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System 11 806

La subtile subjectivité de la traduction

 
Dear Princess Celestia,
Today I learned that being a good translator is an unreachable aim. Not only because nopony is perfect, but also because perfection is something subjective!
Please find enclosed my detailed report.
Your faithful student,
System.
 

 
Vous avez cinq minutes pour me traduire ce compte-rendu !
Ahem, plus sérieusement. J'ai décidé, une fois encore, grâce à mes observations, de faire un nouvel article concernant un domaine que j'affectionne. Cette espèce de guide a, avant tout, une optique didactique pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure de la traduction mais a aussi pour but de faire prendre du recul aux plus expérimentés.
La traduction est un art d'apparence aisé mais qui regorge de pièges et autres nuances propres à chacun. Ci-dessous, je vous expose un texte que j'ai fait traduire à quatre de mes plus fidèles traducteurs, à moi-même ainsi qu'à un débutant.
 

 
Texte original
"As long as she doesn’t remember the procedure, Doctor. You can assure that?"
"Oh, yes. Between the medicine Versed, the morphine, and your magic, she will be good as new and won’t remember anything about the procedure."
Wait, why don’t they want me to remember? Oh God, I knew it. It’s my legs, isn’t it? What if they’re not there anymore and that is why I can’t feel them? I was probably in a crash, I shouldn’t have been showing off. They’re trying to make sure I can’t remember how awful it was. Or maybe they had to cut open my chest to fix the injuries! What if it was my spine?
 
System
« Du moment qu’elle ne garde pas de souvenirs du processus, Docteur. Vous pouvez le garantir ?
— Oh, oui. Entre le Versed, la morphine, et votre magie, elle sera requinquée et ne se rappellera de rien. »
Attendez, pourquoi ne veulent-ils pas que je me souvienne ? Punaise, je le savais. C’est mes pattes, c’est ça ? Et si elles n’étaient plus là et que c’est pour ça que je ne peux plus les sentir ? J’ai probablement dû me planter, je n’aurais pas dû frimer. Ils essayent de faire en sorte que je ne me rappelle pas l’horreur de la chose. Ou peut-être qu’ils ont dû m’ouvrir la poitrine pour soigner les blessures ! Et si c’était ma colonne vertébrale ?
 
 Supernovae
« Du moment qu’elle ne se souvient pas de l’opération, Docteur. Vous pouvez vous en assurer ? »
« Oh oui. Entre le Versed, la morphine, et votre magie, elle sera comme neuf et ne se rappellera rien de l’opération. »
Une seconde, pourquoi veulent-ils que je ne me rappelle pas ? Oh mon Dieu, je le savais. Ce sont mes jambes, c’est ça ? Et si elles ne sont plus là et que c’est pour ça que je ne les sens plus ? J’ai probablement été impliquée dans un crash, je n’aurais pas dû faire la maligne. Ils sont en train de faire en sorte que je me rappelle plus combien c’était terrible. Ou peut-être qu’ils ont dû ouvrir mon ventre pour soigner les blessures ! Et si c’était la colonne vertébrale ?
 
LittleParrot
« Du moment qu’elle n’a pas souvenir de la procédure, docteur. Vous pouvez le garantir ?
— Oh, oui. Entre le Versed, la morphine et votre magie, elle sera comme neuve et ne se rappellera rien. »
Attends, pourquoi ils ne veulent pas que je me souvienne ? Oh Celestia, je le savais. Ce sont mes jambes, pas vrai ? Et si elles n’étaient plus là et que c’était pour ça que je ne les sens plus ? J’ai probablement eu un accident, je n’aurais pas dû tant frimer. Ils essayent de faire en sorte que je ne me rappelle pas cette horreur. Ou peut-être qu’ils ont dû m’ouvrir la cage thoracique pour réparer mes blessures ! Et si c’était ma colonne vertébrale ?
 
Ehunkel
« Du moment qu'elle ne se souvienne pas de l'opération, Docteur. Pouvez vous le garantir ? »
« Oh, oui. Avec le Versed, la morphine et votre magie, elle sera totalement rétablie et n'aura aucun souvenir de l'opération. »
Minute, pourquoi ne veulent-ils pas que je m'en souvienne ? Oh Seigneur, je le savais. C'est mes jambes, c'est ça ? Et si je ne les avaient plus et c'était la raison pour laquelle je ne peux plus les sentir ? J'ai probablement dû me crasher, j'aurai pas dû faire la maline. Ils essayent de s'assurer que je ne puisse pas me rappeler de l'horreur que c'était. Ou bien peut-être qu'ils ont dû m'ouvrir le ventre pour me soigner ! Et si c'était ma colonne vertébrale ?
 
GinsterSteed
"Du moment qu'elle ne se rappelle pas de la procédure, Docteur. Vous pouvez vous en assurer?"
"Oh, oui. Entre les médicaments prescrits, la morphine, et votre magie, elle sera comme neuve et n'aura aucun souvenir de la procédure."
Attends, pourquoi ils ne veulent pas que je me rappelle? Mon dieu, je le savais. C'est mes pattes, c'est ça? Et si elles n'étaient plus là et que c'était pour ça que je ne les sens plus? J'ai du me crasher, j'aurais pas du me la jouer. Ils essayent de s'arranger pour que je ne me rappelle plus d'à quel point c'était horrible. Ou peut être qu'ils ont du m'ouvrir la poitrine pour soigner mes blessures! Et si c'était mes nerfs spinaux?
 
Texte type débutant
"Elle ne se rappelleras plus de la procédure docteur, vous pouvez l'assuré ?"
"Oh oui. Entre l'expérimentation médicinal, la morphine et votre magie, elle ira bien à nouveau et ne voudras pas se rappeler de la procédure."       
Attend, pourquoi ils ne veulent pas que je me souvienne ? Oh mon dieu, je le savais. Je sont mes jambes, Non ? Elles ne sont plus là et c'est pour ça que je ne les sent plus ? J'étais certainement dans un accident. Je ne devais pas voir ça. Ils essayaient de s'assurer que je ne me souvienne pas à quel point c'était horrible. Ou peut-être qu'ils on du ouvrir mon torse pour soigner mes blessures ! Qu'est ce que ce serait si c'était ma colonne vertébrale ?
 

 
Je tiens à préciser que personne n'a eu l'occasion de tricher sur les textes des autres et que ce texte est tiré d'une traduction que je prépare, donc pas moyen d'être tombé sur une version traduite de quelque manière que ce soit. De plus, le Versed est une marque déposée d'un anesthésiant, ce qui aurait été normalement indiqué par une note de bas de page si ç'avait été traduit pour être publié.
Comme vous avez pu le voir, différents points sont à discuter.

Tout d'abord, chaque traducteur a obéi à ses propres règles qu'il considère comme justes, pas forcément aux règles communément admises (ces différences concernent essentiellement la typographie ; certains utilisent des guillemets français, d'autres utilisent des guillemets anglais et certains font un mélange des guillemets d'une langue avec les règles de l'autre). Encore plus marquant, chacun a décidé d'utiliser les temps différemment, ce qui influe sur l'immédiateté de certains faits et modifie donc l'intensité de l'action désirée par l'auteur originel.
Malgré les différences de chacun, on voit bien que les textes produits par les habitués suivent des structures semblables et que, même si les choix personnels varient, certaines expressions restent majoritaires et que même les expressions plus nuancées ont tendance à être utilisées par au moins deux personnes différentes.
L'expérience influe beaucoup sur le résultat ; par exemple, le texte débutant montre des lacunes évidentes sur la compréhension et tend même à faire des contresens en plus du fait d'ignorer certaines règles. Tout traducteur qui débute aura tendance à fournir des textes de ce genre en commençant (même nous !), mais on ne peut que s'améliorer.
Parmi les résultats similaires, êtes-vous capables de dire lequel vous plaît le plus ? J'en doute, et même si c'était le cas, sur un panel de plusieurs personnes, les avis différeraient. En clair, c'est une question de goût du côté du traducteur ET du lecteur. Lors de la rédaction, il est évident que je préférais ma version puisque ce sont les mots que j'ai choisis mais, après coup, j'ai trouvé des tournures intéressantes et même des raccourcis intelligents sur les autres versions.

La conclusion de tout ce bazar est assez évidente : la traduction parfaite n'existe pas, le traducteur parfait n'existe pas, la tournure parfaite n'existe pas. Tout dépend du niveau, de l'appréciation et de la subjectivité de chacun. C'est pourquoi des travaux a priori mauvais pour vous plairont à d'autres lecteurs et vice-versa.
Vous voulez vous mettre à traduire ? Armez-vous de patience, de courage, d'un relecteur qualifié et dévoué ainsi que d'une inconscience démesurée et vous êtes théoriquement prêts. Préférez les oneshots courts n'excédant pas les 2500 mots pour commencer, ça vous permettra de jauger votre motivation et aussi de voir si les lecteurs se plaignent de douleurs rétiniennes.
Si vous traduisez déjà, vous êtes probablement dans l'un des deux cas suivants : ou bien vous êtes en train de vous apitoyer sur votre sort en vous disant que vous êtes mauvais, auquel cas vous êtes partiellement dans le vrai puisque personne n'est parfait, mais vous avez aussi besoin de reprendre confiance en vous pour retrouver l'étincelle qui vous a fait débuter. Ou bien vous êtes extrêmement confiant en ce que vous faites et vous avez pénétré la catégorie kikitoudur, auquel cas vous êtes certainement en train de rédiger un tutoriel insensé en croyant instruire la populace et vous faites partie de mon elite squad ; vous avez donc vraiment besoin de vous rappeler à quel point vos travaux, bien qu'acclamés par les foules, restent somme toute assez banals et que vous n'en êtes pas les auteurs.
NB : Ce dernier paragraphe est satirique.

GeekWriter 31 787

Troisième défi sadique !

Hey les gars ! Chose promise, chose due, voilà le troisième défi sadique ! La difficulté sera de niveau DEUX. Ce qui signifie que deux jeux seront à gagner pour le meilleur ! Comme nous serons en fin octobre, c'est la période où je vous ferai frisonner d'horreur, donc... vous êtes prévenus... Il faudra être courageux et ouvert d'esprit !
Comme d'habitude, un petit rappel des règles.
 
Avant- N'oubliez pas que le défi peut durer pour au plus long un mois. Prenez en conscience.- Je suis très vilaine, je garde le défi caché jusqu'à la date de lancement.- Une fois le défi lancé, on ne peut plus s'inscrire ! Ben oui, sinon ce serait bien trop facile.- Le nombre de jeu à récolter en cas de victoire représente la difficulté du défi. Ici trois, car deux jeux à gagner.- Le gagnant du précédent défi peut bien entendu participer, mais il sera en quelque sorte "hors concours". Il ne remportera donc aucun jeu, mais peut très bien participer pour le plaisir.
Pendant- En cas de crossover, le temps donné est obligatoirement plus long (au moins deux semaines). C'est pour vous laisser le temps de vous documenter sur l'univers choisie.- Il est inutile de mentir à tout le monde sur ce point : si sur la technique, je reste objective, pour le récit en lui même, comme toute forme d'art, je suis obligatoirement subjective. C'est comme ça, l'écriture, ce n'est pas de l'électroménager, il n'y a pas de normes à respecter. Je vous donnerai cependant lors du lancement du défi des petits indices pour les plus anxieux. Les plus courageux pourront bien entendu en passer outre, j'ai des goûts très variés et je suis aussi très tolérante.- Par contre, si vous venez me demander des indications en MP, je vous enverrai très gentiment paître ;)- Sauf cas très exceptionnel, aucun recours ne sera fait au niveau des délais.- Je me prêterai très certainement moi aussi à l'exercice. Aucune inquiétude, c'est juste pour le plaisir :)Après- J'attends un fair play exemplaire des participants. Vous pouvez très bien râler ou chouiner un peu à la fin, c'est naturel.Mais ceux qui dépassent les bornes seront virés définitivement de mes défis. Il en va de même pour les gagnants ayant un comportement des plus négatifs envers les autres.- Je transmettrai le nom des jeux gagné par MP avec les codes associés. Vous ne ferez ce que vous voudrez ensuite avec.- Il n'y aura aucun gagnant "par défaut". Si personne n'a fait de récit satisfaisant, personne ne gagnera. C'est terrible, mais c'est comme ça.Les inscriptions sont donc ouverte. Vous avez jusqu'au 30 octobre ! A très bientôt...
DEFI du 30/10/2016
 
Vous êtes prêt ?Attention, vous risquez d'avoir une sueur froide. Voir d'être terrifié et de me haïr au plus haut point. Il vous faudra tout votre courage et votre astuce pour triompher cette fois.C'est bon ?
Fort bien.
Il vous faudra faire une petite nouvelle de 2000 mots environ.En 10 jours.Et il faudra que le thème principal de votre oeuvre soit le sexe...Sans que ça tombe dans le NSFW.Plus de détail en dessous :
- Effectuez une petite nouvelle de 2000 mots.- Il faut que le thème principal soit le sexe sans que ça n'en devienne un récit 18+- Si votre récit tombe dans le NSFW, vous êtes disqualifié quel que soit la qualité de votre travail.- Le reste est totalement libre, vous pouvez donc faire ce que vous voulez, tant que ça reste de la fanfiction MLP bien entendu.- Je ne dis rien, mais je trouve mon sujet super vague tout de même... Humm, je me demande pourquoi.- Il faudra me donner le fruit de votre imagination jusqu'au 9 novembre. Après, ce sera trop tard.Si vous pensez que c'est impossible, n'oubliez pas que je me prête moi même à l'exercice. Sur ce, je vous souhaite une bonne plume :3

Vuld 1 778

La tension ?

Hi'.
Quand j'ai écrit mon article sur le plan -- qui doit être pénible, même moi à la relecture j'ai arrêté au premier tiers -- j'ai tout de suite voulu enchaîner avec la question de la "tension".
J'avais parlé de la structure "problème-solution", qui disait en gros qu'en tout point du texte le lecteur devait avoir un problème à résoudre. Par exemple, savoir qui est ce mystérieux poney qui vient de saluer notre héroïne dans la rue, ou si la police arrivera à temps pour arrêter les casseurs, ou comment finit la première guerr- non attendez je vais carrément sortir l'artillerie lourde : Dinky Doo n'a plus de doudou. Mec, 'faut lui trouver un doudou, l'avenir de l'univers en dépend !
Il y a un problème à résoudre ? Le texte a une tension.
La tension est en gros l'intérêt, l'intensité du texte. C'est ce qui pousse le lecteur à vouloir tourner la page pour lire la suite, et cela pour les romances, les comédies, les aventures, les grimdarks...
Classiquement, on a trois types de tension : "suspense", "curiosité" et "surprise". Le suspense consiste à se demander "qu'est-ce qui va se passer ensuite". La curiosité consiste à se demander "mais qu'est-ce qui s'est passé avant ?" Et la surprise consiste... à surprendre le lecteur. Le truc imprévu.
Dans les commentaires sur le plan, Toro' parlait d'une variation entre les moments "normaux" et les moments "sombres". C'est le principe du contraste et il faut aussi en tenir compte quand on parle de tension.
Là, je reprendrai l'exemple du hamburger de FiMFlamFilosophy oui ce mec est cool mangez-en. L'exemple va comme suit : vous avez faim. En supposant que vous aimez les hamburgers, on vous donne un hamburger. Vous avez moins faim. Génial ! Deux hamburgers. Encore mieux ! Cinq, dix, vingt hamburgers... euuuuuh... cent, mille, dix mille, un million, un milliard de hamburgers... y a un moment où trop c'est trop. Et la tension fonctionne de la même manière : tenter de maintenir la tension à son maximum est impossible, l'endurance humaine a ses limites. C'est pour ça qu'on aménage des "pauses", des moments plus calmes dans le texte où souffler avant de reprendre l'autoroute.
Et maintenant, la question qui démolit tout.
...
Comment on calcule la tension d'un texte ?
Non non arrêtez de rire, je pose la question sérieusement. La littérature a pour ambition de pouvoir juger un texte "objectivement", c'est-à-dire indépendamment de notre petit avis personnel. Et il faut d'autant plus se méfier qu'on a ce préjugé du "le texte n'est pas 'tendu' s'il ne s'y passe rien". Dans l'ouvrage 1984 au final il ne se passe pas grand-chose... ouais. Ouais.
Donc, indépendamment de si on a aimé ou pas, peut-on dire si un texte a ou non une "tension" ?
Honnêtement je ne sais pas.
Normalement, la structure "problème-solution" serait une réponse assez simple. Si le lecteur doit résoudre un problème alors forcément qu'il y aura une tension. Cela fonctionne d'autant mieux si on l'applique à très court terme -- et si on le lie à l'enjeu du texte. Je m'explique.
Imaginons un groupe d'aventuriers qui doit aller tuer un dragon. Déjà, évaluons la tension : on a un problème, il y a donc une tension. Après chacun pense ce qu'il veut : depuis "ouaaais, encore un dragon, woohoo c't'originalité" jusqu'à "ils vont teeeellement se faire meuler ça va être un truc de fous". Moi, en tant que critique, je dirais que le problème est trop général, que du coup il manque de potentiel, qu'il faudrait le personnaliser, lui donner des particularités... mais si c'est votre premier texte d'aventure et que vous n'avez pas l'habitude de voir les dragons tomber comme des mouches, alors sûr, ça promet d'envoyer du pâté.
Maintenant, imaginons que durant plus de six pages on traîne dans la ville de départ. On évalue la tension : je... ne vois pas le problème, donc pas de tension. Le lecteur va juste se demander en boucle "qu'est-ce qu'on fout encore là, on devrait déjà être parti !" Et du coup il a surtout envie de sauter des paragraphes.
Cela signifie que le problème à long terme est le seul qu'il doit résoudre : tuer le dragon. Et comme il n'a pas de problème à plus court terme à régler, bah il veut aller tuer le dragon. Là, tout de suite.
Mais bien sûr, l'auteur a un plan.
Par exemple, le paladin va tomber amoureux de la boulangère. Le texte va alors poser deux problèmes au lecteur : le premier, au niveau de la curiosité, "qu'est-ce qui se passe avec le paladin ?" On va mettre en scène qu'il y a un problème avec lui, jusqu'à la solution qui est l'amour (ch'est meugnon) ; le second, au niveau du suspense, "est-ce qu'il va rester ou partir ?" On va mettre en scène son dilemme, entre rester en ville ou suivre le groupe jusqu'au dragon.
Ne le cachons pas, moi personnellement la romance me passe par-dessus la tête, je serai toujours en mode "quand est-ce qu'on paaaaaaart..." mais objectivement le texte a posé plusieurs problèmes à court terme que le lecteur se retrouve à devoir résoudre. Et pour peu que le lecteur accepte de s'y intéresser, il va pouvoir accepter de piétiner en ville encore quelques pages.
Il l'acceptera d'autant plus que c'est lié au problème à long terme, aka "tuer le dragon". Eh oui, sans paladin le groupe est affaibli d'autant, et leur quête mise en péril.
La logique est la suivante : le texte m'a promis qu'on allait tuer un dragon. Si j'ai décidé de lire le texte, c'est donc que j'ai envie d'aller tuer un dragon. Le texte me dit qu'il y a un obstacle à surmonter pour aller le tuer. C'est le problème "à court terme". Je suis intéressé à aller le tuer, je vais donc être intéressé à surmonter cet obstacle. Du moment que je vois le lien entre les deux, je vais donc me concentrer sur ce problème "à court terme".
Parce que si le problème est sans rapport avec l'intrigue... comment dire... soudain on apprend que le chef du groupe a deux maisons en ville qu'il loue mais que l'un des occupants n'a pas payé son loyer, et... on passe deux pages à l'écouter en discuter à la taverne... non mais je suis sûr que ça nous présente bien le personnage mais on n'était pas censé aller je sais pas tuer un dragon ou quelque chose ?!
Une fois encore, même si c'est sans rapport ce peut être très intéressant. Je veux dire, les chefs de groupe qui font aussi de l'immobilier c'est plutôt rare et notable.
Mais là on veut des mesures "objectives" de la tension d'un texte, et quelque part, si on y réfléchit, on s'intéresse à l'immobilier parce que ça nous dit qui est le chef du groupe, et donc comment il peut réagir au moment d'affronter le dragon. En fait (rappelez-vous la pertinence) on peut partir du principe que le lecteur cherchera de lui-même à établir un lien entre le problème "à court terme" et celui "à long terme" de l'histoire. On peut même dire que s'il n'y a pas de problème, le lecteur cherchera d'instinct à en créer un.
Donc si je devais donner deux mesures :1) Plus le problème est "à court terme", plus la tension est forte.2) Plus le problème est lié à "l'intrigue" (le problème à long terme), plus la tension est forte.
Il est ainsi possible d'accumuler les niveaux de "problèmes" : 1) On doit aller tuer un dragon, 2) Y a un camp de gobelins sur le chemin, 3) Y a un guetteur dans l'arbre, 4) Le vent porte du mauvais côté. On en est donc au paragraphe où le personnage à deux doigts d'être repéré doit éliminer le guetteur gobelin sans donner l'alerte, et même quand il l'aura fait ils auront encore tout un camp à traverser (et le rapport avec le dragon je le vois toujours pas mais tant pis).
Et jusqu'ici on a parlé de la partie "problème" mais pas de la solution.
Déjà, "à court terme" signifie que la solution est censée arriver très vite. Parfois d'ici une à deux phrases. Ce n'est pas pour autant que c'est très intense : "Soudain deux gardes surgirent par la porte ; machine frappa du sabot le premier puis culbuta le second." Vala', en une phrase c'est réglé, mais c'était un problème à super-très-court terme, et c'est justement pour ça que je dois insister sur la solution.
La tension d'un texte se mesure au problème qu'il pose, et plus le problème est ardu, plus le surmonter sera satisfaisant. C'est le bon vieux "à vaincre sans périls on triomphe sans gloire" du Cid. Si le lecteur ne voit pas la solution, il va beaucoup plus accrocher que s'il fait "nan mais deux coups d'épée c'est réglé".
Mais si la solution est décevante ?
Il y a un camp de gobelins, du coup on ne peut pas passer. On fait des pieds et des mains et... on passe quand même. Les gobelins n'ont même pas été alertés de notre présence ou s'ils l'ont été, on les a tous tués... les mecs. Ça a servi à quoi ?! Et vous savez, il existe une école de pensée qui consiste à dire qu'on est là pour être distraits, donc qu'est-ce qu'on s'en fiche d'avoir un but, on a massacré du gobelin, toutes les excuses sont bonnes ! Je veux bien. Mettons.
Mais maintenant, imaginons qu'en traversant le camp de gobelins on découvre qu'ils ont été chassés par le dragon loin de la montagne / qu'ils sont en route eux aussi pour tuer le dragon / qu'ils ont capturé un bébé dragon et qu'ils s'amusent avec...
Ou même sans ça, le groupe est forcé d'abandonner ses montures / a son mage blessé ou rendu fou par une lutte avec le shaman d'en face / pactise avec les gobelins pour aller tuer le dragon (en échange de son trésor). Ah ouais tout de suite la quête secondaire là elle n'a pas servi à rien !
Et je dois encore insister sur la facilité, même si ce râlage n'est pas très utile... mais si vous donnez une solution plus simple que celle du lecteur, il va être déçu. Le problème lui promettait une solution à la hauteur, et vous n'avez pas tenu l'engagement. J'en avais parlé, non ? Les histoires de bombes. Eh bien on y revient. Vous avez pu créer un problème pas possible, la tension est à son comble... et la solution est toute moisie. Le problème est alors qu'au prochain problème que vous poserez, le lecteur risque de s'attendre à ce que, cette fois, la solution ne soit pas à la hauteur... du coup c'est plus facile de remplir votre engagement, mais ça signifie aussi que pour lui la tension est bien moindre.
Là s'il vous faut un exemple je n'aurai qu'à citer mon râlage sur FO:E...
On peut donc créer de la tension sur le moment, c'est la partie "problème", et plus c'est à court terme, et lié à l'intrigue, plus c'est intense. Mais cette tension doit être résolue est la solution doit être :1) À la hauteur.2) Liée à l'intrigue.Si la solution n'est pas à la hauteur des attentes/promesses, la réaction du lecteur devrait être "tout ça pour ça ?" Et une fois encore, on peut être partisan du "ce n'est pas la destination qui compte, c'est le voyage" mais quand même, on aimerait bien arriver quelque part.
Voilà pourquoi, en parlant du plan, j'ai fait tous ces détours et surtout, j'ai parlé de cette structure "problème-solution". C'était une autre manière de parler de tension, et le plan est un outil formidable pour savoir quand poser un problème et quand le résoudre.
Et bien sûr, je suis forcé d'avertir encore une fois.
Le lecteur n'a pas du tout la même vision que l'auteur.
Là où on est persuadé d'avoir posé un problème, il est fort possible qu'il n'en voie aucun et qu'il se demande pourquoi on passe deux ou trois paragraphes à décrire ce salon de palais. Le lecteur lit le texte avec ses propres attentes et du coup tout votre dispositif peut s'effondrer bien malgré vous.
Et je n'ai pas abordé un élément important dans cette histoire de tension, un élément que je ne maîtrise pas du tout : le personnage.
Alors que je ne m'y intéresse pas du tout, le personnage est en fait presque un clé de la tension. Une situation en elle-même, peu importe sa joie ou son horreur, n'a aucune tension si les personnages n'y réagissent pas. Plus le personnage réagit aux différentes situations, plus le lecteur aura de chances de réagir lui-même. Je déteste ça parce que le personnage sert alors d'énorme panneau "veuillez rire/pleurer maintenant" au lecteur, mais je me suis fait la réflexion suivante.
Dans la saison 9 de Doctor Who (classic), le doc' a fait exploser la base des méchants et on l'a vu être récupéré par les humains. Là on annonce à la radio avoir récupéré "deux hommes", et l'assistante du doc' demande avec un début de sanglot si le doc' en fait partie.
Je me suis d'abord dit "ouais encore un truc pour nous faire nous inquiéter... sérieux c'est Who, il peut pas mourir (non vraiment il ne peut pas)." Et puis je me suis rappelé que l'épisode nous avait montré explicitement qu'il était déjà en vie et à l'abri. Le but n'était pas de créer une fausse tension (un problème déjà résolu). C'était vraiment un personnage qui s'inquiète (et qui venait de traverser pas mal d'événements). Je me suis rendu compte qu'elle avait raison au final de réagir comme ça, et je me suis retrouvé en situation de "suspense", à vouloir voir leurs retrouvailles.
Comme quoi...
...
Vous savez, en commençant cet article je pensais n'avoir pas la réponse à la manière d'évaluer la tension d'un texte. Je n'ai toujours pas la réponse, juste une esquisse, et pas sûr qu'elle soit bonne. J'avais mis un point d'interrogation surtout pour demander l'avis des autres auteurs, comment vous faisiez pour juger quand votre texte était "intense" et quand il ne l'était pas.
Et je maintiens ma question ouverte, au final, surtout sur un sujet aussi ardu. Mais je suis quand même satisfait de ces quelques précisions, même si au final elles font pâle figure face, fanficers,à vos plumes !

Vuld 7 754

Une question de détail.

Hi'.
Inomsim a posé une question, et comme d'habitude j'ai cherché le chemin le plus tordu possible pour y répondre. On va donc parler de détail et je vous prie de vous poser les bonnes questions, comme par exemple :
Vous vous rappelez de l'école ?
Vous avez déjà stressé à un oral de français ? On vous passe un texte tout pourri et vous avez une fichue demi-heure pour trouver des trucs à dire sur ce torchon. Sans offense pour l'auteur, son texte est formidable, mais on vous demande soit de faire du par coeur soit d'avoir le don d'omniscience... Y a rien à dire, vous ne comprenez rien, ce texte vous barbe et secrètement votre professeur pense comme vous.
Depuis lors, la science du langage est passée par là. Et ce que cette science privilégie, c'est la comparaison (les "paires parallèles" comme qu'on dit). On prend deux textes, on compare, science ! Donc depuis lors je fais pareil quand j'analyse un texte, je le compare avec un autre. Avec beaucoup d'autres. Avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'autres textes. Ouais forcément quand on a une bibliothèque de fanfics' au compteur, ça aide.
Mais si ce n'est pas le cas, il reste une option : la paraphrase.
La paraphrase consiste à répéter ce que dit le texte avec vos propres mots. Alors oui, le professeur vous tuera si vous le faites devant lui, mais la paraphrase a ses avantages. Elle fournit un point de comparaison pratique, avec l'habitude. Je m'en suis rendu compte en parlant avec quelqu'un du premier paragraphe d'Equestrian Women, de PonyCroc, et c'est là enfin qu'on va presque bientôt retomber dans le sujet, promis.
Accessoirement, et rien que parce qu'il a utilisé les tags de façon cohérente, eh, allez jeter un oeil. Mais passons :
"L'horloge indiquait neuf heures quarante-cinq. Dans la banque, les clients faisaient la queue, calmement, attendant leur tour. Du fait de l'heure matinale, il n'y avait ici qu'une vingtaine de personnes, dont une bonne moitié étaient employés de l'établissement."
Voilà, vous avez une demi-heure pour parler de ce paragraphe. Vous êtes seul, page blanche, vous avez envie de pleurer votre mère et parce que le renard l'a dit, vous allez commencer par paraphraser tout ça.
Ma paraphrase donne : "Il y a une horloge. Elle indique neuf heures quarante-cinq. Il y a une banque et des clients qui font la queue. C'est le matin, il n'y a que vingt personnes. La moitié sont des employés." Notez que je n'utilise quasiment que des "il y a" et du verbe être, ce qui est normal avec une description. Mais surtout, notez ce que la paraphrase a laissé de côté : "calmement, attendant leur tour" a disparu, "vingtaine" est devenu "vingt" et la relation "du fait que" sur l'heure matinale elle-même simplifiée en "matin" a également sauté.
Oui ! Oui, on est enfin retombés sur nos pattes ! Ce sont des détails.
La paraphrase fournit le squelette, la base de la base, le niveau en-dessous duquel on ne devrait pas pouvoir descendre (notamment en éliminant adjectifs et adverbes). Alors c'est un peu faux parce qu'une banque, c'est déjà du détail... mais ne compliquons pas. Si on a bien paraphrasé, normalement, comme au travers d'un filtre, on a séparé le détail du reste.
Remarquez d'ailleurs quels détails on a : "calme", "attente", une heure matinale... mh. Ce texte essaierait-il de nous dire que... que tout était... mh calme ? (Si vous en doutez, lisez la première phrase du paragraphe suivant...) Les détails sont une manière de diriger le regard du lecteur, de lui faire voir la scène d'une certaine façon. Ici, le calme avant la tempête, aka le texte se prépare à un braquage.
Passons.
À présent qu'on a une vague définition de ce qu'est le "détail", c'est-à-dire tout ce qui échappe à la paraphrase... il est temps de revenir à la question d'Incomsim : comment évaluer la quantité de détails ?
De fait, PonyCroc adopte une solution qui en vaut une autre. Il pose un décor et il y ajoute des détails qui orientent le texte là où il veut. Il décide que c'est le matin parce que tous les casses ont lieu le matin et il met une horloge parce que tous les films commencent par un gros plan d'horloge. Ce sont des conventions que le lecteur saisit, reconnaît, qui lui sont familières et qui rendent le texte très, très confortable.
Juste un problème.
La banque n'est pas décrite. Les clients ne sont pas décrits. Les queues ne sont pas décrites. Les employés ne sont pas décrits. Le matin est tout juste vaguement décrit. L'horloge est à peu près décrite, à travers l'heure, mais c'est tout. Les quatre cinquièmes de ce paragraphe sont dépourvus de détails.
Ce n'est pas un mal. À quoi bon ajouter des fioritures ? On se fiche de cette banque, c'est juste une banque lambda. On se fiche des clients, ce sont juste des clients lambda. T'inquiète, on te décrira la mère et son gamin le moment venu pour te faire chouiner. On se fiche de savoir si le sol est fait de carrelage ou en bois, combien il y a de guichets ou la couleur de crinière du poney sur la photo' dans l'arrière-bureau à côté des toilettes. On s'en fout mais d'une force...
À quoi je répondrai deux choses.
La première est qu'on s'en fiche parce que ce n'est pas intéressant. Ce n'est pas intéressant parce que le texte ne s'y intéresse pas. Si le texte s'y intéressait, il nous le rendrait intéressant. Si c'était intéressant, on ne s'en ficherait pas. En d'autres termes, même s'il est fondé, je rejette l'idée qu'un objet "ne sert à rien". Le texte a décrété qu'il ne servait à rien. C'est différent. C'est tout à fait vrai, neuf fois sur dix je demanderai à l'auteur "mais pourquoi tu parles de ça, on s'en fiche". Ce n'est pas qu'il ne faut pas en parler : c'est que ce qu'il dit dessus est fichtrement hors-sujet.
La seconde est qu'on veut dire que tout est calme. Et pour dire que tout est calme, on a une banque, on a des clients, on a des employés. Pourquoi ne pas les utiliser ? "Deux files éparses de clients paressaient devant les guichets à peine ouverts." Ce n'est qu'un jet, mais c'est déjà décrire, détailler. Soudain on voit un peu mieux les files, on voit un peu mieux leur attitude. On peut les imaginer dodeliner sur leurs pattes, bâiller, jeter des regards mous aux cordons rouge et or ou aux grillages des guichets. On peut voir l'employée encore en train de ranger ses affaires, la crinière hâtivement coiffée, qui sourit à son premier client. Et là non seulement on a installé la routine mais la routine est vivante.
En d'autres termes, dans ce paragraphe il y a un tas d'éléments qui pourraient être détaillés, pas juste pour le plaisir de détailler mais pour orienter le lecteur vers cette idée de calme, sans avoir à le répéter au paragraphe suivant. Les détails servent, justement, à mettre en scène.
Mon calcul est donc le suivant.
La paraphrase me donne X éléments : la banque, les clients, les employés, le matin et l'horloge. Cinq éléments. Mon objectif pour ce paragraphe est de dire que "tout est calme". Ma réponse est que plus de la moitié des éléments doivent s'orienter dans ce sens. "Banque + détail = calme", "client + détail = calme", etc... J'ajouterais des téléviseurs, pour l'aspect moderne et pour faire croire au lecteur que l'événement viendra de là, pour déjouer ses attentes. Je donnerais un aspect luxueux aux lieux, pour jouer sur la tentation. Je mettrais l'accent sur l'insouciance.
Prenez un paragraphe, comptez ses objets/éléments et voyez combien ont des détails. Voyez si ces détails disent la même chose (ou à peu près). Si c'est le cas, mon calcul fonctionne, sinon il faudra chercher la réponse ailleurs.
Mais quand est-ce qu'il y a trop de détails ?
Eh bien, jamais vraiment.
Ici je dois me rapporter à un autre début de texte, La dame de coeur de BroNie, où Spike passe six paragraphes, six buckin' paragraphes à "monologuer" devant son miroir sur un fichu vêtement. C'est un défaut ? Non ! Non, pas du tout. La construction est excellente, motivée, avec des transitions, un bel exemple à suivre. Je subis un peu parce que bon voilà, mais pendant six paragraphes on nous détaille un vêtement, et on empile détail sur détail sans se lasser. Ce qu'il serait impossible de faire avec la banque.
Pourquoi ? Pourquoi on peut détailler le vêtement et pas la banque ? Parce que le vêtement donne toujours de nouvelles informations. "Cet habit a une histoire > c'est un cadeau > niom niom repas > wash excitation > projet > argument dragon". Les détails font voir toujours plus loin, renouvellent l'intérêt. Du côté de la banque, on veut juste dire "tout est calme". Au bout d'un paragraphe c'est bon, on a compris, passe à la suite. Pour continuer à détailler la banque, il faudrait là aussi enchaîner sur autre chose, ajouter de l'information. Commencer à décrire la sécurité. Faire tourner le journal à la télé'. Parler du directeur qui n'est pas venu ce matin... Le lecteur ne se rendra même pas compte qu'on piétine sur place !
Le véritable problème pour évaluer la quantité de détails est que tous les lecteurs n'ont pas le même degré d'attention. Personnellement, dès qu'on me parle de l'horloge, avant même d'entendre parler de la banque j'avais compris que ça allait canarder. Mais ceux qui n'ont pas l'habitude de ces conventions peuvent avoir besoin qu'on leur dise noir sur blanc "tout était calme". On n'a pas tous le même bagage de lectures.
J'en reviens à la description de l'uniforme chez Inomsim.
On a donc un uniforme de Stalker, avec le capuchon, la bonbonne, le masque à gaz. Si au niveau de la description c'est bien fait parce qu'on découvre la combi' en même temps que le personnage la rajuste pour partir, ce qui la motive -- comme pour Spike qui s'apprête à sortir -- au niveau du détail c'est très pauvre. En soit ces éléments sont déjà des détails de l'uniforme, qui laissent entendre un environnement hostile et "inhumain", façon de parler. Mais ils ne sont pas détaillés eux-mêmes. Jusqu'à quel point l'environnement est-il hostile et dangereux ? Jusqu'à quel point y est-on préparé ?
Le texte nous a déjà intéressés à ces éléments, parce qu'ils sont motivés. Il a attiré notre intérêt, il faut en profiter. Puisque ces éléments servent à quelque chose, autant les exploiter.
C'est pourquoi je pardonne aisément à PonyCroc de ne faire qu'une banque générique dont la description tient à son seul mot, mais que je critique Inomsim pour n'avoir pas donné de la "couleur" à sa combinaison. Il n'y a pas la même utilité derrière, pas la même importance.
Le calcul est donc toujours le même : "capuche + ? = danger", "bombonne + ? = danger". J'avais pensé à l'usure, à la saleté, mais il a fait observer que Stalker est un univers plutôt propre, un "paradis mort". Enfin grmf quand même, parce que les fusils par la suite sont de la camelote, mais passons. Une fois qu'on sait ce qu'on veut suggérer au lecteur, le "paradis mort", alors autant exploiter nos éléments, leur ajouter des détails allant dans ce sens.
N'ayez pas peur d'en faire trop, on expérimente, si c'est trop quelqu'un finira par vous le dire et vous pourrez ajuster. Mais pour commencer, autant exagérer vraiment. C'est mon conseil en tout cas.
Et vraiment, n'importe quel élément est une excuse pour décrire.
Au travers du projet Hydre je demande aux gens de me donner un univers. Et ce que j'attends d'eux, c'est qu'ils me donnent des détails qui montrent l'originalité de ce monde. Le Griffonic, à ce titre, insiste lourdement sur la fierté et l'orgueil, au point de donner des détails que je n'arrive même plus à rappeler par la suite, comme les uniformes rouge et bleu et leurs boutons cuivrés qu'on donne même aux gens dans les soutes.
Parler de détail, c'est parler de "ton", d'"atmosphère", d'"ambiance", de "couleur", d'"expression", toutes ces choses vagues et abstraites.
Mais le détail, quand on calcule, c'est ce que vous voulez que le lecteur voie, et je finirai par l'anecdote du chien.
Imaginez deux personnes qui discutent, et l'une a un chien. Il dit "j'ai un chien." L'autre imagine aussitôt un bouledogue. "C'est un labrador." Bon d'accord, un labrador noir. "Il est blanc à pois verts." Ah ben mince... bon mais il est petit quand même "Il est tout petit petit petit il tient dans ma poche." C'est quoi ce ch- l'anecdote du chien est une façon de dire que les gens ont leur propre vision des choses. Les détails servent à éviter qu'il mette n'importe quoi. Dans un texte sans description, c'est le lecteur qui pose le décor et les personnages, qui décrète qui est qui et où est quoi, qui remplit les vides. Dans un texte détaillé, le texte lui dit "regarde cette chaise, tu ne trouves pas ça triste ?"
"Bah non, c'est juste une chaise."
"Mais la chaise reposait là, tirée de travers, au milieu des décombres de la bibliothèque."
Je n'ai pas de réponse claire, juste des détails que je glane ici et là dans tous vos textes et dans les quelques réflexions que vous voulez bien partager à l'occasion. Et c'est aussi pour ça que je répète encore cet encouragement, fanficers,
à vos plumes !

Illheart 18 743

Comment créer un bon personnage OC?

 
 
Comme la plupart d’entre vous le savent, le monde de la création n’a jamais été quelque chose d’aisé.
Il y a toujours des moments difficiles à franchir, des vides, ou des pages blanches qui s’accumulent sans que nous puissions avoir le  moindre contrôle. Il y a des moments de remise en question, évidemment. Puis des envolés lyriques, des idées qui s’enchainent, et enfin le sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand  qui nous faire dire : « Ca y est j’ai réussi ».
Créer est un travail à plein temps. Cela ne s’invente pas, et il nous faut nous plonger tout entier dans cet engrenage sans quoi notre œuvre ne sera pas totalement achevé. Il nous faut donner notre meilleur, mettre de notre amour et de tous nos sentiments pour réussir à toucher le lecteur, mais avant tout : nous-mêmes.
Ce travail, très dur à tenir car plein de complexité, nous touche en tant qu’écrivains-créateurs.
Sur cette plateforme, comme sur différentes autres (fanfiction.net, fanfic, etc…), nous mettons en avant nos histoires,  ainsi que nos ressentis et points de vues sur différents personnages. Ensemble nous créons des œuvres, plus ou moins longues, ayant plus ou moins de succès, mais c’est bien de NOUS qu’il s’agit.
Alors, j’aimerais aujourd’hui vous parler d’un des tenants de nos créations à tous : les personnages inventés, aussi appelés OC (Original Character = personnages issus de l’extérieur).
 
        En tant qu’étudiante en arts du spectacle, il m’est très souvent demandé de créer un contenu original  grâce à tout ce que j’apprends sur les arts cinématographiques et théâtraux. En plus de cela, j’ai toujours eu un… intérêt assez mitigé pour ces personnages, sortis de la tête des autres personnes. J’ai eu une époque où je ne lisais que des fictions avec des histoires autour de personnages inventés… puis le dégoût s’est installé au fur et à mesure.
 Pourquoi ça ? Pour de nombreuses raisons. Et je doute être la seule à avoir eu ces désagréables expériences de personnages bâclés, surpuissants, si parfaits qu’ils rayaient le parquet rien qu’en apparaissant. Cherchez au fond de votre mémoire, je pense que comme moi, vous vous souviendrez d’un de ces OC, qui vous a agacé, traumatisé, voir même tant marqué qu’un frisson d’horreur vous prend au tripes dès que la case « OC » est activée sur une fiction.
 Et c’est entre autre pour éviter de nouveaux traumatismes que je me présente à vous avec cet article.
 
A toi jeune écrivain(e) souhaitant créer son propre personnage, écoute les conseils d’une artiste en devenir (ou alors exprime moi ton avis dans les commentaires) qui espère pouvoir t’aider à créer ton expérience. Lis bien cet article, peut être qu’elle t’apportera quelque chose, en tout cas je l’espère.
 
/!\ Que ce soit clair, mon but est de vous donner les bases. Je pense qu'après cela, chacun à sa manière de créer, et je crois également qu'à vous donner une façon beaucoup trop poussé, je pourrais tuer votre créativité. Donc ne vous attendez pas à un article extrêmement profond qui vous dira comment choisir une couleur une caractéristique.
 
 
I - Les questions primaires
L’ébauche d’un personnage est très souvent le point déclencheur d’une idée. Par un concours de circonstances, il peut naître en chacun une sorte d’image floue, sans réelle consistance. Très souvent, c’est le physique du personnage qui vient en tête, comme une évidence… Et c’est à partir de là, qu’il faut éviter le piège.
Avant de commencer à écrire l’histoire, d’imaginer ses interactions avec les autres personnages, il faut ABSOLUMENT se poser ces trois questions :
 

Qui est-il ?

La chose qui vient le plus rapidement en tête dans la plupart des cas, c’est le physique. Moi-même j’ai toujours eu le physique de mes OC’s en tête avant tout le reste (spécial non ?)…. Mais, il ne faut pas en oublier le plus important pour un personnage : son identité. Comment s’appelle t-il ? Quel âge a-t-il ? A-t-il un travail ou des études ? Quelle est sa place dans la société ?
Il est primordial que chaque créateur se souvienne que ce qui importe le plus concernant un personnage…Ce n’est pas son physique, sa superficialité… Mais ce qu’il est au fond. Qu’il soit beau, moche, petit, grand, avec un grain de beauté sur la croupe, en soit, tout le monde s’en fiche. Par contre, son nom et sa personnalité sont des choses déterminantes. Que PERSONNE ne doit jamais négliger.
 

Quel est son background ?

Une fois l’identité du personnage défini, il faut s’intéresser à quelque chose de plus profond : le passé. Car oui, un personnage ne peut pas surgir de nulle part, et même si ce dit « passé » ne sera jamais évoqué, il doit être clair dans la tête du créateur.
Les épreuves par lesquelles un personnage passe, le forge mais explique également pourquoi il est devenu celui qu’il est dans votre fiction. Et c’est pourquoi aucun détail du passé ne doit être négligé : dans quel contexte a-t-il grandi ? Qui sont ses parents ? A-t-il des frères/Sœurs ? A-t-il vécu des moments traumatisants ?
Ne négligez jamais le background… Car comme vous, votre personnage doit être un chemin qui l’a conduit jusque là.
 

Quel est son but ?

Evidemment… Une fois ces questions réglées, il faut encore s’intéresser aux motivations du personnage. Pourquoi est-il là maintenant ? Dans quel direction s’oriente t-il ? A-t-il une fin ?
Oui, il faut prévoir la fin de la fiction, ou en tout cas, la finalité du personnage dans le cadre de la fiction. C’est extrêmement important d’avoir une idée claire du passé, du présent, et du futur du personnage. Cela aidera à garder une cohérence par rapport à ce dernier. Le pire qu’il puisse vous arriver, c’est de vous perdre dans vos envies sans réels liens, ne l’oubliez pas.
 
 
 
II - L’univers et les personnages autour de l’OC
 

L’univers + Contexte

S’il y a bien une chose à ne pas négliger une fois l’idée du personnage claire dans l’esprit… C’est l’univers dans lequel il évolue. A quelle époque ? Quelles technologies existent ? Quel régime ?
Il ne faut pas perdre de vue ce principe : « Le personnage le plus cohérent, s’effondrera si les bases de son univers sont bancales ». Rien ne sert d’écrire un personnage incroyablement bon, si c’est pour bâcler tout ce qu’il y a autour de lui.
Alors n’oubliez pas que de votre personnage vous devez aller à la généralité, à ce qu’il y a comme innovation ou non autour de lui. Cela doit être fluide, claire dans votre façon de décrire les lieux et la mentalité qui englobent l’univers dans lequel il évolue pour la fiction.
 

Relations avec les autres personnages

De l’univers… vient l’une des plus grandes questions : quelle relation a-t-il avec les personnages déjà existants ? Pour cela, vous devez déjà vous remémorer le caractère des personnages avec lesquels vous souhaitez faire interagir votre OC. N’oubliez pas le l’OOC (Out Of Character = éloigné du personnage original) guette avec voracité la moindre de vos erreurs.
Pour repartir sur les questions que vous devez vous posez, n’omettez aucune de ces dernières : Comment a-t-il rencontré les autres personnages ? Comment leur alchimie, leur indifférence ou leur haine s’est-elle construite ? Par rapport à quoi cela est-il dû (leurs opinions ? Leurs caractères ? etc…) Quels sont les liens qui les unis et les éloignent ? Quelle évolution lors de la fiction ?
Là encore, le passé, le présent et le futur sont toujours primordiaux.
 
 
III. Concernant l’auteur (s'applique à la fiction en générale)
 

Prendre son temps

Un personnage est souvent l’enfant d’une impulsion (tout comme peut l’être une fiction d’ailleurs). Une idée surgit, et BOOM il faut créer une fiction, s’empresser de tout rédiger, et terminer dans la soirée avant que l’idée ne foute le camp… Et c’est souvent là que vient l’erreur. A écrire trop rapidement, on oublie des choses, des détails et des points qui risqueraient de devenir de grands vides scénaristiques.
Alors par pitié, prenez votre temps. Vous n’avez pas un train à prendre, vous pouvez vous poser et réfléchir, ce n’est pas un examen noté.
 

La relecture

Oui, oui je sais. Ce point-ci doit être le plus connu de tous. Mais ce n’est pas seulement pour des fautes d’orthographes qu’il faut se relire. Non il a aussi bien plus important : la cohérence. Voyez, lorsque vous écrivez sous l’effet de l’inspiration, lorsque vous êtes pris par sa plume et que les lignes s’enchainent… Vous êtes capables d’écrire des phrases n’ayant plus aucun sens. Moi-même cela m’arrive assez souvent. C’est pourquoi il est primordial que vous relisiez vos chapitres et tout le reste afin de vous assurer une cohérence continuel dans vos idées.
Mais là encore il vous faut prendre votre temps. Que voulez-vous, tout est lié dans l’univers de la création !
 

Le plaisir d’écrire

Avant toute chose n’oubliez jamais que vous écrivez pour vous. Certes, vous faites également plaisir aux autres en leur offrant tout un pan de votre univers… Mais c’est vous que vous devez avant tout ravir. N’écrivez pas pour respecter des délais, n’écrivez pas non plus alors que vous répugnez à l’idée de taper la moindre ligne, ou pour faire plaisir à un lecteur très très actif… Faites-le à votre rythme, et pour vous.
Beaucoup de gens ont étés dégoûtés à force de ployer sous la pression des demandes ou parce que des commentaires désobligeants ont tués la créativité à sa sortie du cocon.
Ne soyez pas de ceux-là. Je ne lirai peut être pas vos fictions mais sachez que je vous respecterai et vous admirerai pour le simple fait d’avoir osé quelque chose de votre main. Vous avez l’ébauche d’un talent, à vous de l’entretenir à votre rythme pour en fait une part intégrante de vous-même et une passion dévorante.
Je ne le dirai jamais assez… AMUSEZ-VOUS ! Riez, pleurez, souriez, doutez, tentez absolument tout ce que vous voulez. Parce que si vous le pouvez, et que vous le faites pour vous, le spectateur ne pourra que ressentir votre amour pour ce que vous écrivez.  
 
 
Après cela... Il ne me reste plus qu’à espérer que ce petit article ai pu vous aider, ou au moins vous motiver à poursuivre sur votre lancée. 
 
_____________________________________________________________________________________________
 
HOP HOP HOP ! Avant de partir  retourner à vos grandes et incroyables aventures, j’aimerais vous faire une petite proposition. C’est un exercice qui peut être aussi intéressant pour vous que pour moi et qui vous permettra d’avoir un « exemple » de mauvais OC.
J’ai retrouvé il y a peu des anciennes fictions, et évidemment des anciens OC… J’ai absolument tout relu, avec une grande honte et un petit rire amusé par mes propres débuts. Et puis je me suis dit que peut être cela serait intéressant de mettre sur un article le résumé global d’une de mes fictions et d’une de mes OC, en y ajoutant mes commentaires et mes questionnements actuels. Je pense que cela me permet non seulement de relativiser par rapport à ce que j’écris maintenant ET surtout de me rendre compte de mon évolution, tout en vous proposant une analyse sans risquer de blesser quelqu’un puisqu’il s’agira de moi.
 
Qu’en pensez-vous ? Pour ? Contre ? Rien à faire tant qu’il y a des poneys ?  Je vous en prie l’espace commentaire est votre !
A vos claviers mes ami(e)s, moi je retourne à mes révisions pour les partiels.

constantoine 26 730

CHALLENGE DU CYCLE : REFLETS [LANCEMENT]

Bonjoure évériponi,
 
Certains d’entre-vous ont déclaré vouloir participer au challenge de Absolitaire qui est maintenant banni. Mais son challenge était pourtant un bon challenge (Je le pense). Donc à la place de l’édition hebdomadaire de “À vos claviers”, je vais reprendre son challenge car son idée mérite d’être exploitée.
 
Le thème sera "Un nouveau miroir magique est découvert" , qui l'a découvert ? Qu'est-ce qui se trouve de l'autre côté ? À vous de le décider... et de l'écrire ! Muahaha que c’est énigmatique ! Vous avez donc jusqu’à dimanche (demain) soir à 21 heures (15 heures pour les québéquistanais ) pour m’envoyer vos textes, et je les lirai et leur ferai une critique constructive, du moins je les espère constructives ^^
 
Je poste ce concours aujourd’hui, une semaine après le challenge spécial fête des mères car si j’attends une semaine, l’idée d’Absolitaire tomberait dans l’oubli, ce que je trouverai dommage.
Je vous souhaite une bonne chance, à demain à tous !

Plénitude 14 704

De l'écriture des OC

Avant de commencer cet article sur les Original characters afin de vous laver le cerveau dans un monologue virtuel, il me faut avant tout expliquer la raison pour laquelle j'écris ces lignes. Il existe dans le fandom MLP, et je suis presque certain que ce sentiment n'est pas limité à ce fandom, une forme de vision très péjorative pour ne pas dire quasiment antagoniste* lorsqu'il s'agit de l'intégration d'un OC dans une fan-fiction. Ils sont observés à la loupe, juger, catégoriser et passer sur le billot ou gracier selon les filtres des uns et des autres, des sortes de criminels dont les lecteurs sont les juges intransigeants.
Cependant, le comportement lui-même est parfaitement louable étant donné que si un personnage est mal conçu, il est normal que les lecteurs le fasse remarquer et tout auteur saura apprendre et comprendre les remarques qui suivront fatalement. Ce que je critique ici (et sachez que ma remarque touche aussi la portion massive américaine du fandom), c'est le manque d'originalité que ce passage systématique à un microscope létal a provoqué. Les nouveaux écrivains n'osent plus créer de personnages originaux et un peu osés et restent confinés dans une mentalité que leurs OCs doivent être des personnages communs type Slice of Life et rien de plus**. Et comment les blâmer quand flottent dans l'air des termes comme Mary Sue/Gary Stu dans l'air au moindre choix (et 99% du temps employé sans compréhension du terme mais j'y reviendrais) ?
- Ton personnage est une alicorne -> Mary-Sue*
- Le code couleur de ton personnage est flashy/trop dark -> Mary-Sue (C'est plus de la faute de goût selon moi mais je ne suis pas là pour juger.)*
- Ton personnage possède un rôle/un pouvoir puissant (généralement équivalent aux Princesses) -> Mary-Sue.*
 
Maintenant, je suis certain que toutes ces critiques ont des fondements logiques et qu'elles sont justifiées mais je trouve que la mouvance est un peu trop sur la défensive côté auteur et un peu trop offensive côté critique et que cela m'ennuie un peu vachement quand même. De fait, cet article aura pour intentions de présenter sans prétention d'exhaustivité (je fais ce que je peux.) les divers pièges dans lesquels ne pas tomber, catégoriser les types de personnages originaux et d'expliquer pourquoi sont vus comme des désastres ambulants et enfin quelques conseils sur la conception même d'un OC (pour les quatre glands qui se rappellent de mon monologue sur ce pauvre brony à la 3PS, oui, je reprend un maximum de ce que j'ai dit là-bas. Bande de pingouins.) Maintenant, débutons.
Imaginons que je sois un auteur désirant se lancer dans la création d'un OC et ce pour n'importe quel type de fictions, je veux simplement avoir un personnage qui vienne de moi, un "input" personnel qui donnera de la personnalité, du style à ce que j'écrirais. Pour cela, on catégorisera les types de personnages de la façon suivante (et traditionnelle) :
- L'OC de type protagoniste/antagoniste : Au cœur de l'histoire, ils sont le centre de l'attention (ou du conflit) et des actions et par essence, on les verra donc très souvent. Ces types d'OC sont quelque chose qui est généralement la source de beaucoup d'encre versé.
En effet, certains écrivains (comme ToroPicana*** par exemple) décrivent la fan-fiction comme étant la volonté de vouloir poursuivre l'expérience du show lui-même dans l'écriture, de retrouver les saveurs de My Little Pony dans la lecture. On pourrait extrapoler en soulignant qu'un OC est une variable un peu explosive et qu'il est commun de voir le ton différer du show quand on ne fait pas quelque chose d'entièrement Slice of Life.
 
De part son exposition et son côté imprévisible, un OC doit se concevoir avec soin et en détail et c'est seulement comme cela que les lecteurs apprécieront suivre ses aventures. 
Pourquoi sont-ils parfois mal vu par certains ? Mon hypothèse est que certaines personnes voient la création d'un OC comme une facilité, une échappatoire de fanfiqueur pour éviter d'avoir à respecter les personnalités établies et parfois assez complexes des personnages du show. Il peut également s'agir d'un préjugé assez persistant sur les OCs qui les catégorisent tous comme étant des créatures Mary-Sueques "alicornes trop dark et trop badass". En résumé, des personnages de pauvre facture fait par manque de courage, et si je suis plutôt capable de comprendre la mentalité derrière cette idée, elle n'a de sens que pour les OCs mal conçus et cela ne devrait pas constituer une généralité.*
 
- L'OC de type Background appelée aussi "OC AJ" : Il s'agit d'un type d'OC assez innocent, peu de personnes le critiqueront car sa présence sera ponctuelle et marginale. Il est toujours possible que quelqu'un réagisse mais ce sera peu fréquent. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on peut concevoir ce type d'OC par dessus la jambe mais presque.
 
- Le Ponysona ou "Kikecéké dans le poney ? C'est moi." : Ce type d'OC dans une fan-fiction porte généralement avec lui le terme de SI ou Self Insert pour nos amis pingouins d'Amérique. Il peut s'agir en effet de l'auteur même ou bien de l'intégration d'un ami dans la fiction, toujours est-il qu'il s'agit de faire d'un personnage un être humain commun et ennuyeux (voyez comme je suis totalement biaisé). 
Pourquoi sont-ils mal vu (euphémisme) ? Ils sont généralement vu comme des positions d’ego, des personnes prétentieuses se pensant suffisamment intéressant pour captiver le lecteur dans leurs aventures, des personnages, par essence inintéressant, qui seront limités par une forme d'auto-censure qui résulte donc à un manque de prise de risques dans le traitement du personnage. Pour résumer, c'est de la masturbation littéraire selon l'avis de beaucoup.
Je serais un peu moins cinglant et dirait seulement qu'il s'agit d'un type de personnage "casse-gueule" qui n'est pas dénuée de potentiel mais que c'est entièrement dépendant du talent de l'auteur et du type d'histoire proposé. Par exemple, un ponysona dans un récit "dont vous êtes le héros" pourrait très bien marché. 
 
Maintenant que l'on cerne plus ou moins les grands types de personnages originaux, je vais m'essayer à répondre aux questions que je soulève en défendant la cause des OC. Il s'agit là de questions que j'estime essentielles dans la création d'un OC de qualité (après à vous de voir si je suis bon juge en la matière. Nan, ne dites rien vous allez me vexer.)
 
Comment déterminer la race de mon OC ?
Selon moi, cette question peut trouver sa réponse avec une autre question : "Est-ce que la race que je choisis à un sens dans mon histoire ?" ou "Si mon personnage avait été d'une autre race, est-ce que cela aurait eu un impact ?" Un bon personnage ne doit pas avoir de caractéristiques superflues et la race choisie doit être en accord avec, au choix, les règles établies par le show ou des règles précises que l'on s'est imposé dans son univers. Il est par exemple totalement suicidaire de créer un personnage de race alicorne sans explication aucune surtout lorsque cette race est considérée par beaucoup comme une forme de divinité, de pouvoir supérieur ou de Magic Nuke selon les croyances.
Une race apporte son lot d'habitudes, de savoir et de culture. En effet, on s'attendra à ce qu'un pégase n'est, par exemple, pas les mêmes petits gestes qu'une licorne, les mêmes réflexes. On pourrait également s'attendre à voir des différences culturelles dans les expressions, l'attitude et j'en passe. Mais cependant, si vous décidez de faire une alicorne rouge et noire, il y a intérêt à ce que le monde dans lequel il évolue justifie avec brio et cohérence son existence sinon, on ne fera que le considérer que comme un moyen facile de dire "mon personnage est puissant et classe, regardez-le."
L'alicorne est un pari osée à prendre mais j'encourage fortement la tentative pour peu que l'on prenne le temps de créer avec soin le personnage et l'univers dans lequel il évolue. Il y aura toujours quelqu'un pour dire qu'un OC alicorne est par défaut une Mary-Sue même si avant que le personnage ne soit une alicorne, le personnage était une merveille à suivre. Mary-Sue est un terme qui désigne un personnage sans défaut notable, trop parfait pour qu'il en soit réaliste et donc intéressant à suivre, ergo, si le personnage était bon avant, la transformation en alicorne ne le rendra pas moins bon. Cependant, l'alicornification est un processus qui nécessite une excellente raison pour arriver au risque de paraître un développement artificiel.
 
Comment déterminer le rôle de mon OC dans mon histoire ? Comment être certain qu'il ne sera pas trop puissant ?
C'est là que vient la Danger Zone. Par essence, n'importe quel personnage peut-être aussi puissant qu'il le souhaite. Après tout, si vous voulez créer une fiction où des dieux s'affrontent, il serait complètement artificiel de se limiter à "moins fort que Célestia/Luna". L'importance n'est pas ici de se dire : "Mon personnage est limité à ce rang-là dans la noblesse." ou "Il doit forcément être plus faible que X ou Y." mais de comprendre la notion d'équilibre dans la fiction.
Pour tout pouvoir, il doit exister un contre-pouvoir. Si vous créez un personnage très intelligent ou puissant, n'en faites pas le pinacle, l'apothéose dans son domaine. En faisant ainsi, vous risquez de détruire toutes formes de conflits et votre personnage sera plus une forme de glorification de votre création qu'autre chose. Vous voulez faire un puissant magicien ? Aucun soucis mais ne le rendez pas si puissant qu'il ne connaîtra aucun rival ou opposition digne de ce nom. Vous voulez faire une politicienne rusée ? Aucun soucis, mais mettez là dans une situation où son assurance sera mise à rude épreuve. Montrez que votre personnage est faillible, est capable de commettre des erreurs. En résumé, n'en faites pas un parangon de perfection que ce soit en général ou dans un domaine.
Si dans votre fiction, vous sentez que la balance du pouvoir est constamment penché du côté de votre OC, c'est que vous vous êtes planté quelque part et les lecteurs seront les premiers à vous le faire remarquer.
 
Ô grand sage Plénitude, toi qui est si prodigue en conseils et astuces, toi qui est bénie par Sa Pureté Derpy et la Grande Souveraine de la Lune, toi dont les pieds palmés de pingouins apportent paix sur les peuples, comment concevrais-tu un OC ?
 
Quoiqu'en dise certains (aka tout le monde me connaissant un peu), si j'écris peu, je prends beaucoup de notes et conceptualise, crée énormément et j'ai quelques habitudes qui me semblent intéressantes lors de la conception d'un personnage. Notez cependant qu'il s'agit de mon expérience et qu'il ne s'agit que des connaissances pour l'écrivain et non obligatoirement pour les lecteurs de la fiction.
Lorsque l'on crée un OC à la Plénitude, il faut y passer du temps mais seulement si l'on compte en faire un OC protagoniste ou antagoniste, pas la peine de respecter ce que je vais dire pour des personnages peu récurrents. Sauf si cela vous intéresse de faire des spin-offs de votre fiction avec lesdits personnages.
Il me paraît fondamental que vous devez avoir une connaissance aiguë de votre personnage. Cette connaissance repose sur des questions comme :
- Quel est son nom, sa race, son physique, son statut social, son métier et son code couleur ?
Cela parait être des considérations évidentes mais je me permet de préciser qu'il est extrêmement important de faire attention à ces détails car il s'agit des détails de premier contact et que c'est dès ce moment que les gens verront d'un bon oeil ou non, votre personnage. Je déconseille fortement de faire une alicorne noire à rayures vertes fluo s'appelant Kalistraigna, reine de Maretonia. C'est peut-être très cohérent dans votre univers mais c'est un très mauvais premier pas pour le lecteur. Le noir absolu jure fortement avec le monde d'Equestria tel qu'on le connait, le fluo aussi et Kalistraigna n'est pas super jolie. C'est même super laid.
- Quels sont ses préférences, ses goûts et ses couleurs ?
Je le dis souvent mais c'est dans le détail que réside la vraie variété de la personnalité d'un personnage. Cela permet d'avoir un regard plus aiguë sur son propre personnage car même dans une série épique, un personnage paraîtra plus "humain" s'il agit comme telle. Vous n'êtes pas obligée de l'intégrer à votre histoire mais selon moi, un auteur doit pouvoir avoir de quoi faire avec son personnage. Un truc aussi simple que le plat favori du personnage ou sa musique préférée peut être la source d'une scène. Je suis fan des considérations super inutiles selon certains mais que voulez-vous, j'aime ça.
- Quels sont ses principes, idéaux, rêves et buts ?
Bien évidemment, voilà les vraies considérations à prendre majoritairement en compte, ce qui est dit plus haut tient plus de l'affinage qu'autre chose. Votre personnage doit avoir une personnalité bien ancrée, il faut qu'il frappe le lecteur comme étant quelqu'un digne d'être suivi. Que vous fassiez un nihiliste ou une anarchiste, il faut qu'on puisse cerner votre personnage comme ayant plusieurs niveaux de lecture, un personnage avec un peu de profondeur.
- Quels sont ses masques ? (Niveau public, privé et intime)
C'est généralement quelque chose que les gens comprennent sans vraiment besoin de le dire, mais je le dis quand même. Un personnage n'agira pas de la même façon selon les personnes et la situation. Il est donc primordial d'établir des relations claires (pour l'auteur) entre les personnages. Un OC n'existe jamais vraiment par lui-même, ce n'est que dans son interaction avec les gens qu'il gagne en charisme et en intérêt.
 
Enfin, en derniers conseils, je dirais simplement qu'il peut-être utile d'imaginer des détails pour rendre le personnage unique. Un accessoire, un tic de langage, une phrase-signature. Les moyens sont légions et cela peut-être la touche qui fera d'un bon OC, un OC mémorable. Et surtout, remettez-vous sans cesse en question. Posez vous sans cesse des questions sur votre personnage afin qu'il soit une entité dynamique et non statique.
 
Sur ce, j'en ai terminé. J'ai été terriblement succin et je m'excuse par avance pour ce que j'aurais pu oublié.
Plénitude logging out.
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* : Cet astérisque est un raccourci d'écriture pour préciser que : "Bien entendu, je ne généralise pas le comportement et que je suis conscient que certains bronies sont très tolérants à ce sujet. Cependant je me place dans une démarche de constatation-explication." Maintenant que ceci est traité, vous pouvez remonter les yeux.
 
** : Maintenant ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : le genre Slice of Life est un très bon genre et je ne critique absolument pas cela. C'est le fait de s'y réfugier par peur du jugement des autres que je trouve dommage.
 
*** : Si je dis une connerie, tu as le droit de venir me latter les jambes à tes frais. Mais je pense pas trop me gourer.

stronger 18 690

La plus mauvaise fiction !!! [challenge]

/!\ je suis bourré, shooté aux skittles et armé d'une brosse à dent !!! Et il est 2h45 du matin ^^
 
Donc... Comment vous dire... Heu...
Je vais être direct. Certains d'entre vous me connaissent et suite à ce que vous allez lire, vous allez définitivement me prendre pour un fou dangereux mais je met au défi les écrivains les plus talentueux de ce site d'écrire la fiction la plus mauvaise, la plus mal écrite qui soit !!!
Prenant exemple sur certains étrons qui ont déjà été publiés ici où que vous avez vu ailleurs. (Vous noterez que je ne site personne "cough cough" @Auteurcensuré...) Le défi est simple... Faire une fiction nulle mais bien. (dans le sens, c'est pas si facile de se forcer à baisser son propre niveau)
Alerte ! : Oxymore de niveau 4 détectée.
En fait, je m'étais dit... en lisant de bon gros "double K" qu'écrire une bonne fiction quand on est mauvais où qu'on s'en contrebat le violoncelle c'était impossible mais l'inverse est-il vrai ?
Les meilleurs peuvent-ils écrire de TRÈS mauvaises fictions en respectant ces contraintes : Trollin FTW 

- Spike doit être le personnage le plus lucide est intelligent. (Il doit servir à quelque chose en fait)
- Il doit y avoir un ship improbable
- aucune faute d'orthographe
- Minimum : environ 1500 mots/ Maximum : environ 5000 mots (Cela doit être un one-shit heu shot)
- et dernière chose (les tags : poésie/conte; Normal; Traduction; Inclassable/WTF ne sont pas utilisables)

Et au cas où vous vous poseriez la question, oui je suis sérieux ^^
Donc je vais demander aux personnes où trolls ^^ qui liront cet article d'invoquer d'éventuels candidats qui seraient parfais. (De bons auteurs de préférence) et il me faudrait aussi un jury de trois personnes...
 
Sera déclaré vainqueur par KO celui qui aura poutré ses adversaire en ayant écrit une fiction valant moins encore que la vie d'Adolph.H en personne !!!
 
Sur ce... À vous de jouer !
(Dernier délai : Dimanche 6 mars à 21h)

Toropicana 8 688

Comment faire une Clopfic ?

 AVERTISSEMENT
Vu la nature du sujet qui sera abordé, et malgré la tentative de faire un article soft au possible, je conseil aux personnes qui ne sont pas à l'aise avec ce genre de littérature de vous passer de cette article.
 
Salut à tous, et voici ce qui va être l’article le plus difficile à faire. Expliquer à des gens comment écrire du porno sans être trop sale, c’est chaud. Pourquoi je fais cet article alors ? Et bien parce que trop souvent, je vois des fics NSFW très mal écrites, avec une volonté de vouloir faire quelque chose de bien, mais qui n’y parvienne pas.
Car oui, écrire des histoires de cul, c’est tout un art, si si.
 
C’est comme toute chose, on ne fait pas les choses n’importe comment. Et même si ici il s’agit juste de rentrer un machin rond dans un rond, et bien apporter quelques gravures à tout ça peut faire de votre torchon un truc qui rendra beaucoup de gens... contents :)
 
Donc, ici, nous ne parlerons pas de scénario, mais bel et bien de savoir dorer le mille-feuille comme il faut, faire pleurer Popole avec majesté, et dans certains cas, faire tondre le gazon à Ginette et Martinne comme une pelouse d’un stade de foot.
 
Il y a des règles très strictes à respecter, pas forcément applicables à la lettre, mais qui dans tous les cas, vous aideront à mieux écrire des parties de sabots ou/et de jambes en l’air.
 
1 - Si c’est la première fois que vous écrivez, ne faites pas de clopfic.
 
C’est peut-être brusque, mais c’est la vérité. Si c’est votre toute première histoire (fanfic ou non), ne commencez jamais par quelques choses de NSFW car dans pratiquement tous les cas, ce sera mauvais. Si on écrit ce genre de chose sans connaître les subtilités d’un scénario et sa forme en fonction du contexte, on risque très souvent d’avoir beaucoup de faux raccord. C’est un peu comme sa toute première fois, ça va vite, c’est maladroit, et si on ne s’est pas renseigné avant et même entraîné (pas besoin de dessin putain !), bah on se rate.
Donc si vous voulez faire une histoire d’amour, rien ne vous empêche de la faire sans la moindre partie NSFW. Plus de gens pourront la lire, et c’est même parce qu’il n’y a pas de scène de ce genre que parfois, c’est bien mieux, très souvent.
Donc avant, faites d'autres fic, plusieurs, puis lisez-en d'autres, et si possible des bonnes clopfic.
 
2 - Se mettre en tête que “Faire du porno avec un dessin animé fait à l’origine pour les gamines, c’est mal.”
 
Alors je sais que ça va à l’encontre du R34 et tout ce qui va avec, mais il faut toujours avoir un pied sur terre lorsque l’ont fait ça. C’est drôle à faire oui, ça attire beaucoup de gens, mais c’est dangereux.
 
Déjà pour votre vie sociale. Je vais faire une généralité en prenant une famille lambda avec Papa qui bosse au bureau et qui rentre pour regarder le foot, Maman qui va au travail aussi et le ou la grande soeur qui va en boîte tous les week-ends et ne va pas plus loin que Facebook une fois sur internet. À votre avis, comment ils réagiraient si jamais ils apprenaient que leur fils/fille passe son temps à écrire des histoires de cul avec des poneys colorés et tout ronds ? Bah vous n’aimeriez pas savoir, et pas la peine de me répondre sur un ton humoristique que “Yolo” parce qu’il est arrivé à des gens d’avouer leurs amours pour MLP, ils se sont retrouvés à la rue. Bref, vous pourrez me balancer tout ce que vous voulez comme excuse, c’est comme ça c’est tout. Donc, rester discret, quoi qu’il arrive.
 
(Je dis ça, mais ce n’est pas mon cas, ma Maman a lu toutes mes clopfic mais juste avant elle s’est bouffée tous les volumes de 50 nuances de Grey...)
 
Si se dire que ce n’est pas saint de faire ça, c’est une façon aussi de se protéger soit même pour ne pas, à force d’en écrire, de se dire qu’au bout d’un moment bah du porno sur des poneys c’est mieux que la vie réelle. Parce que oui, les clichés venant des USA du bronie ultra forever alone qui passe son temps à s’astiquer la nouille sur des croupes au point de se persuader que c’est mieux de copuler avec des animaux jusqu’à le prôner, ça existe.
 
Je sais que chacun fait comme il veut, liberté et toussa, mais regardez un peu par la fenêtre puis ensuite venez me dire le contraire. On vit encore dans un monde cruel ou la moindre extravagance sera très mal vue. Donc voilà, faites ça, mais avec la tête sur les épaules.
 
3 - Votre scène d’amour doit être semblable au contexte.
 
C’est comme tout, votre personnage évoluera en fonction du décor qui l’entoure, le vocabulaire aussi : un milieu luxueux ? Il n’y aura que des mots raffinés aux plus poussés que possible. Une discussion dans le quartier le plus dégueulasse de New York ? Faut que ce soit à l’image des murs qui entoure les deux personnes. Et bien ici c’est pareil, ça va se refléter sur le décor, mais avant tout sur le type de relation :
 
Passionnelle/Sulfureuse/ “Je décrocherais la lune pour toi...”
Ce seront deux personnages très amoureux l’un de l’autre, donc pas de mot sale, ni même une partie anatomique d’une partie intime ne doit être cité. L’acte ne devra être décrit en lui même que par des figures de style, des métaphores les plus belles possible, tout en décrivant avant tout ce que l’un ressent pour l’autre. La définition de s’aimer si fort qu’ils ne veulent faire plus qu’un.
 
C’est extrêmement difficile à faire.
 
Romance basique/Hasard chanceux/ “T’as de la pulpe sur le coin de la bouche...”
 
C’est à 90% le genre de clopfic que l’on retrouve dans le fandom. En gros, ça peut être deux personnages qui s’aime, mais pas autant l’exemple cité en haut, et qui “expérimente”. Là, on peut citer des mots un peu plus gras, mais sans non plus descendre trop bas. Essayez encore d’utiliser des figures de style pour les actions, les plus douces que vous pouvez. Décrivez ce que chacun ressent, essayez d’être réaliste (le “ça a duré des heures et des heures” c’est des conneries) et bref. Une scène trop longue, ça peut devenir lassant, car même bien écrite, on aura au bout d’un moment l’impression de lire l’histoire d’un bébé apprenant à différencier les formes en faisant entrer un bâton rond dans un trou à répétition. Les meilleures choses le sont encore plus quand elles sont rares.
 
Plus facile que le premier exemple, mais qui demande un minimum d’adresse et de connaissance.
 
Ivrogne/Nanardesque/ “Tu veux mon zizi ?”
 
Là, c’est quand on veut faire le genre d’histoire un peu crasseuse, mais qui aura pour but de faire rire. Pas de figure de style, décrivez les parties du corps, mais sans trop être anatomique, mais avec des expressions grasses du genre “Il continua à lui lubrifier le vérin blablabla” ou d’autre idée de ce genre. Employez des mots grossiers aussi, même celui-là :
 

 
Oui, j’ai réussi à mettre ce mot dans un article à but pédagogique, et je suis fier de moi. Faut aussi que le contexte soit approprié, par exemple que ça se passe dans un bar entre deux personnes complètement ivres ou autre. J’ai vu beaucoup de fics se voulant être simples sur le scénario, comme l’exemple cité juste avant, on a un couple assez mignon puis soudain un a une description grotesque avec une musique d’accordéon derrière. C’est juste affreux.
 
Un peu plus dur que le deuxième exemple, mais moins que le premier.
 
Viole/Brutale/”Allons derrière cette poubelle...”
 
Bon là c’est simple, votre but sera de dégoûter le lecteur. Pas de figure de style, pas de jeux de mots rigolo, pas le moindre vocabulaire mélioratif. Vous n’utiliserez que des mots anatomiques sans être grossier pour autant, mais de manière que cela soit glaçant. Une seule personne ne devra ressentir que du plaisir, pendant que l’autre ne fait que souffrir.
 
Aussi difficile à faire que le premier exemple, c’est dur de faire gerber quelqu’un juste avec des mots.
 
 
4 - L’originalité
 
Je vais parler de l’acte et pas du scénario encore une fois, et ce qui est bien avec le porno, c’est que c’est la chose la plus facile à faire. J’ai vu plein de porno, rares sont ceux qui se ressemble.
 
Et bien ici c’est pareil, mais à une exception, c’est que l’on se retrouve souvent avec le “listing”. Dans la plupart des clopfic, on a le droit au même schéma :
-Bisoux bisous
-Préliminaire buccale
-Jean Louis au chaud chez Giselle
-La scène du film “Le jour d’après” quand la vague envahit les rues de New York.
 
Bref, c’est le type base de scène que l’on retrouve pratiquement tout le temps, et ceux, même dans une histoire où deux personnages ne se connaissaient pas avant 24 heures. Rien ne vous empêche de le faire, mais dans ce cas, soyez imaginatif et si possible de faire en sorte que cela se fasse avec un couple se connaissant déjà depuis un petit temps. Essayez de faire agir votre romance déjà parce qu’elle est, puis de les faire passer à l’action en fonction du décor et des circonstances qui les ont poussés à se retrouver l’un sur l’autre. Ce n’est pas difficile à faire, et en plus, cela rendra votre texte unique.
 
Bonus : picoler
 
... Non en faite c’est pas bien. Boire c’est mal. Mais dans mon cas, je n’aurais jamais réussi à faire en sorte d’accoupler un pote humain avec une jument. L’alcool libère un peu l’esprit et peu même vous conduire à prendre des tournures auxquelles vous n’auriez jamais pensés. C’est comme ceux qui veulent écrire des trucs super badesque et violent, ils ne vont pas fermer les yeux pendant 3 jours tout en bouffant de la viande crue. Ou Rimbaud qui a bu de l’absinthe pour faire les textes que l’on connaît tous aujourd’hui.
 
 
Alors je ne vous demande pas de picoler, de vous droguer et de manger n’importe quoi, mais juste de vous mettre en condition pour oser écrire ce que vous n’auriez jamais osé imaginer, et dans le cas de faire du porno avec du poney, il faut se détendre et rester réaliste tout en prenant tout ça au second degré.
 
TL;DR
 
Pour résumer... Bah lisez mon article si vous voulez savoir faire des clopfic ou avoir deux trois conseille. Il n’y a pas de phrase magique pour apprendre à écrire du porno. Après si on me demandait IRL et à la va-vite comment faire, je dirais de prendre simplement en compte la nature de la relation et de les faire passer à l’action qui reste dans le même contexte.
 
Voilà voilà, j’espère que ça en aura aidé au moins un seul parce que je suis pas du genre à faire un article pour apprendre à quelqu’un à savoir comment pisser droit, mais en allant le frapper direct sur son texte. Mais dans ce cas de figure, c’est un peu plus délicat (pas besoin de dire pourquoi) et je n’avais pas envie de repasser sur chaque clopfic pour dire à machin comment faire.
Si y'a des question, je suis là.
 
À la prochaine :)
 
 

constantoine 34 676

À vos claviers, deuxième édition [FIN]

Regardez, un vol de pégases dans le ciel !
 
Vous l’aurez compris (ou pas, je vais pas surestimer le lectorat non plus) le concours est maintenant terminé et il est temps pour moi de mettre à votre disposition les différentes participations.
 

 
 
Pinkie a… disparu ?, par Ponydash
Synopsis : Un beau matin commence a se lever sur Ponyville grâce au travail des pégases météo. Tout est encore calme. Au Sugar Cube Corner, un cri retentit :
- CUPCAKES !
Et c'est a ce moment là que tout commença…
 

 
 
A Pinkie Pride Day, par Ambrocidus
Synopsis : Alors que le festival bat son plein, l'élément du rire reste introuvable.
 

 
 
Pinkie a disparu, par Rainbownuit
Synopsis : Pinkie a disparu, comptez sur moi pour la retrouver.
 

 
 
SHE’S GONE, par Diggite
Synopsis : Pinkie et Twiligth se font un casse-dalle
 

 
 
Et voici la fiction de Pinkie007, rendue en retard et donc vous ne pourrez voter pour elle, mais je l'affiche quand même ici : L'histoire d'un vilain méchant qui a kidnappé Pinkie, mais c'est tellement facile à deviner que c'est pas vraiment un mystère Oui, c'est le vrai titre.
Vous pouvez donc voter sur cet article pour la fiction qui vous a le plus plu, et vous pouvez toujours proposer des thèmes pour le prochain challenge ! Le vainqueur vous sera communiqué dimanche prochain, même heure. D’ici là, portez vous bien !
 
Je tiens juste à rappeler que quand vous votez, vous ne votez pas pour l'orthographe de la fiction, mais pour la fiction en elle-même. C'est juste que certains auteurs n'ont pu avoir le temps d'être corrigés donc voilà.

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