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Le troupeau

Une fiction écrite par Appledreamer.

Chapitre 4 - Le Sanctuaire

Le monde des rêves est un monde qui n'appartient qu'à vous.

Tout est si flou, si compliqué et ambigu. Quand vous rêvez, la réalité n'existe plus et laisse place au surréalisme, à l'improbable, au fantastique.

Alors, Jonathan rêvait. C'était ça la réponse à tous ses problèmes bizarres et complètement incongrus.

Être un poney ? Quelle idée, vraiment. Alors, tout n'avait été qu'illusion. Comme ce cône géant face à lui. Cette immense et fabuleux cône. Mais… où était-il ?

Il se regarda, il était humain. Il regarda autour de lui et c’était le vide, un désert sans vie. Sauf ce cône devant lui, qui ressemblait de plus près à une corne.

Mais était-il réveillé ? Rêvait-il ? Mais les rêves ne sont pas si réaliste d'habitude ! Il pouvait sentir un vent léger balayer le sol et sa peau. Et il pouvait entendre… un son.

Un son grave, continu, qui venait du cône. Oui, il venait de là !

Jonathan se rapprocha lentement. A chacun de ses pas, Jonathan semblait être porté, comme si le vent venait le soulever, et l'amenait près de l'objet.

Puis il fut à côté.

Le cône était une corne. Une corne de bélier géante.

Jonathan tendit sa main. Qui n'était plus sa main, mais un sabot.

Il recula sous la surprise. Il marchait sur quatre pattes ! Une crinière !? Un museau !?

Puis, d'un coup, le vent s'intensifia de plus belle. Une bourrasque gigantesque vint tourbillonner autour de Jonathan sans même le toucher. Puis elle s’engouffra dans la corne, et vint alors un formidable son. Un son que l'on oublie pas. La musique grave et puissante d'une corne de guerre. Qui balaie, balaie, balaie, balaie !!!

TUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!

Jonathan se réveilla en sursaut ! La corne ! La corne !

Il était complètement sonné. Jamais un rêve aussi étrange ne l'avait habité. Avec ce vent qui l'avait soufflé, sa transformation en poney qui …

Il se regarda un instant. Oui, tout était vrai. Sabots, crinière, pelage. Tout était là et n'avait pas bougé. Alors le cauchemar était réel. Le transformation et… ses amis !

MARK ! LEA ! Il sont toujours en danger !

Jonathan se rappela. Il avait été capturé, avec une fléchette. Comme un animal. Mais... où était-il ?

Pour la première fois depuis son réveil, Jonathan regarda aux alentours, non sans être prêt à voir ce qui l'attendait.

Il était dans une cellule. Blanche. Tout était blanc comme du verre. Le sol était blanc, les murs étaient blancs, il y avait du mobilier aussi, du mobilier blanc. Un lit, sur lequel il était, et qui était blanc, fixé à un mur comme dans la cellule d'un prisonnier. Mais il y avait aussi un bureau avec une chaise en inox.

Jonathan regarda au plafond, il vit le ciel. Oui, c'était bien le ciel. Rêvait-il encore ?

Un léger flou prouva, qu’en vérité, un verre étrange servait de plafond.

Mais où était-il ?

Il baissa la tête, dans l'expectative. Regardant autour de lui pour encore une fois repérer ce qu'il y avait d'intéressant à voir, ou même d'important.

Mais l'important se révéla à lui de son propre chef.

Un léger son de rouage se fit entendre, deux clics qui laissèrent ensuite une porte s'ouvrir face lui. C'était une porte coulissante qui s'ouvrait de bas en haut. Tellement bien incrustée dans le mur qu'elle en était invisible.

Enfin, quand elle s'ouvrit, Jonathan fut surpris de voir que derrière elle se trouvait en vérité….

Un autre poney.

Dans une autre cellule.

Tous les deux face à un couloir.

Un poney terrestre lui aussi. Au pelage jaune pissenlit et à la crinière vert citron.

Au début, rien du tout. L'autre poney se réveillait a son tour d'une sieste léthargique. Puis, quand il se tourna vers Jonathan, ils se figèrent tout les deux face à face devant le seuil de leur porte.

Jonathan voulait savoir. Une cellule blanche, un autre poney, un plafond vitré. Tout commençait à indiquer l'endroit même où il se trouvait.

Le poney avança de deux pas, le regard interrogateur mais aussi timide. Il avait l'air en meilleur état que ne se sentait Jonathan.

Un pas, deux pas, trois pas. Était il comme lui ? Avait-il été transformé lui aussi ? Par magie ?

Impossible de poser toutes ces questions. La bouche de Jonathan était comme clouée. Les réponses viendraient à lui, ou il irait les chercher auprès de ce poney. Qui était comme son reflet.

Chaque mouvement semblait le même pour eux deux. C'était se voir dans un miroir, mais se voir avec un déguisement. On ne se reconnaît pas.

Au moment même où ils sortirent leurs têtes de leurs cellule, ils furent tous les deux surpris d'entendre des bruits de sabots à gauche et à droite d'eux.

Jonathan tourna la tête et fut encore plus soufflé de voir que d'autres poneys, étalons et juments, se trouvaient dans des cellules, toutes alignées dans le même couloir.

Il suffisait de voir le visage de ces autres équidés pour connaître l'expression que Jonathan tirait. Lui et tous les autres se regardaient dans l'expectative, et la timidité aussi.

Qui étaient-ils tous ? Et pourquoi être rassemblés ?

Puis vint le son d'un haut-parleur.

« Zone C. Cellules 100 à 200 ouvertes. Heure de promenade débuté. »

Cellules ? Promenade ? Alors, les fondements de ce que penser Jonathan dans sa cellule était vrai.

Une porte à double battant s'ouvrit au bout du couloir des cellules. Tous les poneys du couloir continuaient à se regarder étrangement, se donnant des regards interloqués entre eux, ils se suivirent allant vers la porte nouvellement ouverte, sans réelle volonté, sauf celle de comprendre pourquoi.

Pourquoi ce lieu ? Pourquoi ici ?

Jonathan s'incrusta parmi eux. Mû aussi par le même instinct de réflexion et de mystère. Il partit avec eux vers la porte.

La porte laissa passer une lumière réfléchissante aveuglante, d'autant plus accentuée par le blanc des murs.

Le troupeau d'une centaine de poney, Jonathan parmi eux, arriva à la porte dans un silence quasiment religieux.

Un à un ils passèrent l'huis. Jonathan sentait en lui l'angoisse monter. Peut-être cela allait être horrible.

Si ce n'était pas ce qu'il pensait. Si ça ne l'était pas, alors…

Mais avant qu'il ne puisse terminer sa pensée, il traversa, et alors, il vit.

Des poneys.

Des centaines et centaines de poneys !

Une immense cour regroupait des centaines de poneys dans un grand espace.

Rouge, bleu, jaune, noir, vert, blanc, ils étaient tous là ! Des poneys !

Le choc initial passé, Jonathan regarda plus loin, à l'horizon. Et en vit plus.

Une immense barrière vitrée venait faire un dôme au-dessus de leur tête. La lumière du jour passait au travers. Et venait baigné la masse d'équidés dans la cour.

Après cela, les poneys du couloir de Jonathan se dispersèrent lentement dans la masse.

Il y avait un brouhaha incessant dans la cour, au sol blanc lui aussi.

Jonathan marcha lentement entre ses nouveaux congénères. Aucun ne lui disait quelque chose. Pas de Léa, ni de Mark. Peut-être était-ce pour le mieux.

A force de marcher, il remarqua certains états parmi ses semblables.

Déjà, ils étaient tous aussi perdus que lui. Certains étaient assis au sol les pattes repliées, ils regardaient vers nulle part, attendant des réponses, tandis que d'autres parlaient entre eux avec force et anxiété. Chacun allant de son idée ou de ses inquiétudes. D'ailleurs, Jonathan pouvait voir certains poneys trébucher dans leur marche. Tout le monde n'était pas encore habitué.

« Qu'est ce qu'on fait là !? », « On est en prison ? », « C'est un labo ? », « Où sont mes amis !? »

Tant de questions qui fusaient parmi eux.

Jonathan passa à coté d'un groupe. Eux aussi débattaient et se lamentaient. Mais sauf que les mots étaient différents.

De l'espagnol ? De l'anglais ?

« What do we do there ? », « ? Todavia està en Espana ? », « What are you saying ? »

Apparemment des poneys venaient d'ailleurs. Des étrangers eux aussi transformés.

Alors si c'est le cas ça veut dire... Que le phénomène est mondial !

Du moins, c'était l'idée que s’était fait Jonathan. Mais avant de partir plus loin dans l'exploration de la cour, un haut-parleur se mit en route.

« Habitants du sanctuaire ! Votre attention s'il vous plaît ! »

C'était la voix d'une femme, mais pas robotique cette fois ci.

Jonathan chercha la provenance du son, comme tout le monde le fit dans la cour. Un silence lourd d'inquiétude et de surprise s’installa soudainement parmi les pauvres poneys.

« Mon nom est Sandra Rotchelle. Je suis la directrice de ce complexe. J'imagine qu’en ce moment même, vous devez vous sentir terrifiés, voire complètement désespérés. Mais vous ne devez pas ! »

Jonathan remarqua d'un coup que, vers la porte d’où il vint, un mur de cinq mètres de haut séparait les cellules de la cour. Se prolongeant sur plusieurs dizaines de mètres, avec autant de portes, venant faire un angle contre un autre mur vraiment plus grand, de plus de cinquante mètres.

Derrière le mur où se trouvait les cellules, une tour gigantesque, avec une verrière panoramique sur 360°, venait siéger au milieu du dôme de verre.

C'était… inquiétant.

La femme continua son discours.

« Ce complexe européen est là pour votre sécurité. Après les récents accidents qui ont eu lieu quelques jours après votre apparition, vous, poneys A, le conseil européen de sécurité a décidé de réunir les fonds afin de pouvoir garantir votre sûreté. Vous séjournerez ici le temps que le conseil trouve une solution viable pour la population, et pour votre intégration dans la société.»

Poneys A ? Le conseil européen ? Alors... c'est quoi cet endroit ? Et puis je n'aime pas cette dame. Elle a la voix d'une tentatrice fourbe, pensait Jonathan. Car, à ses yeux, la voix de la femme avait un ton mielleux.

« Bienvenue au Sanctuaire, amis poneys ! Oh ! Et surtout, afin que vos relations avec vos gardiens soit amicales et bienveillantes, voici les quelques règles à suivre. »

C'est là que les choses s'emballent.

« Pas de chamailleries. Les combats sont interdits.

Pas de vols. Ni de racket.

Aucune animosité envers les gardiens.

Mais surtout.

Pas de magie !

Aucune. Quel qu’elle soit ! »

Il y eut un haussement d'un coup parmi les poneys pastels. Les règles de début étaient basiques. Mais la dernière était vraiment étrange.

La magie nous est aussi inconnue pour nous que pour eux. Et puis c'est étrange qu'ils appellent ça 'magie' !

Dans tout les cas, les règles étaient posées. Maintenant, tout le monde se mit à discuter entre eux. Plus aucun poney « A » n'était silencieux.

C'était la protestation, le débat, la panique pour certains. Mais pour le moment, aucun débordement.

Il vaut mieux que je trouve un coin tranquille, pensa Jonathan.

Il fallait s'éloigner, chercher une solution. Ses amis se trouvaient dehors ! Il devait partir ! Et puis, cet endroit ne ressemblait pas à un sanctuaire ! Mais à une prison !

Jonathan s'approcha prés de la vitre donnant sur l'extérieur. Là où dehors, un autre mur entourait le dôme. Encore un mur ! Déjà, Jonathan ne pouvait plus le supporter.

Un oiseau vint se poser prés de la vitre. Un petit moineau qui gazouillait devant le visage de Jonathan. Cela le surpris. Qu'avait-il cet oiseau ?

Aucun son ne venait à Jonathan. Le verre était si épais que même pas une seule vibration ne venait chatouiller le tympan du poney.

Toi, tu es libre au moins, se chagrina le poney terrestre.

Le petit moineau partit soudainement voltiger un peu plus loin. Le jeune étalon le suivit du regard, pour voir quelque chose de surprenant.

Un poulain. Un poulain qui se trouvait reclus dans un coin, assis devant le verre. Personne autour de lui, ou plutôt d'elle car c'était une pouliche, au pelage vert eau et à la crinière vert menthe.

Personne sauf des oiseaux. Oui. Des oiseaux. Se trouvant à gazouiller devant le verre, devant la pouliche, et elle posait ses sabots sur la surface comme pour tenter d’établir un contact.

Il y avait un nombre important d'oiseaux, une petite vingtaine, qui semblaient essayer de venir auprès d'elle.

Jonathan s'approcha lentement, il ne voulait pas l'effrayer, et il était bien trop curieux de savoir ce qu'elle pouvait faire.

« Hum hum … Euh bonjour. ... », tenta t-il à l'approche de la petite pouliche.

Elle ne se retourna pas. Elle continua de poser délicatement ses sabots sur le verre, et à rester figée.

« Euh. Bonjour », retenta Jonathan.

Il ne voulait surtout pas la brusquer.

La petite pouliche eut un léger sursaut de surprise, mais toujours assise sur ses deux pattes arrières, elle tourna sa tête en direction de Jonathan. Et il vit son regard.

Jonathan eut un lourd regard triste envers la pouliche.

L'iris de ses yeux était blanc. La pauvre était handicapée.

« Oui ? » demanda t-elle d'une voix douce.

Jonathan était un peu pris au dépourvu en voyant la découverte, mais il lui parla.

« Oui euh…. Bonjour petite. Je m'appelle Jonathan…. euh et toi ? »

Quel drôle de début ! Si je n'avais pas l'esprit malsain, je dirais que… Oh et puis non !

La petite regardait en direction de Jonathan sans vraiment le regarder dans les yeux. Elle savait où il se trouvait tout de même.

« Je m'appelle Amélie », dit-elle le sourire aux lèvres, un sourire vrai que l'on voit hélas trop rarement.

« Vous êtes un poney vous aussi ? » demanda t-elle, un léger enthousiasme dans sa voix.

« Oui. Oui je suis bien un poney. »

Jonathan commençait à se sentir plus à l'aise. La petite semblait dégager une étrange aura de confiance.

Son visage s'illumina encore plus que précédemment.

« C'est bien. J'avais peur d’être toute seule. »

« Oui, moi aussi. Mais heureusement, tu as l'air de t’être fait quelques amis », déclara Jonathan à l'attention des oiseaux toujours voltigeant devant elle.

Elle se retourna vers le verre, reposant à nouveau son sabot sur la paroi.

« Oui ! Ils mon suivi jusqu'ici ! Monsieur Ronchon, Tamtam, Pomme de pin... »

« Tu peux les voir ? », demanda Jonathan. La petite était aveugle. Et puis… Monsieur Ronchon, Tamtam, et Pomme de pin ?

« A peu prés... », répondit-elle. « Ils me parlent, tu sais ! »

« Hein ? », balbutia Jonathan. « Ils te parlent ? Comment ça ? »

La petite caressa doucement le verre. Quelques oiseaux pinaillèrent, et semblaient chanter fortement à son attention.

« Ils disent qu'ils ne me voient pas. Mais qu'ils savent où je me trouve. Ils racontent qu'ils sont tristes de me savoir enfermée... », raconta-t-elle d'un coup, l'air lugubre.

Jonathan regarda Amélie puis les oiseaux.

Il la croyait. Ça pouvait sembler complètement fou, mais il la croyait.

Cette petite n'était pas ordinaire.

Un retentissement de sirène eut lieu d'un coup sur leur gauche.

Un mur venait d'ouvrir trois grand portes battantes, à travers laquelle des tables alignées présentaient une cantine.

« 12h30. Heure du déjeuner.» , annonça un haut-parleur.

Aucun poney ne se présenta dans la salle. D'abord par méfiance, mais surtout parce qu’il était hors de question de se laisser amadouer de cette manière.

Aucun poney n'y allait pour le moment. Pas un seul ne voulait participer a cette mascarade, à cette emprisonnement de force. Mais pourtant, la faim se faisait voir sur les visages de ces anciens êtres humains. Ils grommelaient, grimaçaient a la nourriture qu'ils refusaient. Cela semblait faire un moment qu'ils n'avaient pas tous manger. Ainsi que Jonathan, qui résistait lui aussi.

Vous ne nous nourrirez pas comme du bétail ! s'injuria Jonathan.

Il resta aux côtés de la petite, pour remarquer que cette dernière s'était levée, et se dirigeait vers le réfectoire. Toute seule, au milieu de la foule, qui la fixait.

Oh bordel ! paniqua Jonathan.

« Amélie ! Qu'est ce que tu fais !? »

« Je vais manger. Pourquoi ? » dit-elle innocemment.

« Mais Amélie ! Il ne faut pas ! Sinon on joue le jeu des méchants ! Tu comprends ça ? » répondit Jo', le plus clairement possible.

La petite Amélie le regarda de ses yeux aveugles, toujours l'air si innocente. Parmi la foule, certains s'interrogeaient sur la bonne chose à faire. Certains hésitaient d'une patte tremblante à se diriger vers le réfectoire, tandis que d'autres était bien assis par terre, le dos tourné.

La masse entière refusait pour le moment cette odieuse bectance qui semblait être un affront.

D'ailleurs, cette résistance sembla faire réagir certaine formes en hauteur. Des passerelles se trouvaient à surplomber la cour et les cellules.

« Mais si je mange pas, je vais avoir faim ! Et puis, mon ventre me fait mal », se plaignit-elle.

« Oui mais... », commença Jonathan. Clairement, faire comprendre à une petite de dix ans le concept de grève de la faim risquait d’être difficile. Et même, Jonathan ne pouvait refuser un repas à une enfant affamée.

« Grrrrrr... Bon écoute Amélie... »

Mais les formes en hauteur finirent de bouger.

« Dirigez-vous vers le réfectoire ! », ordonna une voix masculine depuis l'interphone de la cour.

En hauteur, des gardes tout de noir vêtus s'étaient rassemblés en nombre sur les passerelles. Des armes à feu braquées vers le bas, vers les poneys. Qui commencèrent à reculer sous la menace.

« Nous sommes pas du bétail ! », hurla un étalon dans la masse.

« Vous êtes des monstres ! », hurla une jument.

« Tortionnaires ! », hurla un autre.

« Dirigez-vous vers le réfectoire ou nous vous arrosons de gaz lacrymogène », menaça la voix. En hauteur, les gardiens s'armèrent. Un déclic sourd se fit entendre dans toute la cour. Les gardiens du Sanctuaire ne rigolaient pas. Pas une seconde.

Sous la menace, les poneys forcés partirent lentement vers le réfectoire.

« Les bronies ne se tairont pas ! » cria une jument.

Les bronies ? Alors elle était brony elle aussi ? Se pourrait-il que tous les autres le soit ?, se questionna Jonathan, Non ! Ça semble complètement idiot’, mais pourtant...

Pourquoi des poneys de My Little Pony ? Pourquoi d'Equestria ?

Jonathan se remémora le voyage dans la soute, la discussion avec Mark. Bon sang ! J’espère que vous allez bien les potes.

Sur ces pensées, il se dirigea avec la horde vers le réfectoire en compagnie d’Amélie.

Les poneys s'assirent chacun leur tour à une table. Il était très étrange, et même complètement surréaliste de voir des poneys multicolores par centaines et centaines, assis en ligne, face à face, dans une pièce aussi accueillante qu'un laboratoire. Le réfectoire ne ressemblait en aucun cas à un lieu de convivialité.

Jonathan restait avec Amélie. Il ne voulait pas que cette petite soit seule. Aussi jeune et enfermée dans ce lieu sordide, séparée de toute famille. Pourtant, la petite Amélie ne semblait pas particulièrement triste. Elle était assise aux côtés de Jonathan, l'air plutôt sereine, attendant patiemment le repas comme une gentille petite fille.

Tant qu'elle reste calme, ça me va, pensa Jonathan, Il faut aussi que je parle aux autres... poneys... ou personnes.

Jonathan n'était pas vraiment du genre à venir voir une personne, lui parler, puis devenir son meilleur ami. Il était souvent distant avec les autres. Mais là, la situation était différente.

« Psst ! », il interpella un poney à ses côtés. Un étalon marron noisette qui remarqua son appel.

« Tu es un brony ? » demanda Jonathan sans réelle espoir.

Le poney cligna des yeux dans l’incompréhension et la surprise « Bah... Ouais. Je le suis. Mais pourquoi ? »

Jonathan n'en croyait pas ses oreilles de poney ! Un autre brony !

« Peu importe ! Fais passer la question. Demande aux autres s'ils le sont. »

L'étalon ne comprenait pas où Jonathan voulait en venir, mais il s’exécuta et commença à demander à son tour aux autres poneys.

Alors que le mot passa, des tuyaux commencèrent à se mettre en place. Ils descendaient du plafond, des tuyaux transparents aussi large qu'une assiette. Et, tout doucement, venaient se mettre devant chaque poney.

Ces drôles de machines inquiétèrent beaucoup les nouveaux résidents du Sanctuaire. Voilà qu'ils allaient être nourris comme des poules en batteries. La seule présence humaine permettant d'un peu les considérer comme des êtres conscients et honorables était les gardes qui s'étaient placés dans le réfectoire de manière à entourer tous les poneys de leur présence.

On ne pouvait pas voir leur visage. Un uniforme noir sans aucune nuance de couleur, contrastant avec les murs blanc comme neige.

Tout autour de Jonathan, des chuchotements se faisaient entendre. Il pouvait entendre des « Oui. », des « Moi aussi. » ou « Bien sûr que je le suis. » La question passait et les réponses affluaient.

« Pssst ! » interpella Amélie à ses côtés.

« Quoi ? »

« Tu es brony toi ? », demanda-t-elle de sa petite voix.

Jonathan rigola sous la surprise de la question. Vraiment, le mot était passé vite.

« Oui, je le suis. Et toi ? »

« Je sais pas ce que c'est », répondit-elle tout tranquillement, « C'est pas du gâteau ? »

Jonathan rigola une nouvelle fois, « Non. Enfin. Si ! Mais là, c'est autre chose. »

Un grincement sourd, suivi d'une inspiration forte commença à faire trembler les tuyaux devant chaque poney. C'était le repas qui semblait venir.

Une seconde après, des légumes et fruits descendirent de chaque tuyau. Dans un tremblement sourd, il se vidèrent sur les tables des poneys.

La méthode était rustre et sans empathie. Ils nourrissaient leurs hôtes comme des bêtes.

Une pomme, des tomates, des carottes... Tout plein de bons fruits et légumes frais descendaient.

« Ouh ! Des tomates ! », s'émerveilla Amélie. Elle attrapa l'un de ses fruits dans son sabot sans trop de difficulté, et mordit dedans, bien goulûment.

« J'aime les fruits ! Mais là. Ça manque un peu de sel », commenta la petite pouliche.

« Si seulement j'avais un peu de ta naïveté », rêvassa Jonathan. Il était honnête ! Vraiment, cette petite Amélie n'avait aucune idée de ce qui se passait.

Il attrapa une pomme verte, bien acide, et croqua dedans, retirant un morceau bien généreux. Pour remarquer une chose.

Jonathan mâcha lentement le morceau dans sa bouche. Quelques chose était bizarre, il y avait une présence dans sa bouche qui... Un poney a-il des....

Jonathan regarda un autre étalon qui mangeait, d'ailleurs assez salement, une orange juste devant lui.

Et il vit ses dents. Et parmi ses dents, quelques unes en particulier.

Des incisives.

Cet étalon avait des incisives.

Jonathan était un fin observateur. Il aimait enquêter pour résoudre les mystères. Et là, il en avait un beau devant lui.

Mais plus que tout, il commença à regarder tout autour de lui. Dans toute la pièce, là où ses nouveaux congénères se trouvaient. Humains, maintenant, poneys. Et il remarqua des similarités plutôt flagrantes.

Au début, il ne pouvait pas le voir. Il était bien trop sonné, ou stupéfait, pour comprendre tout ce qui passait en réalité autour de lui, mais maintenant il pouvait voir !

Premièrement, aucun poney dans cette salle n'avait de marques de beauté . Aucun ! Parmi les milliers de poneys, aucun n'avait le moindre dessin, ou tatouage, sur son flanc. Alors qu'ils ressemblaient trait pour trait aux poneys d’Equestria.

Et deuxièmement que tous les poneys de cette salle, tous ces anciens humains maintenant transformés, n'étaient que des poneys terrestres.

Jonathan avait des vertiges rien qu'à l'idée de devoir bientôt répondre à toutes ces questions.

Pourquoi les dents ? Pourquoi des flancs vierges ? Pourquoi n'y avait-il que des poneys terrestres ?

Qu'était en réalité le Sanctuaire ?

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SkySound
SkySound : #41848
Quand la suite ?
Il y a 1 an · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #38128
J'ai oublié de te dire, ce n'est qu'un détail insignifiant mais la citation exacte est " L'homme est un loup pour l'homme " (en latin ça donne : Homo homini lupus est )
Il y a 2 ans · Répondre
sointaminn
sointaminn : #38116
Non non, pas du tout, mais vu qu'il y a toujours des trucs à dire, autant les dire ^^
Y a pas de grosses erreurs, sinon on te l'aurait certainement déjà dit.
Il y a 2 ans · Répondre
Appledreamer
Appledreamer : #38114
sointaminn28 avril 2016 - #38110
En fait, j'ai envie d'écrire une espèce de critique constructive, alors ptet que j'éditerais ce message un jour avec.
En attendant, voici un commentaire inutile.


Ça serait très intéressant. Moi en tout cas je n'attend que ça. ^^
Serais-ce en rapport avec mon style d'écriture ? Ou l'histoire elle-même ? Moi après j'adore débattre. :)
Il y a 2 ans · Répondre
sointaminn
sointaminn : #38110
En fait, j'ai envie d'écrire une espèce de critique constructive, alors ptet que j'éditerais ce message un jour avec.
En attendant, voici un commentaire inutile.
Il y a 2 ans · Répondre
Br0hoof
Br0hoof : #38032
Mhe mhe attend y'a du racisme la ou comme dirait FreeWill de MAI c'est du tribalisme
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #38027
Aye! Si même le "seigneur et maitre" de l'histoire ne le sais pas... Je donne pas cher de leur peau ! X)
Il y a 2 ans · Répondre
Appledreamer
Appledreamer : #38013
cedricc66626 avril 2016 - #38010
Hé bien... Tant de "mystères mystérieux". Ça s’épaissit... Je me pose les mêmes questions que lui et veut aussi en connaitre les réponses. Sans compter, qu'est-il advenu des autres ? Sa monte d'un cran niveau tension ton histoire.


Mystère et boule de gomme !
Pour te dire vrai, moi-même je ne le sais pas. X)
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #38010
Hé bien... Tant de "mystères mystérieux". Ça s’épaissit... Je me pose les mêmes questions que lui et veut aussi en connaitre les réponses. Sans compter, qu'est-il advenu des autres ? Sa monte d'un cran niveau tension ton histoire.
Il y a 2 ans · Répondre

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