Les voyages forment la jeunesse. Beaucoup vous le diront, ce qui compte, ce n'est pas l'arrivée, mais le voyage passé entre le départ et le point de chute. Nous sommes formés par nos voyages. Et cela, même si certains nous sont imposés. Nous sommes guidés par des conseils, des amis, de la famille. Ils sont nos astres, nos étoiles. Mais seulement voilà ; c'est une nuit sans astres qui recouvre désormais une partie du monde. Une nuit sans repaires. Une nuit sans lune.
« On arrive ! » prévint silencieusement Mark dans la soute « Le bus s'est stoppé. J’entends des annonces pour les trains. »
« Hein quoi ! » sursauta Jonathan qui sommeillait à moitié. Il se frotta les yeux mais... AÏE ! Ces foutus sabots lui rentraient dans l’œil !
« T'es sûr de ça, Mark ? » demanda Jo', irrité.
« Le train en provenance de Paris Gare d'Austerlitz, arrivera avec un... » grésilla un haut-parleur.
« J'y mettrais ma mai... mon sabot a couper. Euh ah oh… Jonathan... tu réveilles, Léa ? » demanda Mark, inquiet.
« Moi ? Pourquoi moi ? » demanda à nouveau Jonathan, plus curieux qu’énervé.
Dans la lueur de la corne de la licorne, Mark pointa son sabot vers son amie. Se tournant vers Léa, Jonathan comprit soudainement les raisons qui effrayaient son ami.
La corne de Léa ne brillait plus maintenant. Bien plus. Elle rougeoyait. Sa corne s'embrasait !
« Je crois qu'elle surchauffe Jo'... » voulut-il plaisanter, sans réellement trouver sa drôle.
« Oh ! Putain ! Mark c'est pas le moment ! Léa vite réveille-toi ! TA CORNE BRÛLE !! » paniqua soudainement Jonathan. Il saisit son amie et la secoua parmi les bagages.
Le tremblement de terre que faisait subir Jonathan à son amie n'était même pas suffisant à réveiller la demoiselle endormie. La corne brillait de plus en plus et, plus bizarre encore, les yeux de Léa s'ouvraient, mais elle ne se réveillait pas, pas du tout. Un sifflement strident montait en gamme dans la soute, venant de sa corne.
« Léa ! Réveille-toi bon sang ! ALLEZ !! » Jonathan était terrifié. Son amie ne lui répondait plus, même les yeux grands ouverts, elle était absente. À côté, Mark était sans voix. Il n'osait pas intervenir dans ce qu'il se passait.
Puis, d'un coup, un choc sur le côté d'un bagage réveilla Léa.
« QUOI ?! OH HEIN !! »
Bousculé par son amie, Jonathan tomba à la renverse dans des sacs à main. Un rayon puissant d'une force titanesque déchira la porte de la soute, détruisant le mur se trouvant devant de la même occasion. Un énorme fatras de fer et de béton qui se déchirait se fit entendre. Une explosion éclata et illumina un court instant la place ténébreuse de la gare.
Léa venait de souffler par magie le métal et la pierre d'un seul coup.
Tout le monde était soufflé. Léa, la bouche grand ouverte devant son prodige. Mark, les yeux exorbités. Jonathan, les membres tétanisés devant le rayon mortel qui venait de frôler son visage.
Dehors, sous les lumières artificielles des lampadaires et le ronronnement des voitures, les gens les plus proches étaient choqués par l'impact de l'explosion. Totalement pris par surprise, des gens plus loin s'écartèrent ou restèrent sur place.
« Qu’est-ce qui s’est passé ?! » hurla une personne en-dehors du bus.
« Une explosion ! Ce bus a explosé ! » parla une autre personne.
« HÉ ! » hurla le chauffeur « Mais c'est mon bus !! Mon gagne-pain !» s'énerva-t-il.
Une zone d'ombre couvrait le lieu où se trouvaient les poneys. Elle cachait pour le moment la forme des trois comparses.
Après dix secondes, des gens se rapprochèrent pour voir l'étendue des dégâts, mais curieux aussi d’en connaître la cause. Cela suffit aux trois bronies. Il fallait partir.
« Vous pensez que c'est terroriste ? » posa comme question une personne proche.
« Moi j'ai vu un rayon ! Les terroristes, ça n'a pas de rayons, non ? »
Jonathan se releva vite, Mark fit de même. « ON PART, VITE ! » paniqua Mark « Les gens arrivent. Allez ! »
Ensemble, ils sortirent de la soute en sautant. Devant leur apparition dans la fumée de l'explosion, des gens prirent peur sous la surprise et tombèrent à la renverse.
« C'est quoi ça ?! »
« Des chevaux !! C'est ceux de la télé !! »
« C'est eux les responsables de l'explosion !! »
Les gens sur la place de la gare étaient menaçants mais pas agressifs. Plus étonné qu'autre chose, ils ne firent rien devant les poneys.
« Oh non ! Léa est encore dans la soute ! » fit remarquer Mark.
Sans perdre une seconde, Jonathan sauta dans la soute chercher son amie. Léa était évanouie, la force et la puissance du choc déployé par son sort l'avait vidée de toute énergie. Jo' passa sous elle afin de la mettre sur son dos.
« Jo'… je suis désolée… je savais pas... » balbutia Léa.
« Mais non Léa ! Tiens le coup ! On part d'ici ! »
« Jo', regarde ! » prévint Mark devant le mur défoncé. L'ouverture découvrit les chemins de fer, et plus que tout, un train partait en ce moment même de la gare, un train de marchandises.
« C'est notre chance ! Cours Mark !! »
Une sirène de tous les tonnerres approcha à grande allure. Des voitures de police venaient ici en masse. Les gens s'étaient écartés pour former un cercle autour du bus. Mais un homme sortit de la gare, un homme en uniforme.
« NE BOUGEZ PLUS !! » avertit l'un d'eux. Une forme en L à la main, il tenait son arme braquée sur Mark.
Mark se figea un instant de peur, mais Jonathan sortit à toute allure et le prit dans son élan.
« Ne t’arrête pas Marko !! »
« J'ai dit NE BOUGEZ PLUS !!! » menaça l'homme. Sa main trembla sous la pression, des gens prirent plus peur de cet homme que des poneys sur le moment.
Mark et Jonathan n'en prirent pas compte, ils dévalèrent toute la route séparant le trou. L'homme les pointait, puis, d'un seul coup, il baissa son arme.
Deux secondes avant que les trois poneys ne passent le trou.
Les trois poneys ne prirent pas le temps de voir cela. Les voitures de police venaient d'arriver, le train, lui, s'en allait. Vite un conteneur était ouvert sur l'un des wagons !
« On le tient !! ON LE TIENT !! » hurlait Jonathan. Les secondes passaient et le train s'en allait !
« Moi je l'ai !! » dit Mark. Alors qu'ils couraient le long de la voie ferrée, que la gare s'éloignait de plus en plus, un élan de Mark le fit soudainement s’envoler. Ses ailes étaient devenues frénétiques, elles battaient de toutes leurs forces et, dans cet effort dû au stress, Mark s'envola.
Le jeune pégase amateur paniqua. « WOUAH !! JO! ATTENDS !! » hurla-t-il, inconscient. D'un coup, il rentra dans le wagon la tête la première, un énorme BONG qui assomma sans doute Marko, l'envoyant dans les nuages.
Jonathan fut rassuré de voir son ami être enfin rentré « À ton tour Léa ! » se dit Jonathan. La pauvre licorne était toujours inconsciente mais le poney terrestre comptait bien la lancer dans le wagon d'un coup. Ce qui était étonnant, c’était qu'il ne se fatiguait pas. Ses jambes répondaient à un rythme régulier sans ressentir aucune fatigue, du moins pour l'instant.
Le train accélérait vite. Jonathan balança Léa dans le wagon et, enfin, c'était son tour. Allez mainte...
Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Jonathan perdait du rythme ! Sa vue baissait, il…
Un regard vers son flanc lui révéla la cause de ses symptômes.
Une fléchette était plantée en lui.
« Non… non pas comme ça… je ne veux pas… Mark, Lé... » il ralentissait, ses pas étaient chancelants. Il allait tomber, sa vue se noircissait.
Le train s'écartait à toute allure. Le pauvre poney était maintenant affalé sur le sol, le train s'éloignant à toute vitesse à ses côtés. Au milieu de ce terrain vague rempli de chemins de fer, Jonathan venait d’être capturé.
Ses amis, inconscients du danger qu'ils encouraient, partaient loin de lui.
« Joli tir lieutenant », dit un homme qui s'approcha sous le son sourd des claquements réguliers du train.
Un homme affublé d'un uniforme militaire se montra au-dessus de Jonathan, il le voyait mal, le flou de son regard l’empêchait de bien le distinguer.
« Que fait-on de celui-là lieutenant ? » demanda l'homme.
Une voix rauque répondit au subordonné « Comme les autres, soldat ! » Un autre homme noir se montra, il était massif comparé à l'autre, trop impressionnant.
« On le garde pour la base 9. Il pourra retrouver tous ses copains quand ‘Le Sanctuaire’ sera prêt. »
Jonathan voulut se débattre, il n'était pas encore vaincu. Non, hors de question. Il se débattait, ses jambes lui répondaient toujours mais il ne pouvait se redress...
Une piqûre se fit sentir dans son cou « La vache, il résiste ! La fléchette aurait pu endormir un éléphant ! » remarqua le soldat.
« À mon avis, ces bêtes sont plus fortes qu'il n'y parait », dit le lieutenant, qui se baissa au niveau du poney. Il le regarda droit dans les yeux violets crépusculaires de Jonathan.
« On aura intérêt à vous surveiller ! Si vous causez des problèmes, humpf... » Il gloussa légèrement, montrant un léger sourire « Vous savez sûrement ce qui vous attend... »
Jonathan s'énerva à la menace du soldat. Si jamais il attaquait ses amis !
« Ne tou... enfoiré... »
Puis la nuit l'engloutit, envoyant Jonathan faire de bien sombres rêves. Au moins, ses amis étaient saufs. Mais qui sait ce qu'ils feraient de lui. C'était son premier jour sur terre en tant que poney. Et la situation s'envenimait d'heure en heure.
En effet, car en ces moments de doutes et de peur justifiés, Jonathan, Mark, et Léa n'étaient pas seuls à se trouver dans une telle posture. Cela faisait un jour que l'étrange événement venait d'avoir lieu. Et autre part dans le monde, d'autres bronies se trouvaient eux aussi dans une bien mauvaise situation.
Les États-Unis. Pays connu pour sa culture extravagante, et son goût immodéré en tout ce qu'il y a d’énorme. Passant le côté pop des Américains, ces derniers aiment aussi la détente dans les sports, comme beaucoup d'autres personnes dans le monde. Seulement, les Étasuniens aiment particulièrement un sport. Le tir aux pigeons.
« BRYAN BAISSE TOI !! »
PAN ! PAN ! PAN !
Le pégase venait d'éviter de justesse trois jolies balles de plomb. Un fou. C'était un fou qui les poursuivait !
« ABRAM ! LA RUE À GAUCHE VITE ! »
Indiqué par son ami pégase, le poney terrestre courut se réfugier à toute vitesse dans la ruelle étroite du quartier. Suivit de son ami Bryan, et d'un autre ami, une licorne s’appelant Curtis.
Ensemble, ils plongèrent dans une benne. Hors de vue du fou, ils pensaient pouvoir le semer de cette manière, cette ruelle semblait sûre. Cette ville, ils la connaissaient peu.
C'était une petite ville du Mississippi bordant la grande ville de Jackson. Les trois pauvres poneys avaient eu le malheur de croiser la route d'un fauve armé de sa pétoire. Il semblait déterminé à avoir leur peau.
« Bouge ton cul Abram ! Je l'ai dans le visage ! » se plaignit Bryan au milieu des déchets dans le noir obscur de la benne. L'odeur était infecte, c'était un mélange de lait frelaté et de sandwich pourris.
« La ferme ! Il va nous trouver ! » le réprimanda Abram.
Un clic-clac de rechargement les fit taire d'un coup, les tétanisant sur le moment. En dehors de la benne, l'homme traquait ses proies.
« Je vais vous trouver petit poney. J'avais jamais chassé de licorne avant… ça peut-être fun », ricana l'homme, semblant avoir la trentaine.
Des sueurs froides coulèrent le long des trois poneys. Les pupilles de leurs yeux se rétrécirent sous chaque pas de l'homme. S'il les trouvait, c'était fichu. Ils étaient trop apeurés pour tenter quoi que ce soit.
« On aime jouer à cache-cache ? C'est dommage… Je suis le meilleur à ce jeu. »
Il était à côté de la benne maintenant.
« Dans trois secondes, je vous trouve », se vanta l'homme. « Un ! »
Leur respiration s'accéléra, les poneys tremblaient de peur.
« Deux ! »
Il posa sa main sur le couvercle de la benne. Il se préparait, l'arme à la main.
« Et tr... » PIN ! PON ! PIN ! PON !
Des sirènes de police. Des voitures de police s'amenaient par ici. Sûrement à la recherche de l'homme qui tirait dans la rue.
« MERDE ! Je vous retrouverai ! La partie n'est pas finie ! »
L'homme s'enfuit, effrayé par le son des sirènes, il disparut rapidement à l'angle de la rue. Un immense soulagement s'empara des poneys. Ils étaient proches du traumatisme. Bon sang, personne ne devrait être pris dans une chasse à l'homme. Même si, maintenant, l'identité d'homme ne leur correspondait plus.
« Mon Dieu ! J'ai eu la peur de ma vie ! On l’a échappé belle ! » soupira Bryan.
Dans la benne, Abram venait de recommencer à bouger, sa peur s'effaçant peu à peu maintenant, ils devaient partir. Il jeta un œil en-dehors de la benne, voir si la zone était sûre.
« Ouais ! ... C'est sûr… Oh, attends une seconde ! »
Abram coupa court aux paroles, car la police était là, et des policiers armés venaient de descendre de leurs voitures. Certains partaient voir des personnes effrayées sorties de chez eux, les questionner sur les coups de feu. D'autres vinrent ici enquêter.
Trois hommes en uniforme de police entrèrent dans la ruelle.
« Shefall ! Poursuivez ce forcené avec Degas !»
L'agent hocha de la tête à son supérieur « Compris chef ! Degas, avec moi ! »
« Pffffffff… pile le soir de la finale de mon fils. Quand on le trouvera, je vais le buter », menaça le policier, semblant être Degas.
« Pas question Degas ! Allez, suivez ! » ordonna son coéquipier.
Les policiers partirent au pas de course en direction du fou. Pendant ce temps, parmi les déchets, les trois poneys restèrent muets comme des tombes. La police, c'est mieux qu'un fou, mais ce n’en est pas moins dangereux.
Une policière s’approcha du chef de patrouille.
« Monsieur ! On a interrogé les témoins ! Il semblerait que l'homme avait la trentaine, il était armé avec un fusil de chasse de précision, et qu'il poursuivait… des chevaux. »
Le chef fit de gros yeux « Des… chevaux ! Merde ! Il fallait que ça tombe sur nous ! C'est pas à nous, mais à la fourrière de faire ce boulot ! » pesta l'officier.
« Monsieur. Il se pourrait que ça soit probablement en rapport avec les événements des... »
L'officier la coupa net « Je sais bien de quoi l’on parle ! Cette histoire de chevaux rose licorne, moi, ça m'énerve ! Le gouvernement a répondu de manière rapide, mais brutale… La chasse est ouverte, on doit trouver chacune de ces choses. Mais des péquenauds croient pouvoir aussi participer. Ils pensent recevoir une récompense. »
Les trois poneys entendirent les dires du policier. Une chasse !? Mais c'était interdit ! Ça allait à l'encontre de la constitution, des droits de Genève. Mais on dirait que les gens ne savaient pas encore que ces poneys étaient, en vérité, des personnes.
Il faut dire que cela ne faisait qu’un jour. Mais quoi qu’il en soit, l'agressivité semblait avoir primé sur la compréhension.
« Monsieur. Est-ce que ça n’est pas interdit de tuer ces bêtes ? » demanda la policière curieuse et même légèrement inquiète.
L'officier lui tourna le dos. Il regarda au sol deux secondes puis il regarda à nouveau vers elle « Moralement, oui. Officiellement… rien n'est certain. »
Sur ces mots le duo partit en direction de leur voiture, les policiers remballèrent leurs affaires. Ils allumèrent leurs sirènes et partirent, les gyrophares tourbillonnants.
Peu à peu, les lumières des voitures disparurent, les gens rentrèrent dans leurs immeubles de quartier. Un silence soudain laissa seul les trois bronies dans une benne.
Un clic-clac du couvercle de la benne ouvrit le conteneur. Les trois poneys sortirent, sales et inquiets.
« Pouah ! Je crois que j'ai touché une couche pour bébé. » Abram dépoussiéra sa crinière d'un liquide marron. Il valait mieux ne rien savoir.
« Vous avez entendu ? » dit bruyamment Curtis, qui tomba brutalement de la benne.
« CHUT ! » dirent Abram et Bryan à Curtis
« C'est pas sûr ici », chuchota Bryan derrière lui dans la benne. Il avait du mal à soulever l'une de ses pattes arrières pour sortir.
« Non mais vous avez entendu ! On est chassé !! Si c'est pas les fous, ça sera la police ! ON EST FOUTUS ! » hurla Curtis.
Ses deux amis sautèrent sur la bouche de Curtis avant qu'il n'alerte plus de gens. Abram était furax.
« Non mais ça va pas ! » lui chuchota-t-il bruyamment « Tu veux nous faire tuer ! La police ne nous trouvera pas ! Et les fous non plus ! »
La licorne tremblait comme une feuille, il semblait être sur le point de craquer.
« Ah oui ? COMMENT ?! On a nulle part où aller ! » paniqua Curtis.
Bryan tapa gentiment derrière la tête de son ami licorne. « Bien sûr que l'on sait ou aller. Rappelles-toi le message d'Elene », le rassura t-il. « On doit les retrouver à la salle de boxe abandonnée. Eux aussi, ils sont poneys. On se rassemble. Plus on est nombreux, mieux on s'entraide, et mieux on se protège. »
« Et mieux on se fait remarquer ! Je sais pas si Elene a vraiment raison. J’espère juste qu'elle aura une planque où se cacher », dit Abram, l'air cynique.
« Mouais. Mais bon, on a pas le temps de discuter. Allez Curtis, on bouge ! » le motiva Bryan. Curtis était assis au sol, l'air triste.
« Pffffffff. Bryan j'ai de la moisissure sur ma… sur ma fourrure. J'espère qu’Elene aura du shampoing... » pria t-il.
Son ami le regarda, puis lui sourit. Il s'approcha de lui, passa une patte sous l'une de ses pattes avant pour l'aider à se lever.
« Bien sûr qu'il y en aura, abruti. Fais-moi confiance Curtis, on va réussir. »
Ensemble, les trois bronies partirent au galop dans la ruelle. L'obscurité les engloba et cacha leurs traces. Dans la vie grouillante de la ville nocturne, des sirènes et des lumières se faisaient voir. La course contre la montre continuait.
Plus loin, bien plus loin. Par-delà un autre océan, les mêmes scènes se répétaient.
L’Amérique et l'Europe n’étaient pas les seuls continents à vivre ce changement surprenant. La répercussion semblait être mondiale. Car l'Asie était elle aussi touchée.
Dans un paysage pittoresque de l'Empire du Milieu, deux poneys marchaient sur un sentier. Ce sentier bordait une grande ville de Chine, l'immense ville de Chongqing. Cette métropole gigantesque de Chine qui contenait plus d'une dizaine de millions d'habitants. Et maintenant, une centaine de poneys seulement.
Et parmi ces poneys, deux d’entre eux quittaient la ville. Trop dangereuse, trop exposé malgré la taille de la ville. Pour Shanxi et Mei, c'était la meilleure des solutions.
Les deux pauvres quadrupèdes semblaient être exténués. Leur état était misérable. Leurs fourrures étaient noir charbon à tous les deux. Seuls leurs yeux avaient une couleur différente. La licorne s’appelant Shanxi avait les yeux vert émeraude. La pégase s’appelant Mei, elle, avait les yeux couleur ambre.
Shanxi était le grand frère, et Mei sa petite sœur. Bien sûr, Shanxi connaissait la loi sur l'enfant unique, nouvellement réfutée il y a peu, mais Mei était arrivée cinq ans à peine après lui. Ses parents avaient décidé de la garder, et il avait été très heureux d'avoir une petite sœur. Depuis qu'il connaissait ces préjugés sur les cadets et les filles, il n'avait eu de cesse de défendre sa petite sœur. Et même maintenant qu'ils étaient poneys, il continuerait à la protéger. Il était le grand frère. Lorsqu'il eut 16 ans, ses parents lui avaient fait juré avant qu'ils ne… qu'ils ne s'en aillent, il y a deux ans maintenant.
« Shanxi ? On arrive quand au temple ? J'ai les jambes en compote », se plaignit Mei.
Shanxi se retourna pour voir comment elle allait. Ils se trouvaient sur un chemin en hauteur sur les collines en direction des montagnes. Au loin, la ville était en vue avec toutes ses lumières éclatantes éclairant le ciel nocturne, cachant les étoiles et la lune.
L'air était vraiment humide et chaud. Et l'obscurité n'aidait plus vraiment maintenant qu'ils avaient quitté la ville. Mais, heureusement, derrière les nuages pollués de la cité, le soleil faisait son apparition. L'aube pointait le bout de son nez.
Shanxi se ragaillardit à la vue du soleil levant « Courage Mei. Bouges-toi, on y sera dans une heure à peine. »
« Une heure ! Mais je suis fatiguée ! J’arrête là », se résigna la jeune pégase « En plus, je suis sale ! Je suis pleine de charbon ! »
Shanxi se rapprocha, énervé « Moi aussi andouille ! Mais j'avance parce que je sais que, quand on sera arrivé là-bas, on sera en sûreté. »
Mei tira une grimace « Je m'en fiche... »
Shanxi n'aimait pas devoir être patient avec sa sœur. Elle l’embêtait pour un rien et refusait dès que quelque chose était trop dur. Mais il y avait autre chose.
Shanxi s’assit à côté de Mei. Elle semblait triste, et tremblait. Shanxi pensait savoir pourquoi…
« Quoi ? Tu penses que Lu-Pan ne s'en est pas sorti ? »
Mei hocha légèrement la tête « Depuis le transport à charbon, il a disparu dans l'usine. Je crois qu'il a brûlé... » Un léger sanglot la secoua.
Shanxi l'enveloppa dans ses pattes avant « Ne dis pas de bêtises. Lu-Pan est le meilleur gymnaste de ton collège. Même poney, il a sûrement dû réussir l'un de ses salto arrière et sortir du camion. Ce ne sont pas des machines industrielles qui viendraient à bout de cette force de la nature ! »
« Tu dis ça pour me rassurer », ronchonna-t-elle.
Shanxi se releva et plaça un sabot sur son torse « Juré ! Promesse façon Pinkie ! Je le pense vraiment. Si je mens je mange du… safran. »
Sa sœur ricana « Du safran ? C'est quoi ça ? »
« Je sais pas. J’ai entendu ça je sais plus où... » dit-il.
Ils rigolèrent ensemble de bon cœur. Mais Mei commença à tousser violemment de son fou rire, ce qui inquiéta son frère.
« Oups... Je crois que le séjour dans le charbon t'as pas bien aidé. » Sur ces mots, Shanxi passa sous sa sœur afin de la mettre sur son dos, cette dernière était vraiment exténuée, comme Shanxi, mais lui avait tout de même de l'énergie à revendre.
« Ok Mei ! Tiens bon ! Dans une heure, c'est le temple. Une heure et demie, c'est bain. Deux heures, c'est petit déjeuner ! »
« Ouais !! » cria-t-elle doucement de joie. « Je veux des mantous et des baozis !! »
« Tout ce que tu voudras, Mei », compatit Shanxi, marchant tranquillement sur le chemin en direction des montagnes. L'aube venait éclairer peu à peu leur chemin, les rayons venaient réchauffer leurs peaux et leurs cœurs. La nuit sans lune venait de se terminer et, déjà, ils se sentaient beaucoup mieux.
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C'est vrai ça.... Berk..... Déjà manger du cheval, pour moi c'est hors de question, c'est un animal noble. Idem pour les chiens et chats. Alors de pauvre poneys "mutant" ou plutôt alien en vérité. Même pas en rêve.
De toute façon, sorti principalement du porc, poulet, bœuf et d'un peu de poisson, je laisse tranquille tout le reste du règne animal. (Il y a bien quelques exceptions mais pour les fêtes uniquement! ^^ )
Bref.... Nos amis les poneys risque pas grand chose de ma part.... J'aurais jamais l'idée saugrenu de vouloir en bouffer un. XD ^^