Epilogue

« Il est quelle heure ? »

« Sept heures moins cinq. »

Le silence se fit quelques secondes entre Midnight Storm, garde de Luna, et Golden Sun, garde de Celestia, deux soldats composant la toute nouvelle brigade composée de batponeys et gardes royaux. Depuis leur retour il y a quelques mois, les patrouilles étaient désormais mixtes, mêlant les soldats des deux armées, désormais habillés d’armures au symbole mélangeant une moitié de Lune et une moitié de Soleil, qui était plus représentatif du drapeau d’Equestria. Si les camps étaient toujours séparés, il était commun de voir des batponeys venir au camp des gardes royaux et inversement. Il faudrait encore du temps pour faire cesser toutes les suspicions, mais petit à petit, une alchimie se mettait en place.

Des amitiés se créaient, des liens se tissaient, et même si certains batponeys et gardes durent adapter leurs horaires de sommeil pour travailler les uns avec les autres, personne ne voulait remettre en cause cette paix retrouvée. Quitte à dormir moins.

Il n’était maintenant plus inhabituel de croiser des batponeys et gardes royaux en ville ensemble, que ce soit pour assurer la sécurité ou pour tout simplement passer du temps ensemble dans les bars de Canterlot, qui se réjouissaient de cette nouvelle clientèle. Celestia et Luna elles-mêmes s’assuraient de toujours avoir des unités mixtes pour leurs déplacements dans Equestria. Et les deux gardes principaux pour la journée et la nuit étaient maintenant un batponey et un garde royal au lieu de deux gardes royaux pour le jour et deux batponeys pour la nuit.

Et Midnight formait l’équipe de jour avec Golden.

Bref, tout est bien qui finit bien, comme dans la fin de tous les contes de poneys.

Mais revenons à nos deux gardes.

Après quelques secondes de silence, Midnight tourna sa tête vers Golden. « C’est quoi le programme de ce soir ? » demanda-t-elle.

Golden s’étira un peu dans son armure, et répondit. « Une soirée à se faire des bisous et des câlins sous la couette, c’est trop romantique pour toi ? » sourit-il.

« Avec toi, ça me va. » Elle sourit aussi, et une lueur malicieuse dans ses yeux indiqua à Golden que la nuit serait sans doute plus agitée que prévu. Ça ne le dérangeait pas non plus. L’idée d’aller tout de suite au lit après une journée de travail était devenue très séduisante maintenant, dans un autre sens du terme.

Peu après, la relève se fit voir du bout du couloir, laissant apparaître les visages d’un garde royal et d’un batponey. Sept heures sonna et le passage de témoin pour la nuit se fit. Poignées de sabots, salut, sourires, et ‘bon courage pour la nuit’ avant que les duos ne s’éloignent l’un de l’autre. Quelque chose avait vraiment changé à Equestria.

En sortant, Golden et Midnight s’envolèrent vers le camp des gardes royaux, où ils devaient passer voir White, qui terminait sa journée passée à former les jeunes gardes, ainsi que quelques batponeys qui venaient profiter de son enseignement. Pendant tout le vol, le couple ne lâcha jamais le sabot de l’autre, en se souriant tendrement et en s’embrassant de temps en temps. Ils entamèrent la descente vers la cour centrale du camp, où les attendaient Golden.

Ils se saluèrent, avec un petit câlin à l’appui, et se dirigèrent vers leurs chambres, en se racontant leur journée de travail, White en profita pour expliquer avec sérieux qu’il enseignait aux recrues à travailler leur jeu de pattes. Arrivés devant leurs résidences nocturnes respectives, White reprit la parole.

« Bon, c’est quoi le programme ce soir ? Ne me dis pas que… »

« Si », le coupa Golden. « On bouge pas, on passe la nuit dans notre chambre », ajouta-t-il un peu timidement. White poussa un soupir exagéré et leva les yeux au ciel.

« Si avec tout ça, je deviens pas tonton dans quelques mois…. Et c’est pour quand le mariage ? » Midnight et Golden rougirent, trouvant soudain le plafond et le sol très intéressant à regarder. White rit et tapota l’épaule de Golden. « Je vous taquine. Vous inquiétez pas pour moi ce soir, j’ai un rencard avec une mignonne petite licorne. Je vais lui proposer un tour en carrosse. » Il tapota son fauteuil pour se faire comprendre. « Qui sait ? C’est peut-être vous deux qui allez dire que je fais trop de bruit…. » Il leur fit un clin d’œil, et les salua avant de se diriger dans sa chambre pour déposer ses affaires.

Midnight et Golden entrèrent dans la pièce, qui avait été réduite à un seul lit (vous comprenez pourquoi), pour laisser un peu plus de place aux amoureux. Après avoir enlevé leurs armures, ils s’effondrèrent sur le lit, en entamant une nuit qui s’annonçait chaude, en plus de la chaleur ambiante d’une nuit d’été.

Golden laissa Midnight s’allonger sur elle et commença à l’embrasser tendrement, en laissant ses sabots voyager sur le corps de la batponey, laissant échapper de petits gémissements de plaisir de sa bouche. Leurs caresses et câlins se faisaient plus passionnés au bout de quelques minutes, avant que Midnight ne parle.

« Golden ? »

« Mmm ? » répondit-il en continuant à l’embrasser.

« Tu te souviens de la nuit où tu parlais d’avoir des enfants ? »

Golden ouvrit grand les yeux. Midnight lui sourit, et prit son sabot pour qu’il caresse son ventre, tandis qu’elle s’asseyait sur lui et qu’il se relevait un peu pour suivre ses mouvements. Elle se caressa elle-même le ventre. Golden écarquilla les yeux.

« Est-ce que je dois comprendre que…. ? » Midnight hocha la tête.

« Mission accomplie, papa. »

Golden se releva un peu plus, et sourit d’une telle façon que son visage manqua de se déchirer en deux sous la joie. Ses yeux brillaient, et il se pencha pour embrasser avec une tendresse infinie sa Princesse. Ils s’embrassèrent longuement, en faisant durer aussi longtemps que possible cet instant, avant que Midnight ne rompe le baiser, en serrant tout près d’elle son pégase, qui continuait à lui caresser le ventre.

« Ce sera un batponey ou un pégase ? » demanda Golden, en berçant Midnight.

« Sais pas. Si ça se trouve, ça sera un poney blanc avec des ailes de batponey, ou un batponey avec des ailes de pégase. Ou un batponey ou pégase normal », expliqua-t-elle. « On l’appellera Midnight Sun. »

« C’est un nom un peu bizarre, tu trouves pas ? »

« Aussi bizarre que nous deux », répliqua Midnight, en prenant son sabot dans le sien. Golden ferma ses yeux et se repencha sur le lit avec sa jument en-dessous de lui, laissant le silence s’installer quelques secondes, en s’imaginant déjà quelle serait la vie à trois. Ou peut-être même plus si Celestia et Luna le veulent.

« Et ça sera le plus génial de tous les bébés, batponey ou pégase ou bat-pégase », reprit Midnight.

« Vu la maman, je n’en attends pas moins », la complimenta Golden. « Je t’aime, Midnight. »

« Hé, le papa est pas mal non plus. Je t’aime, Golden. »

Ils reprirent leurs baisers pendant quelques minutes, et l’étalon embrassa amoureusement le ventre de la batponey, faisant résonner son doux rire dans la pièce. « Ça fera une bonne fin bien mielleuse à notre histoire, pas vrai ? » s’interrogea-t-elle. Golden releva la tête et regarda dans ses yeux dorés.

« Ouais. Mais ça fait que commencer entre nous deux, n’est-ce pas ? » Elle l’embrassa sur la joue.

« Ça fera une autre histoire à raconter », sourit Midnight.

« Et on l’écrira ensemble. Ils n’en ont pas fini avec nous », ajouta Golden.

« Super-Romantique a encore frappé », s’amusa la batponey. « J’espère que le bébé trouvera pas ses parents trop cucul. »

Golden lui embrassa encore le ventre. « Tu seras la première à lui dire que tu l’aimes, qu’il est le plus beau bébé du monde, que tu le protégeras pour toujours, et à pleurer quand il te sourira, hein ? » demanda Golden. Midnight soupira et leva les yeux au ciel.

« Ouais, ça a l’air cool dit comme ça. » Midnight mit ses sabots autour des épaules de Golden et le fit rebasculer de l’autre côté.

« Tu crois qu’il sera garde comme nous ? » demanda Golden tandis que Midnight se reposait sur sa poitrine. Elle réfléchit quelques secondes avant de répondre.

« J’en sais rien, seul l’avenir nous le dira. En attendant…. » Elle releva sa tête et ses yeux se plissèrent en les plongeant dans ceux de son amour, tandis que son sourire se fit plus coquin. Son sabot caressa plus langoureusement le visage du pégase, et elle se passa la langue sur ses crocs. « La nuit nous appartient. »

FIN