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Ponykrieg

Une fiction écrite par BroNie.

Chapitre 2-2

Les pattes solidement plantées dans le sol d'un haut plateau montagneux, le regard fixé sur l'horizon, Applejack mâchonnait un épi de blé en observant au loin, les plaines et les collines d'Equestria. Quelque part au loin, on pouvait apercevoir les ombres des buildings de Manehattan. L'ancienne fermière se demanda subitement comment son oncle et sa tante, chez qui elle était allé vivre quelques temps quand elle n'était qu'une petite pouliche, avaient vécu le changement de régime.


Connaissant les Orange, si attachés la bonne société manehattanienne, du moment que Luna ne les avait pas empêchés de tenir leurs petits dîners et de vanter les mérites de la ville, ils n'avaient pas du être plus perturbés que ça. Le cas était bien différent, bien sûr, pour la famille Apple.
Applejack n'en revenait toujours pas que Luna ait osé s'en prendre à Sweet Apple Acres. C'était elle qui avait prit position contre l'Impératrice, Granny Smith, Big Mac et Applebloom n'avaient aucune raison de mériter ce châtiment !

La confiscation du verger.


Là, Luna était allée trop loin. Applejack aurait accepté n'importe quelle peine du moment qu'on la punisse elle, pour ce qu'elle avait fait. Le reste des Apple était innocent comme la pomme qui venait de naître.
Applejack sentit ses yeux s'embuer et chassa une larme de quelques battements de paupières. Peut-être aurait-elle dû s'attendre à une réaction négative de la part de Luna. Après tout, dès qu'elle l'avait pu, la cowgirl avait toujours publiquement pris parti contre la politique de guerre de l'Impératrice et contre l'Impératrice en général d'ailleurs. Applejack avait estimé que la liberté d'expression existait encore en Equestria. Elle s'était trompée.
Il était vrai qu'elle n'avait pas mâché ses mots pour charger Luna mais après tout, n'était-elle pas l'honnête Applejack ?
AJ avait toujours dit ce qu'elle avait sur le cœur, en bien ou en mal. Et il s’avérait qu'à propos de la petite sœur de Celestia, c'était en mal.


La première chose qu'Applejack avait mal supporté, concernant la nouvelle souveraine d'Equestria, ce fut sa décision d'exporter l'essentiel de la production agricole du pays au front. AJ aurait sûrement été prête à vendre ses pommes et ses récoltes aux militaires.
Mais le prix de vente imposé par l'Impératrice était tout simplement scandaleux : cinq bits le quintal de blé et six pour un boisseau de pommes ?
Est-ce que Luna était tombée sur la tête ? Même leurs plus mauvaises récoltes était vendues au moins le double de ces prix là et encore, en faisant un cadeau monstrueux à l'acheteur. Applejack se fichait bien que le prix sacrifié ait été établi afin de faire une fleur à leurs alliés, vendre à ce prix là, c'était cracher sur le travail des fermiers.


Alors, ignorant délibérément les ordres de Canterlot et parce que Sweet Apple Acres était à sa famille et pas à Luna, Applejack avait continué à vendre ses récoltes au prix ordinaire.
Et puis la deuxième, tout simplement, ce fut la transformation de la principauté en Empire. AJ était une fille de la campagne, elle avait toujours regardé d'un air un peu moqueur les poneys de Canterlot et leurs belles manières. Ces petits fours et ces robes hors de prix, ça n'avait pas de sens quand on oubliait que des poneys avaient remué la terre et pêché pour fournir la nourriture des amuse-gueule, ou que d'autres avaient travaillé d'arrache sabot le lin et la soie pour fabriquer ces beaux habits. Du temps de Celestia, l'alicorne solaire avait su montrer à son peuple un côté simple et proche des poneys ordinaires. Tout s'était dégradé avec l'arrivée de sa sœur au pouvoir.
L'alicorne de la nuit avait donné le feu vert à une ostentation écœurante de symboles, de parades et de cérémonies qui semblaient toutes indiquer que la nouvelle souveraine d'Equestria préférait les dorures du pouvoir au bien de son peuple. Jusqu'à changer le nom du régime et son titre de Princesse en Impératrice.


Ses positions sur la guerre, honnêtement, Applejack s'en était toujours moquée. Pour elle, ce qui comptait par dessus tout, c'était exploiter Sweet Apple Acres avec les siens et faire prospérer la ferme.


Ce plan avait changé, bien entendu, six mois auparavant, quand Luna avait envoyé ses gardes l'arrêter. On était en pleine moisson à l'époque et le soleil tapait fort sur tout Equestria. Le blé était jaune comme jamais et les épis ployaient sous leurs propre poids. Ça promettait une récolte du tonnerre. Applejack avait commencé par moissonner le champ est, seule, comme à son habitude pendant que Bic Macintosh se chargeait du champ ouest. C'était un jeu entre les deux fermiers, de savoir qui faucherait le plus de blé le plus rapidement possible, afin d'alléger la pénibilité du travail. Et cette année, AJ avait été bien partie pour gagner.


Tout était devenu bien plus compliqué bien sûr, quand l'armée impériale equestrienne avait atterri directement dans le champ pour lui passer les fers aux sabots. Officiellement, ils avaient parlé avec des termes très compliqués, de "nationalisation des biens" et de "confiscation des récoltes" mais Applejack avait très bien compris ce qui se passait : Luna lui retirait Sweet Apple Acres.
Mais la cowgirl était prête à tout pour qu'on ne le lui vole pas : elle avait rué de toutes ses forces, expédié ses sabots dans des mâchoires de pégases, fait tournoyer sa faux pour tenir la garde impériale à distance.
A dire vrai, Applejack ne se souvenait plus exactement comment tout s'était passé : elle se rappelait du bruit, de la chaleur, des gardes écrasant sans ménagement les épis de blé pour lui sauter dessus...elle avait fini par perdre le dessus et se faisait rouer de coups quand Bic Macintosh était arrivé juste à temps.


Il n'avait pas fait dans la dentelle lui non plus et tandis qu'il retenait les pégases, il avait hurlé à sa sœur de s'enfuir. Applejack avait senti au plus profond d'elle même que c'était une bataille qu'ils ne pourraient gagner, et que son grand frère venait de se sacrifier pour lui offrir une chance de sortir de là le moins abîmée possible. Alors AJ avait tourné les sabots et déguerpi au loin, sans même prendre une seconde pour embrasser Granny Smith ou serrer Applebloom dans ses pattes. Elle avait juste cavalé tout droit, le plus loin possible de Luna et de son pouvoir.
C'était la chance en fin de compte qui l'avait faite rencontrer les résistants avec qui elle luttait aujourd'hui.


Ils l'avaient découverte dans la montagne où elle s'était réfugiée avec la vague idée de quitter Equestria le temps que la tempête se calme. Après s'être assurés qu'il ne s'agissait pas d'un piège tendu par l'armée impériale, ils l'avaient assez rapidement intégrée à leur groupe.
Depuis lors, Applejack dormait sous une toile de tente ou directement à la belle étoile et participait autant qu'elle le pouvait à des actions qui conduiraient, fatalement, à la chute de l'Impératrice. La spécialité des résistants étaient des raids sur les convois de vivres ou les assauts sur les positions militaires isolées. Les partisans n'avaient pas l'équipement et l'organisation de l'armée régulière, ils préféraient donc jouer sur la surprise de l'assaut et la vigueur de leur attaque. Ces raids toutefois, étaient globalement rares et les résistants passaient plus leur temps à galoper d'une cachette à l'autre dans la montagne qu'à réellement combattre.


_Ha vous êtes là mademoiselle Applejack. On vous cherche partout, vous savez. On lève le camp.


L’intéressée se retourna lentement pour découvrir une licorne mâle en costume-cravate recouvert de poussière. C'était d'ailleurs curieux de voir à quel point il semblait encore chic malgré la couche de crasse.


_J'arrive m'sieur Fancypants.


_Vous n'êtes pas obligé de me donner du "monsieur" à chaque fois, vous savez Applejack.


_Vous l'faites bien vous. Vous m’appelez toujours "m'zlle Applejack".


La licorne sourit en se rapprochant de l'ancienne fermière :


_C'est de la galanterie, une marque de politesse...un reste du gentlecolt canterlotien, je présume.


_C'est bien pour ça qu'on vous apprécie part'naire ! s'exclama Applejack en lui donnant un coup de sabot amical sur l'épaule.


Fancypants sourit une nouvelle fois, puis, fixant à son tour le regard vers l'horizon :


_Vous teniez d'apercevoir Ponyville, n'est-ce pas ?


Applejack eut un mouvement de la tête qui fit brusquement tomber son chapeau sur ses yeux. Sa façon à elle de dire "oui".

_Je comprends ce que vous ressentez, affirma la licorne en sortant un mouchoir de sa poche et en frottant son monocle avant de le remettre en place. Moi même de temps en temps, je me surprends à essayer de voir au loin les tours de Canterlot.


Il eut une sorte de soupir mixte, mi-fataliste, mi-rêveur.


_Nous sommes tous des exilés après tout et nos foyers nous manquent tous. Même si je pense qu'une fille des champs comme vous doit assez bien s’accommoder de dormir sous la tente, non ?


_J'vous avoue que je préférerais dormir dans mon lit à la ferme m'sieur Fancypants...vous pensez qu'on arrivera un jour à rentrer chez nous ?


_Vous doutez de nos capacités à renverser Luna ? demanda la licorne en levant un sourcil.


_J'sais pas trop. C'est juste que j'ai du mal à voir comment une poignée de nous autres dans la montagnes, on pourrait lui virer les fesses de son trône.


_J'aime toujours autant votre manière de parler ma chère, gloussa Fancypants.


Puis, il se força à redevenir sérieux.


_Vous savez mademoiselle Applejack, il est vrai que nous ne représentons qu'une goutte d'eau dans ce grand conflit qui a avalé Equestria. Et que nos forces peuvent paraître dérisoires face à la technologie impériale. Mais dites vous bien que notre mouvement gagne de l'ampleur à chaque instant où un poney prend soudainement conscience de l'horreur de la situation dans laquelle la politique belliciste de Luna l'a plongé. Quand ce petit boulanger de Fillydelphia voit son camarade horloger de Trottingham déchiqueté par les balles humaines, ou vaporisé par un obus ou une grenade, cela s'ajoute à la longue liste d'horreurs qu'il a vues depuis le début de la guerre. Et il arrive un jour où ce petit artisan ne peut plus partir sur le champ de bataille la fleur au sabot. On lui en demande trop. Il veut que cela s'arrête, il veut retrouver sa famille et serrer son dernier né entre ses pattes. Alors, pour ne pas être jeté dans les cachots impériaux ou renvoyé en première ligne, il comprend que la seule solution logique pour que tout finisse est la chute de Luna et la signature immédiate d'un cessez-le-feu.


Il marqua une pause, nettoyant une nouvelle fois son monocle.


_Nous n'avons que peu d'armes, de munitions et de technologie de guerre, il est vrai. Mais nous avons le bon sens de notre côté et l'Histoire, ma chère Applejack, se place toujours derrière ceux qui ont le bon sens avec eux. Ainsi, pour répondre à votre question, non, je ne pense pas que nous rentrerons chez nous un jour. J'en suis sûr.


Les paroles de la licorne réchauffèrent le cœur d'Applejack et balayèrent ses doutes. Une fois de plus, Fancypants avait parlé en chef.
Ça n'avait rien d'étonnant par ailleurs : au sein des rebelles, le gentlecolt passait pour le leader naturel du groupe.
Officiellement, les partisans acceptaient l'autorité du Prince Blueblood, dirigeant autoproclamé de la Résistance mais les poneys qui lui étaient vraiment fidèles devaient être bien peu nombreux.
L'essentiel des rebelles provenait des rangs des poneys dégoûtés du front, ou spoliés par l'Impératrice d'une manière ou d'une autre. Plus rares étaient les cas comme ceux de Fancypants qui avaient choisi de se battre et de rejoindre la cause rebelle malgré une position confortable au sein de la cour impériale.

La licorne resta quelques secondes à regarder la ligne d'horizon sans un mot, puis, tourna brusquement les sabots et fit signe à l'ancienne cowgirl de la suivre :


_Allons mademoiselle Applejack. Le camp ne va pas se lever tout seul.


Applejack émit un hennissement d'approbation et se mit à suivre Fancypants le long d'un chemin escarpé. Ils devaient presque se coller à la roche pour ne pas glisser et s'écraser douloureusement quelques mètres plus bas. Les montagnes alpines étaient une cachette idéale mais qui n'allait pas sans quelques désagréments.
Alors qu'ils étaient encore à de longues minutes du camp, Applejack posa une question qui la taraudait depuis qu'elle avait rejoint la rébellion et était devenue amie, sinon proche de Fancypants.


_Vot' légitime, où-est-c'qu'elle est ?


_Je vous demande pardon ? lui répondit la licorne sans se retourner.


_Bah oui. La première fois qu'on s'était vus, à la garden party de Canterlot, vous étiez avec une bien jolie pouliche à la crinière rose. J'me d'mandais où c'qu'elle était parce qu'elle et vous, vous me sembliez plutôt proches...sans offense, hein !


_Ah, vous voulez parler de Fleur de Lys, comprit Fancypants et pour la première fois depuis le début de leur entrevue, une certaine cassure sembla étreindre sa voix. Disons que Fleur et moi sommes tombés en désaccord sur un problème assez épineux.


Applejack voulut relancer immédiatement la licorne pour en savoir plus mais le couple fut interrompu par un pégase à la robe cendrée qui vola jusqu'à eux à grande vitesse avant de s'adresser à Fancypants :


_Monsieur on a un problème au camp ! Il faut que vous veniez immédiatement !


Fancypants eut un geste d'approbation du sabot et se mit à descendre le chemin avec plus d’entrain. Applejack le suivait juste derrière.
Quand ils arrivèrent devant la grotte qui servait de base temporaire aux rebelles, ils remarquèrent vite les humains en uniforme vert discuter avec animation avec un groupe de poneys, tandis que l'essentiel des rebelles s'affairaient à démonter les tentes et à rassembler les affaires des partisans.
Applejack reconnut sans peine la nationalité des humains, aidée par les grandes plumes qui dépassaient de leurs chapeaux à larges bords . Des italiens.


L'Italie se trouvant extrêmement proche d'Equestria, n'étant séparée d'elle que par les Alpes, il était assez fréquent que les rebelles contactent en secret les éléments les moins recommandables de l'armée italienne, afin qu'ils puissent fournir armes, munitions et nourriture contre les gemmes et les pierres précieuses qu'on pouvait trouver un peu partout dans les hauteurs equestriennes.
Les marchandises apportées par les soldats consistaient en trois grosses caisses de bois, autour desquelles deux italiens veillaient jalousement, la main posée sur la crosse de leurs fusils.
Applejack n'aimait pas avoir affaire à eux. Si sur le papier, ils étaient italiens, donc membres de l'Entente, ennemis des allemands, des autrichiens et de l'Empire d'Equestria, ils n'en étaient pas moins humains. Et la fermière n'oubliait pas que c'était à cause d'eux que son pays avait plongé la tête la première dans la fosse à purin.


Sans compter qu'ils n'étaient pas vraiment des soldats...plus des profiteurs cherchant un moyen de gagner quelques sous facilement.

La discussion semblait animée et Applejack ne comprenait pas tout. La barrière de la langue était un des principaux problème qu'avaient rencontrés les poneys lors de leur ouverture au monde. Ils avaient découvert que leur langage était plus proche de celui des anglais que de n'importe quelle autre groupe humain. En conséquence, si toutes les langues anglo-saxones étaient aisées à saisir pour le plus simple des poneys, il en allait bien autrement pour les langues latines.
Cela dit, les soldats italiens avec qui ils trafiquaient baragouinaient de leur côté quelques mots d'anglais, assez pour se faire comprendre la plupart du temps. Applejack nota la présence de dessins et de signes tracés à même la terre, bien plus importants que d'habitude.
Lors de leurs accords, il était rare qu'italiens ou poneys aient recours à ces techniques à moins de vouloir préciser un certain mot ou une idée. L'ancienne fermière en conclut qu'un problème grave semblait diviser partisans et contrebandiers, sans qu'aucun des deux camps n'arrive véritablement à se faire entendre de l'autre.


Fancypants arbora son sourire le plus charismatique et alla à la rencontre des contrebandiers, dans un italien parfait.
Applejack, comme les autres poneys qui entouraient la licorne, regardait la scène, stupéfaite que l'aristocrate maîtrise aussi bien une langue qui leur était à tous inconnue. La licorne écouta longuement les arguments du chef des soldats avant de les traduire au poney qui détenait le sac de gemmes.
Ce dernier répliqua des choses sur la "frontière" et sur la "Suisse" qu'Applejack eut du mal à bien comprendre.
En revanche, elle saisit instantanément l'effet positif de l'intervention de Fancypants : les doigts s'éloignèrent des gâchettes et les poneys détendirent lentement les muscles de leur croupe.
Quelques minutes plus tard, sac de pierres précieuses et caisses de bois avaient changé de propriétaires, pour le plus grand bonheur de tous. Ravis, les italiens saluèrent jovialement les poneys avant de s'en aller, une corde d'escalade sous le bras, par un petit chemin escarpé. Les soldats étaient à peine partis que le poney qui parlait avec eux quelques instants plus tôt se plaignit vertement à Fancypants :


_On peut plus continuer à leur faire confiance ! Vous l'avez entendu comme moi, ils se moquent des conséquences de leurs actes !


_Et bien ce sont des contrebandiers avant tout, ne l'oubliez pas, répondit la licorne sans se départir de son flegme. Ils portent peut-être un uniforme mais ce qu'ils cherchent avant tout, c'est la richesse personnelle, peu leur importe les moyens qu'ils utiliseront pour y arriver.


_S'cuzez moi, s'exclama Applejack en rejoignant le couple mais y se passe quoi, là, exactement avec les emplumés du chapeau ?


_Ils ont coupé à travers la Suisse, répondit laconiquement le poney.


_Et c'est grave ? questionna Applejack qui ne voyait pas très bien ce que ça pouvait avoir à faire avec les échanges de matériel et de nourriture.


_La Confédération Helvétique est neutre, lui expliqua aimablement Fancypants. Et il se trouve que pour rejoindre nos montagnes, les italiens pour gagner du temps, violent une petite zone montagneuse suisse. Si le pays l'apprenait...


_...ils seraient pas longs à crier à l'invasion italienne et à se ranger derrière les boches et Luna, cracha sèchement le poney. On doit tout faire pour éviter que les Centraux se renforcent.


Applejack hocha lentement la tête. La plupart du temps, ce genre de discussion politique lui passait bien au dessus du stetson mais c'était suffisamment clair pour qu'elle comprenne sans problème.


_En gros, vous leur avez d'mandé de faire gaffe où ils posent leurs bottes, c'est ça, m'sieur Fancypants ?


_Oui, dit la licorne en hochant le museau. "En gros", comme vous dites, c'est ça, mademoiselle Applejack.


_En tout cas, repris énergiquement le poney, faut qu'on arrête de travailler avec eux. Vous l'avez dit Fancypants, ils sont pas fiables ! Faut qu'on récupère la nourriture et les munitions là où ça se trouve, dans les casernes !


La licorne leva un sourcil très aristocratique :


_Et puis-je vous demander comment vous comptez faire mon ami ? C'est justement parce que nous manquons d'équipement que nous devons marchander avec ces gens-là. Nous ne tiendrons pas cinq minutes face aux troupes impériales.


_Si on attaque tous en même temps, ça peut s'faire, fit remarquer Applejack.


_Je continue à penser que c'est une mauvaise idée. Plus tard, quand nous serons assez équipés, alors oui, nous pourrons descendre dans la vallée, reconquérir notre patrie à la force des sabots. Mais pas avant.


Fancypants, estimant la discussion close, se détacha lentement d'Applejack et du poney.


_Quoi qu'il en soit, je ne peux rien faire sinon soumettre l'idée au Prince quand nous le verrons, dans quelques jours. S'il donne son accord et que les autres chefs de groupe approuvent aussi, nous considérerons des actions. Mais encore une fois, pas avant.


Alors que la licorne s'éloignait paisiblement rejoindre la colonne de partisans, le poney fit une nouvelle fois la grimace.


_Tu parles d'une blague, lâcha t-il sans qu'Applejack puisse dire s'il pensait à voix haute ou s'il lui parlait pour de bon. Tout le monde sait que c'est Fancypants le vrai chef. Blueblood est qu'un pantin. Franchement, s'exclama t-il en regardant la ponette droit dans les yeux, tu te battrais dans la résistance toi, si y avait pas Fancypants ? Juste pour ce poseur de Blueblood ?


Applejack sentit ses yeux s'embuer une nouvelle fois alors qu'elle jetait un dernier regard vers Equestria avant de prendre à son tour, le chemin de la colonne :


_J'me battrais pour n'importe qui me rendra ma ferme part'naire. N'importe qui.


Et Celestia, si on pouvait ajouter les copines dans le panier à pommes, ça serait pas du luxe.

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AuRon
AuRon : #33128
J'ai jamais aimer ce genre d'apparition sans que personnes n'aient crié gare d'Equestria dans le monde humain. Je l'apprécis comme histoire mais s'était très.mal calculer de la part de Celestia de faire réapparaitre son monde comme ça. Ça aurait mériter bien plus de préparation de sa part et aurait mieux convenu au personnage. Ce sera l'unique pseudo incohérence que j'aurais remarquer jusqu'à présent. L'originalité de l'époque à laquelle se passe l'histoire fut une agréable surprise et mériterait d'être exploité a d'autres époques. Je sais bien que cette histoire à été écrite il y a longtemps mais j'espère tous de même que l'auteur est toujours présent et qu'il reçoit des notifications àchaque ccommentaires. Ce serait dommage que je donne mon avis sans que cela ne serve à rien. Deux semaines que je lis chacune des fic présentes depuis la page 40 et je dois dire que celle-ci fait partis des plus originales que j'ai lu jusque là. En espérant que la suite l'est tout autant ;p
Il y a 2 ans · Répondre
AuRon
Il y a 2 ans · Répondre
fredericdu2375
fredericdu2375 : #6121
applejack et fancypants dans la résistance oh ouais franchement c'est magnifiques
Il y a 3 ans · Répondre

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