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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 15: Las Pegasus (Part 1)

TOC-TOC

Mac soupira, puis se leva de son lit et s’en alla ouvrir la porte de sa chambre d’hôtel. Devant l’attendait une licorne blanche.

« Je peux entrer ? » demanda Rarity à voix basse en raison de l’heure tardive.

Mac ouvrit la porte en grand, se mit sur le côté en essayant de se faire le plus petit possible et laissa la petite licorne passer devant lui. Il referma la porte et repartit vers le lit, où Rarity s’était déjà assise au bord, jetant un œil à quelques feuilles qui traînaient.

« Ce sont les paroles pour le prochain album, hein ? » demanda-t-elle en prenant une feuille au hasard et en commençant à lire ce qui était inscrit dessus.

« Ouaip », répondit Mac en s’asseyant à côté d’elle, faisant grincer le lit avec son poids.

Rarity lut les paroles dans sa tête et en marmonna quelques mots avant de sourire.

« Elles sont très bien. Toujours le maître des mots, hein Mac ? » dit-elle en lui donnant un petit coup de coude amical.

L’étalon lâcha un petit rire. « Ça s’oublie jamais », répondit-il.

Rarity reposa la feuille sur une table à proximité et se tourna vers l’étalon. « C’était vraiment un excellent concert. Les poneys s’en souviendront longtemps », le complimenta-t-elle.

« Merci », répondit Mac en gardant le regard ailleurs. Rarity remarqua son attitude étrange.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-elle en se rapprochant de lui, jusqu’à ce que leurs fourrures ne soient séparées que de quelques centimètres.

Mac soupira faiblement. « La ferme, la tournée, l’album… Y’a des fois où j’ai l’impression que j’peux pas tout gérer… », avoua-t-il, le regard toujours vague.

Rarity ne répondit pas pendant quelques secondes avant qu’une idée ne traverse son esprit. « Tu veux quelque chose à boire ? » proposa-t-elle.

Mac hésita, puis hocha faiblement la tête. La jument se leva et repartit vers la porte de la chambre.

« Ne bouge pas, je reviens », dit-elle avant de sortir. Le silence retomba dans la pièce.

Mac regarda tout autour de lui. Il n’y avait pas grand-chose à voir dans les chambres d’hôtel, si ce n’est le paysage à la fenêtre. Celui de Las Pegasus était flamboyant, lumineux, tape-à-l’œil… Loin de tout ce qu’aimait Mac, qui n’aimait rien tant que le calme de sa ferme. Les rideaux étaient tirés et seul le néon accroché au-dessus du lit offrait une lumière blanchâtre à la pièce. Mac s’allongea sur le lit et ferma ses yeux quelques minutes, espérant trouver le repos qui lui manquait depuis déjà quelques nuits.

Tout était si calme. En se concentrant bien, il pouvait s’imaginer dans son rocking-chair à la ferme, à se faire bercer par le bruit du vent soufflant dans les pommiers, à sentir l’odeur des pommes qui remontait jusque dans ses narines…

Il se l’imagina si bien qu’il n’entendit pas Rarity revenir, jusqu’à ce qu’il entende le raclement de glaçons frottant contre un seau.

« Champagne de Prance », énonça-t-elle avec son plus bel accent. « Ça te va ? » demanda-t-elle en lui présentant la bouteille.

« Tant que ça se boit », répondit-il d’un ton las. Il se releva péniblement et vit Rarity servir deux verres. Il le prit délicatement dans un de ses sabots et le fit tinter avec celui de la licorne, puis le but d’une traite.

« Mmm… En Prance, ils savent comment faire du bon champagne », se délecta Rarity en finissant plus délicatement son verre, léchant une goutte qui coulait hors de ses lèvres. Elle reposa son verre sur le plateau et prit celui de Mac dans sa magie. Elle tourna la tête vers l’étalon et vit que ses yeux émanaient toujours la même inquiétude que lors de son arrivée.

« Mac, darling, il faut que tu te détendes, tu sais. On a besoin que tu sois en forme pour chanter », lui ronronna-t-elle. Mac laissa s’échapper un petit rire d’entre ses lèvres.

« Tu sais ce que je fais pour me détendre à la ferme ? Je travaille. Ça, ça me détend », lui expliqua-t-il.

« Darling, ici ça n’est pas la ferme. C’est le reste d’Equestria, c’est Las Pegasus, pour l’amour de Celestia ! Et ce qui se passe à Las Pegasus… », elle s’approcha et passa son sabot dans la crinière de l’étalon, « … reste à Las Pegasus. »

Mac ne dit rien, observant Rarity enlever le pull qu’elle portait lors du concert, lentement, sensuellement, avant de le faire tomber au pied du lit, la laissant le corps nu. L’étalon ne laissa rien paraître, mais commença à avoir un peu peur, pour des raisons qui lui étaient propres.

« Je te connais bien, Mac. Je sais ce dont tu as besoin pour te détendre. Tu es un étalon au grand cœur et ce que tu aimes chez un poney », elle s’approcha un peu plus près de lui et alluma sa corne en lui faisant retirer son pull vert et jaune, « c’est qu’il soit tendre. Alors… laisse-moi m’occuper de toi. Je sais que tu le veux. »

Mac ne résista pas et laissa la licorne connecter ses lèvres aux siennes, frottant sa douce bouche contre la sienne, plus rugueuse et sauvage. Le baiser au départ chaste et doux devint plus aventureux, Rarity essayant de mener la danse de leurs lèvres en prenant la tête de Mac entre ses sabots, ne lui laissant aucune échappatoire. Elle était cabrée sur le lit pour pouvoir atteindre les lèvres de l’étalon et avait une emprise physique sur lui, qui était simplement assis.

Les bruits de succions se succédèrent pendant quelques minutes, ainsi que quelques doux gémissements qui se firent entendre. Rarity poussa l’étalon à s’allonger sur le lit et elle sur lui. Les langues se mêlèrent au baiser et les sabots de Mac caressaient tendrement le dos de Rarity, en faisant attention de ne pas lui faire de mal en raison de sa force physique. Elle était si fragile dans ses sabots, si belle et si fragile, comme une poupée de porcelaine.

Tous deux avaient fermés les yeux depuis la seconde où leur étreinte avait commencé. Ils se rouvrirent donc instinctivement au moment où celle-ci s’arrêta, au moins temporairement.

Rarity souriait, mais Mac semblait toujours soucieux. La licorne n’en pensa pas plus, elle savait que Mac n’était pas du genre à s’ouvrir facilement. Mais elle savait aussi tirer au mieux parti de la nuit et des heures qui semblaient durer des jours par moments grâce à ces instants d’éternité.

Elle descendit plus bas sur le corps de Mac, déposant un baiser tous les quelques centimètres, sachant très bien comment mettre l’étalon d’humeur, utilisant sa langue pour accentuer les sensations. Elle descendit du lit et Mac perdit le contact visuel de la jument qui couvrait son corps de baisers. Tétanisé, il était incapable de se lever, comme paralysé par le charme unique de la licorne et par la peur.

Il se demanda ce qu’elle avait en tête. Rarity était une jument qui ne cessait de le surprendre, de nombreuses façons. Les baisers avaient cessés, laissant son corps au repos pendant un bref instant. Il entendit quelque chose racler dans le seau et eut la réponse à sa question quelques secondes plus tard.

Un objet froid entra en contact avec sa fourrure au niveau de sa poitrine. Il ne vit que la corne de Rarity au début et se releva un peu avec l’aide d’un oreiller pour voir ce qui se tramait, même s’il avait sa petite idée.

Rarity faisant traîner un glaçon qu’elle tenait entre ses dents sur la poitrine de l’étalon. Le mélange entre la chaleur qu’il ressentait dans tout son être et la fraîcheur de la glace le rendit presque fou, le réchauffant encore plus, surtout à une zone que visait en particulier la licorne. Elle continua à faire glisser le morceau de glace de plus en plus petit sur sa fourrure rouge, avant de le déposer au niveau de son nombril.

Elle passa ses sabots autant qu’elle le put autour de l’étalon et se mit à le caresser à ses endroits sensibles, en reprenant ses baisers sur le ventre de Mac, frottant son entrejambe contre la sienne. Il n’en pouvait plus, il savait qu’il était proche d’imploser, de ne plus pouvoir se contrôler et de laisser Rarity faire ce qu’elle voulait de lui une fois que sa cinquième patte s’inviterait à la fête et lui signifierait qu’il était prêt pour une nouvelle nuit blanche.

« Mac… », ronronna-t-elle sensuellement. « Allez… Je sais que tu en as envie…. Je veux juste que tu te détendes… Je veux que tu te sentes bien… Je veux que tu me fasses sentir comme la jument que je suis… Viens me satisfaire, mon prince charmant… Viens… », continua-t-elle en ne cessant de l’embrasser.

Ses baisers descendirent de plus en plus bas et quelques léchouilles accentuèrent le désir galopant qui montait en elle et en lui. Mac haletait et luttait pour reprendre le contrôle sur son esprit qui décidait déjà pour lui. Dans un dernier effort désespéré, il parvint à se relever et à se recroqueviller sur le lit, surprenant Rarity qui manqua de tomber par terre.

« Qu’est-ce qui te prends, Mac ?! » s’écria-t-elle, inquiète. Mac haletait encore plus qu’avant.

« Faut… Faut pas qu’on fasse ça… Faut pas… C’est pas bien… » souffla-t-il péniblement.

Rarity leva un sourcil et s’approcha de lui, caressant doucement sa fourrure et l’embrassant sur la joue avant de lui murmurer à l’oreille.

« C’est étrange que tu penses ça… Je ne me souviens pas avoir entendu te plaindre avant… », lui rappela-t-elle en envoyant un souffle chaud dans son oreille. « Tu es un merveilleux amant, tu sais… Toi au moins, tu sais comment faire plaisir aux juments… Alors viens, détends-toi et laisse-moi m’occuper de toi… Je sais que tu le veux… Je le sais… », lui murmura-t-elle en faisant descendre son sabot blanc de plus en plus bas vers l’entrejambe de l’étalon.

Mac se recroquevilla un peu plus et se mit dans un coin du lit, presque collé au mur, repoussant une nouvelle fois la jument.

« Rarity… T’es mariée… Et j’ai quelqu’un qui m’attend… à la ferme… », haleta l’étalon.

« Il ne compte pas pour moi. Je le quitte quand je veux. Un seul mot de toi et je le quitterai », s’offusqua Rarity. « Quand à toi… On serait heureux ensemble… Je t’aime tellement et tu m’aimes aussi… ça ne sert à rien de te mentir quand tu sais que la vérité est aussi douce… et à portée de sabots. » Elle parvint à retourner l’étalon et à l’embrasser.

Mac lutta et parvint très vite à la repousser, avant de se mettre à sangloter en reprenant sa position fœtale.

« J’peux pas… j’peux pas… J’peux pas ! » cria-t-il en laissant les larmes couler. « Cheerilee m’a appelé ce matin… Elle… » Il marqua une pause, les mots restant coincés dans sa gorge. « Elle… Elle est enceinte… J’peux pas la laisser tomber… J’peux pas… Je l’aime et je la laisserais pas seule… J’peux pas… J’peux pas… » Les sanglots prirent le dessus et il se retrouva incapable de prononcer un mot de plus. Le son de ses pleurs et de ses grognements de douleur résonna dans la pièce.

Rarity recula de quelques pas sur le lit, le cœur fracassé. Elle tenta sa chance dans une dernière tentative désespérée.

« Mais… les nuits qu’on a passé ensemble depuis un mois… Les promesses qu’on s’est faites… Tout ça… tout ça ne veut rien dire pour toi ? », lui demanda-t-elle, essayant de sauver les apparences.

Mac ne répondit pas de suite et continua à pleurer.

« J’peux pas… J’peux pas… J’suis qu’un pauvre con… Je mérite pas d’être papa…. J’suis qu’un pauvre con… J’peux pas… Laisse-moi… Laisse-moi…», sanglota-t-il à intervalles réguliers.

Les yeux embués et la lèvre tremblotante, Rarity descendit du lit et marcha péniblement vers la porte de sortie de la chambre, chaque pas se faisant plus difficile à faire, sentant qu’elle allait défaillir et s’écrouler à chaque mètre fait vers la porte. Elle jeta un dernier coup d’œil vers Mac, qui était pris de tremblements et pleurait toujours à chaudes larmes. Rarity voulait pleurer, hurler, crier son désespoir mais quelque chose de coincé dans sa gorge empêchait tout son de sortir. Elle referma la porte de la chambre et s’en alla vers la sienne, où elle s’écroulerait quelques minutes plus tard, quand enfin elle retrouva la parole, pour crier, gémir, vomir, hurler sa douleur à son tour.

Dans son propre lit, Mac retrouva peu à peu la parole après de longues minutes à pleurer sur son sort.

« J’suis désolé, Rarity… j’suis désolé… Rarity… Rarity… RARITY ! RARITY ! RARITY ! »

La licorne tourna la tête vers sa gauche.

« Rarity ! » cria encore sa sœur. « Qu’est-ce que tu fiches ? On est sorties du taxi et tu es resté gelée sur place ! Qu’est-ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-elle en faisant face à sa sœur.

Rarity sortit de sa torpeur et secoua sa tête. « Oh… je… c’est juste que… c’est si grand… Ça me rappelle tant de souvenirs… », souffla-t-elle en levant la tête vers le bâtiment aux centaines d’étages.

Sweetie lâcha un petit rire. « Tu me raconteras ça plus tard, d’accord ? On va aller s’installer, suis-moi », dit-elle avant de pénétrer dans l’hôtel luxueusement décoré.

Rarity la suivit et s’apprêtait à entrer en passant par les portes coulissantes quand elle vit le reflet de Mac dans la vitre soigneusement récurée.

Il levait aussi la tête très haut et semblait plongé dans ses pensées, un peu comme Rarity quelques secondes auparavant. Il finit par baisser les yeux et tomba sur la jument.

Ils se fixèrent quelques secondes avant de détourner le regard, les joues rouges des deux côtés, même si cela se voyait beaucoup plus chez la licorne. Le groupe entra enfin au complet dans l’hôtel, donnant le ton pour les trois prochains jours à Las Pegasus.

Mac semblait être le plus secoué par ce retour dans la ville où les choses avaient prises un tour nouveau pour lui plus d’une décennie auparavant. Il restait en retrait et silencieux, encore plus que d’habitude, ne voulant pas remuer les souvenirs d’avant. Il se fit plus que discret jusqu’au soir du concert. Rarity et lui s’échangeaient des regards entendus et teintés d’une certaine étrangeté, sachant tous les deux ce que cet hôtel de Las Pegasus signifiait pour eux et ce à quoi il avait mené jusqu’à leur reformation en tant que membres d’un groupe.

Une certaine complicité venait de se perdre au sein des Ponytones, ce que ne manqua pas de remarquer Sweetie, toujours inquiète au moindre signe négatif venu de sa sœur.

Même si le concert s’était déroulé parfaitement, la licorne ne put s’empêcher d’aller voir Rarity dès la fin du show, l’isolant quelques minutes du reste du groupe.

« Rarity, je peux te parler ? » lui demanda-t-elle en la prenant vers le sabot, sous le regard curieux des quatre autres poneys.

« Euh…, bien sûr, Sweetie, mais pourquoi ? Il s’est passé quelque chose ? » demanda-t-elle à son tour, un peu surprise par la réaction de sa sœur.

« Non, non, rien de grave, juste histoire de discuter entre sœurs », lui répondit Sweetie, en adressant un sourire au groupe pour les rassurer.

« Oh… », Rarity se tourna vers eux quatre, « j’arrive tout de suite. » Les deux partirent s’isoler en coulisses.

Sitôt seules, Rarity redemanda : « Sweetie, il y a un problème ? »

« C’est à toi de me le dire », lui répondit sa sœur du tac au tac. Rarity leva un sourcil.

« Qu’est-ce que tu me chantes ? Tout va très bien, nous sommes tous réconciliés et les meilleurs amis du monde, je ne vois pas de quoi tu parles… », se défendit la licorne.

Sweetie laissa pendre ses mots pendant quelques secondes avant de répondre. « Je vois qu’il y a quelque chose de changé chez toi depuis qu’on est arrivés ici. Si tu as un problème, tu peux m’en parler, tu sais », lui dit sa jeune sœur en posant un sabot sur son épaule.

Rarity leva à nouveau un sourcil interrogateur. « Je… je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Tout va très bien. Qu’est-ce qui te faire dire ça ? » lui répondit-elle, reprenant de la confiance sur la fin de sa phrase.

Sweetie amena un sabot sous son menton et réfléchit. « Eh bien… d’habitude, tu es du genre à faire les boutiques dans chaque ville, mais ici, tu restes cloîtrée dans ta chambre. Et… » Elle marqua une pause. « Je ne sais pas, y’a pleine de petites choses comme ça. Tu as l’air juste… ailleurs. Il y a quelque chose qui t’inquiète ? Même Mac a l’air bizarre depuis qu’on est arrivés ici… »

Inconsciemment, Sweetie avait visé juste et une certaine panique s’empara de Rarity, qui fit de son mieux pour garder une confiance dans sa voix.

« Sweetie, tout va très bien, c’est juste que… c’est Las Pegasus, c’est une ville très différente des autres et… » Elle se mordit la lèvre inférieure, recherchant une excuse valable que pourrait croire Sweetie. « Ce n’est pas ma ville préférée, trop tape-à-l’œil, tu sais… Mais ça ira mieux demain quand nous partirons, je peux te l’assurer.»

Sa sœur se tût quelques secondes, laissant Rarity montrer ses dents dans un sourire gêné.

« Tu es sûre ? Je veux dire, le groupe marche bien à nouveau, si quelque chose ne va pas, il faut que tu sois honnête avec moi. Je suis ta sœur, on s’est promis un jour de ne pas se mentir, alors », elle s’avança à nouveau et étreignit calmement sa sœur, murmurant les derniers mots à son oreille. « Si tu as un souci, tu sais que je serais toujours là pour t’aider. Je veux juste que tu le saches. »

Rarity ouvrit de grands yeux, ce que ne vit pas Sweetie depuis sa position et hésita. Hésita à lui dire ce qui s’était passé, hésita à lui dire pourquoi elle avait l’air « ailleurs » depuis l’arrivée à Las Pegasus. Après tout, c’était une vieille histoire qui n’avait plus aucune importance maintenant, ou si peu maintenant qu’elle et Mac étaient célibataires. Plus que dix ans avaient passés et il y avait prescription. Cela n’avait pas empêché le groupe de se reformer et que les choses redeviennent comme avant.

Comme avant.

Beaucoup de pensées se mélangèrent dans la tête de Rarity.

Est-ce que les choses pouvaient vraiment être comme avant ? Etait-elle seulement heureuse avant ? Est-ce que cette tournée avait-elle été uniquement faite dans ce but ? Pour retrouver un bonheur dont elle n’avait même pas la conviction d’avoir connu ?

Non.

Il fallait avancer, se créer de nouveaux souvenirs pour chasser les anciens. Rien ne pouvait être comme avant, rien ne le devait. Ça ne servait à rien de retrouver un passé qui l’avait rendu souvent malheureuse, même si elle ne pourrait jamais s’en défaire totalement. Seul le présent comptait et il fallait en profiter autant que possible tant que les choses allaient bien, sans penser à la suite, ou si peu.

Rarity ouvrit sa bouche pour parler, dire quelque chose, n’importe quoi, sans qu’elle-même sache quoi exactement. Aucun son ne sortit et elle se contenta de passer ses sabots autour de sa sœur pour retourner le câlin.

« Ne… Ne t’inquiète pas, Sweetie. J’ai tourné la page, je suis heureuse avec le groupe et c’est tout ce qui compte. Merci d’être là pour moi », lui répondit-elle finalement, presque mécaniquement avant de la relâcher et de lui sourire.

Sweetie lui fit un petit sourire après quelques secondes, avant de repartir en coulisses rejoindre les autres, sous le regard de sa sœur. Rarity poussa un long soupir quand elle fût enfin seule.

Vivement le départ de Las Pegasus…, pensa-t-elle.

Le retour à l’hôtel se faisait dans un calme relatif, le cocon de bois du taxi protégeant des lumières et des bruits intempestifs, sans toutefois beaucoup atténuer le son si particulier de la ville. Fatigués et satisfaits du concert, le silence se fit dans le chariot, les sourires occupant la place des mots. Rarity tourna à un moment la tête vers Mac, qui fixait les rues animées, l’esprit occupé à autre chose, comme il le faisait souvent. Elle le fixa quelques instants, espérant qu’il la regarde pour une raison qu’elle ignorait, mais rien ne se passa et il garda la tête ailleurs jusqu’à l’arrivée à l’hôtel.

Rarity resta quelques instants au pied de l’hôtel pour signer des autographes et discuter avec quelques fans qui avaient couru jusqu’à l’hôtel pour voir de plus près le groupe. Elle fut la dernière à revenir dans l’hôtel et à monter à l’étage où tout le groupe avait sa chambre (afin de pouvoir les regrouper plus facilement en cas de problème, sur demande express de Scootaloo).

Le silence régnait dans le couloir et Rarity repensa à ce moment fatidique dans ce même hôtel, des années auparavant. Le silence la laissait seule avec ses pensées, qui se faisaient de plus en plus pressantes. Depuis le début de la tournée et même avant, les choses avaient été différentes avec Mac. Ils ne se parlaient pas, ou si peu grâce à l’amitié entre leurs sœurs, menaient leurs vies chacun de leur côté, séparés. L’étalon avait toujours prit son rôle dans le groupe avec un certain détachement, ce que ne l’empêchait jamais de travailler dur quand il le fallait, que ce soit sur scène ou dans l’enregistrement.

Son idylle enflammée avec Rarity les avait surpris tous les deux. Imprévue, sans que les deux ne sachent trop pourquoi ils avaient finis par se connecter ainsi, un soir dans une chambre d’hôtel, puis dans une autre, encore une autre et ainsi de suite jusqu’à Las Pegasus. Une romance passagère, propre au rythme des tournées, mais non dénuée de passion. Peut-être une façon de relâcher la pression qui commençait déjà à miner le groupe, s’imagina Rarity. Toujours est-il qu’elle s’était poursuivie quelque temps, dans le secret des chambres d’hôtels et des villes traversées.

Face à la chambre de Mac, le sabot prêt à frapper à la porte, le passé vint se rappeler à la jument. La situation n’était plus la même pour eux, ils étaient plus matures, alors qu’y avait-il de mal à discuter simplement entre adultes ? Ce n’est pas comme si l’un des deux avait envie de revivre cette période….

Pas vrai ?

Rarity hésitait, le sabot tremblant collé au bois de la porte.

Le sabot blanc se rabaissa. La jument retourna à sa chambre à proximité, ouvrit la porte et entra, s’affaissant contre celle-ci, essayant de chasser les pensées qui remplissaient sa tête, voulant que le silence se fasse dans la pièce comme dans son esprit.

TOC-TOC

Le silence ne dura pas longtemps et un coup à sa porte la fit sursauter.

L’avait-il vue ? Etait-ce Mac ? Un espoir fou lui traversa l’esprit pendant les quelques secondes où le sabot blanc tritura la poignée de porte.

« Rarity, ça faisait longtemps… »

Pas d’étalon rouge géant, constata la jument blanche. Mais un poney terrestre à la fourrure brune, à la crinière dorée et aux dents brillantes façon star de publicité, aux lunettes bien calées sur le museau et lui donnant un air de star.

Money Maker, son ex-mari.

Rarity fronça immédiatement les yeux. Dire qu’ils s’étaient quittés en bons termes était un euphémisme.

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? » lui demanda-t-elle sur un ton sec et dépourvu de toute émotion malgré leurs retrouvailles. Il prit un air surpris et lâcha un petit rire d’entre ses dents.

« Quoi ? Même pas un petit bonjour pour ton ex-époux ? Je te croyais plus polie que ça… », répondit-il en s’approchant pour l’embrasser sur la joue.

Rarity posa un sabot sur son museau pour l’empêcher d’aller plus loin. « Hmpf ! Quel mufle tu fais, venir comme ça sans prévenir ! Pour qui me prends-tu ? » s’énerva-t-elle rapidement. L’étalon recula et frotta son museau, sans jamais qu’un sourire ne le quitte.

« J’ai entendu dire que les Ponytones se reformaient et j’ai voulu voir si c’était vrai », commença-t-il. « J’ai vu le stade, plein à craquer, j’ai vu les fans, extatiques. Et je t’ai vu, toi, toujours sublime. Et ce que j’ai vu ensuite, c’est seulement toi. Juste toi sur scène, devant le même stade plein pour chanter tes chansons, pas ces trucs gnangnan et débiles », expliqua-t-il à grands coups de sabots levés pour se joindre aux paroles.

« Débiles ?! Que ça te plaise ou non, ce sont aussi mes chansons et j’aime les chanter, c’est même moi qui ait voulu reformer le groupe », se défendit Rarity en fronçant les yeux. Money Maker prit un air surpris.

« Oh, vraiment ? Ce n’est pas ce que tu disais avant de partir il y a dix ans… », lui rappela-t-il douloureusement en relevant ses lunettes. « C’est même pour ça que tu as stoppé la tournée à l’époque… »

Rarity serrait les dents. « Et qui m’a poussé à faire une carrière solo ? Qui ? » demanda-t-elle en pointant un sabot accusateur vers lui. « Qui m’a assurée que je deviendrais encore plus célèbre que le groupe ? Qui m’a fait signer des contrats pour des albums ? Et tout ça pour rien ! Tout ça pour que tu me laisses seule en me trompant avec une de tes conquêtes ! » Le feu couvait dans ses yeux et dans sa voix, mais Money Maker ne broncha pas.

« Bébé, c’est le business. Je vais pas t’apprendre ça. J’y peux rien si le public n’a pas voulu de toi », lui répondit-il, en s’appuyant contre le rebord de la porte. « Enfin bref, si je viens, c’est pour te proposer un deal. Puisque tu connais à nouveau le succès, on pourrait relancer ta carrière. Faut battre le fer tant qu’il est chaud, comme on dit, hein ? » expliqua l’étalon en relevant à nouveau ses lunettes pour lui adresser un clin d’œil.

Rarity commençait sérieusement à s’énerver et devait se contrôler pour ne pas hurler dans le couloir silencieux. « Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je suis en tournée avec les Ponytones et j’en suis très heureuse. J’ai vu où te faire confiance m’a menée, alors non merci », dit-elle fermement pour clore le débat, le sabot posé sur la porte pour s’apprêter à la fermer.

Money fit une petite moue. « Aww, mon p’tit diamant, tu joues collectif maintenant ? T’as pas envie de connaître à nouveau le grand frisson, si tu vois ce que je veux dire... C’était quand la dernière fois qu’un étalon t’a fait grimper aux rideaux ? » Il se fit plus pressant et s’approcha d’elle avec insistance, la faisant un peu reculer et baisser le sabot.

« Money, si tu n’arrêtes pas, je vais crier… », le menaça la jument.

« Mmm… tu me résistes ? C’est mon jeu préféré, t’es toujours la même en fait. » Il tendit ses lèvres, espérant trouver celles de Rarity, qui paniquait et sentait son cœur s’accélérer. Paralysée par la peur, elle était gelée sur place et voyait l’étalon s’approcher dangereusement d’elle, sans échappatoire. Intérieurement, elle hurlait, mais sa bouche ne suivait pas. Elle-

« Un problème, part’naire ? »

Mac…., souffla-t-elle, devant retenir un soupir de soulagement.

Derrière Money, l’étalon rouge toisait le plus petit poney, jetant son ombre à la fois menaçante et rassurante sur eux deux. Money s’écarta de Rarity et se retourna, reprenant son attitude conquérante.

« Mac, quel plaisir de te voir ! T’as pas changé, toujours aussi… » Il le regarda de haut en bas. « Grand. »

Rarity poussa un soupir, cette fois d’exaspération. « Mac, voici mon ex-mari, Money- »

« -Maker, ouaip, on se connaît », répondit l’étalon en tendant poliment un sabot, que l’autre étalon secoua énergiquement.

« Super concert, mec, j’adore, le stade plein, les poneys qui hurlent, dingue », énuméra-t-il, passant en mode business.

« Merci », répondit d’un air stoïque Mac. « Qu’est-ce que tu fais dans l’coin ? » demanda-t-il en rabaissant le sabot.

« Je rendais une petite visite à mon petit colibri d’amour. On allait justement prendre du bon temps tous les deux, si tu vois c’que je veux dire », s’amusa-t-il, riant seul à sa propre blague en donnant un coup de coude à Mac.

Rarity s’interposa. « Ce n’est pas du tout ce qui était prévu. Money, je suis contente de savoir que tu vas bien, mais c’est là que nos chemins se séparent. Alors, bonsoir et bonne nuit », dit-elle avant de commencer à refermer la porte.

L’étalon mit son sabot en opposition. « Allez Rares, tu me dois bien ça, non ? T’as bien reformé les Ponytones, tu peux bien te reformer avec moi, au moins pour ce soir… » Il agita ses sourcils d’un air suggestif.

« T’as entendu la dame ? Elle t’a dit non, alors fiche-le camp d’ici avant que je m’énerve », dit Mac, situé derrière l’étalon, sur un ton plus menaçant et indiquant qu’il ne plaisantait pas.

« Reste en dehors de ça, tu veux ? » Money se retourna et fronça les yeux. « J’ai été marié à cette jument, j’pense que j’ai le droit de lui parler, non ? Alors fous-moi la paix, bouseux. » Il se retourna et refit son sourire enjôleur à Rarity. « Où en étions-nous ? »

Rarity s’énerva pour de bon. « Tu es bouché ? Fiche-moi la paix ! Je ne veux plus jamais te revoir, tu peux te rentrer ça dans ta petite tête d’imbécile ? Tu n’as toujours pas compris que c’était fini ? » Pour un peu, elle avait l’impression de s’adresser aux Ponytones au moment de la séparation du groupe.

Money Maker s’énerva aussi. « Les grandes histoires d’amour ne se terminent jamais. Laisse-moi m’occuper de toi, tu ne regretteras pas… Après tout, je sais toujours comment te faire crier mon nom. Toute la nuit s’il le faut. » Il se lécha les lèvres et agita encore les sourcils, effrayant Rarity, qui recula de quelques pas dans la chambre, reprenant le même état de paralysie dans lequel elle se trouvait juste avant l’arrivée de Mac.

« Je… je… », bégaya-t-elle, le cerveau à nouveau court-circuité.

Money Maker s’approcha de plus en plus, les lèvres à nouveau tendues vers la jument. Il ferma les yeux, espérant cette fois trouver enfin le chemin vers la bouche de Rarity.

Il tendit les lèvres et embrassa… le vide.

Il rouvrit les yeux et vit qu’il était revenu au niveau de la porte, sentant des sabots musclés l’entourer. Sans pouvoir contrôler les mouvements de son corps, il se retrouva face au massif étalon rouge, qui le regardait avec des yeux plein de rage.

« T’as pas entendu la dame ? Tire-toi d’ici ! » Et sur ce, il lui envoya un coup de sabot en pleine mâchoire qui surprit l’étalon, le faisant tituber dans le couloir. Il reprit ses esprits, se frotta la mâchoire avec son sabot et fixa Mac, plongeant ses yeux dans ceux très très menaçants du fermier. Un simple regard le fit comprendre qu’il valait mieux déguerpir et s’estimer heureux d’avoir la vie sauve. Il fila à toute vitesse vers les escaliers, penaud et défait, sans même jeter un dernier regard vers Rarity.

La jument était toujours un peu choquée et mit quelques secondes pour reprendre son souffle ainsi que ses esprits. Mac s’avança lentement vers elle pour ne pas lui faire peur et s’abaissa pour être à son niveau. Rarity se calma et observa son sauveur. Ses yeux étaient pleins d’inquiétude pour elle, une chose qu’elle avait rarement vue chez un étalon. Pas depuis si longtemps.

« Je… je… Merci, Mac. Merci », bredouilla-t-il incapable d’en dire plus.

Mac tendit un sabot et caressa sa joue pour lui offrir du réconfort. Rarity leva ses yeux vers lui et retrouva son sourire. Elle se sentait en sécurité ainsi. Mac sourit aussi pendant quelques secondes, avant que quelque chose ne semble se déclencher en lui, le faisant perdre son sourire et retirer son sabot rouge.

« Je… Je f’rais mieux d’aller m’coucher, y’a… y’a un long voyage demain », murmura-t-il, d’un air timide et les joues rouges sous son pelage de la même couleur.

Rarity ne répondit pas de suite avant de trouver les mots, aussi simple étaient-ils en fin de compte. « Oui… Moi aussi… Merci encore, Mac. Merci. »

Mac se retourna et partit vers sa chambre, qu’il ouvrit, toujours sous le regard de la licorne, incapable de le quitter des yeux, ayant besoin de le voir pour se sentir hors de danger. Avant de rentrer et de la laisser seule pour la nuit, il se retourna une dernière fois.

« Si t’as un souci ou s’il revient, tu cries et je m’occupe de lui, okay ? » lui dit-il.

Rarity ne put qu’hocher la tête. « Me… Merci encore, Mac. Il… je ne pense pas qu’il reviendra, il a compris… j’espère », lui répondit-elle.

Mac lui sourit, faiblement mais sincèrement. « Bonne nuit, Rarity », lui dit-il simplement.

Toujours un peu sonnée, la licorne bégaya : « B… bonne nuit, Mac. »

La porte de la chambre de l’étalon se referma, suivie peu après par celle de Rarity.

La licorne se retrouva seule dans sa chambre, à repenser sans arrêt à ce qui venait de se passer. A se rejouer le scénario sur ce qui aurait pu se passer si elle avait toqué à la porte de la chambre de Mac.

Est-ce que… ? Est-ce qu’il….? Est-ce qu’elle… ?

C’était comme si son esprit refusait de former les questions, la laissant sans réponse. Elle passa de longues minutes à faire les cent pas dans sa chambre, à s’imaginer des centaines de possibilités dans sa tête. Le destin lui jouait un sacré tour ce soir, comme s’il la poussait à agir et à faire de ce passage à Las Pegasus quelque chose de différent de tous ceux dans les autres villes de la tournée.

Rarity ressentit de l’inquiétude, de la panique, de l’espoir, du désespoir, de la joie, de l’excitation, de la peur… Tout ça en quelques minutes. Elle s’allongea sur le lit et étendit ses sabots sur le grand matelas bien trop grand pour elle.

Est-ce que ça en valait la peine ? se demanda-t-elle, repassant par tout ce qui s’était passé ces vingt dernières années, avec et sans les Ponytones.

Est-ce que ça en vaut la peine ?

….

Rarity prit une décision.

Elle se leva du lit, le cœur battant à cent à l’heure en revivant les mêmes émotions qu’il y a quelques minutes.

Elle sortit de la chambre, vérifia les alentours, referma la porte et s’approcha lentement de celle de Mac.

Le même sabot tremblant, la même hésitation. Mais cette fois, la détermination prit le dessus et le membre blanc toqua contre la porte, le regard reflétant cette volonté enfin retrouvée.

TOC-TOC

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Note de l'auteur

Ah ah, vous vous y attendiez pas au début de ce chapitre hein? Vous vous posez plein de questions? Mais qu'est-ce qui va se passer après?

Réponse dans un peu plus de deux semaines. J'ai tellement hâte que vous lisiez la suite!

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AuRon
AuRon : #39484
J'ai vraiment apprécié pour le coup :) même si c'est un schéma classique, il rend très bien. Après Money Maker aurait mérité un approfondissement. En tout cas, j'espère que l'histoire continue sur cette lancée car elle est géniale :) à dans deux semaines.
Il y a 2 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #39415
Bof.

Je vais te dire, si on s'y attendait. Pas forcément à ce que ce soit un flashback, mais le fait qu'il y ait eu une liaison entre Bigmac et Rarity, c'est tellement flag, que j'ai l'impression de voir un espion dans la Légende de l'Harmonie. A partir de là, faire de l'ex de la licorne, un connard violent, et ça alors, Bigmac qui la sauve, c'est tellement pas ce qu'on a droit dans 99% de fics de romance.

Pis Rarity la faible princesse qu'est paralysée devant un mec violent, un peu lol quoi. Elle défie ouvertement les dragons pour protéger Spike, frappe la menticore au visage et gère des changelins à sabots nus. Sans compter que même si elle est moins forte en magie offensive que Twilight, elle peut toujours se servir de sa corne.
Il y a 2 ans · Répondre

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