(NDA) : Les mots comportant un astérisque(*) sont des mots sur lesquels je reviendrai à la fin de chaque chapitre. J'espère que vous apprécierez l'intention, mais en tout cas...Bonne lecture !
Le musicien cheval se retourna lentement, puis regarda la princesse droit dans les yeux, comme il était le seul à le faire sans gêne. Son regard était d'un bleu profond semblable au ciel nocturne précédent l'aube. Il contrastait fortement avec sa robe d'un gris très clair. Le crin de sa crinière et de sa queue était d'un noir ébène, excepté une bande bleue légèrement plus intense que son regard. Ses ailes étaient repliées sur une marque de beauté représentant une chandelle allumée traversée d'un éclair qui ressortait sur son pelage. Autour du cou du cheval était accrochée par une simple cordelette une améthyste très élancée et de grande taille.
Cependant, quand Célestia prononça son véritable nom, il eut un soupir de résignation, et disparut dans un épais nuage de fumée... Pour réapparaître dans le dos de la princesse ! Il n'avait quasiment pas changé, mais ces quelques changements amenaient à reconsidérer bien des choses. StarWild arborait maintenant une longue corne, symbolisant sa longévité. Son crin brossé en arrière donnait l'impression d'une flamme contournée de noir et de bleu, figée à jamais, mais vouée à briller éternellement. Ses ailes qu’il avait déployées, avaient pris une teinte bleu clair à leurs extrémités, et sa marque de beauté représentait maintenant une étoile filante à cinq branches passant derrière le premier croissant de lune.
Le cheval replia ses ailes et, toujours regardant la Princesse droit dans les yeux, il lui lança :
« Célestia, je suis moi aussi très heureux de te revoir en tête à tête. Combien de temps s'est écoulé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ainsi ?
- Si tu es si heureux, pourquoi m'avoir fui durant tout ce temps comme tu le dis ? répondit la Princesse dont les yeux brillaient de regret et de tristesse.
- Allons, tu sais très bien pourquoi. Comment pouvais-je me présenter devant toi après tout le mal que je t'avais fait ?
Il leva la tête vers le ciel, où la lune, dont les tâches rappelaient le profil d'un cheval, scintillait doucement parmi les astres. Il rajouta alors :
« Et puis ce n'est pas la seule raison.
- Tu sais très bien que Luna n'est plus là ! Presque personne ne se souvient de cet accident à Canterlot ! Rien ne t'empêchait de te dissimuler comme tu l'as fait ici, et pourtant, tu as déciihiiihdé de t'éloigner, de disparaître ! répliqua Célestia, dont la colère rendait l'accent hystérique.
-Ce m'était trop dur d'être si près de toi, sans pouvoir ne serait-ce que prétendre au retour de notre amitié !
- Et donc tu as préféré partir en me laissant souffrir à ta place, en me laissant seule, tandis que tu vivais une carrière de musicien en parcourant les quatre coins d'Equestria, sans m'envoyer ne serait-ce qu'une simple lettre ? Je te croyais mort ! » hennit Célestia les yeux aux bords des larmes.
StarWild baissa la tête. Voir pleurer son amie d'enfance était de loin la chose qu'il détestait le plus, un tableau dont la vue lui fendait le cœur. Le fait d'en être la cause n’arrangeait en rien ce sentiment. Faisant appel à sa magie, le cheval fit apparaître un mouchoir délicatement brodé, dont le motif représentait fidèlement l'archétype d'un soleil entre une étoile et la lune. Quand StarWild fit mine de tendre le tissu à la princesse, celle-ci eut tout d'abord un mouvement de recul. Puis, elle resta bouche bée quand elle aperçut les astres brodés dessus. Elle resta ainsi pendant un petit moment avant d'accepter le mouchoir et de se tamponner les yeux avec délicatesse. Célestia le rendit ensuite au musicien, qui avait gardé la tête obstinément baissée. Elle prit alors une grande inspiration, et lui lança gentiment :
« Cette querelle n'a plus lieu d'être. Ne la laissons pas gâcher nos retrouvailles. En y réfléchissant, j'ai réagi de manière égoïste en pensant avoir été la seule à avoir souffert durant ce dernier siècle.
- Et moi donc, en ne t'envoyant aucun message pour te donner de mes nouvelles. Est-ce digne de qui que ce soit ? J'en doute, répondit StarWild en relevant enfin la tête (lui aussi avait les yeux légèrement humides).
- Permets-moi de te corriger, est-ce digne de chevaux comme nous ? Je n'en suis pas sûre non plus. Mais je peux te garantir que cette maison, aussi chaleureuse soit-elle, n'est pas faite pour toi. Depuis quand apprécies-tu la solitude ?
- Depuis que je ne peux faire un pas dans la rue sans être assailli par les fans ! ironisa StarWild. Je me suis toujours demandé comment faisait Vinyl Scratch lors de ses visites à Manehattan. Si seulement elle pouvait me révéler son secret.
- Tu exagères ! Mais je comprends ce que tu veux dire. Moi-même je ne supporte pas toujours les foules. Enfin, tu sais qui tu es. Tu ne peux rester indéfiniment ici sans te tenir au courant des dernières nouvelles.
- Je me tiens informé, tu sais, même si ces temps-ci il ne se passe pas grand-chose en Equestria, ni au-delà d'ailleurs. Et ce n'est pas pour me déplaire ! se défendit StarWild tout en commençant à ranger ses outils d’alchimie et à classer ses chansons.
- Malheureusement, ça ne durera pas. Les étoiles ne mentent jamais, comme tu le sais », lança la princesse, l'air soudainement grave.
StarWild arrêta net son rangement. Il se tourna de nouveau vers Célestia, le même air déterminé qu'au début de leur conversation dans son regard :
« Comment ça ? demanda-il d'une voix que la curiosité rendait empressée.
- Je parle de la Mémoire des étoiles ! Toi aussi tu as dû y lire cette prédiction !
- Comment le pouvais-je sans user de mes pouvoirs ? répondit le musicien d'un ton que le remord rendait froid.
- Je suis désolée, répondit la princesse. Mais ce que les astres m'ont dit est si... Je ferais mieux de te dire le contenu de leur prophétie. Alors tu comprendras le but de ma visite. Elle m'a été envoyée par l'étoile du nord, il y a de cela quelques jours :
Lors qu’apparaîtra de nouveau l’Arc-en-ciel,
Se révélera la prochaine licorne éternelle.
Dont l’aide s’avérera primordiale,
Car l'issue sans elle sera fatale,
Elle sera soutenue par les cinq éléments,
Ceux que le chaos ne saurait soumettre
Les six équilibres ne devront se séparer, cependant
Car une guerre serait alors sur le point de naître
De ce grand danger devront se préserver,
les alicornes et leurs lumières sacrées
Et soutenir la nouvelle licorne aussi,
de qui dépendra certainement leur survie
Car avant que la Lune et le Soleil se réconcilient,
L’Espoir ayant disparu,
Réapparaîtrons leurs quatre ennemies,
Qui voudront qu’Equestria ne soit jamais plus
Quand Célestia prononça la prophétie, d'un ton aussi irrévocable que le destin, le silence s’abattit entre les deux alicornes. Elles réfléchissaient à la signification de ces paroles. Le musicien alla s'asseoir de nouveau sur la botte de foin sur laquelle il avait écrit bon nombre de textes, dont certains n’étaient pas des chansons. Célestia s'était rallongée sur la couche que lui avait apprêtée l'hôte. C'est alors que StarWild reprit, se passant le sabot sur le visage :
« Je suppose que je suis l'Espoir ?
- Sans doute. Quant au Soleil et à la Lune... commença Célestia.
- Il s'agit certainement de ta sœur et toi.
- C'est aussi ce que j'en ai déduit.
- Mais qui serait donc l'Arc-en-ciel ? Et cette mystérieuse licorne, éternelle ? Je ne vois pas du tout de qui elles veulent parler, soupira StarWild.
- Je n'ai actuellement que des hypothèses, mais elles sont loin d'être sûres. Cependant nous devons la retrouver. Car sinon...
-L'issue sans elle sera fatale, termina le cheval musicien, le regard perdu dans le vide.
-Je ne m'inquiète pas trop pour l'Arc-en-ciel, nous l'apercevrons en temps voulu. Nous devons avant tout nous concentrer sur cette licorne. Cependant, as-tu noté cette allusion à cinq éléments soutenant quelqu’un, ces six équilibres ? expliqua la princesse d'Equestria.
- Tu veux dire que ces éléments seraient... commença avec surprise l'étalon.
- Oui. C'est là que j'ai besoin de toi. Je veux ton retour, et ta présence est nécessaire si cette prophétie se réalise. Je peux avoir été dans l'erreur dans mon observation, les étoiles étant étranges et imprévisibles. Pourquoi ne viendrais-tu pas t'installer à Canterlot ?
- Et qu'y attendrais-tu de moi ? demanda StarWild, sceptique.
- J'aimerais que tu prennes la direction de l'école de magie pour licornes surdouées de Canterlot, Aria Clever ayant pris sa retraite. Mais je souhaite surtout que tu retournes à une vie normale. Tu as tourné le dos à tous tes amis, en ayant choisi de partir, répondit la Princesse.
- Moi, prendre la relève d'Aria Clever ? Mais dans quel but ? insista le musicien.
-Tout simplement car le directeur de l'École fait partie des examinateurs. Et je pense que c'est dans cet établissement qu'il y a le plus de chances pour que la licorne éternelle apparaisse.
- Je vois. Tu souhaites que je surveille les licornes examinées et que je remarque celle de la prophétie. C'est simple en apparence, mais tu sais que je ne suis pas fait pour rester assis toute la journée derrière un bureau.
- Oh que oui, pouffa la suzeraine. Mais je ne t'ai jamais dit que tu devrais faire une telle chose. Le directeur de l'École ne s'occupe que des admissions, et de certaines parties administratives. Il a juste besoin d'y être certains après-midi, ainsi qu’au cours des examens. Sinon, il est libre de vaquer à ses propres occupations.
- Hmmm, renâcla StarWild pour lui-même. Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix. Tôt ou tard, je devrai me confronter à sa haine. Me permettrais-tu d'y réfléchir plus longuement cette nuit, quoique celle-ci soit déjà bien entamée ? demanda-t-il.
- Bien sûr, cela va de soi. J'admets que je suis un peu arrivée à l'improviste. Mais je souhaite néanmoins une réponse de ta part d'ici la fin de ce cycle, dans quelques jours, sans vouloir te brusquer, expliqua Célestia en fronçant légèrement les sourcils. Je pense que ce délai t’est amplement suffisant pour te préparer.
-Là n'est pas la question : je serai capable de partir maintenant pour toi, si tel était ton désir. Non, je me vois juste difficilement habiter à Canterlot de manière définitive.
- Si tu ne te sens pas prêt à y retourner pour de bon, il y a plein d'endroits magnifiques aux alentours de mon palais où s'installer, comme Cloudsdale par exemple, dit la princesse.
- Effectivement. J'ai plusieurs possibilités en tête, mais comme je te le disais précédemment, je souhaiterais plus mûrement y réfléchir.
-Soit. Je ne te dérangerai pas plus longtemps alors. De toute façon, je n'avais pas grand-chose à rajouter, bien que j’aurais préféré que cette discussion ne s'arrête jamais.
- Oh, tu ne me déranges pas ! Moi aussi je préférerais que cette conversation ne s'arrête jamais. Mais nous aurons dorénavant tout le temps de discuter, du moins je pense.
-Vraiment ? demanda Célestia en souriant. Comment peux-tu en être aussi sûre ?
- C'est ce que j'en ai déduit. Il se peut que je me trompe. Il se peut que ce ne soit pas le cas. Peu importe, je ne peux me cacher éternellement. La Nuit était mon domaine autant que le Jour. À moi de ne plus en avoir peur. Après tout, Il est temps que j’assume ma différence.
- Je suis heureux de te l'entendre dire ! »
Ainsi la suzeraine d'Equestria éclata de ce rire qui lui était si cher. Il raccompagna alors la splendide alicorne jusqu'à son hall d'entrée. Ils s'échangèrent encore quelques mots rapides, puis ils se dirent au revoir. Ce n'est que lorsqu'elle eut complètement disparu dans l'obscurité de la nuit, que Starwild se décida de refermer la porte de sa demeure. Il se sentit alors désespérément seul, bien que les chandelles brûlaient encore. Ainsi, son amie d'enfance avait besoin de lui, mais pour l'aider, il devra se mettre en danger. Luna était peut-être exilée, mais sa puissance était telle qu'il ne doutait pas qu'elle le retrouverait. Il dévisagea son salon. Il n'y restait presque plus aucun signe de Célestia, si ce n'était le matelas sur lequel il l'avait alitée après l'avoir portée sur son dos après sa chute. Son parfum, illuminant son visage de tristesse, de regrets, et d’une profonde nostalgie. Il alla alors chercher une grande bassine d'eau, et s'empressa de plonger la couche dedans afin de faire disparaître toute trace de l'odeur de la suzeraine. Comment pourrait-il dormir sur le même lit que celui de Célestia ! Le sommeil. StarWild était à la limite de la crise de nerf : depuis peu, il commençait même à redouter l’ensommeillement. Il eut tôt fait de nettoyer le matelas. Il le fit alors sécher grâce à sa magie, et agit de même pour vider la bassine et essuyer les éclaboussures qu'il avait faites sur le tapis. Il remit ensuite la couche à sa place sous les rideaux à baldaquin. Il souffla toutes les bougies et l'âtre de sa cheminée par un simple éclair mental, et sombra dans un profond sommeil.
Il galopait au milieu d'une forêt si épaisse et dense que le ciel était à peine visible parmi les cimes. L'air était lourd, pas un souffle de vent ne remuant doucement le feuillage d'arbres aussi vieux que le monde lui-même. La tension était palpable, le cœur de l'alicorne battant plus fort que jamais il ne l'avait fait. Mais StarWild galopait toujours droit devant lui, cherchant à identifier où il se trouvait. Il frôla alors l'écorce d'un chêne, dont le tronc était gravé d'un curieux pictogramme venant des terres arides de l'Est, destiné à éloigner les mauvais esprits. Quand le symbole disparut dans un nuage de fumée légère et bleutée, tout lui devint clair : il était au cœur de la forêt maudite de Everfree, tandis que celle qu'il redoutait d'affronter était proche de lui. Il redoubla alors son galop, si une telle chose était encore possible, à une vitesse qui rendait le moindre obstacle mortel. Il n'avait plus qu'un espoir : il devait se réveiller avant qu'elle ne le retrouve, avant qu'il ne soit trop tard.
Mais c’était déjà trop tard. Le sol s'enfonçait de plus en plus sous ses sabots, alors que jusque-là la course s'était avérée aisée. Dans le firmament, les étoiles s'éteignaient une à une, la nuit se faisant de plus en plus sombre à cause des nuages noirs d'encre qui s'amoncelaient. StarWild s'enfonçait de plus en plus dans l'humus du sous-bois, qui semblait vouloir l'absorber. Quand il voulut lutter contre la terre qui l'avait déjà enseveli de moitié, des ronces surgirent de toutes parts afin de l'immobiliser. C'est alors que survint un rire désincarné, démoniaque, où se lisait le mépris et la haine de tout un être. C'est alors que survint l'ombre qu'il redoutait tant. Elle ne lui apparut tout d'abord qu'être un pli plus épais du brouillard qui s'élevait, jusqu'à ce qu'il entrevoie la silhouette d'un cheval parmi la masse des vapeurs en mouvement. Il n'eut le temps d'identifier plus clairement sa position. Car les ronces se resserrèrent autour de ses flancs, les épines s'enfonçant cruellement dans sa chair jusqu'au sang, lui arrachant un hurlement de douleur. C’est à ce moment-là que lui parla son agresseur :
« StarWild, cela fait bien longtemps que je te cherche, sans que tu ne donnes aucun signe de vie, autant dans tes propres rêves que ceux des autres. Et je te retrouve enfin ! Que je suis heureuse de te revoir enfin, heureuse de te voir souffrir !
- Luna ! Ce n'était qu'un accident ! Je t'en prie, écoute-moi ! Aaah ! s'écria le cheval, tandis que l'étreinte des plantes épineuses se resserrait encore.
- Luna ? Qui est-ce donc ? Ah oui, je m'en souviens maintenant. Je suis Luna ; mais je suis aussi… Nightmare Moon ! cria la jument toujours dissimulée dans le brouillard. Pourquoi me rabaisserais-je au niveau d'un hongre* tel que toi ? Quelle douce vengeance ! Lire la souffrance sur ton visage, te voir me supplier de te pardonner. Jamais je n'aurais rêvé de vivre un tel moment !
- Tu-Tu n'es plus Luna ! Jamais elle ne se réjouirait de martyriser quelqu'un ! Qu'es-tu donc réellement ? demanda StarWild, ensanglanté et le regard vitreux.
- Depuis quand respectes-tu la réalité? Je suis un... cauchemar ! répondit Nightmare Moon, dans ce rire qui était aussi détestable que les pleurs de Célestia. Souffre en silence maintenant ! »
StarWild ne put rien ajouter, de nouvelles ronces s'étant refermées sur sa gueule, accompagnées de nouvelles souffrances. Comme si cela ne lui suffisait pas, Nightmare Moon lui envoya ses serviteurs nocturnes, qui dans un bruissement d'aile de cuir venaient le mordre de part et d'autre. Leurs morsures étaient semblables à une centaine d’aiguilles qui venaient cruellement s’enfoncer dans sa peau. Son visage se tordait de douleur à chaque fois qu’une paire de crocs l’assaillait. Pendant ce temps, leur maîtresse lui envoyait des décharges d'énergie pure, toujours dans son rire démoniaque. Lorsqu'il en était frappé, la douleur de ses multiples blessures était décuplée, et son corps tout entier était pris de violentes convulsions. Il laissa alors couler ses larmes sans avoir aucun moyen d’en arrêter le flux. Il n'avait alors plus aucune notion du temps, n'était que la douleur. C'est durant l'une de ces crises que lui revint une chanson vieille de mille ans, qu'il avait entendue prononcée occasionnellement par un voix qu'il chérissait, durant les silencieuses nuits de pleine lune. S'entamant profondément le museau, quasiment jusqu'à l'os, il réussit à le libérer de l’étreinte des plantes épineuses. Il entonna donc doucement le refrain de la ritournelle*, comme l'avait prononcé avant lui Célestia, en un dernier acte désespéré :
« Lullay Moon princess goodnight sister mine,
And rest now in moonlight’s embrace.
Bear up my lullaby, winds of the Earth
Trough cloud, and trough sky, and trough space
Carry the peace and the coolness of night,
And carry my sorrow in kind.
Luna you're love so much more than you know,
Forgive me for being so blind. »
À ses paroles, Nightmare Moon cessa aussitôt de rire. Le trou dans lequel avait été piégé StarWild, ainsi que les ronces qui le retenaient et le meurtrissaient se volatilisèrent brusquement, ainsi que les chauves-souris de la jument, bien que la douleur et ses blessures restèrent bel et bien présentes. StarWild se releva lentement tant bien que mal, tandis que la jument demeurait comme pétrifiée, murmurant des propos que seule elle comprenait. C'est alors que l'étalon se tourna vers la source de ces mots. Il lui lança ensuite, d'une voix que la douleur avait rendue faible mais plus sûre encore :
« Laisse-moi te dire une chose, quoi que tu sois. Les personnes les plus pures auront beau avoir leurs propres ténèbres, comme la solitude ou encore la colère, les personnes corrompues auront toujours une part de lumière en eux, étincelante. Dorénavant, grâce à ta réaction, je sais que Luna est encore, et bien que ce fût par son nom que je t’appelais, je compte bien vivre assez longtemps pour m'en excuser auprès d'elle. Quitte pour cela à me battre jusqu'à mon dernier souffle !
- Espèce de larve ! Comment oses-tu me défier ainsi ? Pour qui te prends-tu pour insinuer que tu peux tenir tête à la souveraine de la Lune ? demanda Nightmare Moon, ayant repris sa contenance.
- Souveraine de la Lune ? répondit StarWild, son souffle s'étant accéléré, qui s'avançait d'un pas sur vers l'autre alicorne, une étrange puissance s'emparant de de lui. Ceci est une preuve supplémentaire que tu n'es pas vraiment Luna. Elle, est la souveraine de la nuit, des rêves et du ciel nocturne, Elle ne m'aurait certainement pas demandé pour qui me prenais-je, connaissant mes droits sur son ciel étoilé.
- Reste où tu es ! ordonna la jument, envoyant à StarWild une nouvelle salve de chauves-souris.
- Crois-tu vraiment que cela suffit ? questionna l'étalon, traversant la nuée de créatures sans même prendre la peine de les disperser ; il était assez impressionnant, ainsi marchant tranquillement tandis qu'il se vidait de son sang. Sache que bien que je sois en-dessous de la Lune, j'ai tout autant mes droits sur la nuit qu’elle n'en a sur moi. Tu ne sembles pas me croire. Regarde ! »
StarWild n'était alors plus qu'à deux pas de Nightmare Moon. Quand son sabot toucha terre, au moment même où il terminait de prononcer ces paroles, se dégagea un énorme souffle qui fit se tordre les branches des arbres et voler les feuilles mortes alentour, dans un périmètre de vingt pas à la ronde. Sous l'effet de l'onde de choc, les nuages au-dessus d'eux se séparèrent, et le brouillard disparut, si ce n'est autour de la jument elle-même. Surprise qu'il dégage autant d'énergie après sa course à travers la forêt et le traitement qu'elle lui avait fait subir, Nightmare Moon décida de s’éclipser sans oublier de le menacer une dernière fois de sa magie, laissant sa corne entourée d’un halo d’un bleu électrique. Elle se volatilisa dans un nuage noir de haine.
L'éclat incandescent qui s'était emparé de ses yeux quand il usait de sa magie s'éteignit lentement, son souffle s'apaisa peu à peu, bien qu'il souffrait encore beaucoup de ses plaies béantes, par lesquelles s'écoulait son sang. Bien que ce ne fût qu'un songe, il le sentait quitter son corps petit à petit, entraînant avec lui sa vigueur. Une brise se leva lentement, alors qu’il se laissait tomber sur le sol, sous un saule pleureur, dont le bruissement du feuillage apaisait l’état d’ébullition de son esprit. Il sombra alors dans l'inconscience. Il pouvait enfin se laisser porter par le torrent impétueux de ses pensées, du moins jusqu'à son prochain rêve. StarWild, l'étoile sauvage, pouvait enfin abandonner quelque peu ses peurs.
Lorsqu'il se réveilla, le lendemain matin, le soleil était déjà haut dans le ciel. Fourbu, souffrant et fiévreux, StarWild se leva tant bien que mal de sa couche humide, et écarta avec difficulté les rideaux à baldaquin. Des étincelles dansaient dans ses yeux, pour qui le monde était flou. Dans un effort de volonté, il se dirigea vers sa salle de bain. La salle était composée essentiellement d'une vasque à même le sol légèrement décalée vers le fond de la pièce, ainsi que d'une douche italienne dans un autre coin. Il n'y avait guère de mobilier, si ce n'était un porte-serviettes et un meuble de bain, où étaient stockés les savons et shampooings. C'est lorsque StarWild s'approcha du miroir qui se situait à côté du meuble qu'il prit conscience de son état : il était affligé par son reflet. Il avait encore les blessures qu'il avait reçues quand Nightmare Moon l'avait piégé, le meurtrissant terriblement. Cependant, il ne s'en étonna, ni s’en préoccupa guère ; depuis quelques nuits déjà, il avait noté qu'à son réveil il était aussi fatigué que s’il avait réellement galopé durant toute la nuit, comme il le faisait dans ses rêves. Sa vue se brouilla de nouveau. Il comprit alors que son état spirituel était étroitement lié à celui de son physique. Il devait aussi bien se préserver de Nightmare Moon dans ses rêves que dans la vie de tous les jours. Bien qu’il fût au bord de la perte de connaissance, il se redirigea vers le salon, ou plus précisément ses outils d’alchimie. Il s’empara alors d’une coupe, la même que celle dont s’était servie Célestia la veille, qu’il remplit avec le contenu d’un ballon.
Il s’agissait de l’élixir capable de guérir toute blessure, sauf celles dont l’issue s’avère mortelle. Saisissant délicatement le gobelet entre ses lèvres tremblantes, il commença à boire la potion. Les premières gorgées lui furent difficiles à avaler, mais en fin de compte, il le vida complètement. L’effet fut quasiment immédiat, agissant sur StarWild comme un bain chaud après un dur voyage hivernal. L’état d’apaisement qu’atteignit l’étalon faillit le faire se rendormir. Pouvant de nouveau se déplacer aisément, il se rua de nouveau vers son miroir. Chaque blessure avait été refermée sans aucune trace : il semblait n’avoir jamais perdu la moindre goutte de sang depuis de nombreux jours. Il tourna la tête vers la gauche. Chaque blessure avait disparu ; mis à part une : celle qu’il s’était infligé pour se libérer la gueule, ce qui lui avait permis de reprendre ses moyens contre Nightmare Moon. Cependant, il ne lui en restait plus qu’une simple cicatrice à peine visible qui lui courait du coin inférieur gauche de son naseau jusqu’au coin supérieur droit de ses lèvres. StarWild alla donc dans sa chambre récupérer certaines de ses notes, sans oublier de changer ses draps qui avaient une lueur morbide du sang qu’il avait perdu. Il retourna auprès de ses engins d’alchimie et nota à la suite d’une fiche qu’il avait réalisée sur l’élixir :
Élixir de vie à base de rubis de feu :
Exception n°2 :
L’élixir de vie est inapte à faire disparaître les traces de blessures
Si ces mêmes blessures sont réalisées sciemment dans un but par la personne qui les porte.
StarWild roula alors le parchemin dans une des alvéoles dans sa chambre apprêtée spécialement à cet effet. Il avait pris sa décision, les événements de cette nuit ayant mis fin à ses doutes. Il s’empara donc d’un autre rouleau, vierge celui-ci, et d’une plume de phénix qui lui servait à écrire tous ses messages importants. Il y inscrivit les mots qu’une princesse souhaitait ardemment ; les mots qui indiquaient qu’il prenait la direction de l’Académie pour jeunes licornes surdoués de Canterlot, dès qu’il aurait réglé certains détails, comme celui de son futur logement et son départ de Goldenmane, ou encore de Ponyville. Il s'y prit d'ailleurs immédiatement.
Notes :
Hongre : Ce terme est l’une des pires insultes que vous pouvez proférer à l’encontre d’un étalon. Il s’agit d’une appellation désignant un cheval castré. Cette expression vient du fait que la première castration volontaire “historique” d’un équidé aurait été effectuée en Hongrie.
Ritournelle : musique ou chanson douce et apaisante dont la mélodie régulière est souvent fredonnée comme berceuse. (Celle que chante StarWild dans ce chapitre a pour titre: Lullaby for a Princess. Elle a été réalisé par PonyPhonic au piano. Je vous conseille d'en faire une petite recherche, car elle en vaut vraiment la peine. Mots-clés : Lullaby for a Princess ponyphonic)
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Ceci dit le reste est fluide, toujours très classique pour de la fantasy au niveau du contenu, rien à redire c'est toujours aussi agréable. Sauf que... tu as fais de la poésie. En soi ce n'est pas mal, mais je suis connaisseur en matière de poésie, et dès que je vois des vers et des rimes, je regarde la justesse de l'ensemble.
Et... y a de l'effort, au moins tout rime, mais... c'est mal disposé, c'est un peu bâtard entre des rimes plates et des rimes croisées, ça suit un schéma A/A/B/C/B/C, même en le répétant deux fois cela ne fait pas vraiment de sens. Je te suggère de t'en tenir à de la plate (A/A/B/B) ou de la croisée (A/B/A/B) mais pas un mix des deux.
De plus, les syllabes ne sont pas égales, mais ça c'est dur à réaliser donc je ne dirais rien à ce sujet.
Ah ouais et encore un truc, ne refais JAMAIS le truc de l'accent chevalin JAMAIS! sa ma couper l'envie de lire, ça colle pas au personnage, c'est impossible d'imaginer Celestia faire ça, tu peux dire hystérique mais chevalin c'est mort.
Alors oui tu écris bien, mais tu mets des truc dans tes textes qui me donnent pas envie de lire la suite alors que le 1er chapitre promettais de bonnes choses, bref pour ceux qui arrivent à passer outre ce genre d'horreur, ça doit être une bonne lecture.