Sunset se précipita vers Aria, celle-ci tenait toujours l’arme pointée vers le chef des Iron Skulls. Le monde semblait s'accélérer autour de la sirène et tout son corps, au final si silencieux pendant l’action, lui envoyait maintenant des signaux de douleur amplifiés par la fatigue accumulée dans la journée.
Elle sentit un liquide chaud couler le long de son bras gauche, une immense douleur émanant de son épaule. Son regard se dirigea sur l’origine de cette douleur. Son blouson de cuir était troué à cette endroit.
Aria sentait son corps faiblir, l’adrénaline quittant celui-ci. L’arme dans sa main devenait de plus en plus lourde. Elle avait du mal à maintenir sa prise sur celle-ci. Sa vision commençait à se troubler, le monde devenant flou autour d’elle. La sirène eut le temps de voir Stormy Vision sauter sur le chef du gang qui tentait de s’enfuir pour le maintenir au sol. Aria se sentit partir vers l’avant, ses jambes n’ayant plus la force de la soutenir. Elle eut le réflexe de mettre la sécurité sur l’arme avant de toucher le sol. Elle savait qu’un tir était si vite parti, et elle ne voulait pas qu’un de ses amis soit blessé par sa faute.
Elle sentit deux mains l’attraper et la retourner sans ménagement. Des tons rouges et or remplirent sa vision. Aria avait du mal à voir, et ses paupières étaient si lourdes. Elle commença à fermer les yeux.
“Aria!” Hurla Sunset, la voix remplie de larmes. “Aria, reste avec moi.”
“Sunset, appuie fort sur sa blessure, et surtout ne relâche pas la pression.” ordonna Aura, la voix assurée. “Aria, j’ai besoin que tu restes éveillée, tu comprends?” Sa voix était si douce, il semblait si proche. Aria voulait écouter Aura, mais elle était si fatiguée. “Aria, il faut que tu luttes, que tu restes avec nous.”
Aria sentit une forte pression sur sa blessure à l’épaule. Une forte douleur lui parcourut tout le corps et la réveilla. Elle eut assez de force pour ouvrir les yeux. Elle distinguait un peu mieux le visage de Sunset penché sur elle, les deux bras tendus sur sa blessure pour arrêter le saignement.
Aria tourna la tête vers Aura.
“T’as vraiment merdé avec tes renseignements Aura” commença la sirène d’une voix faible “T’avais pas parlé de flingues.”
Aura se rapprocha un peu.
“Je suis désolé. J’ai merdé. Maintenant reste calme, arrête de parler. Les secours vont arriver.” Aura se retourna et se dirigea d’un pas assuré vers ses autres collègues.
“Comment va ma soeur ?” demanda Aria en se tournant vers Sunset. “J’ai du mal à la voir.”
“Elle va bien. Reste calme, comme Aura a dit. Tout va bien se passer”. La voix de Sunset trahissait le fait qu’elle n’était pas rassurée.
Aria se mit à fixer le plafond. Elle devait se concentrer pour rester éveillée. Elle sentait les mains de Sunset trembler sur sa blessure. Elle voulait la rassurer, lui parler, mais cela lui semblait si difficile. Elle avait une forte envie de dormir, de se laisser gagner par cette torpeur qui semblait si douce. Lutter contre cette envie lui prenait tant d’énergie. Tout ce silence autour d’elle lui laissa l’opportunité de se poser des questions. Comment avait-elle pu merder à ce point ? Aria était énervée contre elle-même d’avoir pris cette balle. Elle se trouvait si faible d’avoir commis une telle erreur. Jamais ça ne lui serait arrivé si elle avait eu ses pouvoirs.
Les sirènes de police résonnèrent dans l'entrepôt, sortant Aria de ses pensées. En dehors de ce bruit, tout était si calme. Aura, Snow et Vision avaient maîtrisé les membres du gang qu’Aria avait battus. Ils étaient tous à genoux, les mains ligotées dans le dos. Aria parvint à distinguer Adagio assise sur l’un des canapés, son regard toujours aussi vide. La sirène rassembla ses dernières forces pour parler.
“Sunset ?” Sa voix était si faible.
“Oui Aria ?” répondit Sunset, sa voix semblant un peu plus calme.
“Je te confie ma soeur,” termina Aria avant de se laisser gagner par le sommeil.
Les rayons du soleil caressèrent le visage d’Aria. Cette douce chaleur commença à la réveiller. Elle entendit une porte d’ouvrir.
“Dame Aria, Il est l’heure de vous lever.” fit une douce voix.
“Satine ? C’est toi ?” demanda Aria, un peu surprise.
“Oui, ma dame. Qui voudriez vous que se soit d’autre ? Souhaitez vous que je vous prépare le bain ? Vos sœurs m’ont demandé de vous prévenir qu’elles vous attendraient au café habituel.” répondit la femme de chambre avec une révérence.
“Merci,” fit Aria en se levant. “Je prendrai bien un bain, c’est une excellente idée.” Elle se dirigea vers la fenêtre de sa chambre. Elle avait une magnifique vu sur la Seine. La sirène regarda les péniches passer sur le fleuve pendant que Satine lui tendait un café.
“Satine, j’ai fait un horrible cauchemar.”
“Ma dame, les cauchemars ne sont pas réels. Si je peux me permettre de vous donner un conseil, vous devriez l’oublier.”
“Tu es toujours de bon conseil, ma petite Satine,” répondit Aria en saisissant le café.
L’odeur de ce café était un plaisir pour Aria. Elle avait toujours apprécié cette odeur, et savait que le goût serait à la hauteur de celle-ci. La sirène n’avait jamais connu quelqu’un capable d’égaler Satine dans l’art de préparer cette boisson. Cette journée commençait si bien, tout était si parfait. Mais quelque chose troublait Aria. Elle avait l’impression d’entendre un rythme lointain et régulier. Un son très léger, mais qui ne semblait pas naturel.
“Quelque chose vous trouble, dame Aria?” s’inquiéta Satine.
“Ce n’est rien, Satine. Juste ce cauchemar qui m’ennuie. Il m’a semblé si réel.” répondit Aria, le regard perdu sur l’animation de la ville.
“Il est fini maintenant, ma dame. Vous devriez aller au bain maintenant, Dame Adagio ne semblait pas d’une grande patience ce matin”
“Comme à son habitude,” répondit Aria en regardant la tasse qu’elle avait commencé à boire.
Il avait un goût légèrement différent de son habitude. Quelque chose de très léger, mais qui gênait Aria. Le rythme se faisait de plus en plus présent. Chaque battement était calé sur son coeur, le reproduisant de manière parfaite, mais avec un son beaucoup plus aiguë.
“Satine,” Commença Aria avec un petit sourire, “je ne crois pas que c’était un cauchemar.”
“Dame Aria ?” S’inquiéta le femme de chambre. “Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Si vous vous sentez mal, je peux faire mander un coursier pour prévenir vos sœurs. Nous pourrions passer la journée ensemble, vous pourriez vous reposer pendant que je m’occupe de vous.”
“C’est très tentant, et j’aimerais rester avec toi plus longtemps, Satine, mais je dois retrouver mes sœurs. Elles ont besoin de moi”
Elle saisit la femme de chambre et l’embrassa
“Jamais je ne t’oublierais, mon amour,” fit Aria. La chambre commença a disparaître autour d’elles.
Aria ouvrit les yeux. Elle reconnut le rythme qui l’avait gênée pendant son rêve. Il s’agissait d’un moniteur cardiaque surveillant la santé d’Aria. Elle était allongée dans un lit d'hôpital. Elle sentait que quelqu’un lui tenait la main. Son regard se dirigea vers cette personne. Sonata était assise à coté du lit, la tête posée sur celui-ci, visiblement endormie.
“C’est donc à ça que ressemble l’au-delà ?” commença Aria. “ Je ne sais pas si je vais l’apprécier.”
“Aria !” S’exclama Sonata en se réveillant en sursaut. “Tu m’as fait si peur!”
Sonata sauta au cou de sa soeur, touchant l’épaule endolorie d’Aria, lui provoquant une immense douleur. Aria grogna et Sonata relâcha son étreinte.
“Désolée, Aria, vraiment désolée,” fit Sonata
“Si tu me promets de ne pas recommencer, je veux bien te pardonner,” répondit Aria
“Désolée,” continua Sonata. “C’est juste que je suis si contente que tu ailles mieux. C’était si dur pendant que tu n’était pas là.”
“C’est bon, je suis revenue,” la rassura Aria. “Combien de temps je suis restée inconsciente?”
“Trois jours. Je suis si heureuse que tu sois revenue.”
“Je n’allais pas te laisser seule. Je ne veux pas imaginer dans quels ennuis tu te serais mise sans moi.”
“Mais je suis capable de m’occuper de moi !” s’indigna Sonata.
“Bien sûr, Sonata. Comme en Espagne ?” répondit Aria
“Mais, c’était il y a longtemps. T’avais promis de plus en parler.”
“Prends ça comme une vengeance pour mon épaule,” dit Aria en regardant par la fenêtre. Le soleil était déjà bien bas. “Tu ne devrais pas être au travail ?”
“Je commence dans une heure. Je voulais rester auprès de toi un peu plus longtemps.”
“Tu es trop gentille, Sonata,” répondit Aria en caressant les cheveux de sa soeur.
“Tu ne m’as pas touchée comme ça depuis Paris,” fit Sonata en saisissant la main de sa soeur. “Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Où est la Aria que je connais ?”
“Ce n’est rien, Sonata,” répondit Aria en souriant. “Je viens juste de rêver de Satine.”
“Oh,” fit Sonata en commençant à rire. “Et comment s’est passé ton rêve, pas trop fatiguant?”
Un grand sourire parcourait le visage de Sonata. Elle avait bien connu Satine et n’avait pas arrêté de taquiner Aria à cause de l’affection qu’elle avait pour cette humaine à l’époque.
“Ça ne te regarde pas,” répondit Aria
Le porte de la chambre s’ouvrit et un docteur entra.
“Miss Blaze, vous êtes réveillée ?” s'étonna-t-il. “Miss Dusk, nous vous avions demandé de nous prévenir si votre soeur se réveillait.”
“Désolée,” fit Sonata en mimant une enfant prise en train de faire une bêtise.
“Je vais vous demander de sortir, je dois voir votre soeur en privé, miss Dusk.”
Sonata semblait triste de devoir quitter sa soeur. Elle regarda Aria, son regard la suppliant de la laissait rester. Aria toucha la joue de sa soeur et lui dit :
“Ne t’inquiète pas, tu pourras revenir me voir demain. Je serai toujours là.”
Aria fit un sourire à Sonata, qu’elle lui rendit en attrapant sa main. Elle sortit de la pièce en lui faisant un signe de la main.
Le docteur attrapa plusieurs papiers accrochés au pied du lit. Il les parcourut rapidement, puis regarda la sirène.
“Comment vous sentez vous, miss Blaze ?” demanda-t-il.
“J’ai mal partout, et j’ai l’impression de planer un peu, sinon ça va. J’ai juste pris une balle dans l’épaule,” répondit Aria avec un ton sarcastique.
“Vous vous en sortez plutôt bien, miss Blaze,” repris le docteur d’une voix sérieuse. “La balle n’a rien touché de vital. Vous avez cependant perdu beaucoup de sang. Vous avez aussi une fracture des métacarpe de la main gauche.”
“Docteur,” l’interrompit la sirène, “bien que cela semble très intéressant, la seule chose que je veux savoir, c’est combien de temps je vais devoir rester ici, et surtout dans combien de temps je pourrai reprendre mon travail.”
“Miss Blaze, nous souhaitons vous garder en observation au moins une semaine. Une blessure par balle reste un traumatisme grave, et nous aimerions veiller à ce qu’il n’y ait pas de complications. Vous ne pourrez pas utiliser votre bras gauche pendant deux à trois mois, le temps que la blessure guérisse. Vous devrez maintenir le bras en écharpe pendant tout ce temps.”
“Vous êtes en train de me dire que ne pourrais pas travailler pendant 3 mois?” fit Aria en s’énervant.
Ne pas pouvoir travailler pendant une si longue période était un problème pour elle. Si elle ne travaillait pas, elle ne toucherai pas son salaire et Sonata ne pourrait pas combler une telle perte de revenu même en doublant ses services. Le travaille d’Aria était trop bien payé pour s’en passer pendant trois mois. Elles allaient se retrouver obligées de vendre quelques-uns de leur précieux souvenirs rien que pour payer les frais d'hôpitaux et pour pouvoir vivre pendant cette période. Elle ne voulait pas se séparer de ses objets, tous ayant une histoire, même mineure, qui était importante dans les vies des sirènes.
“Je dis juste que vous ne pourrez faire aucune activité physique importante durant votre convalescence pour éviter de forcer sur votre bras.“
Aria souffla. Elle devait se résigner à cette condition. Elle était persuadée qu’elle aurait pu éviter cette balle. Elle s’en voulait de ne pas avoir réussi à l’éviter. Elle était persuadée que son état était entièrement de sa faute. Elle repensa alors à sa soeur. Si c’était le prix à payer pour la sauver, elle était prête à le payer.
“Docteur,” demanda-t-elle en calmant sa voix, “Comment va ma soeur ?”
“Vous voulez parler de miss Dazzle ?” répondit le docteur. “Je suis désolé, je n’ai pas le droit de discuter d’un autre patient sans l’accord de son responsable légal.”
“Pourquoi? Je suis sa soeur.” répondit Aria violemment, tirant sur les perfusions qu’elle avait au bras. Une forte douleur lui parcouru l’épaule qu’elle venait d’utiliser.
“Restez calme, miss Blaze.” fit le docteur en la replaçant dans le lit. “Vous ne devez pas forcer sur cette épaule.” Le docteur vérifia si Aria n’avait rien arraché. “Je suis désolé de ne rien pouvoir vous dire pour votre soeur. Son responsable légal a dit qu’il souhaitait vous en parler directement.”
“Et qui est son responsable légal ?” demanda Aria.
“Mister Aura,” répondit le docteur.
Aria souffla d’agacement en entendant cela. Sonata avait encore une fois fuit ses responsabilités.
“Je suppose que Sonata l’a aussi nommé comme responsable pour moi.”
Aria voulait vraiment s’énerver contre Sonata, mais elle la connaissait bien. Sonata n’avait jamais apprécié les responsabilités, encore moins qu’elle. Plus ses responsabilités étaient importantes, plus elle les fuyait. Sa soeur était comme ça, et Aria ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.
“Votre soeur est restée responsable de vous. Elle a juste désigné mister Aura comme responsable de miss Dazzle.”
Aria regarda le docteur d’un air surpris. Elle avait du mal à comprendre pourquoi Sonata avait décidé de ne s’occuper que d’elle. Elle se sentit un peu plus légère, une nouvelle dose de médicament venant de lui être injecté par les machines auxquelles elle était reliée. Elle n’arrivait plus à réfléchir, elle se sentait fatiguée, malgré les trois jours qu’elle venait de passer à dormir. Elle luttait pour rester éveillée.
“Je vais vous laisser vous reposer, miss Blaze.”
La voix du docteur paraissait si lointaine à Aria. Il semblait lui dire quelque chose, mais elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il disait. Elle crut entendre le bruit de la porte s’ouvrir avant de s’endormir.
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@SonatWilipie : En 1000 ans dans le monde des humains, elles ont pu visiter des pays. Et je n'ai pas précisé l'époque quand Aria parle de l'Espagne. Peut-être que j'en parlerais plus tard dans la fic ^^.