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Le journal d'Ahuizotl

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Chapitre 2: Premier Contact

29 mai, année 2346 du calendrier Celestial

Aujourd'hui, je l’ai fait ! J’ai quitté ma maison. Je ne les supportais plus. Ils sont stupides et donneurs de leçons ! Ils peuvent vivre et mourir dans la jungle s’ils veulent, mais pas moi. Je ne m’abaisserai pas à ça ! Purple Leaf m’a parlé d’un endroit dans le sud. Une grande et jolie ville où je pourrai vivre une meilleure vie. J’irai, peu importe ce qu’il m’en coûtera. Il y a mieux à faire dans la vie que de pourrir autour des arbres !

Ooh, alors c’est comme ça que tout a commencé : un jeune qui sit à peine écrire, plein d’ambition… euh... quelqu’un qui veut sa part de gloire et de fortune. Il a dû voir que ça n’était pas si facile en arrivant, je le parie, et a échoué à chaque fois, en devenant méchant pour avoir ce qu’il voulait. J’ai les sabots sur un futur best-seller ; j’en suis sûre !

30 Mai 2346

Sale jungle ! Je la déteste ! J’ai quitté le village et je me suis perdu avant de tomber sur un tigre ! Ça m’a pris un temps fou pour revenir vers le sud. Et puis, la nuit tombée….

Ennuyeux ! On avance.

31 Mai 2346

Que mes parents soient maudits pour avoir été si idiots ! M’avoir chassé sans provisions, juste parce que je voulais partir ? ‘Déshonorer les anciens’, hah ! Ils sont juste aussi ennuyeux et stupides que les autres ! Une bande de primitifs ! J’ai faim, je suis sale et fatigué à cause de ce qui est arrivé la nuit dernière. Je n’ai jamais été bon pour trouver la nourriture ! Je veux dire…

Ouais, ouais. Tu es pathétique, Ahuizotl. Dis-moi quelque chose que j’ignore.

Elle tourna la page.

1er juin 2346

J’ai encore plus faim, mes pieds me font mal, je suis dévoré par les moustiques….

Arrête de pleurnicher ! Tu es né dans la jungle ; tu devrais être habitué à ces trucs !

2 Juin 2346

Que sois maudit mes ancêtres pour avoir pris une jungle comme habitat ! Je l’ai toujours détesté. C’est pour ça que je restais tout le temps chez moi ! C’est noir et humide et…

Casse-Cou soupira, massant doucement ses tempes. « Tu sais quoi ? Quand j’écrirais ça dans quelque chose de lisible, j’enlèverai tout ça. Ou sinon les lecteurs vont commencer à se sentir désolés pour toi. Tu es un dangereux vilain, mon pire ennemi ! Commence à agir ainsi. » Elle sauta plusieurs pages.

16 Juin 2346

Enfin ! La ville ! Le voyage en valait la peine. C’est encore mieux que ce que j’imaginais ! Des poneys partout, la nourriture sent bon partout, et pas une liane dans le coin ! C’est magnifique ! Je ne peux pas comprendre pourquoi notre tribu n’y a jamais été. Ils ont choisis de rester autour de cet affreux village.

J’ai besoin de ‘pièces’ pour manger. Purple Leaf aurait dû m’en parler. Il m’a appris à écrire pendant des mois et a oublié quelque chose d’aussi important ? Si mes anciens amis ne l’avaient pas mangé, j'aurais dû lui passé un savon !

Alors il mange des poneys. Ou en tout cas ses amis. Et « j’aurais dû » ? Tu n’aurais pas passé le primaire.

Il fait déjà noir, et je n’ai nulle part où aller. Les rues feront l’affaire ce soir. Je dois trouver un appartement où loger. Peut-être demain. Il fait plus froid que dans la jungle où je suis né, et je ne veux pas attraper froid.

17 juin 2346

J’ai trouvé un travail aujourd’hui. Porter des caisses du port à l’entrepôt. Pas ce à quoi je m’attendais en quittant le village, mais ils me laissent dormir là et me donnent assez de pièces pour manger à ma faim chaque jour. Mes collègues me regardent bizarrement. Voir quelqu’un comme moi ici doit être assez inhabituel pour eux. Cependant, ils semblent assez amicaux. ‘Nous les pauvres, on doit se serrer les coudes, peu importe nos tronches’. Quel esprit ! Avec un peu de chance et de temps, je pourrais trouver un meilleur endroit où dormir.

Et c’est là que les choses tournent mal et qu’il finit en vagabond sans-abri.

Casse-Cou sourit en tournant les pages.

23 Juin 2346

Il s’est passé une chose merveilleuse aujourd’hui. J’ai un endroit où loger ! J’ai parlé à mon collègue, Tough Nail, durant les derniers jours, et il m’a invité à venir vivre chez lui. Même si il appelle ça ‘un trou à rats’, c’est toujours dix fois mieux que mon vieux cottage, et le loyer qu’il me demande est risible. Venir ici était une bonne idée.

Okay, bon, il n’a pas échoué de suite. Ça ne prouve rien. Peu importe, c’est ennuyeux. Et ses guillemets me donnent envie de l’étrangler - mieux vaut avancer. Elle commença à chercher dans le livre, sautant des dizaines d'entrées jusqu’ ce que l’une d’elle lui attire l’œil.

13 Octobre 2346

Aujourd’hui a été… spécial. Pendant que je sortais les caisses d’un des bateaux, en faisant mon boulot habituel, le coin de mon œil est tombé sur quelque chose de magnifique. Je ne l’ai pas bien vu, mais j’ai quand même senti qu’il y avait quelque chose de magnifique là-bas ; quelque chose d’une extrême beauté. Comme un moustique attiré par la lumière, ma tête s’est retournée vers ça et a vu un être merveilleux et gracieux sur la jetée, en train de trotter sur les docks. J’étais si ébahi que j’ai failli en faire tomber la caisse que je tenais.

Elle était un poney, bien sûr, mais ça ne change rien. Sa fourrure était d’un jaune foncé et sa crinière, oh sa si belle crinière, était aussi noire qu’une nuit sans lune. Et la façon dont elle marchait ; confiante, élégante. Pas le genre à trébucher comme la pouliche timide qui est la fille de Tough Nail, ou les pas hasardeux et bruyants de ma mère. Non, c’était une jument sopis sophiti sophistiquée qui savait ce qu’elle veut obtenir de la vie et qui allait l’avoir.

Je n’ai pas été surpris en entendant qu’elle était une duchesse. Elle avait une robe chère, et même si elle n’en avait pas, elle se détachait clairement de la foule des manants. C'est vraiment dommage que j’en fasse parti. Juste un pauvre et inutile docker. A peine mieux qu’un regard en passant.

Cependant, quand elle marchait autour de moi, le museau bien levé, comme si elle essayait de rester à l’écart des poneys sales autour d’elle, je pense que j’ai vu ses yeux se tourner dans ma direction et y rester un moment. Peut-être n’était-ce qu’une illusion ; Peut-être qu’elle voulait voir un sauvage qui la regardait avec la bouche ouverte. Mais peut-être…. peut-être…. Non. Je ne peux pas écrire ça, c’est impossible.

Mais j’ai toujours de l’espoir. Et un but. Je ne peux pas essayer de gagner son affection ou même essayer de la connaître car je suis un pauvre. Je dois être à son niveau ! Et j’ai besoin d’argent pour ça, et je sais comment en trouver…

C’est. Le. Jackpot !

Casse-Cou se leva de sa chaise et commença à tourner autour de a pièce. Une pure et intacte intention de se rapprocher de son amour l’a envoyé sur la route du mal, transformant son noble but en avidité !

Sa respiration s’accéléra. Les fans vont devenir dingues ! Et, et, et les critiques ! Ils me porteront aux nues pour ça ! Je veux dire, comment quelque chose comme ça ne peut pas marcher ? Tout le monde aime les histoires d’amour, surtout les tragédies ! Je le ferais plus gentil, j’imagine, mais je n’éviterai pas ça.

Elle retourna au bureau. Okay, Ahuizotl, voyons quelels choses désastreuses tu as faites pour avoir ces pièces. Le pire est toujours le meilleur!

15 Octobre 2348

Ça m’a pris du temps pour trouver et supplier, mais j’ai enfin l’argent nécessaire. Je travaille pour la société d’importation d’Equestria en tant que comptable !

Casse-Cou frappa le livre sur la table.

« Quoi ? Tu…tu te fiches de moi ? Un comptable ? Qu’est-ce que tu essayais d’accomplir ? L’ébahir avec des capacités en maths ? » Elle soupira et se frappa le visage avec le sabot. « Ce n’est comme ça que tu te trouveras une jument, Ahuizotl. »

La paye est toujours petite, mais c’est mieux qu’avant. Et je pense que je fais du bon boulot ici. Même si notre tribu n’a pas de comptables, construire un temple demande beaucoup de comptage. Un mauvais calcul et tout s’écroule. C’était la seule fois où je me sentais utile là-bas. Dommage que ça n’a mis que dix ans à finir.

Casse-Cou tourna encore les pages, lisant le début des entrées avant de les sauter. Désolée, Ahuizotl, mais je ne vais pas lire comment tu as réussi à remplir les feuilles d’impôts ! Où sont les trucs juteux ?

Après être arrivée à la moitié du livre, elle s’arrêta enfin.

8 Avril 2351

Oui, je l’ai fait ! C’est arrivé ! Après des années de dur travail, et beaucoup de persuasion, et, j’ai honte de l’admettre, un peu d’intimidation, j’ai été promu comme manager. Même si ça n’est toujours pas assez pour être l’égal de ma déesse bien-aimée, la Duchesse Parfaite - j’adore répéter son nom dans ma tête : Parfaite, Parfaite, Parfaite. Ça me fait penser à la crème glacée - c’est assez pour avoir le droit de lui parler. Je n’ai pas besoin de plus. Je devrai essayer de la voir rapidement et la conquérir avec mon charme naturel. On m’a dit que j’avais de la conversation ! La météo me semble être un bon début de discussion.

Casse-Cou leva les yeux au ciel et sauta quelques paragraphes.

Ça n’a pas marché. Il n’a vraiment aucune idée pour draguer les juments, hein ? ‘La météo’. Ha ! Au moins, il écrit de mieux en mieux, j’imagine.

Les pages suivantes parlaient de ses tentatives, quand il essayait de l’impressionner avec ses connaissances des plantes exotiques, jusqu’à apprendre à jouer pour chanter une sérénade de sa composition sous sa fenêtre. Le pire truc que je n’ai jamais lu. Jusque-là. J’ai de la chance de ne pas avoir à l’entendre.

11 mai 2351

Le restaurant est réservé, la carriole nous attend, le serveur a eu mes instructions, et les roses sont achetées. Tout est prêt. Alors pourquoi suis-je si nerveux ? Mes mains tremblent tellement que je peux à peine écrire.

Elle ne refuserait pas de dîner, n’est-ce pas ? Je ne lui ai pas demandé un rencard, juste de pouvoir partager un moment avec moi en dînant. Simple. En toute courtoisie. Le serveur n’amènera les roses que si je lui donne le signal. Si les choses tournent mal, j’aurais eu un dîner avec elle et c’est tout. Je pourrai toujours réessayer plus tard. Si les choses se passent bien, cependant…

Ooh, je ne peux pas le supporter ! Mon estomac est comme rempli de papillons et mon cœur semble vouloir s’échapper de ma cage thoracique ! Pourquoi je ne peux pas juste y aller et la traîner chez moi, qu’elle le veuille ou non, comme mon père a fait avec ma mère ? Sauvage, certes, mais ça me sauverait de cette torture !

Calme-toi. Parfaite, j’arrive.

Eh bien…je dois admettre que ce n’est pas si mal. Il a un plan de secours et tout. Mais bon. Je ne peux pas imaginer qu’une duchesse aille avec…. quelque chose comme lui.

12 Mai 2351

Je ne peux pas y croire ! Comment a-t-elle pu ?

Tu parles.

Ce serpent ! Refuser est une chose, mais ça ? Je l’ai invité à diner en toute courtoisie, et qu’est-ce qu’elle a fait ? Me jeter comme si j'étais sorti d’une poubelle, en me disant que je devrais arrêter d’essayer et qu’elle n’irait jamais avec un sauvage comme moi. Je n’ai même pas parlé de relation ! ‘Des bêtes comme vous devraient rester dans la jungle, là où elles appartiennent ; vous ressemblez à un clown dans nos habits !’ J'ai confondu la confiance avec l'arrogance et la prétention pour de l'élégance !

Et elle l’a fait en public - impardonnable. Les gens riaient de moi, de ma douleur ! J’en ai même reconnu certains - mes subordonnés. Des petites vipères envieuses, en colère quand je les ai doublés quand j’ai été promu. Eh bien, si ils ne laisseraient pas passer chaque opportunité, peut-être qu’ils ne seraient pas coincés avec leur payes pathétiques et vivrait au-dessus des autres ! Ces stupides simples d’esprits. Je les ai tous virés ! La façon dont leurs grimaces se sont gelés sur leurs visages, la façon dont leurs yeux se sont écarquillés ! C’était si précieux.

Cependant, cette Duchesse pourrie a parlé de ma réaction primitive. Et eh bien…. mes anciens employés ont décidés d’agir de façon très primitive envers moi. Ils sont vraiment plus forts que ne le laissent penser leur taille. Encore pire, lorsque la garde royale est venue, elle m’a attaquée en premier ! Moi ! Juste parce que je suis grand et non pas un poney ne veut pas dire que je suis celui qui a commencé ! Au moins, ils m’ont laissé partir quand je leur ai expliqué la situation. Les assaillants restent toutefois impunis ! C’est outrageant.

Comme si cela ne suffisait pas, ces imbéciles en ont parlé à mon supérieur, m’ont dit que je les avais virés moi-même sur des préjugés personnels ! Ce n’était rien de personnel - je savais de toute évidence que ces traîtres feraient du mal à la compagnie à long terme. En plus, j’ai été réprimandé et ils ont été réengagés. Où est leur punition ? Ils ont montré de la déloyauté et m’ont attaqué, et c’est moi qui ai été puni !

Mais ils verront ! Ils paieront tous ! Les ex-employés, les gardes, Parfaite, tout le monde dans cette fichue ville ! S’ils veulent que je sois primitif, alors je serais primitif ! Ce n’est pas comme si j’avais une raison de rester ici - mon ‘amour’ a détruit toutes les illusions que j'avais de cet endroit. Quand j’en aurais fini, plus personne ne se rappellera de mon humiliation.

Casse-Cou frappa ses sabots ensemble. C’est l’Ahuizotl que je connais ! Vengeur et amer jusqu’au trognon ! Je ne l’ai jamais pris pour le type au cœur brisé, toutefois. Tragique, vraiment. Mais ce n’est pas une excuse pour plonger la vallée dans sept siècles de canicule !

16 Mai 2351

Facile. Si facile. Je savais que leur arrogance causerait leur perte, mais c’est un éboulement ! J’ai engagé des crétins pour quelques pièces afin d’entrer dans un musée par effraction et pour ramener le masque de Xiuhetcuhtli. Il n’est pas la divinité de notre tribu, mais je sais lesquels le vénèrent. Surtout cette tribu qui serait parfaite pour ma revanche ! Une qui penserait défendre un trésor magique mieux qu’un musée avec un garde qui a passé l’âge de la retraite. Quels idiots d’avoir sous-estimé des sauvages comme nous !

Mais toujours est-il que peu savent les pouvoirs que cachent ces reliques. Ça rendra les choses encore plus douces- leurs champs seront arides, leur ville souffrira de la canicule constante et les plaies se répandront. Même Parfaite ne sera pas épargnée ! Et ils ne sauront jamais pourquoi !

Hé, je connais la suite !

17 mai 2351

Je suis un héros ! J’ai ramené le masque à un tribu de poney primitifs – j’ai du mal à croire que je me suis rappelé d’où se trouvait leur village après la vague description qu’en avait faite Purple Leaf il y a des années - et ils sont tombés à mes pieds, chantant des louanges ! Le chef et le chaman se sont inclinés devant moi, me promettant l’allégeance éternelle et la gratitude pour avoir ramené la relique sacrée des mains des ‘voleurs’. Ce n’est pas comme si la relique était à eux –ils ne l’ont jamais eu, d’aussi loin que je sache - mais ce n’est pas important. Ce qui l’est, c’est qu’ils ont le Temple de Huehueteotl. Si je dois brûler une relique qui appartient à Xiuhetcuhtli dans ses flammes sacrés, toute la vallée, y compris la ville, sera condamné à huit siècles de canicule !

Les tribus croient qu’ils atteindront leur dieux du soleil Et peut-être qu’ils le feront ; je ne le saurais pas. J’ai prévu de m’échapper et de voyager au Sud. C’est censé être plus frais là-bas, et je me présenterais en tant que visiteur d'un royaume très lointain. Ils ne me connaissent pas et ne feront jamais le lien.

Tout ce qui me reste à faire est le rituel des flammes que la tribu a prévu ce soir, et ma vengeance sera effectuée. Ils m’ont chassé dans la jungle, je les chasserais de la ville !

Casse-Cou sourit. Je connais ce qui arrive. C’était l’une de mes premières aventures ! ‘Casse-Cou et le Masque du Destin’. Je ne pouvais pas épeler Xiucterachutli correctement. Ou ce que c’était. La première fois que j’ai rencontré Ahuizotl. Je l’ai pris pour un loser dès que je l’ai vu…

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Casse-Cou était dos contre le temps, le cœur battant à toute vitesse, comme si il allait s'échapper de sa poitrine. Q-qu’est-ce que c’était que ça ? Au bout du couloir se trouvait une créature comme elle n’en avait jamais vue. Elle avait une longue tête comme celle d’un chien avec plein de dents acérées, les jambes avec des pattes greffées de griffes et sa queue était si bizarre que Casse-Cou croyait que c’était un costume. Jusqu’à ce que cette fichue queue serre le poing !

Les poneys autour semblaient lui obéir, l’un d’entre eux suivant chacun de ses pas et tenant le masque comme un bébé. Ils parlaient du rituel et de ce qui arriverait, et comment cela amènera la malédiction sur la vallée et les mènerait aux dieux.

Pourquoi je me retrouve toujours dans ce genre de situation ? ‘Un méchant vole un bibelot, s’il vous plaît, ramenez-le et vous aurez un cadeau’. Personne ne m’a parlé d’un culte et surtout pas de ça ! C’est toujours la même chose. Mais au moins, je sais au moins qui est mon ennemi !

Elle regarda dans le coin, voyant la créature rire – la bouche plus remplie de dents qu’une scie. Je vais me faire manger, je le sais ! Ils me cuisineront, me rempliront de noix de coco, et me laveront avec du lait. Stupide masque ! Je lui rendrai la monnaie de sa pièce à ce fichu conservateur quand je reviendrai !

Casse-Cou attendit qu’un garde passe et s’approcha d'un alcôve plus près du monstre. Même si tout cela était terrifiant, elle ne partirait pas sans la relique. Pas question de passer pour une peureuse ! Pas après ce dont je me suis vanté au pub toute la nuit.

Elle pouvait bondir, voler, et se laisser transpercer par les flèches…. non. Elle pouvait sauter là, frapper le poney, et se faire manger… non. Elle pouvait attendre que le masque ne soit plus gardé… comme si cela allait arriver.

Elle se massa les tempes. Je dois faire partir le poney de cette abomination. Comment le faire partir…. Comment le faire partir….. argh !

Casse-Cou sortit la tête de sa cachette. « Psst ! Toi. » Le ‘porteur’ se tourna et rencontra son regard. « Oui, toi ! Viens ici ! »

« Pourquoi ? » murmura-t-il. « Qui es-tu ? Où est ton bijou pour le rituel ? »

Casse-Cou se mordit la lèvre et regarda la créature derrière le poney, mais il semblait trop absorbé dans la préparation du rituel.

« Viens, tu me connais ! Je te vois souvent au village. Tu…. ne m’a jamais remarquée ? Est-ce que… je suis moche ? »

« Q-quoi… ? »

« Ça fait longtemps que j’essaie de t’attirer l’œil… Quand tu m’as regardé hier, je… j’ai pensé ….je.. » Casse-Cou se retourna et fit semblant de pleurer.

« Non, je ne voulais pas… ! » Il arriva vers elle, la relique dans sa main, et Casse-Cou le frappa en plein dans le visage, le faisant cogner sa tête contre un mur.

« Crétin. » Elle regarda à gauche et à droite, traîna son corps dans le noir et prit le masque.

« Attendez ! Où est mon serviteur ? » La bête la regarda dans les yeux.

Ooh, mince ! Casse-Cou mit la relique dans son chapeau et commença à galoper vers l’entrée.

« Qu’est-ce que c’est ? Arrêtez-là ! » Le sol commençait à trembler alors que la montagne de muscles courait derrière elle.

Jevaismourirjevaismourirjevaismourir…. !

Trois poneys, chacun armé d’une lance pointue, lui bloquait le passage. « Nous l’arrêterons, oh très vénérable Ahuizotl ! »

….et j’avais promis de ne plus jamais voler de reliques - Oh, alors c’est son nom - ou rire devant de vieilles prophéties ou…

A la dernière seconde, lorsqu’elle semblait venir s’empaler sur les lances, Casse-Cou s’envola. Elle étira ses ailes et vola au-dessus de leurs têtes vers la sortie derrière eux. « T-tu auras plus de chance la prochaine fois, Ahuiablr ! »

« Sois maudite, qui que tu sois ! »

Elle continua à gagner de l’altitude jusqu’à être hors de portée de toute arme.

Heureusement que c’est une tribu de poneys terrestres. Elle sortit le masque d’or. J’espère qu’ils me paieront bien pour ça ! Deux cents pièces au minimum !

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….et le musée m’a payé vingt pièces pour ça, plus cinq pour la prime de risque, et j’ai commencé à écrire des livres pour joindre les deux bouts. Elle sourit. C’était le bon temps. Je me demande si il s’en rappelle aussi bien que moi !

Elle tourna la page et se remit à rire.

18 Mai 2351

Après avoir réfléchi, j’ai décidé qu’une relique différente marcherait mieux que le masque. Il était cassé de toute façon, et qui sait si quelque chose d’aussi simple aurait marché.

« N’importe quoi », dit-elle en se remettant sur ses sabots. « Si le reste est aussi bon que ça, j’en tirerais une fortune. J’enverrais peut-être une carte postale d’un hôtel de Jumanhattan à Ahuizotl- il doit aimer ça ! Ou un chèque cadeau d’une parfumerie- pour jouer avec lui. »

Elle soupira.

« Voyons ce qu’il y a d’autre dans son petit journal. »

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ViveLesHistoires
ViveLesHistoires : #41200
C'est moi ou la Duchesse a les mêmes couleurs que Casse-Cou ?
Il y a 1 an · Répondre
ViveLesHistoires
ViveLesHistoires : #41199
C'est moi ou la Duchesse a les mêmes couleurs que Casse-Cou ?
Il y a 1 an · Répondre

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