Certains poneys veulent juste voir le monde brûler

"Ok, Tia, nous allons essayer autre chose."

"JE NE VEUX PAS ESSAYER AUTRE CHOSE, LUNA !"

Je perdis le contrôle de ma respiration.

Alors peut-être tentai-je de faire tomber le soleil sur Canterlot. Peut-être me mis-je à rigoler frénétiquement en essayant. Peut-être hurlai-je,

"BRÛLE, BÉBÉ, BRÛLE !"

Ce que je m'apprêtais à faire, mais malheureusement, Luna me força à refouler mes tendances meurtrières.

"Les araignées ne peuvent pas te faire de mal, Tia."

"Oh SI, elles le peuvent !"

"Chut."

"Ne me dis pas de me taire ! Je veux voir ces araignées dehors !"

Luna piétina du sabot. "Tu ne peux quand même pas les expulser."

"NOUS LES EXPULSERONT AU LANCE-FLAMME !"

Luna se renfrogna. "Je pensais que les lance-flammes avaient été interdit."

"J’en ai gardé un pour moi", souriis-je. Je lui attrapai le visage, écrasant son crâne contre le mien en lui hurlant, "CE. NE. SONT. PAS. DES. PONEYS ! C’est une invasion ! Nous devons les chasser ! Que penseraient les nobles s'ils voyaient ces araignées aux alentours ?"

"Ils penseraient que les araignées sont super attachantes, et sympa, et tout le monde voudraient des câlins d’araignées…"

"Tu es comme ces poulains émos flippants assis au fond de la classe qui écrivent des poèmes que personne n’aime." criai-je.

Elle haleta, tenant son cœur. "Ça devient un peu trop personnel. Je ne chasserai pas Atticus et sa famille."

"Ta petite araignée n’est plus vierge. Il peut se débrouiller seul avec ses deux cents bébés."

"Nous devons prendre soin d’eux."

"Est-ce que je ressemble à une assistante sociale, Luna ? Et ce que je semble du genre à distribuer des subventions ?"

"… Et à quoi ça ressemble une assistante sociale ?"

"Elles te ressemblent, ce qui explique pourquoi il n’y a pas d’assistantes sociales, parce que personne ne veux te ressembler !"

Elle renifla. "Pourquoi es-tu aussi méchante avec moi ? Je voulais juste… je voulais juste avoir un animal de compagnie."

J’eus un pincement au cœur. Elle touchait la corde sensible. Je le savais, elle le savait. C’était une tactique qu’elle avait déjà utilisée auparavant, après avoir lu l’art de la guerre.

Alors pourquoi me laissais-je avoir ?

Ne te laisse pas avoir, ne te laisse pas avoir.

Je grognai. "Mmmmgh, ok, Luna. Que suggères-tu ?"

"Essayons la thérapie !"

******

"Expliquez-moi, princesse. Quand est-ce que cela a débuté ?"

J’étais allongée dans un divan, regardant le ventilateur au plafond tourner encore et encore.

"Je ne sais pas docteur."

"Avez-vous eu une expérience traumatisante avec les araignées ?"

"Je ne me souviens pas. C’est juste… confus. Comme un large voile recouvrant ma vision."

"J’aimerais que vous essayiez un exercice, si vous acceptez, princesse."

"Bien sûr."

"Raconter moi le rêve que vous avez fait la nuit dernière."

"La nuit dernière," Je fis une pause, "La nuit dernière. Je me souviens avoir vu un… fantôme."

"Un fantôme ?" demanda-t-il.

"Une araignée fantôme," ajoutai-je, ma tête tournant. "Une… grosse araignée fantôme. Et elle… me parlait."

"L’araignée vous parlait ?"

"Ouaaaaais mec… c’était fou. Et elle disait quelque chose."

Le docteur se pencha. "Et que disait-elle ?"

"Elle disait…"

"Oui ?"

"Elle disait, ‘Tu… n’as… pas… besoin…’"

"Oui ?"

"De thérapie ! Oooooooh !"

******

"Très bien, sœurette, essayons autre chose."

Je soupirai. "Tu as déjà fait de la psychologie, avant ?"

"Non, non jamais. Mais n’importe qui peut faire ça. Je vais juste dire un mot et tu dois me dire le premier mot qui te vient à l’esprit." Elle s’éclaircit la voix, une paire de lunettes sur le nez et un bloc-notes face à elle.

"Araignées."

"Détruire."

"Arachnides."

"Éliminer."

"Luna."

"Éviscérer."

"Twilight Sparkle."

"Cogner*"

Luna abaissa son bloc-notes. "Sœurette, prend ça sérieusement !"

"C’est ce que je fais !"

"Huit."

"Chiffre."

"Huit pattes."

"Démon."

"Animal de compagnie."

"Philomena."

"Araignées," répéta-t-elle.

"Feu."

"Atticus," dit-elle.

"Retourner."

"Retourner ?"

"Table."

"Sur ?" demanda-t-elle.

"Atticus."

******

"Nous allons commencer par une première étape," déclara Luna. "D’abord, nous avons une photo d’araignée à te montrer."

"Et quel est le but ?"

"Une thérapie de désensibilisation ! Maintenant, je vais quitter la pièce, et observer tes réactions à la photo," dit-elle, me tendant la photo avant de rapidement sortir.

******

"Je lui ai dessiné une moustache !" caquetai-je. "Tu vois ? Son nom est Jose !"

Luna se frappa le visage du sabot. "Étape deux."

******

"C’est une araignée dans un cube de verre. Je ne comprends pas."

"Tu es sensée en avoir peur."

"Elle ne peut pas me toucher. Je ne peux pas en avoir peur. Passe à l’étape suivante," grognai-je.

******

"Tu as juste approché le cube de moi. Je ne serai pas effrayée par ça."

L’araignée rampait dedans paresseusement.

"Tu ne peux pas me toucher !" Dansai-je en face du cube. "Danananananana, tu ne peux pas toucher ça, tu ne peux pas toucher ça !" Je secouai mes flancs… et tapai dans la table.

Le cube de verre se brisa sur le sol.

"Et mer-"

******

"AAAAAAAAAAAAAUGH !"

"Qu’avez-vous fait, princesse ?"

"Oh, et bien, tu vois Twilight, j’ai simplement utilisé un sort pour changer l’origine de sa phobie !"

"Vraiment ?"

"PAS LES ABEILLES ! PAS LES ABEILLES !"

"Incroyable ! Vous voulez bien me l’apprendre ?"

"Bien sûr."

"MES YEUX ! MES YEUX !"