Amis du soir, bonsoir.
Existe-t-il un gène d’alicorne ? L’enfant d’une alicorne en est-il automatiquement une ? Une alicorne peut-elle naître de parents qui ne le sont pas ?
Si vous vous êtres déjà posé ces questions, alors bienvenue au club. Cela fait en effet quelques jours que j’essaie de concocter une théorie génétique qui expliquerait l’existence des différentes races équestre, alicornes incluses, et je pense avoir plus ou moins réussi.
Je sais, ça n’a qu'un intérêt assez vague. Je sais, il y a certainement mille détails du show, des comics ou des livres qui ne colleront pas. Je sais, c’est un peu ardu et vos cours de science sont déjà loin. Mais c’était un petit défi que j’avais envie de relever, et j’aimerais voir si j’y suis arrivé et si j’arrive à l’expliquer.
Les caractères de chaque race
Nous savons depuis l’épisode des bébés Cake dans la saison deux que les caractères « ailes » et « corne » sont tous les deux récessifs, puisqu’ils peuvent sauter des générations avant de réapparaître. A partir de cela, je considère qu’il existe pour chacun de ces deux caractères un gène déclencheur de leur développement, d’expression récessive.
le gène « ailes » possède donc deux allèles :
le gène « corne » possède donc deux allèles :
La manière dont ces caractères peuvent se combiner va cependant dépendre d’un élément très important : l’emplacement des gènes « ailes » et « corne » dans le génome des poneys.
Première possibilité : des gènes indépendants
Le cheval - et donc aussi le poney - possède 32 paires de chromosomes. Dans le cas le plus simple, chaque gène, présent en deux exemplaires, est localisé à un endroit précis sur une paire précise.
La première possibilité est que les gènes « ailes » et « corne » soient indépendants, c’est-à-dire qu’ils soient situés sur des paires de chromosomes différentes. Les combinaisons possibles et les fréquences des allèles sont alors les suivantes :
Avec p+q = 1 et r+s = 1
D’après les données que j’ai trouvées (lien), entre les saisons 1 et 6, un total de 1518 poneys différents ont été vus dans la série, dont 59% de terrestres, 21 % de licornes et 20% de pégases. Nous avons donc :
Après calcul, il apparait que la proportion d’alicornes dans la population devrait être de 4,2%, soit 63 rien que pour l’échantillon en question. Cette possibilité est donc à exclure.
Deuxième possibilité : des gènes liés
La deuxième possibilité est que les gènes « ailes » et « corne » soient liés, c’est-à-dire situés sur la même paire de chromosomes. Les combinaisons possibles et les fréquences des allèles sont alors les suivantes :
Avec g+h+i+j = 1
Dans ce nouveau modèle, et en utilisant les mêmes données, les proportions des différentes races sont les suivantes :
Vu la rareté extrême des alicornes, on peut se permettre de considéré leur nombre comme nul, g vaut donc zéro. Les statistiques à disposition permettent également de considérer que les proportions de pégases et de licornes sont égales. Cela donne donc :
Si h = i et j = 1-2h, alors cela donne :
Après résolution, nous obtenons les fréquences alléliques suivantes :
Nous avons dont un système dans lequel la race est déterminée par un couple de gènes liés, dont l’un des quatre allèles présente une fréquence quasi nulle, ce qui explique la rareté du phénotype qui y est associé. C’est pas beau, ça ?
Qu’en est-il des alicornes, alors ?
Ce modèle permet d’expliquer l’extrême rareté des alicornes de manière simple : la fréquence de l’allèle nécessaire à leur apparition (AC) est proche de zéro. Il n’est porté que par un très petit nombre de poneys dans le monde et la naissance d’une alicorne n’est possible que si deux porteurs s’accouplent, ce qui est statistiquement très improbable.
Si on considère que la population d’Equestria n’augmente pas, chaque couple n’a alors en moyenne que deux enfants, or un porteur qui s’accouple avec un non porteur n’a qu’une chance sur deux de transmettre l’allèle à chacun de ses enfants, le nombre de porteurs à chaque génération reste donc stable et la rareté de celui-ci ne diminue pas. Il est possible que de nouveaux exemplaires de l’allèle apparaissent par recombinaison entre les allèles Ac et aC – les deux plus fréquents – mais le manque de données empêche de calculer le taux de recombinaison.
Exemple : Flurry Heart
Pour que Flurry Heart ait pu naitre alicorne, il faut que Cadence et Shining Armor soient tous les deux porteurs de l’allèle AC. Sachant que, d’après les livres, Cadence est née pégase, leur génotype et les combinaisons possibles sont les suivants :
Flurry Heart n’avait donc qu’une chance sur quatre de devenir alicorne. Elle aurait tout aussi bien pu être pégase, licorne ou terrestre.
Si on part du principe que Célestia et Luna sont elles aussi nées alicornes, il n’est pas non plus nécessaire que leurs parents l’aient été. Comme pour Flurry Heart, il suffisait qu’ils soient tous les deux porteurs pour que chacun de leurs enfants ait 25% de chances de l’être.
Et celles qui le deviennent ?
Deux juments qui n’étaient pas nées alicorne, à savoir Twilight et Cadence, le sont cependant devenues, au moyen d’un sort lancé par Célestia. Si on prend comme modèle la transformation de Twilight, la vitesse à laquelle apparaissent ses ailes exclut une croissance naturelle provoquée par l’activation d’un gène, il s’agit donc plutôt d’une sorte de greffe. Je soupçonne cependant Célestia de n’effectuer cette transformation sur que des poneys porteurs de l’allèle AC, soit parce que cela est plus facile pour elle, soit pour une autre raison. Cadence, le premier poney connu à avoir subi cette transformation, en est elle-même porteuse, comme nous l’avons vu plus haut. En ce qui concerne Twilight, au moins un de ses parents doit l’être également, puisque Shining Armor l’est lui aussi, Twilight a donc une chance sur deux d’être elle-aussi porteuse. Peut-être Célestia, non contente de faire de ces porteuses des princesses, s'arrange-t-elle même pour les mettre en couple avec d'autres porteurs potentiels afin de favoriser la naissances de véritables alicornes...
Quoi qu'il en soit, si le reste est juste, Twilight et Cadence ont l’apparence d’alicornes sans en avoir le génotype, comme je l’ai déjà supposé dans la section précédente. Ainsi, de même que Cadence n’avait qu’une chance sur quatre que l’enfant qu’elle a eu avec un autre porteur naisse alicorne, Twilight n’a aucune garantie que ses hypothétiques enfants le soient aussi.
Exercices supplémentaires
Quelqu’un sur le Discord a demandé récemment ce qui se passerait si Twilight et Blueblood avaient un enfant. En ce qui concerne Twilight, je considère toujours qu’elle est porteuse, son génotype est donc le même que celui de son frère. Blueblood étant supposément apparenté aux princesses, il est possible qu’il le soit aussi. Dans ce cas, leur hypothétique enfant a une chance sur quatre de naître alicorne. Si Blueblood n’est pas contre pas porteur, leur enfant a une chance sur deux d’hériter d’un exemplaire de l’allèle AC, mais il ne pourra pas naître alicorne.
Autre exercice : et si Célestia ou Luna avait un enfant ? Si c’est avec un autre poney alicorne, alors leur enfant est certain de naître alicorne. Si le père n’est que porteur, il a une chance sur deux, et s'il ne l’est pas il sera porteur mais pas alicorne.
Conclusion
Si vous êtes arrivés jusqu’au bout, félicitations. Si vous avez tout compris, double félicitations. Je ne prétends pas avoir mis au jour l’exacte vérité, mais je pense que ça tient à peu près debout. Et si vous trouvez que non, ne vous faites pas prier pour me le dire.
À la prochaine.
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Il y a quelques semaines, l’ami Vuld publiait sur le site un article dans lequel il encourageait les auteurs en herbe que nous sommes à donner leur ressenti sur leurs propres fics, en donnant l’exemple d’une des siennes, Silence, qu’il venait alors de terminer. Je trouve que c’est une bonne idée, c’est pourquoi j’ai décidé de l’imiter et de faire de même avec une de mes propres fics, Gueule de Bois, dont j’ai mis en ligne le dernier chapitre il y a une semaine. J’y vois l’occasion de donner à ceux que la fic a intéressé quelques derniers commentaires et précisions, ainsi que de proposer quelques éléments de réflexion personnelle sur le HiE, genre délicat s’il en est.
Il va sans dire que cet article s’adresse en premier lieu aux personnes qui ont lu la fic. Pour les autres, mieux vaut sans doute d’abord y jeter un œil, même s’il ne devrait pas y avoir de spoil majeur. Publicité, dite-vous ? Oh, après tout, je peux bien me le permettre ; c’est la première fois que j’en fais.
Gueule de bois est la fic que j’ai pris le plus de plaisir à écrire, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que c’est une comédie, genre pour lequel j’ai toujours eu une affection particulière, que ce soit comme auteur ou comme lecteur. Ensuite, parce que le format assez particulier de cette fic permettait un rythme d’écriture relativement décousu, ce qui, pour quelqu’un qui écrit aussi lentement que moi, est plutôt confortable. Et enfin, parce que cette fic m’a permis de réaliser un fantasme qui me trottait dans la tête depuis un petit temps déjà : écrire un HiE.
Je reste intimement persuadé qu'à peu près tout le monde ici partage ce fantasme, même si certains le nient avec une force parfois confondante. Car n’est-ce pas ça, au fond, être un brony ? Conquis par le charme de ce monde joyeux et coloré, le brony ne rêve-t-il pas plus ou moins secrètement de rejoindre ses héroïnes préférées pour partager leur amitié et leurs aventures, que ce soit par lui-même ou par l’intermédiaire d’un de ses semblables, ne serait-ce que pour un jour ou deux ? Et quel meilleur moyen de le faire qu’à travers une fiction ? Oui, je le dis, le HiE est enraciné dans notre fandom, au même titre que le self-insert, le shipping et les OC alicornes, pour le meilleur et pour le pire. C’est dans nos gènes et nous ne nous en débarrasserons jamais, alors autant faire avec.
Donc oui, du HiE, mais pas n’importe comment. Car autant nous aimons en écrire, autant le genre est entaché de clichés désormais bien connus et plutôt collants. Et là est le cœur du problème : le lecteur est désormais tellement entraîné à repérer ces clichés qu’il devient quasiment impossible d’écrire un HiE qui n’en contienne pas involontairement au moins un certain nombre. Comment dès lors sortir de ce cercle vicieux ? La solution est simple : ne pas chercher à les éviter, mais plutôt les prendre à l’envers.
Je précise tout de suite que je ne prétends pas être le premier à avoir fait ça, ni qu’il s’agit d’un exercice particulièrement difficile. J’ai simplement vu dans cette entreprise l’occasion d’essayer quelque chose de nouveau, et aussi de m’amuser un peu. Je précise également que, si on me posait la question, j'aurais plutôt tendance à déconseiller aux auteurs novices de chercher à faire de même dans leur première fic, car je pense tout de même que cela nécessite déjà un minimum d'expérience dans le domaine. Quand on est pas certain de son coup, mieux vaut ne pas brûler les étapes.
Au placard donc l’habituel vingtenaire solitaire et malheureux et qui, mystérieusement téléporté à Equestria par des force inconnues, finit pas tomber sous le charme de ce monde coloré et de ses habitants, au point d’y faire sa vie et devenir un des leurs. L’humain dont il est question ici est un poivrot grincheux et invivable, parfaitement imperméable à la magie de l’amitié. Dès l’instant où il pose le pied dans ce monde en pâte à guimauve, il n’a plus qu’une idée en tête : trouver un moyen de s’échapper de là et de rentrer chez lui. Enfermé dans cette seule idée, il ne fera donc pas le moindre effort pour s’intégrer, mais en plus il ne se souciera pas une seule seconde des conséquences que ses actes pourraient avoir sur ce monde comatique dans lequel il pense être plongé. Voilà donc pour le cliché, et pour la base de l’histoire.
Mais ce n’est pas la seule chose que je cherchais à faire en écrivant cette fic. Un de mes objectifs était aussi de dénoncer gentiment, à travers des yeux et un esprit étrangers à Equestria, un certain nombre de choses illogiques ou anormales qui rendent ce monde bancal. Pourquoi Célestia persiste-t-elle à se faire appeler « Princesse ? » Pourquoi les alicornes sont-elles toutes des juments ? Pourquoi les vaches et les moutons acceptent-ils de servir de bétail aux poneys ? Pourquoi ces derniers élèvent-ils des cochons alors qu’ils sont herbivores ? Nous nous sommes tous un jour posé ces questions, et, même si je n’avais pas pour ambition d’y répondre, j’ai simplement cherché à rappeler avec un peu d’humour qu’elles existaient tout de même.
C’est donc au long d’une vingtaine de petits chapitres que je vous ai proposé de suivre les aventures de Max à Poneyville, aventures au cours desquelles vous avez eu l’occasion de le voir beaucoup rouspéter, déclencher l’un ou l’autre petits désastres, mais aussi apprendre tout de même une ou deux choses parmi les poneys, voir même finir par s’entendre avec quelques-uns d’entre eux. Parce que oui, même si Maxime tient de la caricature, il reste tout de même… humain !
Comme déjà dit, Gueule de Bois est la fic que j’ai pris le plus de plaisir à écrire, mais cela ne signifie cependant pas que je l’estime parfaite, ou que je ne regrette pas l’une ou l’autre choses, loin de là. Plusieurs défauts ont d’ailleurs été pointés de manière tout à fait pertinente par Moonrise et Nova dans leur commentaire des plumes de l’aurore. J’ai également été à la fois amusé et flatté en voyant des gens pester contre le fait que la fic soit désormais terminée. La question est d’ailleurs légitime : pourquoi y avoir mis fin, alors qu’elle fonctionnait et que le format aurait permis encore d’autres chapitres ? Pour plusieurs raisons.
Pour commencer, je n’ai jamais été un grand amateur d’histoires interminables. Cette fic était en cours depuis plus d’un an déjà et, avec ses 70 000 mots, elle approchait doucement de la limite de ce que je considère comme une longueur décente pour une fic de ce calibre. Mais la prolonger aurait comporté un autre risque bien plus sérieux : celui d’un enlisement de l’histoire.
Le plus gros risque que je percevais en écrivant cette fic, c’était celui de la répétitivité, que ce soit au niveau du scénario de chaque épisode ou des interactions entre les personnages, en particulier avec Twilight. Je ne sais pas si j’ai complètement réussi à l’éviter, mais il est à peu près certain que ce serait devenu de plus en plus difficile si la fic s’était prolongée.
Mais pour être honnête, la raison principale de cet arrêt est la lassitude. Je l’avais déjà dit dans un autre article, mais écrire des fics ne me motive plus autant qu’avant. Je n’ai plus le courage de me lancer dans des fics de grande ampleur, et je sentais qu’il était temps de terminer celle-ci. Même si j’aurais sans doute pu trouver sans trop de difficulté assez de matière pour écrire encore quelques chapitres, le risque aurait été trop grand de n’ensuite plus avoir le courage d’écrire une fin digne de ce nom, c’est pourquoi j’ai jugé plus sage de clore cette histoire tant que la machine était encore en marche et que je pouvais garantir autant que possible la qualité du résultat.
Voilà donc le pourquoi du comment du début et de la fin de cette fic, les raisons qui m’ont poussé à la commencer et celles qui m’ont amené à y mettre fin. Je ne peux que vous encourager à vous aussi nous faire part de votre propre retour sur les fics qui vous tiennent à cœur, une fois que vous les avez terminées, ne serait-ce que pour la beauté de l’exercice. Et si cette fiction vous a plu – ou pas – alors pourquoi ne pas laisser un petit commentaire sur cet article ou sur la fic ? Que votre commentaire soit positif ou non, je serai ravi d’en discuter.
Bonne soirée à tous et à une prochaine fois.
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Aujourd’hui, je me risque à faire un peu de philosophie.
Récemment, je me suis penché sur une question qui me taraude depuis quelques temps déjà. Une question importante pour notre petite communauté, et que vous vous êtes sans doute déjà posée. Une question précise, dont tous les mots sont importants : pourquoi écrivons-nous des fanfictions mlp ?
Chaque partie de la question est cruciale. Les gens qui postent leurs textes sur ce site ou sur les forums n’écrivent pas n’importe quoi ; ils écrivent des fanfictions. Et pas des fanfictions sur n’importe quel sujet ; des fanfictions sur une série animée appelée MLP:FiM. J’ai pas mal réfléchi au pourquoi du comment de tout ça, et je pense avoir trouvé au moins une partie de la réponse. En fait, je distingue trois réponses possibles. Certaines se recoupent, et il y en a certainement encore d’autres, mais je pense que ce sont là les trois principales.
J’emploie ici le mot amour faute de terme plus approprié. Affection pourrait aussi convenir, mais ce n’est pas ça qui importe. Ce que je désigne ici, c’est l’envie, quand nous regardons cette série que nous aimons, de la développer et de faire vivre à ses personnages de nouvelles aventures. Ce n’est pas compliqué, c’est le moteur de base de tout ficdom, qu’il s’agisse de celui de mlp ou de n'importe quel autre. Pour vous donner une idée de l’ampleur que ça peut avoir, le site Fanfiction.net recense plus de 700 000 fanfictions estampillées Harry Potter et plus de 200 000 étiquetées Twilight (pas la nôtre, l’autre…) On fait même des fanfictions sur des groupes de musique ou des pièces de théâtre, c’est dire. De manière générale, on peut considérer que l’apparition d’un ficdom est une étape normale du développement d’un fandom.
Cette envie de développer le matériel de base peut se décliner sous différentes formes, qui, bien souvent, se recouvrent entre elles de manière plus ou moins importante. D’abord, il y a la simple envie de poursuivre sur papier les aventures des personnages de la série, quand celles vécues à l’écran ne nous suffisent pas et que nous voulons en voir plus. Ensuite, celle d’approfondir ces personnages, de développer davantage leur caractère, leurs relations avec les autres, d’explorer leur passé, de décortiquer leur façon de penser et leur manière de fonctionner. Et enfin, l’envie de développer le monde de la série lui-même, en le complétant, en le complexifiant, voir même en inventant des réalités alternatives ou en spéculant sur son passé ou son futur. Je fais également rentrer dans cette catégorie les choses un peu plus sombres ou matures, qui, d’une certaine manière, ne font qu’étendre et explorer le monde de la série dans des directions moins conventionnelles.
C’est cette envie qui, je pense, a poussé la majorité d’entre nous à prendre pour la première fois la plume et à se lancer dans l’aventure.
Quelqu’un a dit un jour que l’imitation était la forme la plus sincère de flatterie. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ce qui est sûr c’est que les ficdoms que j’ai mentionnés il y a quelque paragraphes n’auraient sans doute pas atteint des tailles pareilles si une partie non négligeable de leurs membres ne s’était pas adonnée à l’imitation. Pas seulement du matériel d’origine, mais aussi des fanfictions déjà écrites par d’autres.
Dans notre petit ficdom, un bon exemple de ça est le HiE (Human in Equestria). Je ne sais pas exactement quand furent écrits les premiers HiE, mais ce qui est sûr c’est que ce genre s’est largement répandu depuis, et cela n’a pu se faire que parce que ceux qui ont écrit ces premiers HiE ont rapidement été imités par d’autres. Attention, par imités, je ne veux pas dire qu’ils ont été plagiés, mais que d’autres gens se sont dit en les lisant que c’était un chouette concept et ça leur a donné envie d’écrire leur propre HiE. Et le même raisonnement peut s’appliquer pour d’autres genres, comme les histoires gores à la Cupcake, par exemple.
A bien y penser, cet effet d’imitation est un important moteur de croissance pour tous les ficdoms. Même s’il y en a beaucoup, le nombre de concepts possibles pour des fics n’est pas infini, et passé une certaine taille critique l’imitation finit même par devenir le moteur principal de la croissance des gros ficdoms. Celui de mlp a-t-il déjà atteint cette taille ? Côté francophone, sans doute pas, mais ce serait intéressant de voir ce qu’il en est côté anglophone.
C’est là le point qui m’a le plus taraudé pendant que je réfléchissais à la question. Écrire des fanfictions, c’est facile. Ça l’est pour deux personnes : l’auteur et le lecteur.
C’est facile pour l’auteur, car ça lui épargne la tâche parfois pénible d’inventer un univers et de le présenter. L’univers est déjà là, c’est celui de la série, il n’a qu’à le prendre tel quel, éventuellement en l’étendant ou le modifiant plus ou moins légèrement selon les besoins de sa fic. S’il met en scène des personnages de la série, il n’a pas besoin de leur inventer un physique ou un caractère ; la série l’a déjà fait pour lui. Quand il parle de Poneyville, il n’a pas besoin de la décrire ; c’est déjà fait aussi. Quand il mentionne que Célestia fait bouger le Soleil, pas besoin d’expliquer comment ni pourquoi ; la série l’a aussi déjà fait. À moins de mettre en scène des OC, de placer l’action dans des lieux ou des époques qu’il a inventés ou de développer un univers alternatif très différent de celui de la série, l’auteur n’a pas besoin d’inventer son propre monde et d’en décrire le fonctionnement. Et ça, ça fait de sérieuses économies.
C’est facile aussi pour le lecteur, et pour quasiment les mêmes raisons. Pas besoin de se farcir la description de lieux ou de personnages, puisqu’on les connait déjà. Vous vous rappelez le début de la Communauté de l’Anneau, où Tolkien passe 50 pages à nous décrire en détails les hobbits, à nous expliquer comment ils vivent et à nous raconter l’histoire de la Comté ? J’en connais plus d’un qui ont abandonné la lecture de ce livre à cause de ça. Mais pas de ça dans une fanfiction, puisqu’on est supposé être en terrain connu. C’est plus confortable.
Mais écrire des fanfictions, c’est aussi facile pour une autre raison : ça nous assure d’office un public. Je ne sais pas vous, mais moi je vais systématiquement lire le synopsis de chaque nouvelle fic validée, même si les tags ne m’intéressent pas. Parce qu’on ne sait jamais, peut-être que ça m’intéressera quand même, et aussi parce que j’ai envie de savoir ce qu’on met sur le site. Et, vu le nombre de vues qu’ont en moyenne les nouvelles fics au bout d’un ou deux jours, je ne suis pas le seul à le faire. Et bien rien que ça, c’est un public que l’auteur de la fic en question n’aurait pas eu si ce texte n’avait pas été déclaré comme fanfiction mlp.
J’ai réalisé ça en me penchant un peu sur la musique brony. A bien y regarder, une partie non négligeable de la production musicale de notre fandom n’a pas vraiment de lien avec mlp. De l’électro instrumentale ou du rock aux paroles vagues... Ça pourrait parfaitement être de la musique "normale", sans rapport avec quelque fandom que ce soit. Mais rajoutez en fond une image de Rainbow Dash fendant les airs ou de Luna contemplant les étoiles la larme à l’œil, expliquez dans la description que ce morceau vous a été inspiré par tel personnage ou tel épisode, affichez-vous en tant que brony sur votre chaîne, et automatiquement votre morceau devient de la musique brony, est repris sur les playlists du fandom, et des milliers de bronies, qui n’auraient sans doute jamais entendu parler de ce morceau s’il n’avait pas été catalogué de cette manière, s’empresseront de l’écouter.
Et bien ça marche aussi avec les fanfictions. Nous pourrions tous, je pense, passer notre temps à écrire de vraies nouvelles ou de vrais romans, mais nous choisissons à la place d’écrire des fanfictions mlp. Pour les raisons déjà mentionnées plus haut, mais aussi pour ça : parce nous savons déjà où poster notre œuvre et que nous savons que, parce que c’est une fanfiction mlp, elle sera lue par les membres du fandom, ou au moins un certain nombre d’entre eux. Écrire des fanfictions nous assure un public d’office : celui des membres du fandom en question.
N’allez cependant pas croire, au ton quelque peu moralisateur que j’ai sans doute employé tout au long de cet article et singulièrement dans la dernière partie, que j’estime qu’écrire des fanfictions est une mauvaise chose, au contraire.
Quand j’étais à l’école, il y avait dans ma classe de français une affiche qui disait : la lecture est une pente qui nous entraine vers le haut. Ce que ça veut dire, c’est que quoi qu’on lise, c’est mieux que de ne rien lire du tout. Quelqu’un qui lit ne peut que devenir un meilleur lecteur. Plus il lit, plus il devient capable de faire la différence entre un bon texte et un moins bon et d’apprécier le premier plus que le second, quel que soit son niveau de départ. C’est un mouvement qui ne peut qu’aller vers le haut ; sauf accident grave, c’est impossible de régresser. Et bien je pense que c’est la même chose avec l’écriture. Quel que soit notre niveau, on apprend toujours quelque chose lorsqu’on essaie d’écrire. A moins de réellement y mettre de la mauvaise volonté, on ne peut que s’améliorer, que l’on soit déjà auteur confirmé ou que l’on écrive comme une patate. Et tout ce qu’on apprend en essayant d’écrire, que ce soit ne pas faire de fautes, construire de belles phrases ou structurer un texte, nous sera utile dans notre vie, vie au cours de laquelle nous sommes en permanence entourés de texte.
Écrire des fanfictions mlp c’est bien, car écrire c’est bien, quoi qu’on écrive. Pour se moquer encore un peu de Twilight, j’ai l’habitude de répondre que si ces films ont pu donner envie à des jeunes de lire, alors ils auront rendu au moins un service à la société. Si Twilight peut servir de porte d’entrée au monde de la lecture, alors remercions-le. Et de même, si les fanfictions peuvent donner le goût de l’écriture à certains, alors vivent les fanfictions.
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Aujourd’hui est un jour spécial pour moi, pour deux raisons.
La première, c'est parce qu'il s'agit d'un anniversaire. En effet, cela fait deux ans jour pour jour que j’ai mis en ligne ma toute première fanfiction mlp, l’Abysse des Souvenirs, sur Frenchy Ponies. Et il n’y a rien à faire, sa première fic, on y repense toujours avec émotion, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Encore maintenant, cette fic reste ma préférée parmi celles que j'ai écrites.
Le deuxième élément qui rend ce jour spécial, c’est que j’ai validé cette semaine mon 500ème chapitre sur mlpfictions. Pour vous donner une idée, cela représente presque un cinquième de tous les chapitres qui sont passés par le centre de validation depuis la création du site. Je suis encore loin du record de Nova, mais je trouve que c'est quand même pas mal.
Deux ans c’est long et, honnêtement, depuis plusieurs mois, l’envie d’écrire des fanfictions commence à diminuer. Depuis le début, je sais qu’un jour elle s’en ira complètement et que ce jour-là je n’aurai pas d’autre choix que d’arrêter. Ce n’est pas encore pour tout de suite mais ça arrivera, inévitablement. De la même manière, je sais depuis le jour où je suis devenu un brony qu’il arrivera un moment où je me lasserai des poneys et où je quitterai le fandom. Ce sera peut-être dans un an, peut-être dans deux, mais ça viendra. Mais ce n’est pas grave, ce n’est même pas triste, à partir du moment où on l’accepte. Et, en ce qui me concerne, j’ai su dès le départ que ce n’est qu’en l’acceptant que je pourrais profiter pleinement de ce que cette incroyable série et son encore plus incroyable fandom ont à offrir, et c’est ce que je pense avoir fait.
Pour ces raisons, il est peu probable que je me lance un jour dans l’écriture d’une nouvelle fic d’ampleur. Cela ne signifie cependant pas que je quitte le ficdom, au contraire. Je continuerai à suivre les fics qui m’intéressent, je garderai un œil sur les challenges et, bien entendu, je garde mon poste de validateur. Sans oublier qu’il me reste encore une fic en cours, Gueule de Bois, que je compte bien continuer aussi longtemps que j’aurai des idées pour de nouveaux chapitres. En résumé, vous n’avez pas encore fini de me voir, même si ce ne sera vraisemblablement plus que pour de courts textes.
C’était donc l’article annuel d’Acylius, ou comment faire un article « avancement de mes fictions » tout en ayant l’air de parler d’autre chose. A bientôt peut-être pour le millième chapitre, qui sait. D’ici là, n’oubliez pas d’être gentils avec le staff du site, c’est pour vous qu’ils donnent de leur temps libre.
A plus.
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