Cthulhu naturel

Sérieusement, qui a eu l’idée de créer les araignées ? Surement pas moi. Pour certaines raisons, mes petits poneys semblent entretenir l’idée que je sois une déesse et maitresse de l’univers, les ayant créé eux et toutes les autres créatures de cette misérable planète. Premièrement, je ne contrôle que la moitié de l’univers. Mon seul boulot est de faire lever et coucher le soleil, et parfois je pourrais m’enfermer dans ma chambre et prendre un rire démoniaque en bougeant le soleil de haut en bas de manière à soulager mon stress et à embêter Luna. Donc voilà, je n’ai pas créé les araignées. C’est Mère Nature qui en est responsable, et si vous voulez mon opinion, elle avait ses règles lorsqu’elle les a créés.

La nature est effrayante. Regardez un peu. Vous savez combien de types d’araignées sont présentes à l’extérieur ? Combien d’espèces habitent dans la forêt d’Everfree, et même dans Canterlot ? Beaucoup trop. Mes solutions pour régler les problèmes d’araignées impliquaient très souvent un chalumeau. Ou un lance-flammes.

Alors lorsque j’ouvris une encyclopédie arachnoïde dans la bibliothèque du château, essayant de ne pas trembler en découvrant toutes leurs espèces, je réalisai que j’allais avoir besoin d’un plus gros lance-flammes. Le soleil me semblait un bon moyen pour incinérer toute araignée de la surface du globe, ainsi que tout autre être vivant.

C’est quoi mon problème ? Je suis sérieusement en train de considérer utiliser le soleil pour tuer des araignées.

Je commençais à penser que Luna avait récupéré Atticus dans le seul but de m’énerver. Ça ne m’aurait pas étonné d’elle de faire ce genre de chose. Après tout, C’était bien elle qui avait placé un insecte sous mon oreiller en vengeance de la dernière Nightmare Night.

"Non", soufflai-je.

Je ne la laisserai pas faire ressortir mon pire côté. Je ne la laisserai pas faire. Je suis la princesse Celestia ! Et je ne laisserai pas une petite araignée détruire mon meilleur côté. Cette sale petite vermine… avec huit pattes. Bougeant en tandem, rampant…

Philomena chantonna d’inquiétude.

"Je vais bien, Philomena. Aimes-tu Atticus ?"

Le phénix hocha la tête.

"Tu ne voudrais pas le manger pour moi ?"

Elle brailla en protestant, secouant la tête vigoureusement.

"Tu es d’une aide, je te jure." dis-je légèrement, offrant une caresse affectueuse à l’animal.

Il est dit que la meilleure manière de surmonter sa peur est de l’affronter. Et c’était exactement ce que j’allais faire ce soir. J’allais rentrer dans la chambre de Luna, affronter Atticus, et lui apprendre à me craindre, comme tous mes poneys le faisaient.

Mais juste au cas où, j’enfilai ma crête de bataille et mes lourds fers de combat, parfaits pour écraser des côtes. Ou des araignées.

******

"Ma sœur, regarde, regarde ! Je lui ai appris des tours !" couina Luna.

J’observais prudemment l’araignée sur son bureau, approchant doucement.

"Je ne savais pas que les araignées pouvaient apprendre des tours."

"Bien sûr qu’elles le peuvent ! Elles sont très intelligentes, ma sœur ! Regarde", dit-elle haletante. "Dis bonjour."

Atticus souleva ses pattes avant, faisant semblant de secouer le sabot de Luna.

"Maintenant roule !"

L’araignée suivit, roulant paresseusement et retournant à sa place.

"Bon garçon" fusa Luna.

"C’est très bien, mais…"

"Attend, attend !" Luna sortit un boulier de son bureau.

Mon cœur loupa un battement lorsque Atticus sauta sur l’objet, bougeant les boules de droite à gauche.

"Est-ce qu’il fait ce que je pense ?"

"En effet, deux plus deux !"

Atticus déplaça les boules, présentant quatre.

"Cinq fois trois !"

Un collier de quinze.

"N’est-il pas trop futé ?"

J’étais déjà en train de prier une quelconque puissance supérieure d’avoir pitié de moi. Cette araignée était intelligente. Et je savais qu’ici et maintenant, nous avions une menace royale. Pire encore que les changelings. Canterlot était sous la menace d’un siège mené par des araignées intelligentes. Oh, vous pouviez rire. Mais les araignées avaient déjà conquis les bases de l’arithmétique, et bientôt, elles poseraient leurs petits yeux brillants sur Canterlot.

"Voilà pour toi, Atticus !"

Luna tenait dans son étreinte magique un insecte mort. Elle jeta sa viande en face de l’araignée carnivore, et je pus la voir avec horreur la dévorer, plantant ses griffes de manière extrêmement agressive.

"N’est-il pas mignon ? Ma sœur ? Tia ?"

******

TUE-LE PAR LE FEU TUE-LE PAR LE FEU, cria mon esprit alors que je sautai hors de la chambre telle une pouliche, cherchant à respirer.

Mes gardes ne bougèrent pas d’un cil en me voyant arriver, galopant frénétiquement, et claquant ma porte assez fort pour faire trembler le château. La première chose que je fis fut de sauter dans un bain d’eau glacée, espérant seulement me débarrasser de cette horrible sensation de chatouillement. Cependant, la douche froide se transforma en une sorte d’agréable bain à mousse, et je décidai de me poser dans la baignoire, soupirant. Au moins là-dedans, il ne pouvait y avoir d’araignées.

Alors que mes yeux étaient fermés, mon oreille perçut plus loin le son de quelque chose… frottant contre le lino. Je me concentrai, mes yeux fermés. C’était comme si quelqu’un frottait… du papier de verre ou autre chose de rugueux. Cependant, je réalisai vite que le son ressemblait davantage au galop de minuscules buffles. C’étaient de petits pas rapides, trainant sur le sol.

Il y eut un toc à la porte. "Ma sœur ? Sœurette, es-tu là-dedans ?"

"Oui, Luna ?"

"Je n’arrive pas à trouver Atticus !"

Mes yeux s’ouvrirent d’horreur.

"Il était avec toi il y a moins de quinze minutes."

"Je sais ! Mais lorsque tu t’es enfuie, il a disparu ! Il ne t’aurait pas suivi ?"

"EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !"

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M’avez-vous jamais entendu crier ?

Évidemment que non. Et bien maintenant, c’est fait. Et pour être franche, je trouve que ma voix résonne presque divinement malgré que je crie pour ma vie.

Je sortis du bain terrorisée. Lorsque Luna et mes gardes rentrèrent, ils commencèrent à chercher partout.

"Sœurette ! Sœurette, tu vas bien ?"

Ils me regardèrent, plaquée au plafond comme une araignée. "Il est ici !" hurlai-je. "Atticus est dans la salle de bains !"

Luna chercha autour avant de trouver Atticus sur le miroir. "Te voilà ! Ne me fais plus une peur pareille !"

"I-Il a infiltré ma salle de bains… violé mon in-intimité…"

"Je suis sûre qu’il n’a rien fait de tel !"

Atticus envoyait un message. Il pouvait me trouver n’importe où, n’importe quand, et maintenant, je le savais.

C’était la guerre.