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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 25: Poneyville Partie 2 (The Last Show)

« J’arrive pas à y croire, les Ponytones dans notre studio ! »

La jument blanche à la crinière bleue n’en finissait pas de s’extasier. Sa compagne ne faisait que se passer longuement un sabot sur le visage.

« Vinyl, tu es vraiment unique, tu le sais ? » lui demanda Octavia en tournant la tête vers la licorne, s’appuyant du sabot contre la table de mixage, bien calée dans sa chaise à roulettes.

« Et c’est pour ça que tu m’as épousée, hein ? » demanda à son tour Vinyl en lui faisant un clin d’œil complice. La violoncelliste sourit et Vinyl se releva pour embrasser fougueusement la jument. Octavia se rappela du pourquoi de leur union : sa crinière si douce, ses courbes si finement sculptées et sa langue, oh Luna, cette langue qui-

« On peut commencer ? » demanda Rarity de l’autre côté de la cabine en voyant les deux juments en plein baiser passionné. Les deux se séparèrent et repartirent vers leurs places dans la cabine, se raclant la gorge et rougissant.

« Ce soir, Octy, ce soir », murmura Vinyl.

« Ce soir, y’a concert », expliqua Octavia.

« Ce soir, Octy, ce soir… après le concert », se corrigea Vinyl, le nez plongé dans les boutons de mixage. « Okay, les Ponytones, prise 1 ! »

Le groupe profitait des studios pour prendre de l’avance et enregistrer quelques chansons en vue de l’album. Mais seulement jusqu’à l’heure où Mac devait aller chercher son fils à la gare, ce qui laissait une heure et demie. Toe et Torch avaient déjà quelques musiques de composées et il suffisait que le groupe pose sa voix pour qu’ils puissent ensuite broder les sons autour.

Sweetie et Head étaient également présents. L’étalon assistait, impressionné, à l’enregistrement, des étoiles plein les yeux. Sweetie était en train de faire répéter à Mac les paroles d’une chanson qu’il chanterait en lead vocal. La licorne l’avait écrite spécialement pour lui, ainsi que la musique.

Mac s’installa devant le micro et commença à chanter.

« What would you think if I sang out of tune / Would you stand up and walk out on me? Lend me your ears and I'll sing you a song / And I'll try not to sing out of key »

La chanson lui allait parfaitement. Un ange passa dans le studio, avec seule la voix de Mac audible.

« Yes i get by with a little help from my friends / With a little help from my friends »

Mac retira le casque et se retourna tout autour de lui pour guetter la réaction des autres.

« C’était bien ? » demanda-t-il.

Personne ne répondit, encore trop sous le choc.

« C’était GEEEEEEENIAAAAAL !! » cria Vinyl depuis la cabine de mixage. Le reste des poneys présents reprirent leurs esprits.

« Hm… Oui, comme l’a dit Vinyl, c’était… magnifique », lui dit Rarity. Mac sourit et vit les visages souriants des autres. Ce disque allait être le meilleur qu’ils aient fait, c’était certain.

Ils passèrent ensuite le reste de la matinée à mettre au point une chanson qu’ils testeraient live ce soir pour le dernier concert.

Le dernier concert.

Au début de la tournée, ils imaginaient la perspective de ce dernier concert comme un soulagement. C’était toujours le cas, mais pour différentes raisons cette fois. La question de continuer se posa dans l’esprit de certains des membres du groupe, surtout quand les choses redevenaient aussi parfaites qu’à leurs débuts. Mais la réponse était toujours la même à la fin, pour des raisons à chaque fois variés d’un poney à l’autre. Mais il fallait encore la verbaliser et la rendre, d’une certaine façon, officielle.

C’est Sweetie qui amena le débat sur la table en posant une question qui semblait anodine au départ.

« Alors, ça vous fait quoi de finir la tournée ? » demanda-t-elle au groupe. Personne n’osa répondre de suite, sachant que la réponse était maintenant plus délicate à deviner qu’il y a un mois. Rarity répondit la première.

« Pour être honnête, j’espère que cette fois, ça sera vraiment la fin. Plus jamais de tournée et plus d’albums après celui-là. » Elle marqua une pause. « Ce n’est pas comme si je ne voudrais plus que l’on se revoit, mais… plus comme un groupe. Juste entre amis. C’était bien ce que nous voulions au début, pas vrai ? » demanda-t-elle à son tour pour chercher un appui.

Mac hocha la tête. « Ouaip. C’était bien mais maintenant, la seule tournée que je veux faire, c’est celle de ma ferme », répondit-il.

« O… oui », s’interposa Fluttershy. « Je ne sais pas si le groupe résisterait à la prochaine tournée. Et… je préfèrerais rester chez moi pour m’occuper de ma famille », expliqua-t-elle en observant Rose qui jouait avec une trompette dans la cabine de mixage, pour le plus grand malheur des oreilles d’Octavia. Vinyl s’en fichait et jouait aussi avec une autre trompette pour l’accompagner.

Les yeux se tournèrent vers Toe et Torch. « Tu sais, Rarity », commença Toe. « On a eu de la chance que ça se passe bien. C’est bien d’arrêter au sommet, avant que ça s’envenime à nouveau. »

Torch se fit entendre à son tour. « Toe et moi allons continuer à chanter. Après tout, c’est notre vie. Mais… j’espère qu’on se reverra de temps en temps, à Poneyville ou ailleurs. Je suis contente qu’on soit à nouveau amis », finit-elle en souriant, les autres acquiesçant.

« Et puis je ne veux plus avoir affaire à ces fichus contrats », ajouta Rarity dans un rire. « Mais… est-ce que ça voudra dire que le groupe est mort ? » demanda-t-elle plus sérieusement.

Les autres baissèrent la tête et réfléchir quelques secondes. Dire que le groupe allait ‘mourir’ ce soir était peut-être un peu fort. Surtout pour quelque chose qui avait été aussi important dans leurs vies. Et tuer le groupe avait une mauvaise connotation, comme s’ils se quittaient encore fâchés, ce qui n’allait pas être le cas cette fois.

« Disons, en pause à durée indéterminée ? » tenta Toe. « D’ici à ce qu’on refasse une tournée anniversaire dans dix ans pour une raison que personne ne pouvait imaginer… » s’amusa-t-il.

« J’espère que ça n’arrivera jamais. Je ne sais pas si j’aurai encore l’envie ou la force de chanter d’ici là… » avoua Rarity. Les autres hochèrent la tête.

« Finir ici, à Poneyville, on peut pas mieux rêver », songea Mac.

« On boucle la boucle », finit Torch.

« De toute façon, vous vous reverrez pour finir l’album, hein ? » dit Sweetie. « Ce n’est pas comme si vous alliez arrêter d’être amis après ce soir. Les amis, c’est pour la vie », dit-elle.

« Ugh… arrête, j’ai l’impression d’entendre Twilight. Même si tu as raison », dit Scootaloo en faisant un hoof-bump à la licorne.

« Hm-mm. C’était une belle tournée, au moins en majorité et je ne vois pas comment elle pourrait mieux se terminer », dit Rarity.

« On sera toujours des Ponytones. Mais différemment », philosopha Toe. « Et ça me va. »

Le silence se fit dans le studio. Les Ponytones signeraient bien la fin de leur histoire ce soir. La fin de vingt ans de carrière.

Scootaloo se fit entendre. « Du coup, faut que je prépare un communiqué de presse pour les médias ? » demanda-t-elle.

« On a trouvé ce qu’on allait faire pendant la prochaine demi-heure », rit Rarity, avant de prendre un papier et un crayon pour écrire, les autres se regroupant autour d’elle pour réfléchir aux termes du point final de l’aventure. Il serait donné aux médias peu après la fin du concert et annoncerait la sortie du prochain album et la fin du groupe.

Peu avant l’heure prévue, Mac se mit en route vers la gare pour aller chercher son fils, accompagné par Rarity.

« C’était quand la dernière fois ? » demanda la licorne en marchant à côté de Mac.

Mac ne tourna pas la tête et répondit d’une voix monotone. « Quelques mois, trois ou quatre, je crois. On a divorcés il y a deux ans et j’ai pas eu le droit de l’voir très souvent. Cheerilee aurait pu m’empêcher de le voir vu ma dépendance, mais elle savait que c’était bon pour moi qu’il vienne à la ferme de temps en temps… et pour lui aussi », expliqua-t-il, la voix lourde.

« Et… est-ce que... enfin… Comment il prend la situation ? » questionna-t-elle. L’étalon baissa les yeux et soupira.

« Ça va… Je crois… Il est toujours content de venir me voir. Mais… j’crois que ça le rend triste de pas me voir plus souvent. On s’écrit toutes les semaines, il me dit ce qu’il fait à l’école et se plaint qu’il y ait pas de cochons et de vaches à Fillydelphia », s’amusa Mac en retrouvant un peu son sourire. « C’est un vrai Apple. »

« Il te manque, hein ? » demanda Rarity, malgré la réponse évidente.

« Bien sûr qu’il me manque. Je suis son père, c’est ma petite pomme d’amour, c’est lui que j’ai tenu dans mes sabots quand il était tout petit. Il était si fragile, ça avait pas été facile pour l’accouchement. Je tiens à lui plus que tout au monde. Alors, forcément que j’aimerai le voir plus souvent… » Il essuya discrètement une larme d’un de ses yeux. « Mais j’peux pas. J’suis dangereux, tu comprends ? J’peux pas m’contrôler parfois. J’veux pas lui faire d’mal… »

Il s’arrêta un moment et s’assit, le temps de reprendre ses esprits. « Excuse-moi… »dit-il à Rarity d’une voix faible. La jument se pressa contre lui pour le réconforter.

« Mac, tu t’en sortiras, j’en suis sûre. Et quand tu iras mieux, ton garçon pourra venir plus souvent, hein ? Sois fort, Mac. Sois fort pour lui. Pour moi. Pour tous ceux qui t’aiment, d’accord ? » lui murmura-t-elle en l’embrassant sur la joue. Mac sécha ses larmes et se releva, souriant en voyant la licorne à ses côtés.

« M… merci, Rarity. Je sais pas où j’en serais sans toi. A… allons-y, le train va pas tarder », dit l’étalon en accélérant un peu le pas vers la gare.

Le train arriva quelques minutes après leur arrivée. Grâce à sa grande taille, Mac ne mit pas longtemps à trouver son fils dans la foule qui débarquait pour le concert. Et grâce à la grande taille de son père, Brite n’eut aucun mal à le trouver, vu qu’il dépassait tout le monde d’une tête.

Mac s’assit et ouvrit grand ses sabots pour accueillir son fils, qui se jeta à son cou avec un grand sourire.

« Oh doucement, Brite ! Tu grandis tellement que je vais plus pouvoir te porter », s’amusa Mac en relevant son fils avec ses deux sabots.

« J’espère qu’un jour, je serais aussi fort que toi, p’pa ! » dit le petit avant d’embrasser son papa sur la joue. Mac renvoya le bisou et embrassa le front du petit poney.

« Alors, t’es content de voir ton vieux père ? » sourit Mac en le gardant dans ses deux sabots.

« Hm-mm, je veux voir tata Applejack et Apple Bloom ! » dit le petit en redescendant de l’étreinte de son père. « Et j’ai hâte de t’entendre chanter ! » ajouta-t-il. Mac lui passa un sabot dans sa crinière blonde.

« Brite, je pense que tu connais Rarity », dit Mac en amenant la licorne près d’elle.

« Oh oui, tu es la sœur de Sweetie ? C’est la meilleure baby-sitter du monde ! » dit le petit, ce qui fit rire la licorne.

« Aww… tous les petits l’adorent. Très heureuse de te revoir, Brite. Tu as bien grandi ! » s’émerveilla la licorne en passant un sabot dans ses crins, faisant rire le garçon.

« Ouais, un jour, je serais grand comme papa ! » dit le petit. « Papa, je peux grimper sur ton dos ? » demanda-t-il timidement en se tournant vers lui. Mac sourit et s’abaissa.

« Monte, champion », lui dit-il. Brite sourit et grimpa sur le dos de son père. Il avait l’impression d’être un géant en étant dans cette position. Mac sentit que son fils avait bien grandi depuis la dernière fois où il avait fait ça, à en juger par son poids. Cela le peina un peu, mais il était si heureux de le revoir qu’il n’y fit pas attention.

À un moment du trajet, Rarity et Mac se regardèrent dans les yeux. La licorne était attendrie de voir Mac ainsi avec son fils. Elle se colla contre lui et l’embrassa sur la bouche, surprenant un peu l’étalon.

« Vous êtes amoureux ? » demanda naïvement le petit poney sur le dos de Mac après avoir observé la scène.

Mac et Rarity s’échangèrent un regard, avant de sourire. La licorne hocha la tête.

« Oui, Brite. Rarity est mon amoureuse », s’amusa Mac.

« Tu as de la chance, elle est très jolie », complimenta Brite. Rarity ne put se retenir de rire.

« Oh quel charmeur ! Il tient ça de son papa », finit-elle en lançant un regard séducteur à Mac.

« Maman a aussi un nouvel amoureux. Il s’appelle White Chalk et il est professeur à l’école de maman, ils s’aiment beaucoup beaucoup beaucoup ! » dit Brite. En entendant son fils, Mac baissa ses oreilles ainsi que sa tête.

« Oh… et il est gentil ? » s’enquit-il, l’air un peu plus maussade.

« Hm-mm », acquiesça le petit poney. « Il est très gentil et il me fait plein de cadeaux. On va tous aller en vacances à Rainbow Falls l’été prochain ! »

« Oh… c’est bien… c’est bien… » répondit Mac. Les mots de son petit lui pénétrèrent dans le cerveau. Il essaya de ne pas y accorder trop d’importance, mais le ver était dans le fruit. Une inquiétude commença à monter en lui et ne le quitta pas jusqu’à ce qu’ils arrivent à la ferme, après un petit quart d’heure de marche. Brite demanda à son père de courir à la fin et le dirigeait comme s’il était sur les ailes d’un pégase.

Applejack et Apple Bloom étaient dans l’un des vergers et Brite les vit au loin. Il descendit du dos de son père et fonça vers ses tantes, qui lui firent de gros câlins. Pour elles aussi, l’émotion était présente. Brite était une pomme tombée de l’arbre et qui revenait sur ses terres, là où il avait poussé.

Mac et Rarity s’approchèrent du trio. L’étalon parla le premier.

« T’as entendu ce qu’il a dit ? »

« Pour Cheerilee et son nouvel amoureux ? » demanda Rarity.

« Ouaip. Ça fait mal d’entendre ça. Enfin, pas de cette façon-là, mais… tu sais, il le voit plus souvent que moi. C’est… c’est comme s’il avait un nouveau papa. Plus cool que le vrai. Un qui peut lui faire visiter Equestria. Un qui peut lui offrir tous les cadeaux qu’il veut », expliqua Mac, qui portait une certaine colère froide dans sa voix, qui masquait de la tristesse.

« Allons, Mac, tu es son père, tu crois vraiment qu’il oublierait ça ? Et moi, tu crois qu’il me prendrait pour sa nouvelle maman ? C’est toujours difficile à cet âge-là d’avoir ses parents qui sont loin les uns des autres. Il t’aime et ça, ça ne changera jamais. Regarde-le », Rarity tourna ses yeux vers Applejack et Apple Bloom qui lui firent aller voir l’une de leurs vaches. « Il aime être ici. Tous les jouets du monde ne remplaceront pas son papa.»

Mac sourit, timidement. « Si seulement ça pouvait être aussi facile que tu le dis… » soupira-t-il avant de passer un sabot autour de la jument, qui répondit en se tournant vers lui pour l’embrasser.

« Papa ! Papa ! »

Ils s’arrêtèrent juste avant de s’embrasser et tournèrent leurs têtes vers Brite.

« Je crois que ton fils te demande. Profites-en tant qu’il est là. On ne sait pas quand sera la prochaine fois », sourit Rarity en observant le petit entouré d’un troupeau de vaches, qui semblaient attendries par le petit étalon qui avait revêtu le chapeau d’Applejack.

Mac sourit à son tour et partit rejoindre son fils. Rarity avait raison, comme toujours. Autant profiter de cet instant du mieux possible.

Père et fils s’amusèrent à la ferme pendant quelques heures, puis tout le monde partit dîner au Sugarcube Corner, avant que le concert ne commence. Le petit Brite sauta dans les sabots de Sweetie et Scootaloo, elles qui l’avaient si souvent gardé quand il vivait encore à la ferme. Il resta béat d’admiration devant la capitaine des Wonderbolts et devant Head, qui lui dit que son papa était le meilleur chanteur qu’il avait rencontré. Il était aussi impressionné que son papa connaisse une Princesse, même s’il était trop jeune pour se rappeler des rares fois où Twilight l’avait rencontré.

Brite revit aussi Rose et ils se firent un gros câlin. Ils avaient été à l’école ensemble et formaient les nouveaux chercheurs de talents, malgré le fait que la petite draconequus/poney ne pouvait pas avoir de marque de beauté de par sa filiation paternelle. Même s’il s’était fait de nouveaux amis à Fillydelphia, il n’avait pas oublié Rose et était excité à l’idée de passer à nouveau du temps avec elle après ne l’avoir pas vue depuis des mois.

Puis l’heure du concert arriva. Le dernier de l’histoire du groupe, même si eux seuls le savaient à cet instant. Le communiqué de presse était rédigé et prêt à être envoyé dès le concert terminé.

Dans l’une des grandes prairies de la ville, une scène avait été installée. Le concert gratuit avait attiré beaucoup de poneys, plus que lors du plus gros concert de la tournée. C’était beaucoup pour la petite ville mais les choses avaient été organisées pour et Poneyville avait bien grandi depuis les débuts du groupe, tout en gardant son caractère rural.

Les familles et amis prirent place dans un espace réservé au pied de la scène. Discord dut retirer une énorme banderole à la gloire de Fluttershy qui gênait tout le monde derrière lui. Il se contenta de porter les t-shirts ainsi qu’une perruque rose et une paire d’ailes jaunes, ce qui embarrassa un peu sa fille.

Sweetie finit sa première partie, encore avec Head, avant que le groupe ne monte sur scène.

« Voilà, ça y est », dit Rarity à quelques secondes de l’entrée en scène des Ponytones, avec une certaine nervosité dans sa voix. Le reste du groupe n’en menait pas large non plus, bizarrement. Se dire que c’était le dernier concert leur faisait un certain effet, même involontairement. Mais ils ne parvenaient pas à mettre le sabot sur lequel. Toujours était-il temps d’y aller pour la dernière.

« Juments et étalons, les PONYTONES !!! »

La foule de poneys, qui n’en finissait plus, les applaudit en faisant trembler le sol. Les cinq chanteurs reconnurent des visages familiers dans ce public, beaucoup de ceux qui les accompagnaient dans leurs vies de tous les jours.

Les Ponytones étaient de retour à la maison. Comment mieux terminer qu’à cet endroit et ce soir ?

Il y avait toutefois un concert à assurer. Le meilleur possible, comme toujours. La pression était cette fois un peu plus forte que d’habitude.

« Bum, bum, bum-ba-da, bum-ba-da

Bum, bum, bu-ba-da-ah »

Les premières notes retentirent et Brite ouvrit grand les yeux pour admirer son père, qui lui avait fait un clin d’œil en l’apercevant depuis la scène. Il était fier d’avoir un papa comme lui. Mac était rayonnant.

Rarity voyait Mac heureux et cela suffisait pour la rendre heureuse elle aussi. Ses rêves de gloire étaient passés et même si elle y avait regoûté durant cette tournée, elle avait aussi compris qu’il n’y avait rien qui valait la maison et la vie ‘paisible’ qu’elle y menait, loin des flashs et des scandales. Avec Mac, elle savait qu’elle avait la meilleure raison possible de dire stop aux Ponytones, et l’étalon aussi.

Toe et Torch avait eux aussi regoûté à un succès qu’ils cherchaient sur les routes depuis des années, par passion, mais aussi par nécessité. Ce côté-là était maintenant réglé pour longtemps et ils reprendraient leurs vies précédentes, sans les Ponytones, mais à deux sur les scènes d’Equestria. Cela leur suffisait. Ils avaient retrouvés des amis et savaient qu’ils le resteraient après ce soir.

Fluttershy avait vaincu son trac, au moins en partie, même si elle devait toujours faire un gros travail mental avant de monter sur scène. Elle était soulagée que cela s’arrête. Être loin de sa famille n’était pas une vie pour elle. Dans la foule, elle vit Discord, elle vit Rose et sourit, sachant qu’elle avait réussi ce pourquoi elle avait dit oui.

Chaque chanson qui se concluait rapprochait le groupe de l’ultime note. Ils étaient unis, heureux d’être à nouveau ensemble pour chanter. Ils se verraient encore, ne serait-ce que pour finir le disque et en tant qu’amis, plus occasionnellement. Les Ponytones se réuniraient à nouveau, mais plus comme groupe à temps complet.

Chaque chanson leur rappelait pourquoi ils étaient tous là, sur scène. L’alchimie unique des voix. Les voix les avaient réunis, déchirés, réconciliés, tout cela en même temps.

Chaque chanson portait une lourde charge émotionnelle. Ils se répétaient de ne pas penser que c’était sans doute la dernière fois qu’ils la chantaient, qu’ils la faisaient entendre dans Equestria, mais impossible de laisser ces pensées de côté. Ce concert était émouvant rien que par son intitulé.

À un moment du concert, quelque chose de non prévu se passa.

Fluttershy, la plus timide, celle qui avait dû passer par beaucoup de choses pour réussir à chanter avec eux devant des milliers de poneys, prit son micro dans un sabot et s’avança sur scène, sous les yeux un peu paniqués du reste du groupe. Elle leur lança un sourire pour les rassurer et commença son discours improvisé.

« Euh… bonsoir… Je sais que c’est la première fois que je viens seule vous parler mais… » commença-t-elle un peu tremblante, prenant de l’assurance en baissant les yeux vers sa famille. « Ce soir est la meilleure occasion pour que je dédie une chanson. C’est quelque chose que j’ai écrite il y a longtemps… Très longtemps… quand la plus belle chose au monde m’est arrivée. Cette chanson est pour cette personne. Je suis sûre qu’elle se reconnaîtra. »

Les lumières se concentrèrent sur la pégase jaune, qui garda son calme et ferma les yeux avant de se lancer, a cappella.

« My garden has a new flower

A Rose

Beautiful than a sunflower

My Rose

She shines in my garden

She shines in my heart

And when she smiles at me

She makes me smile too

My Rose is the sweetest »

Elle continua sa chanson et rouvrit les yeux pour les tourner vers sa fille, qui avait un sourire énorme sur son visage. Son père la tenait dans ses bras et la serrait fort contre lui, avec un sourire attendri. La pégase avait prévu son coup depuis longtemps et craignait au début de la tournée de ne pas parvenir à cet instant. Mais elle était en train de le faire. Pour Rose. Sa fille était fière d’elle, fière de sa maman. Pour cela, c’était une raison suffisante pour avoir accepté de chanter avec le groupe et dépasser sa peur.

La chanson se termina et les lumières se rallumèrent, Fluttersy s’inclinant pour remercier le public. Elle repartit se mettre avec les autres membres du groupe, qui l’applaudirent à leur tour, avant de reprendre le fil de la setlist.

La dernière chanson allait être jouée, et ce fut le moment choisi par Rarity pour s’avancer sur scène, effectuant les présentations avant de prononcer le discours de fin. Le tout dernier.

« Ce soir, les Ponytones effectuent leur dernier concert. Pas seulement de la tournée, mais de notre carrière. »

Quelques « oohs » de déception se firent entendre dans le public.

« C’est une décision commune. Nous avons fait cette tournée pour donner à nouveau du bonheur à vous et aussi, j’imagine, parce que nous recherchions tous quelque chose que nous avions perdus. Et cette chose, c’est l’amitié », continua Rarity en s’avançant vers le groupe. « Nous resterons amis et pour nous, c’est ce qui importe le plus. La musique nous a un temps séparés avant de nous réunir à nouveau. C’est pourquoi, au nom du groupe, je voudrais vous remercier pour avoir été si nombreux à nous soutenir et à vous souvenir de nous. C’est quelque chose que nous n’oublierons jamais. »

Quelques larmes discrètes montèrent dans les yeux du groupe, l’émotion allant être à son comble avec cette dernière chanson.

« Pour conclure, voici une chanson que nous avons écrite spécialement pour ce soir, pour ce concert. Elle vous est dédiée, à vous tous. Merci », finit Rarity alors que le groupe se serrait l’un contre l’autre et passait les sabots autour des épaules des autres pour former une chaîne de cinq poneys, unis.

« Now the seats are all empty/Let the roadies take the stage »

Une mélodie au départ discrète se fit entendre alors que les lumières s’abaissaient pour se concentrer sur le groupe.

« We do so many shows in a row/ And the towns all look the same »

Voilà. C’était le point final de l’aventure des Ponytones, au moins sur scène.

« But the only time that seems too short/ Is the time we get to play »

Une chanson dédiée à leur public, à tous les poneys présents dans la foule ce soir, ceux sans qui rien n’aurait été possible.

« Come along, sing the song/ You know you can’t go wrong »

Comme prévu, la première partie de la chanson s’arrêta et Sweetie apparut sur scène pour chanter le reste.

« People stay, just a little bit longer/ We want to play- just a little bit longer »

Même si les paroles étaient celle d’un groupe demandant aux gens de rester pour chanter un peu plus tard, c’était aussi l’appel du public vers les musiciens que relayait Sweetie. Les Ponytones s’avancèrent sur scène et saluèrent, tandis que Sweetie, accompagné d’Head à la guitare, continuait de leur demander à chanter une chanson supplémentaire.

Du coin de l’œil, Mac vit son fils arriver sur le côté de la scène. Ce n’était pas prévu, mais c’était un moment de partage que la famille complète qu’était le groupe se devait de conclure ensemble. Sweetie continuait à chanter, les applaudissements ne cessaient pas, le public reprenant la supplique de la chanson à son compte.

Brite arriva dans les sabots de Mac et l’étalon le laissa grimper sur son dos. Rose arriva elle aussi et laissa sa mère la prendre dans ses sabots, avant de saluer le public elle aussi. Mac passa un sabot autour du cou de Rarity, ainsi que Toe et Torch. Sweetie tira Scootaloo par le sabot pour qu’elle vienne saluer avec elle et la pégase amena Rumble à son tour, malgré sa réticence au départ.

Le refrain fut joué une dernière fois, laissant les applaudissements et les cris de joie du public prendre le relais durant de longues minutes. Le groupe salua encore pendant un moment, profitant une toute dernière fois de l’instant, en famille.

« Merci, merci à tous », finit simplement Rarity au micro avant que le groupe ne quitte la scène un à un, laissant les lumières se rallumer devant un public ébahi et ivre de bonheur.

L’émotion était là, mais les sourires prenaient le pas sur les pleurs. Le concert avait été parfait, comme espéré. Faire mieux ? Comment l’imaginer ? Ici, avec les poneys qu’ils aimaient, devant un public qui renvoyait le même amour, il était impossible de pouvoir revenir encore sur scène et offrir le même spectacle, la même intensité. C’était mieux ainsi.

Twilight, Rainbow, Applejack et Pinkie rejoignirent le groupe en coulisses, ainsi que Discord et Apple Bloom, le groupe croulant sous les félicitations et les câlins. Pinkie les invita tous au Sugarcube Corner pour célébrer la fin de la tournée et profiter une dernière fois d’une soirée entre amis avant le retour chez eux le lendemain. En coulisses, l’agitation était à son comble, il y avait beaucoup de poneys pour féliciter le groupe. Encore un peu étourdis par l’intensité du concert, les Ponytones profitaient de l’instant, oubliant toute fatigue pour partager le moment avec les amis et la famille.

Au milieu de ce mic-mac sonore, Sweetie vit Rarity un peu pâle et qui se leva jusqu’à l’oreille de Mac. L’étalon hocha la tête et la conduisit dans un coin un peu plus isolé, suivi par la sœur de la licorne.

« Rarity, ça va ? » demanda Sweetie alors que la licorne s’asseyait sur une chaise. Rarity respirait avec un peu de mal et se passait un sabot sur le front pour éponger la sueur qui coulait abondamment. Elle mit quelques secondes à répondre, exténuée.

« Oui… oui… je…. je suis juste fatiguée… c’était…. » Elle marqua une pause, essayant de reprendre son souffle un court instant, sans succès, la laissant encore haletante. Elle agitait avec vigueur son sabot pour se donner de l’air. « Je… je… » Elle tourna de l’œil et s’évanouit, rattrapée de justesse par Mac, qui se mit à paniquer. Sweetie se retourna et cria.

« Un docteur, s’il vous plaît ! Rarity s’est évanouie ! »

Aussitôt, Twilight et les autres accoururent autour de la jument, qui rouvrait les yeux à intervalles réguliers mais semblait faible, peinant à rester éveillée. L’alicorne s’approcha et prit Rarity dans son aura magique, suggérant de l’emmener dans une pièce isolée en coulisses, dans les loges pré-installés derrière la scène.

« J’ai lu des livres de médecine, je vais m’occuper d’elle en attendant que Nurse Redheart vienne», dit Twilight devant la porte, laissant entrer Mac qui avait mis Rarity sur son dos. La licorne avait refermé ses yeux et respirait faiblement.

Discord s’extirpa de la masse de poneys et protesta. « Toi, médecin ? Peuh, laisse-moi rire », se moqua-t-il avant de claquer de doigts en s’ornant d’une blouse de médecin et d’un stéthoscope. « Laisse faire un pro », lui dit-il avant d’entrer dans la loge. Twilight soupira, leva les yeux au ciel et suivit, refermant la porte derrière elle et laissant les quatre poneys seuls dans la pièce.

Dans les rangs, une certaine inquiétude gagnait les esprits. Head restait près de Sweetie, la réconfortant par sa présence et lui serrant fermement le sabot. C’était elle la plus inquiète, bien sûr, mais elle se répétait que ça ne devait pas être si grave que ça. Juste un petit malaise après les intenses émotions ressenties lors du concert.

Au bout de quelques minutes, la porte se rouvrit. Twilight et Discord sortirent les premiers, la première avec un grand sourire sur son visage et le second avec un air plus malicieux dans son regard, ce qui étonna un peu les poneys présents. Rarity sortit ensuite, suivie par Mac. Elle avait l’air d’avoir subi un choc, mais un bon choc au vu de son visage radieux et du maquillage qui avait coulé sur ses joues. Mac était un peu plus hébété et restait très près de la licorne, encore faible mais qui avait retrouvé de la force pour marcher.

« Alors ? » demanda Sweetie en se mettant devant le groupe.

« Euh… c’était juste un petit malaise, mais… » commença Twilight, voulant que l’intéressée finisse sa phrase. Elle ne répondit pas de suite et Sweetie semblait toujours aussi inquiète.

« Mais ? » demanda-t-elle à nouveau.

Rarity s’avança devant sa sœur et jeta un œil à tout le groupe avant de parler.

« Je… je suis enceinte. »

Les yeux s’écarquillèrent à l’unisson. Sweetie en fut incapable de parler pendant quelques secondes.

« Que… quoi ? » parvint-elle à dire en réussissant à synchroniser bouche et cerveau.

« Je suis enceinte, Sweetie. De Mac. Nous… nous allons avoir un bébé », répéta-t-elle, encore incrédule, proche de craquer à nouveau.

« Je… je vais être tata ? » dit Sweetie, alors que l’information finissait d’entrer dans son cerveau. Quand elle comprit enfin, un énorme sourire se dessina sur son visage et elle se jeta au cou de sa sœur, qui l’étreignit tout aussi fort, les deux sœurs partageant des larmes de bonheur.

Brite s’avança à côté de son père. « Ça veut dire que je vais avoir un petit frère ? » demanda-t-il naïvement.

Mac sourit et le prit dans l’un de ses sabots. « Un petit frère ou une petite sœur, oui. Il y aura une nouvelle pomme dans le verger », sourit-il avant de l’embrasser sur le front et de le serrer contre lui, observant du coin de l’œil les amies de Rarity l’étreindre tour à tour et la féliciter après avoir appris cette bonne nouvelle. Fluttershy était la plus émue de toutes et resta longuement à câliner son amie, pleurant tout autant qu’elle.

« Bienvenue dans la famille, Rarity », lui murmura Applejack à l’oreille. « Alors, ça te fait quoi d’être maman ? » lui demanda-t-elle.

Rarity sourit et essuya une larme de ses yeux. « Je… je n’en ai aucune idée. Je… je suis juste heureuse. Je suis un peu prise de court, mais… » Elle se tourna vers Mac qui s’approcha d’elle et partagea un tendre baiser. « Je crois que ça va être fabuleux. »

Remis de leurs émotions, ils partirent tous vers le Sugarcube Corner pour fêter ce double évènement. Sur le chemin, Rose demanda à ses parents si elle pouvait avoir un petit frère ou une petite sœur elle aussi, embarrassant ses parents qui ne répondirent que par des joues rouges et un ‘Peut-être’ marmonné du bout des lèvres par Fluttershy, qui vit Discord partager un regard complice avec elle. Brite se réjouissait et parlait de toutes les choses qu’il ferait avec le nouveau bébé, Rarity s’imaginait tous les beaux habits qu’elle pourrait créer pour lui. Et s’imagina aussi vivre à la ferme avec Mac et le petit. C’était une perspective heureuse.

À la pâtisserie, ce n’était plus seulement la fin de la tournée que l’on fêtait. La fête avait maintenant une saveur différente pour deux des poneys présents, serrés l’un contre l’autre. Mac s’éclipsa un moment pour s’amuser avec son fils, mais le fit surtout en voyant Spike s’approcher de Rarity. Il savait que le lien entre les deux était spécial et que le dragon venait pour féliciter la jument. Ils avaient droit à un peu d’intimité.

Spike s’assit à côté de la jument sans un mot, avec juste un petit sourire qui suffisait à montrer la sincère joie qu’il ressentait pour elle.

« Félicitations, Rarity. Je sais ce que ça veut dire pour toi », lui dit-il simplement en posant sa main sur le sabot blanc posé sur la table.

La licorne caressa doucement la main violette. « Je pense que tu le sais mieux que tout le monde ici. Surtout depuis… » Elle ne finit pas sa phrase, laissant le dragon mettre les pièces du puzzle en ordre dans sa tête.

Oui, il savait.

Il le savait depuis le jour où Rarity avait fait une fausse-couche quelques mois avant qu’ils ne se séparent. Ils pensaient sauver leur relation ainsi, mais cela avait au contraire poussé les deux à en terminer là. Ce jour-là avait été particulièrement douloureux pour elle et seul Spike savait ce qui s’était passé.

Spike baissa les yeux et perdit un peu de la joie qui ornait ses traits.

« Oui… je sais. J’espère que ça se passera mieux pour toi cette fois. Tu mérites d’être maman », lui dit-il à voix basse en tournant lentement ses yeux vers elle.

« J’espère aussi. Il faut croire que c’était maintenant ou jamais », sourit-elle.

« Ton ex-mari… Il… enfin, il… tu as essayé aussi avec lui ? » demanda Spike, gêné de poser une telle question.

Rarity soupira. « Il n’en a jamais voulu. Il disait que », elle se racla la gorge, « ça ne serait pas bon pour ta carrière », finit-elle en prenant une voix grave, avant de se mettre à rire, accompagnée par Spike.

« Je sais qu’avec Mac, tout se passera bien. Ce bébé aura une maman qui sera toujours là pour lui et pas sur la route ou dans une boutique de Canterlot », murmura-t-elle en baissant les yeux et en se passant un sabot sur le ventre.

Spike retira sa main du sabot de la jument et l’amena près du ventre de la licorne. Au dernier moment, il hésita et rétracta son bras, détournant les yeux et remettant sa main sur la table. Rarity sourit et alluma sa corne, prenant l’appendice violet dans sa magie et le forçant à venir se mettre sur le sabot blanc posé sur le ventre de la licorne.

Spike sourit à son tour et caressa ce petit ventre amené à s’agrandir dans les prochains mois.

« Comment tu as su ? Je veux dire… ça ne fait qu’une semaine que tu es avec Mac, non ? C’est pas un peu tôt pour avoir les premiers signes ? » questionna Spike en reposant sa main sur la table.

« Discord », répondit simplement Rarity. « Ne me demande pas comment, mais Twilight me l’a confirmé après que Discord me l’a diagnostiqué. »

« Oh », répondit le dragon. « Je comprends. »

« Tu sais, tu ferais un bon tonton. Ça te dirait ? » proposa Rarity. Spike écarquilla les yeux.

« Quel poney ne voudrait pas d’un tonton dragon ? » demanda-t-il en souriant. « Tu sais bien que tout le monde », il fit une pause en regardant tout autour de la pièce, « sera là pour lui et pour toi. Après tout, elles sont presque toutes mamans. » Il avait notamment les yeux fixés sur Rainbow qui montrait à Scootaloo les dernières photos de ses petits pégases restés à Cloudsdale et Fluttershy qui observait Rose jouant avec Brite.

Rarity s’approcha de Spike et passa ses sabots autour du corps du dragon. « Merci Spike. Je sais que je pourrais toujours compter sur toi, et ça veut dire beaucoup. Je suis fière d’avoir une famille comme celle-là », dit-elle en regardant de gauche à droite dans la pièce. Des alicornes, licornes, terrestres, pégases, juments, étalons, draconequus, dragons…. Sa famille était unique et bien différente de l’image classique que l’on peut s’en faire, mais c’était sa famille et Rarity ne l’échangerait pour rien au monde.

La fête au Sugarcube Corner ne se prolongea pas jusqu’au bout de la nuit comme lors des plus belles années. A part pour les plus jeunes adultes et Rainbow, qui ne disait jamais non à une fête endiablée. Les Ponytones étaient trop fatigués ou devaient emmener les enfants au lit, certains devaient même repartir le lendemain matin. Ils promirent de tous se revoir le lendemain à la gare, même si l’heure matinale allait sans doute promettre de petits yeux pour certains. Head devait repartir très tôt et rentra rapidement avec Sweetie, juste pour profiter de cette dernière nuit avec elle avant le mois prochain et la fin de sa tournée.

Avant que les Apple ne repartent vers la ferme, sans Apple Bloom qui resta un peu plus longtemps, Sweetie étreignit encore longuement sa sœur, lui redisant sa fierté et son bonheur de savoir qu’elle deviendrait maman dans quelques mois. Les Ponytones fini, c’était une aventure tout aussi importante qui attendait sa sœur et Sweetie en serait également. Elle était juste heureuse, que dire de plus ?

Mac, Applejack, Rarity et Brite repartirent pour la nuit à la ferme. Le petit s’était endormi et se reposait sur le dos de son père, Rarity marchant au côté de l’étalon. Les regards qu’ils s’échangeaient étaient pleins d’amour, de fierté et d’espoir pour le futur. Les inquiétudes viendraient plus tard, en tout cas, pas ce soir. Applejack était heureuse de les voir ainsi et revêtait un sourire plein de fierté. Avec ce petit, les choses prendraient un nouveau départ.

Le papa partit coucher son fils dans son lit, celui qu’il avait occupé pendant tant d’années et avait aussi servi à Mac pendant son enfance. En le déposant doucement sur le matelas, le fermier sentit une vague de nostalgie l’envahir. Ce petit qu’il avait mis au lit pendant des années était maintenant à nouveau devant lui, mais bien plus grand, occupant presque toute la longueur du sommier. L’image lui rappelait ces années manquées, impossibles à rattraper.

Il fixa Brite pendant encore quelques secondes avant de prendre le drap dans sa bouche pour protéger son fils de la fraîcheur de la nuit. En sentant le morceau de tissu remonter sur lui, le petit ouvrit un œil et vit son père.

« T’inquiète pas, papa. Je dirais pas à maman que tu m’as laissé me coucher tard », lui dit-il en finissant par un bâillement.

Mac sourit. « Merci, Brite. » Son fils referma ses yeux et s’endormit avec un grand sourire sur son visage. « Dors bien, je t’aime », lui murmura son père en l’embrassant sur le front.

« Bonne nuit, papa. Je t’aime », lui répondit Brite, toujours les yeux fermés. Mac sourit encore plus, si c’était possible, et referma la porte aussi discrètement que possible, regardant une dernière fois son fils avant de répondre à l’appel de la nuit.

Mac retourna dans sa chambre, où l’attendait Rarity, le pas léger. Il laissait son enfant pour en rejoindre un autre, littéralement. La licorne était allongée sur le lit et sourit en voyant l’étalon arriver. Il passa de l’autre côté et grimpa sur le matelas en se mettant sur le côté, passant un sabot sur la joue de Rarity avant de se pencher et de l’embrasser amoureusement. Cette fois, c’était juste eux deux dans cette pièce, sans personne autour. Un pur moment d’intimité qu’ils partagèrent en faisant durer ce tendre baiser pendant un long moment, seulement éclairés par la petite lampe de chevet.

Mac voulait lui dire toute sa fierté et sa joie à travers cette étreinte et il espérait y être parvenu en voyant le visage réjoui de la jument après avoir déconnecté ses lèvres de celles de Rarity.

« Je suis si heureuse, Mac », murmura Rarity en se blottissant contre l’étalon. « Je vais être maman. Je n’y croyais plus. C’est… » Elle ne trouvait plus les mots pour exprimer son bonheur. L’étalon la serra contre lui.

« Je suis heureux aussi, Rarity. J’aurais jamais cru que ça pourrait arriver rien que la semaine dernière », remarqua-t-il.

« Personne n’aurait pu le croire », s’amusa la jument. « Mais… c’est bien que ça soit arrivé. »

« Ouais. » Mac se tut quelques secondes. « Tu trouves pas que ça va un peu vite ? » demanda l’étalon.

« Mac, c’est le genre de choses qui ne se prévoient pas, tu sais. À notre âge, on n’a plus le temps d’attendre. Je vais être maman, tu vas être papa, et c’est tout ce que je veux maintenant. Je ne peux pas m’imaginer avec quelqu’un d’autre que toi », lui dit-elle en embrassant le torse de l’étalon, qui caressa le dos de la jument. Le silence se fit encore un moment avant que Mac ne reprenne la parole.

« Rarity… J’te promets que j’serai un bon papa… J’te… j’te laisserais pas tomber… j’veux pas faire les mêmes conneries que j’ai faites avec Brite… J’veux plus de ça… J’veux être là pour le petit. Qu’il ait un vrai papa… » sanglota Mac, entrecoupant ses phrases de quelques reniflements qui trahissaient son émotion.

Rarity recula et posa un sabot sur la joue de Mac. « Je sais que tu seras un bon papa, je sais que tu seras là pour lui. J’ai confiance en toi. D’accord ? J’ai hâte qu’on fonde une famille, de tenir le petit dans mes sabots et que tu sois là avec moi. » Elle prit son autre sabot dans sa magie et le fit se poser sur son ventre, mettant son propre sabot par-dessus avant de s’allonger sur le dos en laissant les sabots sur son ventre.

Mac se pencha et embrassa longuement la jument. « Je t’aime, Rarity. J’ai hâte que Brite ait un petit frère ou une petite sœur moi aussi. »

« Je t’aime aussi, Mac. Dors bien, papa », dit Rarity avant d’éteindre les lumières, laissant Mac reposer son sabot sur son ventre.

La jument laissa ses pensées vagabonder pendant quelques secondes. Avoir un bébé, être en couple avec Mac… Cette tournée lui avait apportée bien plus que prévu, des choses si inattendues qu’elle n’aurait osé en rêver il y a un mois.

Trente jours avaient suffi pour tout changer.

Pour beaucoup, le temps qui passait était un ennemi.

Mais pour une fois, Rarity avait hâte d’avoir quelques mois de plus.

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Note de l'auteur

Ce chapitre contient des références à la chanson "With A Little Help from my Friends" des Beatles et "The Load Out/Stay" de Jackson Browne, exceptionnelle chanson de clôture de concert (à écouter ici: [lien]

On s'approche de la toute fin de l'histoire, plus que l'épilogue!

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jojo
jojo : #46676
C'était trop jojo comme d'enoument T-T
Il y a 10 mois · Répondre

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