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Jouer avec le lecteur? Aller aux commentaires
23 juillet 2014

Sale vingt-et-unième lettre de l'alphabet à tous! ("salut")

 

Aujourd'hui (ou demain, ou plus tard selon quand vous lirez ça, bref), j'aimerais vous faire part d'une chose que, pour ma part, j'affectionne beaucoup quand j'écris: jouer avec le lecteur.

 

Par exemple, et cela risque beaucoup de se voir dans La Légende de l'Harmonie, j'adore donner beaucoup d'indices au lecteur qu'il doit recouper lui-même (bon, c'est parfois guider) pour trouver une information qui sera dite plus tard. J'aime dire que je joue au "Devine avant que je te le dise!". Ce système va plus loin que la supposition que peut faire le lecteur en analysant une situation ("Ah, untel va mourir, un autre va sans doutes faire ça"), car le lecteur doit vraiment combiner ce qu'on lui sert si il veut en faire quelque chose. Bien sûr, il peut se laisser prendre à la surprise (ou à la fainéantise) en attendant que l'information soit dite clairement.

 

De ce fait, sur ce jeu, j'aime aussi encore plus contredire ce que pensais le lecteur, alors que je lui avais laissé des indices qui lui ont justement fait pensé à ça. Dans ce cas, l'appât doit être visible, mais pas trop gros pour qu'il se laisse prendre au jeu et y croit jusqu'au bout.

 

Un exemple de ce genre de jeu que j'avais fais peut se retrouver dans Je me Perds, et même la contradiction est visible sur la fin, dans le chapitre 9. (faire croire au lecteur qu'il ne se passera rien, alors que si)

 

Deux raisons me poussent à faire ça. La première, c'est déjà parce que cela m'amuse énormément de vraiment jouer avec le lecteur, mettre en place des indices pas trop faciles, laisser des zones d'ombres et, lors d'une contradiction, rester cohérent malgré tout. C'est pour moi presque aussi amusant que d'écrire le scénario en lui-même.

La deuxième c'est que, je trouve, cela rajoute un bon plus à l'histoire. J'ai noté que beaucoup de gens ont été intrigués par l'histoire des fictions qui se réalisaient dans Je me Perds, ce qui faisait parti des indices semés (et au final du cœur de l'intrigue, mais elle était faisable sans ce jeu avec le lecteur que j'ai fais). Cela donne une autre dimension à l'histoire car, si il le souhaite, le lecteur peut se mettre à réfléchir dessus, faire ses propres prédictions. (Et mazette quelle satisfaction lorsque les prédictions que l'on a pour une histoire sont exactes, pas vrai? ^^)

 

Dans un autre style de jeu, il y a le ultra-classique Cliffangher. Avouez que vous avez tous ragé au moins une fois devant une fin d'épisode/de chapitre en gueulant "QUOI!?" ^^ (exemple le plus frappant pour moi: Sherlock, saison 3, la fin du dernier épisode)

Le Cliffangher est assez dur à mettre en place quand on y regarde de près. En effet, il faut une révélation choc, un suspense, une attente d'explication, mais aussi couper au bon moment. Faire un cliffangher au milieu d'un dialogue est, certes déjà vu, mais très coton à mettre en place. Il faut que cela apparaisse naturel. Pas que le lecteur se dise que le dialogue a été mis en place que pour ce cliffangher, mais aussi pour réellement apporter quelque chose.

Il faut aussi justement le doser, car à trop faire baver le lecteur, ça peut devenir dangereux ^^

 

Enfin, en troisième, ce que j'aime autant que le premier jeu, qui lui ressemble, mais qui est très dur à réellement instaurer.  Le petit élément qui semble insignifiant, mais qui a son importance. Un petit truc, un genre de détail au premier abord, qu'on glisse dans un chapitre, et que seul un lecteur avisé saura mémoriser pour se dire, plusieurs chapitres après, "Ah mais attends... Ça vient de ce truc il y a x chapitres!?". Un genre d'écho dans les détails.

 

Bref, vous l'aurez compris, pour ma part, j'adore énormément jouer avec le lecteur. Plus que lui raconter une histoire, je veux qu'il la vive avec moi! Un peu à la manière d'un maitre du jeu qui guide ses personnages. (pour les amateurs de RPG)

 

Qu'en pensez-vous?

 

PS: Pour informations, dans les deux chapitres actuellement publiés de La Légende de l'Harmonie, il y a déjà plusieurs jeux qui ont commencés à se mettre en place! :P Et vous avez le temps de chercher, il y en a que je risque de faire trainer ^^

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Toropicana
Toropicana : #2548
Le truc, c'est qu'avec une histoire constitué à 99% d'OC ( comme la moitié des histoires que je vois en ce moment) il est facile de faire traîner l'intrigue en longueur. Ça revient à rédiger une histoire classique en fait, du coup on peut faire durer le jeu avec le lecteur comme on le souhaite mais tout en essayant de lui donner envie d'aller plus loin.

En revanche si on prend une fanfic avec uniquement ou presque que des personnage du show, il faut éviter de faire durer l'intrigue ou de trop dissimuler ce qui cloche et ne pas hésiter à dire ce qui se passe. Bien sûr qu'il est possible de faire traîner en longueur le jeu mais c'est avec risque et péril qui peut faire décrocher le lecteur. Ce qu'il faut c'est de faire en sorte que le lecteur ne s'ennuie pas durant la lecture en apprenant ce qui se passe tout en gardant le meilleur pour la fin, mais surtout finir son chapitre avec un bon vieux cliffanger.
Il y a 4 ans · Répondre
Vuld
Vuld : #2535
@BroNie
Ouais, en me relisant j'ai aussi senti ce mauvais côté "c'est moi l'boss" très désagréable.
J'ai laissé passer parce que je réécrivais ce fichu commentaire depuis deux heures. Mauvaise excuse.

J'aurais pu citer Asylum pour l'exemple, qui fait bien mieux encore, et je l'avais déjà expliqué : on s'attend à ce que Twilight soit saine d'esprit et la fic' donne tous les indices du contraire. Un jeu sur les attentes qui me fait rêver.
Je voulais aussi citer Amour Lavande, texte amateur certes mais qui a, même incidemment, su me décrocher la mâchoire en introduisant son héroïne (c'est Fluttershy ! Non Zecora ! Non un OC ! Hein quoi c'était elle ?!?).
FO:E se fait même une spécialité de "surprendre" le lecteur. On pose longuement la question de l'identité de MrTopaz, et la fic' elle-même passe en revue tout ce à quoi le lecteur s'attend. Ça fait monter les paris et la réponse "dépasse les attentes". La fic' était forte pour ça, dommage qu'elle se soit essoufflée ensuite... grmf.

Donc oui, j'aurais pu prendre plein d'exemples au lieu de mes textes.
J'avoue que c'était très mal avisé.

D'autant que toute cette réflexion ne vient pas de mes textes mais d'un chapitre d'Acylius pour le projet Hydre. C'est de là que vient l'image de la minuterie.
Mais ensuite j'ai trouvé que le Griffonic était la meilleure illustration possible, parce qu'il y avait l'original comme point de repère et parce que c'est un texte que je connais bien (et à la fin bâclée). Et puis, de fil en aiguille...

Ouais, c'est clair que le message fait très prétentieux pour le coup.
Je m'en excuse.
Il y a 4 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #2532
Vuld23 juillet 2014 - #2525
Moi je ne m'abstiendrai pas, c'est ce que j'appelle "jouer avec les attentes".
Et c'est obligatoire.

En fait, j'en avais parlé très brièvement avec Acylius dans le cadre de l'Hydre. Le lecteur a une attente, et on peut faire trois choses avec :
1) La décevoir
2) La remplir
3) La dépasser
L'exemple que je donnerais serait une bombe qui va exploser. L'attente est qu'elle sera désamorcée "à la dernière seconde". La décevoir serait expédier le désamorçage (la bombe ? Nan mais je m'en suis chargé en coulisse) ; la remplir serait... ben la remplir (plus que trois secondes ! Deux ! Un ! Et paf ! C'était totalement pas prévisible !) ; et enfin j'avais proposé de dépasser l'attente.
Aka boum.

Dans le cas du Griffonic, l'attente était que le géant tombe.
Décevoir l'attente, c'était qu'il ne tombe pas. Pour citer le JdG : "c'est comme si dans Titanic le bateau coulait pas !" Décevoir l'attente c'est... euh... pas une bonne idée.
Remplir l'attente, c'était qu'il tombe. On aurait eu le Griffonic d'origine, rien de changé, mêmes événements, bon bah okay mais où est l'intérêt ? La nouveauté ? L'originalité ? Quand je parle d'un texte classique ou cliché, ben voilà. On a fait le minimum syndical et c'est tout.
Dépasser l'attente, c'est prouver que le géant ne peut pas tomber, puis le faire tomber quand même.

Pour reprendre l'exemple du grimdark, avec l'idée de "la porte qu'on garde entrouverte jusqu'à la fin", décevoir l'attente c'est fermer la porte trop tôt. Remplir l'attente c'est faire claquer la porte à la fin. Dépasser l'attente... bah Caudectomie. Ou PonyCell.
Tu n'as même pas entendu claquer la porte (enfin j'espère).

Maintenant il y aurait des tas de trucs à dire là-dessus, sur l'attente, l'indice, etc... mais wow ça demanderait un article entier, voire deux.
Dans tous les cas : faites-le. C'est difficile mais faites-le. Parce que c'est essentiel.
Faites que j'attende quelque chose, et jouez avec moi sur cette attente, parce que sinon je vais grmfer sévère.


Quand je vois ça, en substance, je lis : "vous pouvez décevoir le lecteur, lui donner juste ce qu'il veut, ou bien faire comme moi et le combler au delà de ses rêves les plus fous". Parvenir à passer pour encore plus égocentrique que moi, chapeau, c'est pas donné à tout le monde.
Il y a 4 ans · Répondre
Gracowitz
Gracowitz : #2528
Moi qui croyait être le seul à publier des articles à titres contenant des phrases interrogatives.
Il y a 4 ans · Répondre
Vuld
Vuld : #2525
Moi je ne m'abstiendrai pas, c'est ce que j'appelle "jouer avec les attentes".
Et c'est obligatoire.

En fait, j'en avais parlé très brièvement avec Acylius dans le cadre de l'Hydre. Le lecteur a une attente, et on peut faire trois choses avec :
1) La décevoir
2) La remplir
3) La dépasser
L'exemple que je donnerais serait une bombe qui va exploser. L'attente est qu'elle sera désamorcée "à la dernière seconde". La décevoir serait expédier le désamorçage (la bombe ? Nan mais je m'en suis chargé en coulisse) ; la remplir serait... ben la remplir (plus que trois secondes ! Deux ! Un ! Et paf ! C'était totalement pas prévisible !) ; et enfin j'avais proposé de dépasser l'attente.
Aka boum.

Dans le cas du Griffonic, l'attente était que le géant tombe.
Décevoir l'attente, c'était qu'il ne tombe pas. Pour citer le JdG : "c'est comme si dans Titanic le bateau coulait pas !" Décevoir l'attente c'est... euh... pas une bonne idée.
Remplir l'attente, c'était qu'il tombe. On aurait eu le Griffonic d'origine, rien de changé, mêmes événements, bon bah okay mais où est l'intérêt ? La nouveauté ? L'originalité ? Quand je parle d'un texte classique ou cliché, ben voilà. On a fait le minimum syndical et c'est tout.
Dépasser l'attente, c'est prouver que le géant ne peut pas tomber, puis le faire tomber quand même.

Pour reprendre l'exemple du grimdark, avec l'idée de "la porte qu'on garde entrouverte jusqu'à la fin", décevoir l'attente c'est fermer la porte trop tôt. Remplir l'attente c'est faire claquer la porte à la fin. Dépasser l'attente... bah Caudectomie. Ou PonyCell.
Tu n'as même pas entendu claquer la porte (enfin j'espère).

Maintenant il y aurait des tas de trucs à dire là-dessus, sur l'attente, l'indice, etc... mais wow ça demanderait un article entier, voire deux.
Dans tous les cas : faites-le. C'est difficile mais faites-le. Parce que c'est essentiel.
Faites que j'attende quelque chose, et jouez avec moi sur cette attente, parce que sinon je vais grmfer sévère.
Il y a 4 ans · Répondre
StephanCrowns
StephanCrowns : #2523
Je suis complètement d'accord avec toi. Ce système est vraiment utile pour garder en ardeur les lecteurs. Je l'utilise de même dans ma fanfiction Broken Ties et je trouve très amusant de faire de telles constructions scénaristiques. Mais il ne faut pas oublier de dire que le plus dur avec est de faire en sorte que tout les éléments coïncident dans l'intrigue et qu'ils restent logiques jusqu'au bout.
Il y a 4 ans · Répondre
TwinkleToes
TwinkleToes : #2518
J'en pense que c'est une superbe idée, j'avoue que moi même j'ai beau essayé d’être attentif aux détails je ne remarque pas toujours ce petit jeu, mais quand on le comprend et qu'on faire machiner un peut ce qui nous sert de cervelle dieux que ça rend le tout plus attractif a lire, attendez je raconte ma vie la... Bref a mon sens l'idée de laisser des indices pour faire vivre la fiction au lecteur est une idée.. j'aurai envie de dire presque indispensable mais je vais m'abstenir pour cette fois, disons plutôt très attractive !
Il y a 4 ans · Répondre

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À propos

Aussi appelé Ground Writer. Patate verte habitant Ponyville, un peu solitaire sur les bords. Avancement des écrits dans "A propos".

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