Je lisais à voix haute la petite histoire écrite sur le livre que Jade venait de me montrer :
- Il était une fois, un vieux poney qui vivait au sommet d’une montagne. Un jour il eut un fils et vécut heureux jusqu'à la fin de ses jours.
Je cherchais le sens dans ces deux petites phrases, pour au final n'en voir aucun. Je pointai du regard la pégase avec un air désillusionné par le fait qu'elle ne m'avait dérangé que pour deux pauvres phrases sans aucun sens et sans rapport avec l'affaire en cours. J'allais pour la réprimander, mais elle me devança et me coupa :
- Je sais ce que tu dois te dire : "Pourquoi tu me parles d'un conte court comme un ver de farine et qui n'a pas de rapport avec notre travail ?" Tiens-toi bien. C'est une version très, mais alors très abrégée d'un vieux conte. Il me semblait d'ailleurs qu'il était assez noir...
- Et ? Dis-moi quel est le rapport ?
- Tourne la page.
Je m'exécutai pour découvrir un petit mot "sympathique" :
"Bonjour, Covert Mist. Je suis Enigma. Tu sais, celui qui t'avait testé avec l'histoire du vase. Hahaha... Que de bons souvenirs, n'est-ce pas ? J'ai entendu dire que tu te rendais dans le petit village de Windland. Je me suis donc dit que comme je connais un petit secret à propos de ce patelin, j'allais te le dévoiler à travers un petit jeu d'énigme, comme je les aime. Puisqu'on en est à tout s'avouer, je consens le fait que je sois le coupable – du moins, à l'origine – de la disparition du golem et de ses plans. Si tu veux continuer de m'écouter – ou plutôt, de me lire (rire) – tourne cette page. En espérant ne pas t'avoir froissé, ton "ami qui te veut du bien" Enigma.
P.S : Ne m'en veux pas, j'ai un tout petit peu modifié le conte de ce livre pour ne pas vous spoiler."
Je crus d'abord à une blague et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il y avait un tel mot dans un pauvre vieux livre de conte. Puis, en me rappelant qu'il n'y avait pas tant de monde qui connaissait l'existence de cet "Enigma", je saisis que cela pouvait ne pas être un canular. Je tournai donc la page, pour découvrir un autre mot :
"Tu as donc décidé de m'écouter, je t'en remercie. Si tu as une question, une demande ou quoi que ce soit qui s'en rapproche, n'hésite pas à me le dire."
Jade fut surprise de voir ces mots, apparemment, puisqu'elle me fit remarquer qu'ils n'étaient pas là quand elle avait lu le livre une première fois. J'en avais donc déduit que par une certaine opération du Saint-Esprit, le livre ne réagissait qu'à moi...
Les derniers mots de son second message me laissaient perplexes. Comment faire pour lui poser une question comme cet Enigma lui avait conseillé de faire ? Fallait-il la dire à voix haute ? Après un essai qui me fit plus passer pour un idiot qu'autre chose, je décidai, à tout hasard, d'écrire une question sur le livre : "Pourquoi fais-tu tout ça ?" Ne voyant pas de réponse apparaître, je tournai la page et découvris : "Parce que. Vous le dire tout de suite n'aurait aucun intérêt." Je savais bien que, à une question idiote, il y avait toujours une réponse idiote, mais là, c'était assez décevant. J'écrivis alors une seconde question : "Quels secrets caches-tu à propos de ce village ? Et si tu ne veux pas me les confier, comment pourrai-je les connaître ?" Je tournai une nouvelle fois la page pour voir cette fois : "Je ne vais, bien sûr, pas tout te raconter comme ça. Il va falloir que tu trouves par toi-même. Commence par regarder le lieu le plus étrange de ce village. C'est là-bas que tu trouveras des réponses. T'inquiète pas, tu ne seras pas déçu."
Bien que cette réponse me laissât légèrement perplexe, je n'avais pas d'autre choix que de le croire. Il nous fallait donc trouver l'endroit le plus étrange du village. Par définition, étrange signifie « qui sort du lot, qui n'est pas vraiment normal ». C'était donc un lieu qui n'avait pas normalement sa place dans Windland. Je fis rapidement une liste mentale de tous les lieux dont on m'avait parlé : la bibliothèque, le laboratoire, le belvédère... Attendez une seconde. Pourquoi il y aurait un belvédère sur une montagne constamment entourée de nuages ? Voilà quelque chose d'étrange. Je proposai donc à Jade qu’on s'y rende pour voir ce qui pouvait nous y attendre. Elle me fit comprendre qu'elle ne pouvait qu'accepter et je remarquai la lueur de la curiosité dans ses yeux. Je me retins de sourire et demandai à Inno de nous mener au belvédère.
Alors que nous allions partir, le vieux Stony Flask nous retint :
- Et mon histoire de vol, vous l'oubliez ?
- Bien sûr que non. Je pense seulement qu'il n'y a plus grand-chose à chercher ici. Et je n'ai pas vraiment de piste, donc je n'ai pas vraiment d'autre choix que de croire ce qu'il y a d’écrit dans ce livre.
- Très bien, mais laissez-moi vous accompagner. Je veux être là pour attraper le voleur.
Il n'y en a peut-être pas, vous savez, pensai-je, mais je me retins de lui dire cela. C'est comme ça que nous nous rendîmes au belvédère. Pour s'y rendre, il fallait redescendre tout le chemin que nous avions emprunté pour accéder au laboratoire, puis, en arrivant au village, se diriger vers une place située presque de l’autre côté de la montagne par rapport au hameau à laquelle on pouvait accéder par un autre petit chemin sinueux. Après trois gros quarts d'heure de marche, nous y parvînmes enfin. Le belvédère n'était qu'une grande place avec deux ou trois bancs, une statue grandeur nature en pierre d'une licorne et un cadran solaire. En l'étudiant de plus près j'étais stupéfié. La précision des traits était extraordinaire. On aurait dit qu'elle était vraie. Je me demandai quel artiste avait bien pu réaliser un tel chef-d’œuvre. Inno avait dû voir mon visage interrogateur puisqu'elle me dit :
- Selon l'histoire de Windland, un étranger se serait arrêté quelques temps au village et aurait découvert par hasard une formation rocheuse en forme de licorne près de cette place. Émerveillé, il l'aurait taillée du mieux pour lui donner une forme encore plus proche de celle d'un poney. C'est ce qui aurait fait apparaître sa cutie mark de sculpteur. Cette statue trône maintenant au centre de la place et est une des attractions principales de Windland. Enfin, le village n'est toujours pas très connu.
- Je peux te poser une question Inno ?
- Bien sûr, sourit-elle avec entrain.
- Concernant les moyens pour accéder au village ? Tu avais parlé d'un sentier il me semble ? S'il y en a un, pourquoi Windland n'est-il pas plus connu ?
- Eh bien, c'est vrai qu'il y a bien un chemin, mais son accès est extrêmement dur à trouver. De plus, le chemin n'est pas sans danger, loin de là. La pluie a rendu le sol friable au fil du temps et de nombreux éboulements se produisent chaque année. Généralement, les rares voyageurs qui montent par là préfèrent ne pas l'utiliser pour descendre. C'est pour cela que le seul moyen pour venir est l'aéronef.
- Mais comment le village a été découvert dans ce cas ?
- C'est... une très bonne question... D'après ce que j'ai compris, un dirigeable s'était échoué sur la montagne et les habitants avaient sauvé les rescapés. Ensuite, un vaisseau de sauvetage est arrivé et aurait noté la position du village. Je crois que ça s'était déroulé il y a plus de deux siècles. Le laboratoire, quant à lui, a été construit il y a une cinquantaine d'années.
- Et c'est tout ?
- Oui. Étrangement, personne ne s'est jamais vraiment intéressé à Windland. Depuis que l'embarcadère a été bâti, seuls une poignée de touriste sont venus, mais même eux ne sont restés que quelques jours. Le professeur et moi sommes les deux seuls poneys étrangers à être restés plus d'un an.
- C'est tout de même étrange qu'un village aussi mystérieux n'intéresse personne.
Inno s'apprêtait à me répondre, mais le vieux Flask la fit taire :
- Je répondrai à toutes tes questions, mais une fois que ton travail sera fini.
Je soupirai de dépit. Je trouvai dommage de ne pas en savoir plus sur un village plus étrange que Saint-Mystère (1). De plus, la façon dont Stony Flask avait coupé court à ma discussion avec Inno ma paraissait assez suspecte. Mais il n'était pas encore l'heure de m'interroger sur le vieux chercheur. Après avoir observé attentivement la statue je me tournai vers ce qui semblait être un cadran solaire. Ressemblant à un arc posé à l'horizontale, il faisait deux fois ma taille et paraissait bien entretenu. Le bâton servant à désigner l'heure était une grande flèche forgée dans un métal doré. Cependant, je compris qu'il ne pouvait plus fonctionner. Les nuages constants autour de la montagne filtraient les rayons de lumière nécessaires pour produire l'ombre. Un cadran solaire magnifique, mais inutilisable, donc...
Après avoir touché et essayé de bouger les divers éléments du cadran, je remarquai que le cadre était situé sur un pivot permettant d'effectuer des rotations à 360 degrés. Je manipulai le cadre un peu, le tournant plus ou moins afin de savoir s’il cachait quelque chose. Je découvris ainsi une petite feuille placée entre le cadre et le socle. Il était écrit : "Si tu veux continuer ton investigation, bien que tu ne sois, pas une lumière, tourne la flèche d'or vers le poney qui n'a jamais compris le secret de ces lieux – Enigma". Encore un message de ce poney... Si seulement il pouvait arrêter de se moquer de moi. Enfin bref, je commençai à réfléchir à sa petite énigme. Il me fallait découvrir l'identité du poney dont il parlait. J'eus une petite idée qui germa dans mon esprit. Je demandai confirmation à notre guide attitré :
- Inno que sais-tu à propos de ce cadran ?
- D'après ce que j'ai appris avant de venir, il a été construit peu de temps après que le village fut découvert. Mais à cause des nuages, il n'a jamais marché. Les habitants en ont pris soin et il est resté le même.
- Mais si les nuages l'ont toujours empêché de fonctionner, pourquoi le faire ?
Cette fois ce fut Stony Flask qui prit la parole :
- Regarde sur le socle.
Je m'exécutai. Je pus lire une gravure faite par le créateur du cadran : "J'ai construit cet outil à celle qui nous guide depuis 800 ans. Que sa lumière puisse percer un jour la muraille empêchant les habitants du village du vent de profiter de ta grandeur." Il ne me fallut que quelques secondes pour comprendre qu'il parlait de la princesse Celestia. C'est vrai qu'en 200 ans elle n'a pas fait grand-chose pour ce lieu. Elle n'avait jamais envoyé d'équipe météorologique pour se débarrasser de la grisaille permanente ? Cela m'étonnait. Elle ne paraissait pas être du genre à ignorer quelqu'un de son peuple. Je tentai de découvrir pour quelle raison la princesse du soleil laisserait tout un village sans lumière. Elle avait forcément essayé... Mais elle n'avait jamais dû réussir et avait donc dû abandonner. Il me semblait pourtant que les pégases avaient la capacité de toucher les nuages en plus de voler. C'était comme ça qu'il pouvait gérer le temps à Equestria. Pour qu'il n'y parvienne pas, il fallait vraiment que quelque chose les en empêche. Et si ce n'était pas des nuages, mais quelque chose qui paraissait comme des nuages. Et si c'était de... la brume ? Ca me semblait étrange et idiot au premier abord, mais en y réfléchissant bien c'était la seule conclusion que je pouvais trouver.
Je revins sur le mot d'Enigma. "Tourner la flèche d'or" avait-il écrit... Voulait-il que je la pointe en direction de Celestia, soit vers Canterlot ? J'essayai, mais rien ne se produisit, excepté un petit bruit, semblable à un cliquetis, venant du cadran. En regardant bien, on pouvait observer que le cadre était bloqué et qu'un trou, situé à l'arrière de la flèche dorée, était apparu. De ce trou, on pouvait atteindre un bouton. J'appuyai dessus et la flèche fut lancée. Elle transperça la muraille, laissant derrière elle une traînée de lumière. On aurait dit une scène à la Zelda, avec l'Arc de Lumière. Le trou fait par le trait dans la muraille grandit de plus en plus, jusqu'à ce que, soudainement, tous les nuages de brume s'évaporent. Je doutais que le créateur du cadran avait préparé cette fonction et je suspectais Enigma de l'avoir légèrement modifié à ses fins. Enfin bref, maintenant que le soleil pouvait poser ses rayons sur les flancs de la montagne, on y voyait beaucoup mieux. Ne sachant plus quoi faire, j'ouvris le livre de conte et écris : "Et maintenant ?" Je tournai la page et lut : "Cherche la pierre oubliée, derrière tu trouveras la tanière d'un banni. Bonne chance. P.S : fais attention à Jade". J'ignorai la dernière partie et tentai de comprendre sa nouvelle énigme.
La pierre oubliée ? Ça avait forcément un rapport avec ce que j'avais dû faire précédemment. Une pierre oubliée donc, mais par quoi ? La lumière, sûrement. Je commençai à chercher un rocher dans l'ombre et, étonnement, il n'y avait qu'un.
Je ne savais pas bien ce que les autres faisaient pendant que j’enquêtai. Je supposai que Jade continuait encore de penser au fait que je venais d’un autre monde. Quant aux deux autres, Stony marmonnant à voix basse et Inno prenant des notes. Je compris qu’il continuait à travailler. Il est vrai que le vieux chercheur ne paraissait pas à être du genre à prendre du retard dans son travail. Ou alors il demandait à Inno de prendre des notes sur ce qu’il venait de voir. Enfin, ce n’était pas l’important. Je me concentrai donc sur mon rocher. Il ne paraissait pas être attaché à la montagne. On pouvait sûrement le bouger. J’appelai Jade pour qu’elle m’aide. Nous déplaçâmes la pierre et découvrîmes une caverne. Nous entrâmes.
Je remarquai en entrant que la pierre pouvait être remise ou enlevée de l’intérieur, car elle avait été taillée pour. Je préférais cependant la laisser ouverte, au cas où. La grotte était éclairée par de nombreuses bougies de cire placées dans des cavités creusées dans la roche. Elle avait dû servir longtemps car la cire avait coulé et s’était solidifiée, ne laissant qu’une bougie de quelques centimètres de hauteur. L’escalier étant ancien, il fallait vraiment faire attention à ne pas glisser si on ne voulait pas se casser quelque chose. L’architecture utilisée était la même que celle du village. Après une bonne descente, nous arrivâmes dans une grande salle avec de nombreuses tables de pierres sur lesquelles étaient ouverts de vieux livres, pour la plupart pourris et en trop mauvais état pour être utilisés. Heureusement que le mobilier avait été taillé à même la roche, sinon je pense qu’il aurait été pareil.
Au milieu de la caverne, sur la plus grande des tables, était posé un livre récent. Il faisait tâche pour tout avouer. En parfait état, avec une reliure de cuir toute brillante et neuve, des pages en papier bible (2) et une lanière pour le fermer, il était de bonne taille. Sur sa couverture, on pouvait lire : “Recueil des histoires, des contes et des légendes d’Equestria par Enigma”. Je défis la lanière et tournai la première couverture. Là où on aurait normalement pu voir les dédicaces, il y avait une indication nous disant d’aller lire le conte à la page 527, ce que nous fîmes.
Ledit conte s’appelait “Le banni et le cœur de pierre”. Je donnai le livre à Jade pour qu’elle puisse nous le raconter :
- Il était une fois…
***
… un poney, sa femme et leur enfant qui vivaient dans un lointain pays. Ils habitaient un royaume plongé dans une abominable tyrannie et, pour protéger sa famille, le père tenta de s’enfuir. Malheureusement, le roi les fit arrêter et les bannit au sommet d’une immense montagne qu’il rendit inaccessible en plaçant une muraille tout autour. Ils vécurent plusieurs années comme cela. Le père n’avait que l’alchimie pour s’occuper et la mère essayait d’éduquer tant bien que mal son fils. Les années passèrent, les unes après les autres, se ressemblant toutes…
Un jour, la mère contracta une terrible maladie qui la tua en quelques jours. Le père et son fils étaient inconsolables. Peu à peu, la tristesse du jeune homme se mua en colère envers son père. Lui qui était alchimiste, pourquoi n’avait-il pas trouvé un remède ? Pourquoi n’avait-il pas tout fait pour la sauver ? Pour lui, tout était de la faute de son père. Ce dernier tenta maintes fois de se réconcilier avec son fils chéri. Il ne voulait pas perdre un autre membre de sa famille. Seulement, l’isolement ou le chagrin achevèrent le pauvre jeune poney. Le père, quant à lui, sombra peu à peu dans la folie…
Chaque jour que la vie lui laissait à subir, il revoyait les spectres de sa femme et de son fils. Il perdit l’appétit et dépérît petit à petit. Il aurait pu, non, il aurait dû mourir, mais le destin est bien trop cruel. Un jour, il entendit une voix : “Allons, vieux cheval, as-tu oublié que les alchimistes ont la capacité de transcender la mort ? N’as-tu pas envie de ramener ton fils ? Pour t’excuser, lui dire encore une fois que tu l’aimes, et finir tes jours avec lui ? Tu as juste à faire ce que à quoi tu t’es entraîné toute ta vie…” Une personne sensée n’aurait jamais écouté de telles choses, mais notre étalon avait été brisé par le destin. Avec toute la détermination qu’il pouvait témoigner, il travailla jour et nuit à la création d’un golem à l’image de son fils. Il façonna son corps grâce à la glaise et à la roche et il trouva le moyen de lui incorporer une âme et les souvenirs de son fils afin que cela soit une véritable renaissance.
Il réalisa les derniers préparatifs et activa son golem. Si seulement c’était aussi simple, car la Mort ne se laisse pas duper si facilement. La créature à naître avait peut-être l’apparence et les souvenirs de son enfant, il ne paraissait être qu’une coquille vide de vie et de sentiment pour la raison que les souvenirs de sa mort étaient ceux les plus gravés dans son esprit. Le père essaya de ne pas retomber et tenta de nombreuses choses pour ramener son fils. Il fit venir de nombreux autres poneys et au fil des jours, un village apparut dans la montagne. Rien ne résolut cependant le problème.
C’est peu après que le vieux poney fut rattrapé par le temps. Il se rendit compte de sa folie et se considéra lui ainsi que tout ce qu’il avait fait comme monstrueux. Un monstre, ça oui c’en était un. Mais il avait été trompé. Seulement, ça, il ne pouvait pas le comprendre.
Il regarda sa mère, la mère de tous, et la rejoignit dans un saut. Son golem, le regarda et attendit qu’il revienne, pendant les siècles qui suivirent, retournant lui aussi peu à peu vers sa mère. Plus personne n’entendit parler de l’alchimiste banni et son nom fut vite oublié. On raconte cependant que sur la montagne, le vent aurait des aspects de démon et rirait des poneys qu’il tromperait…
Si jamais d’aventure vous vous retrouvez sur cette montagne, fuyez, ou elle aspirera tout ce qu’il y a de bien en vous…
***
- Le conte se termine là-dessus, conclut Jade. C’est celui dont je t’ai parlé tout à l’heure. Je ne me souviens pas qu’il était si… noir.
- Tu sais, lui avouai-je, d’où je viens, la plupart des contes sont comme ça de base et ont été édulcorés au fil des versions. Mais c’est vrai que là… C’est comme si…
J’eus un rictus en imaginant la suite de ma phrase. C’était impossible, non ? Que cette histoire raconte… Une voix retentit derrière nous, me coupant dans mes pensées :
- Troublant, n’est-il pas ? Mais tu as raison, ce conte est l’histoire de la fondation de Windland. Le laboratoire est placé là où se trouvait la maison de l’alchimiste, le village n’a pas changé et vous vous trouvez actuellement dans le lieu de travail du protagoniste. Excitant, non ? Et vous n’avez pas encore entendu le plus drôle…
Nous nous retournâmes pour faire face à notre interlocuteur. Ce corps de licorne bleuâtre semblant être fait de brume, ces yeux luisants et cette voix narquoise et ironique. Cela ne pouvait être qu’Enigma. Inno paniqua :
- LE SPECTRE ! hurla-t-elle de peur, avant de s’évanouir. Stony Flask se précipita pour la soutenir et lança une espèce de regard à mi-chemin entre la peur et l’incompréhension. Je relançai la discussion :
- Je suppose que tu vas nous le dire…
- Oh non, je ne voudrais pas te gâcher ce plaisir. Tu as bien dû découvrir ce dont je parle.
Jade s’interposa :
- J’en ai marre des messes basses et des sous-entendus. Vous, s’exclama-t-elle en pointant son sabot vers Enigma, je ne sais pas qui vous êtes mais je m’en fiche pas mal. Et toi, tu as intérêt à me dire de quoi il en retourne sinon je te jure que tu vas me le payer.
- Le village n’est peuplé que de golems.
Cette phrase la stupéfia. Elle se mit à rire nerveusement, mais je lui expliquai clairement avant qu’elle proteste :
- Dans le conte il y a deux éléments qui se contredisent. Le fait que l’alchimiste et sa famille aient été bannis et coupés du monde et le fait qu’il fasse venir des poneys pour fonder un village. Cependant, ce n’est pas totalement impossible. Puisqu’il avait réussi à créer un golem, il pouvait très bien recommencer, leur créant une personnalité propre et une vie. Fou comme il devait être, il ne comprenait surement pas ce qu’il faisait, et une fois que cela fut fait, il se suicida en sautant de la falaise. Son fils, qui ne savait pas quoi faire, a attendu au bord de la falaise, jusqu’à ce qu’il cesse de fonctionner. C’est ce que le dernier paragraphe signifie. C’est cela, Enigma ?
S’il avait eu des mains, il m’aurait applaudi de la même façon que l’inspecteur Damon Gants le fait. Il éclata de rire et me répondit :
- Parfait. La version de mon recueil est parfaite pour s’en rendre compte. Je pense que je vais vous laisser récupérer votre golem. Cependant il y a plusieurs choses que tu as omis de mentionner ? Par exemple, pourquoi personne ne s’est aperçu de la supercherie plus tôt ? Ou encore, pourquoi j’ai aidé à la disparition du golem ? Voire même, pourquoi cette histoire est ironiquement liée à quelqu’un ici présent ? Tu vois, il y a tant de choses à éclaircir. Réfléchissez-y, je vous observerai. Bonne chance…
Il se volatilisa dans un nuage de fumée en ne laissant qu’un rire. Toujours aussi théâtral. Il ne nous avait pas indiqué où se trouvait le golem cependant et nous laissait sans savoir trop quoi faire. Nous décidâmes de laisser Inno reprendre ses esprits avant de continuer. Quand elle se réveilla, Stony nous demanda de le suivre. Il nous entraîna dans un dédale de souterrains s’enfonçant toujours plus dans la montagne. L’alchimiste avait dû travailler des années pour arriver à ce résultat. Je pense que nous avons marché plus d’une demi-heure avant d’arriver dans une nouvelle salle. Elle était plus grande et un trou dans la paroi permettait à la lumière naturelle de rentrer. Au milieu de la salle et du désordre, devant une table se trouvait un poney paniqué qui retournait la moindre feuille de papier, qui observait le moindre objet. Il cherchait définitivement quelque chose. Je compris au regard de Flask qu’il s’agissait de son golem. Je raclai ma gorge afin d’attirer son attention. Il se retourna dévoilant des yeux rouge sang remplis de peur. Pour un être artificiel, le golem était très réussi. Il avait un corps de licorne et je le soupçonnais de pouvoir utiliser la magie. Son crin était ocre et sa robe ardoise. Il était fin, bien taillé, mais semblait bien avoir beaucoup de force. Il lança :
- Qui… qui êtes-vous ? Vous êtes là pour vous débarrasser de moi ?
Je ne savais pas vraiment quoi faire. Il fallait le calmer, le mettre en confiance :
- Calmez-vous. Nous sommes des amis. Nous voulons juste discuter avec vous.
- Quoi ? Vous mentez. Vous voulez que je meure. C’est lui qui me l’a dit. Il faut que je le trouve. Il le faut.
C’est alors que Jade commit l’erreur à ne pas faire. Pour tenter de le rassurer tout en l’interrogeant, elle s’était rapprochée de lui. Problème, le golem était dans un tel état de panique et de stress, qu’il dut prendre cette action pour une agression. Il fit léviter un vieux couteau à la lame rouillé qui traînait par là, attrapa Jade et la prit en otage, maintenant le couteau sous la gorge de la pégase.
- Ne bougez plus. J’ai besoin d’un cœur. C’est lui qui me l’a dit. Sans cœur, je ne pourrai plus fonctionner très longtemps. Alors je vais prendre son cœur.
J’interrogeai à voix basse le chercheur qui se trouvait à côté de moi pour savoir de quoi il voulait parler.
- Il parle du cœur d’alimentation. C’était la seule chose qui me manquait pour le finaliser. Mais je doute qu’un cœur biologique fonctionnerait pour un golem.
Je me mis à réfléchir à toute allure. Il fallait que je sorte Jade de cette situation. Une idée arriva dans mon cerveau. J’interpelai le golem :
- Hé. Je sais où il y a un cœur. Si vous me laissez un peu de temps, je peux aller vous le chercher.
Il était visiblement troublé par mes paroles. Il se résigna :
- Très bien, allez-y. Je vous laisse jusqu’au coucher du soleil. Je vais la garder avec moi, en guise de garantie, poursuivit-il en désignant Jade. Dépêchez-vous…
- Merci. Professeur, venez avec moi. Je vais avoir besoin de votre aide.
- D’accord.
Je lui demandai de m’amener jusqu’au belvédère. Nous galopâmes dans les escaliers. Selon moi, la montée nous prit moins de temps à effectuer. À peine un quart d’heure, à vue d’œil. En sortant, je cherchai la statue du regard et, une fois retrouvée, essayai de la pousser pour la briser. Elle était trop lourde cependant pour que j’y arrive seul. Le vieux Stony se tenait à côté, l’air mal à l’aise, sans savoir trop quoi faire. Je le rappelai à l’ordre :
- Aidez-moi s’il vous plaît, il ne nous reste même pas une heure. Je m’en fiche que ce soit le corps que votre père vous avait fait. Le plus important est de sauver Jade et de calmer votre golem.
- Comment savez-vous… me questionna-t-il à moitié surpris.
- Après ce qu’a dit Enigma – l’étrange poney de brume de toute à l’heure – ça me paraissait aussi gros qu’une maison zodiacale. Je ne sais pas comment vous avez fait, mais vous me raconterez plus tard. On n’a pas le temps là.
- Vous avez raison…
Il se joignit à moi et nous brisâmes la statue. Je me mis frénétiquement à chercher dans les décombres pour trouver ce que je cherchai. Je la montrai au scientifique et il me confirma :
- C’est bien un cœur d’alimentation. Celui que je refusai d’utiliser.
- Peut-on s’en servir ?
- Il est vide en énergie depuis longtemps. Mais laissez-moi quelques minutes et je pourrai le recharger suffisamment pour l’utiliser.
Sa corne se mit à luire et j’ai compris qu’il se servait de la magie comme énergie. Je m’assis, patientant calmement qu’il termine. J’en profitai pour réfléchir. Je me rendis compte que je m’étais pas mal éloigné du travail pour lequel on m’avait choisi. J’avais été amené ici pour retrouver un voleur de pouvoir, et me voilà en train de vivre une mauvaise parodie du premier volet de Professeur Layton (1). Si Haze était le dieu des mystères et des choses étranges, je me demandai qui était le dieu du destin. J’aurais aimé lui parler et me plaindre un peu – quitte à passer pour un français… Enfin, je devais me concentrer sur ma tâche si je voulais rentrer chez moi. Ce monde était peut-être génial, mais le mien était ma maison. Cependant, je ne savais toujours pas qui ou quoi pouvait avoir volé un dieu. Je me souvins alors que lors de l’histoire du vase, Enigma avait mentionné un “maître”. Qui pouvait-il être ? Plus j’y pensais et plus je croyais que c’était lui le coupable. Je doutai qu’il me réponde, mais il fallait quand même que j’interroge Enigma sur lui. Stony m’appela :
- J’ai terminé, dépêchons-nous de redescendre.
- Oui, dépêchons-nous…
Nous galopâmes aussi vite au retour qu’à l’aller. D’après ce que je pouvais voir maintenant que les nuages avaient disparu, le soleil allait se coucher dans moins d’une heure. Malgré le bruit que pouvaient causer nos sabots sur la pierre, j’avais l’impression qu’aucun bruit n’était produit durant notre course. Un silence macabre, pire qu’un requiem. Je priai pour que nous n’arrivions pas trop tard. Heureusement, Jade était encore en vie, saine et sauve. Je soupirai de soulagement avant de dire au golem :
- Nous t’avons amené ce que tu voulais. Maintenant, relâche-la.
- Donnez-moi le cœur.
Stony lui lança l’orbe et ajouta :
- Pour qu’elle fonctionne, mange-la. Elle va atterrir dans une cavité et alimentera ton corps.
L’être artificiel s’exécuta et parut libérer d’un poids immense. Puis, sans que personne ne comprenne, il tomba, sans vie, mais avec le sourire aux lèvres. Je me retournai vers le seul poney pour qu’il m’explique ce qu’il venait de ce passer. Stony devança ma question :
- Tout à l’heure, je n’ai pas rechargé l’orbe d’alimentation. Je l’ai programmée pour qu’elle éteigne le golem dès qu’elle eu atteint la cavité centrale. Il faut que je reprogramme cette chose. Il ne faut pas qu’elle se souvienne de ça. Est-ce que tu pourrais un jour accepter mes excuses pour t’avoir amenée là-dedans, annonça-t-il à l’intention d’Inno. Je vous dois quelques explications… Covert l'a déjà deviné, mais je suis le fils de l’alchimiste de l’histoire. Je sais que je suis mort il y a plusieurs siècles de cela. Mon père m’a ramené dans le monde des vivants à travers un corps de pierre… Je ne l’ai pas supporté et mon esprit s’est fermé à l’extérieur. Je ne pouvais plus interagir avec quiconque… J’ai vu mon père faire tant de choses pour moi, mais je ne parvenais pas à le remercier, à m’excuser… Puis il s’est suicidé. Ça a été la goutte d’eau qui fit déborder le vase. J’ai attendu jusqu’à ce que je ne possède plus suffisamment d’énergie pour vivre. Mais là encore, la Mort n’a pas voulu de moi. Je me suis réveillé dans un corps de chair et de sang. J’ai vu le même spectre que mon père, et moi non plus je n’ai pas su résister. Il me disait, non, il m’ordonnait de suivre les traces de mon père et de fabriquer un golem encore plus performant. J’ai obéi, bêtement.
« J’ai suivi des études pour devenir un scientifique. J’ai enchaîné découverte sur découverte pour devenir influent. J’ai fait construire un laboratoire là où je vivais petit, et ai commencé ma tâche. J’avais tout fait : le corps, les liens magiques, l’enchantement pour le rendre surpuissant, mais je ne suis pas allé jusqu’à faire le noyau… Je me suis rappelé la tristesse de mon père en se rendant compte de ce qu’il avait fait. Je ne voulais pas devenir comme lui, je ne voulais plus me faire contrôler par un spectre. J’ai repris ma petite vie de scientifique, j’ai pris Inno comme stagiaire. Au fond, je tentai de m’acheter une conscience pour partir sans problème une bonne fois pour toutes le moment venu. Mais le passé vous rattrape toujours. Ce qu’il s’est passé aujourd’hui m’a rappelé qui j’étais aussi soudainement qu’une claque. Je ne sais pas ce que je dois faire. »
Un silence. Encore une fois. Cette fois c’était différent pourtant. C’était un silence religieux, comme celui des enfants écoutant une histoire triste et étrange. Je ne savais pas quoi dire non plus. C’était loin de tout ce que je pouvais imaginer. C’était l’heure pour moi d’improviser :
- Tu sais Stony, d’où je viens, beaucoup de personnes auraient tenté de te tuer pour ce que toi et ton père ont fait. Mais bon sang, vous avez créé la vie artificielle. Vous pouvez en faire ce que vous voulez. Certes, il y a quelques problèmes d’éthique, mais je suis certain que vous leur trouverez une solution. Pour commencer élever ce golem comme un père – et puis donnez-lui un nom. Comme Geppetto a élevé Pinocchio, un simple pantin de bois, jusqu’à ce qu’il devine un vrai petit garçon admirable. Faudra que je me rappelle de vous faire parvenir ce conte un jour ou l’autre, notai-je en aparté. Enfin bref. Inno, tu l’aideras j’espère ?
- Bien sûr. Du moins, jusqu’à ce que mon stage se termine, rit-elle. J’aurais juste une question. Une dernière question. Concernant les autres habitants du village, comment personne ne s’est aperçu qu’ils n’étaient pas des poneys ?
- La Brume. C’est une chose qui a… diverses capacités. C’est compliqué, mais pour résumer, cette fois-ci, elle a modifié la perception des visiteurs. Elle leur faisait croire que les villageois étaient normaux et leur faisait sentir le besoin de ne pas rester trop longtemps. Mais maintenant que la Brume s’est dissipée, on devrait facilement remarquer le pot aux roses. Je vais me débrouiller pour que personne n’ait de problème dans le futur. Bon, Jade, si tu t’es remis de tes émotions. Nous pourrions y aller, cette journée m’a épuisé. Et j’ai abominablement faim. J’en profiterai pour t’expliquer ce que tu as besoin de savoir sur moi et d’où je viens.
C’est comme ça que ma première véritable enquête se termina. Une drôle d’histoire quand on y pense. Il restait encore quelques zones d’ombres, mais j’allais les éclaircir un peu plus tard. Pour l’instant j’étais dans l’aéronef en direction de Canterlot, avec une Jade encore bien secouée par les événements. Et une dernière surprise nous attendait dans le château de Canterlot.
***
- Ça pour une surprise, c’en est une bonne, fit-je remarquer en voyant le repas impressionnant qui avait été préparé pour nous. Mais c’est en quel honneur, princesse ?
- Eh bien, je voulais vous féliciter, vous remercier et essayer de me faire pardonner.
- Me féliciter ? Même si l’on a résolu l’énigme de Windland, je ne tiens pas à avoir du mérite pour ça. Sans les autres, je ne pense pas que j’aurais réussi grand-chose, surtout sans Stony. Quant à me remercier, il n’y a pas besoin de faire cela. Vous m’avez demandé un service et je l’ai réalisé. Mais je ne vois pas pourquoi vous devriez vous excuser. Il n’y pas raison de. Oublions tout ça et passons à table. J’ai atrocement faim, exagérai-je avec humour.
Elle ignora ma dernière phrase et continua :
- Non, je vous ai menti en disant qu’il n’y avait pas de personnel compétent pour résoudre cette affaire. Je voulais vous tester, pour savoir si vous étiez apte à effecteur une seconde mission pour moi.
- Hum, réfléchis-je. Je m’en doutais un peu. Faire appel à un inconnu qui a pour seul palmarès une affaire de vase volé à son actif c’est un peu bizarre je vous l’accorde. D’ailleurs, promettez-moi de proposer une mission moins… importante la prochaine fois. Mais revenons à ce dont vous parliez. Cette seconde mission, de quoi s’agit-il ?
- Pas tout de suite, prenez une place et commençons à manger. Je vous expliquerai durant le repas. Mais pouvez-vous au préalable me parler plus en détail des événements de Windland ?
- Bien sûr…
Je lui racontai l’histoire avec le plus de détails possible. Je lui parlai aussi de l’histoire de l’alchimiste, histoire qu’elle écouta avec grande attention. À la fin de mon récit, elle me fit comprendre qu’elle-même n’avait jamais appris cette histoire, ce qui ne manqua pas de me surprendre. Arriva enfin le moment pour qu’elle me parle de ce qu’elle entendait par “seconde mission” :
- Voyez-vous, depuis un mois environ, la plupart de mes détectives, enquêteurs et agents personnels sont occupés par une affaire compliquée. Malheureusement, aucun d’eux n’est parvenu à obtenir des résultats.
- Pouvez-vous me dire de quelle affaire il s’agit ?
- Je ne peux pas vous donnez plus de précision maintenant. Je veux rester discrète. Je vous ferai parvenir des instructions via Twilight.
- Euh… très bien, je suppose. Enfin, ce n’est pas trop dangereux, quand même ?
Le silence de la princesse me fit comprendre que si. J’hésitai à accepter. Pourquoi j’arriverais à résoudre ladite affaire alors qu’aucun poney n’a encore réussi en un mois. Et puis pourquoi ne voulait-elle pas m’en dire plus. Cependant, je n’avais pas trop de choix. Il fallait que j’accepte. On ne dit pas non à une princesse. À la fin du repas, je lui demandai quand même un service en échange :
- J’accepterai votre mission, mais à une condition : que vous me donniez toutes les informations concernant la légende d’Enigma. J’ai l’intuition que certains éléments pourraient se révéler vrais et j’aimerais en vérifier le plus possible. Comme pour l’histoire de l’alchimiste.
- Je vous ferai tout parvenir avec les termes de la mission.
L’enquête qui allait suivre allait changer ma vision de ce monde. En bien comme en mal. Mais ça, c’est une autre histoire.
***
Dans le mausolée d’Enigma, la licorne bleuâtre se tenait devant la même table avec la carte d’Equestria. Il finissait de monter son prochain plan. Ç’allait être grandiose. Il allait proposer à Covert Mist un challenge d’une toute autre ampleur. Il fut interrompu :
- Que fais-tu, ********(3) ?
- Eh bien, je fais ce que vous m’avez demandé de faire maître. Je les fais venir ici.
- Tu l’as aidé, ignora la voix. Qu’essaies-tu ?
- Mais rien, se moqua Enigma. C’est une partie de ma magnifique énigme. Vous verrez, si vous aimez les spectacles, vous ne serez pas déçu.
- Je l’espère bien… pour vous.
- Est-ce une menace ?
- Votre vie repose toujours entre mes mains, enfin entre mes sabots. Ne l’oubliez pas.
La voix disparut dans l’écho, laissant Enigma pester seul. Il savait qu’il n’avait plus le choix. Il devait accélérer la cadence. Les faire venir dans son mausolée et régler le problème. Il se doutait que, même après, son maître se débarrasserait de lui. Mais il pouvait toujours le tromper. Il avait toujours une carte qui serait sa dernière, mais sa plus belle. S’il tombait, l’autre viendrait dans sa chute.
(1) Professeur Layton et l’étrange village (attention spoil potentiel) : à la fin de ce volet, on découvre que tout le village n’est en réalité peuplé de machines à l’image d’humains et aux personnalités propres.
(2) Papier Bible : type de papier extrêmement fin et assez résistant fait à partir de papier auquel on ajoute des fibres de coton ou de lin.
(3) ******** : le nom du méchant, puisqu’Enigma est un surnom. J’vais pas le dire tout de suite ?
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