Hi'.
J'ai lu -- en diagonale -- l'article de Rainbow Knight sur les héros. Et comme je n'allais pas râler inutilement dans les commentaires j'y vais en mode ranaf' et je m'offre carrément un article, donc ce soir on va faire un feu de cheminée, on allume les pipes et on cause du "message".
Hein ?
Quel rapport entre les héros et le "message" vous vous demandez ?
Pour faire simple, au terme de cet article j'aurai tenté de vous convaincre que le "héros" du texte est le porteur du "message" dudit texte. Et pour réussir à vous le démontrer je devrai d'abord vous convaincre que tout texte a un "message". Et pour ça... je dois déjà vous dire ce qu'est un message.
Donc commençons.
Pour vous -- on va dire -- une histoire se résume à une suite d'événements, genre : "Les héros sont dans une taverne, ils décident d'aller tuer un dragon, ils vont à la grotte, trouvent une arme sacrée et l'utilisent pour tuer le dragon", voilà, je vous ai résumé l'histoire. De ce point de vue, l'histoire est neutre, c'est juste des "faits", il s'est passé ça ça ça et puis c'est tout.
Bien entendu comme c'est de la pédagogie et que je vous ai décrit cette vision de choses de manière dépréciative (moqueuse), vous aurez deviné que c'est pas la bonne version des choses et que notre version à nous elle va être plus mieux. Je pourrais vous l'imposer du haut de ma vérité absolue mais essayons plutôt d'observer, et pour ça je vous demanderai quelle est la différence entre :
1) "Je m'en méfie quand même..." murmura Fluttershy.
2) Elle murmura de se méfier malgré tout.
3) Elle murmura de son côté, méfiante.
Ouais ouais on va faire l'inventaire des types de discours, mais promis j'abrège. Ou non, il y en a certainement qui ne connaissent pas, alors retour sur les bancs et révision plus que rapide parce que mince quoi.
L'exemple (1) donne un cas de "discours direct". C'est quand il y a les guillemets, on entend directement le personnage, sans intermédiaire, c'est littéralement ce que Fluttershy a dit mot pour mot. Ici Fluttershy parle et dit "Je m'en méfie quand même..." en traînant la fin s'il vous plait.
L'exemple (2) donne un cas de "discours indirect" ou rapporté. Ici c'est quelqu'un d'autre que Fluttershy qui parle et rapporte ce qu'elle a dit. On n'entend plus Fluttershy parler mais on sait quand même ce qu'elle a dit, à peu près : de se méfier. On note que le discours rapporté peut gravement déformer le propos (elle ne dit pas de se méfier, elle dit qu'elle se méfie...) donc s'il vous plait gardez ça en tête.
L'exemple (3) est hors-charte. Ici on ne sait même pas ce que Fluttershy a bien pu murmurer. Tout ce que nous dit le texte, c'est qu'elle murmure et qu'elle... se méfie... ouais ouais le texte nous a dit, sans nous le dire, le contenu de son propos. Mais ça tu ne le sais pas.
En l'occurrence, dans les exemples (2) et (3), qui parle ? Qui rapporte le discours de Fluttershy ? Eh bien, le "narrateur". Là encore, c'est du niveau scolaire mais le "narrateur" est le personnage fictif qui raconte l'histoire. C'est celui qui "narre", toute la narration vient de lui. Il est visible quand le texte est à la première personne, genre l'inspecteur dans un polar (qui a dit "Dans les Brumes de Ponyville" ?) ou bien caché quand le texte est à la troisième personne... okay y a bien plus de nuances mais on n'est pas là pour parler du narrateur donc pour résumer, il y a un personnage derrière tous les autres et c'est lui qui raconte l'histoire.
Ce qui nous ramène à l'exemple (1) : c'est vraiment Fluttershy qui parle ?
Réfléchissez...
Eeeeyup. C'est le narrateur qui vous rapporte ce que Fluttershy a dit. Mais si, regardez :
4) "Elle m'a dit : 'tu ne feras jamais rien de ta vie !' Elle a dit ça !" S'énerva encore Sweetie Belle.
Ici c'est Sweetie Belle qui parle, et qui rapporte le discours d'un "elle" (on dira que c'est Rarity) en faisant comme si c'étaient les mots exacts. Mais ça reste du discours rapporté, ce n'est pas Rarity qui nous parle directement. Mmmmmh tu la sens venir, la fraude ?
5) "Tu ne fais rien de ta vie !" Se plaignit Rarity, inquiète pour sa petite soeur.
Bienvenue dans la raison numéro un des disputes qui déchirent le monde : les malentendus. Rarity a dit A, Sweetie Belle a compris B, il y a toute une psychologie derrière mais passons. Un personnage qui rapporte un discours, même en faisant comme si c'étaient exactement ce qui a été dit mot pour mot, peut se tromper, ou mentir. Et on l'a dit, le narrateur est un personnage.
Vous commencez à comprendre ?
Du moment que vous avez compris que c'est un personnage qui vous raconte l'histoire, mais vraiment un personnage, j'insiste, vous pouvez comprendre ce que je veux dire par "message".
Chaque personnage a sa vision des choses, sa manière de percevoir le monde. Dans les Brumes, je m'excuse par avance si ce n'est pas le cas, on a le cliché du vieux grognard ivrogne et désabusé qui ne peut pas voir la couleur jaune sans penser à de l'urine. Riez pas, c'est une maladie grave chez les inspecteurs de police qui les empêche de manger des pâtes sans vomir. Et c'est pire s'il y a de la sauce tomate. Dans le Manoir, par contre, le narrateur est bien plus jovial, très enthousiaste...
Laissez-moi vous le dire autrement.
Prenez un caillou. Juste. Un caillou. Puis montrez exactement le même caillou, à chaque fois, à chacune des juments du mane6, et regardez leurs réactions. Si les personnages sont bien faits, chacune aura une réaction différente (entendu que ce sera un peu à chaque fois une variation de "pourquoi tu me montres ce caillou ?"). C'est parce que chacune a sa vision du monde, ses idées à elle, et qu'elle va les appliquer au caillou. Ça fonctionne aussi dans la réalité, hein, tu montres le même arbre à deux personnes, l'un va le trouver superbe, l'autre horrible...
Le narrateur est pareil. Exactement pareil. Tu lui passes l'histoire, il a son avis dessus et il va te l'asséner à chaque page, à chaque mot, à chaque blanc entre les caractères ! C'est lui qui raconte l'histoire et plus le narrateur est bon, plus il a fait en sorte que cette histoire exprime sa vision des choses.
Cette "vision des choses", c'est le message.
Un bête exemple ?
Le récit initiatique. Vous savez, le personnage principal "quelconque", qui débute sans rien, genre paysan dans son village ou gamin à l'école, et qui finit demi-dieu sauveur du monde et plus si affinités ? Le message est un truc du genre "tu peux accomplir de grandes choses" ou "crois en toi"... Bah oui, le mec lambda a pu le faire, pourquoi pas toi ?
Le "message" d'un texte est l'ensemble des idées qu'il soutient. Par exemple, imagine un texte où Celestia décide, je sais pas pourquoi, que les bisons sont tellement méchants qu'il faut les exterminer. C'est la seule solution pour sauver Equestria. Elle envoie donc Dash, désormais générale de la garde ou un truc, massacrer tous les bisons. Dash y va, tue tout le monde et revient auréolée de gloire.
... Quel était le message ? Non parce que là y a un mot pour ça, ça s'appelle un "génocide". Et tu as beau remplacer les bisons par les changelins ou même sniffer derrière, le texte défend le génocide. C'est son message. Quelque chose comme "la fin justifie les moyens".
Ce n'est pas forcément un mal. Pourquoi ? Parce que le narrateur est un personnage, il est fictif. Ce n'est pas l'auteur. Comme l'avait dit BroNie, un personnage qui défend des thèses disons pas très très gentilles est tout à fait possible : c'est le personnage qui est comme ça, pas l'auteur. Et il en va de même pour le narrateur : c'est le narrateur qui le dit, pas l'auteur. Certains textes ont pour but de nous offrir une vision du monde disons pas très positive, c'est leur raison d'être : le polar' est censé nous plonger dans la fange de l'humanité, dans les bas quartiers, là où les poulains meurent de faim dans la rue et où les juments gémissent sous les sabots des malfrats. On lit ce genre de polar' comme on lit un texte grimdark, pour se confronter au pire du pire et frissonner. On lit un texte sur Sombra pour jouer au méchant.
La plupart du temps, l'auteur n'est même pas conscient que son texte convoie un message. J'espère, en tout cas... En général il se contente d'écrire son histoire de la façon qui lui paraît la plus cool. Genre il envoie son perso' à l'asile, ce serait cool si là-bas on le maltraitait et tout ! Ouais ! Ça va rendre le récit super cool !
Excusez-moi, je reviens, le temps de me taper la tête sur le mur là-bas douze ou treize fois.
En fait, quand on débute vraiment, on se contente de copier-coller ce qu'on a vu ailleurs. Je veux dire, c'est enfantin, quand tout gosse je jouais à Astérix on passait notre temps à se faire assommer par un romain (et forcément comme on était tous assommés ben le jeu avançait pas). C'était la scène cool, le héros était en péril, tout ça... on comprenait rien mais cool !
Donc vraiment, au début on copie-colle ce qu'on a vu ailleurs et on se demande souvent pourquoi ça marche pas (indice : le contexte). Puis on se met à innover, on mélange, on crée... on écrit ce qui nous passe par la tête et on n'a toujours pas conscience du message. Genre Fluttershy devient l'assistante de Zecora qui l'initie à la magie noire, Fluttershy devient magical filly à temps partiel et s'inquiète de s'éloigner peu à peu de ses amies qui ne comprennent pas le changement... Je sais pas, je jette des idées au pif, aucune idée du message, on s'en fout.
Jusqu'au jour où déclic.
Oui, votre narrateur soutient des thèses, des idées, des opinions que votre texte va exprimer tout du long. De quoi parle le "Fruit de la vengeance" ? De la vengeance. C'est le message. Quel est le message ? La vengeance a un prix. Tout le texte vise à montrer les conséquences de cette quête de revanche, etc... et en cela le texte est franchement bien. Il y a une note positive à la toute fin : on peut l'aimer ou pas, mais elle fait partie du message, et même si elle est un peu facile, je dois l'admettre, eh. Elle est cohérente (yup, la cohérence s'applique au message).
Vous voulez un autre exemple de message ? Le personnage secondaire. J'ai quand même suffisamment râlé sur le sujet : traînez le personnage secondaire dans la boue et vous aurez énervé le goupil. Pourquoi ? Parce que le message me hérisse le poil. Le personnage principal, supérieur aux autres ? Désolé mais chez moi ça ne passe pas.
Alors oui... le "message" est sujet à l'interprétation, tout ça. Mais il y en a toujours un. Même pour un texte wtf, le message à minima est "te prends pas la tête", et avouez que ça marche. S'il vous faut être sérieux durant un wtf c'est que le texte s'est planté quelque part.
Bon.
Il est temps de revenir au héros.
Pour cela, reprenez l'histoire du génocide. Le personnage principal est Rainbow Dash, on va la suivre durant une centaine de pages et si tout va bien on est censé sympathiser avec elle et s'identifier à notre emplumée de service.
On va donc suivre Rainbow Dash dans son aventure pour tuer tout un peuple. On va la regarder se réjouir d'abord de sa mission, puis douter, puis vivre un événement qui va lui prouver qu'elle fait le bon truc, puis triompher, puis revenir acclamée par tous et toutes. On aura vécu l'aventure au travers des sabots d'une criminelle de guerre et, à travers elle, on aura participé sinon mené le génocide. Et parce qu'on a sympathisé avec elle, parce qu'on s'est identifié à elle (si le texte est bien fait, hein), on est censé être d'accord avec elle. On est censé approuver.
Alors, peut-on dire que cette Rainbow Dash est une héroïne ?
Il faut différencier trois emplois du mot "héros" :
1) Héros : personnage principal
2) Héros : personnage hors du commun
3) Héros : personnage gentil
Au premier sens du terme, Rainbow Dash est définitivement "l'héroïne du récit". C'est elle qu'on suit, c'est à travers elle qu'on vit l'aventure. Le lecteur a même tendance à nous placer dans sa tête, à nous donner accès à ses pensées, c'est te dire si on est intimes.
Au second sens du terme... ça dépend encore de comment on l'entend. Mais je suppose que causer un génocide est assez peu commun, donc ouais, ouais, ça compte. Du moment qu'elle fait un truc impressionnant, un "haut-fait", je suppose que ça compte.
Au troisième sens du terme... pourquoi est-ce que j'ai seulement besoin de nuancer ? Écoutez, pour les besoins de la discussion, essayez d'admettre que non, non, pour le coup elle a pas été super-héroïque.
Deux sur trois, pas mal ! Qu'en est-il de Derpy ? Elle n'est pas un perso' principal, elle n'a rien fait de remarquable mais elle est gentille ! Un sur trois ! LittlePip, la petite prétentieuse des Terres Brûlées ? Trois sur trois ! Ça c't'une héroïne ! Sombra ? Deux sur trois ! Oh et 'pis allez, on pourrait même lui trouver des excuses ! Trois sur trois !
Ah bah oui, du moment qu'on est d'accord avec le message, ce que le héros fait est "bien" et donc le troisième point compte.
"Gentil", en ce sens, signifie simplement "en accord avec le message". Allez, exemple bien connu dans l'anime japonais : salut Death Note ! Eh oui, la première saison de cet anime se concluait sur "tuer les criminels a réduit la criminalité", Kira gagne et L se fait dessouder, ou comme dirait le Joueur du Grenier, "à la fin les méchants gagnent". Kira nous est sympathique (pour diverses raisons), on s'identifie à lui (il est fait pour) et donc quand il réussit on est tout yay alors que bon, dans les faits c'est une pourriture.
Pour moi, un héros c'est ça.
Un héros représente un "ensemble de valeurs", une idéologie. Il est censé représenter ce à quoi le lecteur doit aspirer, un "je voudrais être comme ça".
La règle est la suivante : plus le personnage est sympathique, plus il est héroïque.
Pas pour vous, mais pour le texte. Le texte a son message, le héros est là pour le transmettre. Plus le personnage y correspond, plus il est héroïque, plus le texte voudra vous le rendre sympathique. Mais si, vous savez : tous les gentils sentent bon la rose et tous les méchants sont bossus et véreux. Révisez vos conventions bon sang ! Les méchants sont petits, gras et portent un bonnet.
Si vous appliquez cette règle un peu simple du "sympathie = héroïsme", vous commencez à comprendre d'où sortent ces différents emplois du mot "héros" : le personnage principal est généralement sympathique, c'est donc généralement le héros ; le personnage qui se démarque des autres, qui se fait remarquer, a plus de chances d'être sympathique, qu'on veuille être comme lui -- ce sont les feux d'artifice de Trixie, peu importe ce qu'il y a derrière. Donc ouais, LittlePip est une Trixie dans la forme -- ; et bien sûr plus le personnage fait des choses que VOUS approuvez, plus il a de chances de vous être sympathique, et donc que VOUS approuviez le reste des valeurs que le texte veut vous faire avaler.
Car oui, évidemment, vous avez toujours votre propre échelle de valeurs à côté.
Là deux options : soit le texte vous balance masse de feux d'artifice et de drama pour que vous oubliez deux secondes que, authentique, je l'ai vraiment lu dans un texte, l'héroïne est en train de dégommer ses amies avec de vrais lasers qui tuent pour jouer ; soit le texte argumente.
Ce qui m'oblige à évidemment citer Asylum, dont le message avoué est de sensibiliser les gens aux maladies mentales et à leur traitement. Le personnage principal ? Twilight Sparkle. Les personnages hors du commun ? Aucun. Les personnages gentils ? Tous. Vous sympathisez avec Twilight, vous vous identifiez à elle et du coup vous voudriez détester l'asile, mais l'asile est normal, tout indique que vous avez tort... votre échelle de valeurs, faite ici pas mal de conventions, est ébranlée, et quand vous voyez Twilight tromper le personnel médical, vous pouvez vous réjouir à ses côtés, ou au contraire craindre les conséquences.
Bref résumé avant la dernière ligne droite (promis) :
1) Tout texte a un "message" : un ensemble d'idées / de valeurs exprimées par les différents événements et personnages du texte, et pris en charge par le narrateur
2) À ce titre, plus un personnage est conforme au message et plus il est héroïque ; plus le texte voudra nous le rendre sympathique.
Ce qui nous amène donc à la question... soupir... de l'anti-héros.
Et si je vous disais que derrière tous les emplois différents de ce terme, derrière tous les Gaston Lagaffe et tous les Sombra il y avait une seule et même logique ? Vous ne me croyez pas ? Ne vous inquiétez pas, je suis là pour ébranler vos croyances tout en m'assurant que vous ne gobez pas les miennes trop facilement.
Ma logique est la suivante : on a un personnage. Ou un caillou. Genre Tom. On applique une échelle de valeurs à ce caillou. Et soudain on obtient un héros, un anti-héros, un méchant, un scrameustache... Eh oui ! Ça dépend totalement des valeurs qu'on utilise !
Prenez Gaston Lagaffe. Si la valeur est la compassion, Gaston se soucie autant des autres que Spirou. Il est donc tout aussi héroïque, et sur cet aspect le texte voudra nous rendre Gaston sympathique. Et si la valeur est la détermination ? L'esprit d'initiative ? Eh, les gars : ses inventions. Quand ce mec veut inventer un truc il y met du coeur. Mais si la valeur est la fiabilité, alors là forcément on a soudain un anti-hér- (zut trop tôt) méchant tout trouvé, gaffeur et flemmard au possible, ou juste tête-en-l'air.
Prenez Sombra à présent. Vous vous dites que non, c'est pas possible, c'est l'archétype du méchant, je veux dire mince, ce greuh est tellement en carton-pâte que c'est dur de trouver plus à dire sur lui que ça : "il est méchant". Mais... on reprend la détermination ? Eh, il s'acharne, après mille ans il a encore la rage au coeur. Si ça c'est pas tenir à ses rêves ! Et bien sûr il y a le joker de tous les méchants : le pouvoir. Mais si, on veut tous être important, fort, puissant, bref : Sombra menace une cité entière, donc fort ouais on va cocher la case.
Même Cartman, quand vous y réfléchissez, a des... qualités. Cartman, c'est le petit gros râleur au bonnet de South Park, et qui défend des idées... pas très très gentilles. Mais Cartman réussit aussi à faire des choses dingues, et parce qu'il réussit, parce qu'il est fait des choses spectaculaires ou "hors du commun", eh... feux d'artifice, il vend du rêve.
Et c'est ça la différence entre un anti-héros et un méchant.
Quand vous considérez le méchant, vous dites qu'il est méchant selon les valeurs que vous n'appréciez pas chez lui. Mais ensuite, ouais, vous adorez haïr Jack dans Borderlands 2. Vous êtes fasciné par Ganondorf, surtout quand le mec arrive à mourir debout, le mec ! Et puis vous êtes pris par la folie de Sombra, par le côté pervers d'une Chysalis ou, pour moi, par la bestialité de Nightmare Moon. Soudain le méchant n'est plus juste un méchant... c'est un anti-héros.
C'est un méchant qu'on vous rend sympathique : Un exemple à ne pas suivre que vous appréciez.
Ça y est ? Le déclic s'est fait ?
Je vous avais dit que c'était logique. Une fois qu'on a décrété qu'un héros était, dans le texte, un personnage qu'on vous rend sympathique ; une fois qu'on observe que le texte vous rend les méchants sympathiques ; ces méchants sont des anti-héros. Des personnages pour lesquelles vous vous dites "moi aussi j'aimerais...", des persos' qui vous font rêver mais pour lesquels, à terme, le texte passe un jugement : on rit de Lagaffe, on démolit Sombra, on traîne Tiara dans la boue et tout rentre dans l'ordre. Vous faites "ooooh" parce que c'est la fin de la récré' mais le message est passé. Lagaffe est flemmard, ch'est pas bien.
Pour le lecteur, héros, anti-héros, méchant... tout cela c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Le lecteur sait juste quels personnages il adore (ou adore détester) et lesquels il approuve (ou lesquels le texte veut lui faire approuver).
Pour l'auteur, l'important est de rendre les personnages sympathiques -- ça accroche le lecteur et ça assure qu'il continue à lire. Pour cela il faut leur donner des qualités, comme une grande intelligence ou une grande force, et peu importe si à côté ce personnage est sadique et maléfique. Et si vraiment on ne veut plus que le lecteur s'identifie à telle ou telle idé- je veux dire personnage, eh. On le transforme en vieille sorcière ou en crapaud, plus c'est moche et plus le lecteur voudra s'en dispenser. Merci les apparences.
Chaque histoire a un message, et comme c'est l'histoire (le narrateur) qui raconte, ce message sera toujours valorisé. Tout ira en sa faveur, plus ou moins arbitrairement. Ce peut être fait avec du feu d'artifice -- du drama -- question d'éviter que le lecteur réfléchisse, ou ce peut être fait un peu plus intelligemment, mais eh. Dans les deux cas, le héros est le messager et le lecteur libre d'approuver ou pas.
Donc arrêtez de nous gonfler avec des définitions dont tout le monde se fiche et continuez à nous distraire et à nous amuser avec vos histoires sans queue ni tête et vos messages parfois plus que douteux, pour le swag et les poneys, et bien sûr, fanficers,
à vos plumes!
EDIT: À la relecture je le sens déjà venir, on me dira "mais personne ne dirait que Chrysalis est une anti-héroïne !"
C'est vrai. Ma définition est purement technique. De fait, avec cette définition, il suffit que quelqu'un prenne un méchant en sympathie pour en faire, chez lui, un anti-héros. Même une fois réformé, je n'ai lu nulle part quelqu'un dire que Discord était un anti-héros.
Arrêtez de regarder aux apparences, aux mots employés. Regardez ce qu'il y a derrière.
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Donc ton argument est invalide, descente de lit rousse.
@RainbowKnight La "sympathie" est, en littérature, le contraire de l'indifférence. Un personnage est "sympathique" qu'on l'adore ou qu'on le haïsse, ça n'a rien à voir avec la gentillesse : c'est un personnage qui intéresse, qui attire.
Comment oses-tu débattre sans connaître la définition exacte et précise des termes que j'utilise ? Espèce d'humain...
Moi j'ai lu ton article en entier, et c'est à moi pour une fois d'avoir envie de me taper la tête contre les murs au vu de l'affligeante bêtise de ce que tu racontes ! NON, un héros n'a pas à être sympathique, et SI un "méchant" peut être en même temps un anti-héros !
Puisqu'il faut le préciser avec force de sources et de preuves, étymologiquement héros vient du grec heros qui signifie demi-dieu. C'est un terme pour désigner un personnage hors du commun, ça n'a rien à voir avec le degré de sympathie, celui qui doit avoir l'air sympathique et gentil c'est le PROTAGONISTE, car non, NON ET NON, tout les protagonistes dne sont pas des héros, tout les héros ne sont pas des protagonistes, tu n'as même pas pris la peine de lire ce que j'avais écrit en gras pour faciliter pour résumer l'esprit du truc !
Alors ce que tu dis sur les messages est on ne peut plus intéressant, mais ne prétend pas avoir lu mon article qui ne traite d'ailleurs que de la CONSTRUCTION des personnages héroïques, et va t'étouffer avec un dictionnaire vu que tu n'es visiblement pas foutu 1) d'employer les bons termes 2) d'en avoir quelque chose à foutre de ce que les autres disent, bien que ça ne te dispense pas visiblement d'avoir un avis dessus, même complètement stupides !
@Toropicana, pour ma part je pense qu'on peut clairement définir ce qui est un héros ou un anti-héros, comme on peut dire qu'une table est une table, sans que cela soit une question de point de vue. Cependant le présent article de notre cher Vuld, en plus d'être long pour dire pas grand chose, donne une définition plutôt tronquée de ce qui est un héros vu que ça n'est pas censé se définir selon la sympathie ou le fait d'être "gentil", ou même d'être le protagoniste. Donc la définition de héros selon Vuld est caca.
Moi je trouve que c'est un bon article :)