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Retour sur Gueule de bois et petite réflexion sur le HiE Aller aux commentaires
30 mars 2016

Amis du soir, bonsoir.

 

Il y a quelques semaines, l’ami Vuld publiait sur le site un article dans lequel il encourageait les auteurs en herbe que nous sommes à donner leur ressenti sur leurs propres fics, en donnant l’exemple d’une des siennes, Silence, qu’il venait alors de terminer. Je trouve que c’est une bonne idée, c’est pourquoi j’ai décidé de l’imiter et de faire de même avec une de mes propres fics, Gueule de Bois, dont j’ai mis en ligne le dernier chapitre il y a une semaine. J’y vois l’occasion de donner à ceux que la fic a intéressé quelques derniers commentaires et précisions, ainsi que de proposer quelques éléments de réflexion personnelle sur le HiE, genre délicat s’il en est.

Il va sans dire que cet article s’adresse en premier lieu aux personnes qui ont lu la fic. Pour les autres, mieux vaut sans doute d’abord y jeter un œil, même s’il ne devrait pas y avoir de spoil majeur. Publicité, dite-vous ? Oh, après tout, je peux bien me le permettre ; c’est la première fois que j’en fais.

 

Gueule de bois est la fic que j’ai pris le plus de plaisir à écrire, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que c’est une comédie, genre pour lequel j’ai toujours eu une affection particulière, que ce soit comme auteur ou comme lecteur. Ensuite, parce que le format assez particulier de cette fic permettait un rythme d’écriture relativement décousu, ce qui, pour quelqu’un qui écrit aussi lentement que moi, est plutôt confortable. Et enfin, parce que cette fic m’a permis de réaliser un fantasme qui me trottait dans la tête depuis un petit temps déjà : écrire un HiE.

Je reste intimement persuadé qu'à peu près tout le monde ici partage ce fantasme, même si certains le nient avec une force parfois confondante. Car n’est-ce pas ça, au fond, être un brony ? Conquis par le charme de ce monde joyeux et coloré, le brony ne rêve-t-il pas plus ou moins secrètement de rejoindre ses héroïnes préférées pour partager leur amitié et leurs aventures, que ce soit par lui-même ou par l’intermédiaire d’un de ses semblables, ne serait-ce que pour un jour ou deux ? Et quel meilleur moyen de le faire qu’à travers une fiction ? Oui, je le dis, le HiE est enraciné dans notre fandom, au même titre que le self-insert, le shipping et les OC alicornes, pour le meilleur et pour le pire. C’est dans nos gènes et nous ne nous en débarrasserons jamais, alors autant faire avec.

 

Donc oui, du HiE, mais pas n’importe comment. Car autant nous aimons en écrire, autant le genre est entaché de clichés désormais bien connus et plutôt collants. Et là est le cœur du problème : le lecteur est désormais tellement entraîné à repérer ces clichés qu’il devient quasiment impossible d’écrire un HiE qui n’en contienne pas involontairement au moins un certain nombre. Comment dès lors sortir de ce cercle vicieux ? La solution est simple : ne pas chercher à les éviter, mais plutôt les prendre à l’envers.

Je précise tout de suite que je ne prétends pas être le premier à avoir fait ça, ni qu’il s’agit d’un exercice particulièrement difficile. J’ai simplement vu dans cette entreprise l’occasion d’essayer quelque chose de nouveau, et aussi de m’amuser un peu. Je précise également que, si on me posait la question, j'aurais plutôt tendance à déconseiller aux auteurs novices de chercher à faire de même dans leur première fic, car je pense tout de même que cela nécessite déjà un minimum d'expérience dans le domaine. Quand on est pas certain de son coup, mieux vaut ne pas brûler les étapes.

Au placard donc l’habituel vingtenaire solitaire et malheureux et qui, mystérieusement téléporté à Equestria par des force inconnues, finit pas tomber sous le charme de ce monde coloré et de ses habitants, au point d’y faire sa vie et devenir un des leurs. L’humain dont il est question ici est un poivrot grincheux et invivable, parfaitement imperméable à la magie de l’amitié. Dès l’instant où il pose le pied dans ce monde en pâte à guimauve, il n’a plus qu’une idée en tête : trouver un moyen de s’échapper de là et de rentrer chez lui. Enfermé dans cette seule idée, il ne fera donc pas le moindre effort pour s’intégrer, mais en plus il ne se souciera pas une seule seconde des conséquences que ses actes pourraient avoir sur ce monde comatique dans lequel il pense être plongé. Voilà donc pour le cliché, et pour la base de l’histoire.

Mais ce n’est pas la seule chose que je cherchais à faire en écrivant cette fic. Un de mes objectifs était aussi de dénoncer gentiment, à travers des yeux et un esprit étrangers à Equestria, un certain nombre de choses illogiques ou anormales qui rendent ce monde bancal. Pourquoi Célestia persiste-t-elle à se faire appeler « Princesse ? » Pourquoi les alicornes sont-elles toutes des juments ? Pourquoi les vaches et les moutons acceptent-ils de servir de bétail aux poneys ? Pourquoi ces derniers élèvent-ils des cochons alors qu’ils sont herbivores ? Nous nous sommes tous un jour posé ces questions, et, même si je n’avais pas pour ambition d’y répondre, j’ai simplement cherché à rappeler avec un peu d’humour qu’elles existaient tout de même.

C’est donc au long d’une vingtaine de petits chapitres que je vous ai proposé de suivre les aventures de Max à Poneyville, aventures au cours desquelles vous avez eu l’occasion de le voir beaucoup rouspéter, déclencher l’un ou l’autre petits désastres, mais aussi apprendre tout de même une ou deux choses parmi les poneys, voir même finir par s’entendre avec quelques-uns d’entre eux. Parce que oui, même si Maxime tient de la caricature, il reste tout de même… humain !

 

Comme déjà dit, Gueule de Bois est la fic que j’ai pris le plus de plaisir à écrire, mais cela ne signifie cependant pas que je l’estime parfaite, ou que je ne regrette pas l’une ou l’autre choses, loin de là. Plusieurs défauts ont d’ailleurs été pointés de manière tout à fait pertinente par Moonrise et Nova dans leur commentaire des plumes de l’aurore. J’ai également été à la fois amusé et flatté en voyant des gens pester contre le fait que la fic soit désormais terminée. La question est d’ailleurs légitime : pourquoi y avoir mis fin, alors qu’elle fonctionnait et que le format aurait permis encore d’autres chapitres ? Pour plusieurs raisons.

Pour commencer, je n’ai jamais été un grand amateur d’histoires interminables. Cette fic était en cours depuis plus d’un an déjà et, avec ses 70 000 mots, elle approchait doucement de la limite de ce que je considère comme une longueur décente pour une fic de ce calibre. Mais la prolonger aurait comporté un autre risque bien plus sérieux : celui d’un enlisement de l’histoire.

Le plus gros risque que je percevais en écrivant cette fic, c’était celui de la répétitivité, que ce soit au niveau du scénario de chaque épisode ou des interactions entre les personnages, en particulier avec Twilight. Je ne sais pas si j’ai complètement réussi à l’éviter, mais il est à peu près certain que ce serait devenu de plus en plus difficile si la fic s’était prolongée.

Mais pour être honnête, la raison principale de cet arrêt est la lassitude. Je l’avais déjà dit dans un autre article, mais écrire des fics ne me motive plus autant qu’avant. Je n’ai plus le courage de me lancer dans des fics de grande ampleur, et je sentais qu’il était temps de terminer celle-ci. Même si j’aurais sans doute pu trouver sans trop de difficulté assez de matière pour écrire encore quelques chapitres, le risque aurait été trop grand de n’ensuite plus avoir le courage d’écrire une fin digne de ce nom, c’est pourquoi j’ai jugé plus sage de clore cette histoire tant que la machine était encore en marche et que je pouvais garantir autant que possible la qualité du résultat.

 

Voilà donc le pourquoi du comment du début et de la fin de cette fic, les raisons qui m’ont poussé à la commencer et celles qui m’ont amené à y mettre fin. Je ne peux que vous encourager à vous aussi nous faire part de votre propre retour sur les fics qui vous tiennent à cœur, une fois que vous les avez terminées, ne serait-ce que pour la beauté de l’exercice. Et si cette fiction vous a plu – ou pas – alors pourquoi ne pas laisser un petit commentaire sur cet article ou sur la fic ? Que votre commentaire soit positif ou non, je serai ravi d’en discuter.

 

Bonne soirée à tous et à une prochaine fois.

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Sekmet999
Sekmet999 : #36975
Acylius01 avril 2016 - #36974

Ça veut dire Human in Equestria. Ça désigne les fictions dans lesquelles un être humain se retrouve à Equestria, que ce soit sous forme humaine ou transformé en poney. C'est assez répandu comme genre, surtout chez les auteurs débutants.
Oki ^^

Navrée de mon ignorance sur ça ^^'
Il y a 2 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #36974
Sekmet99901 avril 2016 - #36971
C'est quoi un HIE ? (dit la non-renseignée sur un truc dont tout le monde connait sauf elle)

Ça veut dire Human in Equestria. Ça désigne les fictions dans lesquelles un être humain se retrouve à Equestria, que ce soit sous forme humaine ou transformé en poney. C'est assez répandu comme genre, surtout chez les auteurs débutants.
Il y a 2 ans · Répondre
Sekmet999
Sekmet999 : #36971
C'est quoi un HIE ? (dit la non-renseignée sur un truc dont tout le monde connait sauf elle)
Il y a 2 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #36850
@Vuld : pour le rythme de parution, j'attendais d'avoir au moins quatre ou cinq chapitres de prêts, puis je les publiais en bloc, à deux semaines d'intervalle chacun. C'est pour ça qu'il y a des trous entre certains chapitres, comme entre le 6 et le 7 ou le 10 et le 11 ; c'est simplement dû au temps qu'il fallait pour que les chapitres du bloc suivant soient prêts. Oui, j'écris lentement.
Certains chapitres sont un peu plus longs que les autres, simplement parce qu'il s'y passe plus de choses. J'ai cependant veillé à ce que la longueur reste raisonnable. Pour moi cinq ou six mille mots c'est la limite maximum pour un chapitre.
Je ne sais pas si c'est le plus réussi, mais le chapitre que je préfère est sans doute l'épisode 8. Je ne pense pas qu'il y ait vraiment des épisodes ratés (si je les avais perçus comme tels je ne les aurais pas mis en ligne), mais je reconnais que certains sont plus faibles que d'autres, comme le 12 ou le 16. Il y a par contre des épisodes que j'ai abandonnés en cours de route, car je ne parvenais pas à y trouver une fin satisfaisante.
Il y a 2 ans · Répondre
Vuld
Vuld : #36826
Je m'étais arrêté au chapitre 3 et je n'ai vraiment plus qu'une mémoire vague de ce dont ça parlait. Un brin étonné de ne pas trouver de commentaire de ma part là-bas...
Je me rappelle que quelque chose m'ennuyait, mais je n'ai jamais su cerner quoi. Le "manque d'histoire", mais ce n'est pas fait pour... le côté pochtron qui pouvait avoir un côté répétitif, mais je me rappelle de bons moments dans le tas... comme Spike et Max discutant à une table de restaurant.
C'est peut-être le choix du style avec sa tonne de dialogues et ses descriptions assez brèves qui m'ont arrêté. J'avais tenté un style similaire pour "Future Twilight", mais parce que chaque chapitre devait tenir en trois pages, l'action était ultra-condensée...

Une bête question qui me vient en regardant le plan : quels chapitres t'ont posé problème ? Lesquels te semblent les plus réussis -- les plus proches de ce que tu voulais -- et lesquels seraient les plus ratés ? Tu parles du début et de la fin mais tu ne dis rien de ce qui s'est passé au milieu.
Par exemple, l'épisode 5 a mis du temps à sortir. Idem, saut temporel au chapitre 11 puis encore un léger au chapitre 14. Est-ce que tu te souviens de ce qui t'a retardé ? IRL ou difficulté du texte ?
Aussi, les épisodes 11 et 15 dépassent les 5'000 mots, alors que la moyenne serait plutôt à 4'000 (ça reste assez stable, mine de rien). Est-ce que tu avais plus à dire pour eux, quelque chose ?

Et bien sûr, il y a le rythme des deux semaines que tu t'étais imposé au départ. Un commentaire dessus ? Raisonnable ? Comment tu as fait pour te pousser à le tenir ? Comment tu t'étais organisé ?
Il y a 2 ans · Répondre
stronger
stronger : #36824
T'as vraiment pas tort ! Vivre en Equestria serait un peu la consécration de la grande majorité des bronies ^^ Et nous, et bin... On le fait avec les moyens du bord ! La Fanfic délicieuse !
Et tu as aussi grandement raison sur un point, les self-insert, OC alicornes et Hie demeurent et demeureront une partie clef du Fandom ! Au final, il y a des choses qui ne changeront jamais et je suis en train de me rendre compte que je te paraphrase en fait... Sans soute l'heure tardive et le fait que j'ai une sale grippe ! *Atchoum*

Non plus sérieusement, j'ai plein de lecture en retard à rattraper et ce n'est que depuis peu, que je suis pleinement actif sur le fandom, donnant de ma personne dès que j'en ai la possibilité mais hey ! Bon sang, c'est ça qu'est cool ! Bon dieu que j'aime cette communauté et que mon euphorie me fait peur... Non plus sérieusement j'ai besoin de repos...
En tous cas, bravo pour ta fic, (que je n'ai pas lu... J'vais le faire. Pour moi ! J'en avais bien envie) Et autrement bon courage pour la suite mon brave ami !
Il y a 2 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #36820
@BroNie : je rappelle qu'il s'agit d'une réflexion personnelle, je conçois sans problème que d'autres ne partagent pas cette vision. Et je précise que je ne parle ici que de mlp ; je ne cherche pas à généraliser cette vision à d'autres œuvres.
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #36819
"Je reste intimement persuadé que tout le monde ici partage ce fantasme, même si certains le nient avec une force parfois confondante.Je reste intimement persuadé que tout le monde ici partage ce fantasme, même si certains le nient avec une force parfois confondante."

Bon j'ai pas de niveau de preuve supérieure à l'anecdote personnelle, y a pas d'étude ou de publication scientifique, alors on va se borner à ça. Mais Dieu que je ne me reconnais pas dans cette définition. Aimer un show, un univers, ne veut absolument pas dire vouloir y vivre. Même en restant dans le fantasme. J'adore Autant en emporte le vent, mais je caresse assez peu la vie des planteurs sudistes de la Guerre de Sécéssion, ou des esclaves noirs.

Pour moi, MLP est un univers, un code qui me permet de ses composer avec des élements extérieurs pour nourrir le débat ou la réflexion des lecteurs. C'est aussi le cas avec mes autres fandoms, Star Wars est tout à fait dans cette optique. Mais en aucun cas un monde dans lequel je voudrais être.
Il y a 2 ans · Répondre

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Gueule de bois

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