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Allez, salut, et merci pour les pon [...]

Une fiction traduite par cocolicoco.

CHAPITRE 3 - Pour plonger dans un autre pétrin

Dans les jours qui ont suivi la fondation du gouvernement galactique, de puissantes flottes traversaient de longues distances à bord de vaisseaux à vitesse sub-luminique, communicants par radio sub-éther. Dans ces vaisseaux, les trajets significatifs étaient considérablement longs, et prenant en compte la taille de l’espace (vraiment très grand), les rendez vous entre capitaines se résumaient souvent à jouer à cache-cache dans le vide intersidéral. Au moment de l’invention de l’hyperespace, les temps de voyage furent réduits à quelques heures, et de nombreuses carcasses vieillissantes étaient encore en train de se faire suer à se localiser les unes les autres. A cette époque, la téléportation en était encore à ses balbutiements, et l’on commençait à voir des êtres se jeter dans de minuscules trous noirs afin de voyager sans vaisseaux, ce qui est aussi désagréable et dangereux qu’on pourrait le penser.

La téléportation magique étant apparue en même temps que la magie elle-même, l’invention d’une alternative moins fiable et efficace s’apparentait plus au travail d’une sorte de commission de la concurrence universelle. Il est en effet prouvé que tout ce qui existe sera remis en question, que ce soit par un poney, par une autre espèce ou par une entité pan-dimensionnelle, et la téléportation magique n’échappe pas à la règle. Les groupes religieux, les gardiens de la morale, ou les formes de vie jalouses de ce pouvoir ont partout dédaignée la magie sous toutes ses formes, avec le genre de stupidité bornée que l’on trouve couramment chez les espèces intelligentes.



Toutes ces méthodes de déplacement sont infiniment moins surréalistes que le moteur à improbabilité infinie qui, bien que techniquement infiniment rapide, essaye autant que possible de se maintenir en dehors du marché. En effet, le moindre changement dans la mécanique du vaisseau le rendrait inutilisable, car son usage entraînerait des retombées extrêmement improbables sur toute la création, allant de la pluie de poissons à la combustion spontanée du maire de Manehattan.

A ceux qui ne sont pas initiés au concept d’improbabilité infinie, les effets secondaires d’un voyage à bord d’un de ces vaisseaux sont très troublant. Pour se faire une idée, il est recommandé de boire deux gargles blasters pan-galactiques (dont l’effet est comparable à avoir le crâne heurté par un lingot d’or entouré d’une rondelle de citron), puis de regarder dans l’esprit d’un schizophrène paranoïaque. Ou plutôt, il est recommandé de ne pas le faire, car ça serait vraiment très stupide.



***



Fluttershy couinait de terreur, tandis que ses sabots semblaient se fondre dans le sol, son cou s’allonger, et sa crinière se séparer en centaines de…feuilles ?

- Fluttershy, tu te transformes en arbre, arrête ça !



Rainbow Dash recula contre le mur et, comme sa compagne pégase reprenait lentement sa forme, elle se retourna pour constater l’état de Rarity. « Nom d’un foin, qu’est ce qui se passe ?

- Ma chère, s’il te plaît, essaye de garder un peu ton calme. C’est déjà difficile d’accepter d’idée d’être entourée de balais dansant les claquettes, je n’ai pas besoin que tu me stresse. Certaines ici aimeraient devenir folles avec dignité, merci. » souffla Rarity.



L’univers autour d’elles se tordit comme un torchon qu’on essore, et il en dégoutta l’essence même de la création, qui était d’une décevante couleur bleue grisâtre. De là émergèrent des milliers de nouveaux mondes, qui gémirent un instant sous le poids de leur propre absurdité avant de retourner au néant.



- Finalement, peut-être puis-je laisser de coté ma dignité pour un moment. » Dit Rarity, embarrassée, en descendant du dos de la pégase, sur lequel elle s’était réfugiée avec un cri strident.



Fluttershy les rejoignit, et les trois ponettes restèrent ainsi blotties entre elles, alors que tout autour d’elles continuait de n’avoir aucun sens.

- Être un arbre n’était pas du tout comme je m’y attendais.

- Ça ne l’est jamais. » déclara une petite palourde qui était prise dans ce qui ressemblait en tout point à un tourbillon de fruits de mer.



Le petit groupe s’assit sur ce qui semblait être le sol, et observa attentivement l’entité improbable.

- Est-ce que nous voyons toutes bien la même chose ? » demanda Dash, qui fixait dans le tourbillon une tortue qui avait l’air très fière d’elle (pour autant qu’une tortue puisse paraître fière).

- Une tornade de mollusques ? » Fluttershy hocha la tête, puis elle ajouta :

- Et une tortue.

- Des centaines de types bizarres qui nous répètent “Sérieux, mec, c’est pas une série pour petites filles, regarde la !”, assis sur des boites lumineuses ?

- Vus

- OK, répondit Rainbow, soit je suis folle et j’imagine que vous me répondez, soit tout ceci existe vraiment.

- Ou bien nous avons une hallucination collective ? » ajouta Fluttershy, franchement pas rassurée.



Les ponettes étaient occupées à considérer la chose lorsqu’elles furent interrompues pas une voix joyeuse, grêle et presque imperceptiblement artificielle. Elle semblait douloureusement joviale et aurait tout à fait sa place dans la bouche d’un vendeur de lessive au porte-à-porte.

- Quatre cent vingt-cinq mille neuf contre un, n’est ce pas génial, les gars ? Ici Eddie, votre ordinateur de bord, j’informe simplement nos gentils visiteurs de notre note d’improbabilité. Pas d’inquiétude, messieurs-dames, tout ira à nouveau comme sur des roulettes dans à peine dix minutes !



***



Il y a des moments où les évènements atteignent une intensité suffisante pour qu’on puisse attendre des spectateurs qu’ils patientent sagement sur leur fauteuil le temps d’une page de pub, avant de leur dévoiler la suite (voire la conclusion) de l’histoire. Certains narrateurs en profitent pour emmerder le monde et passer à une autre partie de l’intrigue, afin soi-disant de garder un rythme de progression égal. Le Guide qualifie ce phénomène – bien que nécessaire – d’ affreusement gênant. En conclusion, il invite l’inventeur des cliffhangers à aller fourrer sa tête dans …et l’article se termine ainsi.



***



- Impro-quoi ? demanda Spike

- Improbabilité infinie ! » répondit Pinkie, tremblante d’excitation. « C’est tellement cool !

- Et en clair, questionna Applejack, ça signifie quoi ?

- Oh, simplement qu’elles ont été secourues par LE VAISSEAU LE PLUS MODERNE DE L’ UNIVERS ! » Pinkie était extatique. « Je suis trop JALOUSE ! »

Twilight secoua la tête. « Mais Pinkie, nous avons PERDU NOS AMIES !

- Oh, et bien… » elle s’interrompit et regarda l’écran de contrôle. « Je suis jalouse parce que pour commencer, on va traîner dans ce module pendant des lustres avant d’arriver à l’astroport le plus proche. Elles vont vivre des super aventures pendant qu’on sera ici à se tourner les sabots ! Et puis j’ai toujours voulu essayer l’improbabilité infinie ; je veux dire, tout peut arriver autour de vous, et on peut pas vraiment se faire mal, du coup on peut voir un taaaaas de choses ! Elles sont en sécurité et je pense avoir une idée pour les retrouver si elles restent sur ce vaisseau. D’ailleurs, je connaît bien le poney qui l’a volé, et il…

- VOLÉ ? » crièrent Applejack et Twilight à l’unisson

- Oh, oui, il est gentil. Un peu bizarre, si vous voyez ce que je veux dire. » Elle se rapprocha et leur confia du coin de la bouche « Pour être honnête, il est vraiment bizarre. Il porte des vêtement étranges et ne parle que d’aller faire la fête, comme si il ne pensait à rien d’autre. »



***



Le poney dont Pinkie parlait était en train de se prélasser dans un fauteuil, regardant distraitement dans le cocktail qu’il faisait léviter devant l’un de ses visages. Son autre tête fixait les écrans des caméras des ponts inférieurs, dans lesquels d’étranges poneys étaient apparus. Son nom était Zaphod Beeblebrox et, comme la normalité se rétablissait, il prit une gorgée dans son verre.

Non content d’avoir son propre article dans le Guide du Routard Galactique, il en avait aussi sur sa garde-robe, sa carrière, ses conquêtes féminines et ses désordres mentaux probables. Il s’était fait ajouter une deuxième tête car cela lui semblait une bonne idée à l’époque , et sa seconde corne, purement décorative, était placée sur le même front que la première, sans aucun souci pour la symétrie. Il portait un long manteau sur lequel on pouvait trouver tout le spectre coloré (et même plus), doublé de cachemire rouge. Sur ses deux têtes étaient posées des lunettes de soleil trop grandes pour lui, dont le violet tranchait radicalement avec sa fourrure argentée et sa crinière rayée bleue et verte. Il vida son huitième verre et se gratta négligemment sa cutie mark, qui était une image de lui-même.



- Eddie, je dois dire que tu as bien fait ton travail, pour une fois. Yee-ha ! La blanche est juste une BOMBE ! Devrais-je me faire pousser une troisième corne ? Non, ça n’irait pas bien, n’est ce pas ? Peu importe. J’espère que le poulain arc-en-ciel n’a pas de vues sur ces jolies ponettes. » Il rit, finit son neuvième verre, et glissa lentement de sa chaise.

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