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Allez, salut, et merci pour les pon [...]

Une fiction traduite par cocolicoco.

CHAPITRE 4 - Phraséologie politique

La démocratie n’a jamais été considérée comme une pratique politique digne d’intérêt à Equestria. Celestia est un souverain équitable et bienveillant la plupart du temps, et est certainement prête à laisser sa place si la majorité le demande. Cependant, les fonctionnaires élus devraient démontrer le pouvoir de faire se lever le soleil et la lune tous les jours, sans quoi la vie disparaîtrait à jamais. Ceci constitue une barrière assez efficace pour tout candidat, car aucun poney, quelles que soient ses opinions politiques, n’envisagera sérieusement l’option “laissons tout le monde mourir” pour faire valoir ses idées.

Après, savoir pourquoi Celestia dérange tout le monde avec sa campagne d’affichage “OBEY” est une question qu’il est sans doute préférable de laisser sans réponse.

Dans l’ensemble, la galaxie n’est pas non plus une démocratie, mais pour des raisons très différentes. Bien que théoriquement, le président prenne toutes les décisions importantes, il (ou quel que soit son sexe, sa nature ou quoi que ce soit) n’exerce aucun pouvoir réel. Le véritable travail du président est tout simplement d’exister, de façon aussi visible que possible, de sorte que la question sur l’existence d’une autorité supérieure ne se pose jamais. Ou du moins, n’est jamais plus près des gros titres que le dernier exploit présidentiel.

Zaphod Beeblebrox, kleptomane, fêtard insatiable et poney le plus mal habillé de ce coté de l’univers, est probablement le meilleur candidat ayant jamais existé pour ce rôle. Sa notoriété était stupéfiante, et sa présence a réduit la scène politique à un vulgaire soap opera. Voler un vaisseau expérimental, propriété du gouvernement, et valant des milliards de dollars était à peine plus osé que sa dernière fête.

Pinkie se sentit très mal à l’aise en décrivant Zaphod à ses amies abasourdies. Il fallut beaucoup de temps pour expliquer qui il était, et la ponette avait beau chercher, elle ne trouvais pas d’anecdote qui puisse le présenter comme une perspective sécuritaire, même si elle était persuadée qu’il ferait beaucoup pour une jolie pouliche (ce qui ne la réconfortait pas vraiment). Elle scanna sa mémoire à la recherche de quelque chose qui montrait que Zaphod était un poney fiable.

Il lui avait probablement sauvé la vie, la fois ou ils avaient passés la nuit entière suspendus à un pont au dessus des marais de Fallien, dans les fumées dissociatives. Il lui avait dit ce que les jolis ballons sur lesquels elle projetait de sauter étaient en réalité. “C’est pas des choses sur lesquelles il faut sauter, bébé”. Non, en effet.

Elle avait rencontré Zaphod, oh, une dizaine d’années avant de venir à Equestria, et il l’avait impressionnée par sa capacité à boire trois gargles blasters pan-galactiques et passer seulement un court séjour dans l’HICGBPG (Hôpital pour Imbéciles Consommant des Gargles Blasters Pan-Galactiques). Ils étaient amis depuis deux ans quand il a commençé sa campagne pour la présidence galactique.

***

- Et voilà pourquoi vous devez mettre ces poissons dans vos oreilles ! » Cria-t-elle triomphalement, brandissant un flacon apparu de nulle part. Twilight la regarda avec une incompréhension visible et Applejack tint de ses sabots sa tête migraineuse. Spike, lui, était depuis longtemps endormi sur le dos de la bibliothécaire.

- Sucre d’orge, soit j’ai manqué un bon bout de l’explication, soit c’que tu dit n’a aucun sens.

L’esprit de pinkie avait tendance à aller trop vite pour sa bouche, et elle devait toujours retenir ses facultés mentales pour avoir une discussion intelligible. Il était cependant trop facile de tout lâcher et de les regarder faire les ravages sur la compréhension des poneys à proximité.

- Je pense que vous feriez mieux de regarder à “Babelfish” là dedans . » Elle leur tendis un petit plateau métallique sur lequel était inscrit en grosses lettres amicales ‘PAS DE PANIQUE !’. Pinkie le déplia, révélant un écran noir sur lequel s’illumina une seconde le logo du pouce d’auto-stoppeur, pour ensuite laisser place à l’index.

- Qu’est ce que c’est ? » Applejack regarda les premiers articles :

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaab .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaab .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac .......

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac .......

- Par Celestia, qu’est ce qu’il fait ?

Pinkie tapota sur l’écran une ou deux fois, et trouva l’article recherché en deux secondes.

- Comment t’a fait ça ?

- C’était à B !

Une voix chaude et paternelle se mis à parler, tandis que l'écran affichait une animation détaillée. C’était une voix digne de confiance, comme celle du prof de magie que Twilight avait autrefois. Elle parlait d’un ton rassurant, mesuré, presque rieur, chaque mot rappelant à l’auditeur ce que les grosses lettres amicales disaient.

- Le Babelfish est petit, jaune, ressemble à une sangsue, et c’est sans doute la chose la plus bizarre de l’univers…

***

Zaphod regagna son siège et se servit une autre boisson. Celle-ci, il la buvait quand il avait à la fois le besoin social de boire et la nécessité de rester sobre. Il y avais toujours une cerise qui se dissolvait dans le verre, mais elle n’émettait pas de vapeur rougeoyante.

- Eddie, envoie le robot les chercher, je suis pressé de rencontrer ces jolies ponettes

- Désolé, El Presidente, il est toujours dans les ponts inférieurs, à classer les olives à cocktail par taille et forme, comme vous le lui avez demandé. Il vient d’ouvrir la quatrième caisse.

- Misère, j’avais oublié ça ! Ça semblait tout de suite plus joyeux et convivial, ici. » Il cligna malicieusement des yeux. « Comment va-t-il ?

- Il en est à son troisième poème décrivant l’inutilité désespérante de la vie.

- Je vais le laisser à son amusement. Ouvre simplement toutes les portes entre ici et là bas, et laisse les comprendre. » Il s’étira, et passa les minutes suivantes à s’organiser pour que, lorsque les trois ponettes passèrent la porte, sa posture donnât une impression de nonchalance, de savoir-faire, et un soupçon de sexualité latente. Il utilisait cette pose sur environ la moitié de ses affiches de campagne.

- Mesdames, content d’avoir pu vous venir en aide. Je… » il suspendit son effet « ...suis Zaphod Beeblebrox. »

Il abaissa les lunettes de sa tête droite (la cornue) et leur lança un éclair de son regard vert.

- Et alors ? » Rainbow s’était immédiatement mise en garde. Son attitude était trop…possessive. Comme si il se considérait comme étant le meilleur poney ici. La seconde tête qui apparut avec un air surpris ne la troubla pas plus. ELLE était le poney qui faisait le show, ELLE était celle qui agissait comme si elle était chez elle, et elle allait le faire savoir. « Je me fiche que votre nom soit Zathod Machinchose, mais vous feriez mieux de me dire où on est, ce qu’il se passe, et qui vous êtes vraiment, et tout de suite !

Zaphod ferma sa bouche ouverte. La possibilité que quelqu’un se sache pas qui il est ne lui était jamais venue à l’esprit, même dans ses pires cauchemars. Il décida de considérer l’ ignorance de ce poulain comme anormale, et passa à autre chose. Il ne s’intéressait pas à lui de toute façon. Il prit sa voix la plus suave et raffinée :

- Mesdames, s’il vous plaît, dites à ce chouette étalon de décompresser un peu.

- Oh la la. » Fluttershy voyait bien où cela allait mener

- Comment m’a tu appelée ? » Apoplectique de rage, Dash fit un bond en avant, éjectant Zaphod de son siège.

Celui-ci, déterminé à la jouer cool, se prélassait maintenant sur le sol, comme si sa chute était intentionnelle.

- Reste calme, bro, soit frood !

- VOUS M’AVEZ TRAITÉE D’ÉTALON ! » Dash était nez à nez avec un de ses visages.

Zaphod cligna des yeux, et regarda de nouveau. De près, et grâce à l’effet dégrisant de son breuvage, il se rendit compte de son erreur. Oh, misère. Il allait devoir être très diplomate, d’autant qu’il s’agissait d’une pouliche à la fois courageuse et vindicative envers les poney qui lui font de l’ombre. Il se remis sur ses pattes, se fit léviter un autre verre et prit un air affecté, entre la fatigue et la patience :

- Je n’y peut rien si vous ne comprenez pas les expressions courantes, c’était juste un compliment. Je voulais dire que j’aime les pouliches capable de faire des trucs d’étalon avec classe. » Il s’affala sur le canapé et désigna un plateau de boissons. « Puis-je vous proposer un rafraîchissement ? » C’était sa pose numéro quarante-huit : conciliante et généreuse. Il s’en servait généralement pour s’excuser.

Rarity était frappée de mutisme. Ce poney,…cette licorne,….cette licorne à deux têtes,… cette bicorne bicéphale portait le genre de tenues qu’elle réalisait lorsqu’elle était très fiévreuse. Pas de symétrie, pas de couleurs complémentaires, rien de plaisant à l’œil. Cependant, quelque chose fit tilt dans son esprit. Elle passa devant Dash qui grognais toujours, prit un verre et adressa à Zaphod un regard hautain. Rainbow s'assit sur le sofa en face de l’étrange poney, et Fluttershy se précipita à coté d’elle, comme en quête de protection.

- Je pense que nous devrions reprendre à zéro. » dit Rarity de sa voix la plus mondaine. « Monsieur… ?

Zaphod sourit. Il était tiré d’affaire, et était en compagnie de trois ponettes. Diable, c’était déjà presque une fête.

***

Quelque part ailleurs, une capsule de sauvetage brunâtre accosta à la Station Orbitale de l’Etoile de Barnard. La porte s’ouvrit et une procession se dirigea vers les comptoirs d’arrivée. A sa tête, une ponette rose se pavanait, une serviette autour de son cou. A sa suite venait une licorne à l’air épuisée sur le dos de laquelle était perché un bébé dragon. Enfin, une ponette coiffée d’un chapeau de cow-boy, et avec l’air suspicieuse, fermait la marche.

L’Etoile de Barnard, comme le souligne si bien le Guide du Routard Galactique, était un bel endroit. La station était perchée en orbite autour d’une boule de pur cristal plus grande que beaucoup de planètes. La lumière rougeoyante de l’étoile se réfléchit à travers les innombrables flèches cristallines qui recouvrent la surface, si bien que même la nuit, le sol s’éclaire d’une lueur rouge. La station elle même est essentiellement en verre, et le soleil couchant se reflète sur toutes les parois. C’était un lieu magique (non-techniquement parlant).

Naturellement, ce coup de génie architectural attira l’adoration, ce qui a motivé le tourisme, ce qui a motivé le mercantilisme. A présent, les points de vue sont gâchés par des milliers de magasins attrape-touristes, d’immenses vaisseaux remplis de formes de vie obèses munies de caméras, et occasionnellement par des flottes de commerce entières qui stationnent entre deux sauts hyperpatiaux. C’est ainsi que le statut de l’Etoile de Barnard est passé de “merveille de la galaxie” à “plus grande jonction hyperspatiale de l’histoire de la création”. Ainsi va la vie.

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