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Souillure

Une fiction écrite par Brocco.

Globe

A notre retour au château, Spike, qui était resté silencieux tout le long du trajet, me fit comprendre qu’il refusait de m’assister pour mes expériences et je le comprenais bien. Et alors qu’il partait faire un tour dans Ponyville pour se changer les idées, je m’en allais vers mon laboratoire afin d’en apprendre plus sur mon étrange spécimen. Enfin parler de laboratoire est sans doute exagéré tant cette pièce manque grandement de matériel, l’arbre de l’Harmonie ne fournissant apparemment pas le mobilier ni les équipements adaptés. Toutefois, je considérais que c’était bien assez pour tenter plusieurs expériences touchant à différents domaines.

Il faut cependant dire qu’avant de débuter chaque test, une vague d’appréhension m’envahissait tant je redoutais de faire retentir à nouveau le son honni, ou peut être pire encore. Cependant, en dépit de ma réluctance, tous mes tests se passèrent dans le calme, sans doute trop à vrai dire. Quoique je tentasses, rien n’était concluant, cette matière semblant incapable de réagir avec quoique ce soit. Ce n’est que lors de l’étude de ses propriétés optiques que je découvrais que mon échantillon émettait un rayonnement bien visible mais dont il m’était impossible de définir la couleur, celle-ci ne pouvant s’approcher d’aucun des éléments de la gamme chromatique.

Spike me retrouva alors à son retour la tête affalée sur la table, déprimée par le véritable casse tête sur lequel j’étais tombé. Mon orgueil ne supportait pas d’être ainsi tourné en ridicule par un vulgaire caillou et m’empêchait ainsi de penser à une solution pourtant évidente. Ce fut alors au jeune dragon de me la soumettre :

« Pourquoi ne vas-tu pas voir un expert en géologie ? Nous en connaissons une pourtant. » me dit-il. C’était en effet tellement évident.

« Oh bonjour Twilight, ça fait plaisir de te voir. »

La neutralité absolue avec laquelle avait été prononcée cette phrase aurait pu passer pour une subtile insulte si l’on ne connaissait pas la personnalité de la jument qui en était à l’origine. Sans doute était-elle réellement heureuse de me revoir et c’était simplement moi qui n’avais pas encore réussi à décoder les profondes subtilités de l’énigme vivante qu’était la sœur de Pinkie Pie.

L’idée de Spike était arrivée à point nommé. Il était certain qu’il ne me serait jamais venu à l’esprit d’aller quémander de l’aide à d’autres scientifiques tant ma vie à Ponyville avait finie par me donner l’impression d’être la référence en tous domaines. Mais il faut savoir être humble et je pouvais sans peine admettre que ma maîtrise de la géologie n’avait rien à voir avec celle de Maud Pie. Son aide était d’ailleurs d’autant la bienvenue alors que le mystère qui entourait cette météorite venait de prendre une nouvelle ampleur.

Lorsque nous nous réveillâmes le lendemain du prélèvement de l’échantillon devant le perron de la ferme Apple, après une nuit agitée par les souvenirs de l’horrible chuintement, nous eûmes en effet la surprise de découvrir que celui-ci semblait s’être volatilisé dans le sens le plus pur du terme. En revenant sur la paillasse où je l’avais laissé posé sur un verre de montre, nous découvrîmes que ni le récipient, ni la pierre n’étaient encore présents. A la place ne restait qu’une marque de brûlure de forme à peu près circulaire et correspondant au diamètre de l’échantillon.

Il apparaissait donc que cette matière était capable de dissoudre de la silice mais devait aussi réagir avec l’air, se transformant apparemment en un gaz incolore, inodore et, fort heureusement, ne semblant causer aucun danger immédiat pour la santé. Je me sentais néanmoins mal à l’aise tant certains effets des produits chimiques peuvent être discrets et retors. A plus forte raison venant d’un élément dont les propriétés sonores étaient si terrifiantes. Par sécurité, il allait donc être nécessaire de vite déplacer l’aérolithe de la proximité de la ferme des Apple.

J’en informai donc Applejack à notre retour chez elle, tôt dans la matinée, dans l’objectif de prélever un nouvel échantillon pour Maud. Celle-ci parue profondément soulagée et m’expliqua que tout comme moi, sa nuit avait été perturbée par des nombreux cauchemars où revenait sans cesse le terrible bruit. Son calvaire avait été de plus accentué par la simple idée que la source de ce son hideux se trouvait juste à côté de son lit. Ainsi, même si ce que je lui proposais ne consistait pas à faire définitivement disparaître l’aérolithe, au moins serait-il éloigné de sa famille.

Cependant, il me fallait vite partir à Manehattan pour avoir le temps de parler à Maud et il m’était nécessaire de rapidement prélever un nouvel échantillon. Je vis la fermière pâlir et commencer à trembler au moment où j’évoquais mon intention, le souvenir de la journée d’hier, accentué par ses terreurs nocturnes, remontant brusquement. Je lui fis donc comprendre que j’allais lui laisser cinq minutes à elle et à Spike pour fuir à toutes jambes avant que je ne récupère un nouveau morceau. Personne ne se trouvait dans la ferme à ce moment, j’allais donc être la seule à subir cette épreuve.

« T’es sûre que ça va aller ? » me demanda-t-elle en me touchant l’épaule, sincèrement inquiète. Bien sur que non cela n’allait pas aller mais je refusais de leur faire à nouveau subir un tel traitement. Et grand bien m’en pris car ce nouveau prélèvement fut bien pire que celui de la veille. Je suis cependant bien incapable de donner plus d’informations : Applejack et Spike me trouvèrent à leur retour écroulée par terre et prise de convulsions. Et aujourd’hui encore, quand j’essaye de me rappeler des instants qui ont précédé, rien d’autre ne remonte si ce n’est une terreur viscérale et une violente nausée qui m’empêchent physiquement d’aller plus profondément dans mes souvenirs.

Une fois mes esprits douloureusement repris, nous remarquâmes qu’à mes côtés se trouvait le nouvel échantillon ainsi qu’un petit globule cristallin qui semblait avoir été auparavant logé dans la météorite. Je le soulevai lentement en utilisant ma magie et tapa légèrement dessus avec mon marteau de géologie afin de déterminer s’il était creux. Je ne puis expliquer comment j’ai pu agir avec aussi peu de prudence après les évènements qui venaient de se passer. Mais nul son ne vint d’outre monde et à la place, la sphère sembla imploser silencieusement, relâchant un court instant dans l’atmosphère un gaz qui, j’aurais pu le jurer, étant de la même non-couleur que l’étrange rayonnement émis par l’échantillon de la journée précédente.

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