« Quelle couleur ?
— Je ne sais pas moi, vert.
— Non, le vert n’est pas beau sur une crinière. » Sugar roula des yeux en continuant de surveiller les allées et venues des passants au loin.
— Oh la la, le voilà critique de mode maintenant. Dépêche-toi avant que quelqu’un ne vienne.
— Venir, et pour faire quoi ? Tu as remarqué qu’on est dans une impasse ?
— Ne discute pas et change toi ! » Le changelin n’ajouta rien et s’entoura de flammes vertes. Derrière ses cartons, seule une légère lueur verte filtrant au travers permettait de le faire repérer.
Ils avaient jugé avoir fait assez de vagues la dernière fois pour changer de déguisement. Il était un changelin après tout, autant utiliser tous ses atouts. La jument sursauta en se retournant sur un pégase bleu foncé au crin magenta. « Désolé, je ne suis pas encore habitué à ces changements. » Elle s’approcha de lui pour remettre son col en place, avant de jeter un coup d’œil à sa cutie mark. « Unique je t’avais dit de ne pas recopier la mienne !
— Mais je n’arrive pas à imaginer une autre.
— Je m’en fiche, change ça ! » Il souffla toute son exaspération. Des flammes léchèrent son flan et l’ancienne marque prit une autre forme. « Tu plaisantes j’espère ? Tu ne vas pas te trimballer avec mon chat sur le flanc, non ! » Il gronda quelque chose, mais tenta un nouvel essai, et présenta une tarte. « Si je ne veux pas que tu imites ma cutie mark, ça veut dire que c’est pareil pour celle de ma cousine.
— Ah non, ce n’est pas la même.
— Tu te fiches de moi ? Elle a une tarte sur le flanc, ne me dis pas que ce n’est pas la même.
— Moi c’est une tarte à la cerise. » Dit-il triomphant pendant que Sugar se collait un sabot sur le crâne. Il ne servait à rien de discuter, au moins il n’avait pas la même qu’elle, les gardes ne feraient jamais la liaison de toute façon. « Bon, au moins c’est un truc bien à toi. »
Elle sortit de derrière leur cachette et fit le listing de tout ce qu’elle devait penser. Tout était en rapport avec le changelin ; il fallait surveiller qu’il se nourrisse bien pour éviter la malnutrition, faire attention à la déshydratation qui pouvait avoir des conséquences fâcheuses dans son état. Et surtout, il fallait régulièrement vérifier son état, et administrer les médicaments au bon moment. « Tu n’as pas mal à la patte ? Je peux augmenter un peu la dose si tu veux. » Il secoua la tête. « Bon, ne t’éloigne pas de moi ! »
Ils voyageaient côte à côte, Unique longeant les murs et la pégase de l’autre côté, tentant de toujours mettre de la distance entre eux et les passants. Sugar n’avait pas oublié la fois ou Unique l’avait suppliée en pleurant de fuir la foule. Elle ne voulait pas que ça se reproduise. Elle était là pour le protéger et il lui faisait confiance pour ça, elle ne pouvait pas le laisser tomber.
Il lui avait dit qu’elle n’avait pas à en faire autant. Les deux-trois poneys aux environs ne risquaient pas de lui faire perdre la tête à nouveau. Lui non plus n’avait pas oublié l’incident de tout à l’heure. De tout ce qu’il lui était arrivé, la chose qui lui faisait le plus peur, c’était la solitude. Pendant sa crise, Il n’entendait plus Sugar, il était devenu sourd et seul à l’instant où il ne voyait plus la pégase blanche. Être perdu dans cette grande ville, seul, était la pire chose qu’il pouvait imaginer. Sans elle, il aurait déjà perdu la raison depuis longtemps.
Il ne voulait pas que ça se reproduise ! Il refusait de s’éloigner de sa gardienne. Mais dans la foule, il n’était pas simple de la garder pour soi sans avoir toutes les émotions parasites des autres poneys. Heureusement, il avait trouvé une solution.
Sans lui avoir dit, il avait senti ses émotions. Chaque émotion a un goût et une odeur particulière, mais sur un poney, certaines émotions sont plus fréquentes que d’autre. Ainsi chaque poney avait une odeur personnelle, selon ses habitudes, sa sensibilité au stress, à la colère, à la joie. Sur la trace de Sugar, il ne risquait plus de la perdre. Elle respirait l’insouciance, jamais elle ne semblait s’inquiéter. Pourtant, quand Unique se concentrait bien pour déceler toutes les effluves de la pégase, il pouvait sentir des pointes de peur, comme si elle le craignait, ou peut-être n’était-ce pas lui. Au fond de tout ça, il pouvait aussi trouver de la joie…
Il s’enivrait de son odeur, la sentant, la respirant, jusqu’à ce que son goût n’ait plus de secrets pour lui. De cette façon, même au cœur de la foule, sont odeur resterait bien identifiable comparée aux autres. Elle était devenue une boussole en quelque sorte.
Elle se rapprocha de Unique pour lui dire discrètement à l’oreille. « Maintenant nous sommes cousins, tu t’appelleras Sugar Broken, tu viens de Cloudsdale et… et… bon, on n’a pas besoin d’une suite, tu me laisses parler et c’est gagné.
— Je suis ton cousin ? » Demanda-t-il l’air curieux.
« Oui, c’est comme ma cousine Minute Maid. Ça veut dire qu’on a les mêmes grands-parents, mais pas les mêmes parents.
— C’est bizarre. » Continua-t-il en chuchotant. « Chez moi, nous sommes tous frères. Il y a juste nous et la matriarche.
— Et tu ne t’es jamais demandé d’où venait ta maman ?
— Non… »
Unique n’avait jamais rien demandé à la matriarche, de quoi vivre tout au plus. C’était elle qui demandait et eux qui obéissaient, c’était leur devoir, c’était leur plaisir. Il se souviendra toujours du jour où elle s’était adressée personnellement à lui pour lui ordonner de transmettre un message aux troupes trop éloignées pour l’entendre. Sa voix de miel avait raisonné dans sa tête pendant de longues heures après. La satisfaction d’avoir servi sa reine était à la limite de l’extase. Jamais il n’aurait souhaité la décevoir, mais il savait déjà que revenir aussi tard après l’invasion sans lui apporter une quelconque faveur ne la mettrait pas de bonne humeur.
« Comment est ta maman, Broken ?
— Belle. » Dit-il sans lui jeter un regard.
« Ça c’est touchant, mais encore ?
— Elle… elle est tout pour moi et pour mes frères. Tout tourne autour d’elle. Si elle n’est pas là, plus rien ne va.
— Pourtant elle n’est pas avec toi en ce moment.
— Et rien ne va en ce moment, c’est ce que je dis. » La pégase eut l’air déçue, Unique le sentit aussitôt.
« C’est dommage, je pensais justement le contraire. On n’a réussi pas mal de choses depuis que je t’ai trouvé. Tu as retrouvé tes forces, tu as rencontré mon chat, tu as découvert les cerises… tu t’es même lavé. Incroyable n’est-ce pas, ça ne serait sûrement pas arrivé avec ta maman ? » La constatation fit sourire le changelin.
« Non, probablement pas…
— Et sinon, elle est belle, mais elle est comment ? » Unique réfléchit quelques secondes avant de poser son regard sur son propre corps.
« Juste comme moi… avec un crin plus long… et sa voix est différente aussi.
— Ça veut dire quoi tout ça ?
— Je ne sais pas Sugar, je ne sais pas… » Si seulement il pouvait mettre des mots sur ce qu’il était devenu. Un roi, un dirigeant, un dominant ? Ou un paria, un indépendant, un solitaire… Seule la matriarche pouvait répondre à ses questions.
« Comment sont vos princesses ? » La question avait été posée de but en blanc et avait pris la jument au dépourvu.
« Grandes ! » Elle jeta un coup d’œil rapide à son protégé qui fronçait les sourcils « … Bon d’accord, je ne suis pas la plus aux courantes sur le sujet. Je sais qu’elles sont sœurs, qu’elles sont très puissantes, et… » Le silence s’étirait presque à l’infini.
« Sugar ?
— Quoi ?
— Tu étais en train de me parler de tes dirigeantes.
— Oh… j’en sais pas plus. » Unique s’énerva légèrement.
« Mais comment ne peux-tu pas être au courant de ça ? Ce sont tes princesses, celles qui régissent ta vie, qui t’ordonnent ton chemin, qui te protègent. Tu devrais au moins connaître leurs habitudes !
— Écoute mon grand, on ne fait pas les choses de la même manière que vous ; on n’essaye pas de tous se ressembler, on n’a pas besoin de tous être au service de nos princesses… oh et on n’attaque pas les autres races.
— Je suis sûr que les poneys ont déjà combattu.
— Je te jure que non.
— Alors à quoi vous servent tous vos gardes ?! » Il avait dit cette phrase légèrement irrité, mais ce n’était rien en comparaison au ton que Sugar employa.
« Pour nous défendre contre des personnes qui se croient plus fortes et qui veulent le montrer à tout prix ! » Le silence s’installa entre les deux voyageurs, aucun des deux ne voulait revenir sur son point de vue.
« Je suis un changelin Sugar… »
Il était un monstre avant tout. Il était venu pour les attaquer, peut-être même les tuer. Faire comme si de rien n’était lui avait été utile jusqu’ici, mais était-ce la meilleure solution ? Aider était le but qu’elle s’était fixée, mais l’aider lui ne revenait pas à faire du mal à Canterlot ?
Non ! Elle refusait d’y croire, Unique n’était pas comme ça... il ne l’est plus maintenant. Elle lui a fait comprendre ses erreurs et maintenant il ne fera plus ce genre de chose… Mais il est un changelin.
« Tu ne dis pas un mot, compris ? » Il hocha la tête pour confirmer l’ordre, pendant que le garde se rapprochait d’eux.
Sugar avait toujours fait attention aux itinéraires qu’ils avaient empruntés, évitant les postes de garde et les routes trop fréquentées. Ça avait relativement augmenté la durée de leur voyage, mais Unique était en sécurité, c’était le plus important. Néanmoins, dans toute cette organisation, elle n’avait pas prévu l’hypothèse qu’un garde se trimballerait trop loin des postes. Celui-ci était d’abord passé à quelques mètre des deux voyageurs, la pégase avait expressément intimé le silence au changelin. Pourtant ça n’avait pas suffi, et quoi qui puisse paraître de louche, il les avait suivis pendant plusieurs minutes avant de les interpeller. Unique avait proposé de fuir, mais ça n’allait faire qu’empirer la situation, et encore plus si elle optait pour sa deuxième solution qui était d’attaquer le garde. Sugar comptait miser sur sa bonne étoile pour s’en sortir.
Ils restèrent fixes tous les deux, le garde était encore à quelques mètres, l’envie de fuir se faisait sentir dans tout le corps de Unique, et pas seulement lui. En sentant Sugar, la peur emplissait presque tout son parfum. Il baissa la tête quand le garde arriva, priant pour que la pharmacienne les sorte de là.
Debout en face d’eux, le garde les jugeait d’un œil sévère. La pégase baissait les yeux en attendant un ordre d’identification.
« Mais… ça ne serait pas Sugar Free en dehors de chez elle ? Quand je t’ai vu tout à l’heure, je n’y ai pas cru. » La pégase releva brusquement la tête sur le garde jaune en armure qui lui souriait. Il n’avait aucunement l’air menaçant pour lui, se dit Unique.
« Flow ?
« Oui, c'est bien moi. Ça fait longtemps qu'on ne s’est pas vus. » Il se rapprocha de la pégase pour lui faire une accolade, ce qui ne fut pas du goût de Unique qui grommela quelque chose entre ses dents.
« Oh je te présente mon cousin, Sugar Broken, il vient de Cloudsdale. » Ils se jugèrent tous deux du regard. Aucun ne voulait perdre la face contre l'autre. Toujours en le fixant, Unique se rapprocha de Sugar, un sourire aux lèvres. La pégase, qui n'avait rien remarqué de la scène, ne chercha pas à repousser le pégase bleu foncé.
« Alors comme ça vous êtes son cousin ? » Demanda Flow. « C'est bizarre, Sugar ne nous a jamais parlé de vous.
— Sugar sait rester discrète sur sa famille ! » Le garde eu un rire sarcastique.
« Pas la Sugar qu'on connait, non.
— Je la connais sûrement mieux que vous ! » Les deux mâles avaient des flammes dans le regard.
« Je ne pense pas, moi et Smile Dust nous nous connaissions d’il y a longtemps. » Fit-il en reportant son regard sur la pégase. Unique se plaça entre lui et la jument.
« Je suis son cousin, vous savez ce que ça veut dire ? Ça veut dire que nous avons les mêmes grands parents, mais pas les mêmes parents, donc je la connais depuis plus longtemps que vous. » Dit le cousin en récitant l’explication de Sugar sur les liens de parentés. « Et je ne vois pas ce que ce Smile Dust vient faire dans l’histoire. » Le garde fut choqué de l’ignorance du pégase bleu foncé.
« Vous dites que vous connaissez Sugar mais vous n’êtes même pas fichu de connaître feu son époux ?
— Non… J-je… c’est que… non » Unique ne trouvait plus les mots. Elle avait eu un époux, mais jamais elle ne lui avait dit son nom. Il avait insulté une chose à laquelle Sugar tenait énormément et maintenant il n’arrivait pas à trouver une excuse à sa bêtise. Dans tout ça, ses naseaux captaient l’odeur toujours bien présente de la jument. La colère…
« Ça va aller Broken. » Dit-elle en plaçant un sabot sur son épaule. « Ce n’est pas ta faute si je ne t’ai jamais parlé de Smile Dust. » Dit-elle, un regard las avant de le reporter sur Flow. « Je trouve par contre décevant de ta part de parler de lui comme pour te mettre en valeur. » Son air sévère réussit à faire baisser les yeux au garde royal. Parler des poneys qui n’étaient plus là pour entendre ce qu’on disait sur eux n’était pas du goût de la pégase.
« Pardon Sugar, il m’arrive d’oublier que tu es la plus affectée par tout cela. » Dit le garde, toujours la tête baissée. Il releva légèrement les yeux sur Broken, attendant qu’il présente aussi des excuses à la jument, mais il n’en fit rien.
« Qu'est-ce qui t'amène ici sinon ? » Demanda Sugar irritée.
« Rien de particulier, le prince Shining Armor a ordonné qu'on augmente les tours de garde dans toute la ville, juste pour vérifier qu'aucun changelin n’est encore caché ici depuis le mariage.
—ça n'a pas l'air de te ravir ?
— Bien sûr que non. » Commença Flow. « Il est évident que tous ces monstres ont été repoussés hors de la cité, tous les gardes sont d'accord avec ça. Et soyons honnêtes, même s'il en restait, ils ne représenteraient pas un gros risque.
— Ah bon, et pourquoi ça ? » Intervint le faux cousin outrepassant encore une fois l'ordre de Sugar qui était de rester silencieux.
« Car ce ne sont que des bêtes stupides et sauvages !
— Pourtant ils ont réussi à vous prendre la cité une fois, ils pourraient le refaire.
— Le prince Shining Armor les a repoussés, qu'ils essayent encore pour voir ! » Son regard s'était fait défiant face au cousin de la jument qui ne cédait pas. « Et qu'est-ce que vous avez à les défendre ? » Le compagnon de Sugar se renfrogna.
« Je ne les défends pas, je dis juste que ça n'a pas l'air d'être juste des bêtes sauvages et stupides pour avoir su faire ce qu'ils ont fait.
— Vous n'y connaissez pas grand-chose sur ces créatures vous. » Unique tiqua légèrement de l'œil. « Nous avons fouillé la maison de quelqu'un qui était porté disparu… On l'a retrouvé dans sa cave, mort. Si vous aviez vu l’état dans lequel il était, vous ne chercheriez plus à leur prêter un comportement plus équin » La phrase percuta Unique autant que Sugar qui demanda :
« Qui était-ce ? Il habite loin ? Il avait quel âge ?
— Il s'appelait Wood Market. C'était un fabricant de jouets en bois, pas trop vieux, ni trop jeune. Un poney banal à la robe bleue et au crin blond. Il habitait à la rue des carnes. » La pégase posa un sabot sur sa bouche en réalisant que ce n’était qu’à trois rues de chez elles. « Une enquête a été ouverte, La première chose qu’il va falloir déterminer, c’est de savoir s’il est décédé pendant ou après l’invasion.
— Vous ne le savez pas encore ? » Intervint Unique.
« Je viens de vous dire que non ! Ne sachant pas ça, nous ne voulons pas faire paniquer la foule pour rien. Vous pouvez donc garder ça pour vous ? Sugar ? » La jument sortie de sa méditation, l’air toujours absent. « Je te demande si tu peux rester discrète la dessus. » Elle hocha la tête sans dire mot.
Toujours à moitié plongée dans ses pensées, l’image du poney bleu n’arrêtait pas de la perturber. Ce n’était juste que des couleurs, des poneys bleus au crin blond, il y en avait à la pelle. Mais la cutie mark, il ne pouvait y en avoir qu’une par poney. Un fabricant de jouets en bois. Ça faisait beaucoup de coïncidence avec Unique. Minute Maid n’avait-elle pas cité ce nom quand elle avait vu Unique pour la première fois ?
« Vous n’avez pas à vous inquiéter. » Rassura Flow. « Ça s’est sûrement produit durant l’invasion.
— Et si ce n’était pas le cas ? » Demanda le pégase bleu, ce qui échauffa le garde au plus haut point. Il se contenta de dire :
« Ils ne pourront pas se cacher bien longtemps. Nous bloquons toutes les issues possibles, et leurs déguisements ne leur sont plus utiles, les licornes procèdent à des vérifications magiques quotidiennes sur tous les citoyens.
— Comment ça marche ? » Demanda la jument.
« Je n’y connais pas grand-chose en magie. » Dit Flow en souriant et en lui montrant son front dépourvu de corne. « À ce qu’il parait, c’est un simple sort de révélation. Pas très compliqué à faire, les gardes approchent leur corne près du suspect, et ils voient directement si c’est un changelin ou non. Je ne vais pas te cacher que pour le moment, nous avons fait choux blanc, et la suite promet les mêmes résultats.
— J’espère que ça continuera comme ça. » Dit-elle sincèrement. Flow regarda quelque chose au loin, comme pour voir ou en était le soleil dans sa course.
« Bon, et bien je ne vais pas vous retenir plus longtemps. » Il fit un rapide signe de tête à Broken qui ne lui rendit pas, avant d’ajouter : « Passe me voir à l’occasion Sugar, il est rare de te voir dehors. Si tu veux, je serais toute la semaine à la rue Primo, on est cinq-six à patrouiller dans les environs. » Il fit une dernière accolade à la pégase, en profitant bien de l’occasion pour jeter un sourire narquois à la face du pégase bleu foncé qui retenait un grondement.
« Et tu voulais que je reste là sans rien faire pendant qu’il critiquait mon espèce ?
— Mets-toi ça dans la tête, pour le moment, tu n’es pas un changelin, mais mon cousin Sugar Broken ! Compris ? » Demanda-t-elle en chuchotant. Unique n’en démordait pas, mais face au regard sévère de la pégase, il acquiesça sans piper mot. « J’aime mieux ça. »
« Tu n’aurais pas dû le laisser faire. » Dit-il, la tête baissée.
« Je te demande pardon ?
— Je sentais ce qu’il pensait de toi, tu l’attirais, pas besoin d’être un changelin pour voir ça. » Sugar hésita avant de continuer.
« Euh… Oui, et alors ? Flow m’apprécie, c’est un problème ?
— Il n’a pas le droit !
— Et en quoi ça te concerne ? » Unique se mordit les lèvres pour éviter de dire n’importe quoi.
« Parce que… tu étais avec cet autre poney…
— En quoi ça te concerne ? » Dit-elle en haussant le ton avant de reprendre plus bas pour éviter d’ébruiter leur conversation. « Ce sont des choses qui ne regardent que moi ! Pas toi, ni Flow, ni personne d’autre ! Est-ce que je peux voir la paix seulement cinq minutes ? » Elle conclut sa phrase en accélérant le pas, obligeant le changelin à faire de même.
Sa plaie ne lui faisait plus excessivement mal, Sugar lui donnait de quoi affronter la douleur quand elle se faisait sentir. Mais face à la nouvelle cadence de la pégase, Unique fut forcé de tirer un peu plus sur sa patte. Il ne voulait pas la déranger, il ne l’avait déjà que trop fait aujourd’hui, mais marcher à ce rythme était une véritable torture pour lui.
Elle était quatre mètres plus loin. Faisant vaguement attention à la foule et aux gardes qui pourraient patrouiller dans les environs. Elle n’avait plus envie d’entendre ces discussions sur ce qui ne regardait qu’elle. Que cherchait-il à faire ? Pourquoi s’immisçait-il dans la vie deSugar comme cela ? Peut-être n’avait-elle pas été assez ferme avec lui. Ou peut-être qu’elle ne lui avait pas assez bien enseigné le respect de la vie privée…
Et lui ? N’avait-il pas des secrets qu’il ne révélait pas à Sugar ? L’apparence qu’il revêtait avant n’était pas prise au hasard. Unique lui avait déjà confié qu’il n’inventait des apparences qu’en dernier recours, elle avait bien sûr insisté pour qu’il en créé une à cause des incidents qu’ils avaient provoqués avec l’autre déguisement. Mais ce poney bleu à la crinière blonde, cette cutie mark en forme de train en bois, il ne l’avait sûrement pas inventé, il l’avait recopié quelque part.
Elle entendit un bruit sourd. En se retournant, elle vit le poney bleu foncé étalé sur bleu le sol, celui-ci affichait une légère grimace qu’il camouflait en un sourire. Elle se précipita à ses côtés.
« Ne t’en fais pas Sugar, j’ai juste trébuché. » Elle l’aida à se relever. Pendant que plusieurs passants les contournaient en les dévisageant.
« Ne fais pas l’idiot, si tu as mal, il faut que tu me le dises.
— Ça va bien, ne t’en fait pas pour moi s’il te plait. » Avoir dérangé la pégase alors qu’il s’était promis de se limiter aujourd’hui ne lui plaisait pas. Pire encore, elle semblait de nouveau inquiète.
« Viens, on va se mettre à l’écart pour regarder ton épaule. » Le changelin continua de protester, mais il comprit bien vite qu’il ne servait à rien d’aller contre la décision de la pégase.
Dans un parc ou les rares poneys qui circulaient n’étaient que jeunes poulains ou vieillards complètement séniles, Sugar avait guidé son patient au couvert d’un grand saule. La seule façon de les repérer, c’était d’être sous le dôme de feuille, mais il était interdit de marcher sur la pelouse. Unique était installé dans le creux de l’arbre, laissant la place à la pharmacienne pour examiner sa blessure.
Elle enleva délicatement la veste puis les bandages. « La plaie s’est rouverte. Pourquoi tu n’as rien dit ? » Il baissa la tête, gêné.
« Je ne voulais pas te déranger. » Sugar Soupira.
« Non, ce n’est pas pour toi que je disais ça… je ne voulais pas te dire ça Unique. Je… » Elle s’arrêta de parler pour reprendre son souffle et le cours de ses paroles. « Je suis là pour te protéger Unique, si tu as un problème, il faut que tu me le dises. Si tu as mal maintenant, c’est par ma faute.
— Non, je voulais juste suivre ton rythme… sans te déranger. » La culpabilité qu’il éprouvait fit sourire Sugar.
« Tu n’as pas à te sentir coupable, c’est ma faute et je ne t’abandonnerais plus. »
Abandonné ? Elle l’avait ignoré pendant un instant et pourtant, ça avait suffi pour qu’il se sente à nouveau abandonné, seul dans cette grande ville. Elle était pourtant toujours dans son champ de vision, mais elle semblait totalement l’ignorer. Ça, il l’avait senti, et ça lui avait fait mal. Maintenant, elle s’était enfin retournée, après quelques minutes qui avaient semblé des heures. Elle s’était retournée et elle avait enfin remarqué la détresse dans laquelle il était. Elle lui avait promis, maintenant, elle ne l’abandonnerait plus.
Il se rapprocha d’elle et l’entoura de sa patte valide. La pégase, n’osant rien dire, se laissa aller dans son étreinte. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes. Sugar supposa que si elle ne faisait rien, le changelin ne la lâcherait pas. Elle brisa lentement leur étreinte. Il était incapable de se déplacer seul, il ne lui avait fallu qu’une minute d’inattention pour finir à même le sol. Flow avait dit que la garde circulait dans tout Canterlot, s’ils ne les avaient pas vus plus tôt, c’était uniquement grâce à leur chance, mais ça ne durerait pas.
Après avoir nettoyé la plaie et avoir mis un nouveau pansement à Unique, celui-ci était resté silencieux tout du long, elle lui dit :
« Mon grand, je sais que ça ne va pas te plaire, mais on va devoir se séparer. » Cette phrase brisa le cœur du changelin. Il n’y avait pas cinq minutes, elle lui avait promis de ne plus l’abandonner, et voilà qu’elle voulait qu’ils se séparent.
« Non, s’il te plait, non ! Je promets de ne plus te déranger, je ferais tout ce que tu me dis, J-je ne répondrais plus au garde quand ils insulteront les changelins. Tu as dit que tu ne m’abandonnerais plus. » Elle posa un sabot sur son épaule.
« Non Unique, calme-toi. J’ai juste mal choisi mes mots. Je dis juste que tu vas devoir m’attendre un petit moment.
— Et pourquoi ça ?
— Tu te rappelles de ce qu’a dit Flow ? Ils se trouvent à la rue Primo, c’est l’une des plus proches de la gare. Si l’on veut passer, il faudrait qu’on sache où ils patrouillent précisément.
— Et bien d’accord, je viens avec toi dans ce cas. » Elle le regarda sévèrement.
« Non, tu ne peux pas venir avec moi.
— Et pourquoi ça ? » Demanda-t-il en en haussant le ton et en essayant de se relever. Sugar lui intima l’ordre discret de baisser la voix.
« Tu n’es pas assez discret, et ta blessure te ralentirait. J’irais plus vite seule.
— Et moi, j’attendrais où pendant ce temps ? Je ne vais pas rester sous cet arbre ?
— J’y ai déjà réfléchi. Il y a un hôtel pas loin d’ici. On prendra une chambre et tu m’attendras là.
— Tu veux m’enfermer ? » Dit-il avec horreur.
« Mais non voyons, c’est juste une chambre à coucher, pas un cachot. » Il n’ajouta rien, Sugar pouvait voir sur son visage que son plan ne lui plaisait pas. « Je n’en aurais pas pour longtemps, juste de quoi repérer les lieux… tu auras même des cerises à l’hôtel si tu veux.
— Et s’il t’arrive quelque chose ? Tu avais promis de ne plus m’abandonner.
— Hey je suis Sugar Free mon grand. La dompteuse de changelins. » Il sourit légèrement. « Je te promets que tout ira bien. »
Il n’y a pas longtemps de ça, elle lui promettait qu’elle ne le laisserait plus jamais seul, et voilà qu’elle lui disait maintenant qu’elle allait l’enfermer dans une chambre plusieurs heures. Oui il n’était pas très discret, oui, sa patte allait le ralentir, mais il ne voulait pas s’éloigner d’elle, quitte à perdre du temps.
« Tu as dit que tu ne m’abandonnerais plus. »
« Regarde, on y est arrivés sans aucun problème, ma blessure ne me fait même plus mal. On peut continuer ensemble.
— Unique. » Dit-elle en soupirant. « Tu n’as pas arrêté de t’essouffler en essayant d’aller plus vite que moi.
— C’est pas vrai. » Dit-il en baissant la tête. « Qu’est-ce que je fais s’il t’arrive quelque chose ?
— Si je suis toute seule, il ne m’arrivera rien. C’est des changelins qu’on recherche, pas des pégases pharmaciennes. Allez, entre à l’intérieur, et on fait comme on a dit. » Sugar ouvrit la porte de l’hôtel et passa devant Unique, ne sachant pas ce qu’il y avait à l’intérieur, elle préférait être la première à affronter la foule.
L’hôtel n’était pas l’un des plus luxueux de Canterlot. La botte de foin souffrait d’un manque de clientèle dû à son isolement du centre de la capitale. Les chambres pouvaient néanmoins intéresser les poneys qui arrivaient de la gare, ou encore les clients qui souhaitaient passer discrets. Unique ne sachant où se diriger ni quoi faire, restait derrière Sugar qui allait jusqu’au comptoir.
« Bonjour, que puis-je pour vous ? » Demanda la maitresse d’hôtel.
« Oh ben aujourd’hui ce serait pour avoir une livre de tomate et un sac de pomme. » La licorne verte fronça les sourcils, l’air incrédule, n’ayant manifestement pas compris la plaisanterie. « Oui bon, on voudrait une chambre pour deux. » Elle se dégagea pour dévoiler Unique qui était resté discret derrière elle.
« Pour combien de temps ? » Demanda la directrice en fronçant les sourcils. Sugar se demandait si la courtoisie était en supplément dans cet hôtel, ou alors Unique ne devait pas avoir l’air normal. Elle jeta un coup d’œil sur son protégé et pu constater qu’il avait une mine gênée, la tête baissée.
« Allons mon cœur. » Fit la pégase en posant un sabot sur ses épaules et en rapprochant son visage du sien, avant de le rapprocher du comptoir et de prouver à cette licorne qu’il avait l’air tout à fait normal. « Excusez le, il est un peu fatigué, il a hâte d’aller se coucher.
— Se coucher ? » Répéta-t-elle en dressant un sourcil. « Il n’est que quatre heures de l’après-midi.
— Euhm… oui. »Bredouilla la jument. « Nous venons d’arriver à Canterlot… et mon époux est très fatigué… nous aurions besoin d’une chambre juste pour passer cette nuit et pouvoir rependre notre route demain.
— La ville a beau être grande, il ne vous faudrait que quelques heures pour la traverser de long en large. » Sugar s’accouda au comptoir pour plus d’intimité avec la licorne verte.
« Mon époux à un gros problème à la patte, il a beaucoup de mal pour se déplacer. Et puis… on m’a dit que les gardes avaient formé plusieurs barrages qui ne facilitent pas les déplacements en ville. » La licorne eut un air désolé en apprenant ça et continua la conversation silencieuse.
« Excusez ma curiosité, c’est juste que je me méfie des gens ces derniers temps, avec ce qui s’est passé… »
— Il n’y a pas de mal. » Répondit Sugar avec l’un de ses sourires chaleureux. « Je vous comprends parfaitement. » La licorne verte se radoucit enfin et céda même un sourire à la pégase.
« J’ai une chambre au premier étage, pour seulement vingt-cinq bits la nuit, le déjeuner est en supplément pour trois bits par personne. Voulez-vous de l’aide pour porter vos bagages ? » Demanda-t-elle en posant son regard sur le sac de la jument.
« Non pas la peine. On peut payer tout de suite ? »
Unique examinait l’accueil. En dehors du comptoir, quelques fauteuils étaient aménagés en cercle autour d’une table pour permettre aux poneys de patienter. Des magazines reposaient sur la table. Unique en prit quelques-uns, en envisageant les heures ou il allait les passer seul, anxieux.
« Tu viens mon cœur ? » Unique resta silencieux et suivit la pégase à l’étage.
Une chambre classique. Un lit double, un divan et une armoire pour les affaires personnelles. Une autre porte menait à la salle de bain. Le changelin tournait sur lui-même, comme à la recherche d’une issue. Sa respiration s’accéléra rapidement.
« Unique. » Dis Sugar doucement. « Calme toi, tu ne risques rien. » Elle ferma la porte, et il sursauta quand elle la claqua. « Tu pourrais peut-être dormir une heure ou deux pour te reposer un…
— Dormir ? » Éructa-t-il. « Comment veux-tu que je dorme alors que tu n’es pas là. On étouffe ici !
— Ne t’inquiète pas, il y a une fenêtre qu’on peut ouvrir si tu veux. » Sugar dépassa son protégé pour aller entrouvrit la fenêtre et faire passer un courant d’air. Elle se retourna vers lui. Elle savait qu’il n’était pas bien, mais elle ne pouvait pas faire autrement. « Je ne vais pas tarder mon grand… J’ai demandé à ce qu’on t’apporte des cerises. Reste discret et tout ira bien, je reviens le plus vite possible. » Elle ouvrit la porte mais sans même qu’elle puisse le voir, Unique avait déjà surgi à ses côtés pour bloquer la sortie, sans problème aucun à sa patte. Faisant voler en flamme son costume, Il gardait la tête baissée, la gueule grande ouverte en haletant.
« NON !
— Unique, je dois…
— J’ai dit non ! » Il planta ses deux grands yeux fendus aux pupilles vertes dans ceux de Sugar, un grondement sourd provenant du fond de sa gorge. « Où est ma matriarche ?
— Quoi ? » Unique ne répéta pas la question, toujours en fixant la pégase.
— Laisse-moi passer ! » Dit la jument en détachant bien chacune des syllabes. Il présenta toutes ses dents à la pégase. « Ne pense pas jouer à ça avec moi, tu n’es pas toi-même et je suis prêt à oublier ça, alors n’aggrave pas ton cas mon grand. » Ses grondements se firent plus bruyants. « Unique ! » Elle tenta d’ouvrir la porte mais le changelin la repoussa d’un coup de sabot au visage. Sugar heurta le sommier du lit et porta un sabot à son œil ; il lui faisait mal. « Mais qu’est-ce qui te prend ? » Unique se ressaisit aussitôt en réalisant ce qu’il venait de faire.
« Sugar, je…
— Reste loin ! » Ordonna-t-elle les yeux fermés en pointant un sabot vers lui. « Ne t’approches surtout pas ! » Il était incapable de parler, trop abasourdi par ce qu’il avait osé faire.
Il était assis dans un coin de la pièce, le plus loin possible de Sugar. C’est ce qu’elle voulait. Des larmes coulaient le long de ses joues pendant qu’il cherchait toujours une explication à fournir. La jument, elle, avait un sabot collé sur son visage et les yeux fermés. Elle ne disait rien. Peut-être qu’elle réfléchissait à la meilleure façon de le punir.
« Pardon, je ne voulais pas faire ça… » Elle resta muette, ne redressant même pas la tête. « J’étais énervé… je voulais juste… » Ses larmes le brulaient. Pire encore, il sentait toute la colère qui se dégageait de Sugar, et cette fois ci, elle était tournée vers lui. « Pardon Sugar… ne soit pas en colère contre moi s’il te plait. » La pégase blanche, énervée par la voix du changelin, se leva et prit la direction de la salle de bain, à aucun moment elle ne posa un regard sur Unique.
Le changelin resta dans son coin, la tête baissée, incapable de se pardonner. Elle allait l’abandonner. Elle allait trouver un moyen de partir sans lui et elle appellerait la garde. Que pouvait-il faire ? Affronter le regard plein de rage de la pégase n’était pas sa meilleure idée. Allait-il rester là à attendre qu’elle prenne sa décision ? Allait-il vraiment faire autrement ? S’il a réussi à blesser la seule personne qui lui faisait confiance, il ne méritait pas plus que ce qu’il venait de faire. Elle allait sûrement revenir avec une punition à la hauteur de ce qu’il avait fait. La matriarche fonctionnait comme ça après tout. On ne comptait plus les changelins violemment punis par la matriarche en personne pour avoir désobéi, il est même arrivé qu’on n’en entende plus parler. Qu’il en soit ainsi, il avait été contre l’ordre de Sugar, et il l’avait même blessée, il ne pouvait que se soumettre à la décision de la jument. Unique espérait juste qu’elle allait faire ça vite.
Il sursauta en entendant la porte de la salle de bain s’ouvrir. Les yeux fermés, dans son coin, il gardait la tête baissée pour ne pas affronter le regard plein de fureur de la pégase. Comme il l’avait imaginé, elle se dirigea vers lui. À moins d’un mettre de lui, il la sentit s’assoir. Il se recroquevilla à l’attente de son châtiment, mais rien ne vint. Ou si en fait, une caresse du sabot le long de son crin. Unique pensa à un dernier geste tendre avant de lâcher toute sa colère sur lui, mais en redressant la tête, il ne vit et ne sentit rien de tout ça. Son odeur était la même qu’à l’habitude. Pas de colère, pas de peur, juste un peu de tristesse dans tout ça. Mais pourquoi ? Son visage ne transparaissait aucune émotion, les yeux las, dont un à moitié clos à cause d’un œil au beurre noir. Le changelin s’en voulait d’avoir fait ça, mais la jument se rapprocha encore de lui non pas pour le punir, mais pour le serrer contre elle. Il était trop grand pour la pégase, elle posa sa tête dans le creux de son cou.
C’était ça sa punition ? Unique n’en revenait pas. Il avait désobéit et blessé Sugar, pourtant, elle le serrait contre elle. Il ne considérait pas ça comme suffisant. Il aurait voulu qu’elle se libère, qu’elle remette les pendules à l’heure, qu’elle lui montre l’erreur qu’il avait faite… et pourtant. La culpabilité lui serrait la gorge, elle l’étouffait. C’est peut-être ça la punition après tout… Elle aurait pu tout faire, mais a préféré ignorer ce qu’il avait fait. Il s’était préparé à tout, sauf à ça. Sugar n’est pas comme lui au final. C’est une pégase, une jument. Chacun à ses méthodes, et Sugar n’allait pas user de la force comme l’aurait fait la matriarche. Il lui rendit son étreinte, laissant ses larmes couler.
« Tu as peur de moi, Unique ? » Avait-il peur d’elle ? Sugar était la seule ponette qu’il connaissait. Il avait eu peur de la punition qu’elle allait lui infliger, mais pas de la ponette en elle-même.
« Non… » Pourtant, jamais il n’osait reprendre la pégase quand elle prenait une décision, pas même quand il n’était pas d’accord. La seule fois qu’il avait tenté de faire ça, le regret n’eut de cesse que de le poursuivre. « J-j’ai… peur de te décevoir. » Il resserra un peu plus son étreinte sur la jument qui gardait les yeux fermés, en lui caressant l’épaule. « Tu dis que tu n’as pas besoin de moi dehors, pourtant, moi j’ai besoin de toi… Dehors je suis perdu, je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas que tu m’abandonnes.
— Je ne veux pas t’abandonner Unique.
— Je suis un changelin Sugar…
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