« Par quoi commencez-vous ?
-Est-ce que vous mettez de la musique ?
-Euuhh, nnnon », répliqua Big Mac. Ses yeux essayaient de suivre les deux juments qui tournaient autour de lui.
« Bien sûr que non – je ne vois pas de radio ici.
-Est-ce que le foin est doux ?
-Doux mais ferme. Les poneys ont besoin d’un bon support, mais j’imagine qu’il y a de… vigoureuses activités physiques là-dessous, n’est-ce pas ?
-Ouuaip », dit Big Mac alors que son esprit repensait à Madame le Maire. Attends un peu, elle parle de-
« Et vous faites payer d’avance ? »
Big Mac répondit aussitôt, tentant de remettre de l’ordre dans ses idées. « Ouuai-
-Bien sûr qu’il le fait. Est-ce que des choses inhabituelles peuvent arriver ? Pouvez-vous refuser un client ? »
Big Mac répondit à la première question, mais elle acquiesça comme s’il répondait à la seconde. « Ouuaip-
-Oh, très bien.
-Mais comment pouvez-vous satisfaire un client si vous ne faites pas tout ce qu’il demande ?
-Euuhhh… » marmonna Big Mac, alors que son cerveau essayait de se sortir de cette situation. Il manqua de vaciller lorsqu’il sentit une paire de sabots dans son dos. Physiquement, il se détendit presque instantanément à leur toucher. Elle le caressa lentement, retirant toute la tension accumulée dans ses muscles. Mais celle-ci ne fondit pas, elle partit dans son cerveau.
« Vous êtes très tendu », dit la jument derrière lui.
Ses yeux s’écarquillèrent alors que l’autre s’approchait de lui. « Je voudrais vraiment commencer, et j’aimerais savoir comment vous utilisez votre gros… sabot, dit-elle en le scannant de haut en bas tout en gloussant. Vous avez de la chance ! J’espère que vous savez comment vous servir de votre gros… sabot ! » Big Mac rougit comme une tomate ; il pouvait sentir son corps tout entier se réchauffer.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Vous êtes gêné ? » dit celle derrière lui. Elle continuait de masser de façon experte son dos. Big Mac grogna lorsqu’un nœud s’enleva grâce à son toucher, envoyant une vague de plaisir dans toute sa colonne vertébrale.
« Vous avez beaucoup de clients, Mr Apple. Regarde toutes ces pièces, Lotus ! » C’était celle devant lui, avec la fourrure rose et la crinière bleue, qui parla.
« Je sais ! Dites-nous, Mr Apple, comment faites-vous ? » dit celle derrière lui, Lotus. Cela voulait dire que c’était Aloe devant lui qui lui frottait le torse. La sensation était merveilleuse, mais il ne savait pas quoi y répondre.
Comment avait-il fait ? Il ne le savait pas vraiment, en fait. Les pièces sont comme tombées toutes seules dans le bocal. Et puis…
Aloe mit son museau dans sa nuque et lui murmura : « Nerveux ? Moi aussi. Vous n’avez pas besoin de parler, vous pouvez juste nous montrer. » Elle se pencha sur son torse, tandis que les sabots derrière lui le poussèrent vers le bas. Il était sur son dos. Big Mac avala lourdement alors qu’il regardait le plafond. Les deux juments le regardaient, l’une en bas et l’autre en haut de sa vision. « Prête, Lotus ?
-Je le pense », répondit Lotus. Prenant une grande inspiration, elle hocha la tête. « Oui, je pense que je peux le faire. Ça aide que Mr.Apple soit un si bel étalon. »
Lentement, elles se penchèrent toutes deux sur lui. Le cœur de Big Mac fit de son mieux pour ne pas exploser. Aloe et Lotus fermèrent leurs yeux et préparèrent leurs lèvres, plissés, douces et si proches !
« A-attendez ! »
Les deux juments s’arrêtèrent alors que leurs yeux se rouvraient, le fixant intensément. Il tremblait, même légèrement. Il parla comme s’il marchait sur des œufs. Sa voix se fit plus grave, mais il parla. Et plus qu’un seul mot.
« Je… je… je ne sais pas vraiment comment j’en suis venu à faire ça. Juste un coup de chance – je suis désespéré. » Une larme apparut dans son œil.
Aloe et Lotus se regardèrent, puis tournèrent leurs yeux vers Big Mac. Elles s’abaissèrent de chaque côté, assez proches pour qu’elles n’aient qu’à murmurer pour se faire entendre. Chacune posa un sabot sur son torse, traçant de doux cercles sur sa fourrure.
« S’il vous plaît, parlez-nous de votre business.
-Ou faites une démonstration, si vous préférez. »
Penser à une démonstration encouragea Big Mac à en dire plus, beaucoup plus. « Eh bien… je… vous voyez, la ferme est dans une mauvaise passe. Je… j’ai fait un prêt pour étendre le verger ouest, et j’ai dû hypothéquer la ferme. Je sais ce que vous pensez, mais c’était une bonne idée au départ. » Les deux juments absorbaient chacun de ses mots. « Alors, j’avais besoin d’argent, et vite. C’est la seule chose à laquelle j’ai pensé. C’était vraiment stupide. »
Lotus ricana alors qu’Aloe s’exclama : « Ce n’est pas vrai, Mr Apple ! Regardez combien de pièces vous avez gagnées ! Vous avez dû bien satisfaire chaque client ! »
Big Mac secoua sa tête et soupira. « J’imagine mais je n’ai couché avec aucune d’entre elles. Chaque jument qui est venue avait juste besoin de… quelque chose. Pourquoi êtes-vous toutes si intéressées ? »
Aloe rougit et regarda ailleurs. « Eh bien, Mr Apple, vous voyez-
-Notre business au spa est aussi dans une mauvaise passe, dit Lotus.
-Notre business est assez limité quand il s’agit de planifier. Le seul poney que nous avions en journée était Madame le Maire, alors nous avons décidé de nous diversifier, expliqua Aloe.
-Tous nos clients voulaient leurs rendez-vous durant la soirée. Ce qui laissait nos nuits et journées libres. Maintenant, j’aimerais aller dormir pour me reposer comme toute bonne jument-
-Mais qu’est-ce que l’on ferait le reste de la journée ? Nous avons décidé que peut-être, nous pourrions proposer… » Aloe chercha les mots justes.
Lotus les trouva pour elle. « Des services spéciaux, en plus de notre spa. »
Aloe gloussa et dit : « Vous n’imaginez pas le nombre d’étalons qui viennent et demandent pour ‘un petit supplément’. Je joue l’innocente et je réponds comme une idiote, mais je sais ce qu’ils veulent. »
Lotus soupira. « Nous ne voulons pas vraiment faire ça, mais avons-nous le choix ? Comme vous, nous sommes désespérées. Nous avons beaucoup de clients, mais nous pouvons à peine joindre les deux bouts.
-Sans la source de montagne et notre déduction fiscale, nous serions déjà en faillite », expliqua d’un ton triste Aloe.
Big Mac cligna des yeux. « Désolé… mais c’est quoi cette déduction fiscale et cette source de montagne ? » Big Mac avait les oreilles grandes ouvertes. La ferme de la famille Apple utilisait de l’eau, BEAUCOUP d’eau.
« Oh, on cherchait à économiser de l’argent.
-Alors, on prend notre propre eau depuis cette source de montagne chaque semaine.
-Comme on n’achète pas l’eau de la ville, cela nous permet d’économiser beaucoup d’argent. Ça nous garde à flot maintenant que l’eau devient de plus en plus chère.
-En plus, nous avons trouvé une loi peu connue dans le code des impôts de Poneyville : si vous avez de l’eau en trop, vous pouvez la vendre à la ville, et ils doivent vous la payer à un taux égal à la taxe sur l’eau.
-Ce n’est pas beaucoup, mais la ville a obligation d’acheter tout ce que vous pouvez fournir.
-J’imagine que lorsque Poneyville a été fondée, ils avaient besoin de beaucoup d’eau pour les fermiers-
-Et comme il n’en avait pas assez, alors ils ont payé les citoyens pour en avoir.
-La loi n’a jamais été modifiée – merci Celestia pour la lourdeur administrative. Dommage que l’impôt sur l’eau est si bas ici. »
Les yeux de Big Mac s’écarquillèrent. « Laissez-moi vous raconter une histoire. Vous voyez, ce matin… » Big Mac leur dit à propos de Madame le Maire et du nouvel impôt sur l’eau. Il expliqua aussi ses rencontres avec les autres juments. Leurs problèmes, leurs peurs, leurs rêves et espoirs. Il leur dit à propos de Cloudkicker et Mme Cake, et combien elles étaient proches de faire de grosses bêtises. Quand il finit son histoire, il les regarda toutes les deux. Elles s’approchaient de lui, concentrés telles des prédateurs encerclant une proie devenue faible.
« Mr Apple… » Aloe cligna des yeux alors que quelques larmes apparaissaient aux coins des yeux.
« Vous nous avez aidés à ne pas faire une énorme bêtise, dit Lotus.
-On ne voulait pas briser des couples mariés. » Aloe tourna les yeux.
« Je ne pensais même pas que cela pouvait faire du mal aux gens. » Lotus couvrit sa bouche avec ses sabots.
« Mais maintenant que nous savons, on ne prendra pas un tel risque. » Aloe sourit.
« Tant que vous acceptez de nous aider, reprit Lotus en battant des cils.
-Vous voyez, nous avons besoin de plus d’eau.
-Êtes-vous d’accord pour nous aider ?
-C’est lourd, et la route est longue.
-Mais les profits vaudront le coup.
-Vous n’aurez plus besoin d’acheter l’eau de la ville.
-C’est la ville qui devra VOUS payer.
-Sans mentionner que le prix va DOUBLER ! »
Les trois se mirent debout, souriant l’un à l’autre. Chaque jument tendit un sabot, prêt à se le frapper. « Qu’est-ce que vous en pensez, Mr.Apple ? Nous avons un marché ? demandèrent-elles en stéréo.
-Ouuaip », dit-il, souriant en frappant leurs sabots, scellant le marché.
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Avec un contrat écrit et signé, Big Mac formait un partenariat à trois avec Aloe et Lotus pour amener de l’eau à Poneyville. Ils diviseraient les profits après avoir utilisé toute l’eau dont ils avaient besoin. Le travail serait rude, mais les poneys du spa avaient les chariots, les réservoirs et connaissaient le chemin, donc il n’avait qu’à user de ses muscles. Cela sauverait la ferme le mois prochain, et dans un futur proche.
Si seulement Big Mac pouvait payer la banque demain.
Alors que la porte de la grange se refermait, il entendit Lotus dire : « Les meilleures cinquante pièces que nous avons dépensées ! »
Aloe répondit : « Sûr, le retour sur investissement sera magnifique.
-Comme l’étalon ! » gloussa Lotus.
Aloe répondit, mais elles étaient trop loin pour que Big Mac puisse les entendre.
Big Mac soupira et vérifia le bocal ; il en avait presque assez. Presque, mais pas assez. La porte grinça. Big Mac leva les yeux – peut-être que Lotus avait oublié des documents ? Non, ce n’étaient pas elles dans l’entrée. Ces deux juments étaient bien trop petites.
Une petit minute… une… deux… trois ? Trois juments ?
« Salut, grand frère ! Qu’est-ce que tu fais ? » Apple Bloom trotta dans la grange.
« Oui, qu’est-ce qui se passe ? » dit Scootaloo, juste derrière Apple Bloom.
Sweetie Belle jeta un œil de l’autre côté d’Apple Bloom et demanda : « Est-ce que vous vendez quelque chose ? »
Les yeux de Big Mac s’écarquillèrent devant les trois pouliches debout dans la grange. C’est pas bon ! Je dois les faire sortir ! Il se racla la gorge et dit : « Rien de spécial, Bloom. J’essaye juste de gagner un peu d’argent. Rentre à la maison et fais tes devoirs, et n’oublie pas de te laver avant le souper.
-WOW, grand frère, tu as dû bien travaillé ! Regardez toutes ces pièces ! s’exclama Apple Bloom en désignant le bocal.
-Vous avez besoin de pièces, Monsieur Apple ? demanda Sweetie Belle.
-Euuhhh », marmonna Big Mac. Il ne voulait pas leur dire la vérité, mais comment pouvait-il expliquer l’apparition de ce bocal ?
« J’en ai pas beaucoup, mais en voilà. » Scootaloo déposa deux pièces dedans.
« Oui, moi aussi, dit Sweetie Belle en en déposant trois dans le bocal. Ma grande sœur dit que c’est très important. C’est toutes les pièces que j’ai, mais je vous les donne, Monsieur Apple. Je pense que vous en avez plus besoin que moi.
-Et voilà, grand frère. J’espère que ça t’aidera », dit Apple Bloom en déposant une simple pièce dans le récipient.
La lèvre inférieure de Big Mac tremblait. Il étreignit les trois pouliches dans un énorme câlin.
« Aww, c’est gentil, Monsieur Apple, rit Sweetie Belle.
-Cool, ça veut dire qu’on peut utiliser tes services ? » demanda Scootaloo.
Big Mac était pétrifié, ses yeux de la taille d’une assiette. Ses pupilles se dilatèrent jusqu’à avoir la taille d’un petit pois, fixées sur les trois pouliches dans ses sabots.
Apple Bloom leva les yeux vers son frère, hochant la tête. « Oui, on a payé. Je sais que pas le prix exact, mais c’est assez, hein ?
-Oui ! Je veux être servie ! dit Scootaloo. La pancarte dit stratisfaction… satrisfaction…
-Satisfaction garantie ! corrigea Sweetie Belle.
-Je te jure… un vrai dictionnaire », grommela Scootaloo. Elle s’éclaircit la voix. « Oui, faisons-le ! Tu es avec nous, Apple Bloom ? demanda-t-elle en se tournant vers son amie et la jeune sœur de Big Mac.
-Sûr que j’en suis ! »
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