Chapitre 9
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Lorsque Rainbow Dash se réveilla, il faisait noir. … En fait, non : il ne faisait pas vraiment noir, mais plutôt… verdâtre. L’obscurité était piquetée de dizaines de petites lueurs ténues et vacillantes, trop faibles pour chasser les ombres, mais qui dispersaient autour d’elles un léger halo flou.
Lorsque Rainbow Dash voulut crier, elle s’aperçut qu’un tube souple s’enfonçait dans sa gorge et que sa bouche était recouverte d’un masque fixé fermement à l’arrière de son crâne. Sa tête était maintenue de part et d’autre par ce qu’elle supposa être une grosse pince garnie de coussinets, et ses pattes semblaient enchâssées dans de lourds manchons métalliques.
Lorsque Rainbow Dash se débattit, elle se sentit comme prisonnière d’une mélasse tiède et visqueuse qui la recouvrait tel un linceul gluant.
Puis elle entendit un bruit sourd suivi d’un raclement, comme un couvercle que l’on ferait glisser de sa boîte, et une lumière intense l’aveugla.
— Détendez-vous, fit une voix. Nous ne pouvons malheureusement pas adoucir les effets désagréables d’une sortie de régén’, mais les symptômes se dissiperont d’ici quelques minutes.
Rainbow Dash cligna des yeux. Qui ? Où ? Comment ? La pégase tenta vainement de faire le point sur son environnement. Tout était trouble. Elle ne distinguait que des silhouettes effilées vêtues de blanc, trop grandes pour être des poneys, qui se dressaient autour d’elle tels des fantômes.
— Paramètres stables, disait-on. Le cœur est très rapide, mais il est plus que probable que cela soit spécifique à l’espèce.
— Compris. Diminuez le dosage d’anatalium de cinq cc.
Ses muscles ne réagissaient pas. Elle voulut se redresser, se mettre debout, mais ses efforts n’aboutirent qu’à quelques soubresauts désordonnés. Épuisée, elle laissa les silhouettes s’affairer, palpant, piquant, massant, à peine consciente qu’il s’agissait de son corps qui était ainsi manipulé.
Enfin, elle fut allongée dans un lit immense.
Et elle sombra à nouveau dans le noir.
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Lorsqu’Harlock se réveilla, il était menotté aux montants métalliques d’un lit médicalisé. Il pensa « merde », puis « qu’est-ce que je fous dans un hôpital, je vais bien ! », et enfin « aïe ». Sa tête résonnait des coups de boutoir d’un pic-vert psychopathe qui se serait installé dans son cerveau, ses sinus pressaient tels des enclumes sur ses orbites, ses oreilles bourdonnaient, ses bras le démangeaient, sa vision tanguait et son corps entier brûlait. Mais à part ça il n’avait rien, aucun problème.
Il décida donc de s’asseoir.
— Ne bouge pas, pirate !
… Il décida donc de loucher sur le canon de fusil laser qui venait de se matérialiser contre sa tempe gauche, si tant est qu’on puisse loucher avec un seul œil, mais bref.
— Un geste et tu es mort ! ajouta le soldat à l’autre bout du fusil – un Illumidas, d’après l’accent.
De l’avis d’Harlock, la menace était totalement dépourvue de sens : si on avait voulu l’abattre sommairement, il serait déjà mort, et le sous-fifre qui le surveillait n’avait sûrement pas autorité pour le tuer sans être au moins en présence d’un colonel. Connaissant les Illumidas, ceux-ci devaient d’ailleurs plutôt avoir prévu un collège entier de généraux et d’amiraux, un simulacre de procès sur-médiatisé et un peloton d’exécution composé exclusivement de tireurs d’élite triés sur le volet. Et très certainement une bonne séance de torture de derrière les fagots à un moment ou à un autre du processus.
Harlock retint une grimace. Il gardait de relativement mauvais souvenirs de précédentes séances de torture en compagnie d’Illumidas, lesquels étaient toujours très joueurs lorsqu’il s’agissait d’expérimenter de nouvelles méthodes sur un pirate. Ce n’était probablement pas une bonne idée de s’éterniser dans le coin.
— Je veux parler à mon avocat, lâcha-t-il.
On ne savait jamais, le soldat était peut-être assez stupide pour l’autoriser à passer un coup de téléphone et donc à prévenir l’Arcadia de sa situation.
— Silence !
Okay. Il ne pourrait pas dire qu’il n’avait pas tenté le coup.
Harlock se désintéressa ostensiblement du garde et de son fusil, se força à ignorer le froid du canon juste au-dessus de son oreille, fixa le plafond et se concentra pour revisualiser son proche passé (et par-là même répondre à la question « qu’est-ce que je fous ici, bordel »). Tâche ardue s’il en était : en effet, il ne se souvenait de rien. Il se rappelait s’être rendu au Metal Bloody Saloon, il se voyait assis au comptoir en train de discuter de poneys avec Bob, et puis plus rien. Le trou noir. Bien sûr, il était obligé d’admettre que ses blessures par le « feu originel » ne devaient pas être étrangères à tout ça, mais à quel moment les Illumidas s’étaient-ils inclus dans l’équation ?
Harlock se tortilla afin d’obtenir une vue générale du lieu où il était enfermé. À l’exception du garde, cela ressemblait à n’importe quelle chambre d’hôpital, ce qui était tout bien considéré une bonne nouvelle : il était plus facile de s’échapper d’une chambre d’hôpital que d’une cellule de prison.
Restait à espérer que Bob n’avait pas été lui aussi ramassé par la patrouille, et que l’Octodian attendait patiemment quelque part dehors une occasion pour le sortir de là. Et le plus tôt serait le mieux.
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Lorsque Twilight se réveilla, elle se demanda pourquoi les murs lambrissés de sa bibliothèque avaient été remplacés par des cloisons de métal aussi froides et à l’opposé de toute notion de confort. Puis elle se rappela qu’elle se trouvait à bord de l’Arcadia, qui était un vaisseau spatial humain construit en métal, froid et inconfortable, donc bon… les cloisons de métal étaient logiques.
— De retour parmi nous, mam’selle licorne ?
Le médecin de l’Arcadia la dévisageait d’un air bienveillant. Twilight leva un sourcil perplexe.
— Vous venez de dormir deux jours d’affilée, expliqua le docteur. ’semble que votre petite performance psychique vous ait vidée de toute énergie.
Ah. Certes. Twilight secoua la tête pour s’éclaircir les idées. Alors… Ils avaient atterri plutôt rudement au beau milieu d’un désert de rocaille, elle avait utilisé les dernières ressources de la formule de contrôle pour persuader le dragon planétaire de faire de même, et… effectivement, la fatigue l’avait rattrapée, et elle s’était endormie sur le fauteuil d’Harlock.
Il y avait deux jours de cela, donc. La licorne violette plissa le front, soudain soucieuse.
— Le dragon ? demanda-t-elle avec angoisse.
— Plus grand-chose ne fonctionne, par ici, mais les gars se sont rendus en ville pour glaner des renseignements, et a priori un monstre se serait récemment installé dans une vallée à un peu plus de cinq cents kilomètres d’ici. On vérifiera dès qu’on sera en mesure de lancer un drone de reconnaissance, et on lancera un drone dès que Tochiro aura fini de réparer nos émetteurs-récepteurs, mais je pense qu’il s’agit de notre bestiole.
Le médecin haussa les épaules.
— Ça ne court pas les rues, les dragons, conclut-il.
Twilight soupira de soulagement. Elle avait réussi. Celestia serait fière d’elle. Évidemment, il lui fallait encore ramener le dragon sur Equestria mais, après ce qu’elle avait accompli, elle se sentait capable de venir à bout de tous les obstacles.
Et sa planète serait sauvée.
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Posté à l’abri d’une porte cochère coincée entre deux devantures miteuses, le barman étouffa un bâillement : depuis la désastreuse opération « j’essaie de faire soigner un pirate dans un hôpital illumidas », les occasions de se reposer étaient pour ainsi dire inexistantes. Il avait passé les deux derniers jours à contacter ses indics, recueillir le maximum d’informations sur ce foutu hôpital, ses plans, son personnel et son dispositif de sécurité, tempérer l’impatience de Kei et réfléchir à la meilleure façon de soustraire Harlock aux griffes des militaires.
— Il devrait pas déjà être arrivé, vot’ copain ?
— Tu me fatigues, fillette.
— Applejack.
Il avait également passé les deux derniers jours à supporter en permanence le regard inquisiteur d’un poney orange coiffé d’un chapeau de cow-boy, ce qui finissait par être un peu perturbant, à la longue.
— Il a un peu de retard, mais rien d’inquiétant, répondit-il néanmoins.
Le poney lui retourna une moue sceptique que le barman s’appliqua à ignorer. Toutefois, il ne pouvait nier que son contact devrait effectivement déjà être arrivé et que le stress de l’attente commençait à lui tordre les entrailles. Les moues sceptiques couplées aux regards inquisiteurs d’Applejack mettaient son flegme à rude épreuve. Le barman ricana (ce qui lui valut un nouveau « regard » d’Applejack) : par bien des côtés, le poney orange lui rappelait Harlock. Ce n’était peut-être qu’une fillette, mais elle était très douée pour les moues sceptiques et les regards inquisiteurs… et elle était particulièrement têtue, aussi.
Heureusement, l’arrivée d’un homme vêtu d’un poncho informe et d’un bonnet péruvien ridicule mit fin à cette pénible attente.
— Sale temps pour les affaires, pas vrai ? lança le nouveau venu en guise de bonjour.
Le barman ne prit pas la peine de répondre. Son saloon avait été investi par les Illumidas et placé sous scellés avant qu’il n’ait eu le temps d’y récupérer quoi que ce soit, et la nouvelle avait eu tôt fait de se répandre dans les milieux plus ou moins louches (mais davantage plus que moins, pour être honnête), dont était issue la majeure partie de la clientèle du Metal. C’était un coup dur, mais l’Octodian en avait vu d’autres, et il n’était de toute façon pas là pour parler de ses affaires.
— L’argent contre le micro-disque, puis tu déguerpis, gronda le barman.
L’échange fut conclu d’une poignée de mains. Son butin en poche, l’homme s’empressa de disparaître. Le barman utilisa quant à lui un lecteur portable pour s’assurer de la qualité des données qu’il venait d’acheter.
— Alors ? s’impatienta Applejack.
Le barman prit le temps d’étudier l’ensemble du contenu du disque avant de répondre à sa coéquipière. À première vue, ça se présentait plutôt bien. Les informations enregistrées n’étaient rien de moins que les rapports médicaux d’Harlock et de Rainbow Dash, le détail des dispositions sécuritaires supplémentaires prises dans l’hôpital par les forces illumidas, et l’ordre de transfert du pirate vers une prison fédérale.
Le barman pinça les lèvres. Il ne saurait pas sortir Harlock d’une prison fédérale. Il lui fallait agir avant que le gamin ne soit déplacé.
Avant le lendemain, donc, s’il en croyait le document qu’il avait sous les yeux.
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Ce ne fut pas un, ni deux, mais bien trois colonels qui entrèrent dans la chambre d’Harlock, alors que celui-ci était toujours en train d’étudier la meilleure option pour détourner l’attention de son geôlier.
Pour être précis, il s’agissait en fait d’un colonel, un commandant et un autre dont les parements sur les galons laissaient supposer une appartenance aux services de renseignements illumidas. Les trois officiers s’auto-congratulèrent bruyamment de la capture de l’ennemi le plus coriace de l’Empire Illumidas, tandis que quatre soldats entraient à leur tour dans la pièce et qu’Harlock déployait tout son self-control pour rester impassible. Même s’il ne fallait pas qu’il se raconte de mensonges, hein… Intérieurement, il commençait à paniquer. Cet étalage de galons ne signifiait qu’une chose : le temps des interrogatoires était venu.
— Allez, debout ! Et pas d’entourloupes !
Harlock évalua rapidement la situation : il se trouvait à un contre huit, désarmé, dans une pièce dépourvue de fenêtres et au sein d’un bâtiment dont il ignorait l’agencement. Et il fut pris de vertiges lorsqu’on le mit en position verticale. Autant dire qu’il n’avait aucune chance. Une tentative de fuite immédiate n’aboutirait qu’à sa défaite et à des représailles musclées.
Non, le comportement le plus sûr (et qui avait maintes fois fait ses preuves jusqu’à présent) consistait plutôt à ravaler sa fierté, faire profil bas, et rester attentif sur les itinéraires empruntés, les issues éventuelles et toute baisse de vigilance de ses gardiens. Et profiter de la plus petite ouverture. Si possible avant qu’un tortionnaire illumidas ne commence à l’interroger.
— Bien. Nous allons débuter doucement, capitaine, mais je présume que vous savez ce qui vous attend si vous ne vous montrez pas coopératif…
Merde.
Les soldats l’avaient conduit dans une salle dont le mobilier avait été hâtivement poussé contre les murs, et où l’attendaient un Illumidas en blouse et un fauteuil de dentiste. Harlock serra les mâchoires et s’obligea à conserver une respiration calme pendant que son rythme cardiaque, lui, était gentiment en train de s’emballer sans qu’il ne puisse y faire grand-chose. Inutile de se bercer d’illusions, ce fauteuil de dentiste n’était ni là pour faire joli, ni pour lui prodiguer des soins dentaires. À part peut-être pour lui arracher des dents, mais dans ce cas sans anesthésie et avec une tenaille.
Le capitaine toisa gardes, docteur et colonels avec tout le dédain de rigueur, et si la vigilance de ses ennemis ne se relâcha pas une seule seconde tandis qu’ils l’attachaient au fauteuil, il eut au moins la satisfaction d’en voir certains esquisser un mouvement de recul lorsqu’ils croisèrent son regard. Piètre consolation, d’autant qu’il n’avait pas intimidé le type en blouse, lequel arborait un rictus sadique caractéristique qui était, semblait-il, un prérequis obligatoire pour ce genre de poste.
— Alors… Je vais commencer par une injection simple et des stimulus adéquats dans les muscles mineurs, puis je doublerai la dose et je m’attaquerai à des endroits plus vitaux. À moins que vous ne reconnaissiez votre défaite entre-temps, mais nous savons tous les deux que ce ne sera pas le cas, n’est-ce pas ? susurra l’Illumidas, toujours souriant et tout en brandissant une seringue d’une main, et ce qui se serait appelé une fourchette à viande s’ils s’étaient trouvés dans une cuisine de l’autre.
Bon sang. Torture chimique et torture physique, couplées dès la première séance ? Celui-là n’était pas un amateur, de toute évidence.
Ça allait être horrible.
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Rainbow Dash réfléchissait.
Point un : depuis qu’elle avait repris connaissance, elle avait vu des humains, beaucoup d’humains, et aucun poney. Elle devait par conséquent être dans le monde des humains, ce qui signifiait qu’Harlock avait retrouvé son vaisseau et l’avait emmenée avec lui.
Point deux : tous ces humains ressemblaient à des médecins. Elle était donc passé d’un hôpital d’Equestria à un hôpital d’humains, ce qui voulait dire qu’Harlock s’était soucié de sa santé et l’avait conduite ici pour qu’elle soit mieux soignée qu’à Ponyville.
Point trois : elle était guérie. Elle ressentait encore une légère gêne sur ses ailes et son dos, mais sans commune mesure avec la douleur initiale des brûlures. Elle pouvait donc se mettre à la recherche d’Harlock pour le remercier.
La pégase descendit précautionneusement du lit, fit quelques pas hésitants dans la chambre déserte, puis testa ses ailes. Elle ne les sentit néanmoins pas assez vaillantes pour lui permettre de voler.
Qu’à cela ne tienne ! songea-t-elle. Elle avait hâte de découvrir le monde des humains, qui devaient assurément être aussi cools qu’Harlock. Elle avait hâte également de montrer aux humains qu’elle était le poney le plus cool d’Equestria.
Elle sortit dans le couloir avec confiance.
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Ailleurs et attablé au comptoir du mess, le professeur Tochiro Oyama consultait un énième rapport sur l’état général de l’Arcadia, et se répéta une fois de plus qu’il avait fait une belle connerie en empruntant le warp généré par le dragon planétaire d’Equestria. Au vu des dégâts, il se demandait même s’il ne s’en serait pas mieux tiré en fonçant à travers la flotte illumidas de Canisco : les moteurs warp avaient rendu l’âme après être parti en survitesse, les conventionnels souffraient de multiples court-circuits, un incendie avait ravagé deux des trois générateurs d’oxygène et tous les systèmes électromagnétiques avaient grillé.
— Une corde ! Il me faut une longue corde ! Quelqu’un possède une corde ?
L’ingénieur fixa Pinkie Pie d’un regard absent. Et ce poney n’avait pas cessé de sauter dans tous les sens en réclamant des objets tous plus absurdes les uns que les autres – la corde était le dernier d’une longue liste qui était passée d’un lot de casseroles à un canard en plastique jaune.
Tochiro soupira. Comment pouvait-il être en mesure de se concentrer dans ces conditions ? Il avait bien tenté de s’isoler dans ses quartiers, dans une salle debriefing, dans un local technique, mais il avait l’impression que le poney rose le poursuivait. Pire, Pinkie ne donnait jamais l’impression de l’avoir longtemps cherché – et si elle ne lui demandait pas où trouver une scie à métaux ou du savon, elle était là pour lui proposer une crêpes party ou un colin-maillard. Comme si elle mettait un point d’honneur à ne jamais lui laisser le temps de ressasser de trop sombres pensées. Ou peut-être était-ce son imagination.
— Une corde pour quoi faire ? fit-il.
— Une corde solide !
— Tu devrais aller voir en ville.
D’accord, ce n’était probablement pas très chic de sa part de jeter ce poney dehors (même si ce n’était pas la première fois qu’il suggérait à Pinkie d’aller faire un tour et qu’elle avait toujours fait mine de ne pas comprendre jusqu’ici), mais il avait besoin de calme pour poursuivre les réparations de l’Arcadia.
Il avait besoin de concentration, il avait besoin de récupérer ses communications subspatiales, il avait besoin d’obtenir des nouvelles de Canisco. De Kei.
Et d’Harlock.
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