Chapitre 3

Étant donné que nous avons finalement réussi à atterrir, et moi à arrêter de vomir, je peux reprendre ma narration. Nous n'étions pas au château de Canterlot, mais dans la ville, et la majorité des poneys nous observaient. Certains émettaient des théories des plus étranges pour justifier la présence de trois changelins et d'une centaine de gardes. La plus récurrente disait que nous étions des prisonniers que la princesse Celestia allait exécuter.

Formicus s'était mis en tête que d'insulter la population locale nous aiderait d'une quelconque manière. Je crois que je commence à comprendre pourquoi il a été viré de l'Essaim (l'Essaim est le nom que l'on a donné à notre armée). La princesse Sparkle me demanda si je me sentais bien. Je lui dis que oui, et lui demanda ce qui était prévu.

Elle me donna une liste dont je vous retranscris le contenuici :

1- Visite de Canterlot

2- Rencontre avec les nobles

3- Rencontre avec les princesses

Je manquai de m'étrangler en lisant l'étape trois. On était supposés rencontrer les princesses d'Equestria, les seules princesses de l'univers capables de détruire la race changelin simplement par leur volonté  ! Est-ce que tout le monde est-il contre moi ?

"Tout le monde ? C'est peut-être un peu exagéré, tu ne trouves pas ?" me demanda une voix. Je tournai ma tête à droite et fis face à un oiseau noir tranquillement posé sur mon épaule.

"Qu'est-ce que tu fait ici, Tiamat ? Et depuis quand tu lis dans les pensées des autres ?" lui demandai-je

"Voyons, tu ne crois tout de même pas que j'allais te laisser aller à Equestria sans protection ? Et je ne lis pas dans tes pensées, mais tu pensais à voix haute...".

Je ne pus m'empêcher de rougir et d'espérer que personne d'autres que Tiamat ne m'avait entendu.

"Je te reverrai un peu plus tard, et sous ma vraie forme. C'est dingue comme un corps d'oiseau peut être aussi inconfortable" Me dit-il avant de partir. 

Tiamat était mon meilleur ami, et le seul qui n'était pas un changelin. Il appartenait à une race qui a disparu il y a bien longtemps : la race des Basilisk. J'ignorais quel âge il avait, mais il était clairement plus âge que grand-père, et peut-être même que Celestia. 

La visite de Canterlot se déroula sans problème particulier, à part Formicus qui insultait maintenant l'architecture des poneys. La princesse Sparkle et moi décidâmes qu'il serait plus prudent de rencontrer les nobliaux et les princesses sans lui. J'étais sûr que, si l'occasion lui était donnée, il insulterait aussi les princesses.

La rencontre avec les nobliaux fut assez intéressant. La princesse m'avait d'abord présenté un certain Blueblood, et croyez-moi quand je vous dis ça, mais je n'ai jamais rencontré de poneys ou même de changelin plus égocentrique que lui. Durant les cinq minutes où je l'avais écouté, il n'avait pas arrêté de me raconter à quel point il était supérieur au autres poneys et a moi ainsi que pourquoi.

Après cette rencontre (je lui avait dit gentiment qu'il n'était supérieur à personne et il a décrété que je m'étais fait un puissant ennemi) je décidai d'éviter toutes conversation, mais deux poneys vinrent me rejoindre. Le premier était habillé en costard avec un nœud papillon bleu, avait une moustache ainsi que sa crinière et sa queue bleues et son pelage était blanc. L'autre, qui était une jument, avait aussi le pelage blanc, et avait la crinière et la queue roses. Ils se présentèrent sous les noms de Fancy Pants et Fleur-de-Lys. Contrairement à Blueblood, ils me parlaient comme s'ils parlaient à leur égal. 

Après avoir rencontré plusieurs autres nobles, je cherchai Mutandis pour la rencontre avec les princesses. Il était occupé à parler à un certain Sir Butterfly Studier. Ce dernier était entomologiste et avait, tout comme Mutandis, une passion pour les papillons. Il n'était pas étonnant que ces deux là s'entendent.

Nous étions devant la porte de la salle du trône, qui était protégée par deux gardes. Mutandis et moi devions attendre que les princesses soient 'prête à nous recevoir'. Je stressais énormément. Mutandis, lui, semblait joyeux à l'idée de rencontrer les princesses. Après cinq minutes d'attente (approximativement), nous entrâmes dans la salle.

A l'intérieur nous attendaient quatre alicornes que je reconnus aisément. Il y avait la princesse Sparkle, la princesse Celestia, la princesse Luna et finalement la princesse Cadence. La princesse Sparkle s'autorisa à me sourire alors que les trois autres gardaient une expression neutre. La seule chose qui m'empêcha de prendre mes pattes à mon cou était Tiamat, installé près d'une des fenêtres et toujours sous sa forme d'oiseau. 

Mutandis se présenta avec un simple "Salut !" à l'adresse des princesse. Je m'étais facehoofé, et Tiamat fit de même avec son aile droite. Trois des quatre princesses rirent, la seule qui ne rit pas était Celestia. Je tentai de réparer cette erreur commise par mon frère et, après des présentations un peu plus sérieuses, nous commençâmes à discuter. La discussion porta d'abord sur des sujets simple comme "où est-ce que les changelins de ma Ruche trouvent-ils leur nourriture ? (Dans un village de poneys situé près de l'Empire de Crystal) mais passa très vite vers un sujet qui me déplut au plus haut point.

"Juste par hasard" Dit la princesse Cadence, "Pourquoi est-ce que Chrysalis et sa ruche ont tenté de s'emparer de Canterlot ?"

Il y eut un blanc, puis la princesse Celestia dit :

"Nous attendons une réponse, prince Evolioz !".

Je déglutis difficilement avant d'annoncer :

"C'est classé secret-défense. Si je vous le disais, cela pourrait mettre en péril la Ruche.". Celestia parut douteuse. J'expliquai donc d'avantage. "La Ruche d'où je viens et celle de Chrysalis sont alliées militairement et financièrement. Or, la raison de l'invasion a été passée sous silence selon la demande de Chrysalis.".

La princesse Celestia était encore douteuse et, à ma grande surprise, elle demanda aux autres princesses ainsi qu'à Mutandis de quitter la salle, de sorte que seuls elle et moi étions présents. Je stressais encore plus, mais je savais que Tiamat se doutait de quelque-chose et était sur ses gardes. 

Elle sortit un plateau d'échecs et me proposa une partie. Devant mon air étonné, elle ajouta que selon elle, une partie d'échecs était le meilleur moyen d'apprendre à connaitre quelqu'un. J'acceptai volontiers, d'abord, parce qu'une partie d'échecs n'a jamais tué personne, et ensuite car, si je gagnais, pouvoir dire : j'ai vaincu la déesse du soleil aux échecs, ça avait la classe.

Cela faisait dix bonnes minutes que l'on jouait, et j'étais en très mauvaise position : il ne me restait plus que deux pions, mon roi, une tour et un cavalier, tandis que mon adversaire n'avait perdu que trois pions et une tour. Avec toute la précaution dont j'étais capable, j'envoyai ma tour tuer l'un de ses pions. Suite à ce mouvement, elle m'annonça seulement "Echec et mat" Je lui demandai pourquoi, et elle me montra qu'en tuant le pion, j'ouvrais le passage à sa reine qui pouvait attaquer mon roi une fois débarrassé de la tour. La seule solution pour éviter cela aurait été de déplacer d'une case mon roi vers le haut, mais l'un de ses pions le mettrait alors en échec. Je ne l'avais pas vu venir, ce coup là.

Après cette partie, je lui dis simplement que j'avais quelque chose d'important à faire en ville. Elle ne me retint pas et je marchai donc tranquillement dans la ville de Canterlot. Tiamat vint se poser sur mon épaule et dit :

"Tu dois bien avouer qu'elle est plutôt bonne en stratégie, la princesse.".

Je souris à sa remarque et lui demandai simplement où il voulait aller.

"Continue tout droit, et quand je te le dirai, tourne à droite".

J'obéis à ses ordres et j'arrivai donc vers une maison abandonnée. Tiamat m'incita à entrer et, une fois à l'intérieur, il prit sa vraie forme.

Ce qui fut, il y a seulement quelques seconde, un oiseau avait fait place à un immense serpent noir avec les yeux verts (et lorsque que je dis immense, je veux dire qu'il fait trente mètre de long), mais je n'étais pas surpris. Ce n'était pas la première fois que Tiamat se montrait sous son vrai visage devant mes yeux.

"Alors, paraît que t'as rencontrer une bonne partie des royaux de Canterlot (Tiamat utilisait le mot 'royaux' pour désigner les nobles), comment ils sont ?" Me demanda Tiamat

"Plutôt amicaux, à certaines exceptions près."

"Et la ville en elle-même ?"

"Bah, j'vois pas de grande différence entre la Ruche et ici, sauf que la Ruche est au bord d'une forêt, et qu'une bonne partie de la ville est sous terre." Lui répondis-je

"Donc, tout vas bien dans le meilleur des mondes, si je comprends bien." Constata le serpent

"Eh bien, pas vraiment. Au moins à la ruche, je pouvais faire autre chose que simplement me préoccuper de la politique. Mais ici, c'est différent."

Tiamat eut un sourire énigmatique avant de me dire :

"J'ai justement ce qu'il te faut !"

Il me donna plusieurs photos de poneys transformés en pierre, en m'expliquant que personne n'était parvenu à expliquer pourquoi ils se sont transformés en statue. Par habitude, je lui demandai si c'était lui qui avait fait ça. Cela n'était pas impossible que ce fut lui qui ait commis ces crimes car, si il y a une chose à laquelle les Basilisk sont doués, c'est bien la pétrification. Cependant, il m'assura qu'il n'avait rien fait, et nous commençâmes à échanger des théorie sur qui pouvait être le coupable.

Au bout de quelques dizaines de minutes, je demandai simplement :

"Et si c'était un autre Basilisk qui avait fait ça ?".

"Impossible, je suis le dernier Basilisk au monde, et je ne vois pas pourquoi un Basilisk ne se mettrait à tuer que maintenant." Répondit-il.

"Mais au fait, comment les Basilisks ont disparu ?".

Il soupira avant de dire :

"D'abord, il faut que tu saches que tout les autres Basilisks sont, contrairement à moi, violents et très orgueilleux. Certes, je suis orgueilleux par rapport au critères modernes, mais eux l'étaient beaucoup plus. Ensuite, je suppose que tu as déjà entendu parler du Temps des Basilisks ?"

"Eh bien, pas vraiment." Répondis-je

"Pour faire simple, il fut un temps où les Basilisks étaient les maîtres du monde. Toutes créature vivante qui osait les contesté était transformée en pierre immédiatement. Cependant, un groupe de poneys, de griffons et de cerfs rebelles réussit à vaincre les Basilisks. En représailles de ce qu'ils leur avaient fait, les Basilisks furent tous tués."

"Et toi ?" demandai-je.

"Eh bien moi, je les avait aidés à combattre mes confrère de mon plein gré. Ils m'ont donc épargné. Mais la où je veux en venir, c'est que, supposons qu'un Basilisk ait survécu, il faudrait le tuer le plus tôt possible. Mais honnêtement, je pense plus qu'on a affaire à un poney qui se prend pour un dieu en utilisant un vulgaire sort de pétrification."

Je quittai Tiamat sur cette phrase et me dirigeai vers le château de Canterlot. Une idée me passa par la tête lorsque je passais près d'un magasin de farces et attrapes. Une idée que j'avais oubliée depuis de nombreuses années et qui s'inscrirait peut-être dans l'Histoire avec un grand H.

Par Azerion, ça allait être glorieux !