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The Snow on Her Cheek

Une fiction traduite par System.

Chapitre 26 - Good Morning Heartache

Une lumière éclatante se diffusait à travers le couloir de l'hôpital, de la lumière artificielle blanche que ne réconfortait aucunement Octavia; cela empirait juste les choses, si elles pouvaient empirer.

La violoncelliste était assise à coté de la porte du service de réanimation, son esprit revivait les récents événements : la terrible tentative de suicide, Vinyl et Alexandro accourant dans la cuisine et elle, ne pouvant rien faire, sinon s'asseoir et attendre.

Vinyl la tenait dans ses sabots, caressant sa crinière, murmurant de douces absurdités dans son oreille. Elle ne l'entendait pas, elle était cloisonnée derrière un mur formé par le choc, la peur et l’incrédulité. Après tout, que pouvait dire Vinyl ? « Tout va bien se passer » ? « Tout ira bien » ? Non, cela n’ira pas bien, et Octavia ne le savait que trop bien. En ce moment, elle n’avait pas besoin de sympathie; car toute sympathie à ce point n’atteindrait jamais l’empathie; l’empathie étant le fait de pouvoir se mettre à la place d’Octavia; car Vinyl ne sait pas ce que cela fait de perdre sa mère. Ce n’est pas qu’Octavia ne le veule, par la grâce de Celestia !Elle... elle se sentait vraiment seule. Seule et solitaire. L'illusion de faire partie de quelque chose de plus grand qu’elle-même s'était effacée à l'instant ou le nœud s'était resserré autour du cou de sa mère, la boucle métaphorique de la vie et de la mort prenant une apparence physique.

Après tout, on vit seul et on meurt seul... pensa la violoncelliste sur une note fataliste. On peut prétendre qu’il y a des poneys qui nous comprennent mais ce n'est rien d'autre qu'une illusion. Elle soupira et regarda la porte fermée. Une illusion, se répéta-elle mentalement, ses pensées s'arrêtèrent quelques instants. Vinyl est-elle aussi une illusion ? Murmura une voix dans sa tête. Peut-être qu’elle ne t’a pas aidée à mener ta vie ? Peut-être qu’elle ne t’a pas donné la force d’aller de l’avant ? Peut-être qu’elle ne t’a pas réconfortée et ne t’a pas donné son cœur ? Les oreilles de la violoncelliste se relevèrent. Elle... l'a fait. se répondit-elle, sa dépression était un peu perturbée par la réalisation que peu importe à quel point la situation pouvait être mauvaise, elle n’était pas seule. Au moins son amour était juste à ses côtés.

Et pas seulement elle.

La jument grise regarda son père. Alexandro était assis à son opposé, un regard concerné sur son visage, fumant une cigarette après l’autre, une épaisse fumée le masquant.

Son regard se tourna vers son frère, son vrai frère, même s’il a été adopté. L’expression de Tom était indéchiffrable, comme elle l’était d’habitude, mais Octavia savait que derrière ce masque, il souffrait terriblement.

La porte s’ouvrit, et un étalon portant une veste chirurgicale blanche sortit du service de réanimation, en fermant la porte derrière lui, et fermant les yeux avec un soupir.

Octavia sauta sur ses sabots, jetant Vinyl et fonçant vers le docteur. « Comment va-t-elle ?! » demanda furieusement la violoncelliste, comme si elle dirigeait toute sa douleur sur l’étalon brun, dont la crinière noire décoiffée semblait douloureusement familière.

Le docteur lui adressa un regard exténué et secoua sa tête. « Je suis vraiment désolé. Nous avons essayé de la réanimer, mais il était trop tard: le cou était cassé en- »

« Nous comprenons, » l’interrompit Alexandro, se levant de son siège, les yeux fixés sur l’étalon. « Pas besoin de détails médicaux. Quand pourrais-je emmener le... corps ? » La voix de la fière licorne trembla, et il déglutit, tentant de se calmer.

« A la morgue, demain » répondit le docteur, évitant le regard de tous les poneys. « Je... Je suis désolé, je dois y aller. » Avec ça, il tira sa révérence et se hâta de partir, fermant la porte derrière lui. Il était évident que donner de telles nouvelles était une routine pour lui, mais en même temps cela le travaillait, peut-être un peu trop pour un docteur.

Vinyl vacillait d’un sabot à l’autre, cette situation la touchait profondément, malgré le fait qu’elle ne fasse pas partie de la famille. Ou en suis-je ? se demanda la pianiste. Alexandro m’a accueillie, tout comme Tom... Et Octavia est ma famille maintenant, conclut-elle. C’est ma responsabilité de la protéger et de la réconforter.

« Je me demande... Où ai-je vu ce docteur avant ? » pensa tout haut Vinyl, essayant de briser la tension. Évidemment, elle ne reçut aucune réponse: Alexandro soupira et trotta vers la porte, suivi de Tom, qui avait la tête baissée; suivant l’étalon au cœur brisé.

Vinyl regarda sa jument, la câlinant doucement. « On doit y aller, Tavi » dit-elle avec douceur, essayant de réconforter sa jument de toutes les façons possibles, tout en étant elle-même triste et choquée.

La violoncelliste acquiesça et commença lentement à sortir de l'hôpital, Vinyl trottant à ses côtés.

Juste après leur départ, Le Docteur soupira et secoua sa tête. « La mort, la mort partout... Les temps pourront changer, mais la mort suivra toujours... » Il regarda en l’air, observant le clignotement d’une lampe cassée. « Peut-être que le fait d’être immortel n’est pas vraiment une malédiction ?.. »

***

Octavia s’allongea à coté de sa compagne, les rayons de la lune bleue passant au travers des fenêtres du manoir Philarmonico. Vinyl caressait sa crinière, embrassant son cou amoureusement, mais la violoncelliste ne le remarquait presque pas: elle se sentait tel un cadavre vivant, un automate sans sentiments. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à sa mère, ou à l’éventuel enterrement, ou à ce qu’elle allait devenir, sans travail et sans aucune source de revenus. Les soucis créaient un bouclier invisible autour de son esprit. Peut-être était-ce une réaction naturelle, pensa Octavia. Peut-être que la dépression et l’apathie étaient les seuls remèdes qui l'empêchaient de comprendre le fait horrible que sa propre mère s’était suicidée. Peut-être que ces sentiments impartiaux l'empêchaient de devenir folle.

Octavia se leva, une soudaine envie la frappant, noyant tous ses autres désirs. Elle avait besoin de s’éloigner de tout ça. Elle avait désespérément besoin de sortir, et ce besoin faisait face à tout ce pour quoi elle s'était levée, allant contre sa nature même. J’ai rencontré Vinyl juste quand je suis sortie comme ça, pensa-elle, essayant d’expliquer et de justifier son sentiment. Mon intuition ne m’a jamais trahie avant... conclut-elle … Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne me trahira pas maintenant.

La jument grise se libéra de l’étreinte de sa compagne, se levant difficilement sur ses sabots, l’effet de sa nuit sans sommeil et de son jour tumultueux se ressentait maintenant.

« Tavi ? » demanda Vinyl avec inquiétude. « Où vas-tu ? » Pitié, Tavi, ne fais rien de stupide... pria-elle mentalement, sachant très bien qu’elle était incapable de stopper la jument bornée à ce point.

« Je vais en ville » répondit simplement Octavia, n’ayant aucune idée d’où son cerveau guidait ses sabots. Ce n’est pas qu’elle s’en souciait; au point où elle en était, elle se contentait d’obéir. Obéir était facile. Tout était facile quand elle n’avait pas à faire de choix.

« Tavi- » la licorne ouvrit sa bouche, essayant de raisonner sa jument, de l'arrêter, de lui proposer sa compagnie... mais la ferma l’instant d’après. Tavi a besoin de rester seule quelques temps, réalisa-elle. Qui suis-je pour lui ôter ce privilège ?

« Promets moi juste une chose, Tavi » dit-elle à la place, regardant sérieusement dans les yeux d’Octavia. « Promets moi que tu ne m’abandonneras jamais. » Elle s'arrêta, observant le visage de la jument grise. « Quoi qu’il arrive, souviens-toi que je serai toujours là pour toi. Je... Je ne pourrai pas le supporter si... si... tu... » Vinyl ne put finir sa phrase, ses yeux étaient au bord des larmes.

L’expression d’Octavia s’adoucit un peu, et un sourire triste apparut sur son visage. « Ne t'inquiète pas, mon amour. Je vais juste me balader. Je ne te quitterai jamais. » dit-elle avec une détermination et une pure honnêteté dans la voix « Je te le promet. » Elle embrassa Vinyl sur le bout de sa corne, caressant affectueusement sa joue.

Vinyl acquiesça, recula, et Octavia se dirigea vers la porte, sa silhouette disparut rapidement dans la nuit.

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