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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 10: Seaddle

Quelques minutes avant le concert, la routine se répétait en coulisses. Les dernières retouches sur les costumes, ici une touche de mascara supplémentaire, des crinières qui se recoiffaient, des vocalises, des techniciens qui couraient dans tous les sens….

Cette fois, Fluttershy avait demandé à Sweetie de rester près d’elle dans sa loge pour l’empêcher de se dédouaner au dernier moment. La pégase finissait de coiffer sa crinière, avec des sabots tremblotants, incapable de cacher sa nervosité à l’approche du show.

Sweetie l’avait remarqué. « Fluttershy, si tu ne peux vraiment pas, il ne faut pas insister. Ce n’est pas bon pour toi. »

La pégase cessa le mouvement de sa brosse sur ses cheveux roses et la reposa lentement, inspirant longuement. « Comment tu fais sur scène ? » lui demanda-t-elle soudainement.

« Pour ? » questionna la licorne, sans sourciller.

« Pour ne pas être stressée », ajouta Fluttershy.

« Oh... Bien sûr », répondit-elle, un peu gênée par la stupidité de sa précédente question. Elle réfléchit quelques secondes, penchant sa tête en arrière et fixant le plafond, comme elle le faisait souvent quand elle cherchait des réponses aux questions comme celles-là, celles dont les réponses étaient enfouies en elles et difficile à faire remonter.

« Tu sais, j’ai le trac aussi avant de monter sur scène », commença-t-elle en rabaissant sa tête vers la pégase. « Qui ne l’a pas, hein ? Certains poneys sont juste plus doués que les autres pour le cacher. »

Fluttershy regarda son reflet dans le miroir et se força à rire. « Je ne suis pas très bonne, n’est-ce pas ? »

Sweetie se leva de sa chaise et s’approcha d’elle, en la regardant à travers le reflet du miroir. « Tu sais, ça s’apprend », la rassura-t-elle.

« Tu peux me donner quelques conseils ? » demanda Fluttershy en tournant la tête vers la licorne.

« Bien sûr », répondit-elle. Elle bondit sur sa chaise et en fit sa scène. « Quand tu es sur scène, tu ne peux pas oublier tout le monde qui te regarde. C’est impossible. Pour quelqu’un comme toi, que ce soit 10, 15 ou 50 000 poneys devant toi, c’est la même chose. Tu ne peux pas en faire abstraction. »

Fluttershy hocha la tête. Même devant un petit groupe, elle avait beaucoup de mal à s’imposer et était heureuse d’avoir Discord avec elle la plupart du temps pour parler à sa place, même s’il fallait le recadrer par moments.

« Un public, ça doit se conquérir à chaque fois. Même s’ils ont acheté des tickets, ils peuvent être déçus à la fin si le concert n’est pas bon. Ils sont contents de voir les Ponytones, mais ils en veulent plus, toujours. Tu ne devrais pas t’occuper de ça. C’est Rarity ou Toe et Torch qui se chargent de parler. Toi, tu es là pour chanter, c’est tout. Et c’est pour ça que 70 000 poneys sont là à quelques mètres de toi ce soir », continua-t-elle en faisant un signe de sabots vers la porte.

Fluttershy ne prenait jamais la parole sur scène et n’ouvrait sa bouche que pour chanter. Alors, jusque-là, ce que disait Sweetie tombait sous le sens.

« Pour chasser le trac, tu peux faire deux choses : soit tu te concentres uniquement sur ce qui se passe sur scène comme moi je le fais avec mon piano », détailla la licorne, « soit tu fermes les yeux et tu te sers du public pour chanter non pas pour eux, mais avec eux. Laisse-toi porter, tout simplement. Imagine que tu es un des poneys dans le public.» Sweetie ferma les yeux pour accompagner ses paroles, ainsi que la pégase.

« Et quand tu sens que le moment est venu, tu rouvres tes yeux et tu vois les regards des poneys souriants, avec des étoiles dans les yeux qui t’applaudissent. Tu chantes, tu fermes les yeux ou tu regardes quelqu’un sur scène, puis tu profites des applaudissements pour te donner confiance et continuer », finit Sweetie.

Fluttershy se tut quelques secondes. « Et ça marche ? » demanda-t-elle.

« Hm-hm », fredonna d’approbation la licorne. « Chacun sa méthode. Tu peux aussi penser à autre chose quand tu chantes pour te motiver et pour que cela passe plus vite. Comme si tu passais en pilotage automatique. Mais c’est assez difficile à faire devant un stade plein », tempéra-t-elle.

Fluttershy retourna sa chaise vers le miroir, où elle avait accroché une photo.

« Je pense que tu sais à qui penser pour chasser ton trac. Tu l’as dit toi-même, tu as retrouvé le truc, non ? » l’interrogea Sweetie, tout en s’approchant d’elle et en fixant aussi la photo.

Fluttershy ne répondit pas et continua à fixer longuement l’image, un petit sourire se dessinant lentement sur son visage.

« Oui. Tu as raison. Si j’ai pu le faire un jour, alors il n’y a pas de raison pour que je n’y arrive pas à nouveau », affirma la pégase, retrouvant de la force dans sa voix.

« FLUTTERSHY ! Qu’est-ce que tu fais, c’est à nous dans deux minutes ! » hurla Rarity en faisant claquer la porte de la loge avec fracas, faisant sursauter la pégase.

« Rarity ! Calme-toi un peu, on finissait de se préparer, on arrive ! » lança Sweetie à sa sœur, les yeux froncés. À côté d’elle, Fluttershy respirait de façon saccadée, à toute vitesse, le cœur battant à cent à l’heure et la panique menaçant de reprendre le dessus après avoir été repoussée loin de son esprit.

Rarity s’approcha de son amie. « Fluttershy, désolée si je t’ai fait peur, mais nous devons vraiment y aller. Tu pourras chanter avec nous ce soir ? » demanda la licorne, un peu sèchement.

« O…. Oui. J… j’arrive, je te suis », souffla la pégase. Rarity n’en demanda pas plus et sortit de la loge quelques secondes après y être entré.

« Respire un grand coup, calme-toi et ça ira bien », la rassura Sweetie en arrivant à sa hauteur et en enroulant son sabot autour de celui de la pégase. Ce contact physique pour la rassurer était une chose essentielle dans la préparation avant de monter sur scène, se souvint Sweetie. Fluttershy sourit et prit de grandes bouffées d’air pour reprendre son attitude conquérante affichée avant l’entrée fracassante de Rarity.

Les deux juments sortirent de la loge et rejoignirent le reste du groupe. Sweetie délivra ses derniers conseils.

« Souviens-toi de ce que je t’ai dit. Laisse-toi porter par le public. Ce ne sont pas des ennemis, ils viennent pour le groupe, pour vous entendre chanter. C’est ce que tu fais de mieux, alors chante, tout simplement. Et pense à Rose. »

Fluttershy hocha la tête et monta sur scène, avec à peine un regard vers le public massé qui applaudissait à tout rompre lors de l’entrée du groupe. Un regard qui suffit toutefois à manquer de briser la carapace qu’elle avait essayé de se forger depuis le dernier concert.

Elle alla se positionna derrière le micro, jetant un dernier coup d’œil vers Sweetie, qui lui sourit pour la rassurer.

« Bonsoir à tous ! Nous sommes les Ponytones et nous sommes très heureux d’être ici ce soir ! Comment ça va, Seaddle ? » demanda Rarity.

Laisse les autres parler. Tu n’es là que pour chanter.

La première chanson se lança.

‘Everypony says you should learn to express your voice…’

Ferme les yeux.

‘You’ve got to find the music, find the music in you…’

Pense à autre chose.

‘Find the music in you !’

Sers-toi du public. Chante avec eux.

‘Find the music… find the music… find the music in you !’

Rouvre les yeux et regarde-les. Ils sont heureux d’être là et toi aussi.

Et Fluttershy rouvrit les yeux, comprenant le sens des mots de Sweetie. Le public n’était pas contre elle, mais avec elle. Avec toujours une petite peur inaltérable, mais reparti sur le bon chemin désormais, la pégase parvint à se détendre et à se concentrer sur autre chose que les nombreux poneys présents. Le concert se passa bien pour elle, ainsi que pour le reste du groupe, qui dut admettre ce soir-là que tout avait enfin été parfait.

Le trajet de retour à l’hôtel fut pour une fois paisible. Les choses semblaient enfin bien se passer, sans que rien ne puisse briser l’alchimie recrée à la fois sur scène et en dehors, au moins ce soir. Les pièces du puzzle se remettaient enfin dans le bon ordre.

Bien entendu, cela n’allait pas durer.

Alors que le chariot déchargeait les passagers devant l’hôtel, Scootaloo arriva à leur hauteur et les avertit. « Il y a quelqu’un pour vous à la réception. Quelqu’un de votre maison de disques. »

Les cinq poneys levèrent un sourcil et la regardèrent avec un air intrigué.

« Euh… tu veux dire notre ancienne maison de disques ? » demanda Torch.

« Ce n’est pas ce qu’il dit. Suivez-moi », précisa-t-elle. Le groupe suivit la pégase vers l’endroit indiqué.

Un poney terrestre gris, à la crinière noire et à l’air blasé les attendait, l’attaché-case posé à ses sabots au niveau d’un des salons dans l’entrée de l’hôtel. Un vrai businesstallion en mission. Il vit arriver le petit groupe sans ciller.

« Les Ponytones, je présume ? » demanda-t-il d’un ton froid et mécanique. « Pen Pal, je représente la compagnie Equestrian Records. J’ai à vous parler. »

Une certaine gêne s’empara du groupe. Que voulait ce poney ? Avait-il un contrat à leur proposer ? Vu l’heure tardive et la fatigue d’après-concert, les questions n’allaient pas plus loin et puisque tout le monde voulait en finir au plus vite, les cinq Ponytones, Sweetie, Scootaloo et Pen Pal s’installèrent dans les fauteuils disposés autour, dans un coin pour éviter les oreilles indiscrètes.

Il ouvrit un attaché-case et commença son speech en sortant les documents.

« Je viens vous voir puisqu’en tant que représentant de votre maison de disques- »

« Comment ça ? » l’interrompit Torch. « Nous avons rompu le contrat quand le groupe a splitté, nous ne sommes plus liés à aucune maison de disques. »

Pen Pal marqua une pause et reprit la parole avec son ton toujours aussi sec. « Ce n’est pas ce qui est indiqué dans ces documents. » Il en sortit quelques-uns et les tendit au groupe. « La séparation du groupe n’entraînait pas l’interruption du contrat. Selon ces termes, paragraphe 35 alinéa 4, vous nous devez encore un album avant de pouvoir vous libérer de votre engagement avec Equestrian Records. »

« QUOI ?! » s’écrièrent-ils tous, plus ou moins forts. En tant que manageuse, Scootaloo chercha frénétiquement ladite page, qu’elle lut à toute vitesse, devant se rendre à l’évidence.

« Oui, il a raison. Il est dit que la séparation du groupe n’entraîne pas la fin tacite du contrat signé », expliqua-t-elle, continuant à lire.

« On…. On peut sortir une compilation ou un album live pour faire le compte, non ? » s’enquit Toe, qui paniquait de plus en plus.

Scootaloo chercha encore et répondit avant Pen Pal. « Non. C’est écrit ici que ça doit être exclusivement des enregistrements originaux. Rien d’autre. »

Une chape de plomb tomba sur le groupe, qui se tut pendant quelques longues secondes, sous le choc.

« C’est pas vrai… » soupira Torch. « On va vraiment devoir refaire un album entier ? Il n’y a pas moyen de racheter le contrat et d’en finir une bonne fois pour toutes ? »

« Vous pouvez, mais voilà ce que ça vous coûterait », expliqua le businesstalion en passant un papier vers l’autre côté de la table, là où se trouvait le groupe.

Rarity le prit dans son aura et le retourna. Tous manquèrent de s’étrangler en voyant le montant, qui était astronomique.

« C’est plus que ce que chacun va gagner sur toute la tournée ! » calcula rapidement Toe. « Qui a signé ce contrat stupide ? » s’énerva-t-il en lançant un regard noir à Pen Pal.

« Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même », dit-il froidement, se levant de son fauteuil et refermant son attaché-case avant de commencer à s’éloigner. « Je reviendrais d’ici la fin de la tournée pour voir si les choses avancent. Vous avez encore trois mois pour le livrer. Si ça n’est pas fait, ce sera le tribunal qui vous fera payer. Au revoir. » Et sur ce, il s’éloigna, laissant le groupe dans un mélange de confusion, perplexité, colère et inquiétude qui ne demandait qu’à exploser.

Après un long silence, interrompu par le bruit des pages que tournait Scootaloo, Fluttershy prit la parole.

« Pourquoi il ne nous reste que trois mois ? » demanda-t-elle.

Scootaloo feuilleta encore quelques pages avant de répondre. « Parce que le contrat courait sur quinze ans et que ça fera quinze ans dans trois mois exactement. »

Toe se massa les tempes avec ses sabots. « Je ne me souviens pas avoir signé ce contrat. Qui s’en rappelle ? » demanda-t-il en regardant tout autour de lui.

Mac secoua la tête. « C’est pas moi qui m’occupais de ça. »

Fluttershy se cacha derrière sa crinière. « Je… je n’ai jamais négocié avec la maison de disques. »

Alors que c’était au tour de Rarity de se justifier, Scootaloo arriva à la dernière page du contrat et lut à voix haute :

« Lu et approuvé, Rarity, représentante du groupe. »

La licorne en resta stupéfaite et ne prononça pas un mot.

« QUOI ?! » s’énerva Toe. « Je ne t’ai jamais désigné comme tel ! Personne ne l’a fait ! Tu as signé ce contrat dans notre dos ?! » Il fronça les yeux et s’approcha de Rarity, l’air menaçant.

« Hé ! À l’époque, je ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer ! » tenta-t-elle de se défendre. « J’ai signé parce qu’il était meilleur que le précédent contrat ! Je ne pensais pas que vous alliez ficher le camp parce que le groupe n’était plus assez bien pour vous ! Je l’ai fait pour le bien du groupe ! »

Le sang de Torch ne fit qu’un tour. « C’est toi qui oses me dire ça ? Dis-le moi en face ! Menteuse ! »

Les deux juments étaient museau contre museau. « C’est pour ça que tu as reformé le groupe, hein ? Pour ne pas avoir à tout supporter tout ce poids sur tes épaules ? Pour pouvoir faire payer les autres !? » aboya Toe, dont le regard s’était rempli de haine.

Rarity fit une grimace de dégoût. « C’est complètement faux ! Je ne savais rien avant ce soir, je le jure ! » s’offusqua-t-elle.

« Comment est-ce que je pourrais te croire ? Tu nous as menti, tu as signé en notre nom sans rien nous dire ! » reprit Torch en repoussant violemment Rarity avec un sabot.

« Hé ! Hé ! Calmez-vous ! » s’interposa Scootaloo entre les deux juments, tandis que Sweetie essayait de se faire la voix de la raison.

« Si il faut enregistrer un album pour casser le contrat, alors faites-le ! Même si ça ne vous plaît pas, faites-le ! Qu’il soit bon ou mauvais, la compagnie s’en fiche ! » proposa-t-elle.

« Sweetie, si c’était aussi facile… » soupira Torch. « Ça ne se fait pas d’un coup de baguette magique. Il faut composer, écrire les paroles, enregistrer… » énuméra-t-elle.

« Et faire un mauvais album juste pour le contrat, ce n’est pas dans mon éthique de musicienne », finit Rarity. Torch poussa un petit ricanement.

« Et signer des contrats dans le dos des autres, c’est aussi dans ton éthique ? » ricana-t-elle. Rarity lui lança le regard le plus noir possible, avec des yeux brûlants de rage, avant de se lancer vers elle, le sabot levé comme pour la frapper.

Sweetie se jeta sur elle et la plaqua au sol pour l’empêcher d’aller plus loin, sous les regards ébahis des autres clients de l’hôtel.

« Rarity ! Arrête ! Arrête ! » cria sa sœur. « Tout le monde nous regarde ! »

Le temps sembla se figer dans tout l’hôtel, Rarity constatant avec effroi que le spectacle qu’ils jouaient tenait en haleine les quelques poneys encore présents à la réception.

« Qu’est-ce que vous regardez ?! Allez voir ailleurs si je suis ! » grogna-t-elle en se relevant et en se recoiffant avec un sabot. Les clients se dispersèrent, en gardant toutefois un œil discret vers le petit groupe bruyant.

Scootaloo s’interposa à nouveau pour calmer le jeu. « Je vais appeler un avocat, il va voir ce qu’il peut faire, mais ça semble béton. Préparez-vous à enregistrer ce foutu disque si on ne trouve rien pour casser le contrat », annonça-t-elle en rangeant les papiers dans son sac de selle.

Toe et Torch restèrent côté à côte et ne baissèrent pas le regard face à Rarity, qui s’était un peu calmée après l’intervention de sa sœur. Tous s’observèrent pendant de longues secondes.

« Mac ? » Rarity se tourna vers l’étalon, qui semblait toujours sous le choc de la nouvelle et des éventuelles sommes à devoir rembourser. Il sortit de sa transe et posa ses yeux sur la licorne.

« Hmm ? » marmonna-t-il, ne s’attendant pas à prendre part de la dispute.

« Dès demain, commence à réfléchir aux paroles. C’est toi notre parolier, alors à toi de nous écrire les textes. Compris ? » demanda Rarity, plus sur le ton de l’ordre que du conseil.

L’étalon sembla un peu perdu au début, puis marmonna un petit « Ouaip », l’air toujours marqué.

« Bon. Ça, c’est fait. Vous deux », dit-elle en se tournant vers Toe et Torch, « vous êtes musiciens, vous allez bien trouver deux, trois notes à mettre bout à bout pour pondre des mélodies, n’est-ce pas ? Problème résolu ! Les Ponytones sortiront un nouvel album ! Voilà, tout le monde est content ? Il y a des journalistes ici pour annoncer la bonne nouvelle ? » Son ton moqueur trahissait sa colère grimpante.

Ne voulant pas aller plus loin, Toe et Torch se retirèrent vers les ascenseurs, passant devant Rarity qui ne leur accorda pas un regard et prit une pose snob, le museau levé bien haut en signe de dédain.

« On finira cette tournée et on fera ce disque. N’espère rien de plus, Rarity », grinça Toe.

La phrase fit mal à Rarity, bien plus qu’elle n’aurait voulu l’admettre ce soir-là. Trop fière, elle ne laissait rien paraître, même quand son espoir de réconcilier le groupe venait sans doute de se briser définitivement.

Le son des pas se dissipa, mais un autre finit par le remplacer.

Fluttershy sanglotait doucement derrière elle, avec Sweetie à ses côtés pour la réconforter. Rarity se retourna et la regarda dans les yeux pour rechercher du soutien, mais n’eût rien d’autre que ses yeux embués et plein de tristesse et de déception comme seule réponse à sa demande.

« Je… je vais te raccompagner », dit Sweetie d’une voix blanche et livide en aidant la pégase à se diriger vers les ascenseurs.

Scootaloo poussa un long soupir et sortit de l’hôtel pour effectuer un vol nocturne afin de se calmer.

« Les artistes... » soupira-t-elle assez fort pour se faire entendre de Rarity.

La licorne ne perdit pas plus de temps et partit dans sa chambre pour essayer de passer sa frustration sur quelque chose, n’importe quoi. Et aussi pleurer de rage, de colère et un peu de tristesse comme elle le fit ce soir-là. Ce n’était pas de sa faute si elle ne se souvenait plus de ce contrat, pas de sa faute si le groupe n’avait pas pu l’honorer jusqu’au bout. C’était la faute à Toe et Torch et leurs envies d’ailleurs. Ce n’était pas de sa faute. Ou si peu comparé aux autres. Oui, c’était leur faute, se répéta-t-elle encore et encore jusqu’à s’en convaincre.

Seul à la réception de l’hôtel, Mac resta de longues minutes immobile, à réfléchir à ce qui s’était passé et à ce qui était susceptible de se passer dans le futur. Il finit par trouver la force de se diriger vers le bar, comme si ses jambes obéissaient par leur propre volonté, avant de s’installer sur un tabouret accoudé au comptoir.

« Qu’est-ce que je vous sers, monsieur ? » demanda le serveur aux cheveux gominés.

Mac leva péniblement sa tête et posa un sabot pour l’appuyer sur le comptoir. « Donne-moi la bouteille de ton truc le plus fort. J’vais en avoir b’soin. »

Le poney terrestre prit une bouteille entre ses sabots et la déposa à côté de Mac, en lui servant un premier verre.

« Dure journée, hein ? » s’enquit-il, reprenant son travail en essuyant quelques verres. « Des histoires de juments ? Y’en a toujours une impliquée dans le coup quand on finit sa soirée au bar. »

Mac lâcha un petit rire. « Touché. »

Le serveur sourit, satisfait de son coup. Il finit d’essuyer un verre et le porta au-dessus de lui pour vérifier si le fond était bien propre. « Bah. La nuit porte conseil. Ça ira mieux demain. »

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Note de l'auteur

Re-bonjour tout le monde! Le temps de voyager aux Pays-Bas et aux USA et me voilà de retour pour un nouveau chapitre!

Il y a à nouveau de l'eau dans le gaz dans le groupe... Le prochain chapitre s'annonce tendu.

Cette histoire s'est soudain retrouvée en tête du site avec la mention 'Recommandé par l'équipe'. Quel honneur, ça m'a fait bien plaisir! Qui est l'équipe pour que je lui fasse des gros câlins?

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PhoenixBleu
PhoenixBleu : #36076
Un très bon chapitre, peut être celui que j'ai préféré depuis le début ! Un bon élément perturbateur auquel on ne s'attendait absolument pas et qui remet le groupe en branle alors qu'on le pensait enfin solide.
Après certaines ficelles ne sont pas parfaites ? Soit. Mais bon, on peut toujours faire mieux.

Pour Fluttershy, oui, mieux vaut tard que jamais pour apprendre à contrôler son stress. Sauf que cela fait dix ans qu'elle n'a plu chanté ! En dix ans, on peut oublier pas mal de choses, même des automatismes ! Elle s'est mariée, elle a eu une petite fille et est devenu mère...elle a fait sa vie très loin de la musique. Et paf ! Dix ans plus tard, tout lui retombe sans prévenir sur le museau et les souvenirs pénibles qu'elle pensait avoir exorciser remontent à la surface. Et pour quelqu'un de perpétuellement angoissée comme elle, cela doit être extrêmement perturbant, au point d'oublier beaucoup de choses ! Qui plus est, comme sa carrière de chanteuse s'est terminée de façon très traumatisante pour elle, elle a zappée tout ce qui s'y rapporté. D'où l'utilité de ce petit travail sur elle même avec Sweety Belle, histoire de retrouver certains automatismes.

Pour l'histoire du contrat, certes, au moment de la séparation ou quelques jours avant l'échéance du contrat, cela aurait pu le faire mieux. Sauf que dans le premier cas, cela ne nous intéresse pas et dans le second cas, à par recourir au miracle, je vois pas comment ils auraient pu se tirer de ce mauvais pas. Il me semble pas avoir déjà entendu dire qu'un artiste avait eu largement le temps de boucler un album de chansons originales en trois mois. Donc, l'argument de dire que la compagnie fait ça pour empocher du fric tient toujours. De plus l'essentiel est là : voir l'élaboration de cet album original des ponytones, ce qui aurait été impossible en trois jours sans une intervention magiques. Car je ne veux pas préjuger des intentions d'@inglobwetrust, mais je pense qu'il veut nous conter avant tout comment ils vont, au-delà des clash et des tensions, pouvoir construire cet album inédit qui sera peut être la clef de leur réconciliation, et pas seulement les foutre dans la merde. Et tout ça, en trois jours, impossible.

J'espère que tu as bien profité de tes virées batave et américaines ^^
Et bravo pour ta petite étoile (c'est comme pour les restaurants ^^), c'est amplement mérité pour tout ton travail ! ^^
Alors vivement la suite ! ^^
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #35907
Ah mais je suis absolument d'accord avec vous, les élements perturbateurs sont essentiels à la moindre histoire. C'est la base du récit narratif : situation initiale, élement perturbateur, résolution, situation finale.

Ce que je repproche c'est moins l'introduction de cet élement du contrat (par exemple, ç'aurait été plus adroit quelques chapitres plus loin de faire dire à Scootaloo qu'elle avait été contactée par un agent de la maison de disque et qu'ils se donnaient rendez-vous à Seaddle, ou qu'elle vérifiait le vieux contrat des Ponytones pour vérifier s'il n'y avait pas de souci. Amorcer ça deux/trois chapitres avant, ça effaçait le "sorti du chapeau" de ce chapitre là) que la logique de ce contrat.

Comme je l'ai dit, il est mille fois plus logique pour la maison de disque soit de les forcer à faire ce dernier album il y a 15 ans, au moment de leur séparation, quand y sont toujours au top pour que l'album se vende bien, soit d'attendre la fin de l'échéance pour tous les planter légalement et empocher un max de thune. Cet entredeux, de les obliger à faire l'album maintenant, ça sonne faux, artificiel, forcé et c'est ça mon souci.
Il y a 2 ans · Répondre
inglobwetrust
inglobwetrust : #35859
Wellen17 mars 2016 - #35844
Je ne suis pas d'accord @BroNie , même si le coup du contrat était assez... Tiré par les cheveux. M'enfin bon, sinon, j'aime beaucoup cette fiction et j'attends la suite.
@BroNie Je crois aussi, et il ne faut pas l'oublier, c'est que dans toute histoire, il faut une bonne dose de drama qui vient ajouter un nouvel élément, même si celui ci semble tiré par les cheveux
Il y a 2 ans · Répondre
Wellen
Wellen : #35844
Je ne suis pas d'accord @BroNie , même si le coup du contrat était assez... Tiré par les cheveux. M'enfin bon, sinon, j'aime beaucoup cette fiction et j'attends la suite.
Il y a 2 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #35839
Je crains d'avoir les mêmes soucis qu'auparavant avec ce chapitre : ça sonne remplissage et tirage de corde pour taper les 26 chapitres réglementaires. C'est d'autant plus dommage que le chapitre précédent évitait ce défaut et commençait à ammorcer quelque chose. Mais là, le feu ne prend plus.

Tout le passage sur le stress de Flutter par exemple. Au delà du fait qu'on ne me fera pas croire qu'en 15 ans de métier (bon elle a pas été chanteuse 15 ans, mais vous m'avez compris) elle a pas compris une astuce aussi simple que de chanter avec le public. Pour le coup, la gaver des potions de Zecora me semblait bien plus plausible.

Je passe sur le fait qu'on voit encore et toujours Find the music en chanson. Je sais que c'est leur chanson phare, mais j'ose espérer que si Led Zep revenait demain, y joueraient autre chose que Stairway to Heaven.

Par contre, le coup du vieux contrat...sérieusement ? Je sais que je râle toujours qui ne se passe rien dans cette fic, mais cet élément perturbateur est affreusement sorti du chapeau. Je refuse de croire, au delà de Rarity qui signe le contrat dans le dos de tous (j'ai de plus en plus l'impression de voir ta Rarity comme une Rainbow Dash) qu'elle ne se méfie pas des petits caractères en bas d'un papier. On parle pas de la naïve Fluttershy ou de Pinkie qui se moque de tout. Rarity a un fond de manipulatrice, elle est très attentive aux détails. Jamais elle ne laisserait passer un truc pareil. Sans compter l'artificialité du "ça fait 15 ans que le contrat dure, mais on vous prévient que maintenant. Ah non, vous prévenir au moment où vous avez éclaté le groupe, c'est pas notre genre. Non, ni laisser courir quelques mois de plus pour tous vous planter légalement et empocher un max de fric sans prendre le risque de sortir un nouveau disque d'un groupe à moitié has-been (mais qui remplit quand même des stades de 50 et 70 000 pers). On est une major, on est des gens responsables, nous."

Bref, pour arrêter le troll, je sais que tu as à coeur de reconquérir les vieux cons comme moi, mais clairement, ça sera pas avec ce chapitre là que tu y arriveras.
Il y a 2 ans · Répondre
NightMare
NightMare : #35834
Des que l'on résous un problème c'est un nouveau qui surgit de nul part, toujours aussi intéressante cette fic mérite sa recommandation ^^.
Il y a 2 ans · Répondre
Inobi
Inobi : #35831
Encore un super chapitre. On sent la tension dans le groupe.
J'attends toujours la suite.
Il y a 2 ans · Répondre
jojo
jojo : #35829
Salut j'espère que tes voyages ce sont bien passer et qu'ils ont étaient assez Jojo pour toi^^ super chapitre comme d'habitude j'ai hâte de voir la suite et encore félicitations que la fic sois recommandé par l'équipe c'est vraiment mériter ^^
Il y a 2 ans · Répondre

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