Mais Celestia... a acheté des bébés. Celestia. Non je répète, vous n'avez pas l'air de bien suivre. Celestia. A acheté. Des bébés. Pour faire quoi, je sais pas, on va éviter de voir le mal partout... mais voilà quoi. Celestia. A acheté. Des bébés. La dirigeante d'Equestria. Parangon de la vertu.
Toujours pas convaincus, hein...
Non mais d'accord.
Chapitre 37 encore et toujours, parce que décidément c'est juste formidable. On apprend que Rainbow Dash a créé une machine pour contrôler la météo. Aka une machine capable de balayer la grisaille et ramener le grand soleil sur tout Equestria. Ce qu'on savait devoir arriver depuis, oh... le chapitre 30, 32 ? 'Fin bref. Cette machine a juste besoin d'un poney pour fonctionner. Là les mégasorts s'abattent, et Rainbow Dash pourrait, je ne sais pas, aller dans cette machine ?
Non, Rainbow Dash trouve que tout est nul et va se suicider sur une montagne.
Buckin'. Rainbow Dash.
Et attention. Lorsqu'on apprend la façon dont elle était morte, c'était cool. Un peu décevant bien sûr, mais c'était limite poignant, bien fait. En tout cas c'était intelligent et je l'avais pris volontiers. Mais quand j'apprends, seize chapitres plus tard, qu'au lieu de rester là comme une gourde elle aurait pu gérer le ciel d'Equestria, je me permets de sourciller. C'est Rainbow Dash.
...
Vous savez, je le sens bien que ça ne vous parle pas. Vous avez pu me croire quand je vous disais que le danger était foireux, les combats stupides et l'héroïne prétentieuse. Mais vous n'arrivez pas à saisir la mentalité de mer- que la fic' attribue aux poneys pour justifier tout et n'importe quoi, et à quel point l'histoire derrière tout ça est formidablement foireuse.
Ce n'est pas grave.
Parce que je n'ai pas encore sorti mon joker.
Et avant de sortir mon joker, mon argument ultime, laissez-moi vous parler du plus gros problème, du problème numéro UN de cette fanfiction. L'écriture au kilomètre.
Ah, l'écriture au kilomètre.
Jusqu'à présent j'ai râlé sur le fond, mais il est temps de parler de la forme. Et là je tiens à souligner que FO:E représente une performance. Ce sont environ 1'500 pages (estimation personnelle) écrites en 6 mois. J'avais calculé environ un chapitre par semaine, et un chapitre à FO:E c'est en moyenne 30 pages. Kkat, l'auteur, a fait preuve d'une endurance absolument ahurissante.
Mais pour réussir cette performance, il a dû recourir à ce que j'appelle l'écriture au kilomètre.
Cela signifie d'écrire tout le temps de la même manière, comme une machine, de répéter tout le temps les mêmes techniques, les mêmes procédés, encore et encore, pour gagner du temps. Vous pouvez aligner des pages et des pages et des pages et des pages de cette manière, sans mal. Non, vraiment, si vous n'avez pas peur du résultat, vous pouvez aisément faire des chapitres dépassant les trente pages. Il suffit de connaître la technique, et de répéter, et de répéter, et de répéter... et de répéter...
Du coup, oui, ironiquement la fanfiction la plus longue du fandom est flemmarde. Elle repose sur des techniques de gain de temps et d'empilement de texte. Alors oui, c'est maîtrisé, comme dit Kkat sait écrire. Mais c'est tout le temps la même chose. Et ça devient très vite répétitif. Kkat n'avait pas le choix de le faire s'il voulait tenir ses délais, et de toute manière pourquoi faire autrement ? Il faut vraiment vouloir être passionné d'écriture pour vouloir se dépasser.
Alors je ne peux pas vous citer de passage de texte mais je peux vous citer encore une anecdote.
L'histoire jongle entre humour et sérieux, mais parfois c'est... assez inapproprié. Ainsi, chapitre 36, les héros sont empoisonnés -- toujours le fameux "rose" -- et arrivent dans une pièce remplie de zombis invincibles. Ouais, c'est des goules, tu les tues, ils se relèvent. Pose pas de questions. Là, l'un d'entre eux est plongé dans une cuve de poison et forcé de se battre à sabots nus contre une des goules. Et là les autres... qui sont blessés, empoisonnés, dans une pièce remplie d'ennemis... regardent le combat et se mettent à plaisanter. Eeeyup.
C'est tout simplement qu'une fois encore, le texte est écrit au kilomètre. Kkat doit enchaîner absolument, faire la transition vers la suite -- d'où, aussi, des tas d'ellipses -- et l'humour aide pas mal à ça. Ici il cherche simplement le moyen de se détacher d'un combat qu'il ne compte pas finir, et donc il recourt à la première technique venue : paf, des blagues, ça contentera le lecteur, vite la suite. Même si dans le contexte ça n'a mais alors vraiment pas sa place.
Mais je sais que tout cela ne vous parle pas encore.
Donc joker.
Je vais vous parler du pire moment de tout FO:E.
Chapitre 37... soupir... nous sommes au château de Canterlot. On sait depuis une volée de chapitres déjà, à travers le récit d'un pégase, que les princesses sont mortes dans ce château. L'héroïne craint d'y trouver leurs ossements, vu qu'elle a grandi en les voyant comme des déesses. Elle arrive à la salle du trône, pas d'ossements. Elle est soulagée et nous lecteurs ont sait qu'elle les verra plus loin. Elle continue son chemin jusqu'aux appartements de la princesse Luna.
Et là, une alicorne apparaît.
Et cette motherbuckin' alicorne porte une cuirasse d'ossements, avec la cage thoracique et les ailes d'un squelette, et en collier un crâne avec une longue corne pointue. Oui, l'alicorne, Nightseer, porte rien moins que la princesse Luna en cuirasse.
Donc là vous me faites "okay qu'est-ce qui ne va pas encore ?" Rien ! Mais rien du tout ! Au contraire, c'est énorme ! La mise en scène est cool, l'idée est génial, l'effet est maximal ! Tu ne PEUX PAS foirer une scène pareille ! C'est tout simplement le moment le plus épique de toute cette foutue fic' ! Tu ne peux pas la foirer cette scène, tu ne peux pas, tu... ah ouais, c'est FO:E.
Donc, comment foirer une scène épique.
Déjà, tu essaies de faire comme si le lecteur était un abruti fini. Et tu répètes quatre fois, sur deux pages, que le crâne a une longue corne pointue. Pour le cas où on serait vraiment lents à comprendre. Alors oui, peut-être que l'auteur a voulu créer un effet, mais si c'est le cas alors c'est foiré au-delà de tout. Se contenter de répéter quatre fois la même information ce n'est pas la même chose que des plans caméra intense, ça ne fonctionne pas pareil.
Ensuite, tu reprends l'habituel poncif de l'héroine invincible et des combats foireux. Par exemple, pendant que LittlePip fait sa fixette sur la corne, l'alicorne lui balance deux lames de sang sur la gueule. Aka des épées magiques qui font très mal. Alors, question : deux épées projetées sur l'héroïne à bout portant sans que celle-ci n'esquive ? Les dégâts ? Réponse : la première épais ricoche sur le caparaçon, parce que visiblement Nightseer ne sait pas viser... et la seconde épée égratigne le cou. Woo-buckin'-hoo. Ouais, pendant deux pages LittlePip ne fait rien, et on subit des pitreries du genre.
Enfin, tu expédies le boss le plus cool de toute la fic' en une phrase. Après deux pages où il ne se passe rien, où LittlePip baigne dans son propre sang empoisonné, soudain paf, télékinésie ! Et la méchante est morte. Une. Phrase. Une buckin' phrase.
Voilà.
Voilà comment foirer une scène épique.
Et voilà comment je résumerais FO:E à ce stade, après 37 chapitres de pétages de plomb et de râlages sans fin. Un tas de bonnes idées qui, par manque de temps et de réflexion, ont donné un gigantesque "trainwreck" et des incohérences hurlantes, quand il ne s'agit pas carrément de bâclage. Les armes à énergie magique qui soudain se rechargent, comme ça, sans raison. Les chiens de diamant pas foutus de faire sauter un pilier de pont, mais qui menacent d'exploser l'hôpital que du reste ils n'ont jamais pillé parce que dedans cha fait peur... Sérieux... Applejack qui nous fait "j'ai vendu ma feeeeeeerme !" alors qu'elle l'a juste passée à sa soeur... c'est sans fin et ça se résume en général à un simple manque de temps.
Mais aussi et surtout à une prétention sans borne qui fait de LittlePip la fille légitime de Raptor Sparkle, une bourrine parmi les bourrines, dans une histoire qui a depuis longtemps perdu toute crédibilité et tout intérêt pour ne plus reposer que sur du screamer et quelques rares bonnes idées... parfois très mal exploitées, parfois de bonnes surprises de passage...
Alors je râle contre les incohérences, contre l'histoire qui n'a aucun sens, les personnages qui font n'importe quoi, les situations absurdes... mais dans ces cas-là, quand je râle, je m'amuse, et ça ne signifie pas que j'arrêterais de lire. Râler, c'est ne pas être indifférent, c'est se soucier de l'histoire parfois plus que l'auteur lui-même. C'est de bon coeur. Quand, à la fin du chapitre 20, j'ai découvert l'identité de Watcher et que j'ai fait "non", c'était au fond un détail, ça ne rendait pas l'histoire mauvaise pour autant.
Mais l'héroïne, la prétention de l'héroïne, ça par contre c'est impardonnable. Et si ce n'est pas au niveau d'un Past Sins -- où là j'ai carrément abandonné la traduction d'un texte qui mériterait la remise à l'index -- j'aimerais que les lecteurs ne s'y trompent pas. Cette héroïne joue les martyrs. C'est une bourrine qui se plaint sans cesse et ça la rend détestable. Et faire semblant qu'elle ait du mal ne sert qu'à souligner la facilité de ses aventures, à quel point elle est détachée de l'équinité. C'est, dans mon jargon, un monstre.
Donc voilà.
Je n'ai encore qu'esquissé, vous n'avez pas le dixième de tous mes râlages. FO:E mérite autant de félicitations que de crachats -- ce qui est d'ailleurs devenu une blague parmi les bronies romands, le crachat pour se soigner, ou le fait que Velvet Remedy peut soigner n'importe quoi -- et si je sois forcé, à contrecoeur, de reconnaître ses qualités à cette fic', je refuse que tous ses défauts passent sous silence. Surtout si d'autres auteurs doivent l'utiliser comme repère.
L'auteur sait écrire, et il y a des tas de bonnes idées. Mais c'est répétitif, c'est incohérent et infiniment prétentieux.
C'est FO:E.
Et le plus long râlage de ma vie.
EDIT: Un addendum imprévu.
Hi'.
Je ne suis pas un bon littéraire. Après six ans d'études, à mon tout dernier séminaire j'ai refusé de rendre mon travail, parce que ma conclusion à l'époque était que la littérature ne sert à rien. Plus précisément, que le texte ne pèse pour rien dans son succès.
La littérature, argument Moon, n'est pas là pour dicter aux gens ce qui doit leur plaire. Elle est là pour dire aux gens comment le texte fonctionne. Elle donne les outils, les techniques. Elle retrouve la trace de ces outils dans le texte, et elle en déduit ce que le texte cherche à faire. Plus, à la lecture d'un texte, on y trouve de techniques, plus ces techniques sont novatrices, plus le texte est "littéraire". On juge un texte à l'utilisation de ses techniques vis-à-vis de son histoire, ou, comme on dit, "une forme adaptée au fond".
Donc, quand un texte est dépourvu de techniques, ce texte est nul.
Quand un texte est bourré de techniques, mais que celles-ci sont génériques, ce texte est nul.
Bien sûr, je ne demande pas aux fanficers d'être des professionnels. Nous sommes juste là pour fêter FiM et partager nos histoires entre copains. Et, comme dit, le texte ne pèse pour rien dans son succès. Il s'agissait simplement d'être là au bon endroit, au bon moment. My Little Dashie en est le meilleur exemple, et peu importe ses défauts, son succès est tout à fait justifié. Elle était la fic' qu'à l'époque les gens voulaient lire. Au final, c'est comme Derpy. Les gens qui la découvrent aujourd'hui auront du mal à comprendre son succès, le culte qui l'entoure alors que c'est juste un poney aux yeux rigolos, un accident. Derpy doit sa valeur aux circonstances, elle n'est pas un chef d'oeuvre.
Toutes les grandes fics' dont on répète le nom sans fin comme une litanie, ce ne sont pas des chefs d'oeuvre. La plupart de ces textes sont tout juste "moyens".
Mais alors c'est quoi, un bon texte ?
Asylum.
Ce n'est pas la meilleure fanfiction MLP. La meilleure, c'est Laughter Lost. Ce n'est même pas une fanfiction MLP. Elle ne parle pas de poneys, elle parle de maladies mentales, et arrêtez de vouloir me faire croire que l'asile est en Equestria, ça respire l'humanité jusque dans les grincements de porte. Cette fanfic' est tout juste une ponification, et même pas une bonne ponification. C'est simplement une perle, un texte unique et, littérairement parlant, un exemple à suivre.
L'histoire est négligeable : Twilight Sparke se réveille à l'asile où on lui dit que tous ses souvenirs sont faux.
Des histoires du genre on en a bouffé plus qu'on ne pense. Je pourrais citer le jeu Alan Wake, par exemple. Par défaut le héros n'est pas fou, l'asile est méchant et après quelques screamers et du drama le héros gagne, sauf si l'auteur en décide autrement.
Dans Asylum, toutes ces attentes passent à la broyeuse.
La maladie de Twilight Sparkle, comme celles de toutes les autres patientes, sont des maladies réelles. Twilight et les autres agissent toutes comme de vraies patientes le feraient -- entendu que je ne suis pas médecin, mais c'est extrêmement crédible. De fait, je dois insister. Le lecteur est naturellement poussé à croire que Twilight est saine d'esprit. Par habitude, par sympathie pour l'héroïne, parce que c'est elle qu'il suit, parce que c'est l'enjeu. Twilight va passer son temps à tenter de briser l'illusion, et le texte va passer son temps à lui résister. Tout dans Asylum suggère que notre jument préférée est folle, et le lecteur est libre de s'enfermer avec elle dans l'illusion ou au contraire de la regarder s'auto-détruire comme le font les médecins.
Car oui, l'asile n'est ni méchant ni caricatural. L'asile est lui aussi terriblement crédible, très proche de la réalité. Le personnel a une vie à côté, le monde ne tourne pas autour d'une seule patiente, on sent la fatigue et l'expérience. Les docteurs cherchent vraiment à soigner Twilight, et ils ont leurs problèmes et leurs rêves. Là encore le texte joue avec nos attentes, en nous donnant autant de raisons de nous méfier -- il y a une intrigue parallèle -- que de sympathiser avec le corps médical, en nous le rendant familier.
Mais surtout, et c'est assez remarquable, Asylum n'utilise presque pas les screamers et le drama. À peu près tous les poneys ont vu leur vie détruite, mais tous cherchent à garder le sourire et à continuer, et la véritable tension repose sur l'interaction entre Twilight et le corps médical ou avec les autres patients, sur le fait qu'elle essaie de tout bousculer. Les crises et autres cauchemars sont plutôt rares, bien dosées et surtout ambiguës. En d'autres termes, cette fanfic' ne repose pas sur les explosions pour émouvoir, mais sur son histoire et sur ses personnages.
Au niveau du fond, donc, Asylum est déjà remarquable.
Beaucoup d'autres auteurs se seraient contentés de bâcler un hôpital caricatural, de bourrer l'histoire de larmes et de cauchemars et de faire couler le sang par crainte que le lecteur s'ennuie. Pas Asylum. Qu'on aime ou pas, Asylum se tue à créer un asile proche du réel pour permettre une intrigue qui ne tombe jamais dans la facilité. Il y a énormément d'efforts derrière tout ça, un fourmillement de détails et une relance constante de l'action pour prouver au monde que la petite Twilight Sparkle n'est pas folle. Une histoire tragique, tiens, quand j'y pense...
Mais des histoires aussi travaillées j'en ai vu quand même beaucoup, et c'est en général celles-là dont je dis qu'elles ont du "potentiel". C'est au niveau de la forme que cette fanfiction devient simplement unique.
Pour remettre les choses en perspective, cette fanfiction, toujours inachevée, compte 22 chapitres totalisant 160'000+ mots. C'est beaucoup. En général, les textes de cette longueur recourent à l'écriture "au kilomètre", une façon d'écrire qui permet d'aligner les pages sans se soucier vraiment de la qualité. D'autres fics', comme Le fruit de la vengeance, cherchent à soigner l'écriture, avec un résultat plutôt inégal, les scènes plus importantes recevant plus d'attention là où les autres sont carrément bâclées. Désolé mais sérieux, cette description de Las Pegasus...
Asylum soigne son écriture en permanence. J'avais déjà cité, à l'occasion d'un autre article, deux passages de cette fic' pour montrer le travail littéraire de l'auteur. Peu importe le résultat obtenu, le travail est là, observable. Aucune scène n'est expédiée. Lorsque le chapitre 22 est sorti, je n'avais pas spécialement envie de le lire. J'ai ouvert le document, j'ai lu la première phrase. La première phrase fait 5 mots. Cinq. Mots. Et j'ai voulu lire tout le reste.
"Twilight bit back a groan."(Twilight se retint de grogner.)
Ici, laissez-moi faire une analyse de texte hâtive et approximative. On dit que Twilight veut grogner mais qu'elle se retient. Bon. Cela signifie que Twilight est nerveuse, agressive, agacée, mais qu'elle se calme. Nerveuse au début, calme à la fin. Comment exprimer ça ?
Déjà, en comparant par la phrase habituelle de l'auteur lambda. "Twilight wanted to groan" (Twilight voulait grogner). Vous pouvez ne pas me croire mais par défaut c'est la phrase que je rencontrerais, et j'espère avoir lu suffisamment de fanfictions pour avoir le droit de le suggérer.
Ce qu'on veut, c'est rendre le début de la phrase nerveuse, et la fin plutôt calme.
Vous comprenez maintenant pourquoi le choix du verbe "bit back" ("bit" signifie mordre) n'est pas anodin ? Pourquoi l'auteur ne s'est pas contenté de dire qu'elle voulait grogner, mais dit carrément qu'elle ravale son grognement ? Cela la rend plus agressive. Dans la phrase par défaut, le plus agressif serait le grognement, qui n'est pas spectaculaire, et du coup la phrase exprime plutôt l'ennui, le "je regarde tomber la pluie" qu'autre chose. Là, elle résiste à ce besoin, et cette résistance est bien plus violente que le grognement (un bon résumé de l'ambiance d'Asylum, d'ailleurs).
Maintenant, ne prenons que les voyelles :
/ai/ -> /ai/ -> /i/ -> /a/ -> /e/ -> /o/ -> /a/
C'est très approximativement quelque chose comme ça. Le son le plus courant est le /a/, et il y a donc deux divergences : le /i/ au départ et le /o/ à la fin. En gros, c'est comme une portée musicale, on a une jolie courbe mélodique dont le pic le plus remarquable et l'aigu en début de phrase, sur "bit". Ce pic est nerveux, si si croyez-moi sur parole, là où la fin de la phrase est beaucoup plus posée. Comparez vite avec les voyelles de la traduction, il n'y a plus de pic et la plus grosse variation retombe sur le "o", déplaçant l'attention du lecteur là-bas... et rendant le grognement plus agressif que le fait de le ravaler. Ce qui est contre-productif.
Prenons aussi les consonnes, et notons comme elles se répètent. Trois /t/ ("Twilight" et "bit", avec un joli enchâssement), deux /b/ ("bit" et "back) et deux /g/ ("Twilight" et "groan"). Cette répétition est un moyen d'assurer l'unité de la phrase, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. Ce qui nous intéresse, c'est que les consonnes "sourdes" (qu'on ne peut pas maintenir, comme /p/ ou /b/) sont concentrées en début de phrase, les "sonores" (maintenables, comme /m/ ou /r/) se retrouvant plutôt à la fin. Devinez quelles consonnes rendent le texte plus nerveux, et lesquelles le rendent plus calme.
Cinq mots. Juste cinq mots, et on a déjà toute une construction.
Laissez-moi, à titre de comparaison, vous sortir la première phrase du chapitre 15 du Dernier Sortilège, texte que j'apprécie particulièrement et que je trouve très bien écrit. Juste pour montrer le fossé qui sépare ces deux textes en termes littéraires :
"Les couloirs du château de cristal étaient toujours plongés dans les ténèbres."
J'ai besoin d'insister ?
Voilà ce que j'appelle un bon texte. L'auteur (Daemon of Decay) maîtrise son sujet pour un résultat que je n'ai vu nulle part ailleurs. Littérairement, ce texte est une perle parmi les fanfictions MLP, et si vous lisez l'anglais c'est la seule fanfiction que je peux vous dire d'aller lire, parce que, que vous l'aimiez ou pas, elle vaut le coup d'oeil. Parce qu'elle traite son sujet de façon originale et crédible, et parce que son écriture exploite à fond toutes les techniques à sa disposition (et un peu plus par bonne mesure) pour nous en mettre plein la vue. Et encore, je n'en ai esquissé que la surface.Ce n'est pas un chef d'oeuvre. Mais ça, là, c'est un bon texte. C'est le premier que je lis qui mérite vraiment son succès. Et c'est bourré d'efforts que vous devriez plus souvent arracher, fanficers,
à vos plumes !
Hi'.
Nightmare Moon est la meilleure.
C'est ce que j'appelle l'argument Moon, ou le droit d'aimer quelque chose de tout pourri -- inversement, de ne pas aimer quelque chose de génial.
J'aime Moon pour des raisons qui me sont personnelles, qui ne valent que pour moi et qui, au-delà de moi, n'ont plus la moindre valeur. Je peux argumenter : elle est sauvage, elle est médiévale, elle est tragique. Mais tout cela n'est que mon interprétation, ce que je vois en elle, rien d'autre. C'est subjectif. Objectivement je suis forcé de reconnaître qu'elle est nulle et que dès sa fuite de la mairie elle a perdu toute crédibilité. Elle est nulle, oui, et elle est géniale. On peut dire les deux à la fois.
Oui je vais faire un article entier pour dire cette banalité.
Il en va de même des commentaires. Quelqu'un qui écrit "c'est génial continue" est subjectif. Et il a raison. Il adore, il veut la suite, c'est son avis personnel et l'auteur lui en est infiniment reconnaissant. Il peut même argumenter, ses arguments seront forcément vrais vu qu'ils ne dépendent que de lui. L'auteur est friand de ce genre de détail, oui je lis vos commentaires sur mes textes. Inversement, "c'est nul, arrête" est tout aussi subjectif, avec tout autant de raison. Il déteste, il ne veut plus lire, c'est son avis personnel et on l'accueillera à coups de savate. Du moment qu'on comprend que c'est subjectif, les deux commentaires ont la même valeur et le même impact, et on reprochera juste le manque de tact. Mais les gens ont le droit de ne pas aimer, et même dire "je n'ai pas lu" est toujours bon à dire. Le crime, c'est de ne pas commenter.
Mais la critique, celle du littéraire en herbe, celle du relecteur, ces fameux pavés remplis de citations et de propos compliqués, cette critique-là a besoin d'objectivité.
Et je tiens à le préciser, que la majorité aime un texte ne signifie pas qu'objectivement ce texte est bon. Transformers. Twilight. Une fois encore, argument Moon, les gens ont raison d'aimer, ce n'est pas pour rien si ces films ont rencontré un tel succès. On a ce phénomène dans les jeux vidéo, où le énième Fifa de l'année se vend comme des petits pains alors que les jeux "innovants", eux, sont quasiment ignorés. La majorité n'a pas tort, elle sait juste ce qu'elle veut. Même phénomène en littérature, les textes "littéraires" étant délaissés pour les romances et autres polars' usinés. Si on répète mille fois la même formule c'est bien qu'elle fonctionne. Donc dans ces conditions on a envie de dire que "tout est subjectif" et de claquer la porte.
Rigolez pas, après six ans d'étude c'est ce que j'ai fait. Mais si je dis que :
"Reluctantly, she turned away from the door and made her way toward the distant figure of Pinkie Pie."(À contrecoeur, elle se détourna de la porte et se dirigea vers la silhouette lointaine de Pinkie Pie.)
est mieux écrit que beaucoup d'autres textes, j'ai la prétention d'être objectif. Non seulement je suis persuadé de ce que je dis mais vous devez être d'accord avec moi. Et pas juste pour le jeu de sonorités "away / her way" et "door / distant", saboté d'ailleurs par une saturation de /t/ donc ça ne compte pas. Non, je dis ça parce que la majorité des auteurs se contenteraient d'écrire "... toward Pinkie Pie" là où cette fic' fait l'effort d'ajouter un détail qui se paie en prime le luxe d'être motivé. Raison pour laquelle, d'ailleurs, les traducteurs l'auront noté, j'ai conservé l'ordre anglais au lieu d'écrire "elle se détourna à contrecoeur de..." qui est plus fluide mais qui loupe un léger effet de style, de pause marquant l'hésitation, ou la forme mimant le fond. Comme quoi System a bien raison.
Alors oui, ce peut être accidentel, totalement involontaire de la part de l'auteur. Il se peut que ce soit un défaut, que dix mille personnes n'aiment pas. La majorité d'entre vous doit trouver ridicule que cette phrase soit soudainement siiiiiii géniale juste parce qu'il y a deux mots en plus. Vous aurez raison. Et si je vous dis que :
"The long lines of patients being herded to the tables meant ponies flickered in and out of sight, a snapshot of a mane or face that disappeared in a heartbeat.
Rainbow Dash."(Les longues rangées de patients poussés vers les tables faisaient aller et venir les poneys dans son champ de vision, un instant de crinière ou de visage qui disparaissait dans un battement de coeur.)
vous pourrez même trouver cet effet de style très maladroit, voire louper complètement l'effet et vous demander ce qui s'est passé. Pourtant, "objectivement", parce que le "battement de coeur" est employé dans deux sens différents à la fois, on obtient le mimétisme du personnage voyant une crinière et ne se rendant compte qu'après coup de l'avoir reconnue, le lecteur vivant la même chose que le personnage sans même y penser. Ce sont des effets de style risqués, qui souvent ne fonctionnent pas mais c'est là. Qu'on aime ou pas, c'est dans le texte.
Toujours sur la difficulté d'être objectif, vous devez connaître le principe de l'eau tiède. On prend trois baquets d'eau : un d'eau froide, un d'eau chaude et au milieu l'eau tiède. On plonge une main dans l'eau chaude, une main dans l'eau froide puis les deux mains en même temps dans l'eau tiède. Pour la main froide l'eau paraîtra chaude, pour la main chaude l'eau paraître froide. Il existe la même chose pour la fanfiction. J'ai un exemple et pour cela je rappellerai l'épisode d'Hurricane Fluttershy, où notre pégase préférée sur le moment passe de 0.8 à 2.4 puissance de vol (sic). Dans l'absolu, c'est toujours faible, mais en termes relatifs c'est une progression vertigineuse de 300%, avec le potentiel de pulvériser les records (dixit la fin). J'ai eu le plaisir de voir la même chose avec Untiring Quill et son Manoir, où dans l'absolu les gens y verront toujours un texte plutôt amateur et ne comprendront pas pourquoi moi je m'émerveille dessus.
En même temps je l'ai toujours dit que je jugeais au potentiel.
L'argument Moon présuppose donc que quelque chose est bon ou mauvais indépendamment de notre avis personnel, ou même de l'avis de la majorité. Il dit qu'on peut aimer ce qu'on veut du moment qu'on admet que c'est subjectif. Alors oui, on pourrait s'enfermer dans le "tout est subjectif", c'est facile et confortable, mais c'est aussi la mort de la critique (et de la littérature) et ça revient à juger un texte à son nombre de lecteurs... Vous l'aurez donc compris, pour moi l'argument Moon est fondamental à ma démarche de critique (et de brony) et forcément, quand je vois des situations où il est remis en cause de façon flagrante, je... tends à mal le prendre.
...
Oui, on va tirer sur l'ambulance, ressortir la hache de guerre et parler de Sombra.
Pourquoi je m'acharne tellement sur ce sujet ? Argument Moon. Les gens aiment Sombra et c'est cool, les gens crachent sur Moon et je comprends tout à fait. Mais les gens n'aiment pas qu'on crache sur Sombra et n'ont pas l'air de comprendre qu'on puisse aimer Nightmare Moon. C'est d'autant plus frustrant pour moi que la principale défense pour Sombra est qu'il est "inexploité", argument qui, pour quelqu'un comme moi qui juge par le potentiel, est juste absurde. Argument qui, appliqué à Moon, devrait la rendre absolument formidable.
Et pour en rajouter, lors du final de la S4, on m'a dit que Sombra avait une histoire plus intéressante que celle de Tirek. Je vous laisse y réfléchir, mais comparer Sombra et Tirek, en appliquant l'argument Moon, est instructif. En général, prendre l'argument qu'on utilise quelque part pour tenter de l'appliquer ailleurs est un bon moyen de savoir si on est subjectif ou pas. Moi aussi je peux écrire une histoire trop dramatique sur le passé de Tirek, et "forcément dit comme ça"...
Je pourrais en dire autant du Twilicorn. Twilight va devenir une princesse, les gens s'affolent. Je ne vais pas mentir, il y avait une énorme part de subjectivité là-derrière, et au final on a fait à l'époque exactement ce que je reproche encore à présent aux défenseurs de Sombra. On n'aimait pas le Twilight Princess, et plus les gens nous disaient de nous calmer plus on paniquait. Nous sommes désormais en fin de saison 4, la saison 5 dans les tubes et... et tout le monde s'accorde à dire que la série est différente. Pas moins bonne ou meilleure, juste différente. Il se peut qu'on ait hurlé au loup, ils se peut qu'aujourd'hui tout le monde rigole (et cela en toute amitié) sur l'inutilité de Sparkle. Ce n'est pas comme s'ils l'avaient carrément chanté.
Que ce soit dans les dispu- discussions du fandom, en parlant des épisodes, des personnages, de fanfics' ou même de politique, il faut garder en tête que j'applique l'argument Moon. Ce n'est pas si évident d'admettre qu'une chose peut être géniale et nulle en même temps, et qu'un mauvais texte peut être excellent. Après, je peux avoir tort, je ne dis pas... Mais ça permet de dire des choses comme "ouais t'as raison mais quand même..." et de ne jamais oublier les raisons qui font que notre texte à nous, envers et contre tout, on l'aime.
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