Accelerando

« Dis-moi…Tu couches avec la patronne ? »

Aslan qui buvait du café dans la salle commune ne put se retenir de tout recracher en entendant cela. Thousand Pine le regardait fixement. Ce poney terrestre était un frère d’armes d’Aslan depuis très longtemps et n'était pas connu pour sa finesse mais là… il dépassait tout. Au vu du bruit, nul doute que tous les autres membres d’unités étaient à l’affût d’une réponse.

Cela faisait déjà de nombreux mois depuis le premier rendez-vous qui fut loin d'être le dernier. Luna et lui faisaient de leurs mieux pour être discrets. Leur attitude n’avait pas changé au travail. Il faut croire qu’ils n’avaient pas fait assez attention…

Le pégase arrangea sa tenue et essuya le café sur la table. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Certains ricanaient derrière lui. « Allons ! Pas à moi ! Il y a toujours eu une tension entre vous. Alors vous voir vous conduire avec distance… ça veut tout dire ! » sourit Thousand Pine d’un air pincée. « Bon c’est vrai qu’elle est belle, je ne vais dire le contraire mais c’est bien tout ce qu’elle a… Jamais elle ne se préoccupe de nous autres. Je ne vois pas ce qu-» Un bruit sourd résonna dans toute la salle commune. Les débris de la tasse qu’Aslan avait fracassée sur la table roulaient par terre. Dans un silence de mort le pégase se leva pour prendre un balai et nettoya avant de se rasseoir. « Je ne peux pas te laisser dire cela, Pine. » commença-t-il, « Elle refuse de vous le montrer mais Luna pense au bien-être de tous, surtout au nôtre en fait. » Aslan afficha un sourire triste. « La princesse retient les noms de tous ceux qui ont combattu à ses côtés, vivant comme morts. Chacun des poneys tombés pour sa cause et sa mission est considéré comme une douleur personnelle. Je le sais, je l’ai déjà vu les yeux rouges lors des remises de rapports. Noble ou pas, c’était systématique. » Les gardes demeuraient silencieux. Pine se leva et frappa du sabot. « Elle se souvient des morts comme des vivants, grand bien lui fasse ! Des morts, il y a en avait un paquet avant que tu sois nommé ! Donc cela était au moins le minimum que la Princesse pouvait faire. Si tu veux me convaincre, ce n’est pas un bon argument. Loin s’en faut ! »

Malgré le geste et les mots, nulle haine ni colère dans le regard de Thousand Pine. Aslan le connaissait depuis suffisamment longtemps pour comprendre son comportement ou plutôt le regard désapprobateur des autres soldats de son unité était un indice assez évident. Sa responsabilité et son autorité dans l’équipe étaient remises en question au travers de cette relation. La réponse se devait d’être bien choisie.

Le second de la princesse de la nuit respira un grand coup. « Ce dont je vais vous parler… Luna ne voulait pas que vous le sachiez. » Le pégase s’envola vers une fenêtre. « Je ne critique pas les autres gardes mais chaque nuit nous voyons certaines des pires créatures qui peuplent Equestria. Certaines de ces créatures sont considérées comme des monstres de contes de fées mais nous, on sait qu’elles existent pour de vrai. Nous faisons plus que les voir. Nous les combattons et les avons vus, les plus anciens en tout cas, tuer les nôtres de la façon la plus cruelle qui soit. Cela pourrait rendre fou n’importe qui. Mais pas nous. Nous ne sommes pas hantés plus que nécessaire. On se souvient mais c’est tout. Pas de souffrance que l’on ramène à la maison. Cela ne vous a jamais paru étrange ? »

« Tu veux dire que… » se risqua une voix dans le groupe, les autres de l’unité semblant comprendre mais n’osant le dire. Aslan souriait tristement alors qu’il se rassit « J’ai fait la même tête que vous. Après avoir discuté avec un des anciens de cette unité aujourd’hui à la retraite qui m’a confirmé que c’était valable à son époque… J’ai fini par me décider à lui demander. » Le pégase regarda alors le plafond. « Qu’ils m’apprécient ou non ils restent des compagnons d’armes. Si mon rôle de princesse de la nuit leur apporte de la souffrance, alors que celui de gardienne des rêves leur offre au moins soulagement. C’est le moins que je puisse faire. Voilà ce qu’elle m’a répondu. »

Un léger silence régnait sur le réfectoire. Les gardes attablés autour d’Aslan se regardaient entre eux comme s’ils venaient de comprendre quelque chose d’important et pourtant si évident…

« Donc, » tous se tournaient vers leur chef qui avait rompu le silence. « Oui, je fréquente Luna. Je ne vais pas vous le cacher. Mais ma fidélité envers elle est sincère. C’était ma princesse bien avant tout cela et elle le restera jusqu'à ma mort. Non parce qu’elle est ma compagne mais parce que, par ses actions, elle l’a mérité. Je n’ai pas à vous le dire. De tout le royaume, c’est nous qui la voyons le plus agir pour Equestria. »

Aslan se leva et se tint debout devant ses camarades. « Oui, nombre d’entre nous sont morts au cours des années. C’est un travail difficile avec par moment des ennemis impossibles. Mais Luna ne pouvait que compter sur notre esprit d’unité pour fonctionner ensemble face aux menaces de moindres niveaux qui restaient alors qu’elle affrontait le gros. Mais cet esprit a pris du temps pour venir. Certains faisaient passer leurs intérêts avant la mission. D’autres manquaient de confiance envers elle pour suivre complètement ses ordres. Mais, » Il leva son sabot vers eux « cet esprit a fini par arriver. Vous. Sa meilleure équipe. On me dit souvent que cela est grâce à moi mais ce sont ses ordres que je vous donne, ses directives dont certaines sont issues de longues discussions et d’heures de réunions. »

Les gardes gardaient le silence lors de la tirade d’Aslan, certains hochaient simplement de la tête. Le second en était alors sûr. Ils comprendront qui était vraiment leur chef et se dirigea alors vers la sortie…

« Attends un peu. »

Aslan se tourna. Thousand pine le regardait avec un léger sourire. « Je te crois quand tu nous dis qu’elle veille sur nous et tout ça. Mais ça ne répond pas à ma question. Tu couches avec la patronne ? »

Après un silence perplexe, Aslan éclata de rire avant de revenir vers son vieil ami et de poser son aile sur son épaule. « Mon vieux, si je te réponds et que l’un de vous en fait un rêve étrange… Elle le saura et j’en aurai pour mon grade. Et crois-moi tu ne veux la voir en colère. Donc, je garderais cela pour moi. » La salle rit de bon cœur.

Ce fut qu’un petit moment. Une petite discussion entre collègues mais au fil des jours, comme l’espérait Aslan, cela changea tout. Les poneys de l’unité prirent le temps de voir les qualités de leur souveraine. Ils comprirent alors qu’elle était toujours là pour eux. Tous avaient des congés quasi-forcés à proximité des naissances de leurs poulains. Leurs familles avaient le même traitement concernant la sauvegarde des rêves. Luna ne bâclait nullement ses obligations envers tous les esprits des poneys d’Equestria. Cependant pour eux elle s’y consacrait plus longtemps parfois même les nuits de missions, s’ajoutant du travail supplémentaire.

La confiance finit par s’installer véritablement. Une confiance allant jusqu’aux familles des soldats. Une confiance qui prit une forme concrète en combat. Luna n’était plus seule au front alors que les autres éloignaient la piétaille. Leurs forces travaillaient maintenant en synergie. Ils la voyaient combattre depuis longtemps maintenant. Qui d’autre qu’eux pouvaient comprendre ses méthodes, anticiper ses techniques et créer l’ouverture appropriée tout en étant sûrs que leurs arrières seraient couverts ? L’escadron nocturne, ayant déjà de nombreux haut-faits à leur actif, devint proprement une force inarrêtable. Le peu d’ennemis qui réussissaient à fuir contaient la légende de la princesse guerrière et de son unité de monstrueux poneys. Bien sûr cela ajoutait à la désastreuse réputation de l’alicorne sombre auprès de son propre peuple mais pour une fois depuis longtemps, elle n’en avait cure. Luna avait des compagnons d’armes qui lui étaient véritablement fidèles et c’était une sensation que nul ne pouvait gâcher.

Mais d’autres trouvaient ce développement inquiétant et de cela Aslan ne s’en serait douté avant de s’éveiller attaché avec une cagoule sur la tête….

« Vous pouvez nous entendre ? Parlez, vous n’êtes point bâillonné pour cette raison. »

La voix était claire mais modifiée par magie. Donc une licorne. Vu le ton, un noble ? Le jeune soldat s’était concentré pour ne rater aucun détail. Un coup de sabot bien placé manqua de le sortir de cette concentration. La posture du silence ne jouait pas à sa faveur… « Je vous entends. Pas besoin de cogner. Ma fourrure marque facilement vous savez. Si vous continuez ainsi, mes compagnons pourraient croire que je fais des choses inavouables de mes nuits. »

« Silence ! Ne répondez qu’à nos questions, nous n’avons que faire de vos demandes stupides ! »

Une autre voix plus jeune. Nous ? Donc un groupe. Le pégase ne put s’empêcher de sourire sous sa cagoule.

« Veuillez pardonner la vigueur de mon compagnon, l’impétuosité de la jeunesse. Vous ne craignez rien. Répondez à nos questions et vous partirez. Et rassurez-vous, même si nous ne souhaitons pas divulguer notre identité, nous servons Equestria tout comme vous. Mais bien mieux. »

Aslan ne souriait plus. Le ton était calme et nullement condescendant… Mais quelque part cela en était effrayant. Un être sûr de ses positions est prêt à tout pour leur rendre grâce. La seconde voix semblait s’étouffer de rage mais la voix plus ancienne reprit la parole.

« Répondez à nos questions et nous pourrons tous reprendre nos petites vies. Alors ne perdons pas de temps. Vous renforcez la force de la Jument de la Nuit, augmentant votre popularité auprès du petit peuple. La cadette ne vous refuse rien malgré vos extravagances, ce qui, aux vues des résultats, est compréhensible. Cependant… » Un sabot attrape la tête d’Aslan comme pour le tourner vers un visage. « Nous voulons savoir ce que vous gagnez à la manipuler ainsi. »

Dans l’ombre de la cagoule, le visage du pégase rougit de colère ! Il ne savait ce qui était le plus vexant, qu’on lui prête une volonté aussi malsaine ou qu’on lui attribue tous les succès de sa princesse ! Au phrasé, ce sont des nobles… Ils ont donc aussi une vision biaisée pour Luna ? La croient-ils si incapable pour douter à ce point de sa force et de son talent ?! La réaction ne se fit pas attendre. Se débattant, Aslan se dégagea et dans un suprême effort donna un coup de tête qui toucha une chose… un cri de douleur résonna… ainsi qu’un cri venant d’ailleurs. « Silvermane ! »

Difficilement, le pégase se leva et se tourna vers le son de la voix. « Vous dites protéger Equestria, Alors comment osez-vous insulter ceux qui risquent leurs vies pour cela ! Par vos propos, vous insultez ma princesse, mon unité et tous ceux qui nous ont précédés ! Je sers Equestria et la Princesse Luna dans le respect de son titre ! Mes succès sont les siens car elle est mon chef ! Je ne sais pas qui vous êtes mais recommencez à l’insulter, je vous le ferais payer ! » Une douleur immense inonde soudainement sa pensée et le pégase tomba alors inanimé.

Silvermane essuya le léger filet de sang qui coulait d’un coin de sa bouche tout en posant ce qui restait de la chaise. « Apprends ta place… » Un mouchoir virevolta à côté de lui. « Prenez ceci » lui ordonna De Beauxsabot. « Il a un sacré caractère. Pas étonnant qu’il ait survécu aussi longtemps au front chaque jour. Mais le plus important et cela me coûte de le dire… Vous aviez raison Harcolt. »

Le comte qui était resté à distance buvait un thé avec froideur. Oui il avait raison mais il aurait tellement aimé s’être trompé. Ce rustre aurait donc du respect pour la Jument Noire… Cette créature a su s’attirer la sympathie d’un poney. Si cela en soit était déjà aussi inattendu qu’incompréhensible pour lui, cela pourrait bien compliquer les choses. « Cet Alsan me semble incorruptible. Il était prêt à mourir pour défendre le peu d’honneur que Luna possède, » commença le comte, « il la soutiendra jusqu’au bout. » Silvermane s’approcha alors du pégase étendu et posa son sabot sur sa gorge. « La solution me paraît toute simple. Il suffit de le retirer de l’équation. » Il fut alors pris par un sort de lévitation ? La corne de Hyppolite de Beauxsabot luisait de mille feux.

« Cela me paraît une très mauvaise idée. Il est trop populaire pour le faire disparaître ainsi. Sans compter que cela affaiblirait nos armées. » Il déposa Silvermane doucement à côté. « Aussi réfrénez votre colère, elle est point bonne conseillère. Notre mission passe avant vos petits besoins personnels. » La jeune licorne regarda Hyppolite avec colère… mais s’éloigna. Harcolt se leva de son siège et s’approcha d’Aslan. Ce serait donc un simple serviteur fidèle ? Impossible. Alors il y a une vérité plus sordide encore bien cachée. Avec la magie, il fit tinter une clochette. Deux gardes entrèrent alors.

« Ramenez-le à ses quartiers discrètement. Et veillez à ne laisser aucune trace pouvant le mener à ici. »

« JE NE SUIS PAS D’ACCORD ! » tonna Silvermane ! « Nous ne pouvons simplement le ramener chez lui ! Il connait mon nom ! »

« Peu m’importe. Blâmez Beauxsabot pour cette erreur grossière. » répliqua le comte avec froideur. « S’il est aussi intelligent qu’il semble l’être, il gardera tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui pour lui. Il cherchera d’abord des preuves et un nom ne suffira pas vu le nombre de membres dans votre clan. Cela nous laissera largement de temps pour comprendre comment elle a fait. » Les deux le regardaient sans vraiment comprendre… « Allons, mes frères. Nul ne peut se montrer aussi fidèle sans une aide extérieure. Pas pour elle. Il doit y avoir plus. »

« Que faisons-nous alors ? Nous maintenons la surveillance ? » Demanda Silvermane.

« Non, pas après votre coup d’éclat. Vous me devez une chaise d’ailleurs » répondit sèchement Beauxsabot. « Ce pégase est un guerrier, il l’a montré à votre museau. Il cherchera toute trace de genre en premier. Il serait de bon ton de faire profil bas un certain temps. »

« Votre réflexion est pertinente malgré une présentation dans l’irrespect le plus total » répondit doucement Harcolt en ne prétend pas attention a Silvermane qui semblait bouillir sur place. « Bon. Nous ferons cela. Surveillance à son minimum. Mais par contre, faites un maximum de recherches sur son passé. Nous devons trouver à quel moment cette… "fidélité" a commencé. Mes frères. Fin de la réunion. »

Le réveil fut difficile pour Aslan… Il aurait pu croire que c’était un rêve étrange l'avait poussé à se questionner sur lui-même si la douleur derrière sa tête n’était aussi vivace. Des poneys semblaient ne pas apprécier Luna à sa juste valeur et c’était un euphémisme. Le pégase s’assit sur son lit. Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Les trouver et les traquer ? Aslan leur avait promis cela mais il a trop peu d’information. Pas de voix nette, non trafiquée par magie, pas de renseignement sur le lieu… Rien si ce n’est un Nom.

« Silvermane. Un nom de noble ça… Me voila bien avancé.»

Le pégase réfléchissait intensément. Il est important de bien réfléchir au prochain mouvement. Trouver des observateurs ? Si c’était le fameux Silvermane qui était aux commandes, ce serait une bonne idée mais il y avait cette autre voix.

Si calme et si froide.

Il y avait quelque chose de sordide qu’Aslan ne pouvait expliquer. Lui était dangereux et prêt à tout. Aslan ne se basait sur rien si ce n’est que son instinct mais il lui avait suffisamment sauvé la vie pour y avoir une confiance aveugle. Celui-là ne se précipitera pas et comme une manticore il frappera qu’au moment où il baissera sa garde…

« Ils ne semblent pas savoir pour moi et Luna, ou plutôt cela doit leur être inconcevable. C’est aussi bien » murmura-t-il en se levant. « Cela doit continuer ainsi. Mieux vaut ne pas la mettre dans la confidence. Je ne l’ai jamais vu aussi heureuse que maintenant. Je ne laisserais pas ces zigotos gâcher cela. »

Le pégase mit son armure et se dirigea vers la sortie. « Faire profil bas pendant quelque temps me parait la meilleure option pour l’instant. Nous ne devons pas faire le premier mouvement. Reste à espérer que rien ne nous tombera dessus d’ici là. »

Plus tard en un lieu plus princier, c’était une Luna qui avait du mal à dissimuler son effarement qui regardait sa sœur aînée droit dans les yeux. Elle ne savait ce qui la choquait le plus… Ce que Célestia lui avait dit ou le ton sombre qu’elle arborait.

« Tu peux me répéter cela ?» risqua-t-elle doucement.

« Vu tous les signes que tu m’as donnés, tu es enceinte. » lui répondit la princesse du Jour tout en fronçant des sourcils.

« Cela n’est donc pas une bonne nouvelle ? De nous deux, n’est-ce pas moi qui pourrais prendre cette tête ? Pourquoi sembles-tu en colère ? »

L’alicorne blanche soupira et s’approcha doucement de sa sœur. Elle posa alors son aile sur son épaule. « C’est compliqué… Plus que tu ne le crois. Tu n’es pas n’importe qu’elle pouliche, Luna. Tu es ma sœur et l’incarnation de la nuit. Penses-tu pouvoir construire une famille normale ? Nous ne pouvons pas, malheureusement. »

Luna frappa le sol du sabot de colère ! « Pourquoi dis-tu cela !? Ma relation avec Aslan est bonne ! Il me respecte dans mon rôle de princesse et m’aime tout autant. Notre couple est pareil aux autres ! Pourquoi l’étape suivante me serait interdite ?! »

Celestia dégagea alors une aura de lumière intense. D’une voix douce et forte « Parce que NOUS avons un devoir envers Equestria. Un devoir que ne saurait être éclipsé par quoi que ce soit. Nous pouvons nous approcher des poneys et interagir avec eux. Nous vivons après tout dans le même monde. Pas plus. »

L’alicorne sombre serra les dents, semblant se retenir d’exploser avant de respirer calmement. « Si cette relation a commencé, c’est sous tes encouragements et maintenant tu l’as renie ? »

L’ainée s’assit à côté de la cadette. « Non. Je te l’ai dit, l’amour est un sentiment merveilleux et pour le peu de temps que nous partageons avec les mortels, il vaut la peine d’être vécu. Mais là c’est différent »

Luna se leva en repoussant Celestia de son aile. « J’ai offert à Equestria. Je risque ma vie ainsi que celle de nombres de poneys pour la défendre. Mes instants de repos, je les consacre à défendre leurs rêves… Et plus important, je lui donne des joyaux chaque nuit mais ils ne m’envoient que du mépris. » Celestia soupira de lassitude. « Pas encore cette conversation… »

« Toujours. Tu ne veux pas le comprendre mais les poneys ne respectent pas ce que je représente malgré tout ce que je fais pour eux, Tia. Et Alors qu’enfin… ENFIN ! Je rencontre un poney qui m’apprécie, moi et mon travail, qui m’aime dans mon entièreté… Tu veux me refuser le droit de construire une chose qui ne soit rien qu’à nous ? Non. Je refuse. »

Celestia commença à ouvrir la bouche quand un sabot la réduisit au silence. « Non, ma sœur. Je n’écoute pas. Cet enfant naîtra. Et il t’aimera peu importe si toi tu ne l’aimes pas. » La princesse du jour pouvait lire toute la détermination de sa jeune sœur. Elle enleva le sabot de sa bouche. « Très bien, je ne me fatiguerais pas plus… Alors repos absolu. Tu ne t’occupes que des rêves. Je prendrais en charge tes missions nocturnes. Et j’en informerais Aslan. Cela te va ? »

Luna sautilla doucement de joie alors que Celestia quitta la chambre.