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Whitepath ou la résignation vaine. [...]

Une fiction écrite par Craïnn.

Chapitre 5 : Le mal sous la terre

Whitepath risqua un sabot, puis deux, dans les ténèbres qui s’ouvraient devant lui. Il franchit le seuil de cette vaste porte taillée dans la roche. Quand son premier pas toucha le sol, il fut étonné par sa dureté. Il venait de traverser un désert de sable lunaire, assez sec et où le sabot s’enfonçait sans mal. Ici, il était fait de pierre, et l’écho qu’engendra ce pas vers l’obscurité mystérieuse l’inquiétait plus qu’autre chose. Cependant, une autre part de lui, une part qui semblait être née durant sa fuite, lui disait d’avancer, luttant spirituellement contre sa nonchalance habituelle. Cette part ne semblait pas naturelle, habituelle, mais elle était là, comme une renaissance d’un état qui n’avait en fait jamais été en lui. Il fait trop noir… se persuada Whitepath, se donnant ainsi l’excuse idéale pour se rendre et mettre un frein à cette folie. Oui, mais, ton pari avec le destin ? Ta résolution d’il y a quelques heures ? Envolée ? C’est triste, d’autant plus que c’est le seul chemin et que revenir en arrière est trop risqué… Cette pensée effraya la licorne qui n’était déjà que trop impressionnable. Non pas à cause du danger équivalent des deux chemins qui s’offraient à lui, mais par la pensée elle-même. Il se connaissait, et savoir qu’il préférait avancer plutôt que de se rendre lui donna un vertige.

Il se retourna et observa le paysage qu’il avait traversé. Comment avait-il pu ne pas se laisser impressionner par la petitesse du chemin et les ombres oppressantes que dardaient sur lui les deux pics de cette vallée ? Pourquoi n’avait-il vu aucun bat-pony dans le ciel ? Si Luna était à ses trousses, elle l’aurait déjà sous le sabot. Cela voulait dire que les poneys évitaient ces montagnes, et pas que les militaires, tous. Ton pari ! Ton pari ! chuchotait une petite voix dans sa tête. Il déglutit et plongea sa tête dans les ténèbres. Trois pas de plus, et on n’y voyait goutte. Je ne peux réellement pas avancer dans ces conditions… Il fait trop sombre et… Non, je dois le faire, le contraire est impossible. Pour passer la contrainte de la vision il se rappela que tous les sorts, aussi simples soient-ils, généraient toujours un petit halo de lumière autour de la corne. Dans le cas de Whitepath, dont l’arsenal magique se résumait à une seule faculté, cela était une chance car la télékinésie transmettait cette faible lueur à l’objet ensorcelé. Alors qu’il allait soulever son ridicule moyen de camouflage pour mettre son plan à exécution, il arriva un imprévu.

Il fut tout d’abord illuminé par un grand flash lumineux d’autant plus violent que les yeux de la licorne venaient à peine de s’habituer à l’obscurité. Il les rouvrit doucement et vit que sa corne, par un procédé qui le terrifiait et le fascinait, était la source de cette lumière salvatrice. Il resta une bonne minute, béat, contemplant à travers les trous faits dans le peignoir la lumière jaillissant de sa corne, avant de reprendre une attitude plus pragmatique.

Comment lui, qui n’avait jamais su ce sort aussi simple, avait réussi involontairement, instinctivement, à réaliser cela ? S'il y était arrivé par l’effort et la pratique, d’accord, mais là, quelque chose clochait. Du plus loin qu’il y repensait, jamais il n’avait fait autre chose de sa magie que soulever des objets. Étant poulain, il avait eu ses poussées de magie normales, au berceau. Il avait mis autant d’énergie que le reste de sa classe à contrôler sa télékinésie, en primaire. Puis, à partir de là, plus rien. Car les licornes qui se destinent à un avenir ont toujours plusieurs choix. Devenir érudit, rat de bibliothèque et peut-être spécialiste agréé de quelque sujet un tant soit peu intellectuel. Apprendre la magie approfondie, ce qui offrait à la société un génie révolutionnant la face du monde pour cent mille magiciens de cabaret inutiles. Il y avait enfin ceux qui se destinaient à l’art et à l’artisanat, et qui devaient passer par une grande précision dans leur magie. Ces derniers, comme Whitepath, ne maîtrisaient que la seule télékinésie, mais ils le faisaient avec tant de grâce, de précision, et avec des résultats si magnifiques qu’on ne peut pas se permettre ici la comparaison.

Se rappelant qu’il ferait mieux d’avancer, craignant que son exploit ne soit que de courte durée, le laissant face à un monde d’ombres infranchissables, il retira son peignoir "d’infiltration" et le plaça sur son dos. Il commença à marcher, et observa le sol, parfaitement plat et recouvert de poussière. Il respirait difficilement, conséquence de l’angoisse plutôt que de l’air du lieu, qui était parfaitement bien aéré. Whitepath marcha d’abord en zigzag, afin d’estimer la distance entre les murs de gauche et de droite. Il marchait donc dans un couloir large de plusieurs mètres, et qui était définitivement l’œuvre de sabots de poneys et pas celle de la nature. Tout était trop plat. Sa lumière n’était pas assez puissante pour atteindre le plafond, ce qui signifiait que celui-ci était relativement haut. Rien de rassurant en perspective. Alors qu’il avait parcouru une distance assez grande pour que la lumière du jour visible par l’entrée de la grotte ne se résume qu’à un petit carré, il se trouva museau à museau avec une porte de bois pourrie, que laissait passer une étrange couleur bleue à travers les fissures présentes dans le bois fragile. Il se souvenait de la dernière fois qu’il s’était retrouvé devant une porte avec une lumière de couleur similaire, mais ce ne fut pas assez pour le décourager. Sa curiosité surpassait sa peur instinctive.

D’un coup de sabot insistant mais sans grande puissance, il troua cette porte qui était visiblement accrochée au mur par des gonds que les ans n’avaient pas rouillé. Il frappa à plusieurs reprises, agrandissant le trou pour pouvoir se permettre de passer. Il y passa sa tête avec méfiance et ce qu’il vit à l’intérieur lui coupa le souffle. Une ville souterraine se dressait devant lui. Des maisons troglodytes cubiques étaient taillées à même les murs de cette gigantesque cavité. Des escaliers précis mais risqués les reliaient au sol. À divers emplacements et sur des réceptacles placés à une distance régulière les uns des autres, brûlaient d’étranges lumières bleutées qui éclairaient l’endroit. Whitepath, loin s’être insensible à ce charme, marcha jusqu’au centre de la grande place, les yeux rivés sur les divers escaliers qui montaient superposés les uns aux autres, mais en vérité disposés avec une telle organisation que leur enchevêtrement réussissait à former une harmonie architecturale parfaite sur les parois de cette section, qui étaient très irrégulières. On se serait cru dans le cœur d’un astre. Les flammes bleutées prenaient elles aussi part à cet admirable charme en traçant de leurs lumières des motifs de vignes dans un style purement païen qui remontaient vers un plafond bleuté où il apparaissait un dessin primitif tracé avec une sorte de matière bleue phosphorescente. Un dessin que Whitepath venait de reconnaître. Il l’avait vu pour la dernière fois il y a deux ans, lors de la fête de la célébration de l’été. Elle venait alors juste de disparaître de la surface de la Lune, apportant au monde un air de renouveau.

Cette cité était en effet le refuge millénaire de Nightmare Moon. Elle avait vu se constituer une civilisation nouvelle, avec son propre art et ses propres mœurs. Elle n’avait pas de nom qui lui était propre mais les périphrases ne manquaient pas pour s’y référer. La cité des montagnes, le creux de la déesse maudite ou encore la grotte des fous, en référence aux bat-ponies préférant une déesse irresponsable et capricieuse aux bienfaits de la civilisation. Elle était, à l’instar de la civilisation lunaire officielle, inconnue en Equestria. Elle n’en avait pas moins inquiété Celestia, qui, grâce à un réseau d’espionnage bien orchestré, était au courant. En effet, savoir que sa sœur avait des partisans lui avait fait craindre une véritable guerre pour le retour de sa sœur. La désertion de la cité quelques dizaines d’années avant avait été du pain béni pour la reine du soleil. Cette cave, qui avait aussi vu la naissance de Madscroll, qui reposait en cet instant sur un lit suite à un certain choc, et qui n’avait de cesse de faire retourner ces pensées vers cet endroit.

Cette cité aurait pu être glorieuse, et elle le fut même un certain temps. Nightmare Moon y avait concentré les plus brillants intellectuels lunaires, mais ceux-ci ne servirent que pour concevoir les armes dont Nightmare Moon se serait servi pour son retour. Il s’agissait de parchemins. De simples rouleaux de papier épais en apparence, une puissance d’une importance jamais vue auparavant. La princesse et ses conseillers avaient fait l’équation magique suprême, permettant de créer ces parchemins qui retenaient enfermé en eux un pouvoir qui ne nécessitait qu’une seule lecture pour être libéré. Leurs effets étaient divers et variés, mais leur mode de fonctionnement firent qu’ils ne furent jamais utilisés. En effet, tout d’abord, Nightmare Moon, avait, donnant raison à sa sœur, l’intention de faire en sorte que ses fidèles se battent à ses côtés en leur donnant diverses capacités, comblant leur manque de pouvoir face aux licornes de sa sœur. Vous savez évidemment ce qu’il en fut. Mais le nombre des parchemins lui-même fut un problème. En effet, si le moyen de fournir le pouvoir au papier et trouver le moyen de le faire sortir était un problème que les esprits luniens pouvaient gérer sans problèmes, la source d’énergie pour fournir ce pouvoir en était un. Il fallait que quelque chose de magique leur donne leur pouvoir, et la seule entité magique sur la Lune se trouvait être Nightmare Moon, et aussi puissante que soit la souveraine maléfique, elle n’avait pu transmettre son essence qu’à une petite étagère.

Luna avait abandonné cette étagère en même temps que la cité, au grand regret de son élève, comme nous l’avons déjà précisé. Mais le pouvoir de ces parchemins n’était pas éteint, pas plus que l’essence de Nightmare Moon qui était en eux. À force d’inaction, cette énergie n’avait eu que deux choix : muter et changer sa nature, ou se dissiper petit à petit. Le caractère dépravé de la mauvaise part de Luna incita cette énergie laissée à elle-même à prendre le premier choix. Elle s’était répandue de façon fort maligne, sur les montagnes et aux alentours, forçant ou manipulant les esprits faibles par un esprit passivement sadique. Ils influencèrent d’abord les gens de la cité, ce qui fut le premier prétexte pour eux pour partir. Ceux qui restèrent développèrent une résistance héréditaire, qui immunisa l’essentiel de la population de Manemoorne après la grande vague de départ, et donc le mélange des populations. Ceux-ci parlèrent des montagnes comme un lieu hanté, sans mentionner pour autant la cité souterraine, connue sur la Lune que par le biais d’historiens ou d’originaux intellectuels. En un mot, même si les luniens s’approchaient des montagnes, le sommeil corrupteur de ce pouvoir antique ne serait pas un danger pour eux. Pour un terrien, la chose serait plus compliquée.

Luna, une fois de retour, s’était convaincue qu’il fallait anéantir ces armes, mais son élève Madscroll supplia la reine de la Lune de laisser ces parchemins, derniers héritages de l’ancien monde, à l’abandon, protégés par les préjugés et superstitions du peuple, la plus grande force de l’univers. Il ajouta à cela qu’une importante part de ce pouvoir venait de Nightmare Moon, donc d’elle-même. Les détruire comportait donc un risque pour elle. Reprendre le pouvoir à l’intérieur, ou le libérer dans le vide, c’était risquer le retour de Nightmare Moon. La décision de Madscroll était donc raisonnable. À cet endroit du récit, nous n’avons pas de doute sur la nature de la présence de Whitepath en ce lieu, ou encore les quelques traces d’efforts et de pouvoirs qui étaient nés en lui, et il avait plus que raison de s’en inquiéter. Car ni cette résolution, ni la lumière qui sortait actuellement de sa corne n’était alors le produit de ses compétences conscientes.

Mais évidemment, le passé terrible de cette cité, les idées démentes de Nightmare Moon, les techniques pointues des plus grands scientifiques de ces temps reculés et ces parchemins, armes absolues et sans doute inégalées en Equestria, Whitepath n’en savait rien. Il était alors soumis à la transe du découvreur. Portant sa vision de ces maisons sans portes et sans fenêtres comme des crânes cubiques vers la place, il remarqua d’autres objets en bois à l’abandon. Ici, un jeune poulain avait dû abandonner un jouet de bois à roulette à l’effigie d’un bat-pony, là, un marché, formé par des étals de bois vermoulus surmontés de bâches en toile qui n’avaient pas fini de perdre leur couleurs, toutes influencées par la pénombre bleutée de la grotte. Plus loin, on avait taillé à même le sol, des gradins et une scène dans un style antique et qui témoignait d’une présence spirituelle, ou du moins culturelle certaine au sein de ce mystérieux royaume souterrain. Whitepath exultait. Toutes ces découvertes étaient émouvantes et, malgré cette forme sinistre au plafond, Whitepath se sentait en sécurité, ou, pour mieux le dire, il se sentait en sécurité à cause de cette tâche. En effet, celle-ci expliquait tout d’abord pourquoi personne ne l’avait cherché dans la montagne, malgré la grande évidence de sa position, ensuite, Luna éviterait ce lieu si elle l’avait habité mais vraisemblablement abandonné. Le second argument était quelque peu fragile, mais l’idée n’était venue dans l’esprit de Whitepath que par l’intermédiaire des mots que lui soufflait l’influence antique de Nightmare Moon.

Il commença à explorer, et d’instinct, il choisit pour commencer le bâtiment le plus imposant. Celui-ci se trouvait être une sorte de gros pavé creux, haut comme tous les étages de la ville et stylisé par deux seuls colonnes sans motifs à ses porte. Le large escalier qui permettait d’y accéder donnait tout de suite de la prestance à cet endroit. En y entrant, Whitepath fit face à un couloir similaire à celui qu’il avait parcouru avant, avec des proportions plus réduites. Ce couloir était illuminé de ces étranges lumières bleues qui semblaient fonctionner pour l’éternité. Il conserva cependant la lumière de sa corne, car si ces lumières étaient magnifiques en un lieu dégagé, elles devenaient oppressantes de ce type de couloir. Chose étrange, elles ne dégageaient aucune chaleur.

Il arriva finalement dans une large salle où se croisaient cinq autres couloirs, sans compter celui qu’il avait emprunté. Deux partaient à gauche et à droite, depuis le mur du fond. Au-dessus d’eux un balcon relié à la pièce par deux escaliers donnait accès à trois autres couloirs, deux qui semblaient partir dans les mêmes directions que ceux du bas, à un étage de différence. Un troisième, au centre, s’ouvrait par une arche plus stylisée que les autres et était beaucoup plus large. Suspendues un peu partout dans la salle, des bannières rappelant par leurs motifs la forme qui avait si longtemps souillé la Lune s’effilochaient du sommet de leur gloire muette et vaine. Au sabot, on devinait que sous la poussière, le sol était gravé de motifs qui devaient se contempler depuis le balcon. Sous celui-ci et entre les deux portes, deux grands braseros de pierre se tenaient allumés par ces immortelles flammes bleues qui encadraient elles-mêmes un large et imposant siège dont le dossier se terminait par une tête de licorne sculptée dans la pierre qui constituait ce même siège. Un trône. Car le faux instinct de Whitepath, manipulé sans qu’il ne s’en doute et guidé inconsciemment par les pensées que la mauvaise influence lui insufflait pour le mettre en confiance, Whitepath avait pénétré directement dans le vieux palais de Nigthmare Moon, le rapprochant de l’héritage que Luna avait si longtemps dissimulé.

Il resta bien cinq minutes à observer ce trône, qui, grâce à la lumière intenses des deux braseros, projetait une ombre délétère sur le mur derrière lui. Il s’imagina un instant ce que devait être la vision de Nightmare Moon siégeant sur cette imposante chaise. Il frissonna en y pensant. Quelle cour démoniaque avait assisté aux conseils impies et aux jugements incertains que l’on avait dû rendre à cet endroit ? De quels secrets impurs ces bannières du passé avait-elle été témoins ? Whitepath préféra ne pas y penser et choisit d’avancer. Il avait bien l’intention, bien que l’endroit lui donnât la chair de poule, de voir tout ce que le palais avait à offrir. Le couloir du milieu, sur le balcon intérieur, fut son premier choix. D’abord parce qu’un chemin plus large était plus rassurant, ensuite parce qu’il provenait de cet endroit une lumière rougeâtre qui tranchait avec le bleu auquel il n’était pas parvenu à s’habituer. En empruntant ce chemin, il se trouva, après un petit escalier ascendant, devant un spectacle radieux.

Il se tenait sur une large plate-forme, une sorte de large balcon sans rebords et qui sortait de la montagne pour laisser voir le désert lunaire qui entourait la chaîne de montagne. C’était le crépuscule, et derrière une colline, au loin, on distinguait une vague masse de lumière qui s’élevait. C’était Manemoorne et son confort moderne qui s’élevait au loin, comme pour narguer la ruine de cette cité dont peu de gens se souvenaient alors. Et, laissant le soleil se cacher derrière une autre face de la Lune, apparaissait, comme une sphère d’espoir teintée de souvenirs désirés, la Terre. L’âme quelque peu poète de Whitepath sentit en cet instant quelle avait pu être la raison de l’existence de ce balcon, qui avait été le support d’une solitude mélancolique et nostalgique. En cet instant, il se sentait en pleine empathie, non avec Luna, mais avec Nightmare Moon. En empathie avec le mal. Et, quiconque se serait retrouvé dans sa situation aurait eu du mal à penser le contraire. Mille ans après, l’insignifiant se tenait là où le puissant s’était tenu. Et les deux avaient regardé dans la même direction.

Voir la Terre comme cela, c’était douloureux. Whitepath, s’il l’avait pu, se serait jeté dans le vide cosmique et aurait nagé, comme dans une mer en pleine tempête jusqu’à sa planète natale, mais il n’avait pas les capacités physiques pour le faire, et la hauteur de ce balcon sans protection contre les chutes lui donnait le vertige. Il contempla le spectacle froidement, stoïquement. Il songeait avec un sérieux irréaliste à des moyens extraordinaires. Un pont qui le ramènerait d’ici à chez lui, long de plusieurs centaines de milliers de kilomètres, ou encore devenir assez puissante licorne pour pouvoir y revenir magiquement. Eh quoi ! Il a fallu mille ans à quelqu’un de la trempe de Nightmare Moon pour briser une telle malédiction. Toi qui ne sait que passer le balais et visiblement sais faire lampe-torche maintenant, que vas-tu faire ? Il avait toujours plus ou moins pratiqué le dialogue intérieur, même pour souligner la moindre petite évidence. Il quitta ce balcon qui blessait sa conscience et son horreur du vide.

Il resta sur le balcon et prit la porte de droite sans même avoir le temps de se réhabituer à la pénombre ambiante. Il se rendit dans un couloir dans lequel il se mit à marcher machinalement, comme s’il avait toujours parcouru cet endroit. Il y avait une pièce visiblement très éclairée au bout de celui-ci. Whitepath, aussi banalement que si cet endroit était sa maison, se mit à s’imaginer cette pièce. Il se figurait une large salle à plusieurs étages, toute remplie d’étagères, de vieux rouleaux et de tables poussiéreuses, le tout illuminé par un grand lustre de fer fourni avec les lumières bleues qui ne cessaient de faire voir leurs étranges lueurs depuis son arrivée. En entrant dans la salle, il manqua de hurler quand il vit que sa vision de la salle avait été en tout point correcte.

Cette fois, c’était clair, quelque chose ne tournait pas rond, même Whitepath s’en rendait compte. Son courage soudain, ce sort qu’il savait subitement exécuter, et maintenant il voyait les lieux avant même d’y pénétrer. Il respira fortement et frappa son visage avec son sabot pour s’assurer qu’il ne devenait pas fou. « S'il y a quelqu’un en ces lieux d’assez pervers pour me rendre fou avant de m’abattre, qu’il ne s’amuse pas plus longtemps ! Je suis une cible assez faible pour que l’on puisse m’attaquer directement et sans risques ! » Il cria cela si fort que l’écho s’en répercuta dans tout le palais. Mais nul ne répondit. Respirant et marchant nerveusement, Whitepath se dirigea sans s’en rendre compte vers une étagère du rez-de-chaussée, différente des autres, toute de fer faite. Il leva les yeux, observant l’inscription au-dessus des rouleaux entreposés et qui indiquait, en lettres gravées : « rituels ». Whitepath regretta son idée du matin, ce « pari avec le destin » l’avait maintenant conduit dans une sorte d’enfer mental. C’en était trop, il allait s’en aller et se rendre. Mais d’abord, il allait consulter son étagère, qui, par de mauvaises et involontaires raisons, attirait à présent toute son attention.

Luna s’était reposée pendant quelques heures, mais maintenant plus que jamais elle venait de perdre le sommeil. Elle avait fauté, échoué à réparer le mal qu’elle avait causé, et maintenant elle avait envoyé la princesse Twilight Sparkle vers un danger plus grand qu’elle ne le soupçonnait. Elle repensait à tout le mal qui dormait là où elle était partie. Elle avait laissé cela de côté, comme une affaire irrémédiablement classée. Maintenant elle semblait avoir perdu le sens des réalités, et avec elle la capacité de se souvenir. Mais il y avait une personne qui se souvenait de ce lointain idéal souterrain de magie et sciences interdites.

Luna rentra dans la chambre de l’hôpital royal privé où l’on soignait son élève Madscroll, ou, pour être plus exact, on le laissait se reposer, car sa crise n’avait été qu’un simple choc, que Luna s’était dépêchée de transformer en agonie. Il se tenait assis, sous sa couverture, les sabots croisés et trépignant d’impatience qu’on lui permettre de retourner chez lui. L’arrivée de la princesse le fit s’incliner comme il le pouvait depuis sa position, ce qui était franchement ridicule. Luna riait habituellement de ce respect absolu du protocole, mais aujourd’hui le cœur n’y était pas. Elle prit simplement une chaise et s’assit en face de son élève, inquiète pour son état comme pour tout.

Au bout d’une minute elle lui demanda : « Peux-tu me rappeler comment c’était avant ? L’insistance mise sur le "avant" ne laissait pas de doute quant au sujet de la question.

-Eh bien, princesse, dit Madscroll étonné, nous demeurions sous Terre, isolés de tous, entourés de savoirs dépassés ou inutilisables…

-Non, tu m’as mal compris, je voulais plutôt demander, comment étais-je ?

-Vous étiez… Il hésitait, ses yeux s’ouvrirent grand sur un regard nerveux caché par sa longue crinière. Vous étiez décidée, sombre, attentive, pointilleuse.

-Pas de vains compliments, Madscroll, qui étais-je pour toi ?

-Un professeur, un guide. Luna redoutait cette réponse, elle hésitait à parler à parler de lien maternel avec son élève, mais elle le voulait. Lui, aveugle à tout sentiment et trop passionné par le savoir, ne pouvait maîtriser l’art des sentiments.

-Et maintenant ?

-Je… Je ne sais pas. Je ne suis pas au courant des changements que votre règne a apporté, je ne vis pas avec ce monde. C’est aussi parce qu’il n’y en a pas eu, des changements, pensa amèrement Luna.

-Je voulais savoir, Madscroll, ces parchemins que nous avions laissés là-bas, tu voulais vraiment les conserver, après mon changement. Pourquoi ? Le bat-pony se mit à rougir.

-Pour ne pas être la dernière chose de l’ancien monde à disparaître, bafouilla-t-il maladroitement.

-La vérité, Madscroll. Il soupira.

-Je vous admirais et vous admire toujours. Ces parchemins son votre œuvre, votre héritage, le joyau de mille années passées dans l’ombre que vous perdriez. Qu’importe le mal qu’ils pourraient faire car vous, vous avez changé. Ces parchemins doivent au moins en être la preuve, s’ils sont restés tels qu’avant.

-Et quelle serait leur influence, sur disons, un terrien ? Le bat-pony eut un sourire mauvais.

-Alors comme ça, le balayeur damné va mourir, dit-il en devinant le fin mot de l’affaire. C’est parfait. » Luna était autant horrifiée par la remarque vindicative de son élève que par les conséquences que cette éventuelle mort sur son statut de princesse équestrienne. Dans l’esprit de la mère qui châtie son enfant pour une remarque inappropriée, Luna lança un sort à son élève, le faisant s’endormir. Elle s’apprêtait à partir revêtir son armure pour partir au moins sauver Twilight du danger qui l’attendait dans les montagnes quand elle se retourna. La vision de son élève blotti sous sa couverture, sa longue crinière folle recouvrant ses yeux sans repos véritable l’attendrit. Elle resterait quelques minutes, ne serait-ce que pour assurer des rêves agréables à son élève. Elle plaça délicatement le sabot sur son front et entra dans son inconscient. Tout était noir. Elle venait de voir une autre part des souffrances qu’elle avait engendrées. Ce gosse de trente ans n’avait jamais rêvé. C’était de sa faute, la cutie mark artificielle avait dérangé cet esprit déjà malade et taciturne, et elle avait porté ce caractère à son paroxysme en le déformant par magie. Où qu’elle allait, quoi qu’elle faisait, quelle que fût sa forme, elle ne savait que faire le mal.

Whitepath lisait attentivement les étiquettes de chaque parchemin qu’il y avait sur l’étagère. "Lancer des lasers avec les yeux" ; "cracher du feu" ; "devenir invisible". Tels étaient les titres de quelques ouvrages que Whitepath fit rouler de ses sabots et qui le surprirent au plus haut point. Comment, dans une ville où il n’y avait pas de signe d’invasion, ou de danger imminent, laisser une telle puissance si facilement accessible ? Ou alors, les poneys vivant ici avaient dû prendre le strict nécessaire et que cette magie devait être complexe. Il vérifia sa théorie en prenant et en ouvrant le premier parchemin qu’il avait sous le sabot. Il n’avait pas pris la peine de lire l’étiquette "Essence de puissance pure" avant d’ouvrir ce parchemin qui allait le mener au désastre. Ce ne fut que lorsqu’une lumière bleu foncé sortant du parchemin la souffla à en perdre conscience qu’il s’était dit qu’il avait peut-être fait une erreur.

Twilight avait volé pendant plusieurs heures autour des pics montagneux sans pouvoir nullement approcher la zone qui l’intéressait le plus. Les pics empêchaient un survol efficace de la zone. Elle comprenait pourquoi les bat-ponies évitaient ce lieu. Sa perception d’alicorne lui révéla que tout le massif était sujet à l’influence d’une énergie maléfique. Elle n’avait pas vraiment le pouvoir de jauger la puissance de cette force, sachant que la seule qu’elle avait ressenti en tant qu’alicorne était celle de Tirek, qui était bien supérieure à celle-là, mais ça ne suffisait pas à écarter la conscience Twilight du danger. Elle sentait, presque imperceptible car brouillée par le brouillard d’énergie des montagnes, une présence discrète. Sans doute le poney tant recherché. Elle était dans un pic du côté du désert. Bien. Elle utiliserait la force en brisant de flanc de la montagne plutôt que de se risquer à chercher l’entrée dans les montagnes.

En faisant le tour du pic en question, elle sentit un grave choc et fut obligée de se poser en urgence sur le sable de la plaine. L’énergie des montagnes bougeait, et se concentrait en un point. Ce point, ce devait fatalement être Whitepath. Twilight coupa son sens mais elle sentait que des rafales de vents violents battaient la montagne. Et ce faisant, elle entendit le hurlement du vent, comme un courant d’air par une fenêtre mal fermée, et le flanc de la montagne se mit à cracher un long jet de flammes bleues. Le trou à travers lequel sortait ce vomissement infernal était en vérité un balcon qu’elle avait à peine aperçu. Et, à travers les flammes, une lumière blanche et puissante perça les flammes. Il en sortit une licorne qui dégageait une puissante lumière, avant de s’éteindre sur le balcon et de toiser Twilight d’un air mesquin.

Ce devait être lui, mais elle était arrivée trop tard pour éviter tous les problèmes. Réactivant son sens surnaturel, elle devina que cette énergie avait été absorbée par Whitepath, et avec elle la malveillance maligne qu’elle contenait. Mais le constat de tout à l’heure restait le même. Ce poney, en cas d’affrontement inévitable, restait inférieur à Tirek. Elle décolla et alla se poser sur le balcon en face de lui. Un malaise certain lui vint quand elle vit qu’il la regardait arriver, lentement, un petit sourire se formant au coin des lèvres. Quand ils furent face à face, Twilight perdit contenance, ne savant comment réagir. Finalement, Whitepath brisa le silence. « Si j’en crois votre condition d’alicorne, vous êtes le renfort que m’envoie Pinkie. Twilight resta bouche bée.

-Le… Le renfort ?

-Vous venez bien ici pour me ramener sur Terre, non ?

-Oui… hésita Twilight, sachant pertinemment que c’était sa mission.

-Bien, alors allons-y. Twilight respira un grand coup.

-Non.

-Pardon ?

-Non, je ne vous ramènerai pas sur terre. Je ne vous ai jamais vu mais je sais que ce n’est pas votre état normal.

-Et ?

-Vous êtes maléfique, je ne vous laisserai pas aller sur Terre dans ces conditions.

-Si je comprends correctement, vous me laissez ici, seul et entouré de gens qui souhaitent ma perte.

-Personne ne souhaite votre perte, c’est ce qu’il y avait de caché dans ces montagnes qui t’a corrompu.

-Oh… Alors tu l’as senti ? dit la licorne avec une voix surnaturelle et féminine. Twilight pâlit en la reconnaissant. Elle murmura.

-Nightmare Moon…

-Surprise, Twilight ! hurla l’alicorne maléfique en lançant à Twilight un rayon d’énergie qu’elle esquiva à temps. Twilight décolla. La situation était critique. S’il s’agissait juste de mater un ennemi, ce n’était pas le problème. Mais là, il fallait mater l’ennemi sans le blesser. Si Whitepath ne survivait pas, la faute retomberait sur Luna, ou même sur elle, elle qui ne souhaitait pas décevoir son professeur. Ici, dans les airs, elle aurait tout le temps de peaufiner sa stratégie. Le cas actuel lui laissait trop peu d’informations, et elle ne pouvait évidemment pas laisser cet individu derrière elle pour aller consulter Luna, c’était trop risqué pour les populations aux alentours. Elle allait simplement l’assommer et le ramener à Manemoorne, maîtrisé et sauf. Elle était sûre de gagner le combat, car elle avait l’avantage du vol, ce dont Nightmare Moon ne semblait pas pouvoir bénéficier, étant coincée dans un corps de licorne. Tout à coup, un craquement formidable résonna. Twilight ébahie, resta à voler sur place tandis qu’elle voyait la magie de Nightmare Moon envelopper tout le balcon, qui se détacha de la falaise et se mit à léviter, laissant la jument se servir de sa plate-forme pour se mettre au niveau de Twilight.

« Allons, Twilight, ne sois pas odieuse au point de rester hors de ma portée et me priver de vengeance.

-Comment… as-tu survécu ?

-Je n’ai simplement jamais été complètement détruite, seulement une partie de moi qui était dans le corps de Luna. L’autre partie est maintenant dans le corps de cet imbécile.

-Et tu comptais te servir de lui pour revenir sur Terre.

-De lui… et de ton aide, dit Nightmare Moon en partant dans un grand rire maléfique.

-Assez, relâche-le. Ta magie est puissante, mais je te dépasse de loin.

-Vaines menaces, sans les éléments d’harmonie, tous tes sorts seront des coups d’épées dans l’eau. Et tu sembles seule. » À ces mots, Nightmare Moon fit jaillir de sa corne plusieurs traits d’énergies que Twilight esquiva de nouveau. Celle-ci se concentra. Elle n’avait le droit qu’à un seul coup. Elle s’envola le plus haut qu’elle put et redescendit en prenant une accélération extrême tout en entourant son corps d’une protection magique puissante en direction de la plate-forme volante de Nightmare Moon. Celle-ci explosa sous le choc tandis que Twilight s’était posée, un peu sonnée, tout de même, pour observer la situation. Nightmare Moon se laissait descendre doucement, se maintenant par télékinésie et alla se poser avec grâce sur les larges débris du balcon en contrebas. Twilight n’avait plus de doutes. Ce corps la maintenait en vie. Nightmare Moon en avait besoin et ne l’abandonnerait qu’en cas d’urgence. « Hé ! Si tu veux que je te le rende en vie, évite de trop l’abîmer ! Railla Nightmare Moon.

-Tu as perdu. Tu n’as plus assez de pouvoir pour te permettre de mettre en danger la vie de quiconque.

- Pas même de celui-là ? rit-elle en désignant le corps si cruellement possédé. Nous sommes dans une impasse, princesse. » Plusieurs bat-ponies, dont tous les gardes qui étaient à la recherche de Whitepath, avaient repéré l’agitation présente dans le secteur. Par conséquent, ils commençaient à affluer sur les lieux du conflit, plus confus qu’autre chose. Ils avaient commencé à encercler le lieu du combat. D’abord un, deux, dix, puis finalement toute la vingtaine de bat-ponies en armure admiraient, intimidés les échanges de tir entre l’alicorne violette et la licorne brillante. Ils reconnurent dans le dernier personnage le poney qu’ils cherchaient depuis longtemps, mais n’osaient interférer dans le combat d’une princesse, même s’ils ne devaient pas obéissance à celle-ci. De plus, l’aspect vindicatif de Whitepath était bien trop évident.

Au bout de dix minutes de combat, aucun des deux parti ne semblait prendre le dessus. Twilight ne pouvait pas blesser le corps de Whitepath, et Nightmare Moon bouillonnait devant un adversaire dont elle ne parvenait pas à égaler la puissance. La plaine lunaire retiendrait cet affrontement. Les ruines du balcon furent réduites en miettes par les jets d’énergie, et le sable commençait à se changer en verre sous la chaleur de la magie. Le combat ne trouva pas son maître, jusqu’à ce qu’un troisième élément, arrivant par surprise, ne vit happer, tel un éclair argenté, le flanc de Nightmare Moon, et lui maintenait la tête sous son sabot. Nightmare Moon, tremblante, leva les yeux vers son agresseur. Il portait une armure d’argent complète, d’une brillance et d’une qualité impeccable. Sa physionomie désignait l’individu comme une jument. Et Nightmare Moon n’eut plus de doutes lorsqu’elle vit dépasser du casque la fluide crinière de nuit de celle qu’elle avait fréquenté durant un millénaire.

« Luna ! hurla Twilight. Qu’est-ce que tu fais ici ?

-Tu vois bien, lui répondit la princesse en appuyant avec insistance sur la tête de Whitepath. Je répare deux de mes erreurs.

-Tu vas tuer ce malheureux ! Arrête ! Luna fit briller sa corne au-dessus du corps de Whitepath.

-Je sais ce que je fais. » Lentement, et avec toutes les précautions que l’action nécessitait, elle extrayait magiquement l’esprit de Nightmare Moon, en s’inspirant de ses bribes de souvenirs techniques qui concernaient la magie des parchemins. L’action fut d’autant plus critique que l’esprit malveillant faisait se tordre le corps de Whitepath de divers spasmes qui rendaient la concentration difficile. Elle réussit néanmoins et l’énergie de Nightmare Moon sortit, prenant la forme éthérée du tyran de la Lune. Luna, malgré un sentiment d’effroi et de remord devant la vision de la bestialité qu’elle avait engendrée, garda un air calme. Elle tendit le corps désormais inconscient de Whitepath à Twilight, qui l’éloigna du combat au plus vite, priant pour que Luna réussisse sa manœuvre. Les gardes, qui avaient assisté à la scène, impuissants, avaient enfin en face d’eux un adversaire clair et visible. Par réflexe et par discipline, ils formèrent deux rangs de dix poneys et se préparaient à charger pour prouver leur zèle à leur souveraine. Luna les fit s’arrêter d’un geste du sabot. « Vous ne pouvez rien contre elle », annonça-t-elle d’une voix monocorde. « Assurez-vous juste que personne n’approche la zone. » Ils se dispersèrent et obéirent. Luna avançait maintenant vers la forme fantomatique bleuâtre. « Alors c’est ça ? Tu veux me garder pour toi seule, hein ? Je savais que ton ambition te ramènerait vers moi un jour. Luna alluma sa corne, ce qui fit tressaillir le spectre.

-Oui, je reviens bien vers toi, mais pas par ambition. Par conscience.

-Que… Que vas-tu faire ?

-Achever ce que Twilight a commencé sur terre. Il n’y a que moi pour achever ma propre bestialité. Le fantôme tremblait alors que Luna commençait à marcher lentement vers lui.

-Tu ne peux pas, sombre idiote. Je suis toi ! Tu te tueras.

-Peut-être que oui, peut-être que non. Mais si je meurs avec toi, je n’engendrerai plus de souffrances. » Elle lança un rayon l’énergie si fin qu’il serait passé au travers d’une aiguille. Celui-ci heurta le fantôme, qui se disloqua en poussant des cris grotesques. Hum… pensa Luna. Maintenant je suis libérée. Et sans souffrance. Hum, demain, je brûle tous ces maudits parchemins jusqu’au dernier. Comment ai-je pu penser une seule seconde que ce démon était en moi ? Il massacre trop la voix royale de Canterlot pour me ressembler !

À quelques centaines de mètres de cette scène, Twilight, aidée par deux gardes, observait l’état de Whitepath. Il était inconscient et respirait. Apparemment, il n’avait rien de cassé et rien de bizarre. Seule la blancheur de son flanc la dérangea au premier abord. Elle réactiva son sens surnaturel et fut désagréablement surprise. Elle sentit certes que Nightmare Moon n’était plus, mais elle se sentait mal à l’aise en ressentant la présence spirituelle de la licorne. Quelque chose de moins puissant, mais de plus glaçant.

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Craïnn
Craïnn : #14489
KaitoKurayami20 février 2015 - #14488J'ai remarqué que tu as écrit deux fois "à parler" lorsque Madscroll répond à Luna, surement par inattention .

Je suis agréablement surpris par ce chapitre: moi qui pensait que Whitepath serait corrompu par la magie noire, le voila possédé par un fragment de Nightmare Moon!. J'ai vraiment hâte de lire la suite, cette histoire devient de plus en plus intéressante (dire que je voyais ça comme une comédie au début).

Désolé de te décevoir, mais c'est pratiquement fini. Pour la comédie, j'ai voulu faire de cette fic quelque chose de "doux-amer", il ne se passe pas forcement de bonne choses, mais le rire est présent (ou du moins je l'espère).
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre
KaitoKurayami
KaitoKurayami : #14488
J'ai remarqué que tu as écrit deux fois "à parler" lorsque Madscroll répond à Luna, surement par inattention .

Je suis agréablement surpris par ce chapitre: moi qui pensait que Whitepath serait corrompu par la magie noire, le voila possédé par un fragment de Nightmare Moon!. J'ai vraiment hâte de lire la suite, cette histoire devient de plus en plus intéressante (dire que je voyais ça comme une comédie au début).
Il y a 3 ans · Répondre
Craïnn
Craïnn : #14486
constantoine20 février 2015 - #14484
Quand Twilight ressens la présence spirituelle de WhitePath alors qu'il est sensé être évanoui, j'ai perçu ça comme le fait qu'il dorme, ou fasse semblant de dormir
mmmh... Pas réellement. Il y aura une conclusion.
Il y a 3 ans · Répondre
constantoine
constantoine : #14484
Craïnn20 février 2015 - #14483
C'est à dire ?
Quand Twilight ressens la présence spirituelle de WhitePath alors qu'il est sensé être évanoui, j'ai perçu ça comme le fait qu'il dorme, ou fasse semblant de dormir
Il y a 3 ans · Répondre
Craïnn
Craïnn : #14483
constantoine20 février 2015 - #14478
En gros, il dort ?
C'est à dire ?
Il y a 3 ans · Répondre
constantoine
constantoine : #14478
En gros, il dort ?
Il y a 3 ans · Répondre

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