En fin de compte, j’aurais dû voir ça arriver un kilomètre et demi à l’avance. Peut-être était-ce une punition. Ce jour fatidique où Luna voulut un compagnon poilu. Et comme il était ironique que ce soit cet aspect du nouvel animal de compagnie qui me terrifiait le plus. Ma chère sœur voulait un animal. Pourquoi, oh pourquoi, avais-je fait preuve d’indulgence envers elle ? J’aurais pu écraser son rêve comme un insecte, peut-être même la convaincre de l’inutilité d’un animal de compagnie.
Mais je l’ai accepté. Je l’ai encouragé à avoir un animal. Un petit gars, si tu veux, pour t’occuper et te tenir compagnie durant ces longues et mornes nuits. J’ai alors recommandé à Luna la meilleure spécialiste des animaux que je connaissais : Fluttershy. Luna m’avait décrite plus tard la réaction presque orgasmique que la pégase avait eue lorsqu’elle était venue toquer pour un animal. Fluttershy était la plus agréable, gentille et douce créature d’Equestria. Vouloir lui faire du mal était un crime contre nature.
Et pourtant, je ressentais un accablant désir de le faire. Je l’aurais jeté dans un cachot si j’en avais eu l’occasion.
De tous les animaux présents, il fallait que ça soit celui-là. Il y avait tellement d’autres animaux à choisir. Un chat ! Un hamster, ou une gerbille, une tortue ou un oiseau ! Même un serpent aurait été préférable à cette… chose.
"N’est-il pas adorable ?" dit Luna pendant que le truc rampait le long de sa patte tendue.
Pour ma part, mes flancs étaient écrasés contre le mur le plus éloigné dans la pièce, loin de la chose. "Adorable ?"
"Qui c’est qui est adorable ?" fusa Luna. "C’est toi, Atticus ! Oh oui, tu l’es ! Oh oui, tu l’es !"
La créature infernale rampa de son sabot vers son torse. Je sentais mon corps défaillir et trembler de peur, ses crocs tranchants dégoulinant de poison remontant le long de son cou lentement vers le visage. Ses huit membres se mouvaient d’une manière qui me donnait envie de vomir. Ses petits yeux brillants et sans âme ne rendaient aucune expression. Cet arachnide avait un corps velu. Pourquoi avait-ce besoin de poils ? Ça n’avait même pas de peau !
"Ne le laisse pas te mordre !" Préviens-je, hurlant presque.
"Oh, ne soit pas bête, Celestia. Atticus ne me mordrait jamais !"
"Il pourrait être venimeux !"
"Je peux t’assurer qu’il ne l’ait pas. Et même s’il l’était, s’il te mordait, ça serait comparable à la piqûre d’une abeille."
Je n’allais pas laisser cette chose approcher à moins de six mètres de moi.
"Oho, regarde, Tia."
Le sang fut drainé de mon visage. Je couvris mes yeux, prête à perdre connaissance.
"Regarde, regarde, il est sur mon visage."
Mon pelage pâle pâlit davantage. Mon visage était froid. Je me sentais mal.
"Heehee, il est dans mes cheveux."
******
Je ne pus rien faire si ce n’est sentir comme si une centaine d’araignées rampaient le long de mon corps. D’une manière très grossière, je me téléportais hors de la pièce, des perles de sueur glissantes sur mon corps.
Pas juste une araignée. Oh non, ça ne pouvait pas être une araignée que j’aurais pu écraser du sabot. C’était une tarentule. Une poilue et démoniaque tarentule avec huit longues pattes velues et quatre petits yeux brillants. Elle lui avait même donné un nom ! Atticus ! Quel genre de nom était-ce là.
Et ça ne lui suffisait pas de le garder dans sa chambre plutôt que dans un donjon. Luna avait insisté pour le garder hors cage.
Oh, ça n’aurait pas été la fin de tout. Tout aurait pu bien aller. Je n’aurais juste plus à jamais aller dans sa chambre.
Mais alors Luna l’apporta à table pour le dîner.
"Grand dieux, Luna. Pas à table !"
"Si Philomena est autorisée à être présente au dîner, alors Atticus devrait tout autant l’être."
Ça s’était assis sur sa tête pendant qu’elle mangeait sa salade, remuant parfois dans ses cheveux pour finir par retourner derrière sa couronne, dont ça semblait se servir pour lit.
Je n’avais aucun argument. Alors je continuais à manger ma salade, évitant les haut-le-cœur du mieux que je le pouvais, essayant de penser à des choses plaisantes. Je levais mon regard.
Atticus me fixait. Juste… fixait. Sans bouger.
Je lui rendis son regard, rêvant d’avoir des rayons lasers tirées depuis mes yeux, le vaporisant. Je le fixais intensément, fronçant les sourcils, n’osant pas cligner, car si je le faisais, je savais que ça profiterait de l’instant pour me sauter au visage. Et pour quelque raison, alors que nous nous affrontions dans cette bataille de regards, je me mis à réfléchir. Et je commençai à prévoir. Au moment où nos yeux se rencontrèrent, j’avais déjà décidé dans mes pensées à une manière de l’éliminer, de préparer sa disparition. C’était une déclaration de guerre.
Il fut un temps où j’aurais gentiment déclaré à quiconque que je n’avais pas peur des araignées. Que j’aimais chacune des créatures du monde, particulièrement mes petits poneys.
Mais je fis une exception des araignées. Elles étaient la Mort incarnée, recouvertes par la peur. Il n’y avait rien de mignon dans les araignées. Pas une seule qualité d’attachement. Vous ne pouviez pas câliner une araignée. La serrer contre vous ou vous en occuper. Jouer à des jeux ou lui apprendre des tours.
Vous pourriez peut-être me dire que les araignées avaient des familles. Que chaque créature était sensible. Qu’elles avaient le droit de vivre. Je faisais une exception, et particulièrement sur le fait que les araignées possédaient une famille, j’insistai pour la tuer tout entière.
Et puis il y avait cette logique tordue qui avait poussé quelqu’un à décider un jour de dire aux poulains qu’étant plus gros qu’une araignée, ils n’avaient pas raison d’en avoir peur. C’était précisément la raison de les craindre. Elles semblaient si inoffensives, leurs mouvements léthargiques comme hypnotisant, tout ça pour faire baisser votre garde.
Ce soir, j’allais demander aux gardes royaux de fouiller toute ma chambre à la recherche d’une quelconque trace de toiles d’araignée. Et même lorsque mes gardes de confiance m’auront assuré que de fait, aucune araignée ne se cachait dans mes draps, je ne saurais sans doute dormir. Les araignées étaient partout. Et je ne laisserai pas l’une d’entre elles m’approcher.
Vous savez ce qu’il y a de plus fun qu’une araignée ? Une brique. Une brique, c’est tellement utile. Vous pouvez l’utiliser pour toute sorte de chose. Comme écraser des araignées. Vous saviez que vous pouviez jouer à des jeux avec une brique ? J’aurais adoré jouer à jette-brique avec Luna. Vous voyez, ça consiste juste à se mettre à lancer des briques sur les autres participants lorsque vous étiez touché.
Des traumatismes contondants. Fun. J’aurais aimé y jouer avec Atticus.
Ou, vous pouviez sauter par-dessus une brique ! Sur une araignée ! Ou écraser une araignée avec. Ou jeter une brique du haut d’une tour. Sur une araignée.
Je pense que je deviens folle.
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rainbownuit: #19646Deuxièmement, je me suis tapé une bonne barre sur cette fic.