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Changing life

Une fiction écrite par Ponycroc.

Un ami

Sugar ouvrit doucement la porte et pénétra dans la chambre plongée dans la pénombre. Elle alluma une bougie solitaire qui reposait sur la table de nuit.

« Unique. » Dit-elle doucement en hésitant avant de le toucher ? Il avait beau ne pas lui vouloir de mal, il n’en restait pas moins une créature dangereuse et imprévisible. Bien sûr, elle ne lui avait jamais montré ses craintes, en ses qualités d’hôte, il aurait été mal vu d’exprimer de la méfiance vis à vis de son invité.

Unique ouvrit les yeux aussitôt après avoir entendu l’appel. Ami, ennemi, en sécurité ou non, l’incertitude avait toujours empêché le changelin de dormir sur ses deux oreilles. Bien que même avant, il n’avait toujours dormi que d’un œil.

Il voulut se lever rapidement, mais la douleur le fit peiner et ralenti ses gestes. La pégase, sans un mot, lui tendit la patte pour supporter une partie de son poids et l’aider à se mettre debout. Montrer ses faiblesses était chose impensable pour le changelin, la meilleure façon de se faire tuer. Mais il avait bien vite compris que la jument ne représentait aucune menace concrète, au contraire. Ces faiblesses, elle y faisait particulièrement attention.

« On va manger quelque chose ? » Demanda-t-elle plus pour informer le changelin de la destination que réellement pour lui poser la question. Unique qui connaissait le chemin, ne resta pas plus longtemps aux sabots de Sugar et avança d’une démarche plus que maladroite.

Sugar, en retrait derrière lui, le jugeait silencieusement. Elle savait qu’il allait refuser son aide dès le moment où il se sentirait capable de faire les choses seul. Ça lui donnait justement l’occasion d’observer sa marche et l’avancement de la guérison ; un boitement encore sévère, la douleur devait encore être bien présente, même s’il était trop fier pour l’avouer.

Face à la porte de la cuisine, Unique hésita. Il n’avait pas eu de médicament ces derniers temps, ce qui faisait que sa blessure l’affligeait férocement. Lever le sabot gauche pour ouvrir la porte, c’était faire peser son poids sur son sabot blessé, quant à ouvrir la porte de son mauvais sabot, ça restait moins réalisable. Unique, ne voulant pas être assisté par Sugar, attrapa la poigné dans sa gueule avec pression, et fit aller la clenche.

La porte ouverte, il se dirigea précipitamment devant la table ou il s’assit lourdement. L’épuisement devait se lire sur son visage, mais il tentait du mieux qu’il le pouvait de le cacher à Sugar.

« Merci pour les traces de dents sur ma clenche. » Sugar caressait la poignée en soufflant. « J’imagine qu’utiliser ta corne était trop difficile. » Unique s’arrêta d’haleter un moment pour réfléchir au pourquoi il n’avait pas utilisé sa corne.

« C’est plus compliqué que ça. » Se justifia-t-il .

« Ah bon, tu veux dire que l’appendice sur ton front sert juste à faire joli ?

— C’est pas ça ! » Unique avait haussé le ton et regardait la pégase blanche durement, lui faisant comprendre qu’elle parlait trop.

« Je t’écoute. » Elle se dirigea vers l’une des armoires de la cuisine et sortit un sachet qu’elle déposa sur la table. Le changelin était déjà habitué à la cuisine, il y avait mangé hier soir. Une petite pièce avec une table en son centre, et des meubles de cuisine pour l’entourer.

« Tu ne comprendrais rien à mon espèce, et je ne vois pas pourquoi je devrais te dire tout ça.

— Oh, mais je ne demande qu’à apprendre. » Informa-t-elle en sortant un croissant du sachet et en le présentant à Unique qui refusa.

« Bon pour faire simple, notre magie est principalement basée sur le contrôle mental et sur la métamorphose. Il y a encore d’autres tours de changelin, mais rien de vraiment bien incroyable. Tout ça pour te dire que les tours simples des licornes ne sont pas forcément faciles pour nous. La télékinésie n’est pas non plus incroyable dans le genre, nous pouvons nous y mettre aussi, mais elle est quand même plus complexe pour nous.

— Bon en clair, tu peux ou tu peux pas ? » Demande une Sugar exaspérée des discours du changelin.

« Je peux sûrement, mais je ne l’ai jamais fait.

— Et pourquoi tu n’essayes pas ?

— La magie ne marche pas comme ça ! » Répondit Unique vexé.

— c’est pourtant simple non ? Tu essayes, et on voit si tu as réussi ou non. Allez soulève mon croissant ! » Elle le tendit face à un changelin qui roulait des yeux.

« Ce n’est pas un jeu, la magie a ses risques et conséquences. On ne joue pas avec pour voir qui est le plus capable ! » Sugar lâcha son croissant et sortie de table.

« Pfff, moi qui croyais qu’il y avait que les licornes de Canterlot pour se la jouer comme ça. Il t’a pas fallu longtemps avant de devenir un vrai canterlonien !

— Un vrai changelin s’adapte partout où il va. »

Pourtant la discrétion n’avait pas l’air de coller à la peau de celui-ci, se disait Sugar. Traverser toute la ville avec un changelin boiteux n’allait pas être facile, et encore moins sans risque. Mais est-ce qu’elle pouvait réellement se permettre de le laisser tomber ? Elle ouvrit un tiroir ou elle rangeait tous ses documents importants, et en sortit le plan qu’elle avait travaillé jusque tard le soir avant de le poser sur la table

« Regarde, avec ce chemin, on en aura juste pour deux heures au grand maximum. » Elle pointa du sabot une longue ligne rouge qui serpentait dans les rues de cette ville labyrinthique. Unique posa un œil distrait sur la carte en continuant de manger un croissant qu’il avait fini par prendre.

« Pourquoi tous ces détours ? On irait tout droit ça prendrait deux fois moins de temps.

— J’y peux rien mon grand, j’ai fait le trajet en conséquence des postes de garde que je connaissais, sans compter les endroits où il y a très souvent foule.

— J’irais seul ! » Coupa Unique. « Tu m’as assez aidé, je saurais me débrouiller tout seul. » Sugar gloussa.

« Arrête tes idioties, tu as besoin de mes médicaments. En plus de ça, tu n’as toi-même pas l’air de savoir l’état dans lequel tu es. Tu as besoin d’aide, Unique.

— Et toi ? Est-ce que tu as vraiment besoin de faire ça ? » Sugar comprit enfin ou il voulait en venir. Elle caressa le crin de Unique un sourire à la lèvre, avant de dire de sa voix si chaleureuse.

« Hey, je ne fais que t’accompagner à la gare. Au premier arrêt, après Canterlot, tu pourras t’envoler loin d’ici. Moi, je rentrerais tranquillement chez moi, comme s’il ne s’était rien passé. » Sugar avait quitté Unique des yeux quand elle avait prononcé cette dernière phrase. « Termine de manger, on va avoir un long trajet aujourd’hui. » Elle quitta la pièce sans rien ajouter de plus.

Unique engloutit le reste de son croissant en étudiant le plan, cette ville lui paraissait beaucoup plus grande qu’avant. Sur la carte, des informations inscrites au feutre rouge avaient été rajoutées. Un long tracé qui rejoignait la maison de Sugar à la gare de Canterlot, des avertissements à certains endroits pour marquer les postes de garde. Unique réfléchit un instant au chemin qu’il devrait emprunter pour pénétrer à l’intérieur de château de Canterlot. Ramener la tête de l’une des princesses réjouirait au plus haut point la matriarche. Mais très vite, Unique abandonna l’idée, ce serait une attaque suicide sans la moindre chance de réussite. S’infiltrer à l’intérieur du château ne serait pas aussi simple que ça, sa blessure était déjà un sérieux handicap, mais en plus de ça, il n’avait aucune information sur les personnes qui étaient à l’intérieur du château. Il ne pouvait pas juste inventer une apparence, les gardes le trouveraient automatiquement louche. Quant à prendre l’apparence d’un autre garde, Sugar lui avait bien expliqué qu’ils n’étaient plus d’humeur à se faire berner, et les bandages autour de son épaule le feraient très vite repérer.

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« Tu ne penses pas que celle que j’avais en arrivant était tout aussi bien ? » Demande Unique en se dévisageant dans le miroir de la pharmacie. Il trouvait le vêtement très inconfortable et mal ajusté au niveau des épaules.

« Elle est en lambeau et pleine de sang, et puis celle-là te va beaucoup mieux.

— D’où elle vient ? Les juments n’ont pas de vêtement d’étalon d’habitude.

— C’était celle de mon mari. » Répondit-elle en tirant sur le col pour le replacer correctement. Unique regarda tout autour de lui, comme s’il pouvait trouver le poney en question maintenant qu’il avait été nommé. « Ne cherche pas, il n’est plus là depuis longtemps… Il était soldat. » Unique eu la gorge serrée en imaginant ce poney se faire attaquer par les changelins.

« J-je suis désolé si pendant l’invasi… » Sugar rit légèrement.

« Non, c’était sûrement pas pendant l’invasion. Je ne t’aurais pas ouvert la porte si c’était le cas à mon avis. Non, il y a deux ans que c’est arrivé, disons qu’il y a beaucoup de créatures dangereuses en dehors de Canterlot.

— Pardon. » Sugar ne répondit rien, préférant observer le changelin avec son nouvel accoutrement

« J’ai l’impression qu’il manque quelque chose… » Jugea Sugar en collant un sabot à son menton.

« Peut-être ma tête de changelin ?

— Oh tu trouves ? Je pensais que c’était la ligne du costume, mais bon. » Unique n’attendit pas un autre sarcasme et s’entoura de flammes vertes. Un poney bleu au crin blond sourit à Sugar qui fronça les sourcils. « Tu me fais penser à quelqu’un…

— J’ai vu cette apparence dans les rues de Canterlot. Tu m’as déjà vu avec. » Dit-il aussitôt.

« Oui, mais je n’avais pas fait attention la première fois, je crois que j’ai déjà vu ce poney quelque part. » Elle posa son regard sur la cutie mark en forme de train en bois, mais ne réussit pas à faire la liaison. « Et sinon, tu gardes ta voix ?

— Personne n’arrivera à faire la différence, au pire je ne parlerais pas souvent. » Sugar soupira. « Un problème ?

— Disons que j’avais espéré t’entendre avec autre chose que ta voix grave de monstre...

— Tu ne prends jamais les choses au sérieux, c’est ça ? » Dit-il avait une voix un peu plus aigüe que la sienne, plus jeune en quelque sorte. Sugar eut un large sourire.

« Woaw, c’est vraiment pratique ! Tu peux m’imiter maintenant ?

— Sugar. » Dit Unique en roulant des yeux.

« Allez, juste une fois.

— Sugar ! Je t’ai déjà dit que la magie n’était pas un jeu.

— Oh d’accord, si on peut plus expérimenter les choses. » Elle sortit un sac à dos de dessous le comptoir et le remplit de différente provision pour le voyage ; nourriture, eau, papier, argent, et surtout des médicaments.

« Tu es sûr qu’on en aura assez ? » Demanda un Unique inquiet.

« T’inquiètes pas, t’auras ta dose. » Fit Sugar pour calmer l’avidité d’un certain changelin qui se vexa.

« J’en aurais pas besoin si je le voulais !

— Arrête ton cinéma, je vois comme tu regardes mes rayons, je suis sûr que tu voulais m’en voler. Et sans eux, tu pleurerais ta jolie petite maman. » Oui, il avait pensé lui en voler, mais c’était avant de savoir qu’elle l’accompagnerait dans son voyage. Cette pégase avait deviné ses intentions et elle ne lui avait pas fait plus de reproches pour autant, il avait beaucoup de chance d’être tombé sur elle.

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« Plus vite Unique j’aimerais bien ne pas manquer le premier train. » En cette matinée de dimanche, il n’y avait que de rares lève-tôt pour occuper les rues de Canterlot. Une invasion avait eu lieu, suivie d’un mariage heureux, toute la ville n’avait plus qu’une idée en tête en cette fin de semaine, se reposer. La pégase vérifiait néanmoins toujours les rues où ils s’aventuraient, ils n’étaient pas à l’abri de la garde et d’un contrôle d’identité. Unique, lui était plusieurs pas derrière Sugar. Grâce aux médicaments de la pharmacienne, sa patte ne le lançait que très légèrement, mais la marche le fatiguait quand même énormément.

« Attends, s’il te plait, je suis à bout. » Sugar souffla avant de revenir sur Unique.

« Je pense que l’on devrait fonctionner autrement. Ayons l’air de rien.

— C’est-à-dire ?

— C’est toi le changelin, t’es sûrement mieux placé pour savoir ce que c’est. Faisons comme si de rien n’était. On flémarde tout simplement, on se balade en amoureux, tranquille, dans les rues de Canterlot. » Unique eut l’air intrigué.

« En amoureux ? » Sugar rougit.

« Oui bon, t’es pas obligé de m’embrasser, tu sais. On se colle l’un l’autre, comme ça, je peux t’aider à marcher et en plus on n’éveille pas les soupçons.

— D’accord. » Dit Unique fatigué.

Canterlot était une grande ville, il n’y avait que très peu de chemins directs d’un point à l’autre. Quand il fallait aller à un endroit, on devait souvent passer par plusieurs petites ruelles. Certes, cette ville possédait aussi ses belles rues bordées de magasin et où la foule même le matin, était présente, mais là où il y avait la foule, les gardes étaient tout aussi présents. Sugar avait bien pensé le plan ; se diriger tranquillement vers la gare, ne pas se presser pour ne pas avoir l’air suspect, et surtout, vérifier régulièrement l’état d’Unique pour lui administrer ses médicaments.

« J’ai faim ! » S’exclama Unique entre deux halètement, la tête baissée.

« Je pense qu'il va bientôt être midi . J’ai pris des pommes avec moi. » Elle enleva le sac qu’elle avait sur son dos et fouilla dedans, mais Unique la stoppa.

« Non, pas cette faim. » Sugar mit un moment avant de comprendre.

« Ah d’accord, comment est-ce qu’on fait ? Tu ne peux pas manger une pomme à la place ?

— Non, ça fait déjà trop longtemps que je la retiens, j’en ai vraiment besoin, maintenant. » Sugar commença à paniquer pour la première fois depuis qu’ils étaient partis. Elle avait déjà été victime d’Unique et de ce qu’il lui avait retiré en se nourrissant, rien de dramatique, mais ça restait une sensation désagréable. Mais, en ce moment même, le changelin dont-elle prenait garde, était en train de souffrir, et le voir dans cet état, était pire que tout.

« Tu n’as qu’à te nourrir avec moi.

— Ça ne marche pas comme ça, il faut des sentiments réels.

— Mais je t’aime bien moi.

— Peut-être, mais ce n’est pas de l’amour, j’ai beau savoir me nourrir des autres sentiments, ils n’ont pas la même consistance que l’amour pur. Une simple joie venant d’une personne n’est pas suffisante.

— Mais tu peux faire ça avec plusieurs personnes ?

— Oui. » Articula-t-il avec peine.

« J’ai peut-être la solution alors. »

Sugar se colla à Unique et l’aida à marcher. Il transpirait à grosses gouttes, et respirait bruyamment. Ses yeux étaient devenus différents, au lieu du bleu qu’il avait choisi pour son déguisement, il avait récupéré ses yeux verts aux pupilles fendues.

« J’ai une cousine qui dirige un petit restaurant, elle fait de très bons déjeuners. On y arrivera dans dix petites minutes. » Unique n’ajouta rien, ne comprenant pas ce qu’elle voulait faire.

Le trajet se fit sans encombre. Sugar veillait toujours bien à n’emprunter que des routes peu fréquentées, quitte à perdre quelques minutes. Les rares poneys qu’ils croisaient ne voyaient qu’un poney un peu fatigué et sa compagne aimante collée contre lui. Le contact avec Unique n’avait pas l’air de déranger la pégase, en bonne infirmière, elle le supportait sans broncher. Le changelin, lui, commençait à se lasser. Bien vite, le restaurant ne fut plus qu’à quelques mètres des faux amants.

« Bon, on est arrivé, avant de rentrer, je te demanderais juste d’enlever ton regard froid que tu as sans arrêt dehors. » Unique fronça les sourcils. « Oui, celui-là.

— Je crève lentement et tu me demandes d’être plus gentil ?

— Hey, c’est ma cousine qu’on va voir, ce n’est pas n’importe qui. Je n’ai pas envie qu’elle pense que je traine avec des personnes louches. Allez, souris un peu s’il te plait. » Unique redressa la tête et retroussa les lèvres du mieux qu’il pu. « Woaw, un vrai psychopathe. » Il retenta de sourire, mais cette fois-ci, en gardant la bouche fermée. « Mouais, au moins je pourrais dire que tu es constipé faute de bonne humeur. »

Le restaurant était petit, comme Sugar l’avait dit. Des tables le long des murs fenêtres et des chaises devant le large comptoir pour pouvoir prendre un café rapidement. Ce restaurant n’était pas l’un des plus populaires de Canterlot, juste de quoi avoir une clientèle fidèle et quelques visages moins fréquent, mais qui appréciaient quand même la cuisine de la patronne. Aujourd’hui, il y avait une dizaine de personnes, certains en groupe, d’autres isolés. Sugar espérait que son plan fonctionne.

« Assieds-toi là. » Dit-elle en pointant une banquette. Unique monta maladroitement dessus. La pégase s’assit de l’autre côté.

« Qu’est-ce qu’on fait ici ? » Demanda discrètement le changelin. Elle répondit en chuchotant.

« Tu voulais des sentiments, et bien je te trouve plein de poneys avec des sentiments, c’est aussi simple que ça. Chut, ma cousine arrive. » Une licorne verte à la crinière jaune s’approcha de la table de Sugar et Unique.

« Sugar Free ?! Ça fait combien de temps que je ne t’ai pas vue ? » La ponette s’approcha d’elle et l’enlaça fermement. « Tu te décides enfin à sortir de chez toi. » Elle jeta un coup d’œil de l’autre côté de la table. « Oh bonjour, je ne vous avais pas vu. Et vous êtes ?

— Il s’appelle Dry. » Intervint Sugar.

« Ah bon, pourtant vous ressemblez furieusement à Wood Market, le propriétaire du magasin de jouets en bois. Vous n’êtes pas cousin ?

« Non. » Répondit toujours Sugar. « Il s’appelle juste Dry, c’est tout. » La ponette verte tenta un regard sur la cutie mark d’Unique et fut surprise quand elle la vit.

« Mais il a la même cutie mark que toi ! C’est incroyable, vous êtes faits pour être ensemble ! » Plaisanta-t-elle avant de réfléchir à ce qu’elle avait dit. « Oh excuse-moi Sugar, je ne voulais pas…

— Mais non, il n’y a pas de problème Minut Maid. » Dit Sugar en posant un sabot sur son épaule. Le sourire de la licorne verte réapparu. « Bon, qu’est-ce que tu as de bon aujourd’hui.

— Tout ce que vous voulez, c’est moi qui invite.

— Je veux des cerises ! » Intervint Dry qui baissa les yeux quand Minut Maid croisa son regard.

« Mets-nous deux tartes à la cerise, s’il te plait.

— Je vais vous faire ça. » Elle prit une porte qui la mena dans sa cuisine. Sugar se pencha sur la table et examina la nouvelle cutie mark de Dry en fronçant les sourcils.

« Pourquoi tu as fait ça ?

— Parce qu’elle connaissait le poney dont j’avais pris l’apparence. Si elle avait vu sa marque, elle se serait doutée de quelque chose.

— D’accord, mais pourquoi la mienne ? Tu aurais pu inventer n’importe quoi et il a fallu que tu me piques la mienne !

— écoute, je n’ai jamais compris à quoi riment vos dessins idiots. Je sais juste qu’il fallait que je change rapidement, je n’avais rien en tête, et donc j’ai juste copié la tienne. C’est si dramatique que ça ? » Sugar souffla en se frottant le front.

« Ces dessins comme tu le dis si bien, sont juste la représentation de ce qui fait de chacun de nous, quelqu’un d’unique. Je n’ai jamais vu deux poneys avec exactement la même cutie mark. Et c’est assez dérangeant de voir que tu te moques de ce qui fait de moi quelqu’un d’unique. » Le changelin comprit qu’il avait peut-être été trop loin.

« D’accord, excuse-moi. C’est juste que j’ai deux faims à nourrir, ça me rend un peu...

— Ah justement, en parlant de ça. » Elle fit un rapide tour de tête pour voir les poneys à l’intérieur. « Il y a huit personnes, ça te suffira ?

— Je crois oui. » le pégase bleu foncé se redressa et s’assit pour avoir une meilleure vue d’ensemble.

« Et comment vas-tu faire ça ?

— Je vais me concentrer.

— Et après, tu dois les toucher ?

— Je ne pense pas.

— Tu vas te nourrir de tous leurs sentiments ?

— Je ne sais pas.

— Tu fais ça comment ?

— Je dois me concentrer ! » Dit-il en posant un sabot sur la table. Sugar comprit ou il voulait en venir et hocha la tête avant de ne plus rien dire. Unique observait les poneys dans le restaurant, cherchant une cible pas trop loin dont les émotions étaient assez forte pour qu’il les ressente. Son regard s’arrêta sur un poney brun qui discutait à voix haute avec une ponette violette assise juste en face, il avait l’air d’être en colère contre elle. Unique ferma les yeux, cherchant à l’intérieur de lui le pouvoir des changelins. Quand il l'eut trouvé, il le sentit se répandre hors de lui et fondre sur le couple.

Sugar restait tranquille sur sa chaise. Elle avait compris qu’il voulait être tranquille pour faire ce qu’il avait à faire, mais quoi ? Son regard perplexe faisait la navette entre Unique et le couple qu’il dévisageait depuis qu’il avait rouvert les yeux. Rien n’avait l’air de se produire. Sugar voulut demander s’il y avait un problème, mais au dernier moment, le poney brun sursauta légèrement en secouant la tête. Il porta un sabot à sa tête avant de repartir dans une discussion animée avec la ponette en face.

Unique sourit en voyant que le poney n’avait pas remarqué le lien qu’il avait créé avec lui. C’était la première fois qu’il faisait ça, pourtant, il avait réussi ça comme s’il le savait depuis toujours. Le lien mis en place, Unique put relâcher sa concentration et observer le spectacle qui s’offrait à lui et à Sugar. Les minutes défilaient et Sugar restait silencieuse, accoudé sur la table, mangeant sa tarte qu’on venait de lui apporter.

« C’est bon, t’as fini ?

— Presque. » Répondit-il tout sourire en plantant sa fourchette dans sa tarte. « C’est fou toutes les sensations que peut avoir ce poney. Il passe par la colère et juste après, regrette de s’être emporté sur la jument. Il en devient triste à en être au bord des larmes et il va quand même sourire bêtement à la jument quand elle lui dit quelque chose. Et il n’y a pas que lui. » Fit unique en faisant un rapide coup d’œil du restaurant. « J’ai fait la même chose pour à peu près tout le monde – excepté toi et ta cousine – et tous ont des émotions bien particulières. Le poney au fond n’arrête pas d’avoir peur. » Dit-il en le pointant. Celui-ci avait la tête qui reposait cachée derrière ses sabots accoudés sur la table. Un piano arborait son flanc. « Les deux-là sont littéralement amoureux l’un de l’autre. » Les deux licornes présentées se jetaient des regards brefs et timides, tous deux rougissaient. « La licorne au fond, on dirait qu’il est heureux de manger sa soupe. Par contre pour ce pégase au comptoir, je n’ai aucune idée de l’état dans lequel il est. Il est triste, mais en même temps je sens de la joie, de la peur, et plein d’autres. » Sugar jeta un coup d’œil au pégase désigné et constata l’épave qu’il était, appuyé contre le comptoir, à la limite de dormir. Comment pouvait-on être saoul dès le matin ?

« Ça doit faire bizarre de se nourrir des sentiments, ça a quel goût ? » Le changelin réfléchit.

« C’est difficile à dire, étant donné que je me suis habitué à la nourriture équestre depuis quelques jours seulement. Chaque sentiment a sa saveur, vos joies sont comme quelque chose de pétillant et sucré pour moi. La tristesse a un goût plus amer, c’est un long jus qui s’écoule facilement de vous. La peur est presque similaire à la joie, quelque chose de sucré, mais plus lourde aussi, il y a plus de substance avec elle, c’est un de ceux que je préfère. L’amour, l’amour est peut-être la meilleure de toutes. Un goût irrésistible, quelque chose de tellement bon qu’il est presque impossible de le décrire. Je peux te dire que son goût est chaud et plein de saveur, c’est aussi celui qui nous rassasie le plus, la matriarche ne cherchait que de l’amour. » La pégase était restée silencieuse pendant toute la durée où le changelin parlait. Le voir raconter ses sensations, ses préférences avait mis un sourire à ses lèvres. Il ne parlait que très peu de lui, et avoir l’occasion d’en apprendre plus sur sa race et surtout, sur lui était toujours intéressant. « Sugar ? » Elle sortit de sa méditation.

« Oui Uni… Dry ?

— Tu dis que ton dessin représente tout ce qui fait de toi quelqu’un d’unique, pourquoi est-ce une plume ? » Elle eut un rictus en reportant ses yeux sur sa tarte. Il n’avait pas été avare de détails sur lui, il serait malvenu de ne pas en faire autant.

« J’ai… Je… » Elle ne trouvait pas la meilleure façon pour parler d’elle. « Les gens disent autour de moi que la plume est le symbole de la légèreté. Peut-être que je suis plus légère que les autres pégases. » Unique fronça les sourcils

« Et ça ferait de toi quelqu’un d’unique ? » Le sourire de Sugar s’effaça.

« Non, disons que les choses ne sont pas toujours les mêmes selon le point de vue. Pour certains la plume exprime la légèreté par rapport à la vie, un manque d’investissement, de sérieux, de responsabilité… mais nos cutie mark ne devraient pas faire office de généralité. J’aime à penser que je voie les problèmes de haut pour qu’ils ne puissent pas m’atteindre. Ou peut-être qu’ils ont raison et que je ne cherche qu’à fuir les problèmes…

— Et moi je dis que ma Sugar est plus maligne que ceux qui parlent sur le dos des autres ! » Intervint sa cousine qui lui posa un sabot sur l’épaule. Sugar ne l’avait pas vue, trop occupée par ce qu’elle racontait. « Elle n’arrête pas de faire attention à ce que les gens disent autour d’elle. » Expliqua Minute Maid à l’intention de Dry. « Je ne sais pas comment vous avez fait, mais vous avez réussi à la faire sortir de chez elle, monsieur Dry, je vous dis merci. » il bredouilla quelque chose en hochant la tête. « Vous avez apprécié votre repas ? » Leur demanda-t-elle en caressant le crin noir et bordeaux de sa cousine.

« Oui c’était très bon Minute Maid. » Fit Sugar avant de reporter son regard sur Dry. « Nous y allons Dry ? » Elle se redressa brusquement accompagnée du poney bleu.

« Oh, vous partez déjà ? » La licorne verte semblait déçue.

« Je suis désolé cousine, mais nous avons encore beaucoup de choses à faire aujourd’hui.

— Tu repasseras ? » Sugar interrogea Unique du regard qui hocha la tête.

« D’accord Minute Maid, je repasserais… je ne sais pas trop encore quand.

— Ça ne fait rien. » Dit-elle en récupérant son sourire. « C’est déjà bien de te voir en dehors de chez toi. » Elle lui fit une accolade et un signe de tête pour le poney. « Passez une bonne journée tous les deux. »

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« Je ne dis pas qu’elle en faisait trop, je dis juste que j’ai senti qu’elle t’aimait beaucoup. » Se justifia le changelin qui marchait au côté de la pégase ne boitant que légèrement. Le voyage s’était fait moins pénible depuis qu’il s’était nourri. Une dose de médicaments et un bon déjeuner, voilà tout ce à quoi il carburait.

« Hey, tu t’es nourri de ma cousine ? » Demanda-t-elle choquée.

« Non pas du tout, ça se voit que tu lui manques et qu’elle aimerait te voir plus souvent. Pas besoin de la goûter pour le savoir, ça se sent et n’importe quel poney peut le voir.

— Oui bon, j’ai dit que je passerais la voir une autre fois, tu ne vas pas m’obliger à la voir non plus ?

— Et pourquoi pas ? Seul on est faible ! Il faut rester soudé avec les membres de sa famille. Ensemble il ne peut rien arriver.

— Et c’est le changelin que j’ai trouvé près des poubelles qui me dis ça. » La remarque percuta Unique en plein visage. Quelque chose se serra dans sa poitrine et plus aucun mot n’arrivait à sortir. Comprenant le mal qu’elle venait de faire, elle s’excusa aussitôt. « Excuse-moi Unique, je ne voulais pas dire ça. C’est juste que… je n’aime pas tant la compagnie des autres poneys, la plupart sont hypocrites et faux. En plus, j’ai du mal pour ce qui est de discuter, ça, tu l’as sûrement remarqué. » Dit-elle pour essayer de le faire sourire, mais en vain. Il gardait la tête baissée, se concentrant sur sa marche. Ne sachant pas quoi dire d’autre, elle ne rompit pas le silence qui s’était installé.

La population s’était enfin faite découvrir. La pharmacienne n’avait pas voulu prendre la grande route de Canterlot, mais plusieurs barrages de garde imprévus bloquaient son itinéraire initial. Unique regardait tout autour de lui, les yeux exorbités. La pégase blanche lui avait demandé s’il se sentait bien, mais il ne lui avait répondu qu’un « Je n’entends pas. ». La foule avait un drôle d’effet sur lui. Il semblait apeuré, évitant le moindre contact avec les autres poneys. Il trébucha et fut rattrapé par Sugar qui ne le lâchait plus désormais. « Ça ne va pas Unique ? » Chuchota-t-elle à son oreille. Il ne dit rien et continua de jeter des regards paniqués à la foule. Le changelin prit une direction, entrainant violemment la pégase avec lui. Il se faufilait dans la foule, se faisant bousculer par un autre poney par moment, ou reculant sans raison quand un groupe approchait.

Elle finit par lâcher prise sans avoir le temps de voir le changelin fuir à travers la foule. « DRY ! » Cria la pégase pendant que des regards interloqués la dévisageaient. Elle arrêta une licorne qui lui vint de face et lui demanda si elle n'avait pas vu un poney bleu courir partout. « Non je n'ai pas d'argent à vous donner ! » Sugar roula des yeux avant de partir, sans même avoir l'occasion de lui dire le fond de sa pensée. Elle peignait la foule du regard, mais les rares taches bleues arboraient un appendice sur le front, ou une couleur de crin différente.

Sugar se frappa le front du sabot en se rappelant qu'elle était une pégase avant tout. L'interdiction de voler était là, mais retrouver le changelin valait bien de prendre ce risque. À quelques mètres du sol, des regards s'élevèrent sur la pégase qui les ignorait tout simplement.

Unique tournait sur lui-même. La foule bruyante lui assommait le crâne, l’aveuglant complètement. Sa tête lui tournait, le faisant percuter des poneys qui s’indignèrent. Il semblait n’y avoir aucune issue lui permettant de fuir ces troupeaux qui le cernaient, l’oppressaient. En reculant de terreur, il percuta une licorne de particulièrement mauvaise humeur.

« Dégagez le passage, abruti ! » Se sentant en danger, Unique repoussa brusquement l’étalon pourpre qui tomba sur la croupe. « Qu’est-ce qu’il vous prend monsieur. » Demanda un autre poney qui lui posa un sabot sur l’épaule. Unique, le mal vissé au crâne, poussa un long râle en repoussant l’intrus.

Il colla ses sabots sur son crâne, n’arrivant pas à faire taire le flux. La licorne qui était à terre se redressa, des étincelles dans les yeux, et sur sa corne, la menace bien réelle cette fois-ci. Unique agit comme tout bon changelin en prenant l’initiative le premier et se jeta sur le cornu pour le plaquer au sol et lui retenir la corne.

Un cercle s'était formé tout autour de lui, mais le changelin était trop concentré sur sa proie. Plusieurs poneys étaient sortis de la foule pour venir en aide à la licorne, Unique leur jetait un regard sauvage, ses yeux avaient encore une fois, abandonné leur camouflage pour leur vert habituel. Retenant toujours la licorne, il s’apprêtait à recevoir son premier assaillant.

Il sentit un sabot lui toucher le dos. Le changelin se retourna brusquement, jetant son sabot en avant pour frapper l’ennemi. Celui-ci se baissa rapidement pour l’éviter, ce qui fit pousser un bruit d’exclamation à la foule, avant de coller ses sabots des deux côtés du visage de Unique.

« C’est moi, c’est Sugar ! »

Il n’avait pas vu la pégase se poser dans le cercle, trop occupé à faire face aux autres poneys. Il grondait toujours, mais ferma les yeux pour la serrer contre lui en enfouissant son visage contre son cou. Prise par surprise, la jument se laissa entrainer par l’étreinte du changelin qui lui faisait inconsciemment mal.

« Tu me fais mal mon grand, fais attention. » Il ne desserra que légèrement son emprise, laissant à Sugar juste de quoi respirer. Elle sentit un liquide chaud couler sur son torse, il devait sûrement s’être blessé. Un poney s’approcha d’eux et voulut poser un sabot sur Unique pour lui demander des explications.

« Je vous déconseille de faire ça ! » S’exclama-t-elle, en le foudroyant du regard.

« Ouais ben faudrait que votre ami calme un peu ses ardeurs !

— Il est calme, si cette licorne ne l’avait pas bousculé en l’insultant, il n’en serait pas arrivé là ! » Elle pointa un sabot sur la licorne qui se relevait.

« Quoi ?! C’est lui qui m’a sauté dessus !

— Et alors ? Vous voyez bien qu’il regrette ! » Elle jeta un regard à la ronde, dévisageant chacune des personnes qui avaient observé la scène. Aucun n’osait en redire face à la pégase et à son protégé enfoui entre ses sabots.

La licorne, peu fière de s’être fait battre par une jument, ne voulait pas en rester là. Mais face à la foule, une démêlée physique avec une jument ne le mettrait pas au statut de victime cette fois-ci. Il renâcla en secouant la tête avant de partir et de briser le cercle. Les quelques poneys qui étaient prêts à en découdre retombèrent dans l’anonymat en constatant qu’il n’y avait plus aucune altercation. Sugar ignora la foule qui retournait à son flux d’agitation normal.

« Partons d’ici Sugar, je t’en prie ! » Elle hocha la tête en voyant les larmes aux yeux du changelin.

« Je vais te sortir de la mon grand, calme-toi et ne me lâche pas ! » Elle le tira délicatement pour le faire relever. En l’entrainant hors de l’agitation, quelques passants témoins de la scène les dévisageaient avec des regards sombres, mais encore une fois, Sugar les ignora totalement et était même prête à en découdre avec ceux qui oseraient lui bloquer le passage.

La pégase emmena son patient dans une ruelle plus étroite et isolée qui finissait sur un cul-de-sac. Il s’assit contre le mur, épuisé de ces péripéties, se demandant quand le voyage allait se terminer, les larmes aux yeux. Il était incapable de lâcher le sabot de sa protectrice.

« Ça va aller mon grand, calme-toi ! » Elle lui caressait le crin en s’asseyant à ses côtés. « Tu n’as plus à avoir peur. » Sur ces mots, le changelin se vexa en détournant les yeux, prêt à se relever. « Ne me ment pas Unique, je suis avec toi, tu peux me faire confiance. » Il hésita quelque instants avant de soupirer et de se rapprocher d’elle.

« Je ne sais pas… je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Avec tous ces poneys autour de moi… Ma force est devenue ma faiblesse. Je sentais chacune de leur émotion, elles m’enivraient, me faisaient perdre la raison jusqu’à m’étouffer. Je ne voyais plus rien, tout était flou. Les sensations me percutaient de plein fouet à chaque poney qui me dévisageait… » Il plongea un regard vert suppliant dans les yeux rouges de la pégase. « N’y retournons pas Sugar, s’il te plait, n’y retournons pas. » Elle posa son sabot libre sur le visage du changelin toujours apeuré et dit en chuchotant.

« D’accord mon grand, on évite la foule… mais il va falloir sortir de ce cul-de-sac. » Il eut un sursaut en comprenant qu’il n’avait pas le choix. Prêt à supplier Sugar pour qu’elle trouve une autre solution, elle le stoppa aussitôt pour tenter de le rassurer. « Du calme Unique, du calme. Je suis avec toi. Nous allons longer la grande rue, ça limitera la foule. Ensuite, tu ne me lâcheras pas le sabot, est-ce que c’est clair ? » Il hocha la tête. « N’écoute que le son de ma voix. Et si ça peut t’aider, ne fixe pas les passants.

Après dix minutes pour laisser au changelin le temps de se calmer, et à la foule pour ne plus avoir conscience d’eux, Sugar ouvrit la marche, Unique à ses côtés. Elle l’avait placé de sorte qu’il n’y avait que le mur à côté de lui, pour réduire la foule. Elle le protégeait et tentait même d’écarter les poneys qui avançaient sans faire attention devant eux. « Regarde, le chemin qu’on doit prendre est à une trentaine de mètres, il y aura déjà beaucoup moins de monde là-bas. » Elle attendit un peu plus d'enthousiasme de sa part, mais il était déjà redevenu sourd à ce qu’elle disait, la tête baissée et les oreilles couchées. « On y est presque mon grand. » Fit-elle pour l’encourager.

Une licorne heurta Unique en voulant les dépasser. Le changelin ignora tout simplement la bousculade, toujours concentré, les yeux fermés. « Je n’y arrive plus Sugar. » Dit-il de sa voix grave.

« On y est, on est arrivé.

— Non, je n’en peux plus, je n’y arrive plus ! » La pression dans son crâne était trop forte. Toutes ces émotions lui bloquaient la moindre pensée personnelle, incapable de réfléchir, il s’apprêta à perdre une nouvelle fois la raison, et à attaquer n’importe quel poney. Des sabots se posèrent sur son visage et ouvrant les yeux, la seule chose qu’il vit était le regard réconfortant de la pégase.

« Sugar…

— Tu y es arrivé.

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Note de l'auteur

J’aime bien ce principe de note de l’auteur en fait.

Bon, pour parler un peu de ce chapitre, il est génial !

Non, je déconne bien sûr. Pour tout vous dire, c’est mon chapitre préféré. Je voulais avant tout montrer une évolution dans la relation entre les deux personnages, mais vu que je suis affreusement lent pour prendre une décision, j’ai tout simplement éjecté cette possibilité.

Mais j’avais quand même envie de faire quelque chose pour leur relation, pas juste la laisser comme elle était. Donc j’ai quand même avancé, j’ai développé un certain côté de l’histoire. Et j’espère encore que ça reste visible par tous.

J’ai demandé l’avis de plusieurs personnes, certaines s’en rendent vite compte, il faut en aider d’autres pour trouver, et certaines encore ne voient rien du tout. Donc, oui, c’est un petit fail de ma part, ce que j’ai essayé de faire n’est pas assez visible il semblerait. Bref, j’aime quand même beaucoup cet épisode.

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Ponycroc
Ponycroc : #540
Non, merci beaucoup à toi, et n'hésite pas à relever tout ce que tu vois ^^. je vais pas t'en vouloir pour ça ;)
Il y a 4 ans · Répondre
MidnightMoon
MidnightMoon : #535
"Il s’emblait"

*semblait
c: (gosh, moi et ma manie de correcteur xc )
Il y a 4 ans · Répondre

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