L’expédition composée des Princesses et d’une grande partie des deux armées royales survolaient la forêt Everfree, où des poneys avaient vu le couple y pénétrer pour la dernière fois il y a déjà presque une demi-journée. Les corps étaient fatigués, les mines sombres, les traits tirés, mais personne ne voulait rentrer avant d’avoir retrouvé sains et saufs les deux gardes.
Le jour commençait à se lever, plus tôt que d’habitude car Celestia souhaitait faciliter les recherches qui se déroulèrent longuement dans la pénombre. Les équipes étaient séparées et doté de sifflets au cas où l’une d’elle les retrouverait en premier.
« J’ai bien peur que les chances de les retrouver s’amenuisent d’heure en heure », expliqua Moon Dancer, qui volait près de Celestia dans le soleil levant. « Princesse, est-ce que nous cherchons dans la bonne direction ? Ils sont peut-être déjà aux confins d’Equestria. »
Tout en ne cessant pas de battre des ailes, Luna répondit. « Capitaine, leur état physique ne leur permettait pas de parcourir une telle distance. J’ai réussi à sentir la présence d’une de mes batponeys au sein même de la forêt. Ils ne sont pas loin. » Elle fit une pause. « Nous devons continuer, nous n’avons pas le droit d’abandonner tant que nous n’aurons pas tentés le tout pour le tout. »
« A vos ordres, Maîtresse », répliqua Moon. « Une seconde équipe va bientôt arriver pour que les soldats puissent aller se reposer quelques heures à Poneyville, comme vous l’avez demandé. »
« Merci, capitaine », le remercia chaleureusement Luna, avant de tourner la tête vers sa sœur, qui semblait très inquiète, et qui n’avait prononcé que quelques mots depuis le départ.
« Tia, ne t’en fais pas pour eux, nous allons les retrouver. Ce n’est plus qu’une question de minutes. Il ne reste que quelques endroits de la forêt à explorer », essaya de la rassurer la Princesse de la Nuit. Celestia finit par enfin regarder sa sœur.
« Je l’espère. Je ne me pardonnerais jamais s’il leur était arrivé quelque chose…. » Elle se tut un moment. « Ce serait comme te reperdre une seconde fois. »
Les mots résonnèrent profondément dans l’âme de Luna. Celestia montrait rarement son inquiétude, même envers elle, ne laissant jamais une fissure craqueler son visage serein en toutes circonstances. Elle réfléchit quelques instants et se rapprocha de sa sœur, tendant le cou pour brosser son museau contre la joue de la Princesse du Soleil. Celestia se laissa faire et renvoya le geste d’affection. Luna prit l’un des sabots de sa sœur dans les siens et parla d’une voix douce.
« Tia, écoute-moi bien. Nous allons les retrouver, sains et saufs, et nous pourrons leur dire qu’ils n’ont plus à se cacher et qu’ils pourront vivre leur amour au grand jour, que c’est grâce à eux que la paix pourra régner entre les deux armées. Pense à ça, pense au bonheur qu’ils ressentiront, et tout se passera bien. »
Celestia sourit et caressa les sabots de sa chère sœur. « Merci, Luna. Merci », répondit-elle simplement, avant de se refocaliser sur la mission.
L’une des équipes signala la présence de changelins au sol, et l’inquiétude reprit de plus belle. Le reste des équipes se dirigea vers la zone et éloignèrent, avec l’aide des Princesses, les créatures rassemblés en un endroit. En se dispersant, deux corps inertes se découvrirent sous les yeux horrifiées des troupes.
Golden et Midnight, les crinières et pelages salis, avec des traces de morsure sur une grande partie de leurs corps. Golden avait tenu bon et avait encaissé les coups en se mettant au-dessus de la batponey, qui avait quand même été bien mordue malgré la protection offerte par le pégase.
Personne n’osa bouger pendant un moment, choqué par la scène devant leurs yeux, certains commençant même à pleurer, y compris les Princesses, qui s’avancèrent lentement vers les deux amants, liés jusqu’au bout ensemble, dans un dernier geste d’amour jeté à la face de ce monde injuste, qui aurait fait fondre le cœur le plus glacé d’Equestria. Certains gardes se soutenaient mutuellement en s’étreignant amicalement, toute rancœur désormais éteinte. Si cela empêchait deux êtres issus de leurs propres rangs, deux camarades, deux frères et sœurs, de s’aimer, alors cette haine ne valait pas la peine de demeurer dans les esprits et les cœurs.
Celestia et Luna arrivèrent face aux deux corps inertes, et Celestia se pencha pour essayer de trouver une trace de vie. Elle sentit un souffle, très faible, émaner de leurs lèvres. Elle fit signe à sa sœur et toutes deux se penchèrent pour laisser leurs cornes englober le couple, afin de prodiguer des soins. Une aura lumineuse bleue et rose les entoura, et peu à peu, les marques de morsures se refermèrent une à une, redonnant une apparence un peu plus paisible à leurs corps.
« Ils sont encore en vie, mais très affaiblis », annonça Celestia. « Les changelins se sont nourris de leur amour, et celui-ci a dû être très fort au vu du nombre de morsures qu’ils avaient. Ils ont pu être nombreux à s’en nourrir. Midnight et Golden s’en sortiront, mais auront besoin de beaucoup de repos avant de pouvoir se remettre sur leurs sabots. »
Luna lança un sort de sommeil sur les deux afin de leur permettre de reprendre des forces. Peu de temps après, les deux Princesses, ainsi que la batponey et le garde, se téléportèrent vers Canterlot, en direction de l’hôpital royal, tandis que les autres soldats repartaient vers la cité royale, la mine un peu moins sombre que plus tôt mais toujours assez concernés pour la santé de leur frère et sœur d’arme. Le vol de retour se fit dans un silence glaçant, en espérant entendre de bonnes nouvelles à leur retour.
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Dans une des chambres de l’hôpital royal de Canterlot, un moniteur cardiaque fredonnait le même rythme lancinant au rythme des battements de cœur d’une batponey. Le tempo était faible, mais porteur d’un souffle de vie qui ne demandait qu’à s’intensifier.
Un mince filet de lumière passa à travers les stores, et le soleil de Celestia atteignit les yeux de la batponey, qui commença à se réveiller. Elle grogna un peu, luttant contre l’ennemi, avant d’ouvrir un œil et de constater la blancheur de la pièce. Elle se réveilla en sursaut.
Ses yeux scannèrent la pièce à toute vitesse, de gauche à droite, de haut en bas, et elle comprit rapidement qu’elle était dans une chambre d’hôpital. Elle essaya de se rappeler de ce qui s’était passé. La forêt Everfree, les changelins, Golden… GOLDEN !
« Mmmm…… »
En entendant ce son, elle tourna sa tête vers la gauche, et vit le garde se retourner dans son lit, pour lui faire face. Midnight bondit hors du lit, débranchant les quelques câbles sur son corps, et se hâta vers Golden. Elle s’arrêta devant, et passa tendrement un sabot sur sa joue, heureuse de le voir en vie. Elle se sentait encore fatiguée, mais voir son amour lui donna une force supplémentaire.
Golden ouvrit un œil, puis l’autre, face à la plus belle chose qu’il avait vue de sa vie.
Le visage souriant de Midnight, avec une aura lumineuse derrière elle, qui l’englobait tel un ange avec des ailes de batponey.
Il tendit le sabot et caressa la joue de la jument. « Midnight ? » demanda-t-il, pour s’assurer qu’il ne rêvait pas.
« Oui ? »
« On est morts ? »
« Y’a qu’une seule façon de le savoir. »
Elle se pencha et l’embrassa à pleine bouche, avec une tendresse indescriptible. Golden ferma ses yeux et la laissa grimper sur son lit, pendant qu’elle se mettait à califourchon sur lui, sans rompre le baiser. Ils se prirent par les sabots et se collèrent l’un à l’autre. Leur étreinte était si douce et paradisiaque que tous deux auraient pu vraiment croire qu’ils étaient passés dans un autre monde. Après de longues minutes (au cours desquelles le moniteur cardiaque de Golden s’emballa), Midnight recula et demanda.
« C’est assez réel pour toi ? »
« C’est encore mieux que la réalité quand c’est avec toi », répliqua-t-il, faisant glousser la batponey.
« Ouais, on est dans la vraie vie. Y’a que le vrai Golden pour être aussi mielleux. » Elle s’allongea sur lui, et lui donna un gros câlin, en faisant attention à ne pas lui faire de mal, car ils étaient tous les deux couverts de bandages. Le silence de leur étreinte dura un long moment, avant que Midnight ne lui murmure.
« Merci pour m’avoir protégé des changelins. T’as dû te faire dévorer comme pas possible. »
Golden sourit et passa son sabot dans sa crinière encore sale, mais toujours aussi agréable au toucher à ses yeux. « Hé, je t’avais promis de te protéger, et c’est ce que j’ai fait. » Il l’amena vers elle et l’embrassa sur le front. « Je tiens toujours mes promesses. »
Ils continuèrent à s’étreindre, se câliner, se caresser et s’embrasser pour rattraper le temps perdu. Si bien qu’ils n’entendirent et ne virent pas l’arrivée de visiteurs dans leur chambre d’hôpital. Quelqu’un racla bruyamment sa gorge, et les deux amants tournèrent la tête vers la porte. Ils écarquillèrent les yeux et prirent peur.
Moon Dancer, Sun Glow, et les Princesses se tenaient là devant eux, un peu gênés d’avoir stoppé un tel instant.
Midnight et Golden se tinrent fermement, sabots bien calés autour de la poitrine de l’autre, terrifiés à l’idée d’être à nouveau jetés en prison loin l’un de l’autre.
« Ne vous approchez pas ! On ne veut plus être séparés ! On ne veut plus se cacher ! Oui, je l’aime ! J’aime cette batponey, et je me fiche si c’est interdit ! J’aime cette jument plus que tout au monde et je ne vous laisserais pas l’emmener !! » hurla Golden, retrouvant de la force pour défendre sa bien-aimée.
« Ouais ! Je l’aime aussi ! Et peu importe qu’il soit un garde royal, je l’aime comme il est ! Faites ce que vous voulez de nous mais ne nous séparez plus jamais ! Je ne veux plus passer une seconde de ma vie sans lui !! Allez à Tartarus, Luna ! » cria Midnight en resserrant encore plus son étreinte et en embrassant rapidement l’étalon. Tous deux fermèrent les yeux et se préparèrent au châtiment suprême.
Il ne se passa rien, à part que Celestia et Luna se mirent à rire délicatement. Les Princesses s’avancèrent vers le couple, qui écarquilla les yeux, sans desserrer leur étreinte.
« Je savais que votre amour était fort, mais pas au point de prononcer des insultes en direction d’une Princesse », rit Luna, en s’arrêtant devant eux, aux côtés de sa sœur. « Mais je ne t’en veux pas. Après tout, c’est grâce à toi et à Golden Sun que nos armées vont entamer une nouvelle ère. »
Le couple se regarda, confus et perplexe, avant de se retourner vers les Princesses. « Que voulez-vous dire ? » demanda Golden. « Je ne comprends pas. »
Celestia continua le récit. « Golden Sun, Midnight Storm, votre amour a montré à tous que les batponeys et les gardes royaux pouvaient s’entendre, vivre en amis, et même s’aimer. Votre fuite et ce qui l’a précédé nous a alertés, et nous avons réussis à stopper la bataille que s’apprêtait à mener vos deux unités. » Celestia s’inclina en signe de respect, sous le regard encore plus ébahi du couple.
« Nous regrettons de ne pas avoir compris plus tôt ce qui se passait, et nous regrettons encore plus de ne pas avoir pu empêcher les souffrances que vous avez subies. J’espère que vous pourrez nous pardonner », Luna s’inclina aussi, suivie de près par Moon et Sun, qui s’avancèrent à leur tour vers le lit. Avant de leur laisser la parole, Celestia conclut.
« Vous pouvez désormais vivre votre amour sans vous cacher. L’interdiction des relations entre batponeys et gardes royaux est désormais abolie », annonça la Princesse avec joie. Les visages des deux poneys s’illuminèrent et ils s’embrassèrent, le soulagement se mêlant avec un bonheur enfin à portée de sabots.
Moon Dancer s’avança jusqu’au lit et retira son casque. « Soldat Sun, j’étais présent quand nous t’avons retrouvé avec Midnight dans la forêt Everfree. Tu as agi comme tout bon soldat, en protégeant ta camarade, peu importe le prix à payer. Tu as fait preuve de courage, comme le stipule les règles qui nous régissent. En égard à ce que tu as fait, je suis heureux de te décerner la médaille d’honneur de la garde des batponeys. Je ne l’ai pas sur moi, mais nous te la donnerons lors d’une cérémonie organisée en présence de nos deux armées. »
Sun s’avança et continua. « Cette cérémonie scellera la paix entre nos deux unités, et Midnight recevra aussi une distinction jusque-là seulement réservée aux gardes royaux. Vous avez fait prendre conscience à tout le monde que nos armées ennemies peuvent, et doivent, collaborer ensemble pour la paix d’Equestria. Midnight, au nom de la garde royale, nous te remercions, toi et Golden. »
Sun et Moon les saluèrent, et le couple retourna le geste, à la fois soulagés et heureux de savoir que leurs actions avaient conduit à un changement qu’ils n’osaient pas imaginer jusqu’ici. Les deux capitaines quittèrent la pièce, les laissant seuls avec les Princesses.
« Votre amour est puissant », commença Celestia. « Et précieux, car unique. Je vous souhaite de vivre longtemps ainsi. Nous allons vous laisser seuls. Après tout, vous avez du temps à rattraper. » Elle finit par un clin d’œil, que renvoya Midnight. En tournant la tête vers Luna, la batponey eut une question qui éclot dans son esprit.
« Princesse, comment avez-vous su pour… nous deux ? » demanda-t-elle, en faisant signe vers Golden. Luna réfléchit quelques secondes le temps de formuler sa réponse.
« Il y a quelques jours, tu as fait un cauchemar où se trouvait Golden. Tu t’inquiétais pour lui, et cette peur était si puissante qu’elle a réussi à pénétrer dans la lande des rêves que je surveille, malgré ton statut de batponey. En faisant des recherches, j’ai remonté le fil jusqu’à toi, et moi et ma sœur avons pu stopper à temps la confrontation. » En finissant, elle se pencha pour faire un câlin à sa sœur, dont le sourire rayonna dans toute la pièce. « Vous avez la vie devant vous, Midnight et Golden. Et vous pouvez la vivre sans vous cacher. Alors profitez-en. »
Elle s’inclina, ainsi que Celestia, et quittèrent toutes deux la pièce. Midnight et Golden restèrent quelques instants sans bouger, encore un peu sous le choc. La batponey finit par se rallonger contre l’étalon, qui se releva un peu pour mieux prendre sa jument dans ses sabots.
« On a fait un sacré truc, hein ? » demanda-t-il.
« Ouais. On fait une belle équipe, Golden », répondit Midnight en relevant sa tête. « T’as entendu la Princesse ? C’est grâce à un de mes rêves qu’on a réussi à s’en sortir…. »
« Heureux de savoir que tu rêves de moi », sourit Golden. « C’était quoi ton cauchemar du coup ? »
« T’étais un changelin. »
Golden étouffa un rire. « Sérieux ? Qui te dit que j’en suis pas encore un ? » Midnight poussa un soupir et leva les yeux au ciel.
« Je crois que j’ai eu ma dose de changelin pour un long moment. »
« Pareil. »
« Et toi, tu rêves de moi parfois ? » demanda Midnight, en commençant à jouer avec la crinière du pégase.
Golden fit semblant de réfléchir quelques secondes et répondit. « Pas besoin, puisque j’ai la jument de mes rêves sous les yeux. » Il l’embrassa sur la joue, faisant rougir la batponey.
« Awww, t’es vraiment l’étalon parfait, tu le sais, hein ? Je t’aime, Golden », sourit-elle avant qu’elle retourne le baiser.
« Je t’aime, Midnight. Et maintenant, on pourra vivre heureux pour toujours, ici à Canterlot, sans devoir attendre des jours pour se revoir. » Il reposa sa tête sur l’oreiller. « Ça, c’est une mission que j’accomplirais avec plaisir. »
Ils restèrent ainsi, l’un contre l’autre, pendant le reste de la matinée, s’étreignant tendrement, sans plus avoir besoin de se cacher, avant que quelqu’un ne vienne toquer à la porte. Midnight et Golden se levèrent, pour se dégourdir les sabots, et la batponey ouvrit la porte au visiteur.
« Salut la compagnie ! » se réjouit la voix de l’étalon qui entra dans la pièce à toute vitesse.
White Spear dans un fauteuil roulant.
Le silence tomba dans la pièce et sur le couple. Golden semblait le plus choqué des deux, les yeux grands ouverts et la mâchoire également, complètement stupéfait et immobile devant son ami désormais handicapé après qu’il l’ait défendu pour qu’il puisse s’enfuir. Midnight semblait aussi avoir du mal à encaisser, et regardait d’un air peiné Golden. Le pégase était comme tétanisé, mais il finit par bégayer quelque chose.
« W… White….. c-comment tu… tu te sens ? »
White sourit et répondit rapidement. « Comme tu vois, ça roule. »
Il n’avait pas perdu son humour et Golden ne put se retenir de lâcher un petit rire, qui s’étouffa très rapidement avec les pleurs, créant un mélange explosif qui resta coincé dans sa gorge. Avec grande peine, il tâtonna jusqu’à White et tomba dans ses sabots, tremblant de tout son corps et éclatant en larmes devant son ami dont le rêve était désormais brisé. Le poids de la culpabilité pesait sur ses épaules. Il n’avait pas pu le protéger, alors qu’il l’avait promis. Il avait sauvé Midnight, certes, et pouvait enfin vivre sa vie avec elle, mais il n’était pas préparé pour voir son ami dans un tel état.
Les pleurs de Golden résonnèrent pendant de longues minutes dans la pièce, en restant dans les sabots de son ami qui le laissa faire sans dire un mot, et Midnight ne put s’empêcher de laisser quelques larmes s’échapper à son tour de ses yeux.
« Allons… allons… Faut pas pleurer, Golden… », finit par le réconforter White. « Je suis en vie, c’est l’essentiel et puis… » Il tourna sa tête vers Midnight. « Tout s’est arrangé et vous pouvez enfin vivre ensemble. »
Golden sanglota encore durant quelques minutes, maculant de ses larmes la fourrure de White. « J’suis désolé… White… J’suis d-désolé… J-Je t’ai pas p-protégé… J-Je suis pas un vrai ami… E-Excuse-moi… », parvint-il à dire entre deux sanglots.
White le fit reculer et prit sa tête entre ses sabots, pour le regarder dans le blanc des yeux. « Golden, écoute-moi bien. Ce qui m’est arrivé, t’as pas à t’en vouloir. Compris ? T’as fait ce qu’il fallait, alors ne pleure pas sur mon sort. J’ai pas eu de bol, c’est tout. Ça aurait pu arriver en mission, ou même comme ça, c’est le destin. J’aurais pu mourir et je suis encore en vie ! Et puis c’est pas le moment de pleurer ! T’es avec Midnight, comme tu le voulais, comme tu en rêvais sans oser le dire, alors tire pas cette tête ! Souris, merde ! »
Golden se calma et cessa ses pleurs. Il étreignit encore longuement son ami et se reprit. « Ouais… Désolé, j’ai… Mais comment tu vas faire maintenant ? C’est fini les gardes avec moi… », se lamenta le pégase.
White agita un sabot et dit. « Bah, on m’a proposé de devenir prof à l’école de formation des gardes. Je vais dire oui. Et puis si ça se trouve, je pourrais remarcher un jour, enfin, c’est ce que m’a dit le doc. Et pour les gardes, je crois que t’as trouvé un nouveau coéquipier… ou plutôt, une nouvelle coéquipière », expliqua-t-il en faisant un clin d’œil vers Midnight.
Son ami sourit et retrouva sa voix. « Si on se retrouve avec des profs comme toi, Equestria court à sa perte. » Tous éclatèrent de rire, et White se réjouit de voir son ami ne plus s’attrister face à son sort. Midnight s’avança vers White et se stoppa devant lui.
« White, je… j’ai pas eu l’occasion de te remercier. Pour tout ce que t’as fait. Alors… merci, je sais pas quoi te dire d’autre, alors j’te dis simplement merci. » Elle lui fit un câlin que retourna avec joie le pégase. « Et je suis désolé pour ton… Euh… »
« T’inquiète, c’est pas ça qui compte. Vous deux, c’est ce qui est vraiment important. » Il tendit ses sabots pour faire un câlin de groupe, qu’ils firent durer longtemps, avant que White ne les relâchent. « Bon, assez de ces bêtises, faut que vous veniez voir tout le monde dehors, ils vous attendent depuis des jours ! » s’exclama-t-il en roulant vers la porte.
Midnight et Golden se regardèrent quelques secondes, avant que Golden ne tende le sabot. Midnight sourit et tendit aussi le sien, en enroulant doucement son sabot gris foncé autour du sabot blanc. Ils s’embrassèrent en suivant White qui passa la porte en premier. L’étalon se retourna et poussa un soupir de joie. Il secoua sa tête.
« Golden, t’auras tout le temps d’embrasser ta chérie plus tard. En plus, je te laisse la chambre pour toi et elle », expliqua White. Son ami tourna la tête et le regarda d’un air inquiet.
« Mais… White… tu vas faire comment… avec ton… » Il baissa les yeux, et White leva les siens au ciel.
« Mec, c’est pas parce que j’ai ça », il tapota son fauteuil, « que je ne peux plus rien faire. Regarde. » Il fit un tour sur lui-même à toute vitesse, en multipliant les virages serrés. « Et j’ai toujours mes ailes pour me déplacer hors du fauteuil », conclut-il en les déployant et en les faisant battre un petit coup.
« White… T’es sûr que… » bredouilla Midnight, en s’approchant de lui. « Je veux pas prendre ta place. Je sais que toi et Golden… »
« Hé », il tendit le sabot et le posa sur celui de Midnight. « J’insiste. C’est important pour vous deux. Et c’est pas comme si Golden et moi on sera plus potes. » Il fit un hoof-bump à son ami. « En plus, je serais à la chambre juste à côté. Comme ça, je pourrais taper dans les murs si vous êtes trop bruyants quand vous vous astiquerez l’armure. »
Midnight se mit à rire, mais Golden se forçait un peu plus, et il l’avertit. « White, tu me le paieras un jour. »
« Et toi, tu me dois toujours cent pièces », répliqua sans perdre une seconde le pégase. Golden poussa un soupir et reprit sa marche dans les couloirs de l’hôpital.
« Au moins, t’as pas perdu ton sens de l’humour », lui dit-il.
« Ni mon charme ravageur », ajouta son ami en prenant la pose et en montrant ses dents blanches.
« C’est bon de te revoir, White », Golden lui ébouriffa la crinière, sous le regard amusé de Midnight. Après quelques minutes de marche, sous les sourires des infirmières et patients, ils sortirent au grand air, en prenant une grande bouffée qui remplit leurs poumons de vie. Le ciel bleu était attrayant et vraiment trop tentant pour l’un des deux.
« White, on se voit tout à l’heure au camp ? J’aimerais d’abord faire quelque chose avec Midnight. » Ses mots firent lever un sourcil à la batponey. White hocha la tête et s’éloigna, comprenant les intentions du pégase. La jument s’avança vers Golden et lui demanda.
« Qu’est-ce que tu veux faire ? »
Il ne répondit pas et déploya simplement ses ailes. « Vole avec moi. »
« Euh… au cas où t’aurais pas remarqué… » Elle fit un signe de tête derrière elle et les bandages qui couvraient encore ses ailes.
« Je sais. Grimpe sur mon dos », lui offrit l’étalon. « On n’a plus à se cacher. On n’a plus à faire comme si rien ne se passait entre nous. On peut voler tous les deux ensembles dans le ciel de Canterlot. Et je ne veux le faire avec personne d’autre que toi. » ll se pencha vers elle et Midnight le laissa l’embrasser. Elle grimpa sur son dos, passa lentement ses sabots autour du cou du pégase et il se prépara au décollage. « Prête ? » demanda-t-il.
« Prête. Vas-y, vole pour moi. » Golden sourit et sentit son cœur se réchauffer, comme son corps, au contact du Soleil. Il commença à battre des ailes et à se soulever lentement, la batponey fermement accrochée à son dos. Ses sabots quittèrent le sol, et ils s’envolèrent de plus en plus haut, passant dans tout Canterlot et au-dessus des camps des batponeys et des gardes royaux, où les saluts et les sourires amicaux se rencontraient par dizaines à la fois.
Au cours du vol, Midnight lui demanda. « Alors, Golden, c’est quoi ta prochaine mission ? » L’étalon sourit et tourna la tête.
« Passer ma vie avec toi ? » demanda-t-il. Midnight sourit et caressa sa crinière, en lui embrassant la joue.
« Mission acceptée. »
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Coupain ! ^^
Et pour le reste, et bien je prends mon mal en patience.
@BurningShadow Pour être honnête, j'ai même pensé un moment à tuer White. Mais je trouvais ça trop déprimant et puis.... Stay tuned for the epilogue....
@PhoenixBleu +1 000 000 au carré pour les références musicales partagées. Pour le reste... Stay tuned for the epilogue.
Ce chapitre est bien, comme d'habitude, même si la tension retombe assez vite et qu'on comprend, au fur et à mesure des lignes, qu'on arrive au bout de l'aventure. J'ai hâte moi aussi de lire cet épilogue.
Dire que la fic est très cul-cul, c'est peut être un peu beaucoup. Bon, c'est vrai que sur la fin, les mamours entre les deux sont un peu pesants, mais bon, dans l'ensemble, ça roule (pour paraphraser White ^^) Après tout, c'était un peu le partis pris de l'histoire, et on était prévenue depuis le départ.
Non, pour moi, le seul petit bémol qui demeurera, c'est la trop grande rapidité de réconciliation des deux armées, surtout quand on se souvient du niveau de haine qui régnait alors. Cela, de mon point de vue, aurait du nécessiter plus de difficultés. Mais bon, c'est pas non plus la fin du monde.
C'est vrai ça ! Il devient quoi cet abruti de Starry Eyes ?
Et zut ! Pourtant, je peux pas dire que Génésis je connais pas, bien au contraire ! Et le pire dans l'affaire, c'est que j'avais trouvé PC, ce qui n'est pas dur, je l'avais juste en face de moi ! Alors j'ai du faire tous les leader des groupes de l'époque : Simon Le Bon, Dave Gahan, Morten Harket, Jim Kerr, etc. Comment j'ai fait pour pas penser à Phil ? Mais bon, là j'ai pas percuté. J'ai quelques idées sur le thème, mais bon je suis pas heureux en devinette apparemment ! ^^ En tout cas, content de voir que tu continues de puiser ton inspiration dans la musique.
Bref, vivement la suite, toutes les 'suites' ! ^^