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Allez, salut, et merci pour les pon [...]

Une fiction traduite par cocolicoco.

CHAPITRE 14 - Illogique

Dans la galaxie, de nombreuses planètes ont reçu pour nom de la part de leurs habitants un équivalent de “la terre” dans leurs idiomes respectifs. La raison en est que la plupart des races confinées à une seule planète ont l’habitude de se tenir debout sur la terre, donc ça colle. C’est vraiment un nom très inimaginatif, ce qui explique pourquoi la plupart des races, lorsqu'elles entrent dans l’ère spatiale, changent le nom de leur planète pour quelque chose d’un peu plus swag. La planète sur laquelle Equestria se situe, par exemple, est occasionnellement connue comme “La Terre”, mais peu de poneys s'estiment vivre ailleurs qu’en “Equestria”.

Cette Terre en particulier a été démolie, comme d’autres nombreuses planètes portant le même nom, mais elle avait la chance singulière d’abriter deux divinités prêtes à intervenir. C’est de cette Terre, maintenant reconstruite, que nos héroïnes se sont échappées, et elle a une histoire remarquablement compliquée. Après sa création initiale, les deux soeurs l’ont plus ou moins abandonnée pour aller s’amuser, ont réservé une table chez Milliway, le dernier restaurant avant la fin du monde, et ont eu d'âpres disputes avec le panthéon d’Asgard à propos de la position correcte du papier toilette (les Asgardiens, comme les barbares qu’ils sont, favorisant l’orientation par dessous). Pendant ce temps, les poneys qui avaient été délaissés se sont divisés en trois nations : les terrestres, les pégases et les licornes. L’unification de ces trois peuples sous la bannière d’Equestria, qui représente leurs deux déesses absentes, a été marquée par l’apparition, quelques années plus tard, de l’esprit du chaos et des dissensions : Discord. Personne ne savait d’où il venait, pourquoi il voulait gouverner, ni pourquoi son gouvernement consistait uniquement à faire de la Logique sa prostituée personnelle. On sait seulement que la vie était à la fois misérable et totalement cahotique, jusqu'à ce que les deux déesses ne reviennent et constatent qu’un autre dieu squattait le terrain. Son emprisonnement permit à Equestria de prospérer sans limites, dirigée par des déesses guéries de leur folle jeunesse, prêtes à prendre la responsabilité de la gestion d’une planète. Du moins, jusqu’à l’incident avec Nightmare Moon, mais On N’en Parle Plus.

Mais tout cela, comme on dit, c’est de l’histoire ancienne.

***

Le silence se faisait peu à peu sur Trivitor. Chaque village avait vu le vaisseau passer, diffusant cette musique tant détestée, avait vu le nuage de créatures s'amonceler en dessous, et chaque colonie abritait au moins un poney assez intelligent pour faire le rapprochement. Au moment du retour du Coeur-En-Or à la première colonie, la tour avait non seulement été coupée, mais une dispute s’élevait pour savoir si elle devait rester opérationnelle par mesure de précaution, ou si elle devait être démolie en toute petites pièces (l’option la plus violente étant la plus populaire). Certains poneys avaient des expressions d’émerveillement, Certains avaient les larmes aux yeux. Partout, les bouchons d’oreille étaient arrachés et piétinés, et les portes étaient ouvertes aux conversations sans crier. Dès que le vaisseau toucha le sol, ceux qui avaient la compréhension la plus élémentaire de ce qu’il se passait se précipitèrent vers lui.

A l'intérieur, Zaphod sautillait presque de joie. Il ne faisait pas vraiment, parce que cela ne serait fondamentalement pas frood, mais le sentiment était bien là. Il tenait enfin sa récompense, et son ego serait enfin flatté jusqu’à plus soif, comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Il avait chaussé ses bottes incrustées de pierres précieuses, il portait sa cape la plus colorée et extravagante, dans laquelle était découpés des trous dévoilant son visage souriant sur ses flancs, il avait boosté le volume de ses dents-haut-parleurs, et son cache-col présidentiel ornait le tour de ses deux cous. Rarity le regardait avec dégoût, mais il était clair qu’elle était, elle aussi, heureuse de sortir rencontrer la foule en liesse. Fluttershy, quand à elle, jeta un coup d’oeil sur les visages heureux et secoua fermement la tête.

- Je crois que je vais rester à l'intérieur, en fait.

Dash lui répondit avec un air incrédule. « Oh, allez ! Tu a déjà été devant une foule pareille, avant ! Souviens-toi, quand on a battu Discord !

- Je crois que je peux pas…

- Oh, par Celestia ! C’est quoi, le problème ?

Fluttershy tentait à l’évidence de se trouver une excuse, mais sans succès. « Je veux vraiment pas ! » Elle recula et se cacha derrière la porte de la passerelle.

Rarity prit les choses en main. « Vraiment, Dash, je ne te comprend pas, parfois. Tu ne vois pas qu’elle n’est pas en état, pour l’instant ? » Elle dit ensuite gentiment à Fluttershy : « Tu veux qu’on parle de tout ça à l'intérieur ?

La pégase hocha la tête.

- Bon, alors, vous deux, sortez et allez vous faire porter en triomphe. Nous allons rester à l'intérieur, et nous partirons dès que vous aurez eu votre content de “brohoofs” pour la journée. » Les guillemets était placés autour du mot “brohoof” avec la délicatesse d’une femme de grande classe utilisant la bonne fourchette lors d’un dîner mondain. Rarity n’utilise pas le même vocabulaire que le bas-peuple.

Dash et Zaphod échangèrent un regard. « Désolée, ‘shy. On sera de retour dans pas longtemps, ok ?

- Salut, mesdames ! On a un bain de foule dans lequel on doit se baigner !

Ils se précipitèrent par la rampe et sautèrent à l'extérieur.

- A présent, ma chère, quel est le problème ?

- Oh je sais qu’on avait pas le choix, mais… » Le regard de la pégase se faisait de plus en plus sinistre.

- Les parasprites ?

Fluttershy acquiesça. « Je sais qu’on devait le faire pour que ces pauvres poneys aient une vie meilleure, mais… Oh, c’est tellement cruel !

- Ma chère, je crois que nous devrions discuter de la notion de… sensibilité. Twilight, m’en a longuement parlé, il y a quelque temps.

- Pourquoi t’en a-t-elle parlé ?

Rarity grimaça. « Et bien, si tu veux vraiment le savoir, j’avais vu Tom devant ma maison, un jour de pluie, et… Oh, je sais que c’est idiot, mais… Je ne pouvais pas le laisser dehors sous la pluie ! Et Twilight m’a vue en train…» Elle fit une pause, ménageant son embarras. « ...en train de le sécher avec une serviette.

Fluttershy réprima un éclat de rire.

- Tu ne le diras à personne hein ?

- Bien sûr que non. » répondit-elle, en souriant à travers ses larmes.

- Quoi qu’il en soit, c’est sûrement la même chose pour les parasprites. Ils n’ont pas de sentiments, ils ne sont pas réellement intelligents, et donc, ce n’est pas comme si ils avaient souffert…

- ONDOITYALLERONDOITYALLERONDOITYALLERONDOITYALLERONDOITYALLER ! » Dash fit irruption dans la pièce, fonçant comme jamais.

- Pardon, ma chère ?

- Nous avons vraiment zarkement besoin d’y aller !

- Qu’est ce qu’il se passe, par Equestria ? » demanda Rarity, inquiète.

Zaphod était déjà au panneau de commande, à essayer d’enclencher la vitesse de croisière. « Peut-être que je les ai mis un peu en colère contre moi, en quelque sorte !

- Qu’est ce que vous avez fait, exactement ?

- Tout ce que j’ai dit, c’est que nous pourrions remplacer la Polka par mon autobiographie chantée (écrite, éditée et lue par moi-même, pour le prix très raisonnable de 100 dollars altaïriens. Commandez la maintenant et recevez une édition limitée des lunettes de soleil Zaphod Beeblebrox™), et la passer constamment. » Il sourit malicieusement, comme si faire passer toute une population de la joie à l’hostilité meurtrière était le genre de blague pour laquelle on ne reçoit qu’une légère réprimande. Il entendit le “gong” de la première pierre jetée sur la paroi du vaisseau, qui laissa, par une curieuse coïncidence, une tache de saleté de la forme exacte du plan du métro de Fillydelphia. Ce détail n’a par ailleurs strictement aucune importance, c’est simplement un fait.

- Je n’ai jamais rien vu de tel. » Déclara Dash, presque impressionnée. « Même pas dix secondes ! Il lui a fallu même pas dix secondes pour faire passer toute une ville de l’adulation à la haine ! » Elle respectait la vitesse, sous toute ses formes, et même quelque chose de complètement stupide est remarquable à ses yeux si c'est fait rapidement.

Le vaisseau quitta la surface de la planète à grande vitesse et atteint bien vite une altitude ou le moteur à improbabilité pouvait être activé. Il laissa derrière lui quelques objets flottant dans l’espace. Une horloge à coucou, quelques gros rats, un livre de comptines mal traduites, ainsi que quelques gouttes d’un liquide brun, qui avaient presque la forme d’un sourire narquois.

***

Le Freesplorking est un sport extrême se pratiquant essentiellement dans les régions les moins réglementées de la galaxie. Il est extrêmement simple, et consiste à s’asseoir sur un vieux moteur de vaisseau Splorkrack 5000, et de tenter, en se penchant et en faisant varier la poussée, de se propulser bêtement à toute allure d’un point A à un point B, avec un maximum de style et un minimum de casse. En ajustant très soigneusement les gazs, il est possible de planer, et en se penchant, en même temps, on peut aller vers l’avant, mais le pilote fait souvent trop de l’un ou de l’autre, ou pas assez. Les Freesplorkers qui ne s’écrasent pas au sol à une grande vitesse sont bien souvent envoyés sur orbite autour de la planète à une encore plus grande vitesse, et la communauté sportive débat toujours pour savoir lequel de ces deux sorts est le pire.

Ce sport représente la perfection du sport extrême : très dangereux, inutilement rapide, et extrêmement radical et rebelle à la fois. En outre, tout Freesplorkers ayant survécu assez longtemps pour poursuivre sa passion devient, à partir d’un certain âge, totalement ridicule. Les pratiquants les plus doués peuvent atteindre près de 800 km/h, et les champions sont élevés au rang d’idoles, souvent à titre posthume.

Mec est un Freesplorkers passionné, et s'il avait eu le temps, il en aurait certainement parlé à ses nouveaux amis poneys. Fort heureusement, ses autres camarades lui suggérèrent de venir pour admirer dehors une autre violation des lois de la physique.

Dans la pièce trônait une essoreuse que nos quatre héros regardaient, abasourdis, tandis que des étincelles de lumière j
jaillissaient dans la chambre, et qu’un petit tas de poissons commençait à se former au pied de l’objet, pour ensuite disparaître dans un parfum de rose et de hareng. Le miaulement d’un petit chat retentit tandis que tout revint à la normale, et Twilight enfouit sa tête sous ses pattes.

- MAAAAAAAAN ! » Appela Mec en passant la porte. « Avertis moi quand tu te sert de ce truc ! Ça m’a fait une putain de trouille, man !

- Qu’est ce que c’était qu’ça, nom d’un foin ? » Demanda Applejack en secouant la tête pour se reveiller.

- Bah, juste quelqu’un qui jouait avec le générateur d’improbabilité finie. Ça sert à rien, mais c’est marrant !

Applejack se tourna vers Pinkie Pie. « Est ce que ce truc pourrait nous amener aux autres ?

- Désolée, mais non. Il n’est pas assez puissant, et il mélange les probabilités locales de façon bizarre. Je pense que ça serait même impossible pour le générateur à improbabilité infinie de venir ici lorsque ce truc est en fonctionnement !

Il y eut un souffle.

***

Le Guide du Routard Galactique est assez dédaigneux aux sujets de la chance et de la coïncidence. Il estime que dans un univers qui est, pour le moins qu’on puisse en juger, d’une taille infinie, tout ce qui peut arriver finira par arriver. Il serait cependant étrange de ne pas remettre en question la commodité ridicule de se faire ramasser par un vaisseau de passage, non seulement à la surface d’une planète, mais en plus à l'intérieur d’un bâtiment, et que le vaisseau en question se trouve justement être celui que l’on cherche désespérément à atteindre.

Cependant, c’est bien ce qui est arrivé à Twilight Sparkle et à ses trois compagnons, qui se trouvaient à présent dans un environnement étrange, qui était pour l’instant composés de singes qui se balançaient sous la brise.

- Beuh. » La voix de la licorne était lourde d'incompréhension.

- Euh… » Pinkie observait autour d’elle. « Je crois que c’est plus ou moins ce que j’ai demandé, non ?

Le monde, comme en réponse, s’écroula sur lui même et explosa en confettis, révélant l'intérieur d’un vaisseau spatial.

- Deux cent contre un, en diminution ! Oh, et nous avons de nouveaux visiteurs, les gars ! N’est ce pas génial ? » Énonça une voix grêle et forte qui retentit dans la salle sur les murs de laquelle poussaient quelques fleurs, qui brûlèrent dans une gerbe de flamme. « Et bien, je suis désolé, mon pote. Vous n’aimez pas ramasser les gens ? » Puis une autre phrase. « Cent contre un, en baisse. » la voix sonnait un peu boudeuse, maintenant, comme si elle venait d'être insultée.

- C’est ça, pas vrai ? » Dit Applejack en regardant autour d’elle. « Le vaisseau de l’improbabilité infinie, ou j’sais pas quoi ?

- C’est ça !

- Mais on n’est même pas encore arrivés à Medius ! Et t’as dit que c’était impossible !

- Et on dirait que j’avais raison ! » Chantonna joyeusement Pinkie.

- Facteur d’improbabilité à un contre un ! Normalité restaurée ! » Fit la voix, à nouveau gaie.

Applejack, Spike et Twilight en perdirent leurs mots

- Mais…

- Que…

- Je n’ai même pas…

- QU’EST CE QU’IL SE PASSE ?

Pinkie sourit doucement. « C’est juste comme ça que les choses idiotes fonctionnent. La logique n’a rien à voir là dedans. Maintenant, préparez-vous, nous allons revoir nos amies !

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