Le soleil se levait lentement, tandis que la Lune au loin amorçait sa descente. Ce devait être à peine la naissance de l’aurore, tandis que les nuages orageux étaient dispersés par les vents et poussés vers le Sud. De son point de vue, il surplombait une profonde clairière au centre de laquelle une maison se dressait, semblable à un champignon biscornu penchant timidement son chef afin de saisir l’humidité de l’air. En poste depuis le milieu de la nuit, il surveillait étroitement les faits et gestes de son ennemi. Comme il s’y était attendu, il n’avait pas tardé à se montrer pour venir en aide à la poulinière responsable des maux de sa mère. Ce fait lui donna envie de vomir. Tant de préférence. Tant de suffisance. Il aurait du mal à se retenir.
Il relut le rapport qu’il venait de rédiger, tenant sur deux lignes et une mince bande de papier. Dans une écriture grossière et irrégulière, on pouvait lire ces mots :
« Le Veilleur à La Goutte. Le Soleil se couche à l’Est, et Le Chaperon arrive au bois. L’Etoile scintille toujours. Terminé. »
Visiblement satisfait, Le Veilleur sortit avec hâte une curieuse lanterne de verre de la sacoche battant à son flanc terreux. Une flamme d’un verre émeraude y flottait paresseusement, simulant la lueur et l’humeur brillant dans les yeux du jeune poulain. Ce-dernier releva la cloche de verre avec prudence, et quand il jeta son morceau de papier au feu, les flammes s’affolèrent un instant pour l’embraser. Les cendres, contre tout attente, s’élancèrent vers le ciel, et disparurent dans l’air pur et le halo doré de l’aurore. Le Veilleur détourna son regard du soleil tandis qu’il rangea tout son nécessaire. Il n’aimait vraiment pas la lumière du jour, aveugle et aveuglante, et de plus, il n’avait pas la matinée devant lui. Il se mit aussitôt en route.
Il quitta sa corniche par l’ubac descendant à flanc de colline, et rejoignit très vite le couvert des cimes de Goldenmane en direction des contreforts de la montagne de Canterlot. Si par ici le terrain était quelque peu accidenté, il savait pertinemment qu’il s’agissait du chemin le plus court pour rejoindre son point de rencontre à près de deux lieux de sa position actuelle. Il poursuivrait son guet plus tard dans la journée. Le Chaperon n’aimait pas attendre et ne se gardait pas de le faire entendre à ses camarades. Le Veilleur voulait absolument écourter leur entrevue imminente. Sa mère avait d’autres projets pour lui.Il se pressa donc. Plus tôt il le verrait, plus tôt il repartirait.
Battant la terre meuble de ses quatre sabots, le poulain traversa aisément et rapidement le sous-bois. Léger et frêle comme une plume, il ne s’enfonçait presque pas dans le tapis ocre des feuilles tombées au sol, et sa petite taille le garantissait des branches basses des arbres. Des crocs de pierre commençait maintenant à s’élever autour de lui, tandis qu’il traversa un petit court d’eau sans une éclaboussure. La forêt se minéralisait, et les arbres s’espacèrent peu à peu pour laisser pousser d’énormes rochers partiellement fissurés. Il sauta prestement par-dessus une crevasse, et commença à gravir une passe taillée à même la pierre. Elle était le seul passage praticable pour se diriger vers l’Est, coupant en deux un vaste plateau barrant la vallée comme une crête. Il marcha ainsi pendant près d’une heure, sans que le paysage ne change ni s’aplanit.heureusement que les parois de pierre le protégeait de la pupille torve et lourde d’un soleil de plomb. Et le gardait de la vue des pégases circulant dans le vaste ciel. Un peu plus loin, longeant les derniers escarpements de la Unicorn Range, un bosquet bravait les collines agricoles au dessus desquelles flottait Cloudstale. Les flux croissant de pégases entrant et sortant de l’usine, Le Veilleur se précipita sous son couvert, sans brusquerie. A vivre dans le secret depuis presque toujours, on savait comment faire pour ne pas attirer l’attention.
Il balaya du regard le bosquet, tentant d’apercevoir quelqu’un entre les troncs d’albâtre des bouleaux et le port droit et juste des chênes.Visiblement, il était arrivé le premier. Il se détendit, respirant profondément tandis qu’il alla au pas sous la pluie mollassonne des feuilles. Ce bois inspirait la sérénité. Un petit étang bouillonnait en son centre. Les libellule virevoltaient entre les roseaux, les grenouilles bondissaient de nénuphar en nénuphar, dont les fleurs s’ouvraient toute entières pour capter les rayons éparses qui se baignaient à travers les faiblesses du couvert des cimes flamboyantes. La lumière jouait sur les troncs de façon trompeuse,faisant luire faiblement l’intérieur des buissons et accrochant à la moindre aspérité pour en brouiller les contours. Le Veilleur s’assit et observa le spectacle. La vie resplendissait bien mieux là où la lumière accédait difficilement. Elle y apparaît sous toutes ses nuances. Une branche craqua. Le Veilleur se retourna vivement, un long couteau dans la bouche. Mais ce fut sa joue qui fut entaillée par un éclat d’argent, qui vola jusqu’à s’engouffrer dans le buisson derrière lui. Un couinement ridicule se fit entendre, et un renard détala sur trois pattes ; tandis que Le Veilleur remis son couteau dans sa sacoche et s’essuya une joue terreuse et rougie. Son agresseur marchait maintenant vers lui, et le héla :
« Eh bien GreenEye. Rester si longtemps sous le Soleil t’as rendu aveugle au point de ne même plus repéré un foutu canidé ? Pathétique. »
le dénommé GreenEye observa son interlocuteur des sabots au visage. Intégralement vêtue de noir, dans une lugubre cape de voyage impeccablement soignée, dont la capuche était toujours rabattue sur sa tête, un pouliche d’âge un peu plus avancé marchait vers lui, un sourire méprisant transpirant l’autosuffisance sur un visage ombragé. Elle jouait avec un poignard de son sabot gauche, faisant rebondir la poignée sur sa plante avec une précision chirurgicale. Puis elle dégagea sa cape, et la lame d’argent revint auprès de ses sœurs, au nombre de sept. L’étoffe revint rapidement dissimulé la robe bai foncée de la manieuse de couteaux. GreenEye répliqua d’une voix lente :
« Ne m’appelles pas comme ça, BlackHood ! Ce n’est pas mon nom. »
La pouliche éclata d’un rire hystérique, aussi glacial qu’une nébuleuse. Elle reprit les propos du Veilleur :
« Comme BlackHood n’est pas le mien, haha ! Je ne sais pas ce que tu as avec le nom que mère t’as choisi, mon frère! Je l’adorerais à ta place »
Elle s’arrêta juste devant lui. Elle saisit délicatement le menton du poulain d’un sabot sans aspérité. Elle plongea son regard dans celui du Veilleur terreux, comme cherchant à distinguer les abysses sombres qui demeuraient en eau trouble sous les vagues vertes et mouvantes de ses iris reflétant l’étang et la tranquillité. GreenEye se laissa faire sans rien vouloir redire. La dénommée BlackHood finit par reposer son sabot à terre, et tourna des talons :
« Alors ? Qu’as tu à nous apprendre ? »
GreenEye la suivit, foulant avec lassitude les feuilles de ses sabots. Il l’observa avancer jusqu’à la lisière du bosquet, écartant les branches basses par sa magie au délicat halo d’argent. Elle observait ce gigantesque sommet vomissant de temps à autres des machines infernales sur les sutures d’acier des terres en contrebas. Le dos de BlackHood se tendit, tandis que l’un des monstres passa non loin. Elle pressa alors avec anxiété son frère :
« Alors ? Répond moi quand je te parle ! Je n’ai quand même pas attendu tout ce temps pour rien, hein ? Rassure-moi.
- Bien sûr que non ! Répondit le poulain après un instant de réflexion. Je m’attendais seulement à ce que…
- A ce que je fasse en sorte que mère entende tes propos par elle-même ? Allons, GreenEye, tu ne fais pas confiance à ta sœur ? »
Elle avait pris un ton menaçant en prononçant ces paroles. Elle se fit imposante, claquer sa cape. Elle donnait l’image d’une furie de huit pieds de haut. GreenEye, qui connaissait le tempérament houleux de la pouliche, ne s’en laissa pas moins intimider. Il se contenta de rester immobile, la toisant de ses prunelles. Il ne mâcha pas ses mots:
« BlackHood. Si mère nous à enseigner quelque chose, c’est qu’il faut n’avoir confiance en personne. Seule mère doit entendre ce que j’ai à dire. Mais si elle te fais confiance, elle te laissera certainement écouter mon rapport. Alors, fais ton devoir, je ferai le mien, et mets nous en contact. Le temps nous presse. »
Blackhood s’arrêta net. Un poignard d’argent passa juste au niveau de la gorge de GreenEye. Il renforça son regard. Elle, bouillonnant de rage, commençait à canaliser sa magie. Dans l’ombre de son chef, ses yeux se mirent à brûler jusqu’à l’incandescence. Un éclair de magie pure roussit le pelage du Veilleur. Il renâcla. C’est alors qu’un étrange changement se fit dans la trame de l’air. Le vent ne souffla plus. Rien ne bougeait plus. Les feuilles elles-même s’arrêtèrent dans leur chute. Et au dessus de l’étang, des fumerolles commencèrent à apparaître, et à s’épaissirent, tandis qu’à sa surface, l’eau se cristallisa, telle une gemme chatoyante. Les deux poulains revinrent auprès du point d’eau, presque en galopant. Les insectes avaient cessé de bruire. L’eau avait la teinte de l’encre, et une ombre se distinguait entre les fumées et les roseaux. GreenEye regarda son torse, passant son sabot sur sa brûlure. Elle l’avait fait exprès. Il regarda BlackHood d’un œil mauvais. Elle le lui rendait bien. Elle n’aurait jamais fait cela avant. Il se pencha sur l’étang.
Les vapeurs finirent par s’élever, obstruant les derniers rayons du soleil qui parvenaient encore à poindre. La surface, elle, demeurait étale. Le poulain s’en approcha, prenant garde de ne pas entrer en contact avec. Mais au lieu d’y discerner son reflet miroitant, ce fut deux joyaux aigues-marines aux pupilles férocement étrécies qu’il aperçut. Une étincelle d’un bleu électrique, et le visage de Nightmare Moon se para d’un halo lumineux. Le reste demeura dans les ténèbres. A la vue des deux enfants, un sourire carnassier s’esquissa, révélant des incisives prépondérantes, tandis que ses yeux flamboyaient. Le sous-bois se fit subitement plus sombre. BlackHood s’inclina prestement ; GreenEye en fit de même, l’échine courbée :
« Mère. »
Nightmare Moon dévisagea le poulain. Son regard se fit pesant, insondable. GreenEye considéra qu’elle était passablement contrarié. Il déglutit quand la voix caverneuse de l’alicorne aux ailes cuirassées lui parvint par intermittence, distante et froide :
« GreenEye…BlackHood…Mais très chers enfants… Quand est-il...de nos plans ? »
L’image reflétées sur l’étang se fit instable. Il y eu une fondue de noir, puis le visage de Nigtmare Moon réapparut, d’abord très floue, puis de plus en plus nette. Le phénomène se réitéra à plusieurs reprises. La transmission magique semblait tenir cependant. BlackHood se rapprocha elle aussi de l’étang. Elle répondit la première, un sourire béat suspendu aux lèvres :
« Mère ! Quelle joie de vous revoir ! Vous nous manquez terriblement!
- Allons, ma douce enfant...tu sais qui est ma geôlière ; ne rends pas ma peine... plus douloureuse. Tu sais pourquoi je vous est envoyé en... mission… dans cette contrée si austère. BlackHood... Tu es… celle qui me maintient en contact avec chacun d’entre vous. Grâce à toi, je ne suis jamais très loin, ni de toi, ni de vous. Vous aussi, vous... me manquez terriblement. Mais sache que le simple fait d’entendre ta voix...me rassure, comme le dernier sursaut du vent après la tempête … »
la voix de Nightmare Moon elle, n’avait rien de rassurante pour GreenEye. Le tremblement qu’il y décelait. Son apparence aussi, l’inquiétait. Ses pupilles si étrécies. Les frissons qui couraient le long de sa mâchoire. Elle semblait transite de froid. Seul son regard brûlait fiévreusement, et une certaine tension se lisait dans ses traits. Tout le reste semblait mort où brisé. Elle était dans un état pire que celui où ils avaient dû la laisser.
« GreenEye. Pourquoi ce visage grave ? Tu te demandes comment je vais? »
Le poulain remonta légèrement la tête. Il s’aperçut que sa joue était légèrement humide. Dans la pénombre du bosquet, il l’essuya discrètement :
« Oui mère. »
Le regard de Nightmare Moon s’endurcit :
« Je vais on ne peut mieux, GreenEye. Et tu serais avisé d’en penser de même. Je ne suis pas aussi... fragile que ma sœur, ou que l’alicorne hypocrite et fratricide qui lui sert de bouffon. Quel est ton rapport ? »
Le halo de sa corne frémit par surbrillance. Sans doute une émotion forte l’avait traversé. Elle apparu presque entièrement, son pelage charbon contrastant ardemment sur un sol blanchâtre et désolé. Des nébuleuses se mouvaient étrangement dans le vide lunaire, dans un roulement malsain. GreenEye se hâta de répondre :
« Ils se sont rencontrés, votre sœur et son bouffon. Il se cachait depuis le début. Elle, le croyait mort. Deux cœurs frêles, deux fragiles être incapable de voir plus loin que le bout de leur museau. C’en est risible. Deux meurtriers concentrant le plus grand des pouvoirs. Que voulez vous savoir précisément mère ?
- Depuis combien de temps, et comment lui s’est caché? Demanda avec violence Nightmare Moon, le regard noir tourné vers le vide.
- Il est revenu il y a quatre-vingt ans maintenant, répondit GreenEye. Sous les traits d’un pégase, lors d’une nuit d’orage semblable à celle d’hier. Une famille de fermier l’aurait découvert, blessé, et l’aurait recueillit chez eux jusqu’à son rétablissement. Il se faisait appeler ThunderHope. Je ne sais rien de ses actes avant ce jour. Mais cela semble l’avoir grandement éprouvé.
- Il à certainement du demander son pardon, rampant en silence. Chuchota la jument Séléniaque. Je comprends mieux pourquoi je ne trouvais nulle trace de lui dans les rêves d’autrui. Merci, GreenEye. Ton rapport éclaircit bien des points. Je vais pouvoir réfléchir à un plan d’action. »
Le poulain se gratta la crinière. Tant mieux si son rapport éclairait l’esprit de Nightmare Moon. Il acquiesça, et recula d’un pas avant de demander :
« Mère. Vous l’avez rencontré cette nuit n’est-ce pas? Je l’ai vu bouger dans son sommeil. »
Un silence s’installa, tout juste rompu par le bruit d’une lame frottant une autre. BlackHood nettoyait ses coutelas avec nonchalance. Mais elle était extrêmement attentive. Nightmare Moon reprit :
« Oui. Je l’ai même combattu. Je le tenais presque. Je l’aurai retrouvé la veille que j’aurai pu le faire dormir à tout jamais. Mais sa rencontre avec ma crétine de sœur lui a donné un regain d’énergie. Où est-il à présent ?
- Je n’en sais rien, mère. J’ai pris le risque de vous faire mon rapport car j’ai pensé qu’il resterait chez lui aujourd’hui. De plus, il y avait toute ses réponses que j’ai pu vous apporter.
- Tu as laissé ta cible hors de vue ? Intervint violemment BlackHood. Traître !
-Je ne suis pas un traître ! s’exclama GreenEye, sur la défensive.
-Paix ! S’en est assez ! »
Le sous-bois devint oppressant. Nightmare Moon rugissait, les tympans des deux enfants bourdonnèrent inlassablement, longtemps, douloureusement. Il se couchèrent l’un à coté de l’autre. Nightmare Moon, effrayante de l’autre coté du miroir d’eau, reprit:
« GreenEye, BlackHood. Si vous vous obstinez à vous battre, au risque de faire échouez MON plan, je serai obligé de vous punir. Sévèrement. Mille ans que cela dure. Je ne peux pas échouez. Je ne vous laisserai pas me faire échouez…
- Mais, mère… Implora BlackHood, au bord des larmes.
- Silence ! Depuis plusieurs années, vous m’offrez toujours ce tableau. Cela me désole. Vraiment. Si je vous ai arraché à l’orphelinat miteux dans lequel vous viviez jusqu’alors, ce n’est certainement pas pour vous voir vous étriper vivant. Rompez. Je suis fatigué. Ou plutôt, GreenEye, retourne à ton poste. BlackHood, pourras-tu tenir jusqu’à ce qu’elle arrive ? »
GreenEye aurait riposté, si son cœur ne lui avait pas ôtez la force de le faire. Il ne dit rien, partit au triple galop, sans même se retourner. C’en était assez de tout ceci. Pourquoi BlackHood était devenu ainsi ?
BlackHood hocha la tête, regardant courir ce poulain sur lequel le soleil avait frappé fort sur la tête. Son regard était haineux. Il y était impossible de lire cet autre chose qui la lancinait sur l’instant. Elle se retourna vers Nightmare Moon, qui semblait s’être calmer légèrement. Elles pleuraient.
« Mère, s’il vous plaît. Vous savez que j’ai raison. On ne peux pas… On ne peux pas faire confiance à GreenEye.
- Je le sais ma chérie. Je le sais. Nous arriverons à le remettre sur le droit chemin. La solution viendra de l’ouest »
Tandis que quelqu’un d’autre arrivait, tout droit descendu de la montagne, BlackHood bouillonna intérieurement « Le jour ou je mettrais la patte sur cette catin ! »
Le ciel était clair, le Soleil à son zénith. Des cloches sonnèrent au loin. L’air léger et agréable ,dans lequel StarWild humait avec délectation l’odeur puissante de l’humus, portait leur carillon. C’était une journée fraîche et exaltante, comme seul l’automne pouvait en offrir. Tout riait, de la bise audacieuse murmurant dans les feuilles au ramage harmonieux d’une kyrielle d’oiseaux de passage. Le seul bémol à ce symphonique orchestre, était la fatigue qui appesantissait les membres de l’étalon.
Il s’était certes arrêté un court instant pour se retransformé, au pied d’un curieux promontoire figurant avec une surprenante vivacité la tête d’un preux oiseau de chasse. Son endroit préféré de la forêt qui s’étendait alors tout autour de lui. Ce n’était nulle part d’autre que là-bas qu’il avait revu sa tendre amie après toutes ces années. Affaiblie, tourmentée, mais plus vivante qu’il ne l’avait jamais vu jusqu’aujourd’hui. Il la revoyait tomber. Lentement. Tellement, qu’un moment il avait eu l’impression que ce n’était plus elle qui tombait, mais le monde qui était en pleine ascension. Il s’était alors précipiter, sans réfléchir, et avait tout fait pour amortir sa chute. Elle avait finit par tomber mollement au travers de son dos. Il avait mit un boulet à terre, s’était relevé, et l’avait porté ainsi jusqu’à chez lui. Sans se soucier que qui que ce soit le poursuivit.
Il l’avait veillé, ensuite. Pendant un long moment. Il avait préparé cette potion, espérant que cela suffirait. Il en avait douter. Puis elle s’était réveillée, ils avaient discuté jusqu’à tard dans la nuit, elle était repartit, il s’était endormit, pour se battre, violemment, s’était réveillé, blessé, puis il était repartit. Pour assumer des responsabilités qu’il avait déserté depuis bien trop de temps. Il sourit, résigné : il était condamné à être libre.
Il arriva à la lisière du bois. La route de terre battue, était emplie d’ornières et de trous d’eau. Les passages de charrettes lourdes de leur cargaison souvent pommelée, ne l’arrangeaient pas. Il allait la longer jusqu’à Ponyville quand un boulet de canon orangé le chargea accidentellement :
« Ouch ! »
Il fut percuté de plein fouet au niveau du poitrail, tandis qu’un large stetson chut à terre, aux sabots d’une pouliche au crin roux et blond, burinée par le soleil. Et le visage inhabituellement fermé de cette dernière surprit énormément… Hope. Il s’arrêta et questionna :
« AppleJack ? Que fais-tu ici ? »
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