Bonjour fanficeur et lecteur.
J'avais indiqué sur mon premier article sur les dialogues que je n'en ferais probablement pas d'autres, mais finalement, c'est bien pratique ces petit trucs, ne serait ce que pour donner des nouvelles.
Là, ça n'est pas vraiment une nouvelle mais un avertissement, et comme j'ai envie d'écrire et de bien décrire ... ben c'est d'autant plus intéressant pour moi de faire cet article.
Bref ...
Pourquoi ce titre ? Dites vous qu'il prend du sens si on le lie à ma fanfic La façade de l'art
Écrire une histoire, c'est une expérience que j'ai déjà tenté, il y a un bon moment déjà, dans mes années lycée, à l'époque ou j'étais 100% Warhammer 40k. J'étais sur un forum dans lequel il y avait beaucoup de fanfic, et, à force d'en lire, j'ai eu envie d'écrire mon histoire, ou plutôt, d'écrire une histoire sur les héros crée de ma main issue de mon armée. J'y croyais pas trop quand je m'y suis mis, mais j'ai été étonnement prolifique, et j'étais plutôt fier de mes textes.
Mais ça c'était avant.
Non, vraiment, mes textes puaient la première fois, et subissait un syndrome immonde de mary-sue (bon, plus mary-sue que les héros officiels de w40k tu meurt, mais même). Ils ont été exposés à la critique, et bien évidemment, la cruauté internet à été sans appel. Et comme je n'avais pas encore de recul, ben ... bye bye l'écriture, ça ne devait pas être mon dada.
Mais c'est quoi le rapport avec la façade ?
Attend, j'y viens.
Les années ont passé, boulot, nouvelles routines, et découverte de MLP:FiM. Bien sûr, j'aime lire des trucs sur les univers que j'aime, et le fandom n'en était pas avare, du coup je m'en suis gavé. A partir de là, la même envie que la dernière fois, j'ai eu envie de créer mon histoire. Cette envie devenait d'autant plus forte que j'avais dessiné mes OC, et qu'à force de les "manipuler", ils s'étaient créer une personnalité que je voulais absolument retranscrire autrement que par des images. Seulement voilà, la volonté c'est bien, mais l'histoire que j'avais à ce moment là était .. bâclée, sans profondeur, bref, un amas de mots dont je sentais qu'il aurait le même succès que ceux sur l'univers de w40k.
Pourquoi j'ai publié mes deux premiers chapitre alors ? Je suis maso ?
Peut être, j'en sait rien. N'empêche que, sans prétendre avoir fait des chefs d’œuvre, ces chapitres ont eu droit à des encouragements, comme quoi c'était des bases pas top mais prometteuses. Du coup, hé, j'étais encore plus motivé, t'imagine quoi ? Mais ça n'empêchait pas que je trouvais toujours mon histoire pourri.
Et là j'ai fait un rêve. Le genre de rêve qui reste tellement serré près du cœur que tu ne l'oublie pas. Ce rêve a sauvé ma fic.
J'ai réécrit toute l'histoire, je l'ai pensé, peaufiné, donné une trame, et à partir de là, ouais, j'avais une vrai histoire. Et j'ai continué à écrire. Beaucoup écrire. Vraiment beaucoup écrire.
Oui, parce que pour ceux qui ont lut la Façade de l'art, vous aurez remarqué que les chapitres sont constamment de plus en plus épais ? C'est simple, et compliqué à la fois. L'idée est que, à force d'écrire, j'apprends, j'évolue (non, pas comme un Pokémon), et que je deviens de plus en plus exigent avec moi même. Et ça fait chez moi des chapitres avec beaucoup de mots. Cool ? Pas tout à fait.
Nan, le problème, c'est que ces chapitres, de par leur tailles, sont très long à écrire. Pas tant à cause de leur longueur, mais surtout du temps qu'il faut pour apporter soin et cohérence à ce chapitre, les précédents et les futurs. Je m'assure qu'un chapitre soit bien avec mon histoire et ne vienne pas interféré avec les suivants ou les précédents. Et c'est long.
Maaaais il n'y a pas que ça. La façade de l'art, elle est dans ma tête tout le temps, les personnages, eux, vivent tout seul, et créent de nouvelles intrigues, prennent de nouveau chemin, voir crachent sur ce que je suis en train d'écrire. Ce qui donne que ... ben je doit revoir mon histoire sans arrêt, car la plupart du temps, ces nouveautés enrichissent l'histoire, et que je ne peux pas me permettre de les écarter d'un revers de la main.
Et si seulement ça s'arrêtait là ...
En écriture, et peut être même dans tout d'ailleurs, je suis très, très indiscipliné pour démarrer. J'ouvre mon poste, et puis d'un coup, j'ai envie de faire un autre truc, de voir une vidéo, de jouer avec cet ongle qui demande qu'à être coupé, d'aller voir ce que font mes frères ... Tout est bon pour me détourner de mon travail. Du coup, alors que j'avais trois heures de libre, je les gâche avec des absurdités inutiles que j'ai compulsivement eu envie de faire. C'est horrible, et je le vit parfois très mal. Ma fic en pâtit.
Là, vous venez peut être de comprendre le sens de cet article.
Je ne vous le dit pas comme une menace ou une agression, c'est juste un fait. Ne vous attendez pas à voir des nouveaux chapitres fréquents de la façade de l'art, ça n'arrivera pas, j'essaye depuis au moins cinq chapitres, je n'y peut rien, c'est plus fort que moi. Donc si au bout de plusieurs mois vous ne voyez toujours pas de neuf, c'est "normal". Pour info, il m'a fallut 10 mois pour sortir le chap 11.
La seule façon que j'ai de vous rassurer, c'est que malgré tout ces problèmes, je n'ai aucunement l'intention d'abandonner cette fic. Elle m'est précieuse, elle est certainement la seule chose que je suis en mesure d'achever, Blow Passion me hante pour que je ne l'arrête pas, et je l'ai trop avancé, j'ai trop d'idée, trop de scène fétiche pour que ça s'achève maintenant.
Ça sera long, mais je tiens à vous fournir une belle histoire de qualité, donc je ne vous abandonnerais pas.
Lire et commenter l'article completOuep, c’est peut être un des seuls articles que je ferais, mais le sujet me tâte trop pour que je la laisse de coté. Et puis ce sujet n’est pas exempt de choses à dire.
Bon un dialogue, vous savez tous ce que c’est, sinon vous vous êtes juste trompé de site. Mais histoire d’être sûr, un dialogue, concrètement c’est ça :
--
- Bonjour Fluttershy.
- Bonjour Twilight.
- Tu vas bien ?
- Oui, et toi ?
- Très bien, la journée est belle.
--
Voilà un dialogue. Banal, voir inintéressant, mais un dialogue quand même. L’idée de base est de faire parler et interagir au moins deux personnages. Au moins deux parce que sinon c’est un monologue, dont l’utilisation est différente et moins fréquente.
Alors, pour la forme, je ne vais pas revenir sur certains points essentiels détaillés dans ces deux articles ici et là , je considérerais que la suite de cet article est lue en connaissance de ces bases.
Le but de cet article est un peu différent, car personnellement, ce qui me gêne souvent dans des dialogue que je juge insatisfaisant voir mauvais, ce n’est pas l’absence de guillemet, les tirets pas au bon endroit ou autre chose du même style. Non, ce qui me pose vraiment problème, c’est leur contenue. Alors oui, je crée ce sujet car j’ai assez souvent lut des fanfics composés de dialogues qui m’ont fait grincer des dents. Il y a pas mal de raison, rarement tous ensemble (heureusement, mes pauvres yeux sinon), mais on va se concentrer sur quelques unes.
Attention ! Cet article est en bonne partie subjectif, beaucoup d’avis sont basé sur mes ressentis, mes opinions. Pourtant, j’espère que mon avis pourra au moins faire réfléchir, voir donner d’autres avis qui pourrais changer les miens.
On va d’abord parler de la pertinence d’un dialogue.
Oui, ça reprend un peu un article de Vuld. Bon, honnêtement, ça ne me semble pas être le point le plus pénalisant, ce serait même le plus abstrait, notamment parce que la pertinence (ou l’intérêt dit de façon plus barbare) dépend de beaucoup de paramètres, que ce soit le texte qui l’habille ou le jugement du lecteur. Néanmoins, je vais pousser un exemple au ridicule pour que vous compreniez à quoi je veux en venir avec ce point.
La pertinence d’un dialogue, je le résumerai par cette question : qu’est ce qui peut justifier l’écriture d’un dialogue ?
Typiquement, mon petit dialogue plus haut fait partie de ceux qui ne font pas intervenir grand chose, il renseigne juste que Twilight dit bonjour à Fluttershy, et se demande mutuellement s’ils vont bien de la façon la plus basique possible, le tout avec un beau temps. Alors oui, prit comme ça, sans contexte, ça ne sert effectivement à rien. Seulement, même remis dans un contexte, genre Twilight qui va faire ses courses et croise la pégase, ben … honnêtement, ça reste du meublage, son intérêt dans la narration n’y est pas, il n’est pas pertinent. Et encore plus s’ils ne font que se croiser pour se séparer à la fin de ce dialogue. On pourrait ne pas le lire que l’histoire n’en serait pas chamboulée.
Qu’est ce qui pourrait arranger les choses ?
--
- Bonjour Fluttershy.
- Bonjour Twilight. - Tu vas bien ? Ce n’est pas habituel de te voir en ville si tôt le matin
- Oui, mais aujourd’hui c’est la saison des amours, et je ne voudrais pas les déranger pendant leur parade de séduction, mais heureusement Rarity m’a proposé une séance au SPA avec elle. Et toi ?
- Je vais très bien, j’étais partie pour acheter de l’encre. C’est sur le chemin, je t’accompagne si tu veux ?
--
Voilà, déjà on a du mieux. Là, concrètement, on a la raison du dialogue, à savoir Twilight qui s’étonne de voir Fluttershy dans la matinée, et celle-ci qui lui donne la raison, et en prime une petite perturbation dans le fil conducteur « Twilight va faire ses courses ». Sans ce détail, rien n’aurait pu sortir de ce dialogue, On l’aurait lu et c’est tout, on serait passé à autre chose. Il aurait alors suffit d’écrire qu’elles se croisaient et se saluaient dans la narration et basta, le résultat aurait été le même.
Et justement, cette narration, elle est où ? Car là, on a le dialogue seul. Hors un dialogue, c’est (presque) toujours précédé d’une narration pour l’amorcer. C’est de cette manière que l’on plante le décor, tout comme dans un théâtre. Et c’est grâce à ça que l’on évite des lourdeurs inutiles dans un dialogue, voir éviter carrément des dialogues. Car oui, vous l’aurez peut être compris, c’est les deux phrases de politesse qui me gêne. C’est commun de se dire bonjour, ça allonge inutilement le dialogue, et ça fait une répétition pas très belle à la lecture. On peut très largement s’en passer. Bon en fait non, ne nous en passons pas, ça éviterait de transformer nos ponettes en robot, replaçons les plutôt dans la narration.
--
En profitant du ciel bleu, Twilight Sparkle passa par le centre de Ponyville, où elle vit son amie amoureuse des animaux qui semblait venir de son cottage. Elle vint alors la saluer pour ensuite prendre des nouvelles.
- Tu vas bien Fluttershy ? Ce n’est pas habituel de te voir en ville si tôt le matin.
- Oui, mais aujourd’hui c’est la saison des amours, et je ne voudrais pas les déranger pendant leur parade de séduction, mais heureusement Rarity m’a proposé une séance au SPA avec elle. Et toi ?
- Je vais très bien, j’étais partie pour acheter de l’encre. C’est sur le chemin, je t’accompagne si tu veux ?
--
Bon, ce n’est pas de la grande littérature, mais avouez que c’est plus sympa à lire, ça dynamise le dialogue qui entre directement dans le vif du sujet.
C’est un exemple parmi tant d’autre, et c’est volontairement caricaturé pour vous faire comprendre le fond de l’idée. D’autres événements peuvent préférer un texte descriptif plutôt qu’un dialogue, par exemple lorsque deux personnages subissent une situation répétitif, un dialogue relatant leurs réactions finira pas devenir lassant. Alors qu’il suffirait simplement de décrire les changements entre les situations qui s’opèrent au fur et à mesure dans un paragraphe, en appuyant au passage sur le ressentit des personnages quand il change, chose plus difficile à rendre si on se contente de les faire parler.
Bien sur, un dialogue ne sert pas qu’à apporter des informations aux événements alentour, ce n’est d’ailleurs que leur rôle le moins courant. Bien plus souvent, on s’en servira pour montrer comment réagit un personnage quand il est confronté à un autre. Cela permet de mettre en avant les sentiments et relations que peut éprouver un personnage A envers un personnage B, et vice versa. Il se peut même que l’ont apprenne beaucoup de ces personnages alors qu’ils ne se disent pas grand-chose de très intéressant dans la forme. Est-ce que ça remet en cause ce que j’ai écrit jusque là ? Non, juste qu’il faut faire la différence entre les dialogues qui se contentent de parler, et ceux qui bougent.
Bref, il faut donner vie à un dialogue.
Oui, c’est peut être bête à dire, mais dans un dialogue, les personnages ne se contentent pas de parler, ils bougent, voient, sentent et ressentent comme tout être vivant. Ne prenez pas en compte ce fait et vous en ferez des robots. C’est à mon sens un des plus gros travaux à apporter à un dialogue.
Et c’est là qu’interviennent les propositions incises. Vous savez, ces petites phrases qui viennent s’incruster en plein dans les dialogues pour nous dirent la plupart du temps qui parle, de quelles manières ils le disent, et de nous renseigner sur plein d’autres détails qui, si vous suivez bien, rendent vivant les personnages.
Illustrons ça en reprenant notre petit texte
--
En profitant du ciel bleu, Twilight Sparkle passa par le centre de Ponyville, où elle vit son amie amoureuse des animaux qui semblait venir de son cottage. Elle vint alors la saluer pour ensuite prendre des nouvelles.
- Tu vas bien Fluttershy ? Ce n’est pas habituel de te voir en ville si tôt le matin.
- Oui, mais aujourd’hui c’est la saison des amours, et je ne voudrais pas les déranger pendant leur parade de séduction, mais heureusement Rarity m’a proposé une séance au SPA avec elle. Et toi ?
- Je vais très bien, j’étais partie pour acheter de l’encre. C’est sur le chemin, je t’accompagne si tu veux ?
--
Bon, là, pour être honnête, les propositions incises ne sont pas indispensables, on comprend qui parle, qui répond, et si le seul but de ce dialogue est de nous renseigner sur l’activité des ponettes, il le fait très bien.
Pourtant, on aimerait bien savoir ce que ça fait à Twilight de croiser Fluttershy, et inversement ce que ressent la pégase de raconter son histoire à son amie. C’est là que l’on découvre la magie des propositions incises.
(On va zapper la description et se concentrer sur le dialogue, vue que les propositions incises n’interviennent que là)
--
- Tu vas bien Fluttershy ? Ce n’est pas habituel de te voir en ville si tôt le matin, demanda la licorne en levant un sourcil d’étonnement.
- Oui, mais aujourd’hui c’est la saison des amours, et je ne voudrais pas les déranger pendant leur parade de séduction, confessa Fluttershy avec un sourire timide caché par son sabot, mais heureusement Rarity m’a proposé une séance au SPA avec elle. Et toi ?
- Je vais très bien, assura Twilight d’un rire amusé, j’étais partie pour acheter de l’encre. C’est sur le chemin, je t’accompagne si tu veux ?
--
Simple non ? Grace à nos petites propositions, on obtient une atmosphère enjouée, on voit clairement que ça surprend Twilight de voir son amie (même si sa question l’indiquait implicitement), et on constate que Fluttershy n’est totalement à l’aise avec le sujet (elle confesse, suggérant qu’elle ne le dit pas ouvertement), et l’insertion de petits détails comme le sabot sur la bouche et le rire pour animer les deux personnages, afin de ne pas avoir deux statues qui se parlent.
Le choix du verbe, la description d’un détail pour afficher le sentiment d’un personnage, c’est exactement comme décrire un décor, sauf qu’on le fait avec des êtres qui communiquent sous nos yeux, et ça permet aisément au lecteur de s’imaginer la scène, et l’attitude des personnages. On lit le dialogue de l’écrit comme on regarderait le dialogue d’un film. Maintenant nous allons voir un truc amusant. Comme je vous pouvez le constater, les propositions incises nous ont permit d’installer une ambiance, qui s’avère être joyeuse dans notre exemple ci-dessus.
Maintenant, que pourrions-nous faire pour changer cette ambiance en quelque chose d’un peu plus triste ?
--
- Tu vas bien Fluttershy ? Ce n’est pas habituel de te voir en ville si tôt le matin, s’inquiéta la licorne du regard peiné de son amie, posant un sabot compatissant sur son épaule gracile.
- Oui, mais aujourd’hui c’est la saison des amours, et je ne voudrais pas les déranger pendant leur parade de séduction, se plaignit Fluttershy avant d’afficher un sourire rassuré, mais heureusement Rarity m’a proposé une séance au SPA avec elle. Et toi ?
- Je vais très bien, avoua une Twilight rassurée que la pégase ne soit pas si mal, j’étais partie pour acheter de l’encre. C’est sur le chemin, je t’accompagne si tu veux ?
--
Vous avez remarqué ? J’ai simplement modifié les propositions, et à partir des mêmes paroles, j’ai obtenue deux atmosphères différentes. Bon, vous pourriez me dire que pour rendre la chose encore plus triste, on pourrait changer les paroles, et je vous donnerais entièrement raison. Mais l’idée que je veux véhiculer, c’est l’utilité des propositions, leur rôles dans les dialogues, et leur presque indépendance par rapport à ceux-ci, qui font qu’elles peuvent à elles seules changer drastiquement le fond d’un dialogue. Et leur pertinence. Tiens, vous vous souvenez de notre dialogue inintéressant du début ?
--
- Bonjour Fluttershy, lança nonchalamment la licorne à la pégase.
- Bonjour Twilight, couina celle-ci en sachant très bien pourquoi la jument violette l’accostait dans ce coin de rue.
- Tu vas bien ? badina Twilight en tendant un sabot vers la boule grelottante que formait à présent sa victime.
- Oui, et toi ? se força à articuler une Fluttershy qui déposait toutes les pièces qu’elle avait dans le sabot menaçant.
- Très bien, la journée est belle.
--
Oui je suis cruel, osef c’est pour l’exemple. Dialogue banal et inintéressant dans la forme, mais pertinent car fait vivre une scène montant en avant Twilight dominant complètement Fluttershy. On aurait plus simplement décrire cette échange dans une narration, mais avouez que ça a plus de poigne d’y assisté en live, non ? Alors bien évidement, il ne faut pas abuser des propositions incises : en mettre une à chaque phrase comme là risque de hacher le dialogue, à le rendre pesant à lire. On n’a pas besoin de détailler le moindre battement cils des protagonistes, seulement les mimiques qui soutiennent les paroles.
Oui, ça remet bien en question ma partie sur la pertinence d’un texte, mais je vous avez dit que ce point était abstrait et dépendant de beaucoup de paramètre. Ce qui fait qu’un dialogue est bon, c’est la symbiose de ces deux éléments.
C’est comme beaucoup de chose dans l’écriture, il faut savoir doser, bien utiliser les mots pour un effet maximal. Le dialogue ne vaut pas grand-chose sans un texte pour l’accompagner, le situer, mais à l’inverse, se baser entièrement sur le texte pour animer le dialogue rend celui-ci fade et monocorde. Un dialogue ce n’est pas juste des paroles, ça se vit. Il ne faut pas seulement entendre les personnages, il faut les voir.
Sur cette dernière phrase, vous être en mesure d’écrire des dialogues sympas à lire. Mais si je peux vous garder encore quelques minutes, on va aborder le point qui est la cause primaire de la création de cet article.
Bon, encore une fois, sujet abstrait, néanmoins, c’est quelque chose qui fait très souvent la différence entre un bon dialogue et un dialogue que l’on oublie. Je veux parler du jeu des personnages.
Qu’est ce que j’entends par « le jeu d’un personnage » ? Tout simplement le fait qu’un personnage, de par son caractère et ses habitudes, influence énormément les paroles qu’il dira, ainsi que la manière de dire. Prenons un exemple tout bête dans un dialogue entre Rarity et Applejack, notre licorne rejoignant la fermière au Sweet Apple Acres.
--
- Hey AJ, qu’est ce que tu fais de beau ? brailla presque Rarity pour couvrir le meuglement agité des bêtes.
- Rien d’spécial , tonna tout autant Applejack en relevant le museau des excréments, j’stock les bouses pour l’compost. Ça t’dis de m’aider.
- Pourquoi pas, ça à l’air marrant.
Ravis d’avoir de la compagnie pour cette tache salissante et usante, la fermière fit confiance à son amie et reprit sa part de travail. Elle était alors loin de s’imaginer comment la licorne procèderait quand, après avoir entendue un bruit spongieux peu ragoutant, elle vit Rarity les pattes avants plongés jusqu’aux genoux dans la matière odorante, luttant ensuite pour en extraire un gros morceau.
- Heu, tu veux pas des gants ?
- Pourquoi faire ? s’étonna Rarity comme si Applejack avait dit une bêtise. C’est que des crottes. »
--
(S’en va purger ses mains au White spirit et revient après un bon verre de Jack. Se relis et garde la bouteille à ses cotés)
A moins que vous soyez complètement nouveau dans ce fandom, vous avez très sûrement repéré ce qui ne va pas ? Non ? Vraiment ? Bon, juste, remplacez Rarity par Pinkie Pie. Là, ça ne vous parait pas plus approprié comme situation ? Et bien c’est exactement ce dont je veux parler.
Chaque personnage que vous créez (OC, Original Character) ou que vous réutilisez (Personnages tirés de l’univers utilisé) a un mode de pensée qui fait son identité, qui dicte ses actes. Si votre personnage est quelqu’un de tolérant envers ses semblables, il serait plus naturel de le faire se poser des questions sur le pourquoi un autre l’as agressé, plutôt que de le rendre agressif à son tour et vouloir réglé les choses d’une manière plus physique. S’il est un male séducteur, il n’abordera pas la gente féminine de la même manière qu’il le ferrait avec un homme.
A chaque fois que vient le moment de faire parler votre personnage, ne pensez pas « qu’est ce qu’il serait bien qu’il dise » mais plutôt « qu’est ce qu’il dirait/comment il réagirait dans cette situation ». C’est un exercice qui peut s’avérer compliqué à mettre en place pour certaines personnes, car l’idée derrière tout ça est de se mettre dans la peau du personnage, de penser comme lui, d’être lui. C’est un jeu d’acteur en quelque sorte.
Et justement en parlant d’acteur, quelque chose que je fais beaucoup et que je vous conseille. Jouez la scène que vous écrivez, en respectant l’intonation que vous avez décrit et éventuellement les mimiques, exactement comme vous le feriez dans une pièce de théâtre. Quand c’est dit plutôt que simplement lu, certaines évidences ressortent. Vous vous rendrez compte dans un premier temps si la parole est naturelle ou pas, et vous verrez mieux si votre personnage est dans le bon ton ou pas, échappant ainsi au redouté Out Of Chatacter (OOC). N’hésitez pas à la refaire plusieurs fois, quitte à n’avoir à modifier qu’un élément en changeant deux-trois choses au fur est à mesure. Cette méthode est à mon sens un premier pas vers l’écriture de dialogue vivant, et ce avant même de penser aux propositions incises.
Dans le cas d’un OC, c’est plus facile à prendre en main, car quand on le créer, en général (quand on est consciencieux quoi) on le définit entièrement soi même jusque dans sa pensée. Involontairement, on entre dans sa tête, il devient quelqu’un que l’on connait par cœur. Mais attention, l’exercice reste toujours le même : devenir ce personnage pour le faire parler et réagir de la meilleur façon qu’il soit. N’oubliez pas non plus que chaque détail compte, cela inclus le mode de pensée mais aussi les attitudes. Et aussi, pensez aux relations qu’entretien un personnage avec les autres.
Je ne peux pas vraiment montrer d’exemple pour ce coup là, mais seulement vous encourager à travailler vos dialogues autant que vous le feriez sur la narration. Il peut arriver parfois qu’en respectant parfaitement le comportement d’un personnage, vous vous retrouviez à ne pas pouvoir rendre une scène cohérente. Ne tomber pas dans la facilité en violant l’esprit d’un personnage pour l’adapter de force. Réfléchissez et tourner la scène autrement, vous pourriez même y trouver une idée qui vous serait jamais venu autrement. C’est aussi de cette manière qu’on obtient de jolis moments d’inertie littéraire.
J’ouvre une parenthèse sur un point, à savoir qu’un personnage IC (In Character) dépend beaucoup de la vision qu’à chacun de ce personnage.
Prenons Luna, bon exemple de cette divergence. Elle n’est pas un personnage qui a reçu un développement très poussé, néanmoins les apparitions que l’ont voit d’elle dans le show permettent de penser qu’il s’agit de quelqu’un de très sage, de pragmatique et plutôt en retrait, et qui possèdent pourtant un petit coté espiègle (son relâchement à la nuit du cauchemar et ses clins d’œil lors de ses épisodes avec Sweetie Belle et Scootaloo). Nous avons donc la Princesse Luna, Gardienne de la Nuit, protégeant son peuple des cauchemars et montrant l’exemple par ses manières, sans oublier cependant qu’elle n’est pas au dessus des autres.
A coté de ça, nous avons les comics, où Luna est dépeinte d’une toute autre façon, tout du moins à après le premier arc avec Chrysalys. Elle est toujours espiègle, mais beaucoup plus. Sage, beaucoup moins. Elle a l’air de plus d’être moins concernée par les autres, telle une gamine à laquelle on aurait donné des pouvoirs dont elle ne voulait pas.
Peut-on la considéré comme OOC dans les comics ? Pas vraiment, puisque les rares fois où nous ayons pu voir Luna après son intégration à la vie moderne de l’épisode 03 S02 était systématiquement lié à un événement qui demandait du sérieux (retour de Sombra, rôle de gardienne de la nuit, réunion diplomatique). Les comics ont exploité tous les blancs, montrant Luna de façon plus intime.
Fermons la parenthèse en concluant sur ceci : il n’est pas interdit de détourner un personnage pour se permettre d’écrire des dialogues très différent de ce que la pensée collective aurait imaginé, la règle étant de rester cohérent dans son histoire. Si votre personnage doit changer d’attitude en cours de fic, le lecteur doit voir cette évolution, et pas y être confronté comme si on lui avait imposé une nouvelle vérité.
Sur ce je termine ici cet article, et espère avoir éclairé certaine lanterne. Je suis aussi conscient d’être perfectible, alors si on peut discuter sur certains points, je suis tout ouvert.
Allez, à la prochaine !
Lire et commenter l'article complet
1 fiction publiée
12 chapitres publiés
74 commentaires publiés
23 notes données
2 articles
Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.